Forum |  HardWare.fr | News | Articles | PC | S'identifier | S'inscrire | Shop Recherche
1250 connectés 

 


 Mot :   Pseudo :  
  Aller à la page :
 
 Page :   1  2  3  4  5  ..  25  26  27  28  29  30  31
Auteur Sujet :

Ecriture d'un roman d'heroic fantasy

n°4444508
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-12-2004 à 10:22:55  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
A  
la porte des MAUDITS
Le bien-commun se heurtera sans doute  
L’initié L’ELIRA peut-être
L’occulte la tirera sûrement
 
 
Première partie
 
LE SABRE DE L’AIGLE
 
Traduction de l’ancien dialecte par un scribe anonyme de l’Ile d’Aoz.
 Premier rajout au livre d’Armoud.  
(Chroniques païennes du livre d’Armoud).
 
 
CHAPITRE 1
Le seigneur d’Ukbar
 
 En ces temps lointains, un improbable et téméraire marin naviguant dans les eaux interdites de  la vaste mer d’Anyg eût été enthousiasmé en apercevant devant sa proue la majesté du site d’Oberayan. La citadelle, noyée de brumes, se dressait sur le sommet d’une île ceinturée de vastes plages granulées de sable blanc et fin. Assaillie par des centaines de mouettes argentées qui trouvaient asile dans ses rochers fouettés par l'écume, la cité d'Oberayan flottait sur la mer grise comme un gigantesque navire. Le haut donjon du château d’Umesh Nader, s’élançant très haut dans le ciel opaque, identique au mât d’un vaisseau de légende, renforçait encore cette illusion. Derrière l’île, dans le vaste lointain, un mince ruban sale à peine visible indiquait au regard la présence d’un gigantesque continent boisé qu’on appelait la forêt d’Obyn : notre hypothétique étranger eut dit que le ciel et la mer se rejoignaient à cet endroit précis pour marquer leur frontière respective de la silhouette déchiquetée des grands cèdres. En abordant l’île-citadelle d’Oberayan, ce navigateur égaré aurait pu s'imaginer accoster un rêve...
 Le chevalier Pheder Ursinis ferma la lourde porte en chêne sculpté de la chambre unique qu‘il louait au pied des remparts. Il plaça soigneusement la clé dans sa cache habituelle, entre deux poutres, puis descendit ensuite sans hâte les degrés de pierres usées qui menaient dans la rue. Une pâle lueur éclairait la première heure du jour et la plupart des échoppes étaient encore fermées, pourtant Phéder croisa quand même quelques rares personnes somnolentes, auxquelles il rendit un bonjour machinal et courtois. La convocation du maître d’armes Ushidi qu’il venait de recevoir la veille le troublait. Mal à l’aise, il leva la tête pour observer le massif donjon du château surplombant la ruelle qui se libérait avec peine du brouillard matinal, comme en témoignait la vaste écharpe vaporeuse attardée à ses créneaux. Une nuée indisciplinée de pigeons prismatiques bataillait le long des hautes murailles. Ramenant contre lui les larges pans de son épaisse cape tissée de laine orange,  Pheder sentit l’air frais du petit matin le mordre sous sa tunique de soie rose. Il frissonna, mais ce n’était pas seulement de froid...  
 Le Livre de Moud fixait le nombre d’habitants d’Oberayan à soixante-dix mille personnes. Ces dernières appliquaient à la lettre chaque prescription du Livre sacré, conservé religieusement dans la crypte  des Saints Ancêtres. Car toutes choses résultent de la loi, immuable et éternelle. Le Livre de Moud constituait la loi et la loi disait ceci:
 
 Du sang passé jaillira le sang futur.  
 
 La conséquence pratique de cette maxime était le parrainage sacré d’un ancien pour chaque enfant à naître. A la naissance de celui-ci, un vieillard se donnait la mort de façon rituelle, pour que l’esprit de l’ancêtre transmette sa protection au nouveau-né. Mis à part le roi, seul de son cas, le maître d’armes Ushidi échappait à la règle. Il devait son grand âge à cette autre maxime de Moud :  
 La paix naît de l’expérience et l’expérience naît de la guerre de Moud.  
 
