Hyacynthe observait patiemment son disciple encore plongé dans le Gavrinir. Il lisait le vieil ouvrage à la lueur dune boule de lumière iridescente. Les pensées du vénérable sorcier étaient sombres. Le jeune homme prenait un pli inquiétant, il aimait trop la magie et cétait une amie dangereuse. Le moindre prétexte était bon pour lancer des formules aux quatre vents et créer une boule-lumière au lieu de se contenter de la lampe à huile tout aussi efficace. Oui, le petit prenait de mauvaises habitudes et pourtant quel potentiel ! De sa vie, jamais Hyacynthe navait eu à son service dapprenti aussi doué, ni aussi avide de savoir. Cependant cet enseignement finissait par peser au vieillard. Cela faisait longtemps que la magie sétait effacée de ses préoccupations, il ne sen servait presque plus.
Son regard balaya la grande pièce, les murs blanchis à la chaux, le parquet usé et grinçant, lunique fenêtre ogivale. Partout, sur létabli, clouées au mur, dans les tiroirs du vieux buffet, sur le rebord de la fenêtre, dans une caisse près du feu de pin noir, elles étaient là ses préoccupations, les plantes, toutes les plantes et les milliards de combinaisons possibles quil avait découvertes par sa seule intelligence, sans aucune aide surnaturelle. Grâce à ses recherches, Hyacynthe pouvait guérir à peu près tous les maux de lhumanité, mais là, assis près du feu dans sa chaise haute, il était tout simplement vieux et usé. Agacé, il se leva et interpella brusquement son disciple.
« Harfizel !
Oui, maître ! » Et le jeune homme commença les incantations requises pour fermer le Gavrinir. Il y avait tout un cérémonial compliqué, une gestuelle séculaire que le vieux guérisseur ninterrompit pas sachant quel mortel danger guettait lapprenti sil oubliait un seul de ces rites essentiel.
Lorsque Harfizel eut terminé, il tourna son regard doré vers son maître. Un petit sourire étirait ses lèvres aux commissures.
« Que puis-je pour votre service ?
Déjà regarder un peu moins ce satané bouquin et puis maider à préparer le repas
Jai faim, ajouta le vieil homme dun ton boudeur.
Pour la dernière demande, cest facile ! »
Harfizel ne se concentra quun court instant avant de prononcer les runes appropriées. Une lumière dorée flotta doucement et prit avec lenteur la forme dune nappe blanche couverte de victuailles qui recouvrit bientôt la vieille table mal équarrie. Il y avait plusieurs sortes de salades, du jambon, du vin et deux bols de myrtilles à la crème. Harfizel rit comme un enfant, sattabla et commença à se servir largement au grand dam du vieux guérisseur. Il hochait la tête mécaniquement et soudain, après avoir lancé au jeune homme un regard empreint de reproches, il se mit à manger de bon appétit.
Au cours du repas, entre deux bouchées, il sinterrompit et, pointant sa fourchette, lâcha un rot vigoureux.
« Harfizel, Harfizel, tu as la magie trop facile et cela risque de te perdre, mon garçon. »
Le jeune sorcier eut un sourire en coin.
Pourquoi perdre du temps à cuisiner, maître ? Alors que nous avons ce quil nous faut pour nous débarrasser de ces tâches trop matérielles.
Mon enfant, ces travaux nous renvoient à notre condition humaine. Il nest pas inutile pour nous de savoir quil faut consacrer du temps à la préparation dun repas ou au rangement dun meuble. Tant dentre nous avons abusé de la magie pour ces petites choses. Il ne faut pas longtemps, vois-tu, pour que le pouvoir devienne vite indispensable au point quon ne puisse plus envisager de sen passer, au point quil devienne de plus en plus nécessaire den avoir davantage et toujours davantage, jusquà ce que la magie ne soit plus moyen mais fin, jusquà ce que lhumain ait fait place à linhumain. Cest pourquoi il est bon de se réserver des tâches humbles et dy consacrer un certain temps de manière à ne jamais perdre de vue ce que nous sommes réellement. »
Le jeune homme ne répondit pas mais lui sourit avec amitié. Il aimait le vieil Hyacynthe mais il ne pouvait sempêcher parfois de penser quil était un peu trop conservateur.
