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Auteur Sujet :

Ecriture d'un roman d'heroic fantasy

n°4276562
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 26-11-2004 à 12:14:26  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Honnêtement, j'ai ou ce qu'elle avait écrit. Il manque une maturité, même pour un roman destiné à la jeunesse. Or, elle a la prétention de le recommander à des 12-18 ans et plus... Il ne faut pas exagérer. A mon avis, la maison d'édition a du en ch... pour lui faire abandonner son idée tordue de dialogues avec les noms des personnages avant chaque phrase parlée.
 
C'est inabouti, immature, faux (pour le réalisme!). Ce n'est pas de l'impro!
Moi je n'achèterai pas son livre parce que éthiquement, ses méthodes me font gerber et je ne veux pas cautionner "ça".


Message édité par sheratan le 26-11-2004 à 12:15:00
mood
Publicité
Posté le 26-11-2004 à 12:14:26  profilanswer
 

n°4276606
Tigerlily
Posté le 26-11-2004 à 12:19:15  profilanswer
 

Ben franchement, rien qu'à lire l'extrait qu'elle met sur son site... Ca ressemble à un premier jet. Et ça ne donne pas envie d'acheter.

n°4276607
Tokki
Posté le 26-11-2004 à 12:19:17  profilanswer
 

l'écriture infuse...vraiment c'est un doux rêve.
 
Certaines personnes peuvent avoir des facilités comme en maths par exemple mais ensuite y vraiment qu'une chose...ranger son ego au premier mot écrit et accepter de se faire critiquer. Si certains auteurs ont mis des dizaines d'années pour écrire leur bouquin, ce n'est que pas exigence envers eux même et à force de corrections...qui sont souvent nées de remarques ou de critiques. Enfin bref, cette personne est donc une idiote si elle pense pouvoir tomber une oeuvre intéressante en deux coups de pinceau

n°4276695
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 26-11-2004 à 12:34:35  profilanswer
 

Et alors, Tokki, Grenouille Bleue, à quand la suite de vos oeuvres?

n°4277116
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 26-11-2004 à 13:40:34  profilanswer
 

Sheratan a écrit :

Et alors, Tokki, Grenouille Bleue, à quand la suite de vos oeuvres?


 
Quand tu te décideras à critiquer un peu les nôtres  [:austinou]  
 
 :D

n°4277135
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 26-11-2004 à 13:43:28  profilanswer
 

Je critique celles de Tokki, mias j'ai cru comprende que tu remaniais ton roman, alors je ne voudrais pas critiquer quelque chose qui est déja refait, à moins que tu me le demandes!

n°4277260
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 26-11-2004 à 14:02:59  profilanswer
 

Les 8 premiers chapitres sont corrigés. Mais à partir du 9e, je prends avec plaisir toute critique au vol :jap:

n°4277290
Turk182
Strike Again !!!
Posté le 26-11-2004 à 14:06:48  profilanswer
 

Tenez je vous balance le miens....si vous avez le courage de le lire jusqu'au bout :)
 
A Bard’s Tale
 
 
Chapitre I
 
 
L’animal le regarda dans les yeux sans bouger. Jaewin n’osait faire le moindre mouvement, face à la puissance qu’exprimait le corps de la bête.
- Vas y,  lui souffla Gwiren, c’est le moment ou jamais  
Jaewin s’humecta les lèvres et en approcha lentement sa flageole. Il s’arrêta brusquement sans quitter des yeux l’animal toujours immobile.
- Je ne peux pas ! Je n’arriverais jamais à utiliser ce charme contre lui. Je suis encore trop jeune pour faire ça ! Et puis il est bien trop gros !  Murmura-t-il,
- Mais non, je t’assure, joue, lentement, en te concentrant sur son esprit, tu verras ça va marcher, j’en suis sûre !  
Le jeune barde posa alors son instrument sur ses lèvres, et d’un geste délicat, sans se défaire du regard insistant de la bête, commença à jouer un air doux qui emplit la forêt. Une sensation, jusqu’alors inconnue, commença à monter en lui. Quelque chose de fabuleux était en train de se produire, son esprit devenait ours et celui de l’ours pénétrait en lui dans une harmonie parfaitement convenue. Gwiren retenait sa respiration, malgré la croyance qu’elle avait dans le jeune barde, elle n’en croyait pas ses yeux, le souffle de l’animal s’était ralenti et ses yeux reflétaient maintenant de la sympathie pour le musicien.
Je peux te sentir, je peux t’entendre, je peux deviner tes pensées.  
L’ours s’était maintenant assis et agitait ses pattes comme un chien faisant le beau pour obtenir sa récompense.  
- Que se passe t’il ?  
- C’est à toi de me l’expliquer, petit homme.  
La voix de l’animal était à la fois, claire et rassurante, elle résonnait dans l’esprit de Jaewin comme si elle provenait des ténèbres. Elle envahit son corps et  son âme d’une sensation de bien être, jamais atteint, ni Gwiren, ni la forêt n’existaient, seulement lui, l’ours et la musique qui suivaient son enchantement. Les doigts de Jaewin se déplaçaient sur la flageole avec une étonnante dextérité, libérant une mélodie qui ne  cessait d’envahir les lieux se propageant entre les arbres comme une brise printanière.  
- Je ne sais pas, c’est la première fois que…enfin je n’ai jamais…  
- Essayé de parler à un animal ?
- Oui, c’est ça.
- Et que veux tu au juste ?
- Rien, monsieur…dame, j’essayais juste de vous convaincre de quitter les lieux sans nous attaquer…enfin…
- Je vois, n’ai crainte jeune homme, je ne te ferais aucun mal, mais saches que c’est un très grand don, que tu as là, ne l’utilise pas à tort, et prends bien garde à toi, car tout comme vous, humains, le monde animal est composé de bons et de mauvais éléments.
- Merci…madame…sieur…
L’animal se remit sur ses pattes et s’en alla sous les yeux ébahis de Gwiren. La musique s’arrêta. Jaewin perdit connaissance.
 
Le soleil éclairait la moitié du visage encore endormi de Jaewin, il ouvrit un oeil, qu’il referma aussitôt tant la douleur d’une telle clarté était insupportable. Sa tête lui faisait horriblement mal, comme si on l’avait rouée de coup. Leoran était assis sur une chaise de l’autre côte de la pièce, il tenait dans ses doigts, son amulette, l’objet sacré des Mages, qu’il possédait depuis la mort prématurée de son père lors de l’incursion des troupes du roi Vrugor. Gwiren était assise par terre, la tête appuyée sur sa jambe, elle dormait.  
- Quel heure est il ?  Demanda Jaewin en se frottant les yeux,
- Sexte vient de sonner, cela fait peu de temps,  
- J’ai dormi longtemps ?  Dit-il en se relevant péniblement du lit.
- Oh, deux bonnes heures, au moins !  rétorqua Leoran, en replaçant son amulette autour de son cou.
Gwiren ouvrit les yeux, et se leva d’un bond en voyant Jaewin assis sur la couche. Elle se précipita sur lui et le plaqua sur le lit en le serrant fort dans ses bras. Malgré sa fine corpulence et son jeune âge, Gwiren avait une force étonnante, elle lui venait de son père qui fût un des plus grand guerrier reconnu par delà les Hautes Plaines. C’était d’ailleurs grâce à cette puissance qu’elle avait réussit à traîner Jaewin, pendant plus de deux kilomètres, jusqu’à la maison de son grand père.
- Doucement, Gwiren, tu vois bien qu’il est encore affaibli ! Lança Leoran étouffant un rire.
- Je sais, grand père, mais je suis si contente de le revoir, j’ai eu si peur, j’ai cru un instant que je l’avais perdu pour toujours ! Elle parlait avec une telle hystérie, qu’il dût se relever de sa chaise et s’avancer vers elle pour lui caresser les cheveux afin d’apaiser son émoi.
- Allons, allons, ne dit pas de sottises, il s’est juste évanoui, rien de plus. C’est assez fréquent, lorsque l’on essaye de surpasser ses forces ». Jaewin sentit bien, que Leoran lui reprochait la stupidité de son acte. Il se dégagea de Gwiren, qui alla s’asseoir sur un tabouret, et s’assit sur le rebord du lit.
- Ecoute, commença-t-il en baissant les yeux, je suis vraiment désolé, je voulais juste l’obliger à faire demi tour, je ne pensais pas que je pouvais…, il marqua une pause pour être sûr de bien choisir ses mots, …enfin, je savais que je pouvais contrôler l’esprit d’un animal, grâce à la musique et à ton enseignement,  mais j’ignorais que je pouvais….communiquer avec eux ». Il prit sa tête entre ses mains, « comment est-ce possible ? Et que s’est il passé ensuite, je me souviens avoir arrêté de jouer, et….plus rien, le néant.  
Leoran vint s’asseoir à côté de lui, le bruit de la couche brisa le silence qui régnait dans la pièce. Il resta silencieux un instant. Seuls les piaillements des oisillons, réclamant leur nourriture, et le ruissellement de la rivière qui suivait son court, se faisaient entendre au dehors en cette belle mi-journée printanière.
- Gwiren, tu veux bien nous laisser seuls un instant ?
- Mais, grand-père, je… commença-t-elle
- S’il te plait ». Interrompit calmement Leoran. Elle rajusta sa brassière dans un mouvement de mauvaise humeur et sortie de la pièce en faisant la moue. La porte claqua si fort, que Jaewin crût que la maison allait s’effondrer sur eux.
- Ah…, soupira-t-il, je crois revoir son père lorsqu’il avait son âge, agité, excité, curieux, toujours prêt pour partir à l’aventure. Un sacré caractère ! , il marqua une pause - Dis moi Jaewin quel âge as-tu maintenant ?
- Je vais avoir quatorze ans dans deux mois.
- Déjà ! Que le temps passe vite, je me souviens encore lorsque je vous ai recueillis, Gwiren et toi, vous n’étiez que deux jeunes enfants de trois et cinq ans. Ah, c’était il y a bien longtemps. Maintenant laisse moi te raconter ce qu’il s’est réellement passé.
Il respira longuement et commença.
 - Vrugor, avait mené une attaque cinq ans auparavant, tuant des milliers de personnes défendant les terres des Hautes Plaines, parmi les guerriers et magiciens qui luttèrent contre les troupes de Vrugor, y figurait mon père, hélas celui-ci était trop vieux et trop las pour pouvoir profiter de ses nombreux pouvoirs, qui en avaient fait, l’un des plus grand magicien de la comté. Il payât cher le prix de son courage et mourût dans mes bras, me laissant en héritage cette amulette, l’amulette sacrée des Mages. Grâce à notre obstination, nous pûmes congédier les forces du mal et ainsi garder les terres des Hautes Plaines libres.  
Leoran  se leva, et marcha vers son pupitre. Il sortit du tiroir une longue pipe et un morceau de tissu, soigneusement enroulé, qui contenait un mélange d’herbe, dont lui seul en avait le secret. Il en bourra soigneusement le fourneau, puis ferma les yeux. Il posa délicatement ses doigts sur l’herbe qui se mit à émettre un filet de fumée, timide, au début, mais qui s’activait, au fur et à mesure qu’il aspirait sur le bec. Jaewin était habitué à ce type de magie, surtout après tant d’année à ses côtés, mais cela le captivait à chaque fois. Après deux longues bouffées Leoran revint s’asseoir sur la couche. L’odeur du tabac, doux et âcre à la fois, avait déjà envahit la pièce, se confondant avec le parfum printanier, qui ne cessait d’entrer par la fenêtre grande ouverte.
 