 De loin l’homme le plus vieux de l’île, Ushidi résumait à lui seul les antiques traditions guerrières d’Oberayan. Isolée du reste du monde, l’île-citadelle vivait en paix depuis dix siècles, époque oubliée où elle triompha du siège que lui fit subir la légendaire armée d’Anamaying. On pouvait lire le récit de cette victoire dans la partie historique du livre de Moud, mais plus personne aujourd’hui ne croyait encore à l’existence d’Anamaying, et il ne s’agissait tout au plus pour les gens que d’un lieu mythique à la gloire imaginaire. Quarante chevaliers désignés par le maître des armes entretenaient pourtant encore le savoir désormais inutile des coutumes guerrières venues des ancêtres, et la nomination des chevaliers comme l’enseignement donnés par Ushidi ne souffraient aucune contradiction. En vérité nul n’y songeait une fois élu, car le destin de chevalier sacralisait pour les gens de ce royaume une position hautement honorifique et très convoitée. Pheder, qui dirigeait ses pas à la rencontre du vieux maître se rappelait lui-même ce jour de son enfance où il avait été lui-même élu... :
 La constitution physique de l’enfant Pheder ne semblait pas lui promettre un tel honneur. Dans ce monde, privé de toute guerre, la jeunesse mâle du pays développait paradoxalement dans ses jeux d’une indéniable agressivité. Peu robuste, Pheder perdait toujours lorsqu’il luttait avec ses camarades, beaucoup plus robustes et vindicatifs que lui. A cette époque, il maudissait souvent son esprit tutélaire, qu’il rendait responsable de la fragilité de son corps, ployé de honte sous les sarcasmes et les quolibets de ses jeunes assaillants. Mais il n’avait jamais refusé le moindre défi. Cette attitude peu commune lui avait valu l’intérêt du Maître d’armes Ushidi.
 Tout en marchant, Pheder revoyait avec une précision aiguë ce jour où le maître déjà blanchi par les ans s’était approché du groupe de gosses braillards et belliqueux qui se défiaient constamment dans la cour extérieure du château. Un des jeunes pages nommé Erkall Led, qui travaillait aux écuries, avait entreprit de rosser Pheder avec plus de fougue que n’en avait jamais mis aucun de ses adversaires... Les deux chenapans s’étaient affronté sur un tas de paille fraîche entassée contre le mur d’une grande bâtisse. Pheder, maintenu au sol par cet Erkall Led, résistait de son mieux à une terrible pression exercée sur ses épaules et ses genoux. Saignant du nez, haletant et suffoquant sous la pression brutale exercée sur sa poitrine, Pheder vit son vainqueur entreprendre de parfaire son triomphe... Un filet de salive s’échappait des lèvres du garçon roux en direction du visage de Pheder. Fort heureusement ce geste humiliant fut contraint, car la poigne de fer d’Ushidi avait saisi l’autre par le col,  épargnant à Pheder une terrible souillure. Considérant l’adulte qui le privait de sa victoire facile, Erkall Led avait pris ses jambes à son cou, suivi des autres garçons éberlués de cette intervention anachronique; car les adultes ne se mêlaient jamais des querelles de leurs fils. Le propre père de Pheder n’eut pas songé une seconde à secourir celui-ci. On laissait d’ailleurs tout faire aux enfants d’Oberayan, sauf désobéir à la loi des ancêtres, la Parole de Moud. A la suite de cet incident, Ushidi fit beaucoup plus pour l’enfant, car contre toute logique il adouba chevaliers Pheder ainsi qu’Erkall le jour même. L’obéissance aux coutumes, un fait sacré sur Oberayan, impliquait d’obéir au maître des combats, et le trahir eut été une conduite impardonnable, sévèrement sanctionnée. Par conséquent,  Pheder dût se soumettre et considérer l’apprentissage de la guerre comme l’essence de sa future éducation, et dès lors, intronisé par le roi lui-même à la «guilde des quarante», il dut se rendre quotidiennement à la salle d’armes du château. Sous les hautes voûtes de celle-ci il se familiarisa avec l’épée, symbole de son rang, mais aussi avec la lance, l’arc et la redoutable hache de jet.  
 Loin d’être fier de son sort, comme l’aurait été n’importe qui, Pheder avait le cœur déchiré et détestait cette science, d’ailleurs teintée de beaucoup d’ésotérisme,  car comme par le passé il continuait de rouler dans la poussière à chaque corps à corps. Le maître Ushidi ne lui tenait pas rigueur de ses défaites perpétuelles, parce que Pheder appréhendait son enseignement avec tout le sérieux possible et se montrait aux exercices de tir un brillant élève. Sa flèche atteignait toujours sa cible, le javelot traversait toujours le mannequin de paille, la hache brisait une écuelle à cent pas; mais en présence d’un adversaire réel Pheder perdait toute velléité de vaincre et l’issue des tournois lui était toujours défavorable... Erkall Led, quand à lui, passait son temps à vaincre.
 Les années s’écoulèrent ainsi, dans la monotonie des jours d’entraînement, sans qu’il eut remporté une seule joute. Il portait l’épée, la cape orange des chevaliers, mais n’en tirait aucune gloire et restait un garçon taciturne. Il se plongeait des nuits entières dans la lecture du Livre de Moud, de mémoire d’homme le seul livre jamais écrit et lu dans l’île-citadelle. Pheder se promenait aussi pendant de longues heures, solitaire, sur les remparts du château pour scruter la mer immense qui semblait l’appeler par son propre nom. Les crises cycliques d’amertume profonde qu’il ressentait dans ces funestes instants n’avaient rien de commun avec le sentiment de sa faiblesse aux jeux guerriers. Il devenait alors le jouet d’un mal profond, indéfinissable par des mots, qui ne tenait en rien à son orgueil blessé. Souvent, assis seul sur la plage, il essayait de comprendre, d’endiguer par la raison ce sentiment de frustration qui le tenaillait férocement d’un tenace étau épisodique. Dans ces instants maudits, une mélancolie têtue s’emparait de son être et il n’aurait pu expliquer cette lourdeur étrange qui envahissait sa poitrine, comme si l’Oberayan, la merveilleuse terre des ancêtres, tentait sournoisement de l‘étouffer.  
 Aujourd’hui, des années plus tard, Pheder marchait vers son rendez-vous avec le vieux maître en se rappelant, rempli de nostalgie,  les heures enfuies de sa jeunesse. Il ralentit l’allure en passant devant une taverne aux murs peints très récemment de fresques aux couleurs vives, dont le thème principal représentait une scène de pêche mouvementée. De la porte largement ouverte s’échappait une appétissante odeur de sardines grillées, il entra pour s’asseoir près de l’âtre où deux énormes bûches de chêne achevaient de se consumer. Une servante s’approcha en lui rendant son salut; s’essuyant d’un geste rapide ses mains mouillées sur son tablier. Le chevalier lui commanda deux poissons et un pichet de ce vin excellent que produisaient les vignobles d‘Ukbar. Par l’ouverture d’une seconde pièce enfumée il distinguait la servante retournée à présent cuire des galettes de seigle sur une grande plaque de bronze posée sur les braises. Quand Pheder eut terminé son repas, une bonne chaleur affluait dans ses membres, chassant l’impression de froid ressentit tout à l’heure. Mais, alors que ses lèvres se posait sur le bord du pichet, les images du passé s’imposèrent une nouvelle fois à lui :
 Il entrait dans sa dix septième année et le maître d’armes l’avait fait mander, exactement comme aujourd’hui... Il l’avait alors trouvé assis en tailleur sur le parquet ciré de la chambre austère qu’il occupait près de la salle d’arme. La porte ogivale se trouvait grande ouverte, ce qui lui évita de frapper. Le visage acéré d’Ushidi portait déjà les marques de l’âge, lesquelles soulignaient chacune de ses expressions d’un masque sévère. En tournant la tête vers Pheder il s’était mis à parler de sa voix encore puissante, habituée à commander :
_  «Voici quelque temps, j’ai changé ta destinée. Sans mon aide tu serais potier, car tu es fils de potier !, mais tu portes le titre honorable de chevalier, Pheder Ursinis !... »
 Le maître avait volontairement appuyé la voix sur le nom du jeune homme. Ce dernier ignorait alors ce qu’allait signifier pour lui l’entretien et se contentait de scruter avec une insistance déplacée les doigts noueux d’Ushidi, lequel lui lançait en parlant son regard de faucon.  
-  «On peut dire de toi que tu es l’éternel perdant, Pheder, et je ne te connais pas d’amis... »  
 Accompagnant les paroles du maître, la cloche de la crypte des « Saints Ancêtres » s’était mise à sonner. A cet instant, Ushidi s’était levé en époussetant la longue robe jaune qu’il portait habituellement, comme l‘insigne le plus évident de son rang :
-_ « Tout est doué de vie, jeune chevalier! Les chevaux, les djinns, les démons, les arbres, les hommes, évidemment, mais aussi la mer, la forêt d’Obyn, et même les montagnes, les pierres... Toi, aimes tu la vie, Pheder Ursinis ? »