Harfizel était le rejeton dune longue lignée de sorciers. Sa mère, Déliah et son père Esallior avaient une fabuleuse réputation. En ce qui concernait Déliah, Harfizel reconnaissait volontiers que de fabuleuse, elle se transformait aisément en sulfureuse. Déliah était belle. Son visage brun aux pommettes hautes était éclairé par deux prunelles dorées ; de longs cheveux noirs, le plus souvent nattés, descendaient jusquà sa taille. Elle nétait pas très grande mais le paraissait tant elle avait jolie tournure. Les amants ne lui manquaient pas et deux enfants lui étaient nés : Harfizel, fils dEsallior et Bachora, fille de Zaccharias.
Actuellement, le jeune homme ne savait pas au juste où se trouvaient les siens : ni sa mère, ni sa demi-sur, ni son père et ne sen préoccupait pas. Il sentait que son apprentissage chez le vieil Hyacynthe sachevait doucement. Quelques signes presque imperceptibles le lui avaient signifié. Le vieux sorcier ne lui avait jamais beaucoup parlé. Ses enseignements étaient plus des démonstrations que de longues explications mais depuis deux ou trois semaines il ne semblait plus trop faire attention à lui.
Chaque fois quil ouvrait le Gavrinir, il ressentait une impérieuse envie de se lever et de sortir, seul lintérêt quil prenait au Livre len empêchait. Songeur, il regardait crépiter les bûches dans la cheminée. Le Livre de Pouvoir
Il nétait écrit quen runes de Mézine, cest-à-dire les plus anciennes connues. Leur agencement complexe partait du centre de chaque page et séloignait vers les bords extérieurs en spirale continue. Ce qui en rendait la lecture, et donc linterprétation, complexe était que parfois les enroulements les plus éloignés de certaines spirales se prolongeaient sur plusieurs pages et quen principe, certaines runes étaient alignées le long de rayons transversaux qui reliaient les spirales entre elles.
Le Gavrinir existait en quatorze exemplaires, mais on aurait pu dire Les Gavrinirs car les textes runiques comportaient de subtiles différences. On les appelait aussi les Livres-Pouvoirs ou les Livres-Destinées car il semblait que linterprétation correcte des runes donnait lieu à des probabilités de futurs différents. Les Gavrinirs appartenaient à plusieurs personnes. Hyacynthe en possédait un, Harfizel savait que sa mère en cachait probablement un autre. Quelques-uns devaient appartenir aux fées. Il aurait bien aimé que son vieux maître lui donnât le sien, il ne semblait pas sy intéresser mais on ne distribuait pas les Gavrinirs comme de petites galettes au miel. Le Livre-Destinée choisissait semblait-il les personnes auxquelles il se donnait.
Harfizel songeait
Il allait devoir partir mais il ne savait pas où aller. Sa formation était incomplète. Hyacynthe lui avait bien appris quelques petites choses mais il en voulait bien plus. Il émit un grognement de frustration. Il se souvenait de son enfance entre son père et sa mère. Ils vivaient en parfaite adéquation
sans lui. Leur entente sexprimait par mille riens, des sourires, de tendres baisers. Ils se quittaient peu des yeux et travaillaient ensemble dans la petite tour de Déliah. La venue de lenfant ne les avait pas autrement contrariés. Ils saimaient et étaient contents davoir conçu mais ils ne sétaient pas vraiment écartés pour lui faire un peu de place. Le petit Harfizel ne manquait de rien. Un couple de vieux gnomes assurait son quotidien et lui témoignait bien quelque affection. Esallior lembrassait aussi parfois, distraitement. La tranquille beauté de Déliah restait lointaine. Il se souvenait des efforts quil déployait pour attirer leur attention. Généralement, ils étaient vains mais lorsquil parvenait à les émouvoir, il savourait cela comme une victoire.
