Reprise du message précédent :
Je viens de dévorer les 200 premières pages de ma toute première lecture de l'année 2024

Avant la nuit de Reinaldo Arenas donc. Une autobiographie d'un écrivain cubain, qui commence par une introduction qui reste dans la tête : il est en fin de vie, il a contracté le sida, il a besoin d'un ami pour ecrire car il est blindé de perfusions, de tuyaux, il est sauvé in-extremis d'un medecin français. S'ensuit son enfance où il mange de la terre avec sa cousine, sa grande, très grande famille, sa grand-mère qui a eu 14 enfants, ses amourettes (on decouvre son homosexualité très tôt,  dans une anecdote de son enfance), sa vie studieuse et sa profession de comptable agricole dans une ferme de l'état, sa haine ardente envers Fidel Castro (la dictature castriste prend une part importante au récit).

C'est fluide, ça se lit très facilement et vite, il y a parfois un chapitre = 1 page, très souvent 1 chapitre = 3 pages. Ça se dévore et on a hâte d'en découvrir d'avantage  

 
Ou alors c'est le genre qui agresse sexuellement les sexagénaires à l'hopital, mais il prend des risques là
 
Sinon ça a l'air interessant

Bon bouquin en effet, qui apporte un éclairage intéressant sur l'homophobie du régime castriste (un aspect à priori peu connu, voire nié, j'ai souvenir d'une connaissance à qui j'en avais parlé et qui m'avait rétorqué "non mais ça va, c'est juste une sorte de tradition machiste sud-américaine" ).

Il a été publié en français dans une nouvelle traduction avec le titre "La Petite Soeur" dans la collection Quarto chez Gallimard pour info.
J'ai cette édition. Les traductions ont été retravaillées pour la plupart des textes.

Mais en Folio c'est toujours la rosière. Par contre, ils ont changé depuis longtemps Sur un air de navaja, qui était bien gratiné aussi, pour The Long Goodbye, le titre VO non traduit.

Je me suis enfin sorti du Dernier Homme de Mary Shelley. J'ai passé des semaines englué dans ses pages sans fin. Premier roman post apocalyptique mon cul    
 
Je ne sais pas vers quoi m'orienter maintenant  
 
Edit : ma première ligne est un peu étrange, je parle du livre bien entendu    

Ce qui est dit est dit

J'ai terminé Avant la mort Avant la nuit. C'était foutrement génial. Quelle claque. La dictature castriste est omniprésente, l'indépendance du sexe est le fil rouge. Des hommes qui tentent de profiter dans cette île-prison, baisent à tout va, d'autres tentent de s'évader en mer avec des palmes et un masque, rares sont ceux qui s'en sortent indemnes.  
 
L'écrivain est dangereux, intellectuel, homosexuel, contre-revolutionnaire pour la sûreté de l'état. Son paradis est la mer, les hommes, la lecture, l'écriture.  Jusqu'un jour où il est recherché par la police pour corruption de mineur.  Il tente de s'evarder aux USA, il est bon nageur, se fait raser le crane pour passer inaperçu, fait des tentatives de suicide, écrit coûte que coûte le cycle de la Pentagonie (il écrira trois fois un de ses romans célèbres). Des écrivains se suicident, d'autres finissent comme des larves et gabadent dans La Havane.  
 
Des membres de l'UNEAC, dont il fera partie, sont dangereux. Tout est corrompu : trahison, mouchards. Les membres de la sûreté de l'état ont le droit à tout : être homo, voyager en dehors de l'île, ont des postes attractifs, des villas.  
 
Mon dieu cette fin, cette lettre d'adieu !    
 
C'est assez violent dans l'ensemble, c'est agréable à lire, c'est facile à lire - nul besoin de grandes connaissances au conflit Batista/Castro -. Je recommande fortement. Je pense que ça va plaire à certains d'entre vous!

C'est aussi "Victorien" dans le style que Frankenstein?

 
 
Est-ce similaire au Consentement de Vanessa Springora ?

 
J'ai adoré Frankenstein, enfin il faudrait peut être que je le relise.
 
