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Auteur Sujet :

Qui a écrit ?

n°8327687
rahsaan
Posté le 04-05-2006 à 23:43:06  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Nathalie Sarraute ?


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
mood
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Posté le 04-05-2006 à 23:43:06  profilanswer
 

n°8327763
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 04-05-2006 à 23:48:48  profilanswer
 

Sagan ?

n°8327779
pascal75
Posté le 04-05-2006 à 23:50:13  profilanswer
 

Non

n°8327797
pascal75
Posté le 04-05-2006 à 23:51:22  profilanswer
 

ni sagan, ni sarraute, ni salinger...

n°8327804
pascal75
Posté le 04-05-2006 à 23:51:54  profilanswer
 

Mais c'est une femme, bien vu :)

n°8327860
rahsaan
Posté le 04-05-2006 à 23:59:15  profilanswer
 

Colette ?


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°8327883
pascal75
Posté le 05-05-2006 à 00:02:23  profilanswer
 

Non

n°8327885
pascal75
Posté le 05-05-2006 à 00:02:36  profilanswer
 

( [:pascal75] )

n°8331644
pascal75
Posté le 05-05-2006 à 14:50:19  profilanswer
 

Un indice : l'auteur de ce texte est une dame japonaise.

n°8331822
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 05-05-2006 à 15:21:29  profilanswer
 

Fumiko ?

mood
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Posté le 05-05-2006 à 15:21:29  profilanswer
 

n°8332273
pascal75
Posté le 05-05-2006 à 16:18:42  profilanswer
 

non (connais pas c'est qui ?)
 
 
Tu parles de Fumiko Hayashi ?

Message cité 1 fois
Message édité par pascal75 le 05-05-2006 à 16:21:14
n°8332305
pascal75
Posté le 05-05-2006 à 16:22:37  profilanswer
 

Autre indice et ça va être très facile, du coup : le livre en question a fait l'objet d'une adaptation au cinéma il y a quelques années par un réalisateur anglais.

n°8332328
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 05-05-2006 à 16:25:56  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

non (connais pas c'est qui ?)
 
 
Tu parles de Fumiko Hayashi ?


 
Oui, c'est la seul écrivain japonaise que j'ai découvert, j'avais lu "Nuages flottant" et j'en ai un assez bon souvenir. Il a même été adapté au cinéma je crois.
 
Je pensais que Fumiko c'était son nom et non pas son prénom :D.

n°8333260
Mine anti-​personnel
Posté le 05-05-2006 à 18:15:30  profilanswer
 

john keats a écrit :

Oui, c'est la seul écrivain japonaise que j'ai découvert, j'avais lu "Nuages flottant" et j'en ai un assez bon souvenir. Il a même été adapté au cinéma je crois.
 
Je pensais que Fumiko c'était son nom et non pas son prénom :D.


Nuages flottants a été réalisé par Naruse, immense cinéaste japonais, encore méconnu en Occident. Nuages flottants est considéré comme son chef-d'oeuvre. Naruse s'était pris de passion pour Fumiko Hayashi et a réalisé 6 films d'après 6 de ses romans.

n°8333289
pascal75
Posté le 05-05-2006 à 18:18:57  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :

Nuages flottants a été réalisé par Naruse, immense cinéaste japonais, encore méconnu en Occident. Nuages flottants est considéré comme son chef-d'oeuvre. Naruse s'était pris de passion pour Fumiko Hayashi et a réalisé 6 films d'après 6 de ses romans.


Je rappelle que Fumiko Hayashi n'est pas la bonne réponse  [:simone]

n°8333294
pascal75
Posté le 05-05-2006 à 18:20:23  profilanswer
 

Citation :

