le_noob a écrit :
Et pourquoi pas mon porpre bonheur ?
Je trouve que cette phrase est très ambigüe et peut-être interprétée à toutes les sauces.
Ensuite que se passe-t'il lorsque le bonheur des personnes qui dépendent de moi passe par mon malheur.
Cette phrase est simpliste je suis désolé ![[:sebkom] [:sebkom]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/sebkom.gif)
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Je vais essayer de resituer le problème, même s'il est trés légèrement hors sujet (bien qu'à mon avis, il ne puisse pas être hors sujet car il est au centre de tout).
La question est celle de la morale, du bien, du mal, de la responsabilité, etc...
D'abord, qu'est-ce que c'est le bien et le mal ?
Au départ, c'est bien simple, c'est un moyen de juger nos propres actions, et celles de nos semblables, pour maximiser la prolifération de nos gènes. En gros, ca fait plaisir=c'est bien, ça fait mal=c'est mal. Ben oui, c'est pratique parceque justement les notions de plaisir et de douleur ont été mises au point précisément dans le but de guider nos actions pour maximiser la prolifération de nos gènes, c'est donc normal qu'on les retrouve lors des jugements moraux. Avec des biais certains toutefois, de manière à prendre en compte la souffrance des autres, mais pas trop quand même, il s'agit juste de tirer un profit maximal de nos congénères, pas de les aider ! (d'où la facilité avec lesquels on exclue les étrangers de nos codes moraux, le regard biaisé que l'on porte sur nos propres actions, etc.)
Problème : au 21e siècle, l'homme a découvert le pot aux roses : sa morale, qu'il utilisait aveuglément comme un guide divin jusqu'à présent, n'est que le fruit d'interractions entre des particules, les même interractions qui font couler l'eau des rivières et briller les étoiles.
Pourtant, il ne peut pas pour autant se défaire de l'impression qu'il est quelque chose de plus, et il a toujours des décisions à prendre.
Mais, s'il n'est ni bien ni mal, comment juger de nos décisions ?
- On peut ignorer les connaissances nouvelles, et continuer de croire en Dieu, la morale existe et nos actions ont un sens. Ouf.
- On peut ignorer les notions de bien et de mal, et ne se fier qu'à ses propres sens, c'est à dire rechercher son propre bonheur. Problème : en ce faisant, il se trouve que souvent, le bonheur entraine le malheur des autres. Qu'est-ce qu'on fait des autres ?
- On peut ignorer les notions de bien et de mal, et les reconstruire en ne se fiant qu'à ses propres sens, et en étendant les résultats de cette auto analyse à tous les autres. problème : c'est qui les autres ? c'est là que ça se complique, on n'est aprés tout que des animaux, ce serait gonflé de mettre dans les autres uniquement les autres être humains. alors il faut tout mettre, les chiens, les chats, les crocodiles, les Caenorhabditis elegans, les étoiles de mer, les chênes... Il reste plus qu'à trouver un moyen sensé de quantifier le bonheur et la souffrance liées à tout ça, et on est bon.
Voila, moi je choisis la solution 3. C'est la seule qui m'est accessible tout en étant raisonable.
Pour répondra à ta question, donc, le Noob, pourquoi pas ton propre bonheur ? bien sur que oui, ton propre bonheur, et celui ci en premier, car c'est sur ton propre bonheur que tu as le plus d'inlfuence (d'expérience, je dirais que tu peux véritablement rendre heureux, au delà de toi, 1 personne, plus éventuellement tes enfants, et encore... donc te rendre toi même heureux est essentiel). Bien sur, comme tu le fais remarquer, ton bonheur passe souvent par le malheur des autres. D'abord, c'est loin d'être une généralité, en particulier ton bonheur passe par le bonheur de tes proches. Ensuite, en effet, si ce que tu gagnes en bonheur en faisant une action (par exemple : acheter un tapis cousu main par des enfants de 7 ans), est plus faible que le malheur causé par cette action, alors d'un point de vue moral utilitariste, cette action est mauvaise. Les deux difficulté sont : d'une part, comment savoir si acheter le tapis est pire que ne pas l'acheter, car le même enfant qui ne vend pas son tapis ne sera pas en meilleure posture. La deuxième difficulté, c'est celle que tu mentionnais plus haut : une fois que l'on a identifié le bien et le mal, comment se convaincre, ainsi que nos congénère, à faire le bien. Moi même, il m'arrive régulièrement de prendre des décisions que je sais pertinemment être 'mauvaises', par pur égoisme, parce que mes pulsions animales sont souvent plus fortes que mon cerveau de géomètre. Donc déjà, me convaincre moi-même n'est pas une mince affaire. Quand il s'agit de convaincre les autres, la tache devient herculéenne, e c'est là que l'on rentre dans un tout autre sujet : la politique, et les moyens d'actions à l'échelle d'un groupe.