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Auteur | Sujet : ◄ HFR Running Club ! ► Élite auto proclamée |
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zendb | Reprise du message précédent :
Je pense pas, ça dépend la fatigue, mais c'est quand même pas le même type d'effort |
Publicité | Posté le 30-09-2024 à 20:59:34 |
Syzygie ὁ θεός δυνατός ἐστί |
--------------- LIVESCORE TENNIS |
mystiko |
On se verra peut être à Vénissieux mais tu seras à la buvette quand j'aurai fini |
Ze_Fly Relis toi ou rdv sur le TU |
--------------- Les joueurs sont devenus de belles tata. ©Bauer - TTB |
yipi |
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yipi |
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yipi |
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Publicité | Posté le 01-10-2024 à 11:42:22 |
Nattura | Bravo pour vos temps et merci pour vos CR. C’est toujours un plaisir à lire ! |
nmmolko | CR Marathon de Berlin Message cité 3 fois Message édité par nmmolko le 01-10-2024 à 17:55:33 --------------- Mon Marathon de Berlin pour Save the Children |
Je@nb Kindly give dime | Encore bravo Nico ! Grosse perf et vu ton niveau à 1 an de pratique tu vas envoyer du lourd |
SenorPollo | Super CR nmmolko, c'était un vrai plaisir de te croiser sur place et partager des bières ! Encore bravo pour ce temps et cette progression canons Très content pour toi ! |
Nattura |
gars_lent Pas rapide |
--------------- Porte bien son pseudo. |
Klm id Psn: Podologic |
Docteur G Momo Motus |
J'ai demandé à rejoindre le groupe Strava HFR (mes initiales G.M.), pas du tout dans l'optique de boire des coups entre HFR après les courses (ni avant ). Message cité 1 fois Message édité par Docteur G le 01-10-2024 à 19:19:37 |
yipi |
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Sybela | Gg Nicolas pour la perf et plus que la perf le chemin semé d’embûches avec les petits aléas du quotidien!
--------------- Strava |
didin19 | apparemment le coach Michel a fait 2h48 et gagné Berlin dans sa catégorie ? Message édité par didin19 le 01-10-2024 à 20:58:00 |
nmmolko |
--------------- Mon Marathon de Berlin pour Save the Children |
SenorPollo | CR - 50eme Marathon de Berlin - PR en 3h11m26s - Dr Pollo in the multiverse of stress Comme après Annecy, je profite de ce marathon pour faire une rétrospective des 12 derniers mois qui marquent le passage d'un sacré cap. Ce sera donc un maxi pavé. Mais y aura aussi plein de photos rassurez-vous ! Ça me permet de savourer encore plus le chemin parcouru et ce magnifique PR au bout. Berlin clôture une sacrée épopée personnelle que je n'aurai jamais cru possible il y a de cela un an. Et j'espère que ça va continuer encore longtemps ! Alors déjà, un grand merci à la team Boucher lyonnaise (pandarooxe, yipi et David qui n'est pas sur HFR) avec qui on a partagé de belles tranches de vie sur whatsapp et dans laquelle une super émulation positive s'est créée. C'était un vrai régal de préparer toutes ces courses ensemble, de dialoguer sur la prepa, nos entraînements, nos doutes, nos ambitions, de faire ces blabla runs… L'aventure n'en a été que plus belle grâce à vous. On a partagé plus qu'un marathon ce weekend et c'était vraiment canon ! Et bien sûr, je ne peux pas oublier Boucher, mon coach “de toujours”, qui continue de me faire exploser mes barrières physiques et mentales (y en a encore quelques unes ) les unes après les autres. C'est magique tout ce chemin parcouru depuis fin 2021 et ma reprise sérieuse avec toi. Tous ces PR sont aussi issus de ta marque de fabrique. Change rien coach ! L'inscription Nous sommes en novembre 2023, ça fait plusieurs mois que le sujet est évoqué dans la team. Les inscriptions France Marathon s'ouvrent enfin et on se jette dessus… sauf yipi qui est qualifié au temps. On est