 La question n’appelait pas de réponse. Ce n’était qu’une simple mise en condition de l’ancêtre vivant. Pourtant l’incongruité d’une telle phrase dans la bouche du chef de guerre heurtait la sensibilité de Pheder. Impressionné, ses genoux s’étaient involontairement mis à trembler. Ushidi avait aussitôt enchaîné :
-  « J’ai bu aux sources vives de nos ancêtres et j’ai peut-être trouvé le moyen de me mettre en paix avec ce monde. L’Oeil de Moud t’as désigné à moi, chevalier, pour accomplir sa volonté. Tu seras le prochain seigneur du domaine d’Ukbar...»
 Il avait laissé un temps d’arrêt pour bien faire pénétrer le sens de ses paroles dans l’esprit de Pheder, avant de reprendre :
- « Ou tu mourras ! »
 Lorsque le chevalier comprit toutes les implications des paroles qu’il venait d’entendre, il  ressenti un profond malaise. Il n’existait qu’un seul domaine d’Ukbar, seule possession du grand roi Umesh Nader en dehors de l’île-citadelle. Située à quatre heures de marche du rivage, empiétant sur la forêt d’Obyn, la forteresse et ses terres traçaient les limites du monde connu d’Oberayan. Le Livre de Moud expliquait qu’Ukbar avait repoussé avec succès les dernières attaques d’Anamaying, dans les temps les plus reculés. La charge royale d’Oberayan était  héréditaire mais la possession du fief d’Ukbar s’obtenait selon un rituel immuable et simple, aussi ancien que le Livre sacré lui-même. Il impliquait un combat mortel entre un champion d’Ukbar et l’un des quarante chevaliers de l’île-citadelle. Le maître d’armes choisissait seul les deux adversaires. Au-delà des murs d’Ukbar, s’étendait à perte de vue la véritable forêt d’Obyn, dont nul n’était jamais revenu vivant à ce jour. Aussi, le fait qu’Ushidi ait choisi Pheder pour remplir le rôle du champion d’Oberayan remplissait le pauvre garçon de terreur...
 Toujours assis sur le banc de bois de la taverne, le chevalier finissait le contenu de son pichet, quand il appela la servante pour qu’elle le remplisse à nouveau. La jolie jeune fille s’éloigna ensuite pour remettre une nouvelle bûche dans l’immense cheminée où de hautes flammes s’en emparèrent; crépitant et projetant sur la pierre noircie de l’âtre une pluie d’étoiles éphémères. Un adolescent aux cheveux blonds pénétra dans la pièce, portant devant lui un panier de légumes. Il rejoignit la serveuse dans l’autre pièce, échangeant avec elle quelques plaisanteries qui échappèrent à Phéder. Ce dernier, de nouveau seul, laissa ses pensées reprendre leur cours. L’alcool agissait dans son cerveau et les paroles d’Ushidi résonnaient dans sa tête avec la même force qu’autrefois :
-  «Seul un des deux champions désignés par moi gagnera la clé du château d’Ukbar! avait dit Ushidi. Le valeureux Arbam Nok qui la tenait jusqu’à présent vient de sacrifier à Moud son vieux corps, et je connais déjà celui contre qui tu devras te battre, par la hache et l’épée... »
  Entendant ces mots, le corps adolescent de Pheder s’était secoué de spasmes invisibles qu’il s’était efforcé de contenir. Le maître qui semblait n’avoir rien vu avait repris :
- «Ce jour même j’envoie une délégation pour informer Ukbar de mon choix. En vérité, tu vaincras, cette fois, Pheder Ursinis, où tu perdras ta vie! »
 Tout avait été dit. Alors un homme, que Pheder dans son trouble n’avait pas vu venir, s’était approché sur un signe du maître, qui parlait  toujours à Pheder :
- «Tu as trois jours pour connaître la peur, chevalier, cet homme les passera avec toi jours et nuits. »
 Pheder occupa le reste de cette funeste journée d’autrefois avec ses compagnons, dont aucun ne commenta le choix du maître. Mais tous pensaient que Moud accablait Pheder d’un sort cruel, tous unanimement convaincus de sa mort prochaine. Même l’enjeu du duel, le trône d’Ukbar, ne rendait pas jaloux les plus ambitieux. Toutefois, pour une étrange raison, Pheder ne ressentait aucune peur, et l’entraînement qu’il effectua pendant ces trois jours fut un des plus radieux qu’il eut jamais connu. C’est à peine inquiet qu’il se rendit au matin du troisième jour chez Ioginos, le forgeron, pour y faire affûter son épée. Il était animé d’un étrange sentiment de libération, n’avait-il pas plusieurs fois appelé la mort sur sa tête au cours de ses funestes crises?
 Au moment où ses camarades émus lui sanglèrent sur le corps son armure, une sorte de solide corset de cuir clouté, il remercia Moud d’avoir fait fuir toute crainte en lui. Le roi Umesh Nader était venu la veille l’assister dans ses prières. Il avait remit lui-même ses cadeaux : le grand bouclier de bronze et le casque à ailette que ceignaient les champions. L’écu un peu trop lourd pour le bras de Pheder, s’ornait de l’aigle rouge, symbole immémorial d’Oberayan. Le combat devait se dérouler sur la plus grande plage de l’île où l’on avait tracé sur le sable un large cercle à l’intérieur duquel les armes allaient parler. Il était interdit aux concurrents de franchir ce périmètre. Au pied du mur d’enceinte de la cité, des gradins avaient été dressés à la hâte. Disséminés sur ceux-ci une foule houleuse s’agitait, hypnotisée par la perspective d’assister à une lutte qui exigeait la mort du vaincu. Le roi Umesh Nader, la reine Kalash et ses dames d’honneur, trônaient ensemble sous un dais d’honneur cramoisi situé en face du cercle rituel. Celui-ci se dessinait clairement sur une portion de plage découverte par la marée mais, située en deçà de la zone d’estran, elle finirait par être inondée. Le combat devait s’achever impérativement avant que le cercle ne soit effacé par les eaux. Ainsi décidait Moud. Sur cette grève en habit de fête, apparurent enfin les juges diseurs, les porte-bannières des deux camps, le maréchal, les connétables et les guildes. Le chevalier Pheder s’était avancé au milieu du rond, la hache à la main. C’est au moment précis où son adversaire vint à sa rencontre que Pheder connu un sentiment de panique : une femme s’avançait vers lui, la hache brandie. Elle faisait partie de la terrible garde d’amazones du domaine d’Ukbar. Son allure effrayante annonçait la lutte et une farouche détermination se devinait dans son regard, celle de prendre au plus vite la vie de Pheder. Son armement, le même que celui du jeune chevalier, n’avait pour seule différence d’être orné sur l’écu d’une feuille de trèfle, ralliement du fief d’Ukbar. La femme, surentraînée et prête à tuer, possédait une musculature qui dépassait presque celle de Pheder. Il prévoyait qu’elle serait redoutable.  
 L’introspection s’arrêta là car la hache de l’amazone arrivait en sifflant vers son visage. D’instinct, Pheder releva son bouclier qui résonna violemment et se plia sous le tranchant de la lame. Sous le coup, le bord de l’écu avait heurté violemment son front, en le faisant saigner abondamment. Sonné, aveuglé par son propre sang, Pheder se releva sans contre-attaquer pour reculer vers le bord du cercle, décontenancé par une attaque aussi soudaine. Sans le quitter un seul instant des yeux, l’amazone alla reprendre sa hache, ébréchée par le choc. Un instant muettes, les crécelles d’Oberayan répondirent au vacarme des partisans d’Ukbar. Alors Pheder saisit sa chance en bondissant sur la femme, dont la souplesse s’avérait incroyable malgré le poids du fer qu’elle portait. Celle-ci esquiva en parant le coup facilement; sa hache rencontra celle de Pheder en lui faisant lâcher prise. Le jeune homme recula prestement, échappant à la mort, puis il tira vivement son épée du fourreau. Le contact de la longue lame le rassura un instant, pendant qu’un étrange phénomène prenait naissance dans son esprit. Il voulait vivre. Quelqu’un, très loin, semblait le vouloir. Moud était la force et Moud était en lui. l’énergie multipliée par cette transcendance, il s’élança sur la championne d’Ukbar l’épée en avant. Le cri qui s’échappa de la gorge du chevalier n’avait rien d’humain; cela semblait la propre voix de Moud, quand il avait, dans les temps révolus de l’histoire du monde, vaincu sa puissante rivale, Ar d’Anamaying. La vigueur inimaginable de ce cri pourtant bref eut sur l’amazone l’effet d’un fouet. Paralysée par la vibration surnaturelle elle ne put réagir et la lame de Pheder pénétra sa gorge en la traversant de part en part. Elle mourut avant de toucher le sol.  
  « Le silence qui suivit put s’entendre ». Ainsi déclara Ushidi à Phéder le lendemain de sa victoire qui privait le domaine d’Ukbar d’une amazone sur son trône. Mais Pheder n’eut pas le souvenir des heures qui suivirent. Il avait perdu trop de sang de sa blessure et s’était écroulé, épuisé, sur sa victime presque aussi mort qu’elle.
 
