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Auteur Sujet :

Qui a écrit ?

n°9200169
Panurge
Posté le 12-08-2006 à 17:53:04  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Bonjour.
 
Comme Mine semble vouloir laisser passer son tour et que j'ai un peu de temps libre, je me permets de remettre l'extrait que j'avais effacé dans un geste de mauvaise humeur. Cette fois-ci, il n'y a plus de troncations.
Je rappelle que c'est le début du livre.
 

Citation :


Autant que je vous dise la vérité dès le début, je ne suis pas un véritable aveugle. La cécité, c'est mon masque, mon masque professionnel. Remarquez que j'ai hésité avant de faire le saut. A ma gauche la guérison, à ma droite l'infirmité, carrousel des méninges, sept tours dans chaque sens. C'était après ce fameux accident où j'avais eu les yeux brûlés, une casserole d'eau bouillante ou plutôt du vitriol, je ne sais plus exactement ce qu'elle m'avait jeté au visage, la garce. Toujours est-il que j'en avais eu pour trois mois d'hôpital, chambre noire, douces voix compatissantes, soigné aux petits oignons. Pauvre Monsieur, m'ont-ils dit à la fin du séjour, on ne peut plus rien pour vous. Cent pour cent d'invalidité, mais on vous fournit gratis les oculaires fumés, le blanc bâton, et en prime un berger allemand. Moi, tout d'abord, j'étais catastrophé. Pour une guigne, celle-là était gratinée. Déjà qu'avec les yeux dans les trous, ce n'est pas simple d'avoir bon pied tous les jours, maintenant qu'il allait falloir marcher au radar, vous parlez d'un chemin de croix ! Mélancolie profonde à la petite semaine, je n'en dis pas plus. Et puis, voilà que je me remets à distinguer des ombres. Je refusais tout d'abord d'y croire. Céleste, mon vieux, me répétais-je, cesse de prendre les corbeaux pour des alouettes. Oui, mais jour après jour, le contour des alouettes se précisait, pas de doute, mes doux Seigneurs, j'étais miraculé, mes quinquets se rallumaient.
Pleurs de félicité dans les chaumières, quand on en a été privé, la beauté du cinéma quotidien devient indescriptible. Le prisonnier s'en revient du bagne, joli tambour va revoir sa blonde, dénoue ta ceinture, Pénélope. Parce que les femmes surtout, quel spectacle les premiers jours ! Je passais mes heures à lorgner les rondeurs dans les rues, à m'offrir décolletés et jupettes sur écran panoramique. Et, bonheur, c'était la canicule, l'opulence s'étalait à tous les carrefours. Mais pas question pourtant de déchausser les oculaires fumés ou d'envoyer paître mon clébard tout neuf. C'est qu'il y avait la pension, l'allocation d'invalidité. Si je m'étais mis à crier avec enthousiasme ça y est, ça y est je vois ! finis les oiseaux rôtis qui me tombaient du ciel au début de chaque mois. Il fallait garder les pieds sur terre, aucune envie de cracher dans la soupe. D'un autre côté, cela m'obligeait à poursuivre mon petit théâtre, à jouer en permanence les céciteux sur la grande scène du monde, quand le réflexe le plus élémentaire est de se faire briller les lanternes. Jamais de ma vie je n'ai été plus indécis. Et puis je me suis dit que la grande proclamation urbi et orbi de ma guérison pouvait attendre que je sois fatigué de promener mon blanc bâton. Tandis qu'une fois la pension à l'eau, plus moyen de la repêcher.
Eh bien, aujourd'hui, je n'ai pas encore fait savoir à la population que je réintégrais le troupeau des voyants. Pas très simple pourtant le métier d'aveugle au début. Pour un oui ou pour un non, on se met à lécher une vitrine ou à dévorer les photos à l'entré d'un cinéma. Mais l'habitude vient vite, on ne commet plus ce genre de bévues. On devient même trop scrupuleux, parce que les gens sont beaucoup plus distraits qu'on ne le pense, croyez-moi. On irait, au bistrot, lire discrètement leur gazette par-dessus leur épaule, à peine s'ils y trouveraient malice. Trop heureux au contraire d'avoir un interlocuteur pour discuter du fait divers qui remplit toute la page avec photo sanglante à l'appui ! Vous avez vu ce corps qu'on a retrouvé avec le ventre ouvert et toutes les tripes qui sortaient ? Dire que ça s'est passé dans une maison près d'ici ! Quand je pense que l'on prétend que c'est un quartier paisible ! D'ailleurs la police ne fait plus son devoir, Monsieur, moi qui vous parle, je pourrais vous en raconter de belles à ce sujet ! Expérience concluante, le pauvre céciteux que je suis devenu peut faire mine d'avoir à s'en aller. Excusez-moi, rendez-vous chez le médecin, plaisir de vous avoir rencontré. Le distrait alors de devenir attentif, de se précipiter, d'appeler pour vous le garçon, voici votre manteau, attendez je vais vous ouvrir la porte.
Parce qu'il y a aussi les petits avantages de mon infirmité, le beurre dans les épinards. Si, malgré mes oculaires fumés, je continue à me rincer l'oeil aussi bien que vous, pour ce qui est de la commisération, de l'estime sociale pourrais-je dire, là vous pouvez repasser. Ce n'est pas à vous, je présume, que l'on offrirait le bras pour traverser la rue ! Et quel plaisir de prendre l'autobus aux heures de pointe ! Allons, vous ne voyez pas que ce pauvre homme est aveugle ? Qu'attendez-vous pour lui céder votre place ? Priorité, même sur les femmes enceintes ! Et les plus beaux morceaux chez le boucher. Il suffit de ne pas y voir pour que plus personne ne vous roule. D'ailleurs, je m'arrange toujours pour pénétrer dans la boucherie quand il y a du monde. D'abord, ce petit orgueil de ne pas devoir attendre son tour, servez donc ce monsieur, je vous prie. Mais, en plus, tous les clients présents de surveiller attentivement quel morceau le boucher me coupe. Il ne faudrait pas qu'il m'arnaque, qu'il taille mon bifteck dans un quartier trop nerveux ! Un fameux tollé que cela ferait ! Vous n'êtes pas honteux de profiter ainsi d'un infirme ? En moins d'une semaine le gus devrait fermer boutique. Ah ! ce n'est pas un sourd qui serait l'objet de telles attentions !


