negblan a écrit :
[quotemsg=868967,465,154190]non, l'image d'un inconnu n'est pas une perception personnelle. aucun visage n'est strictement identique, [/quote] Mais on peut toujours dégainer l'argument épistémologique bien sûr, sauf que ça devient un débat de biologiste et plus un débat éthique photographique. Parce que si aucun visage n'es strictement identique, aucune forme n'est permanente non plus... et paf. Krisalia dans une heure n'est materiellement pas krisalia de maintenant, et ce jusque dans les parties infinitésimales du visage : on perde des cellules pileuses, dermiques, on en crée d'autres etc etc. Chaque seconde une nouvelle matière nous procure une consistance, mais la forme persiste, simplement.
permanente ou pas, si un individu déclare : "mon apparence est unique au monde, je suis le seul a posseder cette apparence, elle me représente" , il est en droit de le faire parce que c'est un fait, et pas parce que lui ou quelqu'un d'autre a la perception, l'impression que son apparence est unique. elle évolue, cette apparence, et meme en évoluant, aucun être humain n'est semblable a un autre.
Citation :
meme pas celui de deux vrais jumeaux.
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Des jumeaux sont forcément deux , je suis prise en pleine crise de pléonasmite . ça m'arrive souvent, tu fais bien de le relever ( je me soigne )
Citation :
c'est un fait, pas un sentiment soumis a perception.
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Mais c'est la perception qui fait toute l'envergure de ce débat... on s'en fout qu'aucun visage ne soit identique à l'autre ni même comme je disais plus haut que nous ne soyons, objectivement, jamais de même consitance. C'est la persistance de la forme que la percpetion capte et confère pour nous une identité aux choses. De la même façon que je ne vois jamas une chaise entièrement sous tous ses rapports et ses parties, et que dans n'importe quelle position je peux l'identifier encore comme chaise et la m^me chaise, et bien de la même façon la joconde reste la joconde malgré tous ls plans d'om je peux pas regarder et malgré ses regards qui me suivent.
du côté artiste oui, mais le débat a été posé en ces termes : photographier quelqu'un a son insu OU être photographié soi même, a son insu. le point de vue de l'artiste est bien sur différent et correspond à ce que tu décris . dans mes propos, je me base sur le point de vue du sujet photographié, qui n'est pas d'accord avec l'artiste sur plusieurs points. l'artiste n'a pas plus raison sur la personne, que la personne n'a raison sur lui. pourtant, pour respecter les libertés fondamentales de l'être humain, il faudra bien que les deux tombent d'accord . pour moi, cet accord se situe dans le domaine : respectons, discutons, demandons. voila tout .
Citation :
sur notre carte d'identité, le visage nous identifie meme mieux que notre nom. alors pour te faire un parralèle, c'est comme si quelqu'un signait un document présentant des idées qui ne sont pas du tout les tiennes, avec ton nom.
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Mais les idées, elle se créent. On est propriétaire et identifiable de la façon qu'on a eu de les prononcer, justement parce qu'on est le premier à les émettre de telle ou telle façon. Le visage, l'attitude, et toute cette sorte de chose, ça échappe bien plus à celui qui les incarne que sa propre élocution. Tout est préméditable quand on énonce, la tronche qu'on a en revanche n'est jamais qu'une interface de contact avec les autres, souvent imposée par la nature certes, mais qui appartient naturellement aux autres.
absolument pas d'accord, justement parce qu'en tant qu'être ayant conscience de lui même, la tronche qu'on a s'adresse d'abord a nous même. on peut aussi se regarder dans la glace, nous. pas les chiens ni les arbres . ce qui suppose que cette apparence véhicule quelquechose de plus que ce que tu décris. et au sujet des idées, on ne parle pas de quelqu'un qui voudrait formuler ses idées d'une façon qui lui échappe, mais d'une photo émise dans un contexte sur laquelle le sujet n'a aucun contrôle. juste une utilisation. dans ce cas précis, la présence d'un visage implique la personne dans un contexte qu'elle n'a pas forcément choisi, et qui peut ne pas lui plaire. [quotemsg=869308,484,15867]Donc au final, c'est l'argent qui régit les règles du jeu. C'est bien triste [/quote]
Mais c'est le consommateurs du shampoing avec une tronche débile sur la boite qui accepte de jouer le jeu... et donc ? le jeu n'est plus valable ?
Citation :
la situation du modèle est tout à fait comparable, parce que le photographe le choisit. ce que tu payes dans un modèle ça n'est pas seulement le fait que cette personne prenne le temps de poser pour toi, c'est aussi le droit d'utiliser son visage.
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C'est aussi que tu troques, avec la monnaie, une astreinte non naturelle. Un exercice "au service de". Voire un talent particulier de la part du modèle. Rien de tout ça dans le portrait à la volée. et puis ? tu as quand meme jugé en tant que photographe que le portrait que tu as pris était un contenu interessant. le voir dans la rue ou le demander a un modèle ne change rien, tu cherches a obtenir ce qui fera de ta photo une meilleure photo, c'est tout. le trouver dans la rue ne signifie pas que c'est libre, qu'on peut se servir. et le paiement n'est d'ailleurs pas une obligation, demander la permission, c'est déja pas mal Citation :
si tu prends une photo, tu fais une image arrêtée de ce visage ( on est d'accord que je parle bien de personnes identifiables ) . cette image arrêtée peut être recadrée, changée, fixée longuement alors que ce que tu as pris en photo était peut être furtif.
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Je ne vois pas beaucoup de différence avec le traitement privé que tout un chacun peut faire du millième de seconde qu'il a enregistré d'une personne. Un sourire, un clin d'oeil, une braguette ouverte, une jupe qui se soulève ou un bout de mouchoir dégueulasse qui sort de la poche, n'importe quoi qui puisse nourrir l'imaginaire, "tu n'imagines pas ce qu'il y a / sous mon crâne en bois / chacun fait ce qu'il veut / quand il ferme les yeux" comme le chante Charlélie.
Evidemment, si tu fixes ça sur un support, la chose devient reproductible et ce n'est plus un oeil qui va l'avoir vu mais des milliers qui le verront. Est-ce que la problématique doit se situer alors sur l'enjeu du 'respectable/pas respectable' de l'attitude ? Le fait de la mise en valeur ou au contraire la caricature d'une chose honteuse, impudique et tout ça ?
non. il s'agit du droit d'un individu a ne pas être utilisé contre sa volonté. l'individu peut être d'accord avec la démarche, peut s'en foutre, mais s'il ne s'en fout pas, sa volonté devrait être respectée. nous ne sommes pas tous des produits utilisables, ni du contenu a disposition de qui voudra se servir.
Il me semble que lorsque l'image fixée reproduit comme un automate, c'est peu de dire qu'elle est servile et présente peu d'interêt. En revanche lorsqu'elle met en scène avec la technique et l'esthétique proprement photographique, sans forcément forcer le regard à l'admiration du beau, mais agiter la conscience esthétique du spectateur, alors oui, toute photo de cet acabit est légitime. Parce que merde, on recherche l'émotion dans la photographie, pas le mimétisme béat et insipide. la, tu juges toi meme de l'utilisation que tu fais de l'image de quelqu'un d'autre. mais si cette personne ne veut pas servir ton message ? pour moi ( l'exemple est fort, exprès ) ça serait comme forcer des gens a venir manifester pour une cause qu'ils ne souhaitent pas soutenir. mais entendons nous bien, je parle ici du point de vue du photographié. en tant que point de vue d'artiste, ton discours se tient.
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