korrigan73 a écrit :
qq un qui decoupe un gosse de 11j devant les yeux de sa mere, avant de l'eventrer pour lui remettre son gosse en morceau dans le bide est enculé.
desolé pour le terme, c'est pas un langage soft du tout, je le reconnais.
et m. salladin tu sais comme moi que la france s'est tres mal comportée, mais JAMAIS un militaire francais ne s'est abaissé a des telles abominations.
|
La gare de Nedromah le 8 Juin 1957
Mes bien chers
Hier j'ai reçu votre... et aujourd'hui votre lettre.
Je vous remercie beaucoup pour le médicament dont j'ai fort besoin étant donné que ma circulation sanguine est loin d'être bonne en ce moment.
En fait presque 50 nuits que nous sortons de suite aussi physiquement nous n'en pouvons plus. Le maximum que nous pouvions dormir est d'environ 3 h par nuit. Le nombre d'heures de sommeil est supérieur à une nuit normale mais l'irrégularité du repos nous use petit à petit. Et si parfois une nuit complète nous arrive, impossible de fermer l'il car on se réveille plusieurs fois.
En tout cas ma petite maman ne t'inquiète pas pour ma nourriture car nous mangeons très très bien; rien, absolument rien ne nous manque et ne crois surtout pas que j'exagère. Nous pillons les vergers et jardins sur ces fumiers d'Arabes. Il y a quelques jours un G. M. C a sauté sur une mine faisant 8 morts dont 3 de mes plus chers camarades. La charge était de 100 à 150 kg de plastic d'après les experts. Le seul rescapé de ce massacre est revenu la main gauche en moins nous avertir. 1/2 h après nous étions sur les lieux et j'ai assisté à un spectacle horrible. Autour du camion complètement en bouillie dans une mare de sang dansaient les habitants du village voisin.
Malgré l'image la plus réaliste que je puisse vous faire vous ne pouvez pas vous rendre compte de la blessure et de la haine qui entrent dans nos cur.
Sur ordre nous avons fait creuser aux hommes femmes et enfants si réjouis de ce crime une tombe pour les restes des copains. Ensuite un autre très grand trou pour le véhicule où à plus de 1.000 m nous avons trouvé une roue, et après tous femmes enfants petits et grands, hommes sont morts criblés de nos balles.
J'estime que justice est faite.
Une autre section de la 24em qui est actuellement au Palmier ne va pas tarder à muter avec nous. Fin juin je serai certainement parmi vous pour une dizaine de jours. Le voyage me sera facile et il me restera même de l'argent de poche car maintenant avec la paye et votre aide je possède un petit avoir qui me sera fort utile.
Pour aujourd'hui je vous quitte en espérant que mon petit mot vous trouvera tous en parfaite santé
[Signature]
PS: Si ces derniers temps je n'ai pas pu vous écrire ainsi qu'à toute la famille j'espère que vous comprenez et que vous ne m'en faîtes point reproche. Cependant moi je pourrai le faire à beaucoup
Deux millions de jeunes Français ont effectué leur service militaire en Algérie entre 1955 et 1962. Au plus fort de la guerre 400.000 militaires français quadrillent l'Algérie.
Ce livre donne à lire un document, apparemment banal, les lettres que Jean Martin adresse à sa famille tout au long de son séjour en Algérie. Il n'a aucune distance critique de ce qu'il fait. Bien au contraire. Il est fier de servir, satisfait de savoir faire le boulot, un peu condescendant vis-à-vis des corps de troupes réputés moins aguerris, moins efficaces dans la réalisation des missions.
Au fil de quatorze mois, ces lettres décrivent ce que Hannah Arendt a pu nommer "la banalité du mal". Dans la même lettre on le voit demander des nouvelles d'une petite voisine, "qui a dû bien grandir" depuis qu'il ne l'a vue; et quelques lignes après expliquer "demain je suis de corvée de torture... que voulez-vous même pas agréable, on le fait à chacun son tour". Un autre jour, il explique à la famille que pour la nourriture "ça va". Ce n'est vraiment plus la peine de lui envoyer des colis: maintenant "ils" se font suffisamment respecter dans la région où il est cantonné, et les "bougnoules" se sentent bien forcés de leur donner tout ce qu'ils exigent: "que voulez-vous, il faut bien leur faire comprendre qui est le maître!"
Plus loin, il raconte avec force détails une opération de représailles: un village s'était réjoui qu'une mine ait fait sauter un camion de l'armée française, tuant plusieurs soldats. "On leur a fait creuser des trous pour enterrer tous les morceaux de ferraille, et un trou plus grand. Puis on les a tous tués, des plus âgés au plus jeunes." A peine sent-on parfois une sorte de lassitude, à la veille d'une permission qu'il attend depuis des semaines.
L'auteur de ces lettres sentait bien qu'elles laissaient ses parents perplexes ou tristes. Il les "rassure" à plusieurs reprises en reprenant, vraisemblablement, les arguments donnés par les officiers au sujet de la guerre, de son bien-fondé contre les terroristes, du rôle de la France, de tout ce qu'il faudra faire après la "pacification".
Il s'agit-là d'un document, au ras de la vie quotidienne d'un jeune Français envoyé "maintenir l'ordre" en Algérie.
Précisons-le: Jean Martin est un nom d'emprunt, choisi pour rendre ce témoignage anonyme. Par égard pour la famille, qui ne souhaite pas une publicité déplacée, nous avons choisi le nom propre le plus répandu en France et l'un des prénoms des plus diffusés.
En fait, cela ne nous gène en rien. Au contraire: cette sorte d'anonymat fait d'autant mieux ressortir que n'importe quel soldat d'Algérie, mobilisé pour la guerre coloniale, aurait pu faire et écrire cela.