 
Désolé si ça vous paraît une enfilade d'expressions banales, moi je trouve ça assez savoureux.
 
P.


Message édité par Panurge le 12-08-2006 à 17:55:51
mood
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Posté le 12-08-2006 à 17:53:04  profilanswer
 

n°9200679
Lampedusa
Posté le 12-08-2006 à 19:51:18  profilanswer
 

Salut Panurge.
Ça pourrait être beaucoup de monde.
Alors comme ça, pour commencer, je dirais: Emmanuel Bove?

n°9200776
Panurge
Posté le 12-08-2006 à 20:13:35  profilanswer
 

Non.
 
Je ne vais pas tirer les choses en longueur, parce que cet écrivain (francophone mais non Français) n'est pas très connu en dehors de son pays.
 
Voici donc un indice : il y a dans l'extrait un groupe de deux mots, substantif et participe passé, qui amène la solution en troisième position sur Google.
 
P.S. J'avoue n'avoir rien lu de Bove. C'est aussi amusant que ça ?
 
P.

n°9201113
Lampedusa
Posté le 12-08-2006 à 21:34:29  profilanswer
 

Bove, pour ce que j'en ai lu, a un certain côté réjouissant, dans une certaine revendication systématique de banalité.
Bon, j'ai un peu cherché des substantifs-participe, là, comme oiseaux rôtis, oculaires fumés, yeux brûlés etc.,mais ça n'a encore rien donné.
Continuerai les recherches plus tard.

n°9201139
Panurge
Posté le 12-08-2006 à 21:38:40  profilanswer
 

Oculaires fumés n'a rien donné ?

n°9201209
Lampedusa
Posté le 12-08-2006 à 21:51:32  profilanswer
 

Pas en troisième position en tout cas. En revanche en quatrième il y quelque chose sur les revues littéraires belges qui promet d'être passionnant...
Mais je suis un peu occupé là.
J'y reviendrai plus tard.

n°9201848
Lampedusa
Posté le 13-08-2006 à 00:31:18  profilanswer
 

Donc, Plein la vue, de Paul Edmond.
Le critique prétend que c'est du Husserl, mais en plus marrant et plus facile...

n°9202899
Panurge
Posté le 13-08-2006 à 10:51:55  profilanswer
 

Désolé de revenir un peu tardivement sur le forum, j'avais oublié qu'il y avait une affaire pendante.
 
