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Auteur Sujet :

Qui a écrit ?

n°7588347
Panurge
Posté le 04-02-2006 à 23:56:23  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

alterthon a écrit :

Un chien, qui n'a plus du dieu que le silence, et qui est maintenant borné comme un homme.


 
Drieu La Rochelle, " La femme au chien " dans Journal d'un homme trompé.


Message édité par Panurge le 04-02-2006 à 23:57:35
mood
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Posté le 04-02-2006 à 23:56:23  profilanswer
 

n°7590008
Panurge
Posté le 05-02-2006 à 11:46:14  profilanswer
 

alterthon a écrit :

Décidément...  :)  
 
Je voulais rebondir sur une conception de la femme, et de bien d'autres choses d'ailleurs, qui ressemblât à celle exprimée par un personnage comme Caraco.
 
Bravo...


 
Je ne peux pas accepter ces compliments : j'ai googlé sur la phrase que j'ai citée dans mon dernier message.
En fait, je n'ai rien lu de Drieu.
 
Si cet aveu ne me disqualifie pas (j'ai cru comprendre que le googlage n'est pas interdit), je posterai une nouvelle colle d'ici une heure ou deux.


Message édité par Panurge le 05-02-2006 à 12:45:26
n°7590799
Panurge
Posté le 05-02-2006 à 14:03:57  profilanswer
 

Voici quelques extraits d'un livre d'aphorismes.
 
L'auteur est-il précieux ? Deux de ses admirateurs disent là-dessus des choses contradictoires :
 
« De cet écrivain discret, secret, précieux par le ton comme par la pensée (...) » (Maurice Chapelan, L'Aurore))
« Le style est éblouissant, au point de laisser croire parfois que la musique de la phrase commande à la pensée : ce qui est faux. Perfection n'est point du tout préciosité. » (Gabriel Delaunay, La République des Pyrénées)
 
On verra qu'il n'est pas tendre pour Freud ni pour Breton.
Pour ce qui est de Freud, le récent « Livre noir de la psychanalyse » semble lui donner raison...
 

Citation :

La Sorbonne a enfourché dada. L'érudition s'accroche à tout ce qui n'est pas contraire à sa propre absurdité.
J'ai une façon d'aimer la gloire, telle que je l'entends, qui tourne le dos à la gloire, telle qu'on l'entend.
Comment reprocher à un fou d'être fou ? Je reproche à Breton et à ses consorts, en faisant les fous, d'avoir fait des fous.
Dès la première page, l'auteur en fût-il inconnu, le talent se voit à vue de pays. Là-dessus tout critique est éclairé par sa jalousie.
[Chez Balzac,] la platitude ordinaire de l'expression corrige l'intempérance des caractères. Balzac est un César qui parle en Birotteau.
Quelques traits à dessein malhabiles dans la composition et dans l'expression rehaussent l'habileté d'un auteur, et ne laissent pas de satisfaire la malignité du lecteur.
Les fées avaient écrit avec des lettres d'or les commencements de notre siècle [ = le vingtième]. Mais le sang des deux guerres universelles a étouffé l'honneur des mots sous la montagne des chiffres, la France sous l'Europe, l'Europe sous l'Amérique, l'homme sous la machine, l'esprit sous le trafic, le clerc sous l'ingénieur, les dieux sous Prométhée. La prose et la poésie sont tombées du livre dans la gazette. Advienne que pourra, et au bout le bout, disent les déserteurs. Je ne suis pas de ceux qu'on dépouille avant qu'ils ne se couchent.
La musique et la poésie célèbrent les fêtes de nos souffrances.
Les folliculaires ne se contentent pas d'être les instruments du faux : ils faussent l'instrument.
Les livres qui attirent ne sont pas des livres où l'on se retire. Les filles qu'on galope ne sont pas les femmes qu'on épouse.
Les modes ont le naufrage lent. Depuis que Freud et Breton marchent de travers, ils ne sont pas encore tombés.
Je suis ce qui me suit. Lorsque l'individu ne songe plus à l'espèce, ni le roi au dauphin, ni le poète à la gloire, ni l'apôtre à l'Eglise, ni l'architecte à la pyramide, la volonté, privée d'avenir, n'a plus de présent.
Certaine affinité avec la platitude attire Flaubert et Bloy aux lieux communs, dont ils dressent le catalogue avec une gourmandise furieuse. Ce sont des gentilshommes qui portent dans leurs armes une écuellée de choux.
Selon qu'on rit des yeux, des dents ou du gosier, on aime Marivaux, Jules Renard ou Feydeau.
Proust est un pécheur qui a peur du confessionnal où l'attend Sainte-Beuve.
Mme de Staël, c'était la massue d'Omphale.
Bouquetier de soi-même, Giraudoux se fût offert une corbeille de narcisses pour sa propre fête.
Malraux avait des ampoules à la langue.
L'élévation de Freud prouve que son chemin descendait. Le succès d'une doctrine en mesure la pente.
Polisson, mais poli, impétueux, mais caressant, jésuite sans Jésus, prompt au venin, mais endormeur de couleuvres, cachant la griffe du chat dans la patte à marrons, courtisan, mais roi, tantôt ventre à terre ou sur ses ergots, mais sauvant son honneur par son humeur, trop bon financier pour être un mauvais riche, éclatant contre l'injustice qui payait d'éclat le défenseur du juste, Voltaire est trop mêlé pour qu'on se brouille avec lui et l'on s'étonnerait de l'admirer si l'on pouvait s'empêcher de le lire.


