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Pour une position à déboucler d'ici la fin de l'année, quel trade préférez-vous ?


 
30.2 %
 32 votes
1.  long World
 
 
11.3 %
 12 votes
2.  long S&P500
 
 
17.0 %
 18 votes
3.  long LQQ
 
 
0.9 %
      1 vote
4.  long CAC40
 
 
12.3 %
 13 votes
5.  long bitcoin
 
 
5.7 %
 6 votes
6.  short World
 
 
0.9 %
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7.  short S&P500
 
 
11.3 %
 12 votes
8.  short LQQ
 
 
2.8 %
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9.  short CAC40
 
 
7.5 %
 8 votes
10.  short bitcoin
 

Total : 139 votes (33 votes blancs)
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Auteur Sujet :

╚╤╤[POGNON] Topic Bourse : La correction de tous les dangers ╤╤╝

n°17201910
hfrfc
Bob c'est plus simple à dire..
Posté le 11-01-2009 à 13:20:41  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
bon je suis en train de réfléchir un portif PEA full trackers :o
 
Malheureusement, pas de trackers obligataires dans le PEA :/
 
Je pense donc partir une composition suivante (j'attends le cac <3000) :
 
- Lyxor eurostoxx50
- ishare eurostoxx mid cap
- ishare eurostoxx small cap
 
La base du portefeuille
 
- lyxor DJ stoxx healt care
- lyxor telecoms
- lyxor utilities
- lyxor oil & gaz
 
Secteurs défensifs + mise sur le rebond du pétrole
 
- lyxor contruction and matérials (pas sur encore, mais je table sur un rebond)
- pas de trackers commodities dans le PEA :/ Bank trop risqué encore. Pourquoi pas assurances à la place ?
 
- lyxor new energy
- lyxor world water
 
Long terme
 
- 2-3 trackers sur les BRIC (mais sans la russie)
 
Des avis?  [:petrus75]

Message cité 1 fois
Message édité par hfrfc le 11-01-2009 à 13:23:41

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D3/Hots/Hs Doc#2847
mood
Publicité
Posté le 11-01-2009 à 13:20:41  profilanswer
 

n°17201944
geof76
Posté le 11-01-2009 à 13:26:55  profilanswer
 

Et pour commencer à investir, acheter maintenant ou attendre encore une éventuelle baisse sur 2009 ? Vos prognostics ? Selon vous, baisse jusqu'à 1500-2000 points ou pas ?

n°17201951
hfrfc
Bob c'est plus simple à dire..
Posté le 11-01-2009 à 13:28:50  profilanswer
 

Betcour a écrit :


Non mais on investi pas du tout de la même façon, donc les stratégies n'ont rien à voir.
 
Perso j'achète des actions comme je prendrais des parts dans une PME en SARL : je vise pas un gain rapide, je vise des revenus réguliers (et éventuellement une plus value à la sortie, mais c'est pas le premier objectif). C'est pour ça que le titre prenne 10% ça me fait ni chaud ni froid. Si j'avais vendu dès que le titre fait +10% j'aurais raté l'OPA de Mittal sur Arcelor et 200% de plus value...


 
pour info, tu as des trackers spécialisés dans le rendement de dividendes (lyxor ishares db-X)


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D3/Hots/Hs Doc#2847
n°17201975
Betcour
Building better worlds
Posté le 11-01-2009 à 13:34:58  profilanswer
 

joce a écrit :


Truc que je capte, c'est que tu dis que tu réinvestis immédiatement le dividende, donc je vois vraiment pas à quoi il te sert, c'est comme si t'investissait sur une boite qui fournissait pas de dividende :D


Sur le papier oui. En pratique les boîtes qui font de gros dividendes ont des stratégies plus orientée vers la rentabilité et la régularité de la performance, et d'autre part ça me donne le contrôle du réinvestissement (je réinvesti pas forcément le dividende d'une société sur cette même société, je renforce la ligne du portif que me semble la plus intéressante)

n°17201986
Betcour
Building better worlds
Posté le 11-01-2009 à 13:37:25  profilanswer
 

hfrfc a écrit :

pour info, tu as des trackers spécialisés dans le rendement de dividendes (lyxor ishares db-X)


Ah ça je savais pas.  :jap:

n°17202041
hfrfc
Bob c'est plus simple à dire..
Posté le 11-01-2009 à 13:48:02  profilanswer
 

Betcour a écrit :


Ah ça je savais pas.  :jap:


 
code : idy iad xd3 xgs  gx3  gxu (us) sel  
 
Un mélange avec des trackers obligataires / government bond peut etre pas mal.


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D3/Hots/Hs Doc#2847
n°17202207
quazar
Posté le 11-01-2009 à 14:09:22  profilanswer
 

geof76 a écrit :

Et pour commencer à investir, acheter maintenant ou attendre encore une éventuelle baisse sur 2009 ? Vos prognostics ? Selon vous, baisse jusqu'à 1500-2000 points ou pas ?


 
Ben mon pronostic c'est un point bas en dessous de 2500 avec une possibilité de descendre à 2000 si on ne voit pas le bout du tunnel.
A court/moyen terme on peu acheter maintenant pour viser un truc du genre 3800/4000 mais faut etre pret à attendre longtemps au cas ou ca n'arrive pas et etre pret à moyenner à la baisse.


Message édité par quazar le 11-01-2009 à 14:10:24

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Le bear market se poursuivra au moins jusqu'au T2 2010 avec dans le meilleur des cas un point bas du CAC entre 1900 et 2300.
n°17203238
-heat-
Posté le 11-01-2009 à 16:59:58  profilanswer
 

Dites y en a qui sont abonnés à la "watch list" de trading sat ?
 
Car si j'en crois ce lien : http://www.tradingsat.com/abonnement.html les perfs ont l'air rudement bonnes !!
 
Qu'en pensez vous ? :hello:

n°17203317
quazar
Posté le 11-01-2009 à 17:14:42  profilanswer
 

Mouai ... pas d'avis ... j'mettrai pas 50e par mois la dedans.

 

La BCE va normalement baisser ses taux jeudi mais c'est pas ce qui était prévu en décembre, ils pensaient faire une pause.
Enfin, on verra.


Message édité par quazar le 11-01-2009 à 17:14:51

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Le bear market se poursuivra au moins jusqu'au T2 2010 avec dans le meilleur des cas un point bas du CAC entre 1900 et 2300.
n°17204824
quazar
Posté le 11-01-2009 à 20:03:47  profilanswer
 


Marrant, on regarde que le CAC mais si on regarde le DAX qui a suivi le CAC des les grand mouvements des dernières années, son point bas était de 2200 en 2003 alors que le CAC a fait à peu près pareil mais aujourd'hui le DAX est à 4780 ... y a encore de la marge pour la baisse ...


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Le bear market se poursuivra au moins jusqu'au T2 2010 avec dans le meilleur des cas un point bas du CAC entre 1900 et 2300.
mood
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Posté le 11-01-2009 à 20:03:47  profilanswer
 

n°17205541
Absolument​ Fabuleux
Et en plus, je suis immortel.
Posté le 11-01-2009 à 21:16:00  profilanswer
 

Superbe article en 3 parties sur contre info ( si vous ne l'avez pas vu ) :
 
de

Citation :

Jean Claude Werrebrouck est professeur d’économie à l’université de Lille 2, dont il y a dirigé pendant de nombreuses années l’IUT puis l’Institut du Management de la Distribution. Il organise régulièrement des séminaires de réflexion pour un public de cadres et dirigeants du secteur médico-social.


Partie 1
Partie 2
Partie 3
 
En direct :  
 

Citation :

Jean Claude Werrebrouck : La crise globale des années 2010 (I/III)
 
Jean Claude Werrebrouck, professeur d’économie à l’université de Lille 2, nous fait l’amitié de proposer en avant première aux lecteurs de Contre Info son analyse de la crise économique et financière et de ses conséquences, reprenant ici de façon accessible à un public non initié les thèmes qu’il a développé lors d’un récent séminaire. Dans cette première livraison, après avoir rappelé le caractère fort singulier d’un secteur d’activité où, contrairement à tous les autres, la hausse des prix déclenche la ruée des acheteurs et non une réduction de la demande, il insiste sur le potentiel intrinsèquement déstabilisateur de ces mécanismes de la finance qui justifieraient amplement qu’elle soit domestiquée, « mise en boîte, » pour l’empêcher de nuire. Pourtant, l’histoire récente a vu se développer le processus inverse. La boite a été largement ouverte, et le secteur financier, de dérégulation en déréglementation, a pu acquérir, relativement à l’économie réelle, une prépondérance inconnue jusqu’à présent. Alors que les profits de la finance ne représentaient que 14% du total réalisé par les entreprises américaines en 1960, ce chiffre atteignait 37% en 2007.
 
Par Jean Claude Werrebrouck, 21 décembre 2008
 
Nous ne reviendrons pas sur les faits qui s’accumulent depuis l’été 2007 et qui bien sûr vont continuer à produire le bruit et les fureurs de la crise. Nous en avons déjà parlé et ce qui doit nous intéresser est davantage l’intelligence d’un processus qu’une description. Mais il est vrai que tout commence avec une réalité concrète : la crise financière. Comment comprendre la logique de la crise financière ?
 
1)« Paisible économie » et « chaotique finance »
On sait que « l’ordre spontané » hayekien est au fond un réseau de routes parsemé de feux de signalisation fonctionnant au service des acteurs consommateurs et producteurs. Feu rouge pour le consommateur lorsque les prix montent et vert lorsqu’ils baissent. Feu vert pour le producteur lorsque ces mêmes prix s’élèvent et rouge lorsqu’ils baissent. Quantités offertes et quantités demandées sont ainsi fonction du niveau des prix. Lorsque la demande est faible les prix peuvent être bas et induire une hausse des achats. En retour la demande plus élevée, toutes choses égales par ailleurs, provoquera une hausse des prix. Toutefois le mouvement de hausse est très contenu, car logiquement la demande est d’autant plus faible que le prix est élevé. Ainsi une élévation de prix vient limiter la demande, alors même que l’offre est stimulée par ladite élévation de prix. Il faut alors en conclure que si les forces du marché peuvent impulser des hausses de prix, des forces de même nature viennent en limiter l’importance : la hausse de prix limite l’appétit du consommateur et stimule le producteur...ce qui bloque la hausse...
 
Au surplus sur les marchés économiques traditionnels de biens et de services tout aussi traditionnels, les biens sont en quelque sorte destinés à la consommation et disparaissent dans l’acte correspondant. Même lorsqu’il s’agit de biens capitaux (une machine par exemple) il y a de fait disparition dans une consommation productive (la machine connait une usure). Cette disparition ou quasi disparition fait qu’il n’y a pas à spéculer sur la valeur future de ce qui doit être consommé. En dehors de quelques cas particuliers (vin par exemple) il n’y a pas de valeur future pour un objet sans avenir.
 
Les forces du marché sont aussi des forces stabilisatrices et les prix concrets ne connaissent pas le plus souvent de mouvements de grande ampleur. Bien sûr lorsqu’une économie est victime d’une inflation galopante, les prix montent à rythme vif mais les prix relatifs ne bougent pas : seule leur expression monétaire connait une modification.
 
Ainsi donc « l’ordre spontané » c’est-à-dire ordre social abandonné aux seules forces du marché, ne connaît pas de dérapages spectaculaires s’il cantonne ses échanges aux biens et services traditionnels. Le fait de limiter les échanges à des capacités ou quasi- capacités à consommer fait que les routes de l’ordre spontané sont pratiqués par des automobilistes prudents qui ne connaissent que fort exceptionnellement les dérapages. Bien sûr il existe des exceptions et ce n’est pas parce que les biens sont consommés ou quasi consommés qu’il n’existe pas d’incertitudes temporelles à propos desquelles il convient de se prémunir. Ainsi il est compréhensible que l’on puisse imaginer un marché à terme sur certains biens sensibles qui devront être en disponibilité demain. Concrètement on comprendra qu’Air France cherche à se prémunir des modifications du prix du pétrole en devenant acteur sur le marché à terme du kérosène.
 
Le marché économique traditionnel, même s’il est fait de compétitions sévères, est donc d’une certaine façon paisible : la notion de « bulle » est généralement absente de son vocabulaire.
 
Tel n’est évidemment pas le cas des marchés financiers.
 