Il est des gens qui se disent : « d’une manière ou d’une autre, c’est aussi bien. » Ils ont une écritoire toute noire dont le couvercle s’est ébréché d’un côté en tombant ; ils y mettent à peine un peu d’encre, et versent des flots d’eau sur la poussière, si épaisse qu’on l’essuierait difficilement, semble-t-il, en une génération. Le col de la jare en grès bleu dont ils font usage est cassé, à sa place on voit seulement un trou. Sans le moindre embarras, ils montrent à tous ces choses déplaisantes.  
Quand on a pris l’écritoire d’un autre, pour s’exercer à l’écriture ou pour faire une lettre, il doit être extrêmement désolant de s’entendre dire : « ne vous servez pas de ce pinceau. » Si l’on pose tout de suite le pinceau, on semble gêné ; si l’on continue, c’est inconvenant. Les gens savent que telle est mon opinion, et, quand je regarde sans un mot, une dame qui s’est emparée d’un de mes pinceaux, si c’est une de ces personnes qui n’ont pas même une belle écriture, et qui cependant veulent toujours griffonner, elle prend un air bizarre, et, trempant dans l’encre un pinceau que l’usage a très bien durci, elle le laisse s’imbiber abondamment. « Je veux envoyer ceci à quelqu’un », dit-elle ; au hasard elle écrit deux ou trois mots en caractères syllabiques sur le couvercle d’une boîte longue, puis, elle pose en travers de l’encrier, précipitamment, le pinceau dont la tête entre dans l’eau, et qui bascule. C’est quelque chose de détestable ! et cependant, le dira-t-on ?
C’est lamentable aussi lorsqu’on est devant une personne qui écrit, et qu’elle s’exclame : « Oh ! Qu’il fait sombre ! Retirez-vous, s’il vous plait, au fond de la chambre ! » Ou encore lorsqu’on regarde à la dérobée ce qu’écrit une personne et que celle-ci, s’apercevant de votre indiscrétion, s’étonne et vous fait des reproches. Assurément cela n’arrive pas avec quelqu’un qui vous aime.
Bien qu’une lettre n’ait rien que l’on puisse qualifier d’étrange, c’est pourtant une chose magnifique. Alors qu’on pense avec anxiété à une personne qui se trouve dans une province éloignée, en se demandant comment elle peut aller, on reçoit d’elle un billet ; à le lire, on éprouve la même impression que si l’on se voyait, tout à coup en face de son amie. C’est merveilleux.

n°8333299
Mine anti-​personnel
Posté le 05-05-2006 à 18:21:29  profilanswer
 

J'avais compris, c'était un petit apparté à l'adresse de John Keats  :sarcastic:

n°8333396
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 05-05-2006 à 18:39:34  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :

Nuages flottants a été réalisé par Naruse, immense cinéaste japonais, encore méconnu en Occident. Nuages flottants est considéré comme son chef-d'oeuvre. Naruse s'était pris de passion pour Fumiko Hayashi et a réalisé 6 films d'après 6 de ses romans.


 
:jap: merci.
J'ai des grosses grosses lacunes dans le cinéma nippon, et j'ai pas pu voir un seul film de Naruse. Je vais y remédier dès que je pourrais :D.
 
Bon sinon pascal j'ai plus d'idée moi.

n°8334061
pascal75
Posté le 05-05-2006 à 20:08:02  profilanswer
 

Le cinéaste anglais qui a adapté le livre, c'est Peter Greenaway.


Message édité par pascal75 le 05-05-2006 à 20:09:30
n°8334138
Profil sup​primé
Posté le 05-05-2006 à 20:20:03  answer
 

makura no soshi ? de Sei Shonagon ?
cela en jette google...


Message édité par Profil supprimé le 05-05-2006 à 20:20:45
n°8334267
pascal75
Posté le 05-05-2006 à 20:39:02  profilanswer
 

Oué. Manque le titre en français du livre.

n°8334626
Profil sup​primé
Posté le 05-05-2006 à 21:22:59  answer
 

Notes de chevet
mais je dois passer mon tour, travaillant tout ce week end :(

n°8335252
pascal75
Posté le 05-05-2006 à 22:28:31  profilanswer
 

Arf... Culture Google, culture de flemmard... [:486dx]

Message cité 1 fois
Message édité par pascal75 le 05-05-2006 à 22:30:43
n°8335280
Profil sup​primé
Posté le 05-05-2006 à 22:31:19  answer
 

le pire c'est que je l'ai lu il y a quelques annees... mais bon, j'avoue et j'evite de jouer au fier ;)

n°8337826
rahsaan
Posté le 06-05-2006 à 11:14:14  profilanswer
 

Si vous voulez, j'ai un texte dispo maintenant. :o

n°8337917
rahsaan
Posté le 06-05-2006 à 11:34:19  profilanswer
 

Citation :