Les dix-sept ans dHarfizel ignoraient quen cet instant, devant le feu qui accompagnait sa rêverie, à quel point son regard perdu et sa moue le ramenaient à son enfance isolée. Le vieil Hyacynthe qui semblait dormir sur sa couche de pousses de pin bleu observait silencieusement le jeune visage, les boucles brunes un peu trop longues, la courbe de la mâchoire durcie. Le regard ancien et compatissant parcourut la silhouette recroquevillée dans le fauteuil près du feu, puis sattarda sur des plantes brunâtres suspendues au plafond. Le vieillard séclaircit la gorge :
« Jai
hum
envie dune tisane de farshinia, en voudrais-tu ? »
Après un sursaut, Harfizel se retourna et lui adressa un sourire.
« Ne bougez pas, maître, je vais en faire, je vous lapporte. »
Pour une fois, le jeune homme navait pas la tête à la magie. Songeur, il suspendit la petite marmite de fonte au-dessus du feu, y versa de leau. Au premier bouillon, il la retira, jeta une grosse pincée de farshinia* ainsi quun peu de sauge. Ces préparatifs lui avaient permis de se ressaisir et lorsquil apporta le bol fumant au vieillard, son visage était apaisé.
Farshinia : Plante à feuilles dentelées, dont la tige contient des substances calmantes. Concentrée, elle devient hallucinogène.
« Il y en a pour deux, tu devrais en prendre, lui enjoignit doucement Hyacynthe.
Oui, maître. »
Le jeune homme but docilement.
« Mon petit, je crois que nous allons nous quitter. »
Ils furent surpris tous deux ; chacun le sentait mais le formuler donnait de la présence à ce possible.
« Maître, où irai-je ?
Je pense que tu dois aller retrouver Déliah
ou bien aller chez Karando.
Mais cest un elfe ! Je croyais que les créatures-fées étaient dangereuses pour moi à cause de ma formation trop récente. »
Le vieil homme soupira. Lexclamation dHarfizel excluait demblée Déliah.
« Karando est un elfe particulier, dune grande sagesse. Tu sais que les elfes sont
comment dire
moins instables que les fées. Karando possède un des Quatorze. Il faut que tu lises le sien.
Maître ! Je
Croyez-vous que je doive vous quitter ?
Lincertitude te va mal mon petit, lui dit gentiment le vieil homme, il te faut progresser et je vois bien que tu apprends tout seul. Je nai plus comme avant le goût denseigner. Le Gavrinir nous emmène sur de drôles de chemins. Je sens des choses mauvaises qui sagitent. »
Ils restèrent pensifs un moment. Le feu craquait doucement dans la cheminée. Sa lueur rougeoyait sur le sol de terre de battue éclairant vaguement les casseroles de cuivre. Harfizel se leva, alla nettoyer les tasses.
« Quelles sont ces choses mauvaises, maître ?
Mon enfant, je lignore, mais tu ne dois pas demeurer ici.
Je partirai à la nouvelle lune dans trois jours, affirma tranquillement Harfizel, jirai peut-être chez Karando quoique je ne sache pas ou le trouver.
Les moyens ne manquent pas, le Gavrinir détient cette réponse et bien dautres et tu peux faire une ou deux invocations dAppel. »
Harfizel sourit dans lombre : « Vous allez me manquer, Hyacynthe.