Dans la finance la marchandise prend le nom d’actif, et un actif n’est pas réellement consommé : il est aussi pure valeur qui cherche à se mettre en valeur. Cela signifie qu’à l’inverse de ce qui se passe dans la « paisible économie » la demande ne faiblit pas avec la hausse des prix. Elle peut même augmenter. Ce phénomène, inversion de ce qui est classique sur les marchandises traditionnelles, résulte du fait que le bien financier est évalué par le marché en fonction de l’idée que l’on se fait de sa valeur future. Parce que non consommé, ce qui est acheté est le prix futur du bien en question.
 
Quand, dans la finance un prix monte, le phénomène est interprété comme une espérance de gain futur et donc plus le prix monte et plus le bien est désiré. Nous sommes ici au cœur de la bulle : la hausse de prix attire alors qu’elle devrait repousser. La hausse aujourd’hui implique presque mécaniquement une hausse nouvelle demain. Symétriquement il en est de même pour le phénomène de baisse : la baisse aujourd’hui suppose une raréfaction de la demande et simultanément une élévation de l’offre, d’où, tout aussi mécaniquement une baisse de valeur demain.
 
Ainsi, dans la finance, les forces stabilisatrices du marché classique sont remplacées par des forces déstabilisatrices. « L’ordre spontané » devient ainsi ordre social où les automobilistes accélèrent lorsque les feux sont pourtant rouges. La circulation paisible laisse la place à une circulation dangereuse et chaotique. A noter que pariant sur le futur, et un futur qu’évidemment personne ne connait, le phénomène connait l’emballement des foules mimétiques et des prophéties auto-réalisatrices. Sans doute le mimétisme existe-il aussi sur les marchandises de l’économie traditionnelle (phénomène de mode par exemple) mais les forces stabilisatrices du marché jouent un rôle majeur. Ces forces stabilisatrices sont d’autant plus efficaces que le produit échangé sur les marchés traditionnels est vite identifié quant à ses qualités, ce qui n’est pas le cas des produits financiers dont la valeur peut être frauduleusement cachée pendant une longue période de temps, par exemple en jouant sur le système des pyramides (système dit « Ponzi » tristement réapparu avec l’affaire Bernard Madoff)
 
Notons enfin que les forces déstabilisatrices peuvent théoriquement se transformer en bombe atomique et faire sauter la totalité de l’ordre : il s’agit du risque systémique. Dans l’économie traditionnelle, la compétition entre acteurs peut parfois entrainer des désastres. Par exemple l’échec du lancement d’un modèle de voiture peut à l’extrême entrainer le dépôt de bilan de l’ensemblier et la ruine de ses sous-traitants. Il y a bien contagion de l’échec, mais celle-ci reste limitée et ce n’est pas l’ordre lui-même qui est potentiellement détruit. Dans la finance il en va autrement et les liens interbancaires sont par nature d’une toute autre force que ceux qui unissent ensemblier et fournisseurs. Ces liens sont créés par les clients des banques eux-mêmes, lesquels se livrent à des milliards d’opérations qui correspondent à autant de liens imposés aux banques. Ainsi des clients de la Société générale vont effectuer des règlements qui vont impacter la BNP, le Crédit du Nord etc. Les clients de ces autres banques effectuant eux aussi des opérations impactant toutes les autres banques. Il en résulte une nature complètement holistique du système financier qui fait qu’un dépôt de bilan ici, peut entrainer une catastrophe planétaire en un délai extrêmement court. Les faits constatés depuis l’été 2007 confirment cette nature holistique du système financier et la grande peur des banquiers qui savent que leur propre survie dépend de la survie de tous les autres... dont pourtant on entretient des doutes sur leur solvabilité. ..On ne peut s’en sortir que tous ensemble mais on a peur de la maladie de l’autre dont on sait qu’elle est ultra contagieuse. D’où un marché interbancaire bloqué avec un taux d’intérêt qui enregistre un niveau de fièvre.
 
La conclusion des développements précédents parait évidente : si l’on veut que « l’ordre spontané » soit un espace de prix confortable assurant la « paisible économie » il faut interdire la finance déstabilisatrice. D’où l’expression parfois utilisée : « enfermer la finance dans une boîte » . L’idée, bien que séduisante n’est pas facile à mettre en œuvre. Outre les questions philosophiques que cela peut poser aux adeptes de l’ultralibéralisme, il existe des situations complexes où économie et finance sont indissolublement liées.
 
Tout d’abord il est assez difficile d’assurer le financement des entreprises sans passer par la finance. Sans doute peut-on interdire largement les marchés financiers et retrouver l’entreprise des 30 glorieuses, largement indépendante de la bourse. Il s’agirait même d’un progrès puisque la production de valeur ne serait plus celle de la valeur boursière mais simplement celle de la valeur ajoutée. Ainsi, à titre d’exemple, pourrait être mis fin aux rachats d’actions par l’entreprise elle-même, rachats improductifs et qui font aujourd’hui scandale. Toutefois il semble difficile de n’assurer la croissance des entreprises que par le recours au patrimoine familial ou l’endettement bancaire.
 
Mais surtout, il existe des biens qui ont une double nature : celle de biens à consommer et celle d’actifs cherchant à se mettre en valeur. Telle est évidemment le cas de l’immobilier dont on sait la responsabilité dans la crise à venir. Se loger c’est « consommer des murs » mais c’est potentiellement se constituer un capital que l’on pourra mettre en valeur par divers moyens y compris celui de constituer le socle de nouveaux crédits dits « rechargeables ».
 
Enfin la monnaie elle-même, qui appartient à l’économie, et qui appartient complètement à la finance surtout lorsqu’elle est complètement convertible en une infinité de devises sur lesquelles on spéculera. Il est ici bien sûr difficile de séparer « économie paisible » et « finance chaotique ». la question précédemment évoquée du risque systémique montre d’ailleurs le lien direct entre le marché interbancaire et le financement correct de la « paisible économie ».
 
Si la séparation est difficile, force est pourtant de reconnaitre que la fin du 20ième siècle correspond à une ouverture, volontaire ou non, de la boîte dans laquelle était jusqu’ici plus ou moins enfermée la finance.
 
2)La finance est « sortie de sa boîte »
Les hommes ont toujours cherché à enfermer la finance dans sa boîte. On sait qu’Aristote était un grand critique de la finance. Mais il est vrai que l’économie elle-même se devait de rester dans sa boîte et ce en tant que destructrice potentielle de l’ordre social.
 
La finance sort tout d’abord de sa boîte nationale lorsqu’on met fin à toutes formes de contrôles des changes. Tant que les devises ne connaissent qu’une convertibilité limitée au profit des opérations de l’économie traditionnelle, et surtout tant que les taux de change sont fixes, le risque de spéculation et d’emballement mimétique est possible, mais il est contenu. Tel n’est plus le cas avec les taux de change flottants et avec la convertibilité illimitée au profit de n’importe quel type d’opération en particulier spéculative. Cette sortie de la boîte nationale encouragée par le FMI lui-même est intervenue dans les années 80 pour un très grand nombre de pays et fût motrice de la mondialisation. En ce sens la mondialisation dispose d’une base réglementaire évidemment émise par des instances politiques. En clair si on a coutume de dire que la finance tue le politique (Le général de Gaulle ne pourrait plus dire aujourd’hui que « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille ») le politique se serait préalablement suicidé, d’où une double mort. Le séminaire nous a appris que cette interprétation de la mort du politique était contestée par les ultralibéraux, ce qui ne veut pas dire qu’elle est à rejeter.
 
Maintenant, la finance sort de sa boîte si internationalement libérée : il est autorisé à n’importe quel type d’agent de spéculer sur les matières premières produites et utilisées économiquement par les acteurs d’un secteur d’activité. Aujourd’hui la plupart des grandes productions agricoles sont mondialement financiarisées par des acteurs qui n’ont rien à voir avec l’agriculture. Les grandes matières premières donnent lieu à émission de titres financiers pour des volumes parfois 100 fois supérieur aux volumes physiques. Tel est approximativement le cas du pétrole dont le montant papier est chaque jour de 1 milliard de barils alors que le montant physique n’atteint pas les 85 millions de barils. Les opérations d’échanges financiers sont totalement déconnectées de la base économique
 
La finance sort également de sa boîte si au-delà des places off shore (400 banques 1500 Hedge Funds et 2 millions de sociétés-écrans), les ratios prudentiels imposés par la réglementation bancaire sont contournés par la systématisation des engagements et activités hors bilan. C’est évidemment le cas de la titrisation dont on a vu qu’elle permettait de revendre des crédits immobiliers et ainsi de se débarrasser des contraintes de levier, le risque de défaut étant transféré sur des agents qui in fine ne savent plus ce qu’ils ont acheté. De ce point de vue rien n’empêchait l’interdiction de la titrisation qui pouvait devenir un délit comme l’est le fait de rouler à 200KM/h sur les autoroutes françaises. On pourrait citer le cas des CDS (« crédits défaults swaps ») qui ne sont que des paris sur la valeur future d’actifs, le vendeur pariant sur sa hausse et l’acheteur sur sa dévalorisation. Ces produits réputés dangereux sont une invention récente de la finance et représenteraient aujourd’hui quelque 60000milliards de dollars, soit un peu plus de 4 fois le PIB américain. (Les lecteurs intéressés pourront consulter sur Wikipedia un article très intéressant sur le sujet [1].)
 
La finance sort également de sa boîte lorsque les agences de notation sont rémunérées par ceux là même qui exigent le triple A. Là aussi rien n’empêchait le décideur politique d’intervenir et mettre en place un système rigoureux de notation. Le fait est suffisamment connu pour ne pas insister.
 
La finance sort de sa boîte si une politique monétaire laxiste vient la nourrir et permettre un accroissement illimité de la pyramide des crédits. La politique monétaire laxiste est celle de la banque fédérale de réserve américaine (FED) qui avec son gouverneur Alan Greenspan a, depuis 2002, adopté une politique de taux très bas. Logiquement comme expliqué dans tous les manuels d’économie, les banques classiques peuvent se refinancer auprès de la Banque dite centrale (celle qui a autorité sur les banques classiques dites aussi de second rang) Ce refinancement s’il est peu couteux sera fortement demandé par les banques qui pourront ainsi délivrer davantage de crédits à coût intéressant auprès des acteurs économiques et en particulier les ménages. A coût intéressant car le taux de l’intérêt décidé souverainement par la banque centrale est un taux directeur : normalement les taux pratiqués par les banques sont légèrement supérieurs au taux de la FED et assurent le bénéfice desdites banques.
 
Enfin la finance sort de sa boîte si, associé à la politique monétaire laxiste un gouvernement fédéral intervient lourdement auprès des acteurs pour développer le crédit hypothécaire au profit de ménages américains qui, insuffisamment solvables, voient ce handicap s’effacer par la hausse continuelle des prix de l’immobilier... qui en retour autorise de nouveaux crédits... La croissance du stock de crédits devenant ainsi un substitut à la hausse des revenus interdits par une politique de déflation salariale. Ce mécanisme a lui-même pris un nom : le « home équity extraction » lequel permettait une croissance économique particulièrement élevée....
 
Au final il est possible de donner une dimension macroéconomique à la sortie de la boîte : les profits issus du secteur de la finance représentaient 14% du total des profits des entreprises américaines en 1960, mais ils se montaient à 39% de ce même total en 2007. Autre chiffre : la dette des ménages américains passe de 46% du PIB en 1979 à 98% en 2007... ce qui fait que le tiers de ces mêmes ménages supportent une dette continue de 10000 dollars sur leurs cartes de crédits avec des taux allant de 11 à 15% ...et jusqu’à 30% en cas de retard de paiement. Dernier chiffre : les banques françaises assuraient à elles seules le quart des revenus de l’Etat au titre de l’impôt sur les sociétés.
 
A suivre...
 