C'est en effet Plein la Vue, de Paul Emond.
 
Je suis tout à fait incapable d'évaluer la comparaison avec Husserl, mais ce livre me semble en effet assez amusant, dans ses bons moments, en tout cas.
 
J'ai tendance à mettre ici des textes qu'il est tout à fait normal de ne pas connaître mais qui peuvent procurer une minute ou deux de plaisir. J'espère que ce n'est pas trop contraire à l'esprit du topic.
 
P.

n°9219470
Lampedusa
Posté le 15-08-2006 à 21:20:47  profilanswer
 

Pas du tout contraire, bien au contraire. Le texte était en effet fort plaisant. Ce qui suit l'est probablement moins, dans le genre "maintenance et réparations", mais écrit tout de même d'un excellent homme qui avait un grand sens de l'humour.
 
 
 

Citation :

Le sommeil semble être plutôt le repos des instruments de la pensée. Si un homme, au lieu d'épuiser ses forces physiques, pouvait faire ses affaires avec un maximum de commodité, il finirait tout de même par avoir sommeil.
Ceci est pour le moins un signe probant qu'à l'état de veille, on dépense davantage qu'on ne reçoit, et, toute l'expérience l'enseigne, cet excès ne peut être compensé.  
Que veut dire ceci? Qu'est donc l'homme dans le sommeil? Il devient une simple plante ; ainsi, il lui faut, à lui le chef-d'œuvre de la création, devenir parfois une plante pour pouvoir représenter le chef-d'œuvre de la création quelques heures dans la journée.
A-t-on jamais considéré le sommeil comme un état nous reliant aux plantes? L'histoire n'est faite que de récits d'hommes éveillés. Serait-ce que les récits des dormeurs ont moins d'importance? On agit peu dans cet état, il est vrai, mais c'est là qu'un psychologue éveillé aurait le plus à faire.  
Les nerfs s'affinent vers leurs extrémités et constituent ce que nous appelons les organes des sens. Ce sont des terminaisons nerveuses qui sont dirigées vers le dehors, et reçoivent les impressions du monde extérieur. On peut supposer qu'elles sont en activité sans que nous en ayons conscience et qu'elles restent en éveil. Il existe donc chez l'homme un réseau qui va de l'extrémité des fibres nerveuses à l'intérieur et qui travaille sans interruption ; on peut admettre que, tandis qu'il transmet les concepts à l'âme, il est empêché d'accomplir le travail nécessaire à sa conservation et à la compensation de ses pertes. Ce réseau est donc au repos pendant le laps de temps exigé par la compensation. Il semble que nous ayons des sensations uniquement quand nous agissons et non quand nous rassemblons des forces pour l'action. Ce que nous éprouvons alors est peut-être simplement une sensation de bien-être.  
Cela n'est pas transformé en pensée. C'est un simple sentiment de puissance ou de confort peut-être.  
Toute notre histoire se borne à l'histoire de l'homme à l'état de veille. Personne encore n'a pensé à l'histoire de l'homme endormi. Les instruments de la pensée semblent être les plus faciles à fatiguer, ce sont les extrémités les plus ténues.
C'est pourquoi, dans le sommeil normal, l'homme ne pense pas du tout. Je le répète : l'usure et le remplacement de ce qui a été usé semblent avoir un effet opposé dans les terminaisons nerveuses les plus fines.
Quand se prépare la recharge des nerfs, aucune sensation n'a lieu. Les parties qui sont disposées plus profondément à l'intérieur sont destinées à la conservation, non à la réception et à la réaction.  
De cette façon la nécessité serait démontrée à-priori. Les parties les plus fines devant être remplacées par d'autres plus grossières ne peuvent pas assurer leur service pendant qu'elles sont occupées à leur propre réparation.

n°9235433
Panurge
Posté le 17-08-2006 à 18:07:36  profilanswer
 
mood
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Posté le 17-08-2006 à 18:07:36  profilanswer
 

n°9236144
Lampedusa
Posté le 17-08-2006 à 19:42:43  profilanswer
 

Il semble que Lichtenberg ait eu un petit problème avec les juifs, c'est curieux :

Citation :

A côté de mes propres désirs mauvais, ce sont les juifs qui m'ont toujours donné le plus à faire.