Message édité par Panurge le 05-02-2006 à 14:05:02
n°7593299
Panurge
Posté le 05-02-2006 à 20:27:47  profilanswer
 

alterthon a écrit :

Plutôt: "Papiers collés", de Georges Perros ?


 
Ni Poulet ni Perros, mais il paraît que Perros (comme Noël Devaulx) l'appréciait.

n°7593799
Panurge
Posté le 05-02-2006 à 21:24:24  profilanswer
 

Non, mais il y a quelque chose qui lie étroitement son souvenir à celui de Paulhan.
 
Et je crois qu'il était assez proche d'Arland aussi.
 
Vous êtes dans les bonnes eaux.

n°7594140
Panurge
Posté le 05-02-2006 à 22:05:53  profilanswer
 

Non.
 
Si vous faisiez comme moi : un petit coup de Google ? (Par exemple sur les mots "aphorismes", "Devaulx" et  "Perros".)

n°7594239
Panurge
Posté le 05-02-2006 à 22:23:28  profilanswer
 

C'est Judrin, en effet.
 
Mais ce n'est pas Boussoles.
 
Le titre peut faire penser à un passage de Mme de Sévigné où, disant qu'un prédicateur avait abordé un sujet brûlant, elle ajoutait : " C'était marcher sur des (...), sur des rasoirs. "


Message édité par Panurge le 05-02-2006 à 22:24:00
n°7594289
Panurge
Posté le 05-02-2006 à 22:32:15  profilanswer
 

Non. C'est vrai que " marcher sur des serpents ", ç'aurait été plausible.
 
Le mot que je suggère est d'ailleurs lui aussi en rapport avec le fakirisme.

n°7594379
Panurge
Posté le 05-02-2006 à 22:52:07  profilanswer
 

Juste.
 
Maintenant, bon, je lis Judrin avec plaisir, mais s'il n'est pas plus connu, c'est peut-être qu'il n'a pas tout à fait la grande classe. Je pense bel et bien qu'on peut lui reprocher de la préciosité.
 
A vous. Si vous veillez à ne pas tomber sous Google, je crains de devenir moins brillant...

n°7594483
Panurge
Posté le 05-02-2006 à 23:11:23  profilanswer
 

Eh bien, je suis content de ne pas vous avoir fait perdre votre temps.

mood
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Posté le 05-02-2006 à 23:11:23  profilanswer
 

n°7599988
Panurge
Posté le 06-02-2006 à 18:27:35  profilanswer
 

Bonsoir.
 
J'ai retourné Google dans tous les sens, mais en vain.
 
Je dirais que c'est traduit (un peu maladroitement) de l'allemand.
L'expression "de quelle école il était" me donne l'impression que cette traduction est récente.
 
Tout faux ?  

n°7600777
Panurge
Posté le 06-02-2006 à 20:01:53  profilanswer
 

Robert Walser ?


Message édité par Panurge le 06-02-2006 à 20:02:15
n°7600909
Panurge
Posté le 06-02-2006 à 20:22:18  profilanswer
 

Et plus précisément, vu la date que vous indiquez : La Rose, de Robert Walser ?

n°7602580
Panurge
Posté le 06-02-2006 à 23:19:48  profilanswer
 

Assez curieux, en effet. J'avais pensé à Kafka, mais comme une recherche Google sur "Kafka" + "singe" ne donnait qu'un texte différent de celui qu'il fallait identifier, j'avais conclu que ce n'était pas la bonne piste.
 