On ne comptait plus les fois qu’elles étaient allées devant le juge de paix, à P., presque aussi facilement que d’autres vont à la foire le jeudi, tantôt l’une comme plaignante, tantôt l’autre. Six mois avant, elles avaient fait le voyage de Fontenay par le car pour passer en correctionnelle. Mais cela, le nouveau président ne le savait pas.  
Il appelait les noms, machinalement, en pointant la liste sur son bureau :  
- F. S., propriétaire à Saint-M. … A. S., veuve B, propriétaire à Saint-M. …
Puis les noms des témoins. Puis il levait la tête et il les regardait qui s’étaient avancées devant la petite grille semi-circulaire, et qui se tenaient roides côte à côte.  
- Voyons… Laquelle de vous deux est Fernande S. ?
C’était la plus massive, une femme courte, carrée, au visage carré, aux mâchoires puissantes, au teint du même gris mat que ses cheveux. Elle lâcha d’une main son sac en velours à fermoir d’argent et leva discrètement un doigt.  
Le président s’adressa à la seconde.  
- Vous êtes donc l’accusée, A. S., veuve B. …
- Oui, monsieur le président.  
Celle-ci, de même taille, était plus maigre, avec des épaules rentrées, un visage doux et mélancolique. De temps en temps, elle toussait en portant la main à sa bouche.  
- Vous êtes parentes ?
Aucune réponse ne fut formulée. Les deux femmes ne bougèrent pas, ne bronchèrent pas, fixant le vide devant elles.  
- Je vous demande si vous êtes parentes ?
Cette fois, les deux têtes obliquèrent, mais à peine, juste assez pour un muet défi, sans qu’une parole tombât de leurs lèvres. C’est l’homme de loi de F., la plaignante, qui vint à la rescousse en boitillant.  
- Elles sont sœurs, monsieur le président.  
Toutes les deux, de grand matin, avaient quitté la même maison de Saint-M. et s’étaient dirigées vers le car stationnant sur la place de l’église. Ou plutôt chacun d’elles était sortie de sa maison, car l’immeuble, depuis des années, était divisé en deux. Chacune des sœurs avait sa porte, ses trois fenêtres de façade. Chacune avait marché sur un trottoir. Chacune avait rejoint, sur la place, ses deux témoins endimanchés et du coup les témoins avaient cessé de se connaître. Qui les eût vues, qui les eût observées ensuite dans le car pendant le voyage se serait sans doute demandé quel vertigineux abîme, quel vide incolore et glacé séparé ces deux femmes vieillissantes dont, pas une fois, les regards ne se croisèrent.  
- A. S., restez à votre place… Quant à la plaignante et aux témoins…
L’avoué, qui était depuis des années l’homme de loi de F., jouait les maîtres de cérémonie et plaçait les acteurs selon les rites.  
- Vous êtes accusée d’avoir, le 1er janvier, lancé un fait-tout dans la direction de F. S., votre voisine et, ce que j’ignorais, votre sœur…  
A. [...] secoua douloureusement la tête en signe de dénégation.  
- Votre jardin et celui de… votre sœur, puisque sœur il y a, ce qui, entre parenthèses, rend votre geste encore plus incompréhensible, les deux jardins, dis-je, sont séparés par un mur mitoyen d’une hauteur de…
- Deux mètres dix, intervint l’avocat de Fonsine pour aider le président qui picorait dans son dossier.  
Et ce chiffre devait avoir de l’importance, car il le soulignait avec malice.  
- Deux mètres dix, soit… Le fait-tout a atteint la plaignante à la tête, occasionnant une plaie contuse du cuir chevelu…
L’avocat ricanait, jouait à son banc une petite comédie qui devait être très drôle pour les rares initiés.
- Reconnaissez-vous les faits ?
- Non, monsieur le président.  
- Pardon. Je vois qu’à l’instruction vous avez avoué que vous…
- J’ai lancé la casserole. Car c’était une vieille casserole, trouée comme une passoire, et non pas un fait-tout… Je me demande pourquoi on a éprouvé le besoin de parler de fait-tout…
Le président se tourna vers F., qui se leva à son banc.
- C’était un fait-tout, affirma-t-elle. Un fait-tout en fonte comme tous les fait-tout…
Le procureur somnolait derrière son pupitre de chêne clair. Les assesseurs écoutaient vaguement en laissant errer leurs regards sur les quelque soixante personnes entassées derrière la barrière et attendant pour la plupart leur tour de comparaître.