 

Citation :

Les chrétiens arrosent la jeune plante et les juifs la coupent.

n°9236295
Panurge
Posté le 17-08-2006 à 20:05:30  profilanswer
 

Terrain miné, Lampedusa.
 
Je vais chercher quelque chose, mais que personne n'ait scrupule à me devancer, même avant les 24 heures.
 
P.

n°9238245
tartineosp​ordiver
rester humble, mais critique
Posté le 17-08-2006 à 23:53:35  profilanswer
 

alors, ok, je m'autorise à proposer :
 
"La première note fut écrite, au crayon, sur une feuille de bloc-notes de la grandeur d'une carte postale. Il ne crut pas devoir mettre la date complète. "Mardi. Crise à 2 heures 50.  Durée 35 minutes. Colique. Mangé purée de pommes de terre au déjeuner."
 
Il fit suivre le mot déjeuner du signe moins, qu'il entoura d'un cercle, et, dans son esprit, cela voulait dire que sa femme n'avait pas pris de purée. Il y avait des années que, par crainte d'engraisser, elle évitait les féculents.  
Fernande la nouvelle bonne, avait-elle mangé de la purée ? Comme elle prenait ses repas dans la cuisine, il l'ignorait, et il n'osait pas le lui demander. Cela n'avait d'ailleurs qu'une importance secondaire.
La pénombre commençait à envahir la chambre qui, située à l'entresol, était basse de plafond, et où il fallait allumer plus tôt qu'ailleurs. Ìl entendit au pied de l'escalier de fer, le déclic de la caisse enregistreuse, la voix de sa femme qui disait à un client :
 
— Nous n'avons guère eu d'été, et voilà déjà que cela sent l'hiver.
 
Octobre n'était pas loin. Les baraques foraines, les tirs et les manèges avaient envahit, comme chaque année, le boulevard de Clichy et le boulevard Rochechouard.
 
Sa femme accompagna le client jusqu'à la porte dont le sonnerie tinta. Il pensa qu'elle allait revenir vers la caisse, peut-être lever la tête vers le haut de l'escalier et demander, comme elle l'avait fait deux ou trois fois au cours de l'après-midi :
 
— Ca va bien ?
 
Chaque fois, il avait répondu :"ça va", même quand il avait eu sa crise et qu'il crispait la main sur son coeur en fixant le mur avec angoisse.


---------------
tartineospordiver
n°9250101
Panurge
Posté le 19-08-2006 à 08:51:01  profilanswer
 

Bonjour.
 
Google ne donne rien donc je ne sais pas.
En espérant que ce n'est pas une infraction à une dura lex sed lex, je voudrais faire deux petites remarques stylistiques.
 

Citation :


Il fit suivre le mot déjeuner du signe moins, qu'il entoura d'un cercle, et, dans son esprit, cela voulait dire que sa femme n'avait pas pris de purée.


 
La tournure "et, dans son esprit, cela voulait dire" ne me semble  pas heureuse. J'aurais écrit :  
 
"Il fit suivre le mot déjeuner du signe moins entouré d'un cercle, ce qui, dans son esprit, voulait dire que sa femme n'avait pas pris de purée."
 

Citation :


Cela n'avait d'ailleurs qu'une importance secondaire.


 
On ne sera pas forcément de mon avis, mais je trouve "importance secondaire" à la fois plat et prétentieux dans un récit.
Je mettrais "Peu importait, d'ailleurs."
 
Je dois dire que certains écrivains dont on fait grand cas aujourd'hui me semblent souvent plats, Georges Pérec (ou Perec ?) par exemple.
 
P.