- Malheureusement cette victoire, ne dura pas éternellement, poursuivit-il, et déjà on rapportait qu’une terrible vengeance se préparait et serait guidée par Vrugor en personnes. On racontait, dans les comtés les plus éloignées, que les forces du mal avaient triplé leurs effectifs, et que leur détermination à conquérir nos terres était encore plus forte que jamais.  
Il s’arrêta pour tirer une autre bouffée.  
- C’est alors qu’avec la confrérie des mages nous prîmes la décision, d’initier les meilleurs d’entre nous à l’art de la magie suprême. Nous choisîmes notre meilleur guerrier, notre meilleur barde, notre meilleur druide et enfin notre meilleur clerc, et nous les formâmes, afin qu’ils puissent exploiter au mieux leur pouvoirs ». Il se leva et marcha vers la fenêtre.  
-  Inutile de te dire que le barde que nous avions choisis était ton père. C’était le plus doué de tous, il était capable de charmer des foules entières, sa musique était puissante, captivante, dangereuse allant même jusqu’à tuer tout comme sa voix ! C’était son arme. Et plus ses pouvoirs grandissaient et plus il se distinguait comme le meilleur élément du groupe. C’est moi qui était chargé de sa formation, et depuis le début, j’avais compris que ses pouvoirs n’étaient pas le fruit de mes efforts mais un don, un don qu’il avait en lui depuis sa plus tendre enfance, un don qui faisait partit de ses gênes, un don qu’il t’a transmit à ta naissance.
  Jaewin le regarda sans pouvoir prononcer un mot. Il connaissait l’histoire de son père. Il avait entendu, à plusieurs reprises, les légendes qui le décrivaient comme  l’un des plus grands bardes que les terres des Hautes Plaines aient connu. Mais il ignorait tout de son côté guerrier, magicien si puissant comme venait de le décrire Leoran. Des milliers de questions se bousculaient dans sa tête, mais il était incapable d’en formuler ne serait-ce qu’une. Sa vie allait prendre un grand tournant, il en était conscient mais comment allait-il affronter son avenir, sachant qu’il se savait maintenant doté de très grands pouvoirs ? Comment allait-il faire pour pouvoir les maîtriser, afin de les utiliser à bon escient ? Autant de questions qui allaient rester, pour l’instant, sans réponses.
- Malheureusement, tout n’a pas fonctionné comme nous l’avions prévu, poursuivit Leoran, les forces du mal attaquèrent plus tôt que prévu et nous pûmes contenir leur fureur, beaucoup prirent la fuite, et ceux qui décidèrent de lutter jusqu’au bout y laissèrent leur vie. C’est lorsqu’il vit qu’il n’y avait plus d’espoir, que ton père m’envoya te chercher pour t’emmener loin des terres des Hautes Plaines, ce fut la dernière fois que j’entendis sa voix. Cette nuit là, je perdis mon fils, ma famille et nombreux de mes amis et me retrouvai seul, fuyant par delà des montagnes avec Gwiren dans mes bras et toi sur mon dos.
Jaewin lui adressa un regard attristé. Dans l’espace d’un spasme, il crut voir des larmes dans les yeux du vieil homme. Ce n’est que lorsqu’il le vit ravaler sa salive, qu’il comprit qu’il était réellement en train de pleurer. Il se leva péniblement de son lit pour le rejoindre, il l’enlaça et appuya son oreille contre sa poitrine, il entendait les battements réguliers de son coeur, comme le son d’un tambour marquant le pas des hommes de guerre.
- Tant d’années d’entraînement, d’apprentissage, pour qu’il n’en reste rien, juste quelques écrits, qui heureusement, sont aujourd’hui en ma possession. Sans cela nous serions tous perdu.  
- Quels écrits ? De quoi parles-tu ? Lança Jaewin tout en se détachant de lui.
- Lorsque nous prîmes la décision d’entraîner ces quatre prodiges, un de nous avait pour mission de reporter chaque phases qui constituaient cette formation. Tout y était reporté, sorts de tous niveaux, chants sacrés, recettes de potion, et bien plus encore.  Ce livre est une véritable mine d’or pour quiconque veut comprendre et maîtriser ses pouvoirs magiques, mais il est également une arme d’une puissance extrême pour celui qui l’utiliserait à faire le mal, heureusement les pages ne peuvent être lues que si l’on possède l’amulette des Mages. Sans cela, elles ne sont que des feuilles vierges de toute écriture.
 Jaewin essayait de contenir son excitation, mais ses yeux miroitants le trahissaient. Depuis sa plus tendre enfance, il avait tenté de découvrir, peu a peu, ses pouvoirs. Mais souvent limité par sa pauvre connaissance en la matière, il s’était vu abandonner à plusieurs reprises. Peut être était-ce l’occasion de combler ses lacunes et maîtriser une fois pour toute le mana qui brûlait en lui. Leoran esquissa un sourire en voyant les yeux ampli d’espoir du jeune barde, et alla s’asseoir prés de son pupitre.
 - Oh, je sais ce qui est en train de se passer dans ta petite tête ! Lui lança-t-il d’un air enjoué, mais, ne crois surtout pas que l’apprentissage sera facile ! Cela demande beaucoup de temps et d’énergie. La maîtrise de la magie n’est pas à prendre à la légère Jaewin. La magie utilise les forces de la nature, la magie peut faire le bien mais aussi le mal, la magie est régie par des lois.  Jaewin buvait chacune de ses paroles, les yeux écarquillés. Il avait du mal à croire que le grand moment était enfin arrivé.
 - Il y a quelque chose de très important qu’il faut que tu saches. Les trois lois auxquels elle obéit sont : la loi de l’empreinte, la loi de l’analogie et la loi du triple retour. C’est à cette dernière qu’il faudra que tu attaches le plus d’importance, car c’est elle qui influera tes choix, lorsque tu auras recours à une incantation.  
- Qu’est-ce que la loi du triple retour, grand-père ?  Jaewin avait pris l' habitude, depuis la mort de son père, d’appeler Leoran grand-père, sachant très bien qu’il n’en était rien, mais cela lui donnait la sensation d’être plus important à ses yeux.  
- Aime et on t'aimera; Blesse et on te blessera; Nuis et on te nuiras. En d’autres termes le bien que tu feras te sera remit trois fois, mais il en est de même pour le mal. C’est pour cela que l’on ne doit avoir recours à la magie qu’en cas d’extrême nécessité, et surtout pour une juste cause.
 Jaewin trépignait d’impatience. Malgré  la fatigue et le mal de tête qui ne cessaient de l’assaillir, il n’avait plus qu’un idée en tête : commencer son apprentissage.
- Quand pourrai-je voir ce livre ? Demanda-t-il d’une voix vibrante, malgré les efforts qu’il faisait pour ne rien laisser paraître de son impatience.
- D’abords tu dois te reposer, reprendre des forces; l’énergie est vitale pour un tel enseignement. Allonge-toi, dors et demain si tu te sens mieux, on pourra commencer. Lui murmura-t-il d’une voix apaisante. Il sortit de la chambre, sans un bruit, alors que Jaewin, malgré l’excitation qui frémissait en lui, commençait peu à peu à sentir son corps s’abandonner sous le poids de la fatigue. Et il s’endormit.
 
Pendant les quatre années qui suivirent, Jaewin étudia les écrits du livre, page par page, mot par mot, sans perdre une seule phrase de se qui avait été reporté. Il insista plus particulièrement sur la partie décrivant l’apprentissage de la magie barde, qui bien évidemment lui était bien plus destinée. Il apprit grâce à l’enseignement de Leoran, à contrôler son mana ainsi que ses énergies positives et négatives. Ses progrès étaient spectaculaires, il était sans aucun doute beaucoup plus doué que son père, dans l’art de la magie barde. Chaque jour il exerçait ses pouvoirs afin de les perfectionner, ses prouesses étaient reconnues par tous les villageois d’alentour, il devenait presque une légende dans la comté de Lagdy, bien que personne ne connaissait son vrai visage. Sa musique et sa voix étaient devenues des armes maîtresses, pour quiconque voulait s’opposer á lui, il était capable de contrôler l’esprit de ses adversaires, et bien plus encore. Jaewin n’ayant aucune notion de magie druidique, Leoran confectionnait lui-même les potions de mana, qui servaient á régénérer les forces du jeune barde lorsque celles-ci étaient fortement mises à l’épreuve. Grâce à elles, il pouvait exercer des sorts nécessitant une concentration démesurée, sans perdre conscience pour autant. Il apprit, en parallèle, le maniement de l’épée et aux fils des années, la fusion de son corps et de son âme devint une arme redoutée de tout le monde.
 
Chapitre II
 
 
 Jaewin était maintenant à l’aube de ses dix-huit ans, et avait acquit bien plus que n’importe quel magicien ayant existé dans les terres du Lagdy. Son corps aussi avait changé, l’entraînement physique qui complémentait sa formation, avait fait de lui un homme dont le corps s’était joliment développé, marquant une musculature parfaite. Ses longs cheveux, d’un blond doré, finissaient dans son dos en une longue natte. Ses traits imparfaits d’adolescent avaient laissé la place á un visage d’homme d’une finesse assez exceptionnelle, compte tenu de ce qui était coutume de voir dans cette comté, dont le vert émeraude de ses yeux ne faisait que renforcer cette beauté captivante.
 L’hiver avait sévit cette année là, la neige avait recouvert la plupart du paysage de sa blancheur, devant le pas de la maison, la rivière n’était plus qu’une étendue de glace. Jaewin rentra plus tôt que prévu d’Allaryan, la ville où il travaillait comme luthier, le froid l’avait obligé à renoncer à ses outils. Gwiren était là, garnissant la cheminée de bois pour essayer, tant bien que mal, de réchauffer l’enceinte de la maison, que le froid avait saisie par surprise. Les années n’avaient pas épargné la jeune fille, non plus, malgré son plus jeune âge, elle s’était vue doter de courbes généreuses. Les cheveux courts ébouriffés, jamais coiffés. Elle n’était pas tellement jolie, un nez trop court pour un visage trop large, mais son regard, et surtout ses yeux, d’un bleu nuit, lui donnaient un pouvoir saisissant, qui en faisait son atout majeur. Lorsque Jaewin pénétra dans la pièce, elle leva les yeux d’un air grave.  
- Q’est-ce qu’il y a ? somma-t-il d’un air inquiet, qu’est ce qui ne va pas ?  
- Grand père va de pire en pire, il a demandé á te voir, dès que tu seras rentré.  
Sans prendre le temps de répondre, il se débarrassa de ses affaires et se précipita à l’étage. Il ouvrit discrètement la porte, pour ne pas réveiller Leoran, au cas où celui-ci se serait endormi.  
- Tu peux entrer, Jaewin. La voix du vieil homme n’était qu’un souffle presque inaudible. Sa respiration était très lente et émettait un petit sifflement à chaque expiration. Il faisait très sombre dans la pièce, un parfum d’encens se répandait, pour masquer l’odeur acres qui avait envahit les lieux depuis plusieurs jours déjà. Malgré les difficultés qu’il avait pour se mouvoir, il réussit à détacher l’amulette de son cou.
- Donne moi ta main, souffla-t-il. Le jeune homme s’exécuta. Il lui posa l’amulette dans le creux de la main et la lui referma.
- Prends en bien soin, elle nous appartient depuis plusieurs générations déjà. C’est un objet sacré très convoité, il te faudra lutter pour le protéger, mais je pense que tu es maintenant en âge d’accomplir cette tâche.  Il reprit son souffle et ferma les yeux un instant. Jaewin le regardait, immobile, l’air grave.  
- Tu parles comme si tu sentais la fin venir…  
- Les présages font partie de mes dons, coupa-t-il, ce que je pressens est inexplicable, mais toi aussi un jour, tu seras à même de  ressentir cela et il ne faudra pas avoir peur de l’affronter. Il referma les yeux, pour la deuxième fois.
- Va rejoindre Gwiren, elle va avoir besoin de toi.  
 
Jaewin s’essuya une larme qui commençait à naître, et sortit rejoindre Gwiren. Au dehors, la nuit commençait à s’installer dans le froid hivernal. Une vision de ténèbre recouvrait le Lagdy, les étoiles étaient effacées par de lourds nuages menaçaient à chaque instant de libérer une tempête de neige. Gwiren était assise près du feu qu’elle surveillait du coin de l’oeil, elle aiguisait la lame de sa dague dont elle ne se séparait jamais. Celle-ci avait été fabriquée de toute pièce par son père avant sa mort. Son manche, serti de pierres, était d’une splendeur rarissime, elle agissait avec une délicatesse et une précision sans pareil.  
Elle leva les yeux vers Jaewin lorsque celui-ci fit son apparition dans la pièce. Il effaça un sourire en voyant le regard de la jeune fille rempli d’inquiétude. Lorsqu’elle le vit mettre l’amulette autour de son cou elle comprit et baissa la tête pour masquer ses larmes.
- Ne t’en fait pas, Gwiren, tout ira bien. Le jeune barde avait la gorge nouée, les mots avaient du mal à en sortir mais il réussit, tout de même, à voiler sa tristesse pour rassurer la jeune fille.
- Qu’est ce que nous allons faire maintenant ?  
- Continuer, rétorqua-t-il,  comme si rien ne s’était passé, la vie continue pour nous deux, il ne faut pas avoir peur, tu sais, je suis là.
Elle soupira.
- j’espère que nous nous en sortirons, concéda-t-elle.
Elle s’essuya la joue du revers de la main et continua de s’acharner sur la lame de sa dague.
- j’en suis sûr. Rétorqua le jeune barde, en lui caressant les cheveux, en signe de compassion.
 