Moud ne vous donne pas sa force sans prendre la vôtre
 
 N’était-ce pas écrit dans le livre ?

mood
Publicité
Posté le 20-12-2004 à 10:22:55  profilanswer
 

n°4548624
Shakti de ​Cham
Posté le 05-01-2005 à 11:46:02  profilanswer
 

Je tombe ici par hasard et l'histoire de Talbazar me branche. Patience pour les commentaires car je lis en braille - pour Yulara! Je vais l'elire comme je vais pourvoir et j'en tirera bien quelquechose a redire si c'est auculthorise. P.S.

n°4549069
Shakti de ​Cham
Posté le 05-01-2005 à 12:56:24  profilanswer
 

PS: Milles excuses! J'ai appuye sur la mauvais pedale! Je voulais dire aussi que mon francais est assez prevocaire (surtout quand on me braille dans l'oeilleure que l'echo mentair peut tout sabrer). Ma langue de mere c'est l'arabesque classic. Talbazar, suis-je ton premier lecteur Etranger? Je vais continuer la lecture car ca cree des images dans ma tete. Quand je serais dans une good Moud, je ferai cygne. Ne te fait d'air pas trop vite, je ne me ferais  pas kelash nikov.

n°4549192
Turk182
Strike Again !!!
Posté le 05-01-2005 à 13:13:56  profilanswer
 

Shakti de Cham a écrit :

PS: Milles excuses! J'ai appuye sur la mauvais pedale! Je voulais dire aussi que mon francais est assez prevocaire (surtout quand on me braille dans l'oeilleure que l'echo mentair peut tout sabrer). Ma langue de mere c'est l'arabesque classic. Talbazar, suis-je ton premier lecteur Etranger? Je vais continuer la lecture car ca cree des images dans ma tete. Quand je serais dans une good Moud, je ferai cygne. Ne te fait d'air pas trop vite, je ne me ferais  pas kelash nikov.


 
tu fume quoi ?¿ ca l'air efficace...

n°4549383
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 05-01-2005 à 13:44:58  profilanswer
 

Je n'y suis pour que dalle :pt1cable:

n°4549966
tigrou_bis
Boing... Boing...
Posté le 05-01-2005 à 14:52:34  profilanswer
 

Turk182 a écrit :

tu fume quoi ?¿ ca l'air efficace...

Je crois qu'il ou elle ne fume pas mais est aveugle et lit en braille (cf son premier post ci dessus). Donc pour écrire c'est soit en braille soit à reconnaissance vocale. Chacun sait que la reconnaissance vocale, en français, c'est pas génial... En plus, il dit que le français n'est pas sa langue maternelle... Donc, un peu de compréhension, quoi :)

n°4556436
Triliock
Romain IV en vacances à Bagdad
Posté le 06-01-2005 à 12:16:08  profilanswer
 

Au fait, elle en est ou, de sa publication, Rose quelque chose, avec coffret et tout le bataclan?  
Ca marche? Ca se vend? Y'a dejà des critiques qu'on peut lire quelque part?

n°4556586
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 06-01-2005 à 12:42:08  profilanswer
 

J'ai trouvé ça de marrant :D
 
http://www.google.fr/search?q=cach [...] e%22&hl=fr
 
Mais de critiques, point.


Message édité par Grenouille Bleue le 06-01-2005 à 12:53:41

---------------
Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°4556757
Triliock
Romain IV en vacances à Bagdad
Posté le 06-01-2005 à 13:14:12  profilanswer
 

Ah au fait Grenouillette : j'ai lancé une rumeur sur toi dans le forum de Brag  :lol:  
 


---------------
Mehmet II en short devant le Louvre
n°4556767
Triliock
Romain IV en vacances à Bagdad
Posté le 06-01-2005 à 13:15:45  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :

J'ai trouvé ça de marrant :D
 
http://www.google.fr/search?q=cach [...] e%22&hl=fr
 
Mais de critiques, point.


 
Ah ben ça alors ! Bonjour le lobbying ou le copinage ! Comment un tel truc a pu recevoir de l'aide pour sa publication en luxe comme ça? C'est du délire ! Au secours, le monde va à vau-l'eau !  :sweat:


---------------
Mehmet II en short devant le Louvre
mood
Publicité
Posté le 06-01-2005 à 13:15:45  profilanswer
 

n°4558214
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-01-2005 à 17:05:01  profilanswer
 

kelkun sait ce ke c'est :Entreprise à finalité sociale ?
SPLIK  :bounce:

n°4558262
alexlegran​d
Posté le 06-01-2005 à 17:10:51  profilanswer
 

Au 1er juillet 1996, dans le cadre du contrat d'avenir pour l'emploi, est entrée en vigueur la loi permettant la création des Sociétés à finalité sociale, les S.F.S. De par leurs statuts, ces sociétés s'inscrivent dans les lois coordonnées sur les lois commerciales. Mais à la différence d'une société commerciale classique, la société à finalité sociale n'a pas, en principe, pour but premier la recherche du bénéfice mais bien le service à la collectivité et à ses membres, notamment via la formation par le travail. Elle intègre le concept de profit et la notion d'action sociale en replaçant la personne au centre de ses activités.  
 
La création de telles sociétés développe mieux la gestion et l'approche du secteur public. Elles mettent, en effet, en place de nouvelles politiques sociales qui sont gérées par des associations privées et ce avec d'autres sources de financement que les subsides publics.  
 
De plus, l'appellation "sociale" de ces entreprises permet de valoriser l'importance et la priorité du "service" à la personne. Aussi les dimensions d'écoute sont-elles plus présentes, tant dans la participation du personnel à la gestion de l'entreprise que dans l'approche du public visé par l'objet social de l'entreprise.  
 