alors en pleine prépa Saintelyon… sauf yipi qui préfère courir ses cross plutôt que des distances de bonshommes. L'euphorie bat son plein, on fait des plans sur la comète, David me prédit une cible à 3h10 que je trouve absolument démesurée alors que je n'ai derrière moi qu'un marathon en 3h27 et des PR inadaptés sur 10 (46'xx) et semi (1h39). Certes ils datent d'une autre “époque” où j'étais encore trop miné par mon mental en carton mais encore faut il confirmer en course. De plus, Berlin sera seulement mon deuxième “vrai” marathon, le RiL 2023 ayant été couru dans des conditions déplorables (j'ai voulu trop en faire après un trail à Megève et je n'ai vraiment récupéré qu'après une coupure d'une semaine suite au marathon de Lyon) en vue de faire du volume pour la STL. 2024 : un gros gap Après une Saintélyon de rêve, on reprend une semaine de repos et on attaque une grosse prépa route. Le but est d'aller déblayer les PR 10/semi qui sont vraiment désuets. Rendez vous est pris avec le 10 de Villeurbanne en mars et le semi d'Annecy en avril. Y a plus qu'à. Je me fais une frayeur un soir en finissant un footing en me faisant une bonne entorse, pied bleu, grosse douleur, l'horreur. Ma kiné étant en congés maternité, l'aventure aurait pu s'arrêter net. Mais je cours dessus sans stopper en comptant sur la remplaçante pour débloquer le bazar et du renfo pour récupérer le coup. Je refuse de couper : depuis la STL, je vole à l'entraînement, mon cardio est plus bas que jamais, je rentre des blocs à des allures dont je n'osais même pas rêver et pour la première fois, le sub 40 sur 10 me paraît envisageable. Je m'en sortirai au prix de quelques séances bien douloureuses mais ça finira par rentrer dans l'ordre. La suite on la connaît, je claque un 1h28m55s inespéré à Bourg-en-Bresse en prenant un dossard à la dernière minute et sans faire de taper puis un 39’40 à Villeurbanne au terme d'une grosse bagarre mentale que j'aurais perdue 1 an plus tôt. Je mesure déjà ma progression, je suis comblé, le 3h10 devient un objectif réaliste. Derrière je bâche totalement le semi d'Annecy en 1h37 mais la tête était déjà à Berlin, je n'étais clairement plus mobilisé pour cette course et j'évacue vite la déception. Au moins j'aurai pu voir l'ami Playtime qui aura pu mesurer le chantier mental qu'il me reste à travailler Viendront alors des blocs de prépa générale très très durs par moments où j'ai parfois beaucoup de mal musculairement mais je m'accroche. Je coche deux courses saucisson dans mon calendrier courant juin histoire de pas perdre le rythme avant d'entamer la prepa marathon. Malheureusement je choppe le COVID et je dois dns la première alors que je comptais faire la nique à Chou. Pendant 15 jours je suis au fond du trou, j'angoisse de faire une version longue de la maladie qui ruinerait tous mes espoirs de belle prépa. Je m'en remets finalement bon an mal an au bout de 3 semaines en courant comme je peux (même si je traînerais des brûlures de gorge/bouche assez désagréables tout l'été suite à ça) et j'arrive à faire une belle course saucisson ou je fais un joli top 30 qui me fait plaisir : la machine est relancée, je suis près à bouffer la grosse SL bien sale. La prépa Enfin on y est ! J'ai tellement hâte d'attaquer les blocs d'AS42 et voir où j'en suis. Ma plus grande crainte est de me blesser car on part pour 10 semaines d'entraînement estival et il faudra composer avec la chaleur et les vacances en famille. Vu mon passif avec la résistance au chaud, je mets le paquet sur l'acclimatation. Et c'est vraiment concluant, j'arriverai à conserver une allure EF sensiblement équivalente et un cardio vraiment bas même dans les périodes caniculaires, je suis ravi de ce point là. Le 22 juillet, on attaque enfin : deux blocs de 4 semaines avec une semaine de