 Jaewin souffla la flamme la bougie posée à ses côtés. D’habitude, la lumière bleutée de la nuit éclairait la pièce, mais cette nuit là, les nuages plongeaient la chambre dans les ténèbres. Le silence était tel, qu’il pouvait entendre la respiration difficile de Leoran à l’autre bout du couloir. Il s’allongea sur son lit, prit son amulette entre ses doigts et la souleva devant ses yeux pour essayer de la discerner dans le noir. Elle se mit alors à briller sous le regard intrigué de Jaewin, qui malgré l’épaisse noirceur qui avait envahie la chambre, pouvait voir sa forme et la spirale qu’elle portait en son centre. C’était un peu comme de la magie, quelque chose que lui seul pouvait entrevoir, c’est du moins ce qu’il croyait. Cela l’amusa l’espace d’un  instant. Il la reposa sur son torse et ferma les yeux.
Gwiren n’était pas venu se coucher, trop occupée à polir sa dague. Toutes les torches et bougies de la maison étaient éteintes, seule la lumière vacillante des flammes de la cheminée refluait l’obscurité totale. Le crépitement incessant du bois brûlant, brisait le lourd silence de la nuit. Ce fût Jaewin qui entendit le premier bruit. Il se réveilla en sursaut et regarda tout autour de lui. Gwiren n’était toujours pas montée se coucher. Il se releva lentement et chercha son épée en tâtonnant sous son lit, son cœur battait la chamade, sa respiration s’accélérait. Une goutte de sueur commença à perler sur son front, la peur sans doute. Il en était certain maintenant : ce n’était pas un rêve, il avait bel et bien entendu des bruits de pas sur le ponton de bois qui menait à la maison. Il s’approcha de la fenêtre, mais le givre avait recouvert sa surface d’une fine pellicule, juste assez épaisse pour ne rien voir au dehors. Il serra fermement son épée des deux mains et se dirigea, sans faire de bruit, vers la porte qui menait au couloir. Ses yeux s’étaient maintenant, habitués à l’obscurité. Il traversa le couloir et pénétra en silence dans la chambre de Leoran.
- L’amulette… sauve l’amulette, murmura le vieil homme sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Elle les a prévenus… maintenant ils savent.  
- De qui parles tu ? Que savent ils ? Qui sont ils ? Jaewin perdait son sang froid, la situation lui échappait.
- La guilde des Sorciers noirs, l’ordre des Scorpions…
- La quoi ? Mais qu’est….
- Prends Gwiren et sauve toi, coupa Leoran. La voix du magicien n’était plus qu’un souffle.  
- Sauve l’amulette…. lâcha-t-il dans un dernier soupir.
Jaewin retint sa respiration. Il y eut un moment de silence total… trop long. Il lâcha son épée et se laissa tombé à genoux. Leoran avait cessé de respirer. Les yeux remplis de larmes, il tenta de récupérer ses esprits. Gwiren. Il se redressa d’un bond, ramassa son épée et se dirigea vers l’escalier qui menait au salon. Il descendit les marches une à une, sans un bruit, tout en essayant de voir si Gwiren se trouvait dans la pièce. Les quelques braises qui finissaient de se consumer dans la cheminée, laissaient paraître un semblant de lueur, suffisante pour que Jaewin puisse se rendre compte que le salon était désert. Aucune trace de Gwiren. Il descendit la dernière marche de l’escalier et s’avança vers la sortie. En l’espace d’un spasme, il se sentit enserré avec une telle brutalité qu’il en lâcha son arme, et c’est alors qu’il sentit le froid glacial d’une lame sur sa gorge. Un être, d’apparence humaine, vêtu d’un long manteau, sortit de nulle part et s’avança vers lui. Le jeune barde ne pouvait voir son visage qui se masquait dans l’ombre de sa capuche.
- Alors voilà le nouvel élu ! Lança-t-il d’un ton sarcastique, le nouveau gardien de l’amulette !  
Jaewin se débattait, mais ses efforts étaient vains, face à la force démesurée de son adversaire.
- Qu’est ce que vous me voulez ? réussi-t-il à lâcher, malgré la pression de la lame sur son cou.
- Voyons voir…, il sortit le livre de Leoran de sous son manteau et commença à le feuilleter. J’ai donc trouvé le livre et …oh….tiens donc, il n’y a que des pages blanches. De la magie sans doute, comment vais-je pouvoir en lire le contenu ?…à moins que tu n’ais en ta possession l’objet qui me le permette ?
- Jamais, vous entendez !  
- Tu préfères peut être mourir ?
Jaewin tenta de répondre, mais la lame s’appuya encore plus fort, l’empêchant ainsi de parler.
- Assez plaisanté ! Beugla l’homme, tranche lui la gorge et prends lui son amulette, je n’ai pas de temps à perdre.
Alors que Jaewin se préparait à mourir, sans la moindre défense, un cri retentit dans son dos et la lame de son adversaire tomba à ses pieds, le libérant ainsi de toutes emprises.
- Ne reste pas là, cria Gwiren, vas t’en ! Elle tenait dans sa main sa dague maculée de sang, avec laquelle elle venait de  trancher la gorge de son agresseur. Son visage marqué par la haine, était plus terrifiant que jamais.
Sans réfléchir, Jaewin ramassa son épée et se précipita vers la porte d’entrée. Il s’arrêta et se retourna vers Gwiren, qui tenait en respect l’intrus avec son arme.
- Qu’est ce que tu attends ? Viens dépêche toi ! lui cria-t-il
- Non, sauve l’amulette, fuis, ne reste pas là, pars loin et ne reviens jamais ou ils te trouveront.
- Mais je ne peux pas partir sans toi !
- Dépêche toi, tu n’as pas le choix, je me débrouillerai toute seule !
Elle ne lâchait pas son adversaire du regard, la lame pointée dans sa direction. Le jeune barde ferma les yeux pour mieux se concentrer et commença à murmurer une incantation. Gwiren se tourna vers lui, le regard menaçant.
- Ne fais pas ça ! Hurla-t-elle, l’homme profita de ce moment d’absence et se jeta sur elle en poussant un cri effroyable, elle accusa le coup en amortissant sa chute, et s’aidant de ses pieds, le projeta par-dessus elle. Dans cette confusion, Jaewin ouvrit la porte, ramassa au passage sa veste en peau et courut dans la nuit noire et glaciale. Il s’enfuit vers la forêt peinant à chaque pas, tant la neige était vierge et profonde. Tout son corps était en sueur, malgré le froid saisissant qui lui brûlait les poumons à chaque inspiration. Lorsqu’il fût assez loin, il s’arrêta et escalada un mamelon de terre, sur cette hauteur il dominait assez bien la plaine. Il regarda en direction de la maison dans l’espoir d’en voir sortir Gwiren. Ce qu’il vit ne fut qu’une vieille bâtisse que les flammes commençaient à dévorer peu à peu. Gwiren n’était nulle part. Il ne devait plus la revoir.  
 
Chapitre III
 
 La pluie balayait les ruelles désertes d’Allaryan. L’eau suintait sur les pavés, sa noirceur était le reflet de la laideur et de la puanteur qui l’habitait depuis trop longtemps déjà. Les maisons n’étaient plus que de vieilles ruines délabrées, habitées par la pauvreté. Les remugles qui émergeaient de toutes parts ne faisaient qu’augmenter la désolation de cette cité.  
La ville d’Allaryan avait été l’une des plus belles. Sa richesse en ressources naturelles en avait fait l’une des plus importantes localités des terres du Lagdy. Véritable plaque tournante des échanges commerciaux, elle était devenue une mine d’or pour quiconque voulait y faire fortune. Malheureusement, victime de son succès, la qualité de ses occupants s’était dégradée au fil des ans. Voleurs, brigands, putains, arrivaient par centaines, s’installant autour de la ville, et même quelques fois à l’intérieure pour les plus fortins d’entre eux. L’insécurité, accentuée d’une forte délinquance, en avait fait en peu de temps l’une des cités les plus périlleuses dont les principales activités étaient le vol et la prostitution.
L’alliance que fit le roi Enruk, fils de l’ancien tyran Vrugor, avec les sorciers noirs, n’avait fait qu’aggraver la situation. Exclus de la Guilde des Sorciers, pour cause de déontologie divergente avec les idées fondatrices de celle-ci, ces derniers s’étaient réfugiés sous la protection du nouveau roi. En échange, ils mirent leurs magies noires à son service, lui permettant, ainsi, de faire régner la terreur sur Allaryan. Tout n’était que chantage et corruption, les plus chanceux pouvaient s’offrir la protection des sorciers, les autres vivaient dans la pauvreté ou périssaient dans d’atroces souffrances. De nombreux malfrats venus des terres voisines, proposaient leurs services à l’alliance en échange de quelques pièces d’or, assurant ainsi une parfaite coordination au sein même de la ville. Le résultat de tant d’années de tyrannie fut une ville ruinée, affaiblie, vidée de ses ressources, où survivre était le mot d’ordre.
 
- Alors c’est ça la ville de ton enfance ? Lança Elrik d’un air moqueur pour tenter d’égayer l’atmosphère.
- Et c’est pour ça que tu vas nous abandonner ?  Ils rirent tous. Mais les rires sonnaient faux car personne n’avait le cœur à plaisanter. Et surtout pas Jaewin, qui ne pouvait défaire son regard devant une telle vision de désolation. Le visage atterré, il n’avait pas dit un mot depuis leur arrivée. Dix ans s’étaient écoulés depuis la nuit du drame, et voilà à quoi avait été réduit le seul endroit qui le rattachait à ses souvenirs. Un ivrogne les regarda passer, en lâchant quelques jurons. Tout en vacillant, il les menaça du doigt en balbutiant quelques insultes incompréhensibles, et finit par leur jeter une bouteille vide, qui se brisa à l’arrière de la roulotte. Le bruit arracha Jaewin de ses pensées. Il referma le rideau et regarda ses compagnons d’un air sombre. Tous les regards étaient fixés sur lui. Seuls les pas des chevaux et le bruit incessant des roues vibrant sur les pavés,  perturbaient le lourd silence qui les accompagnait.  
De tous, c’était avec Elrik que Jaewin avait le plus d’affinités, peut être parce que c’était lui qui l’avait sauvé en le ramassant sur le bord de la route à moitié mort de froid. Il était doté d’un physique massif  déparé d’une énorme barbe lui couvrant la plus grande partie du visage, le genre de personne que l’on verrait plus à l’aise avec une épée à deux mains qu’avec une vièle. Et pourtant,  malgré ses allures d’ours, il était toujours enjoué et était un excellent musicien. Maen et Adrieg s’étaient greffés au duo, l’année qui suivit leur rencontre. Les deux frères étaient inséparables et leur ressemblance était bouleversante. Draelia, quant à elle ne les rejoignit que beaucoup plus tard, elle était la seule fille de la bande. Sa voix avait captivé Jaewin lorsqu’il l’entendit pour la première fois dans l’une de ces fêtes où ils avaient l’habitude de jouer. Tous ensemble ils formèrent ainsi une des troupes de saltimbanques les plus talentueuses qu’il était offert de voir dans tout le pays. Pendant toutes ces années ils confirmèrent leur talent, jouant de ville en ville, ce qui permit à Jaewin d’exercer ses facultés de charmeur de foule, au grand bonheur de ses compagnons. Tous étaient conscients que les talents du jeune barde étaient exceptionnels, c’est pourquoi, lorsque Jaewin leur annonça qu’il désirait se retirer de la troupe afin de s’installer à Allaryan, se fut un drame, et pas seulement parce qu’ils allaient devoir se passer des ses prouesses, mais parce qu’ils allaient perdre un très grand ami.
- Es-tu sûr de vouloir rester ici ? Demanda Adrieg. Tu sais, pour nous, cela ne va pas être facile sans toi.  
- Je sais ! Rétorqua Jaewin en baissant les yeux, mais il le faut, il faut que je découvre ce qu’il s’est passé. Trop d’années se sont écoulées, pendant lesquelles j’ai essayé de trouver une raison à leur mort. Maintenant je suis revenu et je suis bien décidé à clarifier tout cela… même si je dois y laisser la vie.
Draelia ne disait rien, elle avait toujours eu un faible pour Jaewin, mais qui n’en aurait pas eu un ?
- Mais es-tu certain de pouvoir affronter, tout seul, ce que tu vas découvrir ? demanda Maen.
- Je ne sais pas, mais la seule façon de le savoir c’est d’essayer. Je ne peux plus vivre dans le doute et continuer à fuir comme ça...
- En tous cas, ces dix dernières années passées avec toi, auront été les meilleures de toute ma misérable vie de musicien ! trancha Elrik en riant. Il lui adressa une tape dans le dos qui projeta le barde vers l’avant, celui-ci manqua de se cogner la tête contre un arceau de la roulotte. Cette fois ci, ils rirent de bon cœur et dans cet engouement général chacun prit son instrument et se mit à jouer en essayant d’oublier que la fin d’une très longue amitié était en chemin.
 
