leonts91 Geek un jour Geek toujours | Infinity4D a écrit :
Auto-quote :
Citation :
Mais c'est pas une question de source en fait... C'est une question d'utilité économique et financière de ces agences de notation. Je travaille en finance et on utilise leurs notations tous les jours....
Concernant ton alerte : OSEF*2. Je me suis juste retiré sur l'attaque communiste. Je pense que le débat peut se recentrer sur le fond
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Réponse :
Ok tu me demandes ça sert à quoi une agence de notation, allez c'est parti (j'aurais pu faire mon flemmard et quoter Wikipedia mais bon) :
Les trois agences de notations les plus importantes et qui sont en position d'oligopoles sont :
- Fitch
- Standards & Poors;
- Moodys;
=>Ce sont trois entreprises privées américaines qui ont pour objectif de donner un score de crédit pour l'appréciation des risques financers.
En finance, il y a paramètre très importants qui est le risque. Le niveau de risque est corrélé à la probabilité que l'emprunteur nous fasse défaut ou qu'aussi il ne nous rembourse tout bonnement pas la dette.
=>Notre obsession en Finance est donc de pouvoir mesurer le risque et ainsi de pouvoir "prédire" ou non le paiement de la dette.
Ainsi apprécier le risque, donne une idée des futurs cash-flows que le créancier va obtenir. En espérant donc que son emprunteur ne fasse pas défaut.
Citation :
Pour rappel un défaut de paiement c'est ne pas honorer le remboursement de sa dette et de ses intérêts sur plusieurs échéances. Cela comprend souvent les intérêts et le remboursement de la dette, mais pour des prêts in fine, on ne parlera que des intérêts (vu que la dette est remboursée en totalité à maturité).
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Le soucis étant que chaque entité, entreprise ou institution présente des caractéristiques propres et présente un niveau de "risque financier" propre à chaque entité. Le faire soi-même serait donc chronophage et nous ferait perdre du temps sur notre business principal (par ex. un Fond d'investissement lambda va pas s'amuser à noter [ en profondeur, bien qu'en réalité tout le monde note] toutes ses contreparties financières pour voir si elle peut oui ou non leur faire confiance pour s'engager sur un contrat financier / ou pour faire du business avec (bien que ce soit très courant généralement)).
- L'objectif des agences de notation est donc de donner un score aux emprunteurs (l'Etat Français, Total etc..) pour donner de la visibilité aux prêteurs (investisseurs sur les marchés financiers, banques, assureurs et autres intervenants financiers).
- Par exemple : un pays comme la Grèce aura plus de mal à se financer car les potentiels créanciers ont moyennement (euphémisme) confiance dans sa capacité à rembourser sa dette. Ainsi la mauvaise notation de la Grèce n'est que la conséquence d'un risque de défaut de paiement plus élevé.
- Comme l'appréciation du risque est chronophage et mouvant (un pays peut commencer à donner des signes de mauvaise situation financière comme par exemple maintenant avec la crise du Covid-19, d'ailleurs dans ma banque c'était la panique pour réviser les notations), des entreprises comme Moodys ou autre se chargent de noter le score "financier" des entités. Néanmoins, les banques notent systématiquement les entreprises et les Etats lorsqu'elles doivent les financer. Ainsi en plus de la "notation" publique, il y a la notation interne propre à chaque banque. C'était d'ailleurs l'objet de mon stage de fin d'étude et je notais chaque contrepartie qui demandait un financement.
Comme un vdd l'a dit, ces agences de notation sont dans une situation d'oligopole et cela tire le prix des prestations vers le haut (que ce soit pour les demandeurs de financements et les investisseurs). Chose qui est bien sûr regrettable mais faute d'alternatives, on fait avec. D'autant plus que leur travail est vraiment utile.
Le but de "noter" les agents économiques (l'Etat français, Total, LVMH, toi quand tu fais ton prêt immobilier) est d'apprécier les risques financiers et donc de pouvoir "pricer" le réel coût du prêt (sans rentrer dans les détails, pour chaque prêt on rajoute un coût du risque).
C'est simple, pas compliqué. Si tu veux approndir, y'a Wikipédia.
EDIT : j'ai meme mis des couleurs pour être didactique.
EDIT 2: si tu as des questions + spécifiques, je serai ravi de te répondre.
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Bon c’est marrant cette proportion de fainéantise à ne pas vouloir sourcer tes propos.
Quelle belle tirade basée je suppose sur tes propres certitudes qui ne sont en rien la preuve de ce que tu avances.
Une fois de plus je vais MOI sourcer mes propos, je t’invites donc une dernière fois à prouver tes propos sur l’ensemble de tes posts. Bon nous avons donc trois agences de notations qui ont une quasi situation monopole vis à vis des milliers d’autres dans le monde. Qui détient des parts dans ces agences ? Là ça devient intéressant:
« De son côté, Moody’s est cotée en bourse depuis 2000 et détenue, à hauteur de 13 %, par le fonds d’investissement Berkshire Hathaway, propriété du milliardaire Warren Buffet. Moody’s se situe en deuxième position sur la place internationale de la notation avec 35 % de parts de marché et 1 300 analystes.