relâche au milieu et une semaine forcément très light avant la course. A la base, on était parti sur 5 séances/semaine mais j'ai fini par glisser naturellement sur 6 sans problème ! Ce sera désormais ma nouvelle norme pour une prépa marathon En terme de stats, ça donne : J'ai fait sauter aucune séance, j'ai explosé une seule fois (trop mauvaise nuit, pas assez dormi), tout le reste est rentré parfaitement, aucun bobo sur toute la prépa, tout s'est déroulé à merveille. La seule "alerte" aura été cette SL horrible de 32km un soir où il faisait encore 32°C passé 21h, j'ai réussi à la rentrer mais je me suis fait vraiment très très mal pour la passer, quand je suis rentré chez moi je marchais comme un zombie, sur le coup j'ai même pensé que j'avais potentiellement flingué ma prépa tellement j'étais cramé pendant 48h. Heureusement aucune incidence sur la suite. Par contre avec le recul je pense que j'ai fait une erreur de taille : j'ai vu la "méga SL" comme le point culminant de la prépa et je la craignais tellement que quand elle est rentrée (35km avec 2*50'@4'23/km pour une semaine à 103km), j'avais la sensation d'avoir "gagné" et je me suis totalement relâché mentalement. En plus de ça j'ai carrément posé 7 jours de congés pour éviter de chopper la crève au taf et je suis rentré en mode paranoïaque (masque au bureau, à l'école, dans la rue... ). La combinaison de tous ces facteurs fait que j'ai passé les 10 jours avant la course à me sentir épuisé et en dedans sur tout le reste des séances. J'ai énormément dormi et glandé sur le canapé/PC, j'étais donc très, très peu actif : grosse erreur également. Certes j'ai accumulé du sommeil et je me suis reposé mais j'ai probablement trop lâché la bride pour être au top. Mais le pire reste à venir Go to Berlin La semaine de la course est interminable, j'ai vraiment hâte d'être le dimanche pour enfin courir cette foutue course et arrêter de stresser sur le fait de tomber malade : ça fait 15 jours que madame crache ses poumons et les deux enfants tombent malades à leur tour. J'en viens carrément à porter le masque en leur présence et éviter au maximum les contacts. On fera même chambre à part avec madame... C'est dur car j'ai envie de passer du temps avec eux mais j'ai pas envie de ruiner tous ces efforts si proches du but. Je passe mon temps à boire des tisanes miel/citron pour éviter tout syndrôme de "gorge qui gratte", le stress monte d'un cran. Enfin le jour du départ arrive. Même si ça s'annonce un poil long (départ de la maison à 11h pour une arrivée prévue à l'hôtel à Berlin vers 22h), je me dis que ça va vite passer car on fait le trajet à 3 avec yipi et David. Je retrouve mes deux comparses et on se prend le tram pour l'aéroport. Masqués bien évidemment, ce serait con de tomber malade maintenant. La déconne est au rendez-vous, je me détends, tout va bien se passer.
On ne le sait pas encore mais on est parti pour le grand chelem de la lose. A part notre transfert vers l'aéroport de Lyon, absolument tout va partir en couilles. Premier vol retardé : pas grave, on a une escale de 3h à Francort. Second vol retardé d'1h : bon ça fait chier mais on arrivera quand même à 23h à l'hôtel, ça vaaaaa. Arrivé à Berlin on choppe le train qui va nous poser à 2 pas de l'hôtel, même pas 30' de trajet, on est assis, on voit enfin le bout. Et là c'est le drame : à 5 minutes de l'arrivée, notre train s'arrête car un type s'est foutu en l'air sur les rails. Au bout de 30' d'attente dans un habitacle surchauffé, le chauffeur nous annonce que c'est mort et qu'il faut trouver une alternative pour poursuivre notre trajet. Yipi active le mode GO et commande un uber. On arrive finalement à l'hôtel vers 23h45. On récupère nos clés avec David (qui partage la chambre avec moi), on monte... elles ne marchent pas.
