nebot Gobbi et nebot : Viva Zelda !! | Chapitre I : L'uf
Le temps des hommes semblait désormais être révolu. Seuls les sages parmi les sages avaient un vague souvenir de la grandeur passée, des villes, de la technologie qui étaient apparus sur cette terre aujourd'hui piétinée seulement par des bêtes sauvages et des hommes devenus presque aussi disgracieux. Les plus avancés avaient atteint ce que l'on appellerait le moyen-âge.
Ynnas en faisait partie. C'était un jeune aubergiste comme on en croise plus. Il était dévoué, sympathique et travailleur. Il avait établi son auberge huit ans auparavant dans un petit hameau appelé Fostinant, à la lisière d'un bois. Même si tous le respectaient pour sa bonté et son humilité, peu de personnes déclaraient être ses amis, faute de bien le connaître, car il faut d'il qu'il était assez renfermé sur lui-même. Il passait la plus grande partie de son temps libre avec Ordan, un forgeron, qui était en fait son unique vrai ami. C'était un homme grand, fort, et avait un air de brute niaise cachant un esprit vif et rusé.
Un jour, un vieillard se présenta à l'auberge, demandant une chambre pour la nuit. Ce vieil homme était vêtu d'une grande pèlerine brune et usée, et il tenait dans sa main un grand bâton étrange. Il était en bois, et à chacune des extrémités se trouvait un diamant. Celui d'en haut était transparent et brillait d'une faible lumière blanche, alors que celui du bas était sombre et brillait d'une aussi discrète lumière noire. La nuit passa, sans que l'étrange voyageur ne fasse le moindre bruit. Le lendemain, alors que le soleil avait quitté son zénith depuis longtemps, Ynnas commençait à s'inquiéter au sujet du vieillard. Il alla vérifier que tout allait bien quand il croisa le vieil homme à l'entrée de sa chambre. Il avait l'air vieilli, fatigué, usé. Plus tard, Ynnas remarqua que le lit n'avait pas été utilisé de toute la nuit. Le vieillard demanda à Ynnas s'il pouvait payer. Ynnas le conduisit dans le hall, et se plaça derrière le comptoir.
"Bien, dit-il, une chambre simple, pas de repas
Ca fera 15 fostins."
Le vieux chercha dans son manteau, et il sortit une vieille bourse en cuir, toute usée. Il l'ouvrit, regarda à l'intérieur, puis leva sa tête vers Ynnas :
"Désolé, s'excusa-t-il, je n'ai pas d'argent sur moi. Mais je peux vous donner cela comme caution. Je reviendrai bientôt pour payer.
_D'accord, mais j'aurai besoin de votre nom, ainsi que du nom de la ville où vous allez.
_Je m'appelle Branian. B R A N I A N. Je vais à Ramiere, à quelques jours de marche vers le sud.
_N'oubliez pas que si vous ne revenez pas dans un an, la bourse ainsi que son contenu m'appartiendront.
_Oui, oui, ne vous en faites pas. Désolé, mais je dois partir tout de suite. La route est encore longue.
_Très bien. Alors bon voyage.
_Merci."
Après le départ du vieillard, Ynnas rangea la bourse au fond d'un vieux tiroir et finit par l'oublier. Pendant deux ans, il vécut normalement, sans que rien ne se passe, jusqu'au jour où suite à une tempête, l'auberge d'Ynnas fut complètement détruite. Etrangement, d'autres bâtiments, plus anciens, plus usés, furent à peine ébranlés. Ordan lui proposa de venir habiter chez lui le temps de reconstruire l'auberge. En fouillant parmi les décombres, Ynnas retrouva la vieille bourse qu'il avait oubliée. Curieux, il l'ouvrit et regarda à l'intérieur : il n'y avait qu'un uf de taille grossièrement identique à celui dune poule était fait dun métal gris, léger et sans reflet. Ynnas, étonné, alla montrer l'uf à Ordan. Celui-ci le prit dans sa gigantesque main, l'examina quelques instants, puis son visage s'éclaira soudainement. Il tourna sa tête vers Ynnas, et lui dit, en se retenant d'exploser de joie :
"Ce, cet uf, où
où l'as-tu trouvé ?
_Ben
si je me rappelle bien, c'est un vieillard qui me l'a donné, il y a quelques années, je crois, répondis Ynnas, étonné de voir tant d'allégresse chez son ami.
_Et ce vieux, il vit où, demanda Ordan ?
_Attends que je me rappelle, hésita Ynnas,
Une ville au sud d'ici
Ramiere ! Oui, c'est çà, Ramiere ! _Bien, alors allons-y sans attendre, s'exclama Ordan ! Demain à la première heure nous devons être prêts !
_Mais, demanda Ynnas, pourquoi tant d'engouement, ce n'est pas de l'or, tout de même.