Située à mi-chemin entre secteurs privé et public, entre marchand et non marchand, l'économie sociale permet à des personnes moins favorisées de travailler tout en contribuant à l'activité économique du pays. L'aspect commercial n'est pas dénaturé mais une proximité sociale contribue au bon fonctionnement de la société. Les finalités économiques ne sont plus prépondérantes.  
 
Cette nouvelle forme juridique de société intéressera tout particulièrement le monde associatif, car elle permet aux a.s.b.l. d'exercer des activités commerciales tout en conservant leur finalité sociale.  
 


Message édité par alexlegrand le 06-01-2005 à 17:11:23
n°4558479
alexlegran​d
Posté le 06-01-2005 à 17:41:36  profilanswer
 

Eclairé?

n°4558852
homer007
Posté le 06-01-2005 à 18:37:02  profilanswer
 

Triliock a écrit :

Au fait, elle en est ou, de sa publication, Rose quelque chose, avec coffret et tout le bataclan?  
Ca marche? Ca se vend? Y'a dejà des critiques qu'on peut lire quelque part?


 
Tu peux ne pas y croire, mais ce livre est en rupture de stock en Belgique ! Je connais un gars qui bosse chez le distributeur qui diffuse son livre (soit 8000 exemplaires vendus en 3 semaines, alors que le tirage moyen d'un livre en Belgique est de 750 exemplaires).  Ce livre est entré dans le top 100 des réassorts de livre paraît-il !  Enfin perso comme je le disais plus haut j'ai lu ce livre et j'ai adoré.  Chacun son truc.
 
Homer

n°4558948
Triliock
Romain IV en vacances à Bagdad
Posté le 06-01-2005 à 18:52:09  profilanswer
 

Rose Berring en kilt vaporeux devant Bragelonne !  :jap:
 
*gasp*
 
Je suis content pour elle, du moins.  :bounce:  


Message édité par Triliock le 06-01-2005 à 18:53:54

---------------
Mehmet II en short devant le Louvre
n°4559129
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-01-2005 à 19:17:40  profilanswer
 


 Si c'est pas une nouvelle blague belge, on dirait la pub pour le commerce équitable auquel j'adhère.
Mais une politique de profit qui cherche à redistribuer, ça est zarbi une fois ? M'ENFIN PTET
HASTA LA REVOLUTION :ouch:

n°4601687
Profil sup​primé
Posté le 12-01-2005 à 17:41:23  answer
 

Pourquoi y a t il plein de point d'interrogation a la place des apostrophes dans l'histoire de Grenouille Bleue ?

n°4616103
Danger4u
Le racisme n'est pas raciste..
Posté le 14-01-2005 à 12:41:02  profilanswer
 

Tu utilises firefox peut-être ? ;) Il faut mette "western" en encodage (View/Character Encoding).

n°4619654
Profil sup​primé
Posté le 14-01-2005 à 19:39:27  answer
 

Oui en effet, j'ai firefox, qui d'ailleurs génial !
J'ai été dans  outils -> langue -> Encodage de caractère par défault > et je suis en Occidental mais je n'ai pas trouvé "western"

n°4623843
Profil sup​primé
Posté le 15-01-2005 à 12:46:23  answer
 

Alors, quelqu'un a la réponse ?

n°4624891
Triliock
Romain IV en vacances à Bagdad
Posté le 15-01-2005 à 15:57:33  profilanswer
 

Je ne veux pas paraître pédant, mais "western" en anglais ne signifie-t-il pas "occidental"?  :ange:  
Dans ce cas, tu as un autre problème que celui-ci.  :sweat:  
 


---------------
Mehmet II en short devant le Louvre
n°4650409
Profil sup​primé
Posté le 18-01-2005 à 17:59:30  answer
 

en effet, je dois avoir un autre prbolème is je suis en occidental et que ça me le fait quand même, quelqu'un a une réponse ?

n°4651972
MayaZith55​8
I'm here without you baby...
Posté le 18-01-2005 à 21:06:43  profilanswer
 

Bonjour! Cela fait deux ans que l'écriture est devenue pour moi une véritable passion. Mais le problème est que j'aimerai m'améliorer...sans pour autant savoir comment! J'aimerai savoir si quand on lit ce que j'écris, on y voit un style particulier et non la pâle copie d'un autre... Pourriez-vous me donner votre avis ainsi que quelques conseils? Voici un extrait d'une "histoire" que j'ai commencé. (Pour les fautes d'orthographe...   pardonnez-moi d'avance!) Merci beaucoup!  
 