 Le vent avait chassé la pluie. La pancarte, rongée par la rouille, de l’auberge du Dragon d’or, venait frapper sans relâche la façade, dans un grincement irritant. Des rires mêlés aux conversations s’échappaient de la taverne brisant le silence qui hantait les ruelles. La roulotte s’arrêta et Jaewin en sortit le premier, suivi de Elrik et des jumeaux. Draelia resta à l’intérieur, au grand regret de tous.
- T’en fait pas, le rassura Elrik, elle s’en remettra, ce n’est qu’une question de temps.
- Je sais, mais j’aurais préféré que cela se passe autrement.
 -Moi aussi. Bon allez, on va pas s’éterniser ici, lâcha Elrik le cœur gros. Il prit Jaewin dans ses bras et le serra fort contre lui.  
- Prends bien soin de toi, lui murmura-t-il à l’oreille.
- Ne t’en fais pas, lui chuchota à son tour Jaewin la gorge nouée par le chagrin. Puis il rajouta en le serrant une dernière fois contre lui : - On se reverra.  
- J’en suis sûr, lui affirma Elrik
- Alors moi les adieux, j’ai horreur de ça… lança Adrieg s’essuyant une larme.
- Moi aussi, reprit son frère. Ils s’affalèrent tous les deux sur Jaewin en pleurant comme deux gamins, à qui on aurait refusé un jouet.
- Doucement les gars, vous allez finir par me faire tomber ! S’écria le barde dans un demi rire. Ils relevèrent leurs têtes, le libérant de leur emprise.
- Tu vas sacrement nous manquer, balbutia Maen en pleurnichant, fais bien attention à toi !  
- Allez, ne vous en faite pas pour moi, tout ira bien…j’en suis sûr.
Tous remontèrent dans la roulotte, le cœur renversé. Jaewin gardait l’espoir de voir Draelia en sortir, mais il n’en fut rien. Elrik lui lança un dernier regard.
- Embrasse la pour moi ! Lui dit il, alors que la roulotte avait démarré. Elrik hocha la tête.
- Et prenez soin de vous. Rajouta-t-il à voix basse.
 
 Lorsque Jaewin poussa la porte de la taverne, un relent d’alcool et de fumée accompagné d’une forte puanteur, lui provoqua un haut le cœur, qui faillit le faire vomir. La taverne était pleine à craquer, tous le monde se bousculait, riait, criait, buvait à en perdre la raison. Des mains parcouraient les corps des putains, sans aucune pudeur. Des ivrognes jonchaient le sol un peu partout, inanimés, piétinés. La plupart d’entre eux étaient vêtus de haillons reflétant la pauvreté et la dégénérescence qui émanait de la ville. Lorsque Jaewin pénétra à l’intérieur, personne ne sembla lui prêter attention, tous semblaient bien trop occupés à exercer une quelconque activité sordide. Il en profita pour se faufiler entre cette foule infâme, en essayant de ne pas trop attirer les regards sur lui. Il repéra une table libre, dans un coin, et s’y dirigea, peinant à chaque pas, tant il était dur de se frayer un chemin au milieu de cette marée humaine. Il s’assit, posa sa cithare à ses cotés et se débarrassa de sa veste en peau. Les gens ne semblaient pas lui prêter attention, ce qui l’étonna un peu, car dans une ville aussi mal veillée que celle-ci, un étranger ne devait certainement pas être le bienvenu, mais après tout il n’allait pas s’en plaindre. Il se mit alors à observer les gens et se remémora les moments qu’il avait passé dans cette même taverne, en compagnie de Leoran et Gwiren lorsqu’ils étaient enfants. Tout était alors bien différent de maintenant, la clientèle était faite de personnes respectables et civilisées, l’odeur de la bonne cuisine en émanait, on pouvait y entendre des ménestrels jouer á toutes heures et la propreté était de rigueur. Ses souvenirs, lui causèrent un petit pincement au cœur. Qu’aurait pensé Leoran de tout ça ?
- Qu’est-ce que je vous sert ? La voix abjecte de la tavernière, l’arracha de ses pensées. Elle était petite et ronde, ses vêtements étaient sales et sentaient la friture. Son visage était rond pourvu de grands yeux ronds glacials, d’un nez porcin, et de deux grosses joues rougies par la chaleur des fourneaux.  Tout laissait supposer qu’elle n’était pas dans un bon jour.
-  Heu…je vais prendre un  plat du jour avec…..
- poulet ou porc ? Déglutit elle sans lui laisser terminer sa phrase.
- poulet
- vin ou eau ?
- de l’eau ça sera parfait
- Un plat du jour poulet avec eau, se répéta-t-elle en tournant les talons et elle disparut dans foule.
Jaewin sourit devant autant d’indigence et continua son observation.
Le brouhaha infernal s’arrêta d’un seul coup, tous se figèrent. Un silence angoissant envahit les lieux. Jaewin releva la tête pour entrevoir ce qui avait bien pu provoquer l’arrêt soudain de cette foule en délire. C’est alors qu’il aperçu quatre silhouettes vêtues de longues capes noires, se diriger vers le fond de la salle. Il n’osait pas se relever de peur de se faire remarquer mais remuait la tête dans tous les sens pour essayer d’y entrevoir quelque chose. Les uns après les autres, les gens s’écartèrent de leur chemin leur frayant ainsi un passage qui menait à une table sur laquelle deux couples de paysans étaient entrain de prendre leur repas. A la vue des quatre hommes, ils se levèrent avec hâte et disparurent dans la foule leur laissant la place vacante.    Lorsqu’ils furent attablés les conversations reprirent un peu partout, cela commença par quelques murmures ici et la pour finir dans une cohue générale. Chacun reprit son activité mais cette fois avec une certaine modération, comme s’ils se sentaient observés, épiés. Un malaise général planait sur la taverne. D’ailleurs celle-ci ne tarda pas à se vider, ce qui permit ainsi à Jaewin d’observer un peu mieux les nouveaux arrivants.
Enfin servit, il se mit à déguster son poulet rôti qui, malgré les apparences négligées de la maison, était un régal pour les papilles, à la grande surprise de Jaewin qui s’attendait plus à une nourriture infâme qu’autre chose. La tête penchée sur son assiette, il fixait les quatre hommes pour ne rien perdre de leurs agissements. Lorsque l’un d’eux releva la main pour appeler la serveuse, il sentit comme une bouffée de chaleur monter en lui, son cœur s’accéléra : la bague que portait l’individu était sertie d’un scorpion noir sur fond rouge, le symbole que portait l’anneau de son agresseur le soir du drame.  
 
La tavernière accourut au plus vite, son insolence avait disparu comme par enchantement. Malgré son apparence porcine, elle essayait de garder tant bien que mal une allure respectable vis-à-vis de ses nouveaux clients. Elle nota la commande sur son calepin et s’en retourna prestement comme s’il en dépendait de la vie de quelqu’un.  
Les souvenirs de Jaewin se faisaient de plus en plus précis, il prit sa tête entre ses mains et ferma les yeux pour mieux se concentrer. Une série d’images vint alors lui remémorer avec précision les événements de cette fameuse nuit. Lorsqu’il revint à la réalité une colère immense monta en lui. Il ne savait pas qui ils étaient, ni pourquoi ils se trouvaient là, mais il était certain d’une chose : ces quatre individus appartenaient à la même guilde que les meurtriers de Gwiren et Leoran.
Instinctivement, il serra l’amulette dans sa main, comme pour se rassurer de sa présence, celle-ci se mit à briller comme elle avait l’habitude de faire à chaque fois qu’il la prenait dans ses mains. Les quatre hommes s’arrêtèrent brusquement de parler, et commencèrent à scruter la salle, comme s’ils avaient senti la présence de quelqu’un ou plutôt de quelque chose de menaçant. Jaewin lâcha lentement l’amulette et plongea la tête dans son assiette. Ils continuèrent à examiner brièvement la salle, et se remirent à discuter normalement lançant de temps en temps quelques coups d’œil furtifs vers les tables des alentours.
En un temps record, la grosse femme, revint à leur table avec quatre chopes de bière bien remplies. Une fois servit, ils lui firent signe de disposer et elle s’en alla, une fois de plus, d’un pas empressé. La taverne s’était dépeuplée, seuls quelques buveurs solitaires vidaient leur dernier verre avant de retrouver le chemin de leur foyer.
 
La porte s’ouvrit avec un tel fracas, que Jaewin sursauta sur sa chaise et agrippa sa dague, prêt à se défendre. Un homme, les cheveux en désordre, les yeux injectés de sang, entra avec une épée à la main. Il pointait son arme en direction des quatre hommes. Jaewin était pétrifié, il avait du mal à croire ce qu’il voyait. L’homme avait du mal à respirer tant sa colère était démesurée, il exhalait une démence à faire pâlir le plus preux des barbares. Le jeune barde regarda autour de lui, cherchant le regard des quelques personnes qui se trouvaient encore là, mais personne ne sembla inquiété par cette intrusion.
- Vous, sales bâtards de sorciers ! Faiseurs de mal, vous m’avez ruiné, vous avez massacré ma famille ! Vous allez payer de votre sang ! Hurla-t-il en se ruant vers eux.
Au même moment l’un des quatre sorciers, se leva, tendit son bras et pointa la paume de sa main en direction du forcené. Celui-ci s’arrêta net, comme paralysé, il lâcha son épée, et posa ses mains sur son ventre. Il se plia sans pouvoir prononcer un mot, la douleur se lisait sur son visage. Il leva la tête en direction du sorcier.
- Vous…….paierez….. Bredouillât-il dans un râle.
- La ferme, imbécile, c’est toi qui vas payer pour ton insolence ! Coupa le sorcier.
Il ferma les yeux dans une concentration ultime, et tendit les deux bras, mains ouvertes en direction du pauvre homme, qui poussa un dernier hurlement avant de s’écrouler sur le sol sous le regard ahuri de Jaewin. Aussitôt deux hommes surgirent de l’arrière salle et ramassèrent le corps inanimé du pauvre homme, et disparurent au dehors. Le sorcier, toujours debout pour s’assurer que le cadavre allait bien disparaître, jeta un rapide coup d’oeil en direction de Jaewin, qui feignît de finir son assiette, comme si rien ne s’était passé.  
- Dessert ?  
Encore tout étourdi par ce qu’il venait de se passer, Jaewin leva les yeux vers la serveuse, qui apparemment avait retrouvé sa mauvaise humeur, et resta muet.
- Dessert ? Repeta-t-elle, en insistant sur chaque syllabe. Son visage était à présent si prés de celui du jeune barde, qu’il pouvait sentir son haleine éthylique.
- Heu….non merci, ça ira...
- Très bien, cela vous fera trois deniers.
Jaewin sortit prudemment sa bourse, en évitant d’attirer l’attention des quelques derniers clients qui restaient, bien que ceux-ci n’étaient plus en état de voir quoi que ce soit, et s’acquitta de son dû.  
Les quatre sorciers étaient toujours en pleine discution, et ne paraissaient pas attacher la moindre importance aux dernières personnes restantes. Ce dont profita Jaewin pour quitter les lieux en toute discrétion. Il prit sa veste et se dirigea vers la sortie, tête baissée.
- Hep, jeune homme, aboya la grosse femme. Il sentit son cœur s’accélérer et se retourna vers son interlocutrice.
- vous oubliez votre truc à corde, là-bas.
- ah oui, c’est exact, je vous en remercie. Répondit-il d’un air embarrassé.
Il se dirigea vers sa table en évitant les regards des quatre hommes qui s’étaient interrompus pour voir se qu’il se passait. Une fois sa cithare ramassée, il se précipita vers la porte. Une fois dehors il prit alors conscience que la discrétion avec laquelle il avait prévu de sortir avait complètement échoué, ce qui le mit encore plus mal à l’aise.
 Le vent continuait de souffler. A cette heure de la nuit le froid était plutôt habituel, mais le jeune homme se laissa surprendre par sa rudesse. Il mit ses mains dans ses poches, enfouit sa tête dans son col et commença à dévaler la rue à la recherche d’une auberge digne de ce nom. Après une bonne demie heure marche sans le moindre résultat, il se retrouva dans une impasse dont l’obscurité, quasi-totale, lui donna la chair de poule. On aurait dit que celle-ci avait été frappée par une malédiction. Des rats aussi gros que des chats couraient d’un trottoir à l’autre en quête de nourriture. Jaewin avançait prudemment une main sur son épée balayant du regard chaque recoin.  
Un chien sortit de derrière un baril en aboyant aux trousses d’un chat faisant sursauter Jaewin. Il s’immobilisa pour reprendre ses esprits, Son cœur battait si fort, qu’il n’entendit pas le bruit des pas s’approchant de lui. Lorsqu’il sentit une présence dans son dos il était déjà trop tard, une lame glaciale était appuyée sur sa gorge, ce qui ne manqua pas de lui rappeler quelques mauvais souvenirs. Il posa sa main sur son épée.
- Si j’étais toi, je n’y penserai même pas. Murmura une voix dans son oreille
- D’accord, d’accord, balbutia Jaewin en levant les bras.
- Donne moi la jolie bourse que tu caches sous ton manteau,
- Quelle bourse ? Je n’ai rien… je vous le jure…
- Allons, allons, ais un peu de bon sens, tu ne voudrais pas mourir si jeune n’est-ce pas ?
- Mais je n’ai rien, je vous assure…
- Ca suffit ! Cria son agresseur en enfonçant un peu plus la lame, je t’ai vu payer dans la taverne, alors donne la moi et je te laisserai vivre !
- Lâche ton arme, ordonna une voix familière à Jaewin. Aussitôt la lame se détacha de son cou et tomba à ses pieds. Le voleur leva les bras. Le jeune barde retourna pour faire face à la scène.
- Elrik ! Mais qu’est ce que tu fais là ?
- Tu ne croyais tout de même pas que l’on allait t’abandonner dans ce trou à rats !
Les jumeaux ainsi que Draelia sortirent de l’ombre et vinrent se joindre à lui. Le vent avait chassé les nuages, ce qui permettait à la lune de refluer l’obscurité qui régnait dans l’impasse.
- Alors ça c’est une bonne surprise ! Une seconde de plus et j’aurais servi de nourriture à ces mêmes rats !
Les jumeaux empoignèrent le larron et lui lièrent les mains dans le dos, celui-ci gardait la tête baissée enfouie sous sa capuche sans dire un mot. Elrik rangea son épée et ramassa la dague qui avait faillit ôter la vie à Jaewin.
- Tiens, ta récompense ! Lança t-il en tendant la dague à Jaewin
Le jeune barde la saisit et fût éblouit par l’éclat des pierres précieuses qui en composaient son manche. La dague. Il leva lentement les yeux vers le jeune voleur.
- Gwiren ?
Elle releva la tête pendant qu’Adrieg lui retirait sa capuche.
- Jaewin ?
 