Message édité par Panurge le 19-08-2006 à 08:53:13
n°9250247
tartineosp​ordiver
rester humble, mais critique
Posté le 19-08-2006 à 10:26:22  profilanswer
 

Bonjour Panurge
 
Et oui, Google ne peut pas tout savoir...
 
En ce qui concerne les remarques stylistiques, effectivement, pour la première remarque, je partage votre avis, pour la seconde, non, car celle de l'auteur me paraît plus créatrice d'ambiance que celle que vous indiquez.
Les mots étant (forcément) porteurs d'émotion(s) et de sens différents pour chacun, l'on ne peut tout formater...
Je crois savoir (en lisant certains forums) que vous êtes d'une exigence intellectuelle (pour vous même et les autres) assez importante (ou imposante ?) cependant, vous contribuez largement aux débats.
 En ce qui concerne Perec, je ne suis pas sensible à sa forme d'écriture, du moins actuellement.


---------------
tartineospordiver
n°9253658
Lampedusa
Posté le 19-08-2006 à 20:07:51  profilanswer
 

Cette "importance secondaire" qu'épingle sans pitié Panurge me rappelle le regrettable "par ailleurs" devenu si "incontournable", alors qu'on ne devrait l'employer précisément qu'en ce sens de contournement (et encore, prétendent certains).
Mais bon, à vouloir toujours chercher la petite bête, je doute qu'on puisse en produire de plus grandes...
 
Quelques indices tout de même, Tartineospordiver (tiens, je prendrais bien une gorgée d'air glacial)...?


Message édité par Lampedusa le 19-08-2006 à 20:10:44
n°9253760
Lampedusa
Posté le 19-08-2006 à 20:24:32  profilanswer
 

En revanche, je garderais bien le "par contre", contre lequel il semble que tout monde fasse campagne, parce que le "en revanche" à toutes les sauces me gonfle.
Le problème, c'est qu'on pourrait donner à penser qu'on est un plouc, quand on l'emploie comme ça (le "par contre" ), sans scrupules.
Il faudrait donc auparavant s'assurer que l'assemblée devant laquelle on se produit sache que l'on n'en est pas un, pour s'en donner à cœur joie.
Ou alors trouver que les ploucs ont du bon.

n°9255416
tartineosp​ordiver
rester humble, mais critique
Posté le 19-08-2006 à 23:43:35  profilanswer
 

OK pour quelques infos concernant l'auteur :
 
Premièrement, vous le connaissez. (C'est indéniable.)
 
"Son art dépasse de beaucoup en valeur humaine le niveau habituel du roman policier. Il excelle à créer l'atmosphère et à camper des types inoubliables, doués d'une personnalité originale. Il possède le don du romancier,  qui est de s'abstraire derrière ses personnages, de les laisser agir selon leur caractère et leurs passions, de pas les expliquer ni les conduire."
 
"Par contre et en revanche" j'aime bien les Ploucs...
     
 


---------------
tartineospordiver
n°9255834
desclous
Posté le 20-08-2006 à 00:28:03  profilanswer
 

Djian?

n°9257188
Mine anti-​personnel
Posté le 20-08-2006 à 06:16:10  profilanswer
 

Simenon (d'après Google :) )

n°9257272
Panurge
Posté le 20-08-2006 à 09:15:50  profilanswer
 

L'escalier de fer ?
 
(Compte tenu de :
http://www.toutsimenon.com/Menu/menu1.htm


Message édité par Panurge le 20-08-2006 à 09:18:46
n°9257298
tartineosp​ordiver
rester humble, mais critique
Posté le 20-08-2006 à 09:42:25  profilanswer
 

Oui !
 
Après avoir regardé le lien (merci) je me pemets toutefois de rajouter quelques lignes en terme de perception personnelle :
 
Un homme, sa femme, un escalier de fer qui les relie.  
Elle, travaille dans la librairie, tandis qu'il est dans la chambre, dans l'entresol. Symboliquement, il ne peut que se situer en bas, à l'étage inférieur de l'appartement.  
L'escalier aussi a son  importance, c'est par celui-ci qu'elle vient de temps en temps à sa "rencontre"  
Il semble que cela soit un roman peu connu, mais que je trouve particulièrement intéressant. Une ambiance en découle où le lecteur s'interroge sur les faits supposés ressentis par le personnage principal, et, finalement, la chute ne peut être que ce qu'elle est lorsqu' on a saisi le profll psychologique d'Etienne.