Citation :

Dans cette deuxième partie de son étude, l’économiste Jean Claude Werrebrouck analyse le deleveragging - ce cycle destructeur de désendettement et de liquidation qui entraîne les actifs dans une spirale déflationniste - puis il évalue les contre mesures qu’ont mises en place les autorités pour combattre et tenter de maîtriser ce processus, et s’interroge sur leurs chances de succès. La réussite ne peut être garantie, avertit-il, car les Etats sont « beaucoup plus faibles qu’en 1929, » comparativement au poids du secteur financier. Mais le problème n’est pas uniquement celui de la finance et de sa réglementation. Le couple étrange que forment la Chine et les USA, dont le déficit structurel est financé en partie par l’épargne chinoise, porte également une responsabilité dans l’ampleur exceptionnelle de cette crise. Jean Claude Werrebrouck estime qu’il faudra « revenir sur l’actuelle division internationale du travail, donc la tacite mondialisation sous sa présente forme. »
 
3) Le « Deleveraging » comme retour catastrophique dans la boîte
 
De la même façon que la technique de la pyramide financière, et ses rendements paradisiaques, ne peut correctement fonctionner, que si les apports de capitaux frais sont en volume continuellement supérieurs aux sorties, la hausse des prix de l’immobilier ne peut se poursuivre que si la machine à prêter et à titriser fonctionne sur des volumes rapidement croissants et... sans défauts. Que le taux de défauts augmente légèrement, par exemple parce que des ménages ne peuvent plus rembourser et toute la machinerie peut s’effondrer en entrainant un énorme « crédit Crunch ». Le risque systémique devient un événement relativement probable.
 
Le mécanisme du « deleveraging » ou de « crédit Crunch » fonctionne de la manière suivante :
 
Les actifs d’une banque sont bien sûr financés par des fonds propres mais aussi par de la dette. La banque est réputée solvable si ses actifs permettent de rembourser les dettes, y compris les fonds propres qui ont été financés par des apporteurs de capitaux. Le poids des fonds propres se doit d’être significatif dans le total du bilan si l’on veut qu’une éventuelle perte de valeur des actifs puisse néanmoins assurer le remboursement des dettes. ce qu’on appelle « levier » est le rapport entre les actifs et les fonds propres. Plus le levier est élevé et plus le risque est grand de voir la banque être dans l’incapacité de régler ses dettes en cas de défaut d’actif, par exemple un ménage américain incapable de rembourser son crédit immobilier. Il existe bien sûr toujours un certain « taux de défaut » dans les actifs (un pourcentage de ménages américains qui cesse de rembourser) et si ce taux augmente les risques augmentent car la banque compense les pertes sur ses fonds propres. Il en résulte que le levier augmente dangereusement, augmentation vite repérée sur les marchés et augmentation qui sera sanctionnée par une baisse du cours des actions de la banque concernée... la méfiance pouvant entrainer une contagion mimétique. Et la contagion est - nouvelles technologies obligent -aujourd’hui ultrarapide. La banque réagit en vendant des actifs pour rembourser une partie de ses dettes, ce qui à pour effet de rétablir le levier c’est-à-dire de le diminuer. Mais le mimétisme atteint le système bancaire dans son entier, et ce d’autant plus qu’il est de nature holistique. En effet d’autres banques vont connaitre, pour les mêmes raisons, une augmentation du taux de défauts. Toutes vont donc se libérer d’une partie des actifs, toutes vont vendre, ce qui va se traduire par un effondrement des cours , une dégradation de tous les bilans, mais aussi par la disparition du marché interbancaire puisque les banques ne prêtent plus. Selon la terminologie adoptée : « la liquidité a disparu ».
 
Ce retour dans la boîte est évidemment catastrophique puisqu’il va se traduire immédiatement sur le marché immobilier par un effondrement de la demande dans le sillage de l’effondrement du crédit. Et cet effondrement de la demande sera suivi d’un effondrement des prix du logement d’où de nouvelles difficultés financières pour des ménages américains qui ayant du vendre à vil prix seront incapables de rembourser les banques. La « chaotique finance » est en marche et les forces déstabilisatrices à l’œuvre. Sans frein ou blocage exogène l’implosion finale n’est qu’une question de temps. De nombreux ménages américains peu solvables se sont endettés jusqu’au début de l’année2007 sur la base de taux d’intérêts croissants alors que le bien acheté voit sa valeur décroître. Le taux de défaut ne pourra que gonfler surtout si ces ménages sont parmi les 1800000 chômeurs supplémentaires de l’année 2008. Simultanément les défauts sur les cartes de crédit (environ 7000milliards de dollars) vont augmenter. La « chaotique finance » vient dans sa chute briser la « paisible économie » qui en retour accélère le deleveraging qui....etc.
 
4)L’Etat sort de sa boîte : la grenouille peut-elle se faire aussi grosse que le bœuf ?
 
La crise qui s’annonce dispose théoriquement d’une puissance dévastatrice autrement plus importante que la crise de 1929. Les interconnexions étant bien plus importantes, la mondialisation bien plus prégnante, sa vitesse de développement laisse pantois tous les spécialistes. En 1929 la « chaotique finance » ne représentait qu’un poids quasi- négligeable dans le total du PIB mondial. Les instruments financiers étaient eux- même peu nombreux et peu sophistiqués et leur pouvoir de contagion éventuelle très faible. Aujourd’hui les techniques de titrisation développent une opacité totale et permettent de polluer tous les bilans avec une redoutable efficacité. Ce qui accroit le degré de méfiance généralisée et ce y compris à l’encontre d’établissements financiers réputés sains. C’est le sens qu’il faut donner à l’expression de « salade niçoise » employée parfois dans les milieux concernés : tous les ingrédients de la salade sont d’excellente qualité, tous sauf un... ce qui rend la salade incomestible. Au surplus la plus grande partie du monde était à l’écart de qui s’appelait à l’époque la seconde mondialisation : l’Asie n’était guère réellement concernée. Aujourd’hui elle est selon l’expression consacrée ensemble de « pays émergents » et représente 40% de l’humanité. Le salariat mondialisé s’y développe sur une base massive (environ 25 millions de nouveaux emplois salariés crées chaque année) tout au moins jusqu’à l’automne 2008 puisque l’on sait maintenant que l’Asie sera très largement confrontée à la nouvelle grande crise. Tous ces faits sont parfaitement connus et il est inutile d’insister.
 
Nous n’insisterons pas non plus sur les actions concrètes des Etats qui s’activent massivement depuis l’automne 2008. Ils n’ont pas fini de s’activer et le présent texte serait rapidement obsolète s’il devait trop décrire une réalité qui bouge au quotidien. Par contre il nous faut insister sur le sens de l’action des dits Etats.
 
A priori ils sont tous redevenus keynésiens et semblent considérer que « l’ordre spontané » ne saurait être hégémonique, ce qui devrait laisser une place à un peu « d’ordre organisé ». Ils sont conscients que la politique monétaire est devenue assez largement inefficace et que le monde est bien dans la « trappe à liquidités » chère à Keynes. Cette expression signifie qu’au fond les acteurs ne veulent plus détenir d’autres actifs que la monnaie elle-même. Cette trappe à liquidité est d’autant plus un piège d’où il est difficile de sortir, que la déflation menace. Celle-ci est un mouvement de baisse généralisée des prix, baisse qui est durable car faisant partie des anticipations des agents. La déflation est la conséquence du « deleveraging » si celui-ci devait se transformer en brutale et violente crise systémique. La déflation est de fait une catastrophe puisque même l’économie retournerait dans sa boîte : à quoi bon échanger de la monnaie contre des marchandises aujourd’hui si je sais que ces mêmes marchandises verront leur expression monétaire se réduire demain. La déflation est un énorme frein au jeu de l’échange, lequel à la limite peut se transformer en troc puisque la monnaie devient l’ultime valeur pouvant se mettre en valeur. Effectivement, et la finance et l’économie rentrent dans leur boîte. On peut saluer les Etats dont les dirigeants ont semble-il assez vite plus ou moins compris que l’enjeu était de l’ordre de la civilisation.
 
« Il ne faut pas que l’économie rentre dans sa boîte », l’enjeu est prioritaire, et ce bien avant toute réflexion ou nouvelle règlementation dans la « chaotique finance ». Si la politique monétaire devient inefficace (malgré « le déversement d’argent par hélicoptère » selon la célèbre formule de Friedman) pour relancer les opérations d’échanges spontanés (les acteurs se remettent à jouer à l’économie) alors il convient de les « forcer » à jouer le jeu de l’échange en décidant unilatéralement de commander la chaine des échanges : l’Etat doit se mettre à la place des échangistes et réanimer la « ronde des échanges ».
 
Mais auparavant il faut au moins garantir les échangistes contre les risques d’un jeu qu’ils ne veulent plus jouer : Il faut garantir les acteurs contre le risque systémique qui menace. Pour cela il faut garantir les dépôts bancaires, au moins à bonne hauteur, ce qui est aujourd’hui réalisé partout selon des formes adaptées à chaque Etat. Il faut aussi nationaliser, recapitaliser , mettre en place des structures de « cantonnement » ou de « défaisance » etc. afin de nettoyer les bilans et faire en sorte que la salade niçoise ne contienne que des produits d’excellente qualité. Là aussi le travail est effectué selon des formes et des méthodes relevant de la spécificité de chaque Etat, méthodes qui évoluent parfois d’un jour à l’autre comme ce fût le cas des multiples versions du plan Paulson aux USA à l’automne 2008. Parfois on ira, comme en France, jusqu’à mettre en place des structures de surveillance des banques, structures allant jusqu’à mobiliser préfets et trésoriers payeurs généraux des départements, afin que celles-ci jouent correctement le jeu. Le résultat est que le risque systémique est pour le moment resté à l’état de simple menace.
 
Mais comme la « turbulente finance » fait partiellement rentrer l’économie dans sa boîte, que le nettoyage, volontaire ou non, des bilans n’est pas suffisant, que les garanties ne sont pas suffisantes, l’Etat se doit aussi de réanimer la « ronde des échanges » par des déficits budgétaires dont Keynes lui-même ne pouvait en imaginer l’ampleur : 6%, 10%, et jusqu’à 14% du PIB s’agissant de la Chine. Et ce n’est vraisemblablement qu’un début : les Etats feront tout pour éviter la catastrophe du risque systémique.
 
Pour autant la réussite ne peut être garantie car les Etats, malgré le poids de leur signature, sont extrêmement faibles, beaucoup plus faibles qu’en 1929. Sans doute beaucoup plus intelligents (en 1929 les décisions prises ne feront qu’aggraver le désastre) ils sont en quelque sorte devenus la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf. Le bœuf est en effet le poids des institutions financières. Le total agrégé des bilans de l’ensemble financier par pays est considérable. Sans donner de chiffres, il faut comprendre qu’au bilan agrégé nous avons la plus grande partie du patrimoine des agents économiques. Ce patrimoine représente évidemment plusieurs fois le PIB de chaque pays. A l’inverse l’Etat lui-même ne dispose que d’une portion relativement réduite du PIB (en France moins de 300milliards d’euros pour un PIB d’approximativement deux mille milliards d’euros) Le total du bilan agrégé du système financier est ainsi, partout, près de 10 fois supérieur aux disponibilités théoriques des Etats. Et il s’agit bien de disponibilités toute théoriques car en temps normal elles sont partout insuffisantes, d’où des déficits budgétaires. C’est dire que si le risque systémique devait se produire, les Etats eux -mêmes ne survivraient pas : nous avons bien la fable de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf. Et tant que le deleveraging n’est pas achevé (il est loin de l’être à l’heure où ces lignes sont écrites) la menace existe.
 
5)Pourquoi la finance est-elle sortie de sa boîte à une hauteur encore jamais enregistrée ?
Le second paragraphe du présent texte a, au fond, partiellement répondu à la question. Les keynésiens et socio-démocrates ont sans doute raison d’affirmer que les années 80 furent celles de la dérèglementation (la destruction des « fire wall » financiers) et donc celles de l’ouverture de la boîte. Mais les ultralibéraux peuvent en retour affirmer que ce sont les injonctions fédérales américaines (l’interventionnisme étatique) qui sont responsables du drame des subprimes. C’est dire que le débat n’est toujours pas clos et si certains voient la crise comme la sanction de l’ultralibéralisme, d’autres continuent de penser que le problème n’est pas le marché qui ne saurait se tromper mais l’Etat aveugle, soumis aux groupes de pression, qui a exigé des banques des prêts immobiliers au profit de personnes notoirement insolvables.
 
Toutefois le débat sur les « fire wall » est très insuffisant car il néglige le fait que l’économie d’endettement aux USA s’est inscrite dans un contexte d’épargne proche de Zéro, ce qui est un phénomène relativement rare.
 