_Non, c'est mieux ! C'est du mithril ! Le métal le plus solide et le plus rare au monde, expliqua Ordan, de plus en plus excité. Si cet homme peut laisser du mithril comme ça et l'oublier, alors imagine la quantité de métal qu'il a !"
Chapitre II : Souvenirs
Ryan se tenait là, debout, en face de son adversaire. Il le regarda droit dans les yeux : ce devait être un assez jeune homme, sous cette armure, peut-être même un adolescent. Ryan était un homme unique, sa vie avait été jonchée d'épreuves auxquelles peut de personnes auraient résisté. Il avait perdu ses parents très jeune, à l'âge où tous les enfants ne pensent pas au malheur. Il se rappelle encore des deux bêtes sauvages qui étaient là, devant lui, la gueule dégoulinante du sang de ses aïeuls.
Mais s'il avait toujours résisté aux embûches de la vie, c'est qu'il avait Miron, son frère aîné. Pendant un instant, l'image de Miron apparut dans la mémoire de Ryan. Mais non, il ne pouvait penser à lui, sinon, il allait encore pleurer. Et pleurer pour un combattant, ce n'était pas convenable. Bien sûr, le public allait aimer çà, un homme qui pleure avant de franchir le seuil de la mort. Ryan aurait déjà tué son adversaire s'il se battait vraiment. Beaucoup de gens refusent de se battre parce qu'ils ne savent pas pourquoi ils le font. Mais ce qui gêne Ryan, c'est qu'il sait pourquoi il se bat : pour le plaisir d'un peuple barbare. Il regarda les gradins de l'arène dans laquelle il était. Une foule d'hommes, de femmes et même des enfants criaient, encourageaient leur gladiateur favori.
Ryan se concentra sur son adversaire. Combien de ses amis avait-il vus mourir, parce qu'ils n'étaient pas concentrés. Lui-même, il avait mis en péril des centaines d'hommes parce qu'il n'avait pas fait attention. Mais ce n'était pas dans l'arène, c'était à la guerre. Non, il ne voulait pas repenser à çà. C'était trop dur. Mais les images s'entassaient dans sa tête, se bousculaient. Il revoyait Dalior et Rishka, les deux renégats qui l'avaient sauvés. Dalior s'en était bien sorti, finalement, mais pas Rishka. Rishka
Ryan était plongé dans ses pensées, il en avait presque oublié le gladiateur en face de lui
Fatale erreur ! Celui-ci en avait profité pour bondir et placer son épée sous le cou de Ryan. Mais l'épée n'alla pas plus loin. Avait-il peur de tuer. Peut-être était-ce son premier combat ?
Tout à coup, ses yeux s'arrondirent, sa bouche s'ouvrit. Ryan vit une lame sortir des boyaux du jeune homme qui avait voulu le tuer. Derrière cette lame se trouvait une main, qui n'avait que trois longs doigts griffus. Ryan reconnut immédiatement son ami Rishka. Celui-ci lui fit un sourire moqueur et lui dit :
"Fais plus attention, ici ça ne pardonne pas !"
Ryan était un homme unique. Mais le jeune homme qui venait de mourir sous ses yeux était aussi un homme unique. Comme tous les autres qu'il avait tué
Ryan en avait marre de cette boucherie. Il en avait marre de tous ces morts. Il ne les détestait pas. Certains avaient l'air sympathiques. Ceux qu'il détestait vraiment, c'était ceux qui étaient là, sur les gradin à crier
Chapitre III : Une rencontre dans la nuit.
Ynnas et Ordan voyageaient depuis plusieurs heures à bord d'une vieille charrette prêtée par un ami qui leur devait de l'argent. Ils voyagèrent pendant deux jours sans rencontrer le moindre problème. Au soir du second jour, ils s'arrêtèrent au bord de la route afin de se reposer. Ynnas s'endormit rapidement, mais Ordan n'arrêtait pas de penser à ce qu'il pourrait faire avec l'argent qu'il allait amasser. Il décida d'aller marcher un peu pour se changer les idées. Il s'enfonçât dans des fourrés, ayant cru entendre un bruit. Mais ce n'était qu'un renard qui revenait de la chasse avec un oiseau mort dans la gueule. Ordan, curieux, essaya de le suivre. Il s'approcha discrètement du terrier, et vit deux renardeaux en train de jouer. Tout à coup, il les vit pousser des gémissements craintifs et aller se cacher au plus profond de leur nid. Il sentit des frissons lui parcourir le dos, et fut pris d'une peur irraisonnable et tout à fait incontrôlable. Il partit en courant, mais ne se rappelait plus par où se trouvait Ynnas.