---------------
tartineospordiver
n°9257331
Panurge
Posté le 20-08-2006 à 10:06:31  profilanswer
 

C'est donc moi qui m'y colle.
 
De nouveau, on peut me devancer avant les 24 heure.
 
P.

n°9257470
Panurge
Posté le 20-08-2006 à 11:10:59  profilanswer
 

Un magicien a donné des ailes à un nain amoureux d'une colombe.
 

Citation :


D'autres fois il s'élevait à des hauteurs insensées : " Sus, ma colombe ! plus haut, plus haut ! On dit que c'est tout là-haut qu'est Dieu : peut-être finirons-nous, à force de monter, par le découvrir. " Mais ne voyant toujours rien que le ciel bleu, le soleil et les nuages, sur qui courait son ombre : " Oh! " s'écria enfin le nain, dans un transport d'orgueil, " puisque je suis libre, puisque l'espace et les cieux sont à moi, puisque j'ai sous mes pieds des nuages, des abîmes et des mondes, c'est peut-être moi qui suis le Dieu! "
A ces mots, un rude coup de vent lui cassa l'aile; comme toute brisée qu'elle était, cette aile se gonflait encore sous un petit souffle, il tomba mollement, mais il tomba : on eût dit un cygne blessé par une balle qui s'abattait. Ne pouvant calculer sa chute ni la diriger, il se laissa aller au courant de l'air. C'était un supplice atroce que celui de se sentir enfoncer ainsi, à petit bruit, dans un milieu fluide et insaisissable, sans savoir ce qui se rencontrerait au fond; le sol fuyait, fuyait toujours. Enfin, le nain se sentit pris par un autre milieu plus lourd et plus humide que celui de l'air : il était tombé dans un fleuve. Le nain ne savait pas nager, il reparut deux ou trois fois à la surface de l'eau; ses ailes le soutinrent d'abord, mais peu à peu elles se trempèrent et ne servirent plus qu'à l'attirer au fond : il se noya.
F. [= le nain] était, avec la science, tout ce que le magicien aimait au monde; ce géant tenait au nain par le coeur (les extrêmes se touchent), et sa mort lui fit verser des larmes amères : le sultan pleura son oiseau bleu.


 
Cela date du dix-neuvième siècle.
Ce n'est pas que j'y voie un chef-d'oeuvre, mais il y a une légèreté de plume, un tempo, qui me semblent devenus bien rares.
 
P.

n°9260002
Panurge
Posté le 20-08-2006 à 17:41:12  profilanswer
 

Après six heures de silence, un indice : j'ai trouvé ce texte dans une anthologie réunie par Jean-Luc Steinmetz.
L'auteur de l'extrait a publié un recueil très admiré par Desnos, mais une recherche Google sous le titre de ce recueil ne donne rien.
 
P.

n°9264695
Panurge
Posté le 21-08-2006 à 07:44:16  profilanswer
 

Encore des indices .
 
L'auteur est un des "Frénétiques" de 1830.
Le livre est de 1837 et son titre, à l'article défini près, est dans la phrase par laquelle j'ai introduit l'extrait;
 
P.

n°9271185
tartineosp​ordiver
rester humble, mais critique
Posté le 21-08-2006 à 21:21:58  profilanswer
 

j'ai fait des recherches, mais je n'ai rien trouvé, désolée !


---------------
tartineospordiver
n°9272977
rahsaan
Posté le 22-08-2006 à 00:15:38  profilanswer
 

tartineospordiver a écrit :

j'ai fait des recherches, mais je n'ai rien trouvé, désolée !


 
Ha ha ! :o tu es une fille !  [:r2 d2]  


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°9273027
Baptiste R
Posté le 22-08-2006 à 00:42:44  profilanswer
 

Une petite pensée pour Sangoku.