Les historiens de l’économie auront un jour à démêler l’écheveau des liens et de leurs causes qui vont jeter un pont entre la finance et le déséquilibre des comptes courants des USA, notamment vis-à-vis de la Chine. Pour des raisons insuffisamment élucidées le mode de coopération entre la Chine et les USA a abouti à un mercantilisme agressif côté chinois compensé par un transfert d’épargne rendant soutenable un déficit public abyssal côté américain. C’est un couple étrange que forment la Chine et l’Amérique, joliment désigné « Chimérique » par notre collègue américain Niall Ferguson.
 
Logiquement l’excédent commercial chinois devrait se trouver éliminé par une hausse de la devise chinoise. En effet cet excédent a pour contre partie une entrée massive de dollars et donc une émission de monnaie interne susceptible d’engendrer une hausse de prix affaissant la compétitivité chinoise. Nous avons la thèse de l’équilibre automatique de la balance des paiements. Le mécanisme est simple : puisqu’une partie importante de la production chinoise se trouve hors des frontières et que le volume monétaire correspondant se trouve sur le territoire chinois, alors la base monétaire excède le stock de marchandises disponibles et donc leur expression monétaire doit s’élever. La réalité contredit le raisonnement car la base monétaire va être gelée et les dollars chinois se convertiront en volumes croissants de bons du trésor venant financer un déficit public américain lui-même très fortement croissant. C’est comme cela qu’on a pu dire que les chinois finançaient l’intervention américaine en Irak.
 
Mais en contre partie l’excédent commercial croissant signifie que les marchandises chinoises aux USA (éventuellement fabriquées à partir d’entreprises américaines implantées en Chine) concurrencent avec une efficacité croissante l’appareil productif installé sur le territoire américain. La concurrence peut ainsi accélérer le rythme des délocalisations contre lequel, ou vis-à-vis duquel une politique de déflation salariale peut être mené. En termes simples la concurrence chinoise empêche une hausse du coût du travail américain. Les gains de productivité américains ne peuvent être facilement redistribués aux salariés et sont plus volontiers redistribués sous forme de baisse de prix à effet de contenir la concurrence asiatique.
 
Cette stagnation bien connue du pouvoir d’achat aux USA- et aussi dans nombre de pays européens pour des raison semblables- fût compensée par le développement fantastique du crédit et ce qui ne pouvait pas être acheté avec du revenu a pu l’être sur la base d’un endettement continuellement croissant. Nous retrouvons l’idée de politique monétaire laxiste, l’intervention fédérale pour développer les subprimes, les faire disparaître des bilans pour maintenir le levier et continuer l’endettement...etc.
 
Il existe donc un lien entre mercantilisme agressif chinois, déflation salariale et finance qui sort de sa boîte. Bien sûr le tout aboutit à des niveaux gigantesques d’endettement puisqu’à l’endettement privé il faut ajouter l’endettement public directement financé par l’achat de bons du trésor. Pour ne prendre que la seule économie américaine le total de cet endettement représentait au moment du déclenchement de la crise 450% du PIB US, ce qui est un record historique.
 
Les développements précédemment menés révèlent que le retour de la finance dans sa boîte sera une opération plus complexe qu’il n’y parait. Il ne s’agira pas de se contenter- à supposer que le deleveraging en cours puisse être maitrisé jusqu’à son terme- de mettre en place de nouvelles règlementations, de nouvelles normes comptables, un contrôle des agences de notation, de la titrisation etc. Il faudra aller beaucoup plus loin et revenir sur l’actuelle division internationale du travail, donc la tacite mondialisation sous sa présente forme.
 
A suivre...
 


Citation :

Dans ce dernier volet, Jean Claude Werrebrouck analyse les scénarios possibles de sortie de crise, et le rôle qu’y tiendront banques centrales et Etats, qui doivent désormais poursuivre l’accompagnement du processus de deleveragging, assister l’apurement du secteur financier, tout en relançant des économies atones. Les « hélicoptères » des banques centrales vont donc continuer de tourner à plein régime, estime-t-il, permettant ainsi de consolider la finance et de prévenir le risque systémique. Les Etats devront quant à eux s’endetter lourdement pour financer les relances économiques - et éventuellement assumer les garanties qu’ils ont accordées au secteur bancaire. Mais les difficultés croissantes qu’ils ne vont pas manquer de rencontrer dans leurs tentatives d’émettre de la dette pourraient bientôt contraindre à la généralisation du financement par émission monétaire, les banques centrales jouant alors le rôle d’acheteurs de dernier ressort des bons du trésor grâce à de l’argent créé pour l’occasion, en une remise en cause totale des dogmes du monétarisme, A terme ce processus est bien sûr potentiellement hautement inflationniste. Faut-il pour autant s’en inquiéter ? Pas forcément estime M. Werrebrouck, qui considère que l’inflation représente une partie de la solution requise pour la sortie de crise. Elle permettrait en effet de limiter les tensions spéculatives, de diminuer l’endettement des Etats, et du même coup l’ardoise intergénérationnelle accumulée depuis trente ans, sans oublier une remise en cause du statut du dollar, la devise de la mondialisation. Restent évidemment de nombreuses inconnues, au premier rang desquelles le comportement de la zone euro. Les tensions actuelles et futures risquent en effet d’aggraver le processus d’eurodivergence. « Les différentiels de compétitivité et d’inflation entre les pays de la zone se sont accumulés déjà depuis de longues années et la crise va jeter de l’huile sur un feu qui risque de ne plus être maîtrisable, » s’inquiète-t-il.
 
6) Soyons raisonnables et sortons de son grenier la planche à billets
Le scénario du miracle sans lendemain
 
Une partie de l’opinion notamment occidentale pense encore que le bœuf est aussi léger que la grenouille, que les garanties ne seront jamais utilisées, que les capitaux publics prêtés aux banques seront en fait un placement paradisiaque, que les dénationalisations à venir seront juteuses, que les dépenses budgétaires massives pour relancer les échanges réels entraineront mécaniquement de nouvelles rentrées fiscales, etc. il s’agit du scénario optimiste. Son occurrence semble faible laquelle est, d’une certaine façon, une vraie chance.
 
Si la finance rentre dans sa boîte, presque par enchantement, les conditions d’une nouvelle crise seront vite réunies. Des « fire walls » efficaces ne seront pas mis en place et on se contentera d’un toilettage minimum du système : normes comptables nouvelles, et agences de notation revisitées feront l’affaire. La finance pourra d’autant plus facilement sortir de sa boite que l’expérience aura montré une fois de plus que les Etats sont là pour payer les coûts sociaux des orgies financières. il s’agit de la question tant débattue des comportements opportunistes chez les économistes. Au surplus le règlement, comme par enchantement, de la crise, aboutira à l’édification de nouveaux comportements opportunistes, cette fois dans la « paisible économie ». En effet nous constatons aujourd’hui, partout dans le monde l’allongement des files d’attentes de secteurs économiques venant au nom de la crise demander ce qu’ils croient être un juste soutien des Etats : automobile, mécanique ,sidérurgie, banques etc. L’acceptation dans l’urgence risque d’entrainer injustices et gaspillages de toutes sortes : pourquoi Toyota installé dans le sud des USA ne pourrait-il pas bénéficier du plan qui se prépare pour les « big three » ? Les banques tricolores qui reçoivent des fonds publics ne vont t-elles pas en profiter pour renforcer leurs positions internationales ? La prime à la casse n’aurait-elle pas pu être utilisée dans un secteur davantage porteur d’avenir ? « L’ordre spontané » qui alloue si efficacement les ressources et récompense les meilleurs serait ainsi une fois de plus pollué par les marchés politiques : GM est une entreprise obsolète mais le coût qu’il faut normalement payer pour cette inefficacité est reporté sur la collectivité. Ce que l’on perd sur les marchés économiques peut être gagné- comme d’habitude, pourrait-on ajouter- sur les marchés politiques. Nous avions abordé ces questions essentielles lors de notre séminaire de décembre.
 
Au total parce rien ne changerait dans ce scénario optimiste les vrais problèmes du monde continueraient de se poser : que faire du mercantilisme chinois ? Comment régler les déséquilibres financiers intergénérationnels ? Comment régler les problèmes d’environnement ? etc.
 
Le scénario de la catastrophe prometteuse
 
Beaucoup de nos collègues économistes pensent à l’inverse que si la grenouille, ou les grenouilles (les Etats sont nombreux et peuvent envisager une stratégie de coopération) réussissent à maintenir sous contrôle l’inéluctable deleveraging, le prix en sera très élevé.
 
La trajectoire du futur immédiat ou du moyen terme serait la suivante :
 
Il faut tout d’abord rappeler - et c’est très heureux - que les grenouilles ne sont pas seules à pouvoir grossir et à pouvoir théoriquement maitriser le deleveraging. Les banques centrales commencent à jouer et vont jouer un rôle d’abord essentiel, puis... en fin de processus.... un rôle complètement décisif.
 
D’abord un rôle essentiel en ce sens que les banques centrales sont déjà à l’œuvre dans l’aide au nettoyage des bilans bancaires. Au-delà des politiques de taux zéro ou proches de zéro, elles achètent et vont massivement acheter les actifs douteux des banques de second rang. Le processus est simple : En contrepartie de l’acquisition de titres qui vont figurer au bilan des banques centrales, il y a augmentation des comptes courants des banques de second rang, comptes figurant au passif des banques centrales (chaque banque de second rang dispose d’un compte courant à la banque centrale). Le résultat est simple : le total du bilan des banques centrales ne peut que gonfler. Celui - toutes choses égales par ailleurs- des banques de second rang reste identique (un actif non monétaire est remplacé par un actif monétaire théoriquement pour un même montant). Voilà pour l’aspect quantitatif.
 
Sur le plan qualitatif l’actif des bilans des banques de second rang est réputé meilleur et le risque d’insolvabilité s’éloigne. En revanche il y a détérioration de la qualité de l’actif des banques centrales. Certains auteurs de la presse économique en ont conclu rapidement qu’il s’agit d’un transfert de risques pouvant mettre en situation d’insolvabilité les banques centrales. Or, il est important de rappeler ici - et nous mettons en garde les participants du séminaire - que la notion de dépôt de bilan d’une banque centrale n’a strictement aucun sens puisque cette dernière dispose d’un pouvoir exorbitant : celui de créer de la monnaie. La banque centrale est l’élément complètement granitique des systèmes financiers nationaux.
 
Quand, par conséquent, on voit le bilan de la FED être multiplié par 4 sur le seul mois de novembre 2008, il faut simplement en conclure qu’il y a eu création monétaire, « quantitative easing » comme disent les habitués de la FED. Cette création n’est en aucune façon catastrophique et permet d’éloigner ou de contenir le risque systémique. Cette politique fût inaugurée par la FED - et sans doute auparavant par la banque centrale du Japon, il est vrai dans un autre contexte - mais il est clair que toutes les banques centrales du monde vont connaître la même évolution. Même la BCE pourtant réputée plus stricte a vu son bilan augmenter de 55% sur l’année 2008.
 
Il faut aller plus loin et le rôle des banques centrales pourrait devenir en fin de processus complètement décisif. Dans combien de temps ? Aucune réponse ne peut être apportée aujourd’hui. Le raisonnement, implacable, comme la réalité correspondante pourrait être le suivant :
 
Le déversement de billets par hélicoptère, s’il peut éloigner la déflation et le risque systémique, n’aboutit très largement que dans la trappe à liquidités, sans réenclencher de façon substantielle la ronde des échanges marchands. Tout au plus - pense t-on - les déversements héliportés contiendront la déflation comme d’autres types d’aéronefs contiennent les incendies de forêt. La ronde des échanges ne reprendra sérieusement que par la force : la commande publique de travaux et autres marchandises, ce qui nous renvoie à la grenouille. Elle peut certes grossir en se fixant des déficits budgétaires sans cesse croissants, encore faut-il que la dette souveraine, en particulier les bons du trésor à moyen terme trouvent preneurs....
 