Le problème du Dernier Homme c'est que la grosse partie du bouquin c'est du roman classique, et qu'en enfin la catastrophe arrive... bah c'est nul. Et puis placer ça en 2080 alors qu'aucun élément n'a changé VS l'époque contemporaine de l'auteur c'est assez étrange. Les personnages se baladent à cheval, on vit dans des chateaux la géopolitique est la même...
 
Vraiment une mauvaise lecture, je soupçone la personne qui me l'a recommandé de ne pas l'avoir lu, se contentant d'un résumé youtube  

Oui et non : les deux traitent de pédocriminalité mais avec des approches et dans des contextes très différents. Je recommande cette lecture (des deux).

 
Je ne pense pas que mon sexe change quoi que ce soit à ma vision du roman.
 

 
Bon, je mets le Grangé en pause. Bien trop long, impression de ne pas en voir le bout.
 
Bref, besoin de changer de lecture.
 
J'ai commencé Un Duel d'Aigles de Peter Townsend. Ca raconte la Bataille d'Angleterre par un pilote de la RAF.
 
Je m'attendais à une version britannique d'un Grand Cirque (Pierre Closterman) mais c'en est loin. Une bonne partie du livre relate la naissance de la Royal Air Force après la 1ère guerre mondiale, comment des hauts dignitaires de l'époque faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour que l'aviation ne se développe pas, au profit de l'armée de terre et de la marine. Et pendant ce temps, l'Allemagne, pas encore nazie mais ça allait venir, qui faisait partir de jeunes apprentis pilote en territoire soviétique afin de les former sous le manteau.
 
Riche en enseignements.

Peut-être l'attente qui teinte la lecture aussi.
Je devrais relire Frankenstein aussi, mais je pense que les gens à qui on présente ça comme le premier roman d'horreur/science-fiction doivent être déçus
Ce n'est pas mauvais, au contraire, mais de mémoire, 80% du roman est consacré à des considérations philosophiques sur l'Homme/l'homme qui joue à Dieu, qui est incapable de prendre ses responsabilités face à l'horreur qu'il a créé, etc...
Je n'ai aucun doute qu'en 1802, imaginer un homme jouer avec des morceaux de cadavre pouvait être vu comme dégoûtant et horrible, mais pour un lecteur moderne, ça peut sembler très "ordinaire" voire médical/scientifique et pas du tout horrible.
Et le fait que la créature parle avec un langage plus soutenu que la majorité des gens de nos jours n'aide pas à se sentir horrifié par le "monstre".
(il faudrait que je lise une analyse du livre parce que clairement, dans le livre, pour moi, le monstre, c'est le Dr Frankenstein ).
Clairement faut pas lire Frankenstein en s'attendant à avoir un roman d'horreur dans le sens moderne du terme.
Je vais chercher le Dernier Homme, j'ose imaginer que même la trad FR est dans le domaine public.

Je trouve que l'histoire est belle et dramatique, cette créature mise au monde qui se sent terriblement seule car unique mais également délaissée par son créateur. Je me souviens d'un passage où la créature demande au Dr de lui créer une femme, pour qu'il se sente moins seul. De là va en découler une course poursuite, la traque du Dr par la créature et non l'inverse.
 
Let's Go je vais le relire  

Et la quasi-totalité des gens de l'époque.

Frankenstein c'est comme Dracula, le mythe a complètement dépassé l'oeuvre d'origine.
 
Quand je l'ai lu, je tournais nerveusement les pages dans l'attente de la fameuse scène où un éclair frappe le chateau et donne vie à la créature. J'ai compris au bout d'un moment que ça n'arriverait pas j'ai bien aimé le livre, même si je n'y ai pas trouvé ce que j'étais venu y chercher à l'origine.
 
Idem pour Dracula, même si schéma inverse : au début j'ai adoré, le cimetière, le vieux chateau... c'était tout à fait ce que j'étais venu chercher dans le livre. Et puis au final, la plus grande partie du roman se passe à Londres je me suis forcé à terminé, je n'avais rien à cirer de ces gens qui attendaient un bateau sur une plage

 
oui voilà, et c'est très bien comme ça. Faut juste pas lire ça comme un récit horrifique à suspens.