Message édité par Baptiste R le 22-08-2006 à 00:43:49
n°9273211
desclous
Posté le 22-08-2006 à 01:31:53  profilanswer
 

Disons, Xavier Forneret, Le nain amoureux d'une colombe?

n°9277913
tartineosp​ordiver
rester humble, mais critique
Posté le 22-08-2006 à 16:55:42  profilanswer
 

 

Citation :

Ha ha ! :o tu es une fille !  


 
 
 
Mais nooooon, je ne suis pas une fille, mais j'aime en poser des "e" de partout, c'eest joli les "e", ile faut qu'ile
existentee les e, car là bas, à Parise, ils sonte un peu ouebliés danse lee langagee, alors, moei, j'en posee un  
peu partout, comme celà, poeur la poësieee  


---------------
tartineospordiver
n°9278349
Panurge
Posté le 22-08-2006 à 17:49:30  profilanswer
 

Non, Desclous, ce n'est pas de Xavier Forneret et ça n'a pas pour titre "Le nain amoureux d'une colombe". A part l'article défini, aucun de ces mots n'est dans le titre du livre.
 
Comme la phrase par laquelle j'ai introduit l'extrait n'est pas bien longue, je ne crois pas devoir donner un indice supplémentaire.
 
P.

n°9279262
Lampedusa
Posté le 22-08-2006 à 19:37:55  profilanswer
 

Le magicien, d'un certain Alphonse Esquiros ?

n°9280673
Panurge
Posté le 22-08-2006 à 21:51:14  profilanswer
 

En effet.
 
Voici comment Jean-Luc Steinmetz le présente :
 
"C'est en 1838 qu'il édite le Magicien, étonnant roman fantastique qui est assurément son chef-d'oeuvre - et peut-être un chef-d'oeuvre tout court dans son genre (...).
 
"On comprend mal l'indifférence qui accueillit ce livre, que des qualités évidentes désignaient pourtant à l'attention du public de l'époque : tableaux historiques hauts en couleur, style labile, sans surcharge, subtilement doué de poésie." (La France frénétique de 1830, éd. Phébus, 1978, pp. 350 et 353.)
 
Je ne sais trop ce que Steinmetz entend par "style labile".  Peut-être "lisse, souple" ? (En latin, "labilis" veut dire "glissant".)
 
Steinmetz donne des extraits qui ont plus de ragoût que celui que j'ai cité : une orgie satanique, un "golem", mais le style est toujours aussi élégant (à mon sens, en tout cas).
 
J'ai vu sur Internet que ce livre a été réédité à l'Age d'Homme, ce que j'ignorais.
 
A vous, Lampedusa.
 
P.

n°9303466
Lampedusa
Posté le 24-08-2006 à 19:44:38  profilanswer
 

Par "labile" il voulait probablement dire "fluide"...
 
Je voulais recopier quelque texte des "nuits d'octobre" de Nerval, mais tout ça est en ligne.
Comme je n'ai rien d'autre sous la main pour l'instant, la place est libre.

n°9304098
Lampedusa
Posté le 24-08-2006 à 21:05:32  profilanswer
 

Ah et puis finalement, ceci... :
 
 
 
 

Citation :