C’est ici que les ennuis vont sérieusement commencer, car toutes les grenouilles cherchant à grossir par absorption de liquidités acquises sur divers agents ne présentent pas la même qualité de signature : le trésor grec ne jouit pas de la même réputation que celui de la première puissance économique, politique, et militaire du monde. Cette inégale réputation se mesure tous les jours sur les marchés. Jusqu’en décembre 2008 le trésor américain, bénéficiant de la « fuite vers la qualité » pouvait à court terme se financer à taux zéro : il s’agit de la « rente de la confiance ». A l’inverse, à la même époque, on apprenait que le trésor français devait consentir 40 points de base supplémentaire par rapport au trésor allemand, s’il voulait se financer sans difficultés. Devenir plus gros en « mangeant » de la liquidité, pour réenclencher la ronde des échanges marchands, est d’autant plus difficile que l’on est faible et que la réputation souffre d’un déficit d’excellence. Nous avons là l’origine des « transfusions » du FMI apportés aux grenouilles trop petites, trop jeunes, ou trop faibles : prêts à l’Ukraine, la Hongrie, le Chili, etc. Cette faiblesse de certaines est à terme coûteuse puisque la charge de la dette est proportionnelle au taux de l’intérêt. N’oublions pas que l’on ne prête qu’aux riches.
 
Ce qui veut dire que les Etats, qui sont grenouilles voulant se faire plus grosses que le bœuf vont entrer dans un processus croissant et dangereux de divergences. Et les plus faibles ne pourront pas longtemps compter sur le FMI qui, lui aussi, à l’échelle planétaire avec ses 250 milliards de dollars de disponibilités, n’est qu’une petite grenouille. Les Etats les plus faibles pourront-ils être aidés par les plus solides qui eux-mêmes de plus en plus vivront de transfusions probablement de plus en plus couteuses ? Qu’il nous soit permis d’en douter.
 
Le scénario le plus probable, et surtout le plus satisfaisant, devient alors celui-ci : puisque les banques centrales, malgré les déversements héliportés de liquidités, sont incapables à elles seules de réamorcer la ronde des échanges, puisque les Etats seront très vite à court de munitions malgré leur incontestable efficacité, alors il conviendra d’envisager un partage des tâches : Aux banques centrales le soin de fournir des quantités illimitées de munitions ; aux Etats - désormais bien armés - de les utiliser et de forcer par la commande publique le réamorçage de la ronde des échanges. Concrètement cela passera par l’achat massif de bons du trésor par les banques centrales, des achats qui par leur caractère massif empêcheront la remontée des taux d’intérêt. Sans doute la nature des choses va-t-elle changer puisque l’achat de bons du trésor US par un citoyen américain ou chinois est une ponction sur une masse monétaire existante, alors que l’achat par la FED est pure création. La récession peut ne pas devenir grave dépression si les autorités monétaires partout dans le monde s’orientent vers un tel partage des tâches. Et l’enjeu est tel que ce scénario a de bonnes chances d’émerger très rapidement. La double planche à billets (déversements héliportés sur les banques d’un côté, sur les trésors de l’autre) est au moins dans un relatif court terme la seule alternative à l’irruption massive et dévastatrice d’une crise exceptionnellement grave.
 
7) Des solutions ....et des questions sans réponses
Bien sûr le scénario qui vient d’être développé bouleverse les croyances les mieux établies, notamment les bienfaits de la stabilité monétaire, le dogme de l’indépendance des banques centrales, avec notamment l’interdiction pour un Etat d’exiger l’achat de bons du trésor par sa propre banque centrale. Le problème va rapidement se poser pour l’Europe qui s’est construite une banque centrale qui est de loin la plus indépendante du monde. Rappelons par exemple que l’article 101 du traité constitutif de la CE interdit à la banque centrale et aux banques centrales nationales d’accorder toutes formes de crédits aux administrations publiques nationales
 
Notons que dans les faits, le pragmatisme, tout au moins le pragmatisme américain, semble déjà se manifester et le président de la FED, en décembre 2008, n’hésite pas à déclarer qu’il compte bien utiliser des « moyens non conventionnels ». Ce pragmatisme fait à l’inverse place à beaucoup de rigueur côté BCE et le scénario retenu sera sans doute assez difficile à mettre en place. Difficulté accrue aussi en raison du fait que les stratégies de coopération entre Etats européens ne semblent pas toujours l’emporter sur des stratégies plus nationales.
 
Il n’empêche qu’il sera tout simplement intenable pour l’Europe de conserver des Etats nationaux dans leur statut de petite grenouille alors que partout ailleurs le double déversement héliporté sera à l’œuvre , et ce, ne serait-ce que pour des considérations de change qui verraient l’Euro s’apprécier au-delà de toute limite. Une solution devra donc être trouvée pour que l’Europe puisse à son tour - et sans limite - sortir du grenier la planche à billets.
 
Le double déversement héliporté aboutira mécaniquement à une hausse considérable de la masse monétaire mondiale. Lorsque les bons du trésor émis sans limites n’épongeront plus l’épargne mondiale, ce qui est encore largement le cas au moment où ces lignes sont écrites, mais deviendront de la pure création monétaire, un écart sera crée entre la masse monétaire disponible et ses contreparties en termes de marchandises disponibles. La question est alors de déterminer le moment où la déflation, enfin éloignée, laissera la place à l’inflation.
 
Il est impossible de répondre à une telle question. Cette inflation est pourtant inéluctable et débutera lorsque les Etats ayant forcé le redémarrage des rondes des échanges, les premières raretés réapparaitront. Ces premières raretés se manifesteront vraisemblablement sur les matières premières et notamment le pétrole dont le faible prix actuel élimine mécaniquement les recherches et forages difficiles et donc son offre.
 
Il sera difficile pour les Etats de contenir l’inflation...essentiellement parce qu’elle est une partie de la solution.
 
Tout d’abord parce qu’elle permettra de mieux fermer la boîte dans laquelle la finance sera venue se reposer après le grand nettoyage du deleveraging. C’est que les munitions fournies par les banques centrales au « soldat Etat » seront acquises à taux très faible. En effet l’offre massive de bons du trésor se fait généralement sur la base d’enchères inversées et les banques centrales meilleures disantes empêchent par la création monétaire de faire remonter les taux alors que l’endettement public croit dans de très importantes proportions. Comme la politique monétaire se conduira elle-même à taux proche de zéro, cela signifie, compte tenu de l’inflation à venir, la perspective de taux d’intérêts réellement négatifs. Ce que n’aiment pas la finance et la rente en général. Rappelons-nous l’époque (les années 70) où tous les taux étaient négatifs et les emprunts immobiliers plus aisés à rembourser. Une façon de contenir la finance dans sa boîte est donc de maintenir durablement des taux négatifs.
 
L’inflation est aussi une partie de la solution en ce qu’elle mettra fin aux sempiternels débats intergénérationnels qui minent le climat social dans nombre de pays. Le taux d’endettement des Etats et des administrations publiques s’érodera vite en situation inflationniste : le stock de dettes notamment anciennes, celles accumulées depuis une trentaine d’années diminuera - toutes choses égales par ailleurs - au rythme de l’inflation. Processus que la plupart des pays ont bien connu après chacune des deux guerres mondiales. L’ardoise intergénérationnelle s’effacera et on ne pourra plus dire que les vivants d’aujourd’hui vivent sur le dos des citoyens à naître.
 
L’inflation est enfin une partie de la solution car elle amènera immanquablement la question des nouveaux taux de change. Sa version américaine sera lourde de conséquences et il est clair qu’elle entrainera via une chute importante, et sans doute même considérable, du billet vert, une économie moins extravertie. Le couple étrange, le ou la « Chimérique » devra nécessairement redéfinir les modalités d’une coopération qui était insoutenable. Sans évidemment prédire ce qu’il en sera, il est clair qu’une « dé mondialisation », au moins limitée, se déroule déjà sous nos yeux. Il est en particulier vraisemblable que la crise risque de contrarier durablement le mercantilisme agressif chinois, économie continent qui devra elle aussi envisager un avenir moins extraverti à peine d’insoutenabilité ;
 
Alors, la grande crise ? « Ruse de la raison » ? Nouvelle version de la « main invisible » ? C’est trop vite dit.
 
Tout d’abord les grands dérangements monétaires vont affecter la devenue vieille organisation de la société : victoire des plus jeunes sur les plus vieux car délestés de la rente de la dette ; meilleure allocation du talent et du travail avec le retour de la « valeur ajoutée » au détriment de la « production de valeur » ; retour des projets et de l’avenir contre le culte du rendement trimestriel voire hebdomadaire.
 
Ces bouleversements restent éminemment positifs. Ils ne disposent toutefois pas de la marque de l’évidence et laisseront beaucoup de questions. Le combat idéologique des anti keynésiens est encore vigoureux, la baisse attendue des niveaux de vie - notamment aux USA - ne sera sans doute pas simplement passagère ; les modifications considérables des taux de change pourront être catastrophiques pour certains ;les fonds de pension sont abondamment peuplés d’acteurs qui n’accepteront pas facilement la disparition relative de la rente ; le redémarrage forcé de la ronde des échanges se fera sans les subtilités irremplaçables « des ordres spontanés », d’où de probables gaspillages et allocations non efficientes de ressources ; y aura-t-il une véritable fin de la déflation salariale ? ; la disparition de la rente permettra t’elle un nouveau partage de la valeur ajoutée ? ; un nouveau rapport de forces dans les entreprises et donc de nouvelles formes institutionnelles ? etc.
 
Au-delà, au niveau européen devra être solutionnée une question majeure : quel avenir pour l’euro ?
 
On a trop vite dit dans le bruit et la fureur de la crise que l’euro constituait un solide abri revendiqué notamment par les petites grenouilles noyées : Islande, Hongrie, etc. C’est que le processus d’euro divergence, processus qui a commencé dès l’installation de la monnaie unique, continue de tarauder la construction. Les différentiels de compétitivité et d’inflation entre les pays de la zone se sont accumulés déjà depuis de longues années et la crise va jeter de l’huile sur un feu qui risque de ne plus être maîtrisable. Déjà « les courbes de taux » divergent de façon inquiétante, et nous disions que l’Etat français est victime d’un « spread » négatif. Les choses sont bien sûr plus redoutables et plus redoutées, pour l’Italie, pour le Portugal, pour l’Espagne, pour la Grèce. L’inflation qui démarrera à la fin du deleveraging sera inégalement vigoureuse entre les différents pays de la zone. Nul doute qu’elle sera plus faible en Allemagne, pays qui à lui seul assure l’essentiel des exportations européennes, tandis que d’autres connaissent des déficits commerciaux abyssaux. S’agissant du couple franco-allemand comment sérieusement penser que l’écart des soldes commerciaux (approximativement excédent de prés de 200 milliards d’euros pour l’Allemagne, et déficit de 70 milliards d’euros pour la France) ne va pas s’accroître avec l’issue inflationniste de la crise ?
 
Cette issue va correspondre à un choc asymétrique aggravant « l’eurodivergence ». Dans les années 30 la dévaluation était une arme de guerre. Devenue impossible dans la zone euro, le débat portera au cours des prochaines années sur le dilemme suivant : Il est certes peu pensable d’abandonner l’Euro, mais il est aussi impensable de laisser une situation qui aboutira à l’étranglement de la plupart des pays de la zone sud de l’euro. A l’issue de la crise, on ne pourra ni abandonner l’euro, ni vivre avec lui. Que faire ?
 

n°17206561
freeza01
Posté le 11-01-2009 à 22:32:15  profilanswer
 
n°17206683
Esska
Posté le 11-01-2009 à 22:42:05  profilanswer
 

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n°17207215
damtoul
Un boulot!
Posté le 11-01-2009 à 23:34:13  profilanswer
 

Merci AbFab c'est passionant!
 
Tant qu'ils touchent pas à la flottaison des devises ça me va.   :D


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Pronouns: Les/Vals/Euses
n°17207330
Vaulti
Démocratie participative?
Posté le 11-01-2009 à 23:47:38  profilanswer
 


Le résumé, c'est ce qui est souligné. Enfin, je pense.  :o


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Tu l'as voulu, tu l'as eu...
n°17208237
xavier-
Futur président
Posté le 12-01-2009 à 08:03:28  profilanswer
 

hspyck a écrit :


BETCOURT
Je ne sais pas si t'as regardé les perfs sur le passé, mais suite à l'attentat du WTC, et diverses débâcles, france telecom est passé de 205€ à 20€ aujourd'hui ! Alcatel entre janvier 99 et novembre 2000 était passé de 23€ à 94 € , et aujourd'hui suite aux évènements  WTC , chute des marchés, fusion avec lucent il est à 1,65€.  Si là tu ne dis pas qu'il aurait fallu vendre au plus haut....perso à ce prix là j'en ai acheté ! J'espère qu'il aura un sursaut à 3 ou 3,50€, et là je vends aussitôt ! le long terme est trop risqué ! Il suffit d'une guerre , d'un cataclysme, un attentat ou faillite bancaire d'une grosse banque, (scandale  Madoff et autres) pour que tout se casse la gueule en un rien de temps. Si tu suis les cours c'est à toi de juger si ça vaut le coup de vendre ou pas !