Après quelques minutes de course folle, Ordan déboucha finalement sur la route. Mais cela ne le rassura pas. Il se retourna et vit une silhouette derrière lui. Il cria de toutes ses forces avant de s'évanouir. Il se réveilla auprès d'Ynnas et d'une jeune femme. Elle paraissait jeune, mais ses traits étaient usés. Elle paraissait élégante, mais elle était habillée en haillons. Elle paraissait belle, mais son visage était recouvert de poussière.
Ordan se leva, et demanda ce qu'il s'était passé. Ynnas lui répondit :
" Laryana, t'a trouvé dans cet état, expliqua Ynnas en montrant sa voisine d'un geste rapide de la main. Cela fait plusieurs jours que tu es inconscient.
_Plusieurs jours ?
_Oui, environ trois. Tu avais le visage figé dans une expression de peur. Mais qu'est-ce qui a pu te faire çà ?
_Je
je me rappelle plus. J'ai été pris de peur, mais je ne sais plus pourquoi. Je crois même qu'il n'y a aucune raison valable.
_Etrange, étrange
"
A ce moment, Laryana poussa un cri de joie, en voyant au loin se découper sur la ligne d'horizon les silhouettes des bâtiments de Ramiere. En à peine une heure, ils étaient arrivés au niveau des premiers bâtiments de la ville, et les enfants de la ville s'amusaient à courir derrière leur charrette.
Jusque là, Ynnas n'avait pas encore pensé à la façon dont ils allaient procéder pour retrouver Branian. Car Ramiere était une grande ville de plus de dix mille habitants et il n'avait aucune indication précise sur l'endroit où pouvait habiter ce vieil homme. Mais il commençait à se faire tard et le plus important était de trouver une auberge pour la nuit.
Les trois compagnons arrivèrent finalement sur la gigantesque place du marché de la ville, où débouchaient toutes les grandes rues de la ville, qui vomissaient leur flot multicolore de négociants, marchands, acheteurs et badauds en tout genre venus ici afin de commercer avec des personnes venues des quatre coins du monde. Parfois une voix s'élevait au dessus du brouhaha général, avant de retomber dans cet abysse auditif, vite remplacée par un autre bruit plus fort. Des senteurs diverses s'élevaient des tavernes où de corpulentes cuisinières préparaient les énormes quantités de nourriture nécessaires pour nourrir cette masse de bétail humain venus ici afin de s'enrichir.
Mais il est connu que ce marché survit au déclin du jour, et se poursuit tard dans la nuit. Alors Ordan, d'un puissant coup de rênes fit avancer les bufs qui traînaient, non sans mal, ce chariot alourdi par de nombreux enfants qui avaient trouvé là un moyen rapide et amusant se déplacer, malgré les brimades incessantes d'Ynnas et de Laryana.
Finalement, à la tombée de la nuit, ce curieux convoi s'arrêta devant une petite auberge entourée de champs, à l'extérieur de la ville, où le seul bruit venait des animaux sauvages qui osaient s'aventurer si près des nids humains. Au travers des fenêtres se dessinaient des silhouettes de personnes en train de danser au son d'une musique entraînante, qui ne déplaisait pas du tout à Ordan.
Le propriétaire accueillit les trois voyageurs avec plaisir, et les invita à faire la fête avec les autres clients présents. Ordan alla s'asseoir à une table qui semblait être la plus bruyante de toutes, alors que Laryana s'installa dans un coin de la salle, et ne dit pas le moindre mot. Pendant ce temps-là, Ynnas échangeait des conseils avec l'aubergiste sur la façon de recevoir les clients.
Deux heures plus tard, alors que la nuit était maintenant bien entamée et le repas terminé, plusieurs hommes dont Ordan se commencèrent à danser sur les tables, manquant de peu de renverser les verres,assiettes voire même les tables à chaque temps. L'un des danseurs bondit sur la table de Laryana, et lui renversa la carafe d'eau dessus. Elle poussa un cri, se leva et sortit de la salle.
Ynnas se pressa de terminer la conversation avec l'aubergiste qui était de plus en plus bavard et sortit rejoindre Laryana dehors. Elle était adossée contre un arbre et parlait :
"Non, vas-t'en ! Tu as eu ce que tu voulais, maintenant j'ai rempli ma part du contrat. Laisse moi être libre."
A ce moment apparu une forme sombre, qui apeura Ynnas et le poussa à se cacher dans un buisson du jardin de l'auberge. La forme sombre prit parole :
"Mais j'ai besoin de toi, de ta magie, sans ça je vais certainement mourir. Je suis encore faible, et j'ai besoin d'énergie pour survivre. Lorsque je dominerai le monde, tu seras libre, peut-être même que tu seras récompensée
_Récompensée ? Pourquoi ? Pour régner sur des terres désolées, où plus rien ne vivra, à part tes démons ?
_Je ferai de toi une immortelle ! Tu domineras mes sujets ! Ensemble nous partagerons des richesses infinies !