Message édité par rahsaan le 06-05-2006 à 11:47:04
n°8341478
Lampedusa
Posté le 06-05-2006 à 21:28:43  profilanswer
 

Très facilement trouvable par Google, grillé, Rahsaan, grillé...
 
"Le deuil de Fonsine" de Simenon.

n°8341924
pascal75
Posté le 06-05-2006 à 22:05:48  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Arf... Culture Google, culture de flemmard... [:486dx]


n°8342022
Lampedusa
Posté le 06-05-2006 à 22:13:25  profilanswer
 

La chair est triste, hélas, et je n'ai pas lu tous les livres...

n°8343134
rahsaan
Posté le 07-05-2006 à 01:20:23  profilanswer
 

Lampedusa a écrit :

Très facilement trouvable par Google, grillé, Rahsaan, grillé...
 
"Le deuil de Fonsine" de Simenon.


 
 :D Bon hé bien à toi alors.

n°8347782
Lampedusa
Posté le 07-05-2006 à 19:41:09  profilanswer
 

Des grenouilles, des vertes prairies et de l'incommensurabilité des contenus de conscience : si nos amis philosophards trouvent de qui est ce passage, je leur tire un chapeau que je n'ai jamais porté...
 
 

Citation :

Citation :

Même le non-philosophe est bientôt contraint de reconnaître un monde intérieur différent du monde extérieur, un monde des impressions sensibles, des créations de son imagination, des sensations, des émotions, des sentiments et des états-d'âme, un monde des inclinations, des désirs et des volitions. Pour disposer d'une expression brève, je réunirai tout ceci, à l'exception des volitions, sous le terme "représentation".
Les pensées appartiennent-elles à ce monde intérieur? Sont-elles des représentations? De toute évidence, elles ne sont pas des volitions.
En quoi les représentations se distinguent-elles des réalités du monde extérieur? Par ceci d'abord:
Les représentations ne peuvent ni être vues, ni touchées, ni senties, ni goûtées, ni entendues.
Je fais une promenade avec un compagnon. Je vois une prairie verte, j'ai alors une impression sensible de vert. Je l'ai, mais je ne la vois pas.
En second lieu: les représentations sont quelque chose qu'on a. On a des émotions, des sentiments, des états-d'âme, des inclinations, des désirs. Si quelqu'un a une représentation, elle appartient au contenu de sa conscience.
La prairie et ses grenouilles, le soleil qui les éclaire, sont là, peu importe que je les regarde ou non ; mais quand j'ai une impression sensible de vert, elle n'existe que par moi ; je suis son porteur. Il nous semblerait incongru qu'une douleur, un état-d'âme, un désir vagabondent dans le monde indépendamment d'un porteur. Une sensation n'est pas possible sans quelqu'un qui la ressente. Le monde intérieur suppose un individu dont il soit le monde intérieur.  
En troisième lieu : les représentations ont besoin d'un porteur. Les choses du monde extérieur sont, en comparaison, indépendantes.
Mon compagnon et moi sommes persuadés que nous voyons tous deux la même prairie : mais chacun de nous a une impression sensible particulière du vert. J'aperçois une fraise parmi les feuilles vertes du fraisier. Mon compagnon qui est daltonien ne l'y trouve pas. L'impression de couleur qu'il reçoit de la fraise ne se distingue pas de manière sensible de celle qu'il reçoit de la feuille. Mon compagnon voit-il la feuille verte rouge ou voit-il la fraise rouge verte? Ou bien voit-il l'une et l'autre dans une couleur que je ne connais pas? Toutes questions auquelles on ne peut répondre, elles sont même proprement insensées. Car le mot "rouge", s'il doit non pas indiquer une propriété des choses, mais caractériser une impression sensible appartenant à ma conscience, n'a d'usage que dans le domaine de ma conscience ; il est alors impossible de comparer mon impression sensible avec celle d'un autre. Il faudrait pour cela réunir dans une seule conscience une impression sensible appartenant à une conscience et une autre impression sensible appartenant à une autre conscience. Et même s'il était possible de faire à la fois disparaître une représentation d'une conscience et émerger une représentation dans une autre conscience, il serait toujours impossible de répondre à la question de l'identité de ces représentations.  
Il appartient si étroitement à l'essence de chacune de mes représentations d'être le contenu de ma conscience que toute représentation d'un autre homme, en tant que telle, est différente de la mienne. Mais ne serait-il pas possible que mes représentations, le contenu tout entier de ma conscience, soient en même temps le contenu d'une conscience plus vaste,  divine par exemple? Sans doute, mais seulement si j'étais moi-même partie de l'être divin. Seraient-elles encore proprement mes représentations?  Serais-je leur porteur? La queston outrepasse à ce point les limites de la connaissance humaine qu'il est conseillé de laisser cette possibilité hors d'examen.
En tout cas, il nous est impossibles, à nous autres hommes,  de comparer les représentations d'autrui à nos propres représentations.  Je cueille le fraise, je la tiens entre mes doigts. Maintenant, mon campagon la voit, lui aussi, il voit la même fraise; mais chacun de nous a sa propre reprsentation. Aucun autre n'a ma représentation, bien que plusieurs individus puissent voir la même chose.  Aucun autre n'a ma douleur. Quelqu'un peut compatir avec moi ; il demeure cependant que ma douleur m'appartient et que sa compassion lui appartient. Il n'a pas ma douleur et je n'ai pas sa compassion.


n°8347912
Mine anti-​personnel
Posté le 07-05-2006 à 19:57:01  profilanswer
 

Gottlob Frege, philosophe allemand, génial inventeur de la logique moderne, dans un article datant de 1918 "La pensée - Une recherche logique"

n°8347963
Lampedusa
Posté le 07-05-2006 à 20:04:08  profilanswer
 

!!!  :)  
 
Extrait d'un article intitulé "Recherches logiques", dans le recueil "Ecrits logiques et philosophiques", dans lequel figure aussi le fameux "Du sens et de la dénotation" (Uber sinn und bedeutung), qui a marqué le coup d'envoi de l'analyse logique du language.
 
Je cours chercher un chapeau...


Message édité par Lampedusa le 07-05-2006 à 20:15:29
n°8542862
Mine anti-​personnel
Posté le 30-05-2006 à 10:49:11  profilanswer
 

Citation :

« J’ignore jusqu’à quel point vous avez réfléchi à la situation mentale qui est celle du jeu des jeux. Mais la plus légère réflexion devrait suffire à faire comprendre que dans le cas des échecs, en tant que jeu purement intellectuel à l’abri de tout hasard, c’est normalement une absurdité de vouloir jouer contre soi-même. Puisque l’intérêt des échecs réside au fond uniquement en ceci que sa stratégie se développe dans deux cerveaux différents, que dans cette guerre spirituelle les Noirs ne connaissent pas les différentes manœuvres des Blancs qu’ils cherchent sans cesse à deviner et contrecarrer, tandis que de leur côté les Blancs s’efforcent à leur tour de devancer les intentions secrètes des Noirs et d’y parer. Or si les Noirs et les Blancs formaient une et même personne, il s’en suivrait la situation absurde qu’un seul et même cerveau devrait savoir et en même temps ne pas savoir quelque chose, qu’en tant que partenaire des Blancs il devrait oublier sur ordre ce qu’une minute auparavant il voulait et planifiait comme partenaire des Noirs. Une telle double pensée suppose un parfait dédoublement de la conscience, une ouverture et fermeture à discrétion de la fonction cérébrale, comme pour un appareil mécanique ; vouloir jouer contre soi-même signifie donc dans le cas des échecs le même paradoxe que de sauter par-dessus son ombre.
Or, pour m’exprimer brièvement, c’est cette impossibilité, cette absurdité, que dans mon désespoir j’ai tenté pendant des mois. Mais je n’avais pas d’autre choix que cette ineptie afin de ne pas sombrer dans la folie pure ou dans un marasme spirituel complet. J’étais forcé par mon effroyable situation de tout au moins tenter ce dédoublement en un moi noir et un moi blanc pour ne pas être écrasé par l’effroyable néant qui m’entourait. »
Le Dr. B. s’allongea sur sa chaise longue et ferma les yeux pendant une minute. C’était comme s’il voulait réprimer avec violence un souvenir perturbant. A nouveau courut autour du coin gauche de la bouche cette contraction étrange qu’il ne savait pas contrôler. Puis il se redressa quelque peu dans sa chaise longue.

n°8543452
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 30-05-2006 à 12:00:24  profilanswer
 

Stephan Zweig, Le joueur d'échecs !
J'adore ce bouquin :D.

n°8543590
Mine anti-​personnel
Posté le 30-05-2006 à 12:12:59  profilanswer
 

:jap:  Ce qui me permettait un cross-over avec le topic échec.
 