On redescend à l'acceuil et là on voit pandarooxe, son mec et deux copines à eux qui font aussi le marathon qui viennent d'arriver. Sauf que eux, ils ont pris leur premier avion à 18h55... Ca me fout un petit coup au moral. Il est plus de minuit quand on finit par se coucher, je suis éreinté, entre les attentes, les alternances de trop chaud/trop froid et les désagréments du trajet, je sens que j'y ai laissé des plumes. Je mets un temps fou à m'endormir et ne dors pas spécialement bien, quand je me lève je me sens pas du tout reposé. Petit déj' rapide avec la team où j'avale ma crème sport et un expresso et je me prépare à aller faire le déblocage avec pandarooxe et son homme. Je cours tranquillement avec eux au début mais je ne tiens pas en place, je sens que j'ai besoin de lâcher un peu les chevaux histoire de déstresser un peu donc je les abandonne bien vite. La sortie sera une horreur sans nom, j'ai des sensations absolument merdiques, le kilomètre en AS42 me sèche totalement, je sue comme pas permis alors qu'il fait frais et j'ai du mal à trouver mon souffle. Pour couronner le tout le cardio est complètement dans les choux, je suis pas loin de rentrer en panic mode. Je passe mon temps à analyser toutes les data que ma montre me sort (/genius), mon cardio est à 110 pulses en marchant tranquillement dans la rue, je sens bien que je suis dans un état de stress assez conséquent. Une fois la douche prise, on va chercher notre dossard au Templehof à 30 minutes de transport en commun. Je suis accompagné de pandarooxe et son monsieur une fois de plus. Une fois arrivé là bas, on en prend plein les mirettes : on est dans un ancien aérort désafecté, c'est super canon, j'apprécie le moment. Il y a pas mal de monde mais l'organisation est léchée : en même pas 10 minutes on fait la queue pour rentrer dans l'exposition, récupére le bracelet de coureur puis le dossard. On sent l'expérience des majors, tout est fluide. Je découvre avec joie que je suis placé en sas C grâce à mon temps au semi de Bourg, ce qui signifie que je partirai à 9h15 et pas dans une vague plus tardive (les sas A, B, C et D partent à 9h15 puis les suivant ont un décalage de 20 à 30 minutes, je craignais une attente trop importante). Pandarooxe m'abandonne car elle ne veut pas trainer dans la partie merchandising. Je me dis que je vais tenter de trouver des lunettes de soleil un peu plus orientées running mais je regrette mon choix au bout de 5 minutes : c'est blindé de monde et il fait une chaleur à crever. Je commence à me sentir mal et j'abandonne toute véléité d'achat en me dirigeant vers la sortie. Une fois dehors ça va un peu mieux mais le stress est monté d'un cran. Je sens également une grande fatigue m'envahir. Je rejoins mes deux comparses pour aller chercher à manger. On ne s'entend pas sur le choix du menu donc on se sépare. Je cherche rapidement un italien près de "Checkpoint Charlie", un ancien checkpoint qui marquait le passage d'un côté à l'autre du Mur. Je finis par me rabattre sur un McDo car j'en ai marre de marcher et je mange mes nuggets et mes frites tout seul. Entre la solitude du moment, la vue sur un mémorial qui rappelle une époque assez triste, le plat qui ne me fait guère envie et la fatigue de plus en plus forte, j'ai le moral dans les chaussettes. Une fois mon plateau engloutit, je n'ai plus qu'une idée en tête : rentrer me pieuter et dormir pour récupérer. Je sombre très vite et dors environ de 14h à 17h. Quand je me réveille, je me sens super mal, je suis bouillant et j'ai mal au bide. Je commence clairement à paniquer en me disant que j'ai choppé une merde qui se déclare à quelques heures de la course : on est en mode caca culotte de veille de course. Je fais part de mes inquiétudes à la team sur whatsapp. David finit par revenir à la chambre et sait trouver les mots pour me rassurer, je me bourre de doliprane et de spasfon et on aère la chambre pour raffraichir la pièce surchaufée. Des tas d'idées à la con du type "je le fais en footing" me traversent l'esprit mais yipi veille au grain et me recadre direct. L'heure du repas arrive, on rejoint toute la troupe pour aller à un italien réservé pour 19h30. Quand on arrive on hallucine : une queue pas possible de gens qui ont eux aussi réservé ce créneau, des