Toi aussi, petit. »
Les jours suivants, Harfizel prépara son départ. Le Gavrinir ne lui donna pas la réponse quil cherchait. Karando était introuvable. Un peu contrarié, il lança une Invocation-Appel. Cétait assez compliqué. Il y avait à larrière de la maison un petit appentis dont le sol était couvert dun sable fin et doré. Harfizel prit sept bougies et un bâton quil déposa au centre puis il ressortit et descendit à la fontaine légèrement en contrebas. Les cinq collines massées sur le côté Est de la maison lalimentaient régulièrement. Au plus fort de lété, elle coulait toujours aussi claire et pure. Hyacynthe y avait aménagé un petit bassin très profond dans lequel lon pouvait simmerger entièrement. Il était bordé de galets gris et moussus. De la saponaire poussait en abondance autour. Harfizel se débarrassa de sa tunique et de ses chausses en un tournemain. Il se glissa avec délices dans leau glacée. Enfin, secoué de frissons, il cueillit une poignée de saponaire et se frotta vigoureusement le corps. Il était maigre, moins fluet depuis quelques mois. Un chant de guerre lui monta aux lèvres ponctué de vigoureux brrr
brrr
Il sapprêtait à sortir du bassin la silhouette de Hyacynthe qui descendait le talus. Il portait une vieille serviette de bain tissée en lin de Circoeuth, une ville éloignée de trente lieues environ. Harfizel ressentit une vague de tendresse pour son vieux maître. Maigre et fragile, il approchait. Lorsque leurs regards se croisèrent, le jeune homme oublia immédiatement laspect vulnérable qu il avait entrevu auparavant. Les sourcils gris et fournis ombraient des yeux où couraient des reflets dor. Aucune faiblesse là. Harfizel lui dédia un large sourire.
« Quel étourdi, je fais ! Si vous naviez pas pensé à ma place, je courrais à cette heure vers la maison en me maudissant !
Tiens, petit, ne sois pas si négligent tout à lheure pour ton Appel.
Je fais plus attention lorsquil sagit de sorcellerie. », avoua Harfizel en rougissant. Il naimait pas beaucoup être pris en défaut et cela arrivait souvent. Hyacynthe najouta rien. Il eut un demi-sourire et séloigna. Les pentes lui devenaient pénibles à gravir et pourtant ce talus nétait pas bien haut. Harfizel suivit des yeux un instant la silhouette voûtée du vieillard puis il se sécha avec vigueur et se rhabilla.
Lorsquil pénétra dans le petit appentis, la lumière du jour commençait à décliner. Il alluma les sept bougies et les plaça en ligne à côté de lui. A laide du bâton il dessina dun geste ample et sûr un grand ovale dont il était le centre. Puis, il traça trois droites qui traversaient entièrement le dessin en étoile. Aux bouts de chaque ligne, il déposa une bougie allumée dans son prolongement en réservant un petit espace dans lequel il élabora une rune complexe. Il sassit dans la zone centrale en tailleur, les mains sur les genoux, ferma à demi les yeux en fixant la lumière dorée de la septième bougie devant lui. Il se concentra longtemps avant de laisser aller un Appel en direction de Karando mais nulle réponse ne lui parvînt, pas même un écho qui lui eût permis didentifier lendroit où il se trouvait.
Le jeune homme sortit lentement de sa transe. Au fur et à mesure que sa concentration se diluait, la colère augmentait.
« Même pas un écho, songea-il avec rage. Où peut-il bien se trouver ? » Malgré sa contrariété, il effaça soigneusement son dessin en suivant le déroulement rigoureux du rituel. Il avait commis une fois lerreur de le négliger et il sen était suivi une expérience fort désagréable quil ne souhaitait pas renouveler. Il effaça dabord chaque rune avec sa manche. Il ne fallait surtout pas tenter de le faire avec les mains. Le jeune homme se concentra encore un instant pour ne pas faire derreur. A laide de son bâton, il rompit les trois grandes droites en y plaçant orthogonalement des traits dessinés dans le sable en plusieurs points. Il souffla alors les bougies et les rangea de nouveau au milieu du disque. Puis, dun revers de main, il balaya les droites rompues et enfin lovale : il ny avait plus aucun risque à présent. Il se remémorait le terrible cauchemar qui avait sanctionné le franchissement de son premier dessin-Invocant. Le jeune sorcier avait immédiatement perdu le souffle. Cest comme si de puissantes mains lavait saisi au cou et entraîné au cur du dessin. Il sétait senti emporté dans un tourbillon comme aspiré. Hyacynthe avait pu intervenir à temps pour le libérer mais Harfizel avait eu peur, peur de la peur et du soulagement quil avait lus sur le visage du vieux sorcier. Il savait quil navait pas été loin de perdre plus que la vie.
Le dessin était maintenant effacé. Harfizel rangea le matériel et lissa soigneusement le sable avec la plate-planche.
Lorsquil rentra, Hyacynthe achevait de préparer le repas. Le jeune homme sassit, se versa un verre de vin; il était silencieux. Son vieux maître lui jeta un coup dil.
« Tu nas pas réussi, nest-ce-pas ?
Non, je recommencerai demain. Je nétais probablement pas assez concentré. En fait, je ne suis pas vraiment persuadé davoir envie daller chez Karando. Je crois que cest à cause de cela. »
Le vieillard sourit avec amitié.
« Je vais chercher à ten persuader. Je connais Karando depuis longtemps mais il vit depuis plus de dix mille ans. Cest un elfe de la confrérie des Tushuks. Je ten ai déjà parlé. Ils travaillent surtout sur linterprétation des Gavrinirs et des runes de Mézine. Ils y vivent dailleurs. Toute leur formation se déroule sur lîle et ils y font par la suite beaucoup de séjours pour travailler ensemble. Ils poursuivent un but qui semble être simplement celui de la recherche afin daccéder à un niveau de connaissance supérieur. Pour autant que je sache, ils nont pas dautre objectif. Ils ne cherchent pas à tirer des Gavrinirs une vision approximative de lavenir car, lorsque lon est immortel, le futur napparaît pas comme plus important que le présent ; ils ne cherchent pas davantage à obtenir plus de pouvoir. Cela ne leur parait pas indispensable et
Sont-ils nombreux ? Ont-ils beaucoup de Gavrinirs ? » interrogea avidement le jeune homme.
Hyacynthe haussa simplement les sourcils et se tut. Il némit pas un reproche mais Harfizel rougit jusquà la racine des cheveux et sexcusa humblement de sa discourtoisie.
« Pour répondre à tes questions, reprit calmement le vieil homme, non, ils ne sont pas nombreux, non, ils nont pas beaucoup de Gavrinirs. Ils sont une petite dizaine, je crois, tous des elfes dun grand âge et une fée, une seule. Ils ont surtout des traductions de Gavrinirs, établies par la confrérie autour des siècles précédents. A eux tous, ils en ont peut-être quatre ou cinq et travaillent dessus ensemble.
Y a-t-il vraiment une fée ?
Oui, Alvira est une espèce dexception, elle la toujours été. Elle est extrêmement puissante, les autres fées la craignent tout en se moquant delle. Les connaissances quelle a accumulées ont accru son pouvoir. Elle sest humanisée. Pour les fées, cela veut dire « épaissie » et ce nest pas bon signe. Elles naiment pas les humains et ne sy intéressent que sporadiquement uniquement pour les tourmenter. Elles les regardent comme certains enfants regardent des insectes auxquels ils ont arraché une patte ou une aile. Quelques-unes, mais elles sont rares, se sont penchées jusquau vertige vers les hommes. De spécimens intéressants, ils ont pu devenir passionnants. Leurs sentiments, leur courte vie chaotique en ont fasciné certaines, jusquà ce quelles glissent vers une espèce dempathie, voire de compassion. Il est arrivé à des fées de tomber amoureuses dhommes mortels mais ce sont des cas exceptionnels. Ces sentiments naissent plus couramment entre les humains et les elfes. A ma connaissance, Alvira-La-Bleue sest plus intéressée au Livre-Destinée quaux mortels, mais son études lui a souvent ouvert des portes dans leur direction et lui en a fermé dautres parmi les siens. Elle a atteint une profondeur très éloignée de la superficialité de ses pareilles. Comme je te lai dit, pour les autres fées, elle sest épaissie. Dans leurs bouches délicates, cest un terme très méprisant.
Elle doit être belle.
Qui cela ? Ah ! Oui
Alvira
oui, elle est belle. Je lai vue quelquefois, belle, mais distante et froide. Elle se méfie beaucoup des sorciers humains. Je nai jamais pu gagner sa confiance. Elle a toujours été courtoise
C'est la première fois que je montre cela. Qu'en pensez-vous ?