A mon avis alcatel va tout droit vers la banqueroute
Toute boite incapable de s'en tirer pendant le gonflement de la plus grosse bulle speculative de l'histoire n'arrivera jamais a survivre dans son explosion.
 
Ca sera le cas pour GM aux US, en France avec Alcatel ou EADS. Leur action va s'effondrer jusqu'a que le gouvernement finisse par intervenir.
 
Dc mes predictions (update): -30 % pour les actions mini courant 2009, avec chute bien plus forte pour toute valeur qui a connu des difficultes meme quand tout allait bien. Pas mal de feu d'artifice a prevoir aussi avec les banques.

n°17209891
Absolument​ Fabuleux
Et en plus, je suis immortel.
Posté le 12-01-2009 à 12:51:40  profilanswer
 

damtoul a écrit :

Merci AbFab c'est passionant!
 
Tant qu'ils touchent pas à la flottaison des devises ça me va.   :D


 
 
ouuuuuuuuuh, l'affreux spéculateur !  [:le-lapin-fou]
 
 
J'adore l'action Rodriguez : ça triple sur un accord bancaire c'est à dire sur le fait que la société voit son dépôt de bilan différé... ( ou alors il y en a qui croient vraiment que la vente de bateaux de luxe va se redresser cette année  [:ddrs55] )
Y en a qui vont se faire rincer.
Ceux qui ont eu le nez d'acheter pour 2/3 jours par contre, c'est le jackpot !  [:jamesou]

Message cité 1 fois
Message édité par Absolument Fabuleux le 12-01-2009 à 12:57:02
n°17209955
Vaulti
Démocratie participative?
Posté le 12-01-2009 à 12:58:48  profilanswer
 

xavier- a écrit :


A mon avis alcatel va tout droit vers la banqueroute
Toute boite incapable de s'en tirer pendant le gonflement de la plus grosse bulle speculative de l'histoire n'arrivera jamais a survivre dans son explosion.
 
Ca sera le cas pour GM aux US, en France avec Alcatel ou EADS. Leur action va s'effondrer jusqu'a que le gouvernement finisse par intervenir.
 
Dc mes predictions (update): -30 % pour les actions mini courant 2009, avec chute bien plus forte pour toute valeur qui a connu des difficultes meme quand tout allait bien. Pas mal de feu d'artifice a prevoir aussi avec les banques.


Les Etats feront tout pour soutenir les banques. Quitte à couler.  :o


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Tu l'as voulu, tu l'as eu...
n°17210015
LooKooM
Modérateur
Posté le 12-01-2009 à 13:05:49  profilanswer
 

Absolument Fabuleux a écrit :


 
 
ouuuuuuuuuh, l'affreux spéculateur !  [:le-lapin-fou]
 
 
J'adore l'action Rodriguez : ça triple sur un accord bancaire c'est à dire sur le fait que la société voit son dépôt de bilan différé... ( ou alors il y en a qui croient vraiment que la vente de bateaux de luxe va se redresser cette année  [:ddrs55] )
Y en a qui vont se faire rincer.
Ceux qui ont eu le nez d'acheter pour 2/3 jours par contre, c'est le jackpot !  [:jamesou]


C'était une valeur recommandée à l'achat par certains sites qui vendent des abonnement de conseils boursiers... Donc j'imagine que certains se sont bien fait plaisir :D

n°17210236
hspyck
un tiens vaut mieux que deux..
Posté le 12-01-2009 à 13:35:11  profilanswer
 

RODRIGUEZ . Vu la culbute...va y avoir de la revente ! ou alors c'est la boite qui a racheté ses propres actions ? comme Porche l'a fait avec VW ? Vu ce qu'il y avait de dispo, était il possible d'en avoir ?  

n°17210883
newportabl​e
Laboris gloria Ludi
Posté le 12-01-2009 à 14:46:38  profilanswer
 

Non c'est pas la boite. On les a eu ce matin et même eux ne savent pas ce qu'il se passe :D


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“Losing money is the least of my troubles. A loss never bothers me after I take it. I forget it overnight. But being wrong – not taking the loss – that is what does the damage to the pocketbook and to the soul.”
n°17211353
sire de Bo​tcor
Armorican way of life
Posté le 12-01-2009 à 15:28:43  profilanswer
 

newportable a écrit :

Non c'est pas la boite. On les a eu ce matin et même eux ne savent pas ce qu'il se passe :D


un bon truc à vader, donc ? :whistle:


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«Ceux qui croient que les peuples suivront leurs intérêts et non leurs passions n’ont rien compris au XXe siècle.» © Raymond Aron
n°17212194
lasnoufle
La seule et unique!
Posté le 12-01-2009 à 16:57:05  profilanswer
 

sire de Botcor a écrit :


un bon truc à vader, donc ? :whistle:


Pas shortable, dommage.

n°17212264
Raoul Guin​ness
Posté le 12-01-2009 à 17:03:39  profilanswer
 

Beau gadin du pétrole aujourd'hui…et c'est peut etre pas fini
 
Goldman Sachs estime que les excédents de brut sur le marché devraient continuer à gonfler les stocks et anticipe un baril de brut WTI à 30 dollars au premier trimestre de cette année.

n°17212884
Slay
Posté le 12-01-2009 à 18:10:03  profilanswer
 

Comme quoi, Joce a vendu pile au bon moment :D

n°17213675
michel 166​4
Patriote
Posté le 12-01-2009 à 19:30:06  profilanswer
 

Raoul Guinness a écrit :


Goldman Sachs estime que les excédents de brut sur le marché devraient continuer à gonfler les stocks et anticipe un baril de brut WTI à 30 dollars au premier trimestre de cette année.


 
Donc on est à peu prêt certain que le pétrole descendra pas à 30 $  :D  :lol:

Message cité 1 fois
Message édité par michel 1664 le 12-01-2009 à 19:37:03
n°17214527
-heat-
Posté le 12-01-2009 à 20:50:36  profilanswer
 

Dites y en a parmi vous qui tradent via des CFD ? Si oui quelle plate forme me conseillez vous ? (la moins chère serait le mieux...)
 
Je suis en train de tester celle de Saxo Banque, ils annoncent 3 € par CFD CAC 40 ca me parait pas mal vous en pensez quoi ?
 
A vrai dire ce que je me disais c'est jouer sur des valeurs du CAC 40 de façon pépère, en CFD avec fort effet de levier sans prendre trop de risque (on ne perd que la mise), ca vous parait jouable ? Via les CFD si l'on garde une position en effet de levier y a t'il des intérêts à payer ?
 
Car je me souviens qu'un des arguments du CFD a son lancement (contrairement aux warrants par exemple) c'était justement de ne pas avoir "d'effet temps"
 
Qu'en est il réellement ? Merci d'éclairer ma lanterne ;)

n°17214745
newportabl​e
Laboris gloria Ludi
Posté le 12-01-2009 à 21:11:26  profilanswer
 

3€ pour des CFD à plus de 30000€ ça fait du 0,01% donc pour moi c'est pas cher mais je trade pas de futures


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“Losing money is the least of my troubles. A loss never bothers me after I take it. I forget it overnight. But being wrong – not taking the loss – that is what does the damage to the pocketbook and to the soul.”
n°17215225
michel 166​4
Patriote
Posté le 12-01-2009 à 21:54:38  profilanswer
 

Absolument Fabuleux a écrit :


Partie 3
 

Citation :

Dans ce dernier volet, Jean Claude Werrebrouck analyse les scénarios possibles de sortie de crise, et le rôle qu’y tiendront banques centrales et Etats, qui doivent désormais poursuivre l’accompagnement du processus de deleveragging, assister l’apurement du secteur financier, tout en relançant des économies atones. Les « hélicoptères » des banques centrales vont donc continuer de tourner à plein régime, estime-t-il, permettant ainsi de consolider la finance et de prévenir le risque systémique. Les Etats devront quant à eux s’endetter lourdement pour financer les relances économiques - et éventuellement assumer les garanties qu’ils ont accordées au secteur bancaire. Mais les difficultés croissantes qu’ils ne vont pas manquer de rencontrer dans leurs tentatives d’émettre de la dette pourraient bientôt contraindre à la généralisation du financement par émission monétaire, les banques centrales jouant alors le rôle d’acheteurs de dernier ressort des bons du trésor grâce à de l’argent créé pour l’occasion, en une remise en cause totale des dogmes du monétarisme, A terme ce processus est bien sûr potentiellement hautement inflationniste. Faut-il pour autant s’en inquiéter ? Pas forcément estime M. Werrebrouck, qui considère que l’inflation représente une partie de la solution requise pour la sortie de crise. Elle permettrait en effet de limiter les tensions spéculatives, de diminuer l’endettement des Etats, et du même coup l’ardoise intergénérationnelle accumulée depuis trente ans, sans oublier une remise en cause du statut du dollar, la devise de la mondialisation. Restent évidemment de nombreuses inconnues, au premier rang desquelles le comportement de la zone euro. Les tensions actuelles et futures risquent en effet d’aggraver le processus d’eurodivergence. « Les différentiels de compétitivité et d’inflation entre les pays de la zone se sont accumulés déjà depuis de longues années et la crise va jeter de l’huile sur un feu qui risque de ne plus être maîtrisable, » s’inquiète-t-il.
 
6) Soyons raisonnables et sortons de son grenier la planche à billets
Le scénario du miracle sans lendemain
 
Une partie de l’opinion notamment occidentale pense encore que le bœuf est aussi léger que la grenouille, que les garanties ne seront jamais utilisées, que les capitaux publics prêtés aux banques seront en fait un placement paradisiaque, que les dénationalisations à venir seront juteuses, que les dépenses budgétaires massives pour relancer les échanges réels entraineront mécaniquement de nouvelles rentrées fiscales, etc. il s’agit du scénario optimiste. Son occurrence semble faible laquelle est, d’une certaine façon, une vraie chance.
 
Si la finance rentre dans sa boîte, presque par enchantement, les conditions d’une nouvelle crise seront vite réunies. Des « fire walls » efficaces ne seront pas mis en place et on se contentera d’un toilettage minimum du système : normes comptables nouvelles, et agences de notation revisitées feront l’affaire. La finance pourra d’autant plus facilement sortir de sa boite que l’expérience aura montré une fois de plus que les Etats sont là pour payer les coûts sociaux des orgies financières. il s’agit de la question tant débattue des comportements opportunistes chez les économistes. Au surplus le règlement, comme par enchantement, de la crise, aboutira à l’édification de nouveaux comportements opportunistes, cette fois dans la « paisible économie ». En effet nous constatons aujourd’hui, partout dans le monde l’allongement des files d’attentes de secteurs économiques venant au nom de la crise demander ce qu’ils croient être un juste soutien des Etats : automobile, mécanique ,sidérurgie, banques etc. L’acceptation dans l’urgence risque d’entrainer injustices et gaspillages de toutes sortes : pourquoi Toyota installé dans le sud des USA ne pourrait-il pas bénéficier du plan qui se prépare pour les « big three » ? Les banques tricolores qui reçoivent des fonds publics ne vont t-elles pas en profiter pour renforcer leurs positions internationales ? La prime à la casse n’aurait-elle pas pu être utilisée dans un secteur davantage porteur d’avenir ? « L’ordre spontané » qui alloue si efficacement les ressources et récompense les meilleurs serait ainsi une fois de plus pollué par les marchés politiques : GM est une entreprise obsolète mais le coût qu’il faut normalement payer pour cette inefficacité est reporté sur la collectivité. Ce que l’on perd sur les marchés économiques peut être gagné- comme d’habitude, pourrait-on ajouter- sur les marchés politiques. Nous avions abordé ces questions essentielles lors de notre séminaire de décembre.
 
Au total parce rien ne changerait dans ce scénario optimiste les vrais problèmes du monde continueraient de se poser : que faire du mercantilisme chinois ? Comment régler les déséquilibres financiers intergénérationnels ? Comment régler les problèmes d’environnement ? etc.
 