Chapitre IV
 
 Meryn regardait la pluie tomber à travers l’immense fenêtre de la grande salle. Elle ne faisait pas partit des plus hautes du château, mais dominait toute la ville d’ Allaryan. La vue y était imprenable.
- Encore un rude hiver, pensa-t-il tout haut
- Comme chaque année mon cher, précisa Enruk, encore que pour vous sorciers, il est plus facile à supporter !
Il tourna la tête et foudroya le roi du regard.
- Que viens faire le fait que je sois sorcier là-dedans ?
- Oh ! Vous et votre magie, vous devez bien avoir un petit enchantement secret pour vous tenir bien au chaud lors des grandes gelées.
Meryn se retourna d’un bloc.
- Baliverne ! Encore une de ses stupides légendes de barde ! Des histoires à dormir debout !
- Allons, allons, ne te fâche pas, je ne faisait que te taquiner, d’ailleurs en parlant de sorcier, il paraîtrait qu’il y eu du grabuge à l’auberge du Dragon d’or cette nuit, à moins que cela ne soit aussi qu’un conte de barde ?
Le sorcier continua de regarder la pluie tomber sans rien dire.
- Qu’est ce qui les a rendu si nerveux ? Ce n’est pas dans leurs habitudes de tuer en public ? Me cacherai tu quelque chose mon bon chevalier ?
- Bien sûr que non ! Rétorqua Meryn sans lâcher du regard la fenêtre.
- Alors pourquoi un tel acte ?
- Mais je n’en sais rien moi ! De toute façon qu’est ce que cela peut faire ? Cela ne fait qu’un idiot de paysan de moins en ville !  
- C’est l’individu qui compte, non la population…
- Dans ce cas là c’est l’individu qui a menacé mes hommes, coupa-t-il, et il a payé pour la stupidité de son acte !
- Oui mais c’est la population qui juge quels sont les bons et les mauvais actes, et pour eux, il n’en reste pas moins d’un meurtre de l’un des leurs, et qui plus est, dans un lieu public.
- Ils oublieront vite… Ou nous les aideront à oublier.
- La violence ne résout pas tous les problèmes, Meryn
- Sauf votre respect, majesté, c’est grâce à cette violence que vous êtes arrivé à garder vos terres.
- C’est vrai, je te l’accorde, concéda le roi un peu confus. Enfin, de toute façon c’est chose faite, j’espère seulement qu’il n’y aura pas de représailles. Tu n’es pas sans savoir que le mariage de ma fille approche, et je ne voudrais pas que cela compromette les préparatifs.
- Il n’y a aucun risque pour cela, vous pouvez compter sur moi !
- Oh ! Je n’en doute pas un instant, rajouta t’il en souriant.
Les bruits de sabots sur le pavé attirèrent l’attention de Meryn. Un messager de la guilde venait de pénétrer dans la cour.
- Sire un messager vient d’arriver, je dois me retirer
- Fais, de toute façon j’allais demander que l’on me prépare un bon bain.
Meryn sortit de la grande salle et descendit les escaliers qui menaient à la porte principale. Il avait été sacré chevalier du roi, malgré son statut de Sorcier, sous les recommandations de Faenor, son père. Ce dernier fût pendant longtemps le conseiller du roi Enruk pendant l’alliance. Il était à la tête de la guilde des sorciers noir et fondateur de l’ordre des Scorpions.  
Apres la victoire fracassante du roi Enruk, celui-ci lui fît construire un château en mémoire de leur éternelle alliance. Ce qui permit aux sorciers d’agrandir leur cercle et de contrôler chaque parcelle d’Allaryan.
La porte principale s’ouvrit dans un bruit sourd. Le messager entra et se précipita vers Meryn.
- Messire, votre père demande à vous voir.
- A cette heure ?
- Il dit que c’est urgent, et que vous le rejoignez, au plus vite dans la grande salle.
- Très bien, que l’on prépare mon destrier.
- Tout de suite, maître, convint le messager en s’éloignant vers la sortie.
 
 La pluie s’était transformée en neige. Les premiers flocons de l’hiver venaient frapper le visage de Meryn comme de minuscules projectiles, l’obligeant à diminuer la vitesse de son cheval. La route n’était pas très longue jusqu’au château de Faenor, mais le froid inattendu l’avait rendu particulièrement pénible. Lorsqu’il arrivât aux portes du château, le pont-levis s’abaissât laissant apparaître les immenses jardins qui ornaient la cours principale. Les pas de son cheval résonnèrent sur les pavés. Il laissa sa monture aux soins d’un jeune écuyer. Et se dirigea vers la grande salle.
 Lorsqu’il pénétra dans la pièce, le roi Faenor était assit sur une des chaises qui ornaient l’énorme table où avaient l’habitude de se reunir en temps de guerre tout les sorciers du château. Une voix l’annonça :  
- Le prince Meryn !
- Père, j’ai fais aussi vite que j’ai pu ! Qu’il y a-t-il qui ne puissent attendre demain ?
- Elle est revenu. Dit-il sans relever les yeux.
- Qui ça ? De qui parlez vous ?
- L’amulette. Elle est ici. Je l’ai sentit. Il est revenu avec elle.
- Alors la prophétie se realise, ajouta Meryn à voix basse.
 
 


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n°4277364
Tigerlily
Posté le 26-11-2004 à 14:17:24  profilanswer
 

Tu l'avais déjà mis une fois, non?
 
Juste une remarque: pourquoi un titre en anglais?
Je veux bien que ça sonne mieux que "une histoire de barde", mais quand même... tu comptes traduire ton livre en anglais?

n°4277393
Turk182
Strike Again !!!
Posté le 26-11-2004 à 14:21:32  profilanswer
 

tigerlily a écrit :

Tu l'avais déjà mis une fois, non?
 
Juste une remarque: pourquoi un titre en anglais?
Je veux bien que ça sonne mieux que "une histoire de barde", mais quand même... tu comptes traduire ton livre en anglais?


 
c'est un clin d'oeil a un super jeux du Commodore 64 qui s'apppelait justement A bard's tale...
 
voila...
 
edit : je ne pense ni le traduire ni le publier...je suis realiste  :D
 
edit 2 : http://www.retrogames.co.uk/stock/assets/images/C64_-_Bards_tale.jpg


Message édité par Turk182 le 26-11-2004 à 14:25:49

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mood
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Posté le 26-11-2004 à 14:21:32  profilanswer
 

n°4277489
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 26-11-2004 à 14:40:19  profilanswer
 

Hey, c'était ton anniversaire le 13, Turk? Bon anniversaire!

n°4277504
Turk182
Strike Again !!!
Posté le 26-11-2004 à 14:42:13  profilanswer
 

Sheratan a écrit :

Hey, c'était ton anniversaire le 13, Turk? Bon anniversaire!


 
 :jap:  :jap:  :jap:  
 
je tairais l'age :D
 
edit : comment tu sais ?¿


Message édité par Turk182 le 26-11-2004 à 14:43:57

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n°4277634
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 26-11-2004 à 14:57:09  profilanswer
 

Je suis devin!!!! Et je tairais l'âge aussi!  :D
Au passage mon meilleur ami a exactement une semaine de moins que toi!!!


Message édité par sheratan le 26-11-2004 à 14:59:12
n°4277846
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 26-11-2004 à 15:29:57  profilanswer
 

_"- Vas y,  lui souffla Gwiren, c’est le moment ou jamais" : il manque un point à la fin de la phrase.
 
_"et en approcha lentement sa flageole." :  :??:  c'est quoi?
 
_"malgré la croyance qu’elle avait dans le jeune barde, elle n’en croyait pas ses yeux" : répétition un peu lourde. Tu pourrais remplacer "croyance" par "foi" ou "elle n'en croyait pas ses yeux" par "elle en demeurait bouche bée" ou "stupéfaite".
 
_"Je peux te sentir, je peux t’entendre, je peux deviner tes pensées." : mets cette phrase entre guillemets.
 
_"d’une sensation de bien être" : "bien-être" et supprime la virgule parès bien-être qui casse le rythme de la phrase. L'ensemble de la phrase est assez trouble.
 
"- Je vois, n’ai crainte jeune homme" : "n'aie"
 
_"ne l’utilise pas à tort" : "et à travers" c'est une expression toute faite qui ne peut être séparée.
 

Citation :

Leoran était assis sur une chaise de l’autre côte de la pièce, il tenait dans ses doigts, son amulette, l’objet sacré des Mages, qu’il possédait depuis la mort prématurée de son père lors de l’incursion des troupes du roi Vrugor.


 
_La ponctuation est en partie fausse dans cette phrase. Préfère :
 
"Leoran était assis sur une chaise de l’autre côte de la pièce. Il tenait dans ses doigts son amulette, l’objet sacré des Mages, qu’il possédait depuis la mort prématurée de son père lors de l’incursion des troupes du roi Vrugor."
 
_ "Gwiren était assise par terre, la tête appuyée sur sa jambe, elle dormait." : remplace par "...sur sa jambe. Elle dormait."
 
_"- Je sais, grand père, mais je suis si contente de le revoir, j’ai eu si peur," : remplace la virgule près "peur" par un point d'exclamation.
 
_"Jaewin sentit bien, que Leoran lui reprochait la stupidité de son acte." : supprime la virgule.
 
_"- Ecoute, commença-t-il en baissant les yeux, je suis vraiment désolé, je voulais juste l’obliger à faire demi tour, je ne pensais pas que je pouvais…, il marqua une pause pour être sûr de bien choisir ses mots, …enfin, je savais que je pouvais contrôler l’esprit d’un animal, grâce à la musique et à ton enseignement,  mais j’ignorais que je pouvais….communiquer avec eux ». Il prit sa tête entre ses mains," : Argh! Cette phrase est bourrée de fautes de ponctuation. La plupart des virgules que tu emploies doivent être remplacées par des points ou des points d'exclamation.
 
_"Leoran vint s’asseoir à côté de lui, le bruit de la couche brisa le silence qui régnait dans la pièce." : remplace la virgule par un point.
 
_"Seuls les piaillements des oisillons, réclamant leur nourriture, et le ruissellement de la rivière qui suivait son court, se faisaient entendre au dehors en cette belle mi-journée printanière." : supprime toutes les virgules.
 
_"La porte claqua si fort, que Jaewin crût que la maison allait s’effondrer sur eux." : supprime la virgule.
 
_"Un sacré caractère ! , il marqua une pause - Dis moi Jaewin quel âge as-tu maintenant ?" : supprime la virgule.
 
"- Déjà ! Que le temps passe vite, je me souviens encore lorsque je vous ai recueillis, Gwiren et toi, vous n’étiez que deux jeunes enfants de trois et cinq ans." : remplace la virgule rouge par un point d'exclamation et la virgule bleue par un point.
 

Citation :

- Vrugor, avait mené une attaque cinq ans auparavant, tuant des milliers de personnes défendant les terres des Hautes Plaines, parmi les guerriers et magiciens qui luttèrent contre les troupes de Vrugor, y figurait mon père, hélas celui-ci était trop vieux et trop las pour pouvoir profiter de ses nombreux pouvoirs, qui en avaient fait, l’un des plus grand magicien de la comté. Il payât cher le prix de son courage et mourût dans mes bras, me laissant en héritage cette amulette, l’amulette sacrée des Mages. Grâce à notre obstination, nous pûmes congédier les forces du mal et ainsi garder les terres des Hautes Plaines libres.


 
Revois cette description qui manque de clarté et revois toute la ponctuation qui est globalement fausse!
 
_"Leoran  se leva, et marcha vers son pupitre." : supprime la virgule.
 
_"...et un morceau de tissu, soigneusement enroulé, qui contenait un mélange d’herbe, dont lui seul en avait le secret." : supprime toutes les virgules. Le tissu est "roulé" et non "enroulé". C'est un mélange "d'herbes".
 
 
_"Il en bourra soigneusement le fourneau, puis ferma les yeux." : supprime la virgule.
 

Citation :

Il posa délicatement ses doigts sur l’herbe qui se mit à émettre un filet de fumée, timide, au début, mais qui s’activait, au fur et à mesure qu’il aspirait sur le bec.


 
_l'herbe "n'émet" pas de fumée mais "un filet de fumée monta de l'herbe"
 

Citation :

Jaewin était habitué à ce type de magie, surtout après tant d’année à ses côtés, mais cela le captivait à chaque fois. Après deux longues bouffées Leoran revint s’asseoir sur la couche. L’odeur du tabac, doux et âcre à la fois, avait déjà envahit la pièce, se confondant avec le parfum printanier, qui ne cessait d’entrer par la fenêtre grande ouverte.


 
non corrigé, c'est un marqueur pour reprendre plus tard!
 
Commentaire : le style est fluide et le langage soutenu. Je ne juge pas l'histoire car je n'ai pas eu le temps de lire.
Attention : tu ne sais pas utiliser les virgules! Elles sont fausses dans 90% des cas!
 
Je continuerai plus tard! promis!


Message édité par sheratan le 26-11-2004 à 15:31:22
n°4277987
tigrou_bis
Boing... Boing...
Posté le 26-11-2004 à 15:54:26  profilanswer
 

Turk, je vais imprimer ton histoire pour la lire dans le train ce soir... Je me joindrai à Sheratan pour commenter ton début, si tu es d'accord :)

n°4278122
Turk182
Strike Again !!!
Posté le 26-11-2004 à 16:18:17  profilanswer
 

Ok c'est super sympa pour les corrections, a noter tout de même que je n'ai toujours pas fait de relecture....mais bon faudrait peu être que je m'y mette....sinon l'histoire, le style etc... ¿?


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n°4278420
yulara
Byte Hunter
Posté le 26-11-2004 à 16:54:29  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :

Je ne sais pas mais je viens faire une recherche sur google


wouah alors ça c'est du spam ou je m'y connais pas :ouch:
elle en a mis partout :pfff:


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n°4278560
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 26-11-2004 à 17:15:31  profilanswer
 

Au niveau du style, de ce que j'en ai lu, c'est fluide et je dirai que c'est même bon. Par contre, le début semble assez classique!
 
Je reprendrai la correction demain (JDR oblige!!!)

n°4278659
Turk182
Strike Again !!!
Posté le 26-11-2004 à 17:30:21  profilanswer
 

Sheratan a écrit :

Au niveau du style, de ce que j'en ai lu, c'est fluide et je dirai que c'est même bon. Par contre, le début semble assez classique!
 
Je reprendrai la correction demain (JDR oblige!!!)


 
je sais en fait j'ai ete plus inspiré au fur et a mesure...un jour je reecrirais le premier chapitre....
 
mais ca serait bien que quelqu'un me donne son avis sur l'ensemble des 4 chapitre... :jap:


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n°4278708
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 26-11-2004 à 17:36:28  profilanswer
 

Y'a quatre chapitres là?

n°4278723
Turk182
Strike Again !!!
Posté le 26-11-2004 à 17:39:02  profilanswer
 

yep sauf que le 4 est pas terminé...car j'ai un peu laché ce projet....et c'est pas vraiment des chapitre encore.....faut que je retravaille tout ca...ils sont courts car j'aime pas les livre ou les chapitre dure 120 pages...:)


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n°4278800
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 26-11-2004 à 17:47:30  profilanswer
 

Tout à fait d'accord! Bon sans rire! J'ai visité ton site, c'est pour ça que je connais ta DOB!

n°4285737
homer007
Posté le 27-11-2004 à 21:19:09  profilanswer
 

bonjour tout le monde.
 
Je viens de tomber sur votre forum et sérieux ça m'intéresse.  J'essaie depuis des années d'écrire quelque chose mais rien à faire, pas moyen de combler les pages!
 
Auriez-vous quelques conseils à me donner svp?  Vous écrivez quoi exactement?
 
A la revoyure,
 
Homer

n°4287216
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 28-11-2004 à 00:19:24  profilanswer
 

Salut Homer007,
 
Déjà, il faut définir dnas quelle catégorie tu désires écrire. Ensuite, nous pourrons te conseiller plus efficacement.

n°4288219
Leetha
Posté le 28-11-2004 à 10:56:19  profilanswer
 

Bonjour à tous !!
Ouaaaah chuis toute émue !! C'est la première fois que je réponds dans un forum (sisi jvous jure, je viens d'ailleurs tout juste de m'inscrire) Mais cela fait plusieurs semaines maintenant que je suis ce topic en particulier et je le trouve vraiment passionnant  :love: .
Et tadam me voilà !(avec certes un bonne guerre de retard mais bon ... l'essentiel c'est de participer n'est-ce pas  :) )
Je commence donc par présenter mes hommages les plus respectueux au grand calife de ce topic le sieur Grenouille Bleue. J'adore son style d'écriture (fluide, agréable...) et si le scénario de Rekk le Boucher m'a un peu moins inspiré (mais écrire un chapitre par jour suite à un pari , respect total !), je pense qu'avec quelques retouches adéquates, nous aurons à quelque chose à lire de vraiment extra. Je ne doute d'ailleurs pas qu'avec de la persévérance il finira par se faire éditer. :D  
Je me permets également de revenir sur "le cas Rose BERRYL". Il est vrai que poster sa pub un peu partout sur le forum n'est pas idéal. Il est également vrai que j'ai eu un peu de mal à accrocher aux quelques extraits qu'elle a posté. Ca ne m'a cependant pas empêché d'acheter le premier volume de son roman (très jolie couverture soit dit en passant). Après tout, c'est parfois difficile de juger une oeuvre sur quelques pages donc je préfère réserver mon jugement après lecture. Et puis si ca ne me plaît pas j'aurai au moins fait ma BA de fin d'année pour une chtite belge (oui oui je suis belge aussi !)
Et pour terminer ma tartine (qui je l'espère n'aura pas été trop indigeste :) ) je voudrais féliciter Sheratan pour ses corrections vraiment très complètes (je suis très impressionnée par les gens qui ont une bonne grammaire et une orthographe irréprochable)(il faut dire qu'il m'en faut peut aussi  :D ).
Voilà, sur ce, Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, je vous prie d'agréez mes salutations très distinguées. :sol:  
 

n°4288381
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 28-11-2004 à 11:43:02  profilanswer
 

Merci,
Bienvenue sur le forum!

n°4288389
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 28-11-2004 à 11:44:18  profilanswer
 

Euh pour ce qui est de la couverture, ça fait un peu photo retouchée mais bon... Je ne vais pas pinailler tout le temps non plus!


Message édité par sheratan le 20-12-2004 à 11:06:51
n°4288392
karnh
Mes potes dans la signature !
Posté le 28-11-2004 à 11:45:49  profilanswer
 

Salut Leetha, et tu nous diras ce que tu penses du livre de Rose, car on ne peut pas encore l'acheter dans mon coin de France reculé.


---------------
http://lesjackisdu74.skyblog.com
n°4288591
Leetha
Posté le 28-11-2004 à 12:26:24  profilanswer
 

Merci pour ce chaleureux acceuil !
J'essayerai bien sur de donner mon avis dès que j'aurais lu le bouquin mais j'ai d'abord un David GEMMEL à finir (Waylander pour ne pas le citer).
Quant à la couverture, il s'agit bien d'une photo retouchée. C'est apparemment la spécialité de l'auteur Cécile LENSEN (il suffit de voir son site)(youpee encore une belge) mais je trouve que ca rend assez bien(en tout cas mieux que certaines des couvertures de chez Bragelonne). Enfin, il s'agit d'un avis purement personnel.
Et une jolie couverture ne fait pas un bon bouquin ...

n°4288619
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 28-11-2004 à 12:31:36  profilanswer
 

C'est tout à fait vrai!
Euh, j'avoue que je suis aussi allergioque aux couvertures de Bragelonne, je les trouve bâclées la plupart du temps!

n°4288832
homer007
Posté le 28-11-2004 à 13:17:18  profilanswer
 

Salut Homer007,
 
Déjà, il faut définir dnas quelle catégorie tu désires écrire. Ensuite, nous pourrons te conseiller plus efficacement.
 
Et bien je ne sais pas trop.  J'aime assez bien la science-fiction.  Je trouve amusant de créer son monde avec des éléments qui nous seraient parfois bien utiles à l'heure actuelle  :)  
 
Mais je n'ai rien contre les autres domaines d'écritures.  Sheratan tu écris-toi? et toi Leetha tu écris aussi?
 
Perso je viens de Liège et j'ai reçu de ma chère petite maman le livre de Rose Berryl et ben, contrairement à l'avis déguagé ici... j'aime bien.  C'est sûr que c'est pas du français de super haut niveau mais les pages se lisent bien (enfin c'est mon avis perso, il ne regarde que moi!)
 
Pouvez-vous m'aider pour un éventuel texte svp?  Je voudrais d'abord savoir comment faire pour bien cadrer un personnage principal et pour trouver un décors.  Vous pensez à quoi vous pour ça?
 
Merci à bientôt,
 
Homer

n°4288842
Philibear
Posté le 28-11-2004 à 13:21:35  profilanswer
 

karnh a écrit :

Salut Leetha, et tu nous diras ce que tu penses du livre de Rose, car on ne peut pas encore l'acheter dans mon coin de France reculé.


 
heureusement. souhaitons qu'on ne le puisse jamais. :sleep:

n°4289499
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 28-11-2004 à 15:18:58  profilanswer
 

Salut Homer007,
 
Déjà, il fautque tu détermines une trame, un scénario global qui va déterminer ce qui doit se dérouler dans le roman. Pour un premier essai, je te conseille de faire simple, car si tu t'embarques dans une intrigue super-complexe, tu cas t'embrouiller.
 
Les personnages doivent posséder une psychologie et être différents les uns des autres. Ils doivent réagir de manière logique sauf dans le cas où ils ne sont pas humais : alors, toute latitude t'es permise!
 
 
Qu'esst-ce qui faut que ton personnage principal se dégage des autrse? Un trait physique? un trait de caractère? un comportement spécifique? Une lignée particulière? Les exemples sont très nombreux.
 
Ensuite, il faut le décrire et lui trouver un background. Enfin, il faut lui trouver un rôle dans l'intrigue.
 
Voici mes conseils de base (mais alors là, vraiment de base!)


Message édité par sheratan le 28-11-2004 à 15:19:32
n°4292300
el_marco
om mani padme hum
Posté le 28-11-2004 à 21:29:08  profilanswer
 

je tombe par hasard ici, et suis agréablement surpris.
 