_A quoi bon être riche s'il n'y a plus rien à acheter ! Plus personne à qui donner ! Et une vie éternelle en plus ! Pour que mes remords ne cessent jamais !
_Sotte ! Comment oses-tu me parler comme çà ! Tu mérites d'être punie !
_Vas-y, tant que tu ne peux faire de mal à personne d'autre qu'à moi ! Si tu me tues, tu mourras aussi !
_Je ne vais pas te tuer, je vais faire pire !"
A ce moment, la forme sombre éclata d'un rire macabre, et commença à envelopper Laryana. Mais c'en était trop pour Ynnas, qui sauta hors de son fourré, et courut vers Laryana, maintenant évanouie. Il cria de toutes ses forces :
"Arrête ! Tant que je serai là, tu ne la prendra pas !"
La forme sombre se retourna, et un monstrueux visage apparut, déformé par la colère. Ynnas tressaillit, recula de deux pas, et bégaya :
"Qu
qui est-tu ? Qu'est-ce que tu lui veux ?
_Je suis celui que tu serviras ! Humain, je sens en toi une grande force, rejoins-moi et je ferai de toi un grand seigneur que tous servirons !
_Jamais !
_Tu as l'air déterminé ... Mais tu ne peux rien faire contre moi. Je suis le maître, celui qui commande
"
Après ces mots, la forme tourna autour d'Ynnas, avant de l'étouffer.
Chapitre IV : Fuyons !
Ryan était étendu sur sa paillasse, il ne dormait pas, il réfléchissait. Il revoyait le jeune homme mourir sous ses yeux, ainsi que tous les autres qu'il avait tué depuis qu'il était là. Il devait en avoir tué plus que lorsqu'il était soldat. D'ailleurs, la seule guerre qu'il avait fait, ce n'était même pas contre des humains, c'était contre un peuple cruel appelé les Adorateurs de la Mort. Ce peuple était composé d'être à peu près semblables aux humains, sauf qu'ils étaient plus grands, plus forts, avaient la peau grise et ne possédaient que trois doigts. Presque tous les membres de ce peuple vouaient un culte déraisonnable à la mort. Ils semblaient détester tout ce qui est vivant.
"Qu'est-ce tu fais là, toi ?"
Ryan se rappelle la terreur qui l'avait envahie la première fois qu'il avait vu un des Adorateurs de la Mort.
"Qu'est-ce tu fais là toi ?"
Ryan et son frère avaient été élevés dans une école militaire après la mort de leurs parents, ils étaient devenus officiers.
"Ho ! T'es sourd ?"
Lorsque les Adorateurs de la Mort étaient arrivés dans le royaume natal de Ryan, son frère et lui avaient été nommés pour conduire l'armée qui représentait le maigre espoir du royaume.
"Ca t'arrive de répondre ?"
Ryan sursauta. Il n'avait pas vu l'homme qui lui parlait. Il était grand, avait de longs cheveux bruns et gras, une épaisse moustache et une semblait être un robuste homme. Ses yeux brillaient d'une lueur qui reflétait une grande force physique comme mentale. Il était vêtu d'une fine cote de mailles qui lui recouvrait le torse. Il semblait avoir toujours été gladiateur, même conçu pour ce métier. Il avait dans sa voix une nuance d'énervement qui ne se reflétait pas dans son regard. Il semblait garder son contrôle. Il répéta encore sa question :
"Alors, comment t'es arrivé là ?
_Heu, heu
balbutia Ryan, je
je suis un prisonnier. Ils m'ont attrapé parce que je voyageais avec un non humain il y a environ trois semaines. Et toi ?
_Moi, répondit-il, je suis arrivé ici parce que je me suis battu avec un type dans un bar."
Ils furent interrompus par un gardien, qui apportait la soupe. Comme d'habitude, elle était froide et Ryan avait pris l'habitude de ne plus se demander de quoi elle était composée, ni depuis combien de temps elle avait été faite. Un temps, un rumeur disait qu'on y mettait les cadavres des anciens gladiateurs, mais elle fut rapidement contredite par le fait que c'était tout bonnement les restes de la soupe des gardes. Malgré tout, lorsqu'un nouveau prisonnier arrivait, on lui faisait croire à cette rumeur afin qu'il ne se nourrisse plus. Comme çà, les plus forts avaient une double portion de soupe, et les nouveaux s'affaiblissaient et mourraient dans leurs premiers combats. C'était la dure loi de la survie : les plus faibles mourraient au profit des plus forts
---------------
Les épées trancheront, le boucliers pareront, le mal renaîtra, le Héros Vert reviendra, et Hyrule tremblera sous les pas de l'armée, qui, de tous les temps fut la plus grande, et l'histoire deviendra légende. Pour quand ?
|