A toi.  :hello:

n°8552346
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 31-05-2006 à 10:22:13  profilanswer
 

Ouaip.
 

Citation :

Heureux l'écrivain qui fuit les plats caractères dont la trop réelle banalité rebute et accable, pour s'adonner à la peinture des âmes nobles, honneur de l'humanité ; qui, dans le tourbillon d'images continuellement changeantes, choisit quelques rares exceptions ; qui ne trahit jamais le ton élevé de sa lyre, ne s'abaisse point vers les humbles mortels et plane loin de la terre dans la région du sublime. Doublement enviable apparaît son sort magnifique : il se trouve comme en famille parmi ces êtres d'élite, et les échos de sa gloire retentissent dans tout l'univers. Il flatte et enivre les hommes en leur voilant la réalité, en dissimulant les tares de l'humanité pour n'en faire voir que la grandeur et la beauté. Tous lui battent des mains et font cortège à son char de triomphe. On le proclame grand poète, on affirme qu'il dépasse en génie les autres beaux esprits, comme l'aigle l'emporte sur tous les oiseaux de haut vol. A son nom les jeunes coeurs tressaillent, des larmes de sympathie brillent dans tous les yeux. Personne ne l'égale en puissance ! ...
Un autre sort attend l'écrivain qui ose remuer l'horrible vase des bassesses où s'enlise notre vie, plonger dans l'abîme des natures froides, mesquines, vulgaires – que nous rencontrons à chaque pas au cours de notre pèlerinage terrestre, parfois si pénible, si amer, - et d'un burin impitoyable met en relief ce que nos yeux indifférents se refusent à voir ! Il ne connaîtra pas les applaudissements populaires, les larmes de reconnaissance, les élans d'un enthousiasme unanime ; il ne suscitera nulle passion héroïque dans les coeurs de seize ans, ne subira pas la fascination de ses propres accents ; il n'évitera pas enfin le jugement de ses hypocrites et insensibles contemporains, qui traiteront ses chers créations d'écrits misérables et extravagants, qui lui attribueront les vices de ses héros, lui dénieront tout coeur, toute âme et la flamme divine du talent. Car les contemporains se refusent à admettre que les verres destinés à scruter les mouvements d'insectes imperceptibles valent ceux qui permettent d'observer le soleil ; ils nient qu'une grande puissance de pénétration soit nécessaire pour illuminer un tableau emprunté à la vie abjecte et le hausser à la beauté d'un joyau de création ; ils nient qu'un puissant éclat de rire vaille un beau mouvement lyrique et qu'un abîme le sépare de la grimace des historions ! Niant tout cela, les détracteurs tourneront en dérision les mérites de l'écrivain inconnu ; nulle voix ne répondra à la sienne : il demeurera isolé au beau milieu du chemin. Austère est sa carrière, amère sa solitude.
Quant à moi, je le sais, une puissance supérieure me contraint à cheminer longtemps encore côte à côte avec mes étranges héros, à contempler, à travers un rire apparent et des larmes insoupçonnées, l'infini déroulement de la vie. Le temps est encore lointain où l'inspiration jaillira à flots plus redoutables de mon cerveau en proie à la verve sacrée, où les hommes, tremblants d'émoi, pressentiront les majestueux grondements d'autres discours...

n°8552637
Mine anti-​personnel
Posté le 31-05-2006 à 10:57:54  profilanswer
 

John Keats ?

n°8553973
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 31-05-2006 à 13:37:33  profilanswer
 

Nan :D.
Il est pas anglais. Ni français mais c'est bien un écrivain du XIXème.

n°8561040
McBerd
BadgerBadgerBadger
Posté le 31-05-2006 à 23:22:36  profilanswer
 

Ou russe peut-être, c'est trop lyrique pour être américain du 19° à mon goût :) .
Mais comme j'ai pas lu de littérature russe, je me base peut-être sur des idées reçues :/ ...


Message édité par McBerd le 31-05-2006 à 23:23:43

---------------
http://www.badgerbadgerbadger.com/ | Lurkeur à temps partiel... |
n°8562768
Lampedusa
Posté le 01-06-2006 à 02:45:34  profilanswer
 

Tiens, ça remue un peu dans les fourrés?
 
Ça pourrait être de Melville...

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