Non, je ne suis pas venu pour cela, si c'est ce qui te tourmente. Laisse donc. A quoi bon ! — pas de gestes —  nous nous entendons mieux que tu ne penses. C'était pendant que tu dormais "à poings fermés" que cette idée m'était venue. L'expression est curieuse — avoue-le — mais j'ai prise au besoin ailleurs que dans les défauts du langage, et je ne saurais lire à livre ouvert dans de si curieux épanchements nocturnes. Il n'y a rien là qui puisse te blesser.
Je me suis trouvé, puis perdu dans les couloirs de ce théatre, comme une aiguille dans une botte de foin.
J'avais rencontré en rêve une femme fort belle. Tu ris déjà, tu crois ne pouvoir supporter une allégorie aussi bouffonne. Pourtant, je suis plus vieux que tu ne penses.
Une figure de style t'accompagnait quand tu croyais te porter seule à d'aussi coupables extrémités.
J'ai ce pouvoir. Mais une minute encore, et ce sera trop tard. La chance d'une porte entrebaîllée sur une lumière, qui claque au moment où on passe devant, très tard, dans ces couloirs d'hôtels d'une ville inconnue où tout désoriente. Naturellement, on n'entre jamais.
J'ai eu le plaisir de saluer ce matin le poète Francis Jammes, au volant de son cylindre à vapeur.  
Tu n'as pas de secrets pour moi. Les serrures que tu poses çà et là sur les portes douteuses par où tu t'évades ? Je suis revenu aussi des coups de tête et des portes qui claquent sur un circuit monotone, comme des salles de musée où tout ramène à l'issue du fatiguant manège de chevaux de bois. Non, je voulais parler seulement de cette intonation singulière, un peu trop aiguë — tendue si tu veux —  que tu prenais à ce week-end de juin dernier pour me raconter ton voyage dans un wagon excessivement comble. Longtemps, cette note un peu flûtée fit pour moi baisser d'un degré l'intensité du jour, si parfois je la retrouvais dans ces méandres d'une conversation à batons rompus où je l'avoue tu excelles.
Des bêtises.
J'ai connu une maison où on servait les petits fours dans des feuilles de rose — mais tout de même, trop, c'est trop.
Ce sont de bien grands mots. Pourtant, en quittant Lucien à la sortie du théatre, j'ai trouvé ta conduite singulière. La conversation, c'est vrai, s'était mal engagée ! Lucien est un charmant garçon, à tous points de vue. Mais tu es nerveuse.
J'ai deux grands bœufs dans mon étable. Cela peut surprendre — mais après tout n'a que la valeur d'une simple constatation.
J'ai pensé à Hélène, en lisant le dernier roman de Mauriac. Tu ne trouves pas ? Tous ces chagrins ont beaucoup abrégé la vie de sa mère.
Nous faisons un brin de causette dans les couloirs du métro, quand je descends vider mon seau de toilette.
Non, rien,c'était une idée. Tu vas rire. Mais, comme les adolescents vont dans les musées bien tenus rêver de préférence sur la solution d'un humble problème technique, — moi je me suis souvent surpris à contempler une statue de Jeanne d'Arc, ou la photographie d'une pêcheuse de crevettes, — captivé toujours au-delà de toute mesure par l'image absorbante d'une femme prolongée par un étendard.


Message édité par Lampedusa le 26-08-2006 à 19:27:22
n°9313337
Lampedusa
Posté le 25-08-2006 à 19:27:29  profilanswer
 

Auteur français du 20ème siècle.

n°9315099
Mine anti-​personnel
Posté le 25-08-2006 à 22:55:54  profilanswer
 

Citation :

j'ai prise au besoin ailleurs que dans les défauts du langage

L'expression me paraît curieuse. Soit c'est une faute de frappe, soit c'est un solécisme, ou alors... je ne comprends pas bien le français.
 
De même:

Citation :

Cela peut surprendre — mais après tout n'a que la valeur d'une simple constatation.


Il ne manque pas une virgule après "tout" ?
 
Pour l'auteur, aucune idée.

n°9316589
Lampedusa
Posté le 26-08-2006 à 01:40:08  profilanswer
 

Non, pas de virgule manquante, et je doute que l'écrivain en question ait fait montre, ici ou ailleurs, d'une quelconque méconnaissance de la langue française.
Le "avoir prise" veut probablement dire ici "se fonder sur" ou "trouver ce dont on a besoin" (pour faire quelque chose)...
Il s'agit d'un écrivain connu et reconnu, fort estimé, et le texte cité porte le königsbergien titre de "Unité originairement synthetique de l'aperception".
 

n°9329211
Lampedusa
Posté le 27-08-2006 à 20:14:18  profilanswer
 

Allez hop, texte extrait d'un livre déjà cité dans ces pages.

n°9342870
Lampedusa
Posté le 29-08-2006 à 01:54:08  profilanswer
 

Au prénom de notre écrivain est également accolée, pour certains, une épithète hospitalière.
 
Non que je trouve ce texte décoiffant, mais la dernière phrase enlève le morceau :
"...moi je me suis souvent surpris à contempler une statue de Jeanne d'Arc, ou la photographie d'une pêcheuse de crevettes, — captivé toujours au-delà de toute mesure par l'image absorbante d'une femme prolongée par un étendard. "


Message édité par Lampedusa le 29-08-2006 à 01:55:47
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