Le scénario de la catastrophe prometteuse
 
Beaucoup de nos collègues économistes pensent à l’inverse que si la grenouille, ou les grenouilles (les Etats sont nombreux et peuvent envisager une stratégie de coopération) réussissent à maintenir sous contrôle l’inéluctable deleveraging, le prix en sera très élevé.
 
La trajectoire du futur immédiat ou du moyen terme serait la suivante :
 
Il faut tout d’abord rappeler - et c’est très heureux - que les grenouilles ne sont pas seules à pouvoir grossir et à pouvoir théoriquement maitriser le deleveraging. Les banques centrales commencent à jouer et vont jouer un rôle d’abord essentiel, puis... en fin de processus.... un rôle complètement décisif.
 
D’abord un rôle essentiel en ce sens que les banques centrales sont déjà à l’œuvre dans l’aide au nettoyage des bilans bancaires. Au-delà des politiques de taux zéro ou proches de zéro, elles achètent et vont massivement acheter les actifs douteux des banques de second rang. Le processus est simple : En contrepartie de l’acquisition de titres qui vont figurer au bilan des banques centrales, il y a augmentation des comptes courants des banques de second rang, comptes figurant au passif des banques centrales (chaque banque de second rang dispose d’un compte courant à la banque centrale). Le résultat est simple : le total du bilan des banques centrales ne peut que gonfler. Celui - toutes choses égales par ailleurs- des banques de second rang reste identique (un actif non monétaire est remplacé par un actif monétaire théoriquement pour un même montant). Voilà pour l’aspect quantitatif.
 
Sur le plan qualitatif l’actif des bilans des banques de second rang est réputé meilleur et le risque d’insolvabilité s’éloigne. En revanche il y a détérioration de la qualité de l’actif des banques centrales. Certains auteurs de la presse économique en ont conclu rapidement qu’il s’agit d’un transfert de risques pouvant mettre en situation d’insolvabilité les banques centrales. Or, il est important de rappeler ici - et nous mettons en garde les participants du séminaire - que la notion de dépôt de bilan d’une banque centrale n’a strictement aucun sens puisque cette dernière dispose d’un pouvoir exorbitant : celui de créer de la monnaie. La banque centrale est l’élément complètement granitique des systèmes financiers nationaux.
 
Quand, par conséquent, on voit le bilan de la FED être multiplié par 4 sur le seul mois de novembre 2008, il faut simplement en conclure qu’il y a eu création monétaire, « quantitative easing » comme disent les habitués de la FED. Cette création n’est en aucune façon catastrophique et permet d’éloigner ou de contenir le risque systémique. Cette politique fût inaugurée par la FED - et sans doute auparavant par la banque centrale du Japon, il est vrai dans un autre contexte - mais il est clair que toutes les banques centrales du monde vont connaître la même évolution. Même la BCE pourtant réputée plus stricte a vu son bilan augmenter de 55% sur l’année 2008.
 
Il faut aller plus loin et le rôle des banques centrales pourrait devenir en fin de processus complètement décisif. Dans combien de temps ? Aucune réponse ne peut être apportée aujourd’hui. Le raisonnement, implacable, comme la réalité correspondante pourrait être le suivant :
 
Le déversement de billets par hélicoptère, s’il peut éloigner la déflation et le risque systémique, n’aboutit très largement que dans la trappe à liquidités, sans réenclencher de façon substantielle la ronde des échanges marchands. Tout au plus - pense t-on - les déversements héliportés contiendront la déflation comme d’autres types d’aéronefs contiennent les incendies de forêt. La ronde des échanges ne reprendra sérieusement que par la force : la commande publique de travaux et autres marchandises, ce qui nous renvoie à la grenouille. Elle peut certes grossir en se fixant des déficits budgétaires sans cesse croissants, encore faut-il que la dette souveraine, en particulier les bons du trésor à moyen terme trouvent preneurs....
 
C’est ici que les ennuis vont sérieusement commencer, car toutes les grenouilles cherchant à grossir par absorption de liquidités acquises sur divers agents ne présentent pas la même qualité de signature : le trésor grec ne jouit pas de la même réputation que celui de la première puissance économique, politique, et militaire du monde. Cette inégale réputation se mesure tous les jours sur les marchés. Jusqu’en décembre 2008 le trésor américain, bénéficiant de la « fuite vers la qualité » pouvait à court terme se financer à taux zéro : il s’agit de la « rente de la confiance ». A l’inverse, à la même époque, on apprenait que le trésor français devait consentir 40 points de base supplémentaire par rapport au trésor allemand, s’il voulait se financer sans difficultés. Devenir plus gros en « mangeant » de la liquidité, pour réenclencher la ronde des échanges marchands, est d’autant plus difficile que l’on est faible et que la réputation souffre d’un déficit d’excellence. Nous avons là l’origine des « transfusions » du FMI apportés aux grenouilles trop petites, trop jeunes, ou trop faibles : prêts à l’Ukraine, la Hongrie, le Chili, etc. Cette faiblesse de certaines est à terme coûteuse puisque la charge de la dette est proportionnelle au taux de l’intérêt. N’oublions pas que l’on ne prête qu’aux riches.
 
Ce qui veut dire que les Etats, qui sont grenouilles voulant se faire plus grosses que le bœuf vont entrer dans un processus croissant et dangereux de divergences. Et les plus faibles ne pourront pas longtemps compter sur le FMI qui, lui aussi, à l’échelle planétaire avec ses 250 milliards de dollars de disponibilités, n’est qu’une petite grenouille. Les Etats les plus faibles pourront-ils être aidés par les plus solides qui eux-mêmes de plus en plus vivront de transfusions probablement de plus en plus couteuses ? Qu’il nous soit permis d’en douter.
 
Le scénario le plus probable, et surtout le plus satisfaisant, devient alors celui-ci : puisque les banques centrales, malgré les déversements héliportés de liquidités, sont incapables à elles seules de réamorcer la ronde des échanges, puisque les Etats seront très vite à court de munitions malgré leur incontestable efficacité, alors il conviendra d’envisager un partage des tâches : Aux banques centrales le soin de fournir des quantités illimitées de munitions ; aux Etats - désormais bien armés - de les utiliser et de forcer par la commande publique le réamorçage de la ronde des échanges. Concrètement cela passera par l’achat massif de bons du trésor par les banques centrales, des achats qui par leur caractère massif empêcheront la remontée des taux d’intérêt. Sans doute la nature des choses va-t-elle changer puisque l’achat de bons du trésor US par un citoyen américain ou chinois est une ponction sur une masse monétaire existante, alors que l’achat par la FED est pure création. La récession peut ne pas devenir grave dépression si les autorités monétaires partout dans le monde s’orientent vers un tel partage des tâches. Et l’enjeu est tel que ce scénario a de bonnes chances d’émerger très rapidement. La double planche à billets (déversements héliportés sur les banques d’un côté, sur les trésors de l’autre) est au moins dans un relatif court terme la seule alternative à l’irruption massive et dévastatrice d’une crise exceptionnellement grave.
 
7) Des solutions ....et des questions sans réponses
Bien sûr le scénario qui vient d’être développé bouleverse les croyances les mieux établies, notamment les bienfaits de la stabilité monétaire, le dogme de l’indépendance des banques centrales, avec notamment l’interdiction pour un Etat d’exiger l’achat de bons du trésor par sa propre banque centrale. Le problème va rapidement se poser pour l’Europe qui s’est construite une banque centrale qui est de loin la plus indépendante du monde. Rappelons par exemple que l’article 101 du traité constitutif de la CE interdit à la banque centrale et aux banques centrales nationales d’accorder toutes formes de crédits aux administrations publiques nationales
 
Notons que dans les faits, le pragmatisme, tout au moins le pragmatisme américain, semble déjà se manifester et le président de la FED, en décembre 2008, n’hésite pas à déclarer qu’il compte bien utiliser des « moyens non conventionnels ». Ce pragmatisme fait à l’inverse place à beaucoup de rigueur côté BCE et le scénario retenu sera sans doute assez difficile à mettre en place. Difficulté accrue aussi en raison du fait que les stratégies de coopération entre Etats européens ne semblent pas toujours l’emporter sur des stratégies plus nationales.
 
Il n’empêche qu’il sera tout simplement intenable pour l’Europe de conserver des Etats nationaux dans leur statut de petite grenouille alors que partout ailleurs le double déversement héliporté sera à l’œuvre , et ce, ne serait-ce que pour des considérations de change qui verraient l’Euro s’apprécier au-delà de toute limite. Une solution devra donc être trouvée pour que l’Europe puisse à son tour - et sans limite - sortir du grenier la planche à billets.
 
Le double déversement héliporté aboutira mécaniquement à une hausse considérable de la masse monétaire mondiale. Lorsque les bons du trésor émis sans limites n’épongeront plus l’épargne mondiale, ce qui est encore largement le cas au moment où ces lignes sont écrites, mais deviendront de la pure création monétaire, un écart sera crée entre la masse monétaire disponible et ses contreparties en termes de marchandises disponibles. La question est alors de déterminer le moment où la déflation, enfin éloignée, laissera la place à l’inflation.
 
Il est impossible de répondre à une telle question. Cette inflation est pourtant inéluctable et débutera lorsque les Etats ayant forcé le redémarrage des rondes des échanges, les premières raretés réapparaitront. Ces premières raretés se manifesteront vraisemblablement sur les matières premières et notamment le pétrole dont le faible prix actuel élimine mécaniquement les recherches et forages difficiles et donc son offre.
 
Il sera difficile pour les Etats de contenir l’inflation...essentiellement parce qu’elle est une partie de la solution.
 
Tout d’abord parce qu’elle permettra de mieux fermer la boîte dans laquelle la finance sera venue se reposer après le grand nettoyage du deleveraging. C’est que les munitions fournies par les banques centrales au « soldat Etat » seront acquises à taux très faible. En effet l’offre massive de bons du trésor se fait généralement sur la base d’enchères inversées et les banques centrales meilleures disantes empêchent par la création monétaire de faire remonter les taux alors que l’endettement public croit dans de très importantes proportions. Comme la politique monétaire se conduira elle-même à taux proche de zéro, cela signifie, compte tenu de l’inflation à venir, la perspective de taux d’intérêts réellement négatifs. Ce que n’aiment pas la finance et la rente en général. Rappelons-nous l’époque (les années 70) où tous les taux étaient négatifs et les emprunts immobiliers plus aisés à rembourser. Une façon de contenir la finance dans sa boîte est donc de maintenir durablement des taux négatifs.
 
L’inflation est aussi une partie de la solution en ce qu’elle mettra fin aux sempiternels débats intergénérationnels qui minent le climat social dans nombre de pays. Le taux d’endettement des Etats et des administrations publiques s’érodera vite en situation inflationniste : le stock de dettes notamment anciennes, celles accumulées depuis une trentaine d’années diminuera - toutes choses égales par ailleurs - au rythme de l’inflation. Processus que la plupart des pays ont bien connu après chacune des deux guerres mondiales. L’ardoise intergénérationnelle s’effacera et on ne pourra plus dire que les vivants d’aujourd’hui vivent sur le dos des citoyens à naître.
 
L’inflation est enfin une partie de la solution car elle amènera immanquablement la question des nouveaux taux de change. Sa version américaine sera lourde de conséquences et il est clair qu’elle entrainera via une chute importante, et sans doute même considérable, du billet vert, une économie moins extravertie. Le couple étrange, le ou la « Chimérique » devra nécessairement redéfinir les modalités d’une coopération qui était insoutenable. Sans évidemment prédire ce qu’il en sera, il est clair qu’une « dé mondialisation », au moins limitée, se déroule déjà sous nos yeux. Il est en particulier vraisemblable que la crise risque de contrarier durablement le mercantilisme agressif chinois, économie continent qui devra elle aussi envisager un avenir moins extraverti à peine d’insoutenabilité ;
 
Alors, la grande crise ? « Ruse de la raison » ? Nouvelle version de la « main invisible » ? C’est trop vite dit.
 
Tout d’abord les grands dérangements monétaires vont affecter la devenue vieille organisation de la société : victoire des plus jeunes sur les plus vieux car délestés de la rente de la dette ; meilleure allocation du talent et du travail avec le retour de la « valeur ajoutée » au détriment de la « production de valeur » ; retour des projets et de l’avenir contre le culte du rendement trimestriel voire hebdomadaire.
 