J'ai déjà feuilleté du Robert Walser en librairie, mais, je ne sais pas trop pourquoi, je n'ai jamais accroché.
 
Il est vrai que je ne raffole pas non plus de Kafka (mais j'aime bien Vialatte).
 
Bon, je ne vois pas trop ce que je pourrais mettre comme texte à la fois agréable à lire, pas trop connu ni trop inconnu, donc je cède la main à qui veut la prendre.

n°7653961
Mine anti-​personnel
Posté le 13-02-2006 à 17:37:38  profilanswer
 

Alterthon est mort? Tous ses posts ont disparu; du coup le topic a perdu 3 ou 4 pages! :??:  
Espérons qu'il va revenir.

n°7653986
McBerd
BadgerBadgerBadger
Posté le 13-02-2006 à 17:40:50  profilanswer
 

C'est la question que je me suis posée...
 
Y'aurait eu du ban/delete dans l'air :??: ?
Ca fait bizarre, j'ai été absent une semaine et quand je revient, le topic a perdu 2 pages :/ .
 
C'est dommage pour le topic en tout cas.


---------------
http://www.badgerbadgerbadger.com/ | Lurkeur à temps partiel... |
n°7654214
Mine anti-​personnel
Posté le 13-02-2006 à 18:00:54  profilanswer
 

Y'a pas que pour ce topic, sur le topic philo, il a également disparu.
Alterthon n'est pas du genre à se faire bannir. Je pense plutôt qu'il veut changer de pseudo en récupérant tous les anciens posts. Mais est-ce possible?
Au fait, on attend toujours que tu proposes un extrait...

n°7654439
Mine anti-​personnel
Posté le 13-02-2006 à 18:30:01  profilanswer
 

Non pas à la main bien sûr; automatiquement, ce qui nécessite une intervention des modos. Mettons qu'il veut changer de pseudo et rediriger ses posts vers le nouveau pseudo. Il doit attendre que le nouveau pseudo soit accepté, en attendant les anciens posts sont inaccessibles.
Quand on fait une recherche sur alterthon au début du topic en cochant "filtrer", on voit apparaître "redirection".

n°7654646
Mine anti-​personnel
Posté le 13-02-2006 à 18:52:34  profilanswer
 

En créer de nouveaux, oui, mais changer en gardant les anciens posts? that is the question.  
Peut-être si on est copain avec un modo?

n°7656055
Lampedusa
Posté le 13-02-2006 à 22:02:30  profilanswer
 

Citation :

 Si l'on voulait dresser un catalogue de monstres, on ne pourrait mieux faire que de photographier en mots les choses que la nuit charrie jusqu'à nos esprits somnolents, incapables de dormir. Ces choses-là ont toute l'incohérence des rêves, sans que l'on ait pour autant l'excuse d'être, sans le savoir, en train de dormir. Elles planent comme des chauves-souris sur notre âme passive, vampires suçant le sang de notre soumission.
Ce sont des larves nées de la dérive et du déchet, ombres remplissant la vallée, traces laissées par le destin. Parfois ce sont des vers, répugnants même pour l'âme qui les a créés et choyés; ou bien ce sont des spectres qui rôdent, sinistres, autour de rien; parfois encore, ce sont des serpents qui jaillissent des antres absurdes où gisent nos émotions perdues.
Lest de la fausseté, leur seule fonction est de nous retirer la nôtre. Ce sont des doutes de l'abîme, semés dans notre âme et y traînant de longs plis de somnolence froide. Ces choses durent autant que des fumées, s'évanouissent tels des sillages, et il n'en reste rien qu'un bref passage, dans cette substance stérile qu'est notre conscience de leur existence. Elles sont parfois comme les pièces intimes d'un feu d'artifice: elles étincellent une seconde au milieu de nos songes, et tout le reste est l'inconscience de la conscience qui nous a permis de l'entrevoir.
Lacet dénoué, l'âme n'existe pas par elle-même. Les grands paysages sont pour demain, et quant à nous, nous avons déjà vécu. Le dialogue interrompu a tourné court. Qui aurait cru que la vie se réduirait à cela?
Je me perds si je me trouve, je doute si je crois, je ne possède pas si j'ai déjà obtenu. Je dors comme si je me promenais, mais je suis éveillé. Je m'éveille comme si je dormais, mais ma vie ne m'appartiens pas. La vie, au bout du compte, est une longue insomnie, coupée de sursauts lucides dans tout ce que nous pensons et faisons.
Je serais bien heureux de pouvoir dormir. Cette idée me vient de l'instant présent, puisque, précisément, je ne dors pas. La nuit est un fardeau immense qui, en outre, m'étouffe sous la couverture muette de tout ce que je rêve. Indigestion de l'âme.
Toujours, après une suite d'après, on verra arriver le jour  — mais trop tard, comme toujours. Tout dort, tout est heureux, sauf moi. Je repose quelque peu, sans m'enhardir jusqu'à oser dormir. Et les énormes têtes de monstres dépourvus d'être émergent confusément du fond de mon être à moi. Dragons de l'Orient montant de l'abîme, avec leur langue écarlate sortant des cadres de la logique, et fixant de leurs yeux sans vie ma vie morte, qui se garde bien de les fixer.
Refermez la trappe, pour l'amour de Dieu, refermez-la! Que l'on coupe court à mon inconscience et à ma vie!

n°7656173
Mine anti-​personnel
Posté le 13-02-2006 à 22:17:58  profilanswer
 

Ressuscité! :D

n°7656222
Lampedusa
Posté le 13-02-2006 à 22:23:56  profilanswer
 

                                           
 
                                                                            [:slytutu2]  
 
(Calmos les mecs hein...)

n°7663269
Lampedusa
Posté le 14-02-2006 à 19:24:35  profilanswer
 

Pas français. Si je donne le nom d'une ville, on trouvera tout de suite...

n°7663465
Lampedusa
Posté le 14-02-2006 à 19:45:37  profilanswer
 

Non.
Allez, hétéronymique, pas tranquille...

n°7672055
pascal75
Posté le 15-02-2006 à 18:14:03  profilanswer
 

Le livre de l'intranquillité

n°7672059
pascal75
Posté le 15-02-2006 à 18:14:25  profilanswer
 

Du Pessoa cité

n°7672857
Lampedusa
Posté le 15-02-2006 à 19:41:54  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Du Pessoa cité


 
C'est "Le livre de l'intranquillité" de Fernando pessoa (prononcez pœchoâ)...  :jap:  
 
(En fait, le livre a été écrit par Bernardo Soares.)


Message édité par Lampedusa le 15-02-2006 à 21:28:41
n°7673050
Lampedusa
Posté le 15-02-2006 à 20:02:11  profilanswer
 

Citation :

*grandes* phrases un peu creuses


 
Je laisse la responsabilité de ce jugement à qui l'a proféré (des goûts et des couleurs, hein...), mais il est vrai que pessoa n'eut de cesse qu'il n'évide consciencieusement toute chose un peu pleine qui se présentat devant lui: quelques pistes pour ce contempteur :
 

Citation :

J'éprouve un dégoût physique pour l'humanité ordinaire; c'est d'ailleurs la seule qui existe. Et la fantaisie me prend parfois d'approfondir ce dégoût, de même qu'on peut provoquer un vomissement pour soulager son envie de vomir.


Livre de l'intranquillité.
 

Citation :

Je ne suis rien.
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.


Bureau de tabac, Poésies d'Alvaro de Campos.

n°7678732
Panurge
Posté le 16-02-2006 à 11:56:52  profilanswer
 

ese-aSH a écrit :


 
ce genre de phrases un poil trop affirmatives ^^ apres comme je le disai d'ailleurs dans un cadre poétique spa mal, joliment imagé et suffisement flou pour laisser cours a interpretation diverses. mais je me suis lassé des tournures poetiques... et je les preferes en vers :)  
 
mais comme tu dis les gouts les couleurs ;)


 
Bonjour.
 
Je serais du même avis. Je n'ai jamais accroché à Pessoa.
 
Serait-ce de l'homophobie de soupçonner que sa vogue doit quelque chose à la "mafia rose" ?
 
Panurge.

n°7685082
Lampedusa
Posté le 17-02-2006 à 00:32:25  profilanswer
 

Mais un homophile pessoaphobe, ça doit se trouver, non...?

n°7686842
Panurge
Posté le 17-02-2006 à 09:19:58  profilanswer
 

En connaissez-vous un qui a fait son "coming out" ?

n°7691716
Panurge
Posté le 17-02-2006 à 19:30:36  profilanswer
 

Bonsoir.
 
Puisque pascal75 a largement laissé passer le délai de 24 heures, je propose quelques poèmes d'un même poète.
 
Je ne dis pas si ce sont des traductions ou des originaux français.
 
Mais si pascal75 souhaite proposer un texte, je lui laisserai volontiers la place.
 

Citation :


    J'ai dû, malencontreuse tache
    Te faire sur mon passeport
    Avec la glace à la pistache
Prise à Selva de Mar, dans un café du port.
 
    A moins qu'hier je ne t'aie faite
    Avec le verre de xérès
    Qui m'aida, sous un air de fête,
A déguiser ma peine au bar du Sud-Express...
 
UN CORBEAU
 
Agé d'on ne sait combien d'ans,
Aussi vieux peut-être qu'un mage,
Secoué de cris discordants
Mais le vol souple, le plumage
D'un noir sévère mais moiré
Des reflets du soleil d'hiver,
L'œil quêtant au creux du fourré
Le mulot possible et le ver,
Un corbeau suivi de la troupe
Dont sans conteste il est le roi,
Fond sur un chêne et s'y découpe
Comme un fruit mûri par le froid.
 
LAMENTO
 
            Des pins livrés à la tourmente
s'élèvent les soupirs d'une âme en désarroi,
mais ce n'est pas sur lui que le bois se lamente :
il pleure la chanson d'automne, et, par surcroît,
le corps aussi léger qu'une touffe de menthe,
            d'un rouge-gorge mort de froid.
 
ATYS
 
            Ce pin mutilé par l'orage
            et qui depuis semble en danger
            quand survient le moindre nuage
raconte à chaque vent le drame d'un berger
 
            devenu même écorce grise,
même feuillage aigu, même bois orangé,
même odeur, même plainte éparse dans la brise
et même ombre où l'amour a peur d'être allongé.
 
DAPHNÉ
 
Par le geste d'effroi de tes branches maîtresses
et le gémissement de leurs feuilles, Laurier,
tu sembles sous le vent dont tu crains les caresses
            te débattre et crier
comme, insensible aux jeux d'une lumière unique,
le fol effort de fuir Apollon déchaîné
dénouant ses cheveux et plaquant sa tunique
            sur tout son corps, Daphné.
 
LES DIVINITES CHTONIENNES
 
(...)
Ne dis pas à la légère
que mon dire est mensonger :
je le tiens d'une bergère
qui le tenait d'un berger.
 
ARTEMIS ET CYBÈLE
 
Le paysage, infini dès la brune,
dort sous la paix d'une neige de lune.
Il semble encor qu'il ne demeure plus
combe ni val, colline ni talus;
 
Qu'Artémis comme un corps incliné berce
Cybèle ainsi qu'un corps à la renverse,
pour qu'au matin silence et clair-obscur
aient de nouveau refait un monde pur.
 


 
Moi, j'aime bien. Désolé si vous trouvez que je vous occupe de niaiseries.
 
Panurge.


Message édité par Panurge le 17-02-2006 à 19:35:24
n°7692058
Lampedusa
Posté le 17-02-2006 à 20:08:07  profilanswer
 

Je dirais d'abord, au hasard, les Poésies d'A.O. Barnabooth ?
 

Citation :

En connaissez-vous un qui a fait son "coming out" ?


ESt-ce qu'un hétéro convaincu et pessoaphile vous irait?

n°7692287
Panurge
Posté le 17-02-2006 à 20:31:32  profilanswer
 

Lampedusa a écrit :

Je dirais d'abord, au hasard, les Poésies d'A.O. Barnabooth ?
 


 
A cause du premier poème, je suppose.
 
Non. Vous noterez qu'ici, la prosodie est à peu près régulière, ce qui n'est pas le cas du tout chez Larbaud.
 
Je ne ferai pas durer le suspens(e) trop longtemps, car c'est un poète tout à fait inconnu sur lequel je suis tombé par hasard. Je ne veux pas le surfaire, il cheville beaucoup, mais, comme je l'aime bien, je serais heureux de savoir s'il plaît à des hôtes de ce forum.
 
Une indication : le premier poème que j'ai cité a été édité chez Subervie, les autres chez André Silvaire.
 
Si je comprends bien, l'hétéro pessoaphile, c'est vous. En somme, vous ruinez ma conjecture sur les motifs profonds de la vogue de Pessoa, dont acte.
 
Il y a des années, un ami libraire me vantait je ne sais plus quel livre de Pessoa. Je l'ouvre et je tombe sur "absolument minime". C'est peut-être le traducteur qui était à incriminer (et peut-être même la tournure est-elle défendable), toujours est-il que j'ai remis la traduction en place. Bon, je sais, c'est un point de vue très étroit. Et je dois avouer que je lis très peu.
 
Panurge.

n°7692775
Lampedusa
Posté le 17-02-2006 à 21:42:58  profilanswer
 

Une recherche croisée Silvaire Subervie donne Marcel Hennard, "La voix de l'herbe" et "dimensions de l'eau" ?
Je ne connaissais pas... Votre avarice de lecture vous entraîne sur des chemins peu pratiqués. Tant mieux.
 
Si votre conjecture concernant la vogue de Pessoa peut être infirmée par un seul contre-exemple, alors elle est à la fois très fragile (il est peu probable qu'il n'y ait pas d'hétérosexuels capables de juger par eux-mêmes et aimant ou estimant Pessoa) et tout à fait scientifique.
 
En tout cas, ces poèmes se lisent en première lecture avec plaisir.

n°7692920
Panurge
Posté le 17-02-2006 à 22:02:39  profilanswer
 

Non, ce nest pas Hennart. Pour vous aider dans une nouvelle recherche Google : on vend sur le Net un exemplaire d'un recueil d'Elisabeth Borione muni d'un envoi au poète en question.
 

Citation :

En tout cas, ces poèmes se lisent en première lecture avec plaisir.


 
Merci de donner votre avis, c'est surtout de ça que j'avais envie.
 

Citation :

Si votre conjecture concernant la vogue de Pessoa peut être infirmée par un seul contre-exemple, alors elle est à la fois très fragile (il est peu probable qu'il n'y ait pas d'hétérosexuels capables de juger par eux-mêmes et aimant ou estimant Pessoa) et tout à fait scientifique.


 
Je suis fier d'avoir réussi une conjecture "falsifiable" au sens de Popper. La preuve qu'elle était "falsifiable", c'est que vous la "falsifiez" (au sens de Popper toujours).
 
Panurge.


Message édité par Panurge le 18-02-2006 à 19:24:36
n°7693033
Lampedusa
Posté le 17-02-2006 à 22:17:57  profilanswer
 

Un certain Edmond Humeau ? Pour les titres...

Citation :

Je suis fier d'avoir réussi une conjecture "falsifiable" au sens de Popper.


Ouf ! j'ai craint un instant que vous n'accrocheriez pas à Popper non plus...


Message édité par Lampedusa le 17-02-2006 à 22:20:32
n°7693110
Panurge
Posté le 17-02-2006 à 22:28:39  profilanswer
 

Non, pas Edmond Humeau. Je viens d'essayer la recherche Google que je suggérais et elle fournit le nom de l'auteur.
 
Les recueils sont : Première suite espagnole, Allegro ma non troppo et Sub tegmine pini.
 
Je ne sais pas si ces titres se trouvent sur Internet...
 
Panurge.

n°7693194
Panurge
Posté le 17-02-2006 à 22:41:18  profilanswer
 

Eh bien, si.
 
Un de ces deux recueils a été réédité en 2002 au Rocher.
 
Maintenant, ce n'est plus difficile...

n°7693308
Lampedusa
Posté le 17-02-2006 à 22:57:41  profilanswer
 

Je suis donc fier d'annoncer que j'ai trouvé que le nom du poète est C. Tricou (Charles?).
Une bonne chose de faite...

n°7693400
Panurge
Posté le 17-02-2006 à 23:09:28  profilanswer
 

En effet, c'est Charles Tricou.
 
J'ignorais qu'il avait été réédité en 2002 au Rocher, je ne le connaissais que par des exemplaires des années 60 et 70.
 
Apparemment donc, il intéresse encore quelqu'un.
 
Il a quelque chose d'à la fois bon enfant et savamment musical que je trouve attirant.
 
A vous, Lampedusa.


Message édité par Panurge le 18-02-2006 à 14:35:24
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