Le soleil inondait le ciel d’une pâle lueur orangée. Seul deux où trois nuages, pareils à des rubans de soies, venaient frôler le paysage. Un vent léger s’insinuait entre les feuilles des arbres, leur faisant exécuter une danse aussi délicate que silencieuse. Assise sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, une canette de soda se joignant à ses lèvres de façon régulière, Marianne contemplait le paysage. Elle frissonna légèrement au contact du vent. En fait, elle avait froid, mais pour rien au monde elle n’aurait changé de place. Cela l’aurait forcé à détourner les yeux. Et elle ne le voulait absolument pas. Des pas précipité résonnèrent dans le couloir et elle poussa un long soupir. Quelques secondes plus tard, sa mère faisait irruption dans sa chambre.  
- Marianne, mais qu’est-ce que tu fous ? s’énerva-t-elle.  
- Je me délecte de la vue d’un paysage grandiose tout en buvant un nectar délicat qui contient sans aucun doute de quoi me faire prendre du poids. (Puis, se tournant vers sa mère) Et toi, que fais-tu ? Sa mère la regarda bizarrement. Il faut dire que la phrase que venait de sortir Marianne n’était pas vraiment sa façon habituelle de s’exprimer. Elle sembla se ressaisir.  
- Je viens secouer ma fille et lui rappeler qu’elle ferait mieux de s’apprêter car elle doit partir dans même pas une demi-heure. Et puis, descends de là ! Tu me donnes mal au cœur. Et ne lève pas les yeux au ciel, ce n’est pas discret ! Elle partit en prenant soin de refermer la porte derrière elle. Marianne poussa un nouveau soupir et obéit à sa mère. Elle n’avait aucune envie de s’apprêter pour partir. Elle voulait rester…Mais bon, elle n’avait pas trop le choix ! Une demi-heure plus tard, à la minute, non, à la seconde près, un coup de klaxon la fit grimacer.  
- J’y vais ! A lundi m’man ! s’écria Alexandre, le frère de Marianne, tout en dévalant les escaliers. Il embrassa sa mère au passage et ne prit même pas la peine de se retourner une seconde fois pour lui dire au revoir. Marianne vit clairement sur le visage de sa mère que ce geste, omis, la blessait profondément, comme si en l’oubliant son frère avait voulu montrer à sa mère qu’il ne ressentait pour elle qu’une totale indifférence. C’était faux, bien évidemment. Mais pas assez clair que pour que l’on puisse le comprendre.  
- Marianne, il faudrait que tu y ailles, lui souffla sa mère, adossée à l’embrasure de la porte.  
- Une minute maman. La mère de Marianne leva les yeux au ciel.  
- Tu crois qu’un jour ça t’arrivera d’être à l’heure ? Marianne rejoignit sa mère.  
- Non maman, je ne crois pas. Mais… (Elle marquât une légère pause) de toute façon tout le monde m’aime comme ça ! Alors pourquoi changer ? Elle embrassa sa mère avec chaleur et partit, sans se presser, vers la voiture de son père. Celui-ci lui fit un signe de la main. Elle entra dans la voiture sans le saluer d’aucune manière que ce soit. Il mit le contact et démarra.  
- Tu sais, Mia, tu pouvais te mettre à l’avant, lui dit-il tranquillement.  
- Est-ce que tu pourrais un jour cesser d’employer ce surnom ridicule et m’appeler par mon vrai prénom, qui est Marianne au cas où tu l’aurais oublié ? répondit-elle sur le même ton.  
- Oh ! Lâche-le steplaît ! s’énerva Alexandre.  
- Toi morpion tu la ferme.  
- He ! s’exclama son père avec colère. Tu pourrais arrêter quelques minutes de nous faire part de ta mauvaise humeur ? Ni ton frère, ni moi n’avons à subir tes changements d’humeur, c’est clair ?  
- Désolé papa, murmura Marianne, qui n’était cependant pas désolée du tout. Elle avait quand même le droit de faire une remarque à son père non ? Et ce n’était certainement pas un gamin de douze ans qui allait lui apprendre à parler à un adulte ! Elle rumina cela tout le trajet. Enfin, la voiture s'arrêta. Une femme les attendait sur le seuil.  
- Toujours aussi vulgaire à ce que je vois, lança Marianne en jetant un regard critique à la jupe courte et aux ongles peints de façon totalement grotesque de la nouvelle compagne de son père. Elle la détestait au plus haut point. Peut-être parce que c’était à cause de cette pute que son père avait quitté sa mère. Le père de Marianne ne releva pas. A moins que ce ne soit parce qu’il n’avait pas entendu.  
- Bonjour Marianne ! lança gaiement la femme. Le regard que Marianne lui jeta fut aussi glacial que l’Antarctique. Un silence de mort s’installa.  
- On mange quand ? demanda son frère, la main sur le ventre comme pour empêcher son estomac de s’échapper. La femme se tourna vers lui avec un large sourire, contente de se montrer utile en disant que le repas était prêt. Marianne ne parla presque pas durant le dîner. Elle se contenta de répondre poliment aux questions rituelles comme : « Et comment ça va à l’école ? » ou « Et les amours ? Ne me dis pas que tu n’as personne ! Je parie que les garçons doivent te courir après ! » C’est ça, mon cul oui ! pensa Marianne quand la femme le lui dit. Comme si elle, Marianne Grams, pouvait avoir le moindre succès auprès de la gante masculine…Chaque fois qu’on lui sortait cette phrase là, elle se rendait compte que de ce côté-là elle n’était nulle part et s’énervait à cause de ça systématiquement. La femme tenta vainement de la faire sourire. Elle n’obtint que quelques œillades noires. A la fin du repas, Marianne pesta contre son frère pour son besoin soudain d’aller au petit coin alors que c’était l’heure de faire la vaisselle. Comme par hasard, il ne réapparut qu’à la fin de celle-ci, arborant un sourire fier. Car oui, il était fier de son coup le crétin !  
- Qu’est-ce que vous voulez faire ce soir ? questionna le père de Marianne.  
- Y a un super beau film à la télé ! répondit Alexandre tout excité.  
- Ah non ! Pas le film débile dont tu m’as montré le résumé ! râla Marianne. C’était encore une de ces nullités avec des extra-terrestres et des projections de boyaux toutes les trente secondes.  
- De quoi est-ce que ça parle ? s’enquit la compagne du père de Marianne.  
- Ca se passe en l’an trois mille…Des extraterrestres débarquent d’une planète inconnue et…  
- Le tout donne une nullité phénoménale, le coupa Marianne.  
- Oh ! Mais j’adooooore les films de sciences fictions ! s’exclama Zoé. Faux cul ! pensa Marianne en jetant un regard écoeuré vers sa future belle-mère. Alexandre se rua vers la télécommande et commença à chercher la bonne chaîne avec frénésie. Zoé s’installa calmement dans le divan. Marianne quitta la pièce et enfila son manteau.  
- Qu’est-ce que tu fais ? lui demanda son père en la rejoignant.  
- Je sors, papa.  
- Non, tu voudrais sortir. Marianne souffla.  
- Papa, si c’est pour rester devant la télé, je préfère de loin aller faire un tour.  
- Et où est-ce que tu irais ? Marianne haussa les épaules.  
- En ville, j’sais pas moi…(Voyant son père froncer les sourcils, elle ajouta précipitamment) De toute façon je n’irai pas loin et je ne rentrerai pas tard, c’est promis !  
- Mais j’espère bien ! rétorqua son père en croisant les bras devant sa poitrine.  
- Tu espères bien ? Dois-je comprendre que tu acceptes ? Son père resta silencieux.  
- Allez quoi ! J’ai dix-huit ans ! Je suis assez grande pour marcher seule dans la rue !  
- Tu as dix-sept ans !  
- Oh ! Papa ! A un mois près !  
- Dans quelques années tu seras bien contente que je prenne compte de ce mois. Marianne poussa un soupir à fendre l’âme et lança à son père un regard implorant.  
- Bon, d’accord, capitula celui-ci. Mais je veux que tu sois rentrée à onze heures précise !  
- Onze heure ? s’exclama Marianne, révoltée. Papa, même Cendrillon avait le droit de rester plus tard que moi !  
- Tu peux toujours faire Cendrillon dans ta chambre si ça ne te plaît pas… Marianne retint un sourire. Ta chambre. Sans blague. Quand Marianne pensait à sa chambre, elle ne voyait pas le grenier aménagé où elle devait dormir quand elle allait chez son père. Elle pensait à la pièce de taille moyenne dans laquelle elle avait pleuré, rit, parlé au téléphone, lu, chanté,…Quand il était question de sa chambre, Marianne pensait à celle où elle avait passé toute sa vie.  
- Je me contenterai de onze heures alors… Marianne posa sa main sur la poignée de la porte.  
- Attention, la prévint son père. Quand je dis onze heures, ce n’est pas onze heures une, ni onze heures deux. Je me suis bien fait comprendre ? Marianne hocha la tête et le gratifia d’un sourire. Ce simple geste esquissé des lèvres sembla donner une bouffée d’énergie au père de Marianne. Il lui sourit en retour et, d’un pas tranquille, gagna le salon. Marianne sortit en refermant la porte  
derrière elle. Le froid, mordant, l’attaqua de part en part avec vigueur, heureux de s’être trouver une nouvelle victime. Mais elle l’ignora superbement. Lentement, elle marcha le long de la rue, regardant chaque maison. Il fallait qu’elle sache à quoi ressemblait cette rue pour s’y sentir plus à l’aise. A part une maison, d’un affreux rose délavé et dont le jardin était surchargé de statuettes et de buissons, le reste était plutôt joli. Et simple en tout cas. Marianne consulta sa montre. Cela faisait à peine cinq minutes qu’elle était partie. Et elle ne savait déjà plus quoi faire ! Ou plutôt où aller… Je ne rentrerai pas avant onze heures ! décida-t-elle. Elle n’avait absolument pas envie de rentrer « chez elle ». Et puis qu’est-ce qu’elle pourrait y faire ? Regarder sa future belle-mère lui lancer un de ses sourires faux qui avaient le chic de la mettre hors d’elle ? Pour écouter distraitement un film aussi dénué de sens que la société actuelle ? Marianne frissonna. En tout cas, pas question de rester dehors par un temps pareil ! Il fallait impérativement qu’elle trouve un endroit où aller. Et vite si possible ! Distraitement, elle glissa ses mains dans ses poches. Son visage s’illumina quand ses doigts effleurèrent son portefeuille. Mais bien sûr ! Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ?  
- Madame ? appela-t-elle. La dame en question lui lança un regard méfiant en serrant un peu plus la laisse de son chien. Un chien certainement aussi beau qu’elle était laide.  
- Oui ? demanda presque craintivement la dame, ce qui fit sourire Marianne. Cette femme avait peur d’elle alors qu’elle tenait en laisse un gigantesque berger allemand ! Comme si quelqu’un serait assez fou pour s’attaquer à elle tout en sachant qu’il aurait le molosse aux trousses.  
- Pourriez-vous m’indiquer la direction du centre ville ? La femme lui montra une rue adjacente du doigt et continua son chemin. Marianne aussi. Elle se rappela soudainement la fois où, son père, trop fier de demander son chemin, avait tourné en rond pendant plus de deux heures. Mais pourquoi les hommes ne demandent-ils donc jamais leur chemin ? s’interrogea Marianne. Il n’y avait aucune honte à cela et en plus c’était bien pratique ! Sachant pertinemment que la réponse à cette question resterait un mystère toute sa vie, Marianne décida de penser à autre chose. Au bout de dix minutes, elle fit irruption dans le centre ville. Enfin, si on pouvait appeler centre ville ce que Marianne avait sous les yeux…Deux cafés, un magasin de vêtements et un supermarché. Génial. En tout cas, j’espère pour eux que le tourisme n’est pas leur principale source de revenu .En effet, ils n’iraient pas bien loin avec ça. Marianne s’arrêta. Alors, quel endroit choisir ? Il y avait tellement de choix, comment le pourrait-elle ? C’était bien simple : vu l’heure, le supermarché devait être fermé et le magasin de vêtement aussi. Restaient les deux cafés. Marianne passa devant les deux en regardant chaque fois pas la fenêtre. Le premier semblait être le repaire des alcooliques de la région. Une bonne dizaine de piliers de comptoir, complètement beurrés, buvaient dans leur verre un liquide qui pour eux n’avaient plus aucun goût. Elle entra donc dans le second. Il semblait petit de l’extérieur mais s’étendait sur toute la longueur du bâtiment. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le bâtiment était long ! Une intense chaleur entoura Marianne, repoussant le froid vers des ailleurs. Une légère odeur de tabac flottait dans l’air, mais elle ne la remarqua même pas. Elle commanda un soda et alla s’asseoir seule à une table. Elle se cala sur sa chaise tandis que ses joues prenaient appuis sur ses paumes, puis resta là, un bon quart d’heure, à rêvasser, sans désir de faire autre chose. Elle se décida enfin à regarder les gens autour d’elle. Il n’y avait pas énormément de monde. Un vieux couple buvait en silence. C’est à peine s’ils se regardaient. Comme si les années avaient eux raisons d’eux, de leur amour, de leur histoire, de leurs paroles. Une petite fille s’endormait presque pendant que son père essayait, tant bien que mal, de quitter des amis. Marianne porta son verre à ses lèvres et arrêta son geste en apercevant une personne. Elle écarquilla les yeux. Elle ne connaissait pas le jeune homme qui était en train de s’énerver sur un malheureux flipper, mais rien que son aspect extérieur avait de quoi étonner. Il devait mesurer environ dix centimètres de plus qu’elle et peser vingt kilos de moins. Il était très maigre, voir carrément squelettique. La détermination et la force qui se lisaient dans son regard gris acier tranchaient nettement avec la chétivité que lui conférait son absence de carrure. Son teint était pâle pourtant ses phalanges arrivaient encore à blanchir sous l’effort. Il portait un pantalon en jeans extrêmement large ainsi qu’un T-shirt rouge sombre sous son gilet gris. Le tout, accompagné de quelques menus accessoires, lui donnait un style de…Fan de hard rock, pensa Marianne sans très  
bien savoir pourquoi. Mais, de tout, c’étaient ses cheveux qui se remarquaient le plus. Ils n’étaient pas d’une couleur, ni de deux, ni de trois, mais bien de quatre ! Et pas n’importe lesquelles ! Des mèches rouges côtoyaient des mèches grises ainsi que des mèches blanches. De ça et là, éparses, se trouvaient quelques mèches d’un beau brun sombre, probablement sa couleur naturelle. Se sentant sans doute observé, le jeune homme se tourna vers Marianne. La profondeur de son regard la troubla. On pouvait y lire tellement de chose…Détermination, tristesse amère et indifférence, en voilà les lignes principales. Marianne remarqua son perçing à l’arcade sourcilière. Elle lui lança un sourire timide. Ce fut à son tour de paraître troublé, étonné. Il détourna presque instantanément le regard. Marianne fronça les sourcils, ne sachant pas très bien comment elle devait interpréter cela. Elle lui jeta encore quelques regards discrets puis, ayant fini son soda, se leva et partit. Une immense envie de marcher occupait son esprit. Marianne se mit en tête de faire le tour de la ville. Comme celle-ci n’avait rien d’exceptionnel, elle arrêta après un bon quart d’heure. Marianne regarda l’horloge de l’église. Neuf heures trente. Et elle qui comptait rentrer à onze heure… Elle dû donc se taper une des plus grande nullités cinématographique du siècle aux côtés d’un frère muet d’admiration, d’un père endormis (sans doute par ennui) et d’une future belle-mère qui lui lançait des regards beaucoup trop maternels à son goût.  

n°4656209
Profil sup​primé
Posté le 19-01-2005 à 13:36:18  answer
 

Je voudrais vous demandez comment vous faites pour écrire un roman? Combien d'années cela vous prends ? Où trouvez vous le temps d'écrire une pareil oeuvre ?

n°4656264
MayaZith55​8
I'm here without you baby...
Posté le 19-01-2005 à 13:41:23  profilanswer
 

Ben moi c'est après journée...pour le temps que ça me prend, ça dépend... Mais jamais un an ça c'est sûr! Quelques mois...Quand je n'avance pas vite!!!

n°4656277
Profil sup​primé
Posté le 19-01-2005 à 13:42:59  answer
 

Je voudrais écrire un roman mais je n'ai que douze ans et j'suis pas terrible en français. Quels conseils me donneriez-vous ?

n°4656542
Profil sup​primé
Posté le 19-01-2005 à 14:05:06  answer
 

Alors ?

n°4656734
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 19-01-2005 à 14:27:54  profilanswer
 

Joue de la trompette ?:ange:

n°4656747
Profil sup​primé
Posté le 19-01-2005 à 14:29:41  answer
 

Comment bien réussir ce qu'on appelle le "plan" ?

n°4656762
Marnie
Posté le 19-01-2005 à 14:31:45  profilanswer
 

Pumas a écrit :

Je voudrais écrire un roman mais je n'ai que douze ans et j'suis pas terrible en français. Quels conseils me donneriez-vous ?


