Je vais me hasarder à exposer ma perception de la Foi :
Mon contexte d'éducation serait propice au développement de ce que l'on appelle la "Foi du charbonnier". i.e. pour les non-initiés, la Foi simple de quelqu'un sans savoir pourquoi, sans même s'en poser la question, et qui est heureux de croire (c'est souvent la foi la plus inébranlable)
Mon contexte de scolarité ma amené à rencontrer des profils bien différents, et j'en suis sorti avec une certaine relativisation de la Foi.
Pour moi, la question n'est certainement pas de trancher par un "c'est bien, c'est mal". La Foi est avant tout un guide. Personnifié ou non, monothéiste, polythéiste, les préceptes de base sont les mêmes :
- Il existe quelque chose de plus grand que nous
- Ce quelque chose cherche à nous transmettre des précepts de vie, la quasi-totalité du temps, il s'agit de valeurs morales universellement reconnues comme juste : L'amour, le respect, la justice.
Ces précepts sont formulés de différentes manières, parce qu'ils sont écrits, transmits par des hommes. C'est justement là leur faiblesse : Dès le moment où ils sont exprimés, ils sont interprétables de différentes manières, parce que l'humanité ne manque pas de rigolos prêts à déformer n'importe quel propos pour satisfaire à leurs besoin de reconnaissance.
Pourtant, ce qui échappe le plus à tout ce beau monde, c'est que depuis deux mille ans, les religions "majeures" se font la guerre au nom de ces précepts communs, que chacune a interprété, et illustré de sa manière.
Peu importe que l'on croie à Yavhé, à Mahomet, au Christ ou à Bouddha, la finalité reste la même : Rassembler, unir autour du Bien. Alors bien sûr, les philosophes se jettent sur ce genre l'allégation à coups de "L'homme sait par nature faire la différence entre le bien et le mal". Certes oui, mais l'homme n'est pas parfait - loin de la - et est prompt à s'égarer. J'en prends pour exemple, tiré du Nouveau Testament, je m'excuse de n'avoir pas d'autre références que je connaisse suffisamment
, le cas de la Samaritaine. Le "bon" dira qu'elle a fauté, qu'elle doit être châtiée. La Foi nous donne alors un exemple plus grand et plus beau : Le Pardon, forme suprême d'amour de l'autre. C'est facile de pardonner des petites choses, mais pas tout. C'est à ça que sert la Foi.
On peut l'avoir comme celle du charbonnier, ou bien l'avoir modérée, plus ou moins, ou bien ne pas l'avoir du tout. Ce qui importe c'est de vivre au mieux avec soi-même et les autres. Mais à ceux qui disent que les croyants sont stupides et faibles, je rétorque que non, les croyants sont suffisamment humbles pour se tourner parfois vers des modèles, et accepter d'être guidés. Plus ou moins.
Et le plus important pour moi, c'est cette intime conviction qui me dit que Allah, le Seigneur ou Buddah ne sont finalement qu'une seule et même entité. Physique, morale, spirituelle, peu importe, et j'espère que chacun trouve ce qui lui convient. Mais ils transmettent le même message, et c'est là l'important.
La science, n'explique pas tout. La Foi n'explique pas, et n'a certainement pas vocation à expliquer. La Bible, et plus précisément l'Ancien Testament, est plus un recueil de métaphores qu'un témoignage : Adam et Eve, l'Arche de Noé, etc... Peut-être basées sur des faits d'époques, mais très certainement romancés de telle manière qu'on puisse aisément y percevoir des enseignements.
Alors qu'un soit-disant scientifique dise "Je ne peux croire à quelque chose qui dit qu'au commencement il y avait un seul homme et une seule femme", il a peu de chance d'être Prix Nobel tant son esprit est étriqué de ne pas comprendre la portée métaphorique, et de s'arrêter au 1er degré. La religion avance de concert avec la science, et être scientifique n'est pas incompatible avec être croyant, Einstein en était le plus bel exemple (désolé pour le lieu commun)
Pour terminer, sur le thème de l'islamisation (histoire de redresser vers le topic original
)
Je pense que le problème est plus "large" que celà. Le fait même que le terme "islamisation" existe, reflète le problème de l'intégration tant d'un côté que de l'autre : D'une part, une culture forte, dont le moteur (le Coran pour ceux qui ne suivent pas
) semble prôner un "Djihad" qui sera le salut de la race humaine, de l'autre une culture tout aussi forte, chargée d'une histoire très riche et d'un background religieux très fort, ce malgré la loi de 1905. A celà s'ajoute la "constante" juive, et très bientôt les influences bouddhistes venue de l'est (qui arrive encore à passer au travers de ces portions d'infos de 20h qui racontent le succès du guru machin chose et de sa méthode de déstressage ?
)
Cette pluralité fait peur, chez chacun, et chacun cherche à renforcer son identité... en tentant de l'imposer aux autres. Dans le pays de la liberté, le plus grand drame est que chacun revendique cette liberté, mais souhaite plus que tout au monde aliéner celle de l'autre parce que comme le disait si bien je ne sais plus qui : "La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres"
Donc ma conclusion est :
- L'islamisation n'a pas lieu d'être, pas plus que l'évangélisation
- Stoppons ce jeu de "victime-agresseur" : Je suis blanc, catholique pratiquant, issu d'une famille que beaucoup se plaisaient à appeler "bourgeoise" (ils ont tort, le terme approprié est aristocrate), et sans avoir à piper mot, je suis bien souvent un "trou du cul de raciste", "facho", et j'en passe. Pour autant, je suis employé par un tunisien que j'estime énormément, je compte parmis mes amis des gens de toutes confessions et de toutes origines. Mais je suis l'agresseur. De même - et je risque d'en choquer certains -, je trouve qu'il est presque indécent de rappeler la Shoah à chaque agression d'un juif. Personne ne réfute, et surtout personne n'oublie les actes monstrueux d'un homme malade et de ses sbires, mais cessons, par pitié, de stigmatiser à outrance un peuple sous prétexte qu'il a été victime à une époque d'une atrocité ! Qui parle encore des massacres de Vendée ? Bien sûr, il n'y a pas eu des millions de morts, mais en termes relatifs, c'est autre chose ! Rappeler ces faits à tour de bras est à mon sens une insulte, qui laisse sous-entendre que le triste épisode de la 2WW est oublié, et qu'aucun enseignement n'en a été tiré. C'est tellement faux et ridicule. Qu'il y ait des extrémistes de tous poils est une réalité, ça ne veut pas dire qu'il y a fondamentalement des bons et des gentils, des agresseurs et des victimes.
- Essayons de nous rappeler les règles de base de l'accueil d'un invité - et elles sont expliquées clairement dans tous les écrits religieux : Moi, ton hôte, je ferai mon possible pour que tu sois chez moi aussi bien que chez toi. Je respecterai tes coutumes et tes croyances. Toi, mon invité, tu feras ton possible pour que ta présence chez moi soit harmonieuse avec ma maison. Tu respecteras mes coutumes et mes croyances et n'oublieras pas que l'hôte n'est jamais obligé d'inviter.
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"Mon modèle, c'est moi-même."