Cette découverte a fait ressurgir de quelques coins perdus dans les meandres de ma mémoire, les idées et premier jets de textes qui m'avaient causé la perte de quelques touffes de cheveux par poignées :D
 
vous m'avez grandement donné l'envie de reprendre mon crayon (et oui je prefere de loin le contact du papier et du crayon).
 
tout motivé je vais remettre de l'ordre dans mes idées et m'y remettre sérieusement.
 
en attendant je vais prendre le temps de lire ce qui a été posté.
Je vous félicite d'avoir trouvé le courage de poster votre ttravail car je reconnais qu'il est difficile d'exposer ses textes aux regard des autres.
C'est pourquoi je trouve normal de faire l'effort de vous lire :D
 
ca va me prendre du temps mais vais le faire :D

n°4292512
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 28-11-2004 à 21:52:51  profilanswer
 

L'important est de savoir prendre objectivement les critiques, même si j'avoue que parfois, mes critiques sont corsées et un peu acides.

n°4292628
el_marco
om mani padme hum
Posté le 28-11-2004 à 22:04:26  profilanswer
 

et bien j'avoue que tes critiques sont corsées mais très justes.
 
apres libre à l'auteur de les prendre en compte où non, mais souvent on a une idée et on ne sait pas comment tourner la phrase alors on la plaque en se disant je corrigerais plus tard.
 
au moins tu donne ton avis (que je trouve pertinant :D).
 
 
Pour ma part mon problème n'est pas les critiques extérieurs mais bel et bien les miennes sur mon propre travail :D
 
bon j'ai de plus en plus envie de m'y mettre à présent :D
c'est bon je craque...
 
plus qu'à me décider ce qui me ferait plaisir de raconter :)

n°4292657
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 28-11-2004 à 22:07:19  profilanswer
 

N'hésite pas! Tu peux même en mettre plusieurs!

n°4297344
daviso
En 2005, j'enlève le bas
Posté le 29-11-2004 à 17:27:11  profilanswer
 

Euh... je ne voudrais surtout pas avoir l'air de cracher dans la soupe, mais serait-il possible de créer un topic par bouquin, parce que là, les chapitres entremêlés ça fait des résultats bizarres...


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DaViSo http://daviso.free.fr
n°4297397
homer007
Posté le 29-11-2004 à 17:32:04  profilanswer
 

Sheratan a écrit :

Salut Homer007,
 
Déjà, il fautque tu détermines une trame, un scénario global qui va déterminer ce qui doit se dérouler dans le roman. Pour un premier essai, je te conseille de faire simple, car si tu t'embarques dans une intrigue super-complexe, tu cas t'embrouiller.
 
Les personnages doivent posséder une psychologie et être différents les uns des autres. Ils doivent réagir de manière logique sauf dans le cas où ils ne sont pas humais : alors, toute latitude t'es permise!
 
 
Qu'esst-ce qui faut que ton personnage principal se dégage des autrse? Un trait physique? un trait de caractère? un comportement spécifique? Une lignée particulière? Les exemples sont très nombreux.
 
Ensuite, il faut le décrire et lui trouver un background. Enfin, il faut lui trouver un rôle dans l'intrigue.
 
Voici mes conseils de base (mais alors là, vraiment de base!)


 
Merci beaucoup, je vais réfléchir à tout cela je vous tiendrai au courant
 
Bye
 
Homer

n°4355476
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 07-12-2004 à 03:55:16  profilanswer
 

Drapeau!

n°4444508
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-12-2004 à 10:22:55  profilanswer
 

A  
la porte des MAUDITS
Le bien-commun se heurtera sans doute  
L’initié L’ELIRA peut-être
L’occulte la tirera sûrement
 
 
Première partie
 
LE SABRE DE L’AIGLE
 
Traduction de l’ancien dialecte par un scribe anonyme de l’Ile d’Aoz.
 Premier rajout au livre d’Armoud.  
(Chroniques païennes du livre d’Armoud).
 
 
CHAPITRE 1
Le seigneur d’Ukbar
 
 En ces temps lointains, un improbable et téméraire marin naviguant dans les eaux interdites de  la vaste mer d’Anyg eût été enthousiasmé en apercevant devant sa proue la majesté du site d’Oberayan. La citadelle, noyée de brumes, se dressait sur le sommet d’une île ceinturée de vastes plages granulées de sable blanc et fin. Assaillie par des centaines de mouettes argentées qui trouvaient asile dans ses rochers fouettés par l'écume, la cité d'Oberayan flottait sur la mer grise comme un gigantesque navire. Le haut donjon du château d’Umesh Nader, s’élançant très haut dans le ciel opaque, identique au mât d’un vaisseau de légende, renforçait encore cette illusion. Derrière l’île, dans le vaste lointain, un mince ruban sale à peine visible indiquait au regard la présence d’un gigantesque continent boisé qu’on appelait la forêt d’Obyn : notre hypothétique étranger eut dit que le ciel et la mer se rejoignaient à cet endroit précis pour marquer leur frontière respective de la silhouette déchiquetée des grands cèdres. En abordant l’île-citadelle d’Oberayan, ce navigateur égaré aurait pu s'imaginer accoster un rêve...
 Le chevalier Pheder Ursinis ferma la lourde porte en chêne sculpté de la chambre unique qu‘il louait au pied des remparts. Il plaça soigneusement la clé dans sa cache habituelle, entre deux poutres, puis descendit ensuite sans hâte les degrés de pierres usées qui menaient dans la rue. Une pâle lueur éclairait la première heure du jour et la plupart des échoppes étaient encore fermées, pourtant Phéder croisa quand même quelques rares personnes somnolentes, auxquelles il rendit un bonjour machinal et courtois. La convocation du maître d’armes Ushidi qu’il venait de recevoir la veille le troublait. Mal à l’aise, il leva la tête pour observer le massif donjon du château surplombant la ruelle qui se libérait avec peine du brouillard matinal, comme en témoignait la vaste écharpe vaporeuse attardée à ses créneaux. Une nuée indisciplinée de pigeons prismatiques bataillait le long des hautes murailles. Ramenant contre lui les larges pans de son épaisse cape tissée de laine orange,  Pheder sentit l’air frais du petit matin le mordre sous sa tunique de soie rose. Il frissonna, mais ce n’était pas seulement de froid...  
 Le Livre de Moud fixait le nombre d’habitants d’Oberayan à soixante-dix mille personnes. Ces dernières appliquaient à la lettre chaque prescription du Livre sacré, conservé religieusement dans la crypte  des Saints Ancêtres. Car toutes choses résultent de la loi, immuable et éternelle. Le Livre de Moud constituait la loi et la loi disait ceci:
 
 Du sang passé jaillira le sang futur.  
 
 La conséquence pratique de cette maxime était le parrainage sacré d’un ancien pour chaque enfant à naître. A la naissance de celui-ci, un vieillard se donnait la mort de façon rituelle, pour que l’esprit de l’ancêtre transmette sa protection au nouveau-né. Mis à part le roi, seul de son cas, le maître d’armes Ushidi échappait à la règle. Il devait son grand âge à cette autre maxime de Moud :  
 La paix naît de l’expérience et l’expérience naît de la guerre de Moud.  
 