Ces bouleversements restent éminemment positifs. Ils ne disposent toutefois pas de la marque de l’évidence et laisseront beaucoup de questions. Le combat idéologique des anti keynésiens est encore vigoureux, la baisse attendue des niveaux de vie - notamment aux USA - ne sera sans doute pas simplement passagère ; les modifications considérables des taux de change pourront être catastrophiques pour certains ;les fonds de pension sont abondamment peuplés d’acteurs qui n’accepteront pas facilement la disparition relative de la rente ; le redémarrage forcé de la ronde des échanges se fera sans les subtilités irremplaçables « des ordres spontanés », d’où de probables gaspillages et allocations non efficientes de ressources ; y aura-t-il une véritable fin de la déflation salariale ? ; la disparition de la rente permettra t’elle un nouveau partage de la valeur ajoutée ? ; un nouveau rapport de forces dans les entreprises et donc de nouvelles formes institutionnelles ? etc.
 
Au-delà, au niveau européen devra être solutionnée une question majeure : quel avenir pour l’euro ?
 
On a trop vite dit dans le bruit et la fureur de la crise que l’euro constituait un solide abri revendiqué notamment par les petites grenouilles noyées : Islande, Hongrie, etc. C’est que le processus d’euro divergence, processus qui a commencé dès l’installation de la monnaie unique, continue de tarauder la construction. Les différentiels de compétitivité et d’inflation entre les pays de la zone se sont accumulés déjà depuis de longues années et la crise va jeter de l’huile sur un feu qui risque de ne plus être maîtrisable. Déjà « les courbes de taux » divergent de façon inquiétante, et nous disions que l’Etat français est victime d’un « spread » négatif. Les choses sont bien sûr plus redoutables et plus redoutées, pour l’Italie, pour le Portugal, pour l’Espagne, pour la Grèce. L’inflation qui démarrera à la fin du deleveraging sera inégalement vigoureuse entre les différents pays de la zone. Nul doute qu’elle sera plus faible en Allemagne, pays qui à lui seul assure l’essentiel des exportations européennes, tandis que d’autres connaissent des déficits commerciaux abyssaux. S’agissant du couple franco-allemand comment sérieusement penser que l’écart des soldes commerciaux (approximativement excédent de prés de 200 milliards d’euros pour l’Allemagne, et déficit de 70 milliards d’euros pour la France) ne va pas s’accroître avec l’issue inflationniste de la crise ?
 
Cette issue va correspondre à un choc asymétrique aggravant « l’eurodivergence ». Dans les années 30 la dévaluation était une arme de guerre. Devenue impossible dans la zone euro, le débat portera au cours des prochaines années sur le dilemme suivant : Il est certes peu pensable d’abandonner l’Euro, mais il est aussi impensable de laisser une situation qui aboutira à l’étranglement de la plupart des pays de la zone sud de l’euro. A l’issue de la crise, on ne pourra ni abandonner l’euro, ni vivre avec lui. Que faire ?
 



 
Plus je relis cet article plus ça me semble tout à fait tenir la route  :??:  
Vous pensez que c'est le scénario dans lequel on s'achemine pour les prochaines années, une inflation plus forte que durant ces 15-20 dernières années et en tout cas bien plus importante que le niveau qu'à toujours souhaité la BCE ?

n°17215396
jujudu44
Prophète du CAC
Posté le 12-01-2009 à 22:13:50  profilanswer
 

michel 1664 a écrit :


 
Plus je relis cet article plus ça me semble tout à fait tenir la route  :??:  
Vous pensez que c'est le scénario dans lequel on s'achemine pour les prochaines années, une inflation plus forte que durant ces 15-20 dernières années et en tout cas bien plus importante que le niveau qu'à toujours souhaité la BCE ?


Il est évident pour ma pomme depuis un peu plus d'an que tout ce joyeux bordel finira obligatoirement par une crise monétaire (le préalable étant bien entendu le krach obligataire).
Tout cela n'est qu'un jeu de vase communiquant. A voir comment se comporte la BCE sur laquelles les allemands ont une forte influence. Je suis pas convaincu qu'ils laissent faire pour monetariser la dette. Ou alors ils quitteront peut etre l'eurogroup (hypothèse avancée par moi meme ya deja qlq temps :D)
En tout cas la FED part clairement dans cette direction et Obama m'a pas l'air d'etre au rdv du défi.
Donc deflation puis hyperinflation aux US ca me parait tres probable a MT (d'ici 3-5ans). Idem pour la zone euro mais a moindre echelle (a moins que le nabot impose ses vues sur la bonne maniere de gerer le crise :x)


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Jujudu44
n°17215411
newportabl​e
Laboris gloria Ludi
Posté le 12-01-2009 à 22:14:51  profilanswer
 

Pour continuer dans la morosité actuelle, voilà un bref résumé de l'analyse technique publiée aujourd'hui par ma banque pour début 2009:

  • Un rebond à CT jusqu'à au moins 3700pts
  • Une baisse à partir de Fevrier/Mars pour atteindre les 2750pts à l'été
  • Une remonter vers les 2900pts et on resterait dans ce range jusqu'à la fin de l'année.


Que des bonnes nouvelles :whistle:


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“Losing money is the least of my troubles. A loss never bothers me after I take it. I forget it overnight. But being wrong – not taking the loss – that is what does the damage to the pocketbook and to the soul.”
n°17215499
Absolument​ Fabuleux
Et en plus, je suis immortel.
Posté le 12-01-2009 à 22:23:02  profilanswer
 

oui j'ai comme l'impression, si le raisonnement s'avère juste ( et il est quand même convaincant le monsieur dans son raisonnement, je trouve ), qu'on n'est vraiment pas sortie de l'auberge en Europe. Avec les compliments que s'est ramassée récemment la BCE sur la gestion de sa monnaie (!), je doutes qu'elle se mette à financer les plans de relance dans la foulée de la Fed. Comme d'habitude elle commencera trop tardivement ( comme sa baisse des taux dont tout le monde se fout complètement  [:tieumlar] )

n°17215521
sire de Bo​tcor
Armorican way of life
Posté le 12-01-2009 à 22:24:51  profilanswer
 

jujudu44 a écrit :


Il est évident pour ma pomme depuis un peu plus d'an que tout ce joyeux bordel finira obligatoirement par une crise monétaire (le préalable étant bien entendu le krach obligataire).
Tout cela n'est qu'un jeu de vase communiquant. A voir comment se comporte la BCE sur laquelles les allemands ont une forte influence. Je suis pas convaincu qu'ils laissent faire pour monetariser la dette. Ou alors ils quitteront peut etre l'eurogroup (hypothèse avancée par moi meme ya deja qlq temps :D)
En tout cas la FED part clairement dans cette direction et Obama m'a pas l'air d'etre au rdv du défi.
Donc deflation puis hyperinflation aux US ca me parait tres probable a MT (d'ici 3-5ans). Idem pour la zone euro mais a moindre echelle (a moins que le nabot impose ses vues sur la bonne maniere de gerer le crise :x)


je trouve aussi étonnant qu'ils aient laisser autant filer la dette, aux US...
que GWBush ne soit pas capable de réfléchir, ok, mais que tous ceux qui dirigent son pays ne le soient pas plus me paraît peu probable
et pour purger une dette, je ne vois que l'inflation :??:  
mais ça signifie se mettre à dos la Chine et tous ses autres créanciers... et là je ne sais pas comment ils pourraient s'en sortir la tête haute  [:k2r2]


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«Ceux qui croient que les peuples suivront leurs intérêts et non leurs passions n’ont rien compris au XXe siècle.» © Raymond Aron
n°17215534
Absolument​ Fabuleux
Et en plus, je suis immortel.
Posté le 12-01-2009 à 22:26:09  profilanswer
 

newportable a écrit :

Pour continuer dans la morosité actuelle, voilà un bref résumé de l'analyse technique publiée aujourd'hui par ma banque pour début 2009:

  • Un rebond à CT jusqu'à au moins 3700pts
  • Une baisse à partir de Fevrier/Mars pour atteindre les 2750pts à l'été
  • Une remonter vers les 2900pts et on resterait dans ce range jusqu'à la fin de l'année.


Que des bonnes nouvelles :whistle:


 
 [:tirkyth] c'est vrai qu'avec les magnifiques résultats de cette fin de mois, c'est évident !  
 
Et puis, sur le graf, je vois mal ce qui permet d'atteindre cette conclusion.
Ils ne seraient pas encore plus nuls que moi en AT tes collègues ?  [:chewyy]

n°17215550
newportabl​e
Laboris gloria Ludi
Posté le 12-01-2009 à 22:27:55  profilanswer
 

A priori ils ont pas été trop mauvais jusqu'à présent :/


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n°17215592
Absolument​ Fabuleux
Et en plus, je suis immortel.
Posté le 12-01-2009 à 22:31:56  profilanswer
 

newportable a écrit :

A priori ils ont pas été trop mauvais jusqu'à présent :/


 
Oh, après tout, avec Obama qui va prêter serment, tout est possible ! [:atahonfl]  
 
Super Obama, l'homme qui peut faire oublier les résultats en chute libre !  [:cerveau shay]  


Message édité par Absolument Fabuleux le 12-01-2009 à 22:32:10
n°17215660
quazar
Posté le 12-01-2009 à 22:36:23  profilanswer
 

Mouai ... l'analyse de Mr Jean Claude Werrebrouck a l'air bien argumentée.
Mais je doute de la capacité des états à relancer l'économie ... c'est bien connu, ca ne marche pas.
Au sujet de la déflation et du quantitative easing, vous pouvez aller lire les intéressants articles de Loïc Abadie :
http://tropicalbear.over-blog.com/ [...] 98710.html
http://tropicalbear.over-blog.com/ [...] 22264.html

 

A mon avis, un scenario inflationniste n'est pas du tout garantie, surtout dans une crise de surproduction. Et si on rentre en déflation, c'est très difficile d'en sortir.

 

Pour ce qui est du krach obligataire, un lien intéressant que j'ai lu sur pro-at :
http://www.lemonde.fr/economie/art [...] id=1090253

 


Message édité par quazar le 12-01-2009 à 22:39:01

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Le bear market se poursuivra au moins jusqu'au T2 2010 avec dans le meilleur des cas un point bas du CAC entre 1900 et 2300.
n°17215705
hspyck
un tiens vaut mieux que deux..
Posté le 12-01-2009 à 22:40:37  profilanswer
 

ça rappelle les "prévisions météo" à 15 jours.  Indice de confiance 2/5.  Si les financiers (donc les banques) savaient ce qui va se passer, ils garderaient jalousement ça pour eux ! Non ?
Tout est irrationnel !  
Comme un con j'avais vendu thomson à 1,22. Un "météorologue" avait pressenti que ça allait redescendre ! M'enfin j'ai pas perdu dessus quand même!

n°17215721
sire de Bo​tcor
Armorican way of life
Posté le 12-01-2009 à 22:41:36  profilanswer
 

hspyck a écrit :

ça rappelle les "prévisions météo" à 15 jours.  Indice de confiance 2/5.  Si les financiers (donc les banques) savaient ce qui va se passer, ils garderaient jalousement ça pour eux ! Non ?
Tout est irrationnel !  
Comme un con j'avais vendu thomson à 1,22. Un "météorologue" avait pressenti que ça allait redescendre ! M'enfin j'ai pas perdu dessus quand même!


non, pour que ça marche, il faut que tout le monde le sache, y croie, et le suive :D


Message édité par sire de Botcor le 12-01-2009 à 22:42:41

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«Ceux qui croient que les peuples suivront leurs intérêts et non leurs passions n’ont rien compris au XXe siècle.» © Raymond Aron
n°17215911
Absolument​ Fabuleux
Et en plus, je suis immortel.
Posté le 12-01-2009 à 22:54:24  profilanswer
 

D'où l'info de Newportable  [:ooodawnooo]  
 
 
 
 
 [:nedurb]

n°17215995
newportabl​e
Laboris gloria Ludi
Posté le 12-01-2009 à 23:00:54  profilanswer
 

Absolument Fabuleux a écrit :

D'où l'info de Newportable  [:ooodawnooo]  
 
 
 
 
 [:nedurb]


Pourquoi à ton avis je vous ai dit de vendre du Rodriguez? :whistle:


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