tables foutues dehors à l'arrache alors qu'il fait moins de 10°, y en a au moins pour 1h d'attente dehors debout et dans le froid, c'est un scandale. On se barre vite fait et on se rabat sur la superette du coin où on achète du riz à faire cuire au micro onde, de la charcuterie et du pain. On se retrouve à bouffer à l'hôtel un repas digne de mes plus belles années étudiantes. Ca a le mérite de remplir son homme et de faire le taf' niveau fueling de veille de course mais pour le côté glamour on repassera Je finis par une petite tisane au miel qui fait bien rire mes comparses car j'ai la gorge qui brûle avec tout le stress de la journée. On remonte vite dans nos piaules préparer le matos pour le lendemain. La petite photo traditionnelle avant la course et à 21h30 extinction des feux. Je m'endors quasi instantanément. D-DAY A 6h je me réveille tout seul après une excellente nuit, ma meilleure à la veille d'une course et même la meilleure de la semaine. Allez comprendre. Je sens que j'ai bien récupéré, ça me rassure. Je sens même une certaine excitation monter. J'expédie directement le premier caca, une bonne chose de faite. Je rejoins yipi et David au petit déj'. Ce dernier a l'air explosé, il a encore très mal dormi. J'admire son calme alors qu'il a accumulé une grosse dette de sommeil ces derniers jours. J'avale ma crème sport et mon expresso et on remonte se préparer. On enfile tout le bazar, remplit les gourdes (je pars avec 7 gels Maurten - un tous les 6 km - et 1L de Drink Mix 120 réparti en 1 gourde de 500mL et 2 gourdes de 250mL). Je prends un doliprane et un spasfon par mesure de sécurité car je suis pas hyper confiant dans mon bidou. On a un peu de trajet pour aller au départ mais on est en mode confort deluxe ++ : yipi connait par coeur le trajet vu qu'il a déjà fait le marathon en 2021, on a juste à se laisser guider. Royal Une fois sur place, on rentre très facilement sur le site. C'est IMMENSE. Tout est super bien fléché et indiqué, je pose mon drop bag en 30s, y a zéro attente, c'est génial. Une fois de plus on sent l'organisation en béton armée. Yipi nous prévient : "vous allez voir, c'est le Disneyland du caca, y a tellement de chiottes que y a absolument aucune attente, vous pourrez faire un ultime délestage sans problème". On se dirige donc tranquillement vers notre sas. Sur le chemin, on voit effectivement plein de toilettes de chantier. Par contre il y a des files d'attente monstrueuses. Ce que notre ami n'avait pas prévu, c'est le gap de coureurs cette année : avec pas loin de 58000 partants, c'est le chaos, il y a BEAUCOUP trop de monde. On doit finalement se séparer car yipi est dans le sas B qui se trouve plus loin. Ceux-ci sont situés le long d'une zone boisée. Et là le spectacle est irréel : des arbres entourés de coureurs qui pissent, puis, un peu plus loin, des femmes qui abandonnent toute pudeur et pissent par terre devant tout le monde sans même chercher à se planquer. C'est à la fois terrifiant et fantastique Je décide d'aller déposer un petit étron pour marquer mon passage sans me soucier des gens autour puis on cherche un spot pour s'échauffer avec David mais c'est tellement plein que c'est compliqué. On se perdra très vite dans tout ce bordel. Pendant l'échauffement, je suis emmerdé : mes lombaires qui m'avaient laissé tranquille depuis le passage chez la kiné me refont mal, j'ai une barre dans la fesse droite et le bas du dos, c'est vraiment pas agréable... mais bon je peux pas y faire grand chose alors je fais avec. Après à peine 2 kilomètres de course, je vois que ça commence à se presser vers les sas : en effet, il est déjà 9h05, va falloir penser à y aller. Là encore, immense bordel, tout le monde passe par dessus les barrières, il n'y a AUCUN contrôle à l'entrée des sas, on s'insère par le côté, c'est n'importe quoi. Assez incompréhensible quand on voit la qualité de l'organisation jusqu'à maintenant. Et le corollaire de tout ça, c'est que des tas de connards (appelons un chat un chat) en ont profité pour gruger et aller dans un sens auxquels ils n'appartiennent pas. Je finis par me frayer un chemin, j'avale mon premier gel et me mets dans ma bulle, prêt au départ. On y est. Enfin presque, je mettrai quasiment 10 minutes entre le coup de buzzer et mon