 De loin l’homme le plus vieux de l’île, Ushidi résumait à lui seul les antiques traditions guerrières d’Oberayan. Isolée du reste du monde, l’île-citadelle vivait en paix depuis dix siècles, époque oubliée où elle triompha du siège que lui fit subir la légendaire armée d’Anamaying. On pouvait lire le récit de cette victoire dans la partie historique du livre de Moud, mais plus personne aujourd’hui ne croyait encore à l’existence d’Anamaying, et il ne s’agissait tout au plus pour les gens que d’un lieu mythique à la gloire imaginaire. Quarante chevaliers désignés par le maître des armes entretenaient pourtant encore le savoir désormais inutile des coutumes guerrières venues des ancêtres, et la nomination des chevaliers comme l’enseignement donnés par Ushidi ne souffraient aucune contradiction. En vérité nul n’y songeait une fois élu, car le destin de chevalier sacralisait pour les gens de ce royaume une position hautement honorifique et très convoitée. Pheder, qui dirigeait ses pas à la rencontre du vieux maître se rappelait lui-même ce jour de son enfance où il avait été lui-même élu... :
 La constitution physique de l’enfant Pheder ne semblait pas lui promettre un tel honneur. Dans ce monde, privé de toute guerre, la jeunesse mâle du pays développait paradoxalement dans ses jeux d’une indéniable agressivité. Peu robuste, Pheder perdait toujours lorsqu’il luttait avec ses camarades, beaucoup plus robustes et vindicatifs que lui. A cette époque, il maudissait souvent son esprit tutélaire, qu’il rendait responsable de la fragilité de son corps, ployé de honte sous les sarcasmes et les quolibets de ses jeunes assaillants. Mais il n’avait jamais refusé le moindre défi. Cette attitude peu commune lui avait valu l’intérêt du Maître d’armes Ushidi.
 Tout en marchant, Pheder revoyait avec une précision aiguë ce jour où le maître déjà blanchi par les ans s’était approché du groupe de gosses braillards et belliqueux qui se défiaient constamment dans la cour extérieure du château. Un des jeunes pages nommé Erkall Led, qui travaillait aux écuries, avait entreprit de rosser Pheder avec plus de fougue que n’en avait jamais mis aucun de ses adversaires... Les deux chenapans s’étaient affronté sur un tas de paille fraîche entassée contre le mur d’une grande bâtisse. Pheder, maintenu au sol par cet Erkall Led, résistait de son mieux à une terrible pression exercée sur ses épaules et ses genoux. Saignant du nez, haletant et suffoquant sous la pression brutale exercée sur sa poitrine, Pheder vit son vainqueur entreprendre de parfaire son triomphe... Un filet de salive s’échappait des lèvres du garçon roux en direction du visage de Pheder. Fort heureusement ce geste humiliant fut contraint, car la poigne de fer d’Ushidi avait saisi l’autre par le col,  épargnant à Pheder une terrible souillure. Considérant l’adulte qui le privait de sa victoire facile, Erkall Led avait pris ses jambes à son cou, suivi des autres garçons éberlués de cette intervention anachronique; car les adultes ne se mêlaient jamais des querelles de leurs fils. Le propre père de Pheder n’eut pas songé une seconde à secourir celui-ci. On laissait d’ailleurs tout faire aux enfants d’Oberayan, sauf désobéir à la loi des ancêtres, la Parole de Moud. A la suite de cet incident, Ushidi fit beaucoup plus pour l’enfant, car contre toute logique il adouba chevaliers Pheder ainsi qu’Erkall le jour même. L’obéissance aux coutumes, un fait sacré sur Oberayan, impliquait d’obéir au maître des combats, et le trahir eut été une conduite impardonnable, sévèrement sanctionnée. Par conséquent,  Pheder dût se soumettre et considérer l’apprentissage de la guerre comme l’essence de sa future éducation, et dès lors, intronisé par le roi lui-même à la «guilde des quarante», il dut se rendre quotidiennement à la salle d’armes du château. Sous les hautes voûtes de celle-ci il se familiarisa avec l’épée, symbole de son rang, mais aussi avec la lance, l’arc et la redoutable hache de jet.  
 Loin d’être fier de son sort, comme l’aurait été n’importe qui, Pheder avait le cœur déchiré et détestait cette science, d’ailleurs teintée de beaucoup d’ésotérisme,  car comme par le passé il continuait de rouler dans la poussière à chaque corps à corps. Le maître Ushidi ne lui tenait pas rigueur de ses défaites perpétuelles, parce que Pheder appréhendait son enseignement avec tout le sérieux possible et se montrait aux exercices de tir un brillant élève. Sa flèche atteignait toujours sa cible, le javelot traversait toujours le mannequin de paille, la hache brisait une écuelle à cent pas; mais en présence d’un adversaire réel Pheder perdait toute velléité de vaincre et l’issue des tournois lui était toujours défavorable... Erkall Led, quand à lui, passait son temps à vaincre.
 Les années s’écoulèrent ainsi, dans la monotonie des jours d’entraînement, sans qu’il eut remporté une seule joute. Il portait l’épée, la cape orange des chevaliers, mais n’en tirait aucune gloire et restait un garçon taciturne. Il se plongeait des nuits entières dans la lecture du Livre de Moud, de mémoire d’homme le seul livre jamais écrit et lu dans l’île-citadelle. Pheder se promenait aussi pendant de longues heures, solitaire, sur les remparts du château pour scruter la mer immense qui semblait l’appeler par son propre nom. Les crises cycliques d’amertume profonde qu’il ressentait dans ces funestes instants n’avaient rien de commun avec le sentiment de sa faiblesse aux jeux guerriers. Il devenait alors le jouet d’un mal profond, indéfinissable par des mots, qui ne tenait en rien à son orgueil blessé. Souvent, assis seul sur la plage, il essayait de comprendre, d’endiguer par la raison ce sentiment de frustration qui le tenaillait férocement d’un tenace étau épisodique. Dans ces instants maudits, une mélancolie têtue s’emparait de son être et il n’aurait pu expliquer cette lourdeur étrange qui envahissait sa poitrine, comme si l’Oberayan, la merveilleuse terre des ancêtres, tentait sournoisement de l‘étouffer.  
 Aujourd’hui, des années plus tard, Pheder marchait vers son rendez-vous avec le vieux maître en se rappelant, rempli de nostalgie,  les heures enfuies de sa jeunesse. Il ralentit l’allure en passant devant une taverne aux murs peints très récemment de fresques aux couleurs vives, dont le thème principal représentait une scène de pêche mouvementée. De la porte largement ouverte s’échappait une appétissante odeur de sardines grillées, il entra pour s’asseoir près de l’âtre où deux énormes bûches de chêne achevaient de se consumer. Une servante s’approcha en lui rendant son salut; s’essuyant d’un geste rapide ses mains mouillées sur son tablier. Le chevalier lui commanda deux poissons et un pichet de ce vin excellent que produisaient les vignobles d‘Ukbar. Par l’ouverture d’une seconde pièce enfumée il distinguait la servante retournée à présent cuire des galettes de seigle sur une grande plaque de bronze posée sur les braises. Quand Pheder eut terminé son repas, une bonne chaleur affluait dans ses membres, chassant l’impression de froid ressentit tout à l’heure. Mais, alors que ses lèvres se posait sur le bord du pichet, les images du passé s’imposèrent une nouvelle fois à lui :
 Il entrait dans sa dix septième année et le maître d’armes l’avait fait mander, exactement comme aujourd’hui... Il l’avait alors trouvé assis en tailleur sur le parquet ciré de la chambre austère qu’il occupait près de la salle d’arme. La porte ogivale se trouvait grande ouverte, ce qui lui évita de frapper. Le visage acéré d’Ushidi portait déjà les marques de l’âge, lesquelles soulignaient chacune de ses expressions d’un masque sévère. En tournant la tête vers Pheder il s’était mis à parler de sa voix encore puissante, habituée à commander :
_  «Voici quelque temps, j’ai changé ta destinée. Sans mon aide tu serais potier, car tu es fils de potier !, mais tu portes le titre honorable de chevalier, Pheder Ursinis !... »
 Le maître avait volontairement appuyé la voix sur le nom du jeune homme. Ce dernier ignorait alors ce qu’allait signifier pour lui l’entretien et se contentait de scruter avec une insistance déplacée les doigts noueux d’Ushidi, lequel lui lançait en parlant son regard de faucon.  
-  «On peut dire de toi que tu es l’éternel perdant, Pheder, et je ne te connais pas d’amis... »  
 Accompagnant les paroles du maître, la cloche de la crypte des « Saints Ancêtres » s’était mise à sonner. A cet instant, Ushidi s’était levé en époussetant la longue robe jaune qu’il portait habituellement, comme l‘insigne le plus évident de son rang :
-_ « Tout est doué de vie, jeune chevalier! Les chevaux, les djinns, les démons, les arbres, les hommes, évidemment, mais aussi la mer, la forêt d’Obyn, et même les montagnes, les pierres... Toi, aimes tu la vie, Pheder Ursinis ? »
 La question n’appelait pas de réponse. Ce n’était qu’une simple mise en condition de l’ancêtre vivant. Pourtant l’incongruité d’une telle phrase dans la bouche du chef de guerre heurtait la sensibilité de Pheder. Impressionné, ses genoux s’étaient involontairement mis à trembler. Ushidi avait aussitôt enchaîné :
-  « J’ai bu aux sources vives de nos ancêtres et j’ai peut-être trouvé le moyen de me mettre en paix avec ce monde. L’Oeil de Moud t’as désigné à moi, chevalier, pour accomplir sa volonté. Tu seras le prochain seigneur du domaine d’Ukbar...»
 Il avait laissé un temps d’arrêt pour bien faire pénétrer le sens de ses paroles dans l’esprit de Pheder, avant de reprendre :
- « Ou tu mourras ! »
 Lorsque le chevalier comprit toutes les implications des paroles qu’il venait d’entendre, il  ressenti un profond malaise. Il n’existait qu’un seul domaine d’Ukbar, seule possession du grand roi Umesh Nader en dehors de l’île-citadelle. Située à quatre heures de marche du rivage, empiétant sur la forêt d’Obyn, la forteresse et ses terres traçaient les limites du monde connu d’Oberayan. Le Livre de Moud expliquait qu’Ukbar avait repoussé avec succès les dernières attaques d’Anamaying, dans les temps les plus reculés. La charge royale d’Oberayan était  héréditaire mais la possession du fief d’Ukbar s’obtenait selon un rituel immuable et simple, aussi ancien que le Livre sacré lui-même. Il impliquait un combat mortel entre un champion d’Ukbar et l’un des quarante chevaliers de l’île-citadelle. Le maître d’armes choisissait seul les deux adversaires. Au-delà des murs d’Ukbar, s’étendait à perte de vue la véritable forêt d’Obyn, dont nul n’était jamais revenu vivant à ce jour. Aussi, le fait qu’Ushidi ait choisi Pheder pour remplir le rôle du champion d’Oberayan remplissait le pauvre garçon de terreur...
 Toujours assis sur le banc de bois de la taverne, le chevalier finissait le contenu de son pichet, quand il appela la servante pour qu’elle le remplisse à nouveau. La jolie jeune fille s’éloigna ensuite pour remettre une nouvelle bûche dans l’immense cheminée où de hautes flammes s’en emparèrent; crépitant et projetant sur la pierre noircie de l’âtre une pluie d’étoiles éphémères. Un adolescent aux cheveux blonds pénétra dans la pièce, portant devant lui un panier de légumes. Il rejoignit la serveuse dans l’autre pièce, échangeant avec elle quelques plaisanteries qui échappèrent à Phéder. Ce dernier, de nouveau seul, laissa ses pensées reprendre leur cours. L’alcool agissait dans son cerveau et les paroles d’Ushidi résonnaient dans sa tête avec la même force qu’autrefois :
-  «Seul un des deux champions désignés par moi gagnera la clé du château d’Ukbar! avait dit Ushidi. Le valeureux Arbam Nok qui la tenait jusqu’à présent vient de sacrifier à Moud son vieux corps, et je connais déjà celui contre qui tu devras te battre, par la hache et l’épée... »
  Entendant ces mots, le corps adolescent de Pheder s’était secoué de spasmes invisibles qu’il s’était efforcé de contenir. Le maître qui semblait n’avoir rien vu avait repris :
- «Ce jour même j’envoie une délégation pour informer Ukbar de mon choix. En vérité, tu vaincras, cette fois, Pheder Ursinis, où tu perdras ta vie! »
 Tout avait été dit. Alors un homme, que Pheder dans son trouble n’avait pas vu venir, s’était approché sur un signe du maître, qui parlait  toujours à Pheder :
- «Tu as trois jours pour connaître la peur, chevalier, cet homme les passera avec toi jours et nuits. »
 Pheder occupa le reste de cette funeste journée d’autrefois avec ses compagnons, dont aucun ne commenta le choix du maître. Mais tous pensaient que Moud accablait Pheder d’un sort cruel, tous unanimement convaincus de sa mort prochaine. Même l’enjeu du duel, le trône d’Ukbar, ne rendait pas jaloux les plus ambitieux. Toutefois, pour une étrange raison, Pheder ne ressentait aucune peur, et l’entraînement qu’il effectua pendant ces trois jours fut un des plus radieux qu’il eut jamais connu. C’est à peine inquiet qu’il se rendit au matin du troisième jour chez Ioginos, le forgeron, pour y faire affûter son épée. Il était animé d’un étrange sentiment de libération, n’avait-il pas plusieurs fois appelé la mort sur sa tête au cours de ses funestes crises?
 Au moment où ses camarades émus lui sanglèrent sur le corps son armure, une sorte de solide corset de cuir clouté, il remercia Moud d’avoir fait fuir toute crainte en lui. Le roi Umesh Nader était venu la veille l’assister dans ses prières. Il avait remit lui-même ses cadeaux : le grand bouclier de bronze et le casque à ailette que ceignaient les champions. L’écu un peu trop lourd pour le bras de Pheder, s’ornait de l’aigle rouge, symbole immémorial d’Oberayan. Le combat devait se dérouler sur la plus grande plage de l’île où l’on avait tracé sur le sable un large cercle à l’intérieur duquel les armes allaient parler. Il était interdit aux concurrents de franchir ce périmètre. Au pied du mur d’enceinte de la cité, des gradins avaient été dressés à la hâte. Disséminés sur ceux-ci une foule houleuse s’agitait, hypnotisée par la perspective d’assister à une lutte qui exigeait la mort du vaincu. Le roi Umesh Nader, la reine Kalash et ses dames d’honneur, trônaient ensemble sous un dais d’honneur cramoisi situé en face du cercle rituel. Celui-ci se dessinait clairement sur une portion de plage découverte par la marée mais, située en deçà de la zone d’estran, elle finirait par être inondée. Le combat devait s’achever impérativement avant que le cercle ne soit effacé par les eaux. Ainsi décidait Moud. Sur cette grève en habit de fête, apparurent enfin les juges diseurs, les porte-bannières des deux camps, le maréchal, les connétables et les guildes. Le chevalier Pheder s’était avancé au milieu du rond, la hache à la main. C’est au moment précis où son adversaire vint à sa rencontre que Pheder connu un sentiment de panique : une femme s’avançait vers lui, la hache brandie. Elle faisait partie de la terrible garde d’amazones du domaine d’Ukbar. Son allure effrayante annonçait la lutte et une farouche détermination se devinait dans son regard, celle de prendre au plus vite la vie de Pheder. Son armement, le même que celui du jeune chevalier, n’avait pour seule différence d’être orné sur l’écu d’une feuille de trèfle, ralliement du fief d’Ukbar. La femme, surentraînée et prête à tuer, possédait une musculature qui dépassait presque celle de Pheder. Il prévoyait qu’elle serait redoutable.  
 L’introspection s’arrêta là car la hache de l’amazone arrivait en sifflant vers son visage. D’instinct, Pheder releva son bouclier qui résonna violemment et se plia sous le tranchant de la lame. Sous le coup, le bord de l’écu avait heurté violemment son front, en le faisant saigner abondamment. Sonné, aveuglé par son propre sang, Pheder se releva sans contre-attaquer pour reculer vers le bord du cercle, décontenancé par une attaque aussi soudaine. Sans le quitter un seul instant des yeux, l’amazone alla reprendre sa hache, ébréchée par le choc. Un instant muettes, les crécelles d’Oberayan répondirent au vacarme des partisans d’Ukbar. Alors Pheder saisit sa chance en bondissant sur la femme, dont la souplesse s’avérait incroyable malgré le poids du fer qu’elle portait. Celle-ci esquiva en parant le coup facilement; sa hache rencontra celle de Pheder en lui faisant lâcher prise. Le jeune homme recula prestement, échappant à la mort, puis il tira vivement son épée du fourreau. Le contact de la longue lame le rassura un instant, pendant qu’un étrange phénomène prenait naissance dans son esprit. Il voulait vivre. Quelqu’un, très loin, semblait le vouloir. Moud était la force et Moud était en lui. l’énergie multipliée par cette transcendance, il s’élança sur la championne d’Ukbar l’épée en avant. Le cri qui s’échappa de la gorge du chevalier n’avait rien d’humain; cela semblait la propre voix de Moud, quand il avait, dans les temps révolus de l’histoire du monde, vaincu sa puissante rivale, Ar d’Anamaying. La vigueur inimaginable de ce cri pourtant bref eut sur l’amazone l’effet d’un fouet. Paralysée par la vibration surnaturelle elle ne put réagir et la lame de Pheder pénétra sa gorge en la traversant de part en part. Elle mourut avant de toucher le sol.  
  « Le silence qui suivit put s’entendre ». Ainsi déclara Ushidi à Phéder le lendemain de sa victoire qui privait le domaine d’Ukbar d’une amazone sur son trône. Mais Pheder n’eut pas le souvenir des heures qui suivirent. Il avait perdu trop de sang de sa blessure et s’était écroulé, épuisé, sur sa victime presque aussi mort qu’elle.
 
Moud ne vous donne pas sa force sans prendre la vôtre
 
 N’était-ce pas écrit dans le livre ?

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