Dracula j'ai adoré pour les personnages, en particulier celui de Mina Harker. J'ai trouvé très frappant qu'un auteur aussi sexiste fabrique un personnage féminin aussi haut en relief et aussi indispensable : sans elle, son sens pratique et les heures de travail qu'elle fournit, le roman tel qu'il est présenté n'existerait pas (et tout le monde serait probablement mort ). Le contraste est d'autant plus frappant avec la façon dont est traitée Lucy Westenra et qui est bien représentative des romans de l'époque, avec ce côté « ohlala elle est en danger mais surtout ne lui donnons absolument aucune information ou possibilité de faire des trucs, c'est à nous d'échouer à la protéger pour devenir des personnages profondément traumatisés pendant qu'on la met à la poub', allez salut les gros » .

Elle devient importante une fois passée de l'autre côté avec son tripe des ptits n'enfants

J'ai adoré Dracula et l'ai relu des années plus tard.
J'ai détesté Frankenstein et ne le relirai jamais.
 
Voilà.  

J'avais bien aimé Dracula mais je crois que c'est un des rares bouquins où j'ai lâché en anglais, la violence du vocabulaire

J'ai un bon souvenir de The Jewel of Seven Stars aussi, du même auteur, mais c'est pas du tout la même ambiance, on est plutôt presque dans une enquête comme pourrait le faire un personnage de l'Appel de Cthulhu, avec des momies mystérieuses et des bracelets maudits

 
 
Voilà ce que j'écrivais dessus :
 

J'ai lu Quand on eut mangé le dernier chien, motivé par le topic. J'avoue qu'au début j'avais du mal à comprendre la hype autour de ce livre puis j'ai fini par me laisser porter (à partir de la moitié) et je sors content de cette lecture, même si ce n'est pas le livre de l'année.
 
Et là, j'ai attaqué Le palais des rêves d'Ismail Kadaré, c'est marrant comme tout. Dans l'empire ottoman, les citoyens rapportent leurs rêves à une administration chargée de les analyser des fois qu'ils contiendraient un présage d'importance. Je m'attendais à quelque chose de très poétique, oriental et onirique mais ça décrit surtout une administration dans tout ce qu'elle peut avoir de lourdingue Très bonne trouvaille que je recommande.

Merci à toi pour Le palais des rêves

La familia grande de Camille Kouchner
 
Si vous avez l'impression de connaître l'histoire (CK dénonce l'inceste dont a été victime son frère jumeau de la part de son beau-père, le célèbre Olivier Duhamel) parce qu'on en a beaucoup parlé, oubliez: c'est beaucoup plus glauque que ce qu'on en a dit. C'est pas de la littérature mais c'est à lire, et c'est irracontable  

 
Ca donne envie    
 

 
Finalement non  

 
J'ai été profondément choqué parce qu'il ne s'agit ni de personnes ultra précaires et non éduquées, ni d'artistes millionnaires dépravés, mais d'une famille d'intellectuels aisés et engagés. L'inceste perpétré par le pervers OD est une chose, mais le comportement de beaucoup d'autres membres de la famille est complètement dingue  

L'inceste comme les violences domestiques concerne absolument toutes les couches de la société. Le stéréotype du cassos qui frappe ou violente ses gosses existe certes, mais c'est loin d'être le seul modèle.
Et l'inceste est une violence sexuelle mais aussi psychologique, une culture du mensonge, une démonstration de toute puissance dans un cercle familial. Je t'invite chaudement à lire cecilcee sur Insta (je ne sais pas si elle publie ailleurs), c'est édifiant et glaçant.

Pas mieux.