Commence par imaginer des histoires simples. Puis écris-les, et demande toi si ce que tu as écrit correspond bien à ce que tu voulais dire. C'est en te posant des questions précises que tu trouveras des réponses petit à petit.
Travaille l'orthographe et la grammaire, lis beaucoup·


---------------
Prison d'été, prison d'hiver, prison d'automne et de printemps, bagne pour petits et grands - Prévert, Le Roi et l'Oiseau
n°4656853
MayaZith55​8
I'm here without you baby...
Posté le 19-01-2005 à 14:41:30  profilanswer
 

Quelqu'un pourrait me dire ce qu'il pense de ce que j'ai écrit plus haut? (allez-y franchement, je suis là pour trouver le moyen de m'améliorer, et suis ouverte à toute remarque)

n°4656920
yulara
Byte Hunter
Posté le 19-01-2005 à 14:49:52  profilanswer
 

roh mais qu'est-ce qu'ils sont impatients ces jeunes :sarcastic:
ça va viendre, ça va viendre


---------------
Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
n°4656973
MayaZith55​8
I'm here without you baby...
Posté le 19-01-2005 à 14:58:57  profilanswer
 

Il vaut mieux montrer de l'impatience, celle d'apprendre, qu'un désintérêt total pour l'avis d'autrui et de ne prendre compte que de sa propre opinion, ce qui n'aide vraiment pas à avancer...

n°4657044
Marnie
Posté le 19-01-2005 à 15:06:30  profilanswer
 

C'est pas mal écrit, mais ça n'a pas assez de corps à mon goût.
Les premières phrases sont trop 'jolies' pour être vraies. Le ciel, les nuages, ce n'est pas toi qui les crées, c'est moi qui les dessine pour coller avec ce que tu dis.
J'aime assez la rencontre avec la belle-mère. Mais il y a plusieurs expressions inutiles ("d'aucune manière que ce soit", ce genre de truc) qui alourdissent la lecture. Moins expliquer, suggérer d'avantage.
La remarque sur Cendrillon est très bien.
 
J'ai été franche, hein :).


---------------
Prison d'été, prison d'hiver, prison d'automne et de printemps, bagne pour petits et grands - Prévert, Le Roi et l'Oiseau
n°4657161
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 19-01-2005 à 15:19:42  profilanswer
 

Pumas a écrit :

Je voudrais vous demandez comment vous faites pour écrire un roman? Combien d'années cela vous prends ? Où trouvez vous le temps d'écrire une pareil oeuvre ?


Dis merci à Marnie !

n°4657229
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 19-01-2005 à 15:28:13  profilanswer
 

MayaZith558 a écrit :

Quelqu'un pourrait me dire ce qu'il pense de ce que j'ai écrit plus haut? (allez-y franchement, je suis là pour trouver le moyen de m'améliorer, et suis ouverte à toute remarque)


J'avais l'impression de mater ton carnet intime. Sinon en travaillant encore je pense qu'on peut te lire agréablement. J'aime bien la rencontre avec le rocky. :love:  
 Bon je suppose que c'est une faute de frappe, mais "la gante masculine", j'étais pété de rire gaffe au lapsus :lol:  
Il tenait son ventre pour empêcher son estomac de s'en aller : c'est un peu fort, non? s'il enlève sa main, bonjour les sièges.
Allons, ton teste un chouille long par rapport à ton envie de transmettre l'histoire, je trouve.  
Tu devrais peut être condenser un peu et là on s'accrocherais mieux. Mais bon, continu d'écrire et te bile pas trop. :wahoo:

n°4659120
MayaZith55​8
I'm here without you baby...
Posté le 19-01-2005 à 19:40:44  profilanswer
 

Merci pour vos avis! Je vais en tenir compte dans ce que j'écris! (Oui, c'était une faute de frappe!) Je trouvais qu'il y avait un truc qui clochait et oui, c'est peut-être parce que je ne condense pas assez. Il va falloir que je remédie à cela!

n°4661002
yulara
Byte Hunter
Posté le 19-01-2005 à 23:49:24  profilanswer
 


ma foi j'ai trouvé ça bien.
 
la mise en page rend la lecture difficile (je suis peut-etre trop habituée à ne pas voir de descriptions à la suite d'un dialogue, j'aime bien les sauts de ligne dans ce cas...)
 
il y a quelques formulations que je trouve "choquante": la mere qui dit qu'est-ce que tu fous, marianne qui traite sa future belle-mere de pute, l'utilisation de "s'appreter" (dans le dialogue ça passe car on a l'impression que la mere lui repond d'un air pompeux, par contre en tant que reflexion je trouve que ça le fait moins)
 
bien d'accord avec toi sur les hommes qui ne demandent jamais leur chemins, c'est des anes :o
 
en tout cas, tu réussis à installer tes personnages et la situation, c'est donc tres facile de rentrer dans ton histoire. continues comme ça ;)


---------------
Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
n°4679038
Profil sup​primé
Posté le 22-01-2005 à 11:07:38  answer
 

Merci! Marnie!

n°5936277
gui haume
un mec qu'a la tête dur
Posté le 24-06-2005 à 19:44:08  profilanswer
 

lu grenouille bleu
J'aimerai savoir quand est-ce que tu sortira ton bouquin   que je connaisse enfin la fin de cette histoire qui est deja trés prenante.
merci

n°6008322
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 03-07-2005 à 14:38:57  profilanswer
 
mood
Publicité
Posté le   profilanswer
 

 Page :   1  2  3  4  5  ..  25  26  27  28  29  30  31

Aller à :
Ajouter une réponse
 

Sujets relatifs
[sérieux] Ecriture y a t'il moyen de l'améliorer ?Heroïc fantasy?
[ecriture] intro dissertTOPIC solfège et harmonie : écriture musical et enchainement d'accords
Ecriture SMS, meme SFR en est victimeje cherche l'artbook "Final Fantasy X-2 Visual Collection"
The Sinister Pig - Le dernier roman de Tony Hillerman est paru![TopikuniK] Stephen King
/!\ Fantasy Premier League 2018/19 - Nouvelle saison ce soir !!! 
Plus de sujets relatifs à : Ecriture d'un roman d'heroic fantasy


Copyright © 1997-2022 Hardware.fr SARL (Signaler un contenu illicite / Données personnelles) / Groupe LDLC / Shop HFR