En revanche, nous avons conservé toutes les précisions d'appartenance, de régiment, de région d'opération et de grades militaires, ce qui peut permettre à qui le souhaite de vérifier circonstances et faits.
Une préface traite la question de la mémoire de cette période et ses enjeux encore contemporains. Une contribution d'historien restitue le cadre factuel, événementiel des années 1956-1957. Ce livre, à partir du vécu d'un sans grade, nous semble un document capable de permettre le retour de conscience critique, l'effort de mémoire que requiert la guerre d'Algérie.
http://www.amnistia.net/news/artic [...] glettr.htm
Rachid Ferrahi, qui a témoigné dans Le Monde en juin 2001, maintient que son père a été torturé, nu, devant lui, à lécole Sarouy et se dit "scandalisé" par les démentis du général Schmitt. "Schmitt dirigeait les interrogatoires. Il jouissait quand lun de nous était humilié. Il a ainsi fait danser, nu, un des chefs de la résistance. Cet homme sétait déjà complètement vidé de ses tripes. Alors quil avait tout déballé, Schmitt samusait à lui crier : "Danse ! Danse !" Et lautre, brisé, a dû obéir."
http://www.ldh-toulon.net/article.php3?id_article=550
Malika Koriche
Louisette Ighilahriz
Ourida Meddad ( adolescente )
torturée et violée
Le tabou du viol des femmes pendant la guerre d'Algérie commence à être levé *
Les anciens appelés interrogés par "Le Monde" témoignent du caractère massif de l'humiliation des femmes entre 1954 et 1962. Selon l'un d'eux, les détenues subissaient ce sort "en moyenne neuf fois sur dix". Un homme né en 1960 du viol d'une Algérienne par des soldats français demande aujourd'hui réparation.
De toutes les exactions commises par l'armée française pendant la guerre d'Algérie, le viol est la plus cachée, la plus obstinément tue depuis quarante ans, par les auteurs autant que par les victimes. Certains commencent pourtant à lever ce tabou, confirmant peu à peu ce que l'écrivain Mouloud Feraoun dénonçait autrefois dans son journal comme étant une pratique courante, du moins en Kabylie. Il apparaît que, loin d'avoir constitué de simples "dépassements", les viols sur les femmes ont eu un caractère massif en Algérie entre 1954 et 1962, dans les villes mais surtout dans les campagnes, et plus encore vers la fin de la guerre, en particulier au cours de "l'opération Challe",
http://www.denistouret.net/textes/ [...] html#tabou
pour vérifier leur identité on touchait le sexe des femmes
"Dans mon commando, les viols étaient tout à fait courants. Avant les descentes dans les mechtas (maisons en torchis), l'officier nous disait : Violez, mais faites cela discrètement",... livre, Les Egorgeurs. "Cela faisait partie de nos avantages et était considéré en quelque sorte comme un dû. On ne se posait aucune question morale sur ce sujet. La mentalité qui régnait, c'est que, d'abord, il s'agissait de femmes et, ensuite, de femmes arabes, alors vous imaginez
" Sur la centaine d'hommes de son commando, "parmi lesquels des harkis redoutables", précise-t-il, une vingtaine profitait régulièrement des occasions offertes par les opérations de contrôle ou de ratissage. A l'exception de deux ou trois, les autres se taisaient, même si ces violences les mettaient mal à l'aise. La peur d'être accusé de soutenir le Front de libération nationale (FLN) en s'opposant à ces pratiques était si vive que le mutisme était la règle.
"Les prisonniers qu'on torturait dans ma compagnie, c'étaient presque toujours des femmes, raconte de son côté l'ancien sergent Jean Vuillez, appelé en octobre 1960 dans le secteur de Constantine. Les hommes, eux, étaient partis au maquis, ou bien avaient été envoyés dans un camp de regroupement entouré de barbelés électrifiés à El Milia. Vous n'imaginez pas les traitements qui étaient réservés aux femmes. Trois adjudants les interrogeaient régulièrement dans leurs chambres. En mars 1961, j'en ai vu quatre agoniser dans une cave pendant huit jours, torturées quotidiennement à l'eau salée et à coups de pioche dans les seins. Les cadavres nus de trois d'entre elles ont ensuite été balancés sur un talus, au bord de la route de Collo."
Affecté comme appelé en 1961 à la villa Sesini (nommée aussi par erreur Susini), Henri Pouillot révèle avoir assisté à une centaine de viols en l'espace de dix mois, dans ce qui était le plus célèbre des centres d'interrogatoire et de torture de l'armée française à Alger. De ses souvenirs, il vient de faire un livre douloureux mais au ton juste, La Villa Susini (Ed. Tirésias). "Les femmes étaient violées en moyenne neuf fois sur dix, en fonction de leur âge et de leur physique, raconte-t-il. On s'arrangeait, lors des rafles dans Alger, pour en capturer une ou deux uniquement pour les besoins de la troupe. Elles pouvaient rester un, deux, ou trois jours, parfois plus." Pour Henri Pouillot, il y avait deux catégories de viols : "Ceux qui étaient destinés à faire parler, et les viols de confort, de défoulement, les plus nombreux, qui avaient lieu en général dans les chambrées, pour des raisons de commodité." Il se souvient que la quinzaine d'hommes affectés à la villa Sesini avait "une liberté totale" dans ce domaine. "Il n'y avait aucun interdit. Les viols étaient une torture comme une autre, c'était juste un complément qu'offraient les femmes, à la différence des hommes."
Message édité par Profil supprimé le 07-07-2005 à 03:42:25