passage de la ligne tellement il y a de coureurs. Je passe enfin l'arche. C'est le moment de porter ses couilles. Premier semi Un peu comme nmmolko, j'ai très peu de souvenirs/choses à dire sur la course et pour cause : y a un monde fou. Il y a une telle densité de coureurs que j'ai passé plus de 30 kilomètres à devoir faire attention où je mets les pieds et à faire des écarts pour doubler les gens. Le départ est particulièrement dense, on roule sur les fameux connards qui n'ont rien à foutre là et qui se trainent à des allures anémiques type 7aukilo (sans exagération aucune), c'est super compliqué de trouver une allure et je passe mon temps à zigzaguer. L'avantage c'est que j'ai pas le temps de penser à quoi que ce soit. Quand j'autolap le premier kilo, je vois que j'ai pas tout à fait 1km à la montre, je me dis que c'est cool si je cours plus vite que ce qu'elle m'indique. Au deuxième kilomètre j'ai au final déjà 200m de trop, assez étrange mais je suis content d'avoir choisi de lapper manuellement à chaque borne J'essaye de trouver quelqu'un qui court aux alentours de 4'28/km qui est l'allure que je vise car malgré le 4'23 travaillé à l'entrainement, j'ai trouvé le cardio bien trop haut et je préfère jouer la prudence pour assurer le 3h10 qui est mon objectif. Mais c'est impossible, personne ne semble courir à une allure fixe avec tout ce bazar. A un moment je repère une coureuse avec une tenue orange bien visible avec un "Ambassador" dans le dos, qui a une très belle... foulée et qui semble aller à mon allure. Je la garde en ligne de mire tout en étant prudent de pas m'emballer. Je passe le premier 5 km en 22'38, légèrement en retard sur ma cible mais je m'inquiète pas, j'ai perdu du temps au début. Les kilomètres défilent, je suis tellement concentré que j'en oublie mon gel au 6eme. Je m'en rends compte un peu avant le 8eme et corrige le tir. A chaque ravito (et ils sont très nombreux), je décide de faire un écart pour prendre un gobelet d'eau et le boire en plus de mon litre de boisson Maurten car j'ai peur de ne pas assez m'hydrater (je sue déjà énormément). C'est le chaos à chacun d'entre eux, le sol est innondé, glissant et jonché de gobelets. Il faut redoubler de prudence. Je passe le deuxième 5K en 22'19, j'ai rattrapé mon retard et en plus je suis facile, nickel. La barre dans le dos est toujours là mais elle ne m'empêche pas de courir. Mon ambassadrice décide apparemment de mettre le turbo aux alentours du 12ème kilo, je la laisse partir en me disant que potentiellement, je lui mettrai une pile plus tard si elle a fait trop la folle en ce début de course. Les bornes continuent de défiler, le troisième 5K est passé en 22'31 et le suivant en 22'24. Je m'hydrate régulièrement en alternant mes gourdes et les ravitos de flotte et je prends mes gels tous les 6km. Le plan se déroule sans accroc. Au 18ème kilomètre environ je me rends compte que mon dossard pend car les deux trous du haut se sont arrachés, je me retrouve donc à bricoler le bordel en maintenant le 4'30/km histoire de pouvoir remettre une des deux épingles pour que ça tienne. Super C'est pas évident mais je finis par y parvenir. Pas d'impact majeur sur l'allure, je poursuis ma route. Je pointe le semi en 1h34m46s, pile poil dans l'allure prévue, je suis toujours facile. Jusqu'ici, tout va bien. En plus la douleur dans le dos est partie. Par contre je ne profite absolument pas de la ville ou de l'ambiance, toujours absorbé par le fait de faire attention à ce qui se passe autour de moi. C'est vraiment le point noir de cette course ce surnombre de participants. Deuxième semi Yipi m'avait prévenu qu'après ce premier semi, il y avait une grosse portion en "montée" et qu'il fallait être prudent. Sauf que c'est plutôt un léger faux plat descendant. Je suis un peu surpris. Mais bon, toujours absorbé par le monde, j'oublie rapidement ce détail et passe le 25ème km à la même allure. Là je commence à penser à la suite, bientôt le 30ème, c'est là que la course va commencer, on s'emballe pas. Subitement, je sens une difficulté à courir et mes cuisses durcissent... Je suis surpris. Puis je comprends : on est sur la fameuse "montée" dont m'avait parlé yipi. C'est traitre car avec la foule on ne la voit pas. Arrivé "en haut", la bascule fait