Il est intéressant de constater que plusieurs actionnaires sont à la fois présents dans le capital de Standard & Poor’s (en tant que filiale à 100 % de McGraw-Hill) et dans celui de Moody’s. »
Donc quelle idée de penser que des agences en concurrence soit totalement impartiale en ayant des actionnaires commun.
Ces agences sont si géniales et indépendantes que:
«À l’heure actuelle, un nouveau projet de réglementation européen est à l’examen et vise notamment à assurer une concurrence accrue, gage selon certains observateurs d’une amélioration de la qualité des notations émises. Ensuite, ce chapitre étudiera la manière dont sont financées les agences de notation, en se penchant notamment sur les origines et les justifications du système actuel. »
Pourquoi ce manque de concurrence ?
« En 1975, la Securities and Exchange Commission instaure l’obligation pour les agences de notation d’obtenir une accréditation (cf. infra), sur la base de critères informels qui s’avéreront relativement favorables aux trois grandes. Ces dernières sont d’ailleurs les seules, à l’origine, à obtenir cet agrément. »
« La mise en place d’une telle accréditation a rendu le secteur de la notation encore moins accessible à d’éventuels nouveaux entrants et a, de facto, renforcé la position dominante des trois grandes. Avec le temps et les critiques accumulées envers les agences, les obligations réglementaires quant à leur enregistrement auprès de la SEC ou de l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) ou, en termes de transparence méthodologique, de rotation des analystes, de traitement des dossiers, de contrôle interne, etc. se sont également fortement accrues. »
Donc en rendant quasi impossible la création d’un marché concurrentiel, celles ci peuvent à loisir pratiquer des tarifs exorbitants:
« La conséquence logique de cette position dominante des trois grandes agences de notation est la perception d’une certaine rente de situation. En avril 2012, douze des plus grandes entreprises allemandes ont reproché publiquement à Standard & Poor’s, dans une lettre commune, d’abuser de sa position en voulant doubler ses tarifs. Selon plusieurs témoignages recueillis par le Sénat français, dans un rapport d’information datant de juin 2012, la capacité de négociation d’un émetteur face aux agences est d’autant plus forte que la note attribuée à cet émetteur est élevée. Une entreprise bénéficiant d’une très bonne note peut plus facilement mettre un terme à la relation commerciale qu’elle entretient avec l’agence, sans pour autant nourrir auprès des investisseurs des suspicions sur sa santé économique et financière. Mais de manière générale, en ce qui concerne les tarifs pratiqués, le rapport de force est actuellement à la faveur des agences. »
Ensuite viennent les menaces de dégradations si un État ne rentre pas dans les rangs:
« Mi-septembre 2012, Moody’s menace à son tour de dégrader les États-Unis si le Congrès ne s’accorde pas en 2013 sur des mesures permettant de stabiliser puis réduire la dette américaine. »
Mais quoi de plus rentable également de revendre des analyses à des tiers:
« Durant plusieurs décennies, les notations ont été financées par les investisseurs qui cherchaient à s’informer sur la qualité des actifs financiers qu’ils voulaient acquérir. Entre différents placements possibles, ces investisseurs souhaitaient savoir lesquels étaient les moins risqués ou les plus lucratifs. Ils rémunéraient les agences de notation pour cette information en achetant les analyses et les notes émises par les agences concernant des entreprises ou des organismes publics. »
« Ensuite, une crise économique sévit partout dans le monde et particulièrement aux États-Unis, berceau de la notation. De nombreuses entreprises cherchent à rassurer et à attirer de nouveaux investisseurs, et l’obtention d’un bon rating peut les y aider. Elles deviennent alors clientes des agences de notation et commencent à payer celles-ci pour l’émission de ratings. »
Mais quels sont les critères de notations:
« Chaque agence a sa propre méthode pour établir une notation. Ce « secret de fabrication » est jalousement gardé ; seuls les aspects méthodologiques les plus généraux sont rendus publics. La notation fait intervenir des critères quantitatifs et qualitatifs . »
Mais bon il faut aussi que les États interviennent de nouveaux pour un peut plus de transparence ou pas:
« Cette transparence accrue par rapport à la méthodologie et aux modifications de méthodologie leur est imposée par l’Union européenne depuis 2009 et par les États-Unis depuis 2010 (cf. infra), mais l’initiative des agences d’enrichir le contenu de leurs sites Internet s’avère antérieure à la contrainte réglementaire. Toutefois, comme le relève le Sénat français dans le rapport d’information qu’il a consacré aux agences en juin 2012, « la publication de milliers de pages au nom de la transparence engendre en contrepartie de la complexité et de la confusion » https://www.cairn.info/revue-courri [...] age-5.htm#
Le Monde qui pose la question de la légitimité:
« Le phénomène pose deux questions majeures : quelle est la légitimité des agences de notation pour porter une telle appréciation ? Et pourquoi les marchés suivent-ils leurs recommandations aveuglément ? »
La suite est pas mal https://www.lemonde.fr/idees/articl [...] _3232.html
Voilà qui clôture le chapitre sur ces agences qui ne servent à rien.
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