 
Tout ça je sais (enfin du moins ce qu'on peut en savoir en n'étant pas soi-même victime ou témoin), je parle du comportement des autres membres de la famille et de leur mode de vie. Glauque est le seul mot qui me vienne à l'esprit, il faut lire le livre pour comprendre. Imaginez Mireille Dumas ou l'émission Strip Tease dans un milieu de profs de droit gauchistes féministes révolutionnaires mais friqués (et en beaucoup moins drôle).
 
et pour les fans de nazis
 

Ambiance famille Mitterrand ou, plus à droite, Villiers

Ouais chez les Villiers ça a l'air bien gratiné aussi. Mais ils savent pas écrire
 

Pas de Balzac en 2023, mais je redémarre en 2024 avec La Rabouilleuse.    
 
et je veins de mettre enfin la main sur le tome 14 de One Punch Man, je vais donc m'y replongé aussi.
 
Roman/Poésie/essai :
 
A l'ombre des jeunes filles en fleurs - Marcel Proust +++  
Le côté de Guermantes - Marcel Proust  
Sodome et Gomorrhe - Marcel Proust  
Je vous écris du Front de la Somme - François Ruffin  
Dracula - Stoker Bram +++
La France sous nos yeux - Jérôme  Fourquet / Jean-Laurent Cassely +++
Le Cid - Corneille +++
Le relais d'Alsace - Simenon
Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime - Elena Janvier  
La parfaite Tokyoïte - June Fujiwara  
Les fourmis - Bernard Werber  
Poésies - Stéphane Mallarmé
La Mille et deuxième Nuit - Théophile  Gautier
Les nuits bleues - Anne-Fleur Multon  
L'ivresse du kangourou - Kenneth Cook
Textes pour un poème - Andrée Chedid
Une femme - Annie Ernaux  , vraiment je n'accroche pas
Le blé en herbe - Colette
La daronne - Hannelore Cayre
 
BD :
Les pizzlys - Jérémie Moreau  
Les petits Monarques - Jonathan Case
 
 
J'ai des +++ lorsque j'ai vraiment aimé.

Je vais prendre La familiale grande de Kalymereau et La France sous nos yeux de Super Gribouille  

J’ai fini La terre de la grande soif (l’année de la grandes sécheresse) de Rachel de Queiroz. Premier roman de l’autrice, à seulement 20 ans, en 1930.

L’histoire est tournée autour de l’une des plus grandes sécheresses du sertao du Nordeste, au Brésil, en 1915.

Elle suit l’entrelacement de 2 familles : Conceiçao, jeune enseignante, qui vit chez sa grand-mère Dona Inàcia, une croyante qui attend la tombée de la pluie; Une enseignante dévouée à prêter main-forte aux réfugiés, à leur donner à boire et à manger. Elle convint sa grand-mère de s’installer temporairement dans de meilleures conditions à Fortaleza. Elle est jalouse de son cousin Vicente, jeune vacher, travailleur, qui s’occupe de remettre debout ses bêtes, amaigries.
 De l’autre, un père de famille, Chico Bento, paysan, se retrouve sans emploi, sans boire ni à manger, contraint de vendre son bétail, de quitter les lieux avec sa femme, ses 5 enfants et sa belle-soeur. Une famille de réfugiés affamée, assoiffée, qui croise des animaux fatigués de la sécheresse, la peau sur les os. Il y a des maladies, décès, dépressifs.

Rachel de Queiroz aborde des thèmes très intéressants comme le régionalisme, la misère, la compassion. Des politiciens qui s’en fichent un peu des gens pauvres. Des camps de concentration sont crées dans l’objectif de rassembler ces gens besogneux, de causer moins de perte que la grandes sécheresse de 1877.

J’ai été subjugué par les connaissances et le style d’écriture de l’écrivaine. Être capable de construire des phrases avec une telle sonorité, nous rendre compatissant vis à vis de ces personnages, simples et jamais arrogants... à 20 ans ? lol

Je félicite l’édition magistrale (collection Terra) de la petite maison d’édition à Paris, de Paula Anacaona et des illustrations en "xylogravure photoshopée" de André Diniz. Elle traduit des auteurs/autrices Bresilien(e)s tombé(e)s parfois dans l’oubli.

Je ne l’ai pas lu mais selon certains puristes elle aurait beaucoup influencée (je parle de l’oeuvre de De Queiroz) Graciliano Ramos et son roman Vies arides (Sécheresse) 8 ans après. Je le lirai un jour !