un bien fou et on repart en profitant d'un faux plat descendant. Les cuisses vont bien, tout rentre dans l'ordre. Je pointe au 30eme avec un bloc à 22'30, c'est parfait. Au 32ème, je fais le point : il ne reste plus que 10 km, est-ce que j'accélère ? Je ne me sens pas assez frais pour ça donc je préfère jouer la prudence tout en sachant que je n'ai pas le droit à l'erreur, si j'ai une baisse de régime en fin de course, le 3h10 sera compliqué à aller chercher. Les 5km suivant sont encore établis en 22'30. Un véritable métronome. Ca commence à être un peu dur mais largement supportable. Ca sent bon je me dis. Je continue sur ma lancée et qui vois-je ? Madame l'ambassadrice. Je la dépose, elle a clairement baissé de rythme. Au 37ème je me dis que c'est le money time, c'est comme le 5k de Parilly, ça va être dur mais c'est plus très loin, même pas 20 minutes de souffrance, je suis capable de galérer sur cette distance, j'ai appris à le faire sur mes courses de début d'année. Et là je pense que je commets ma seule erreur : je me dis que je vais essayer d'en mettre un peu plus. Je me rends vite compte que ça va pas le faire alors je me recale à mon rythme de croisière mais la sanction est immédiate. Quand je passe le 38ème ça commence à être vraiment dur, je n'arrive plus à maintenir l'allure. Je double le pacer de Kipruto qui marche, je trouve ça étonnant. Je ne lappe même plus manuellement, je sais qu'il faut arrêter de regarder l'allure et se battre. Je me dis à moi même "hé ouais c'est ça le marathon mon gars, c'est maintenant qu'il faut se battre". Au 39ème je suis scotché au sol. Ca commence à péter de partout autour de moi, des gens sont au sol, certains se mettent à vomir, d'autres marchent, le classique. Mon cerveau commence à me dire que je peux marcher un peu, c'est pas grave. Au ravito du 40ème, je m'arrête 2 secondes le temps d'avaler cul sec un gobelet d'eau et repars directement. Tout mon corps me hurle de m'arrêter. Je sais que j'ai perdu le 3h10 mais je me bats pour ne pas perdre plus de temps. Je compte les bifurcations jusqu'à ce qu'on atteigne ce fameux dernier virage à gauche et qu'on ait la porte de Brandenburg en ligne de mire qui marquera la fin de mon calvaire. Anecdote rigolote : quelque part autour du 41ème, je me prends à me demander comment on dit "j'ai faim et j'ai soif" en allemand et je me rappelle que c'est "ich habe durst, ich habe hunger". Je répète ça plusieurs fois dans ma tête. Mes cuisses sont au bord des crampes, je suis au bord de la rupture, je n'ose même pas tenter une quelconque accélération. Et finalement on y arrive, elle est là, devant moi, elle se dresse majestueusement, cette putain de porte. Il reste moins d'un kilomètre mais je n'ai même pas la force d'accélérer, je me traine comme je peux. Une fois passée, il doit rester 200m jusqu'à la ligne d'arrivée, impossible de lancer un sprint, première fois que je ne parviens pas à le faire en fin de course. C'est là que je sais que j'ai vraiment tout donné et que je ne peux avoir aucun regret d'avoir raté le sub 3h10. C'est interminable. Je coupe la ligne en 3h11m26s, à bout de force. Je m'accroupis et repars parce qu'une bénévole me dégage mais j'ai du mal à avancer. Hagard, je suis la foule qui avance. Je finis par sortir mon téléphone de ma poche pour voir une photo de ma femme et mes enfants qui me félicitent. Je craque et me mets à pleurer comme une madeleine. Puis je réalise enfin que j'ai ratiboisé de plus de 16 minutes mon PR d'Annecy établi il y a 15 mois pour mon premier marathon. Sub 40 sur 10, sub 1h30 sur semi et proche de 3h10 sur maraton en l'espace de 9 mois, j'éprouve une immense fierté. Une fois de plus l'émotion me gagne. Le strava : https://www.strava.com/activities/12530784018/overview A posteriori, on peut voir que j'ai choisi une bonne allure, je pars aux alentours de 80% de FCM et ensuite le cardio dérive lentement jusqu'aux 90%, je pense que si j'avais tenté un 4'25/km ça aurait pété bien plus fort. Post course Derrière je me retrouve à devoir le prendre lui et ses potes en photo pendant 10 minutes avec mon téléphone et à lui envoyer par mail Je retrouve ensuite mes deux comparses, on débriefe les PR respectifs, je suis super content pour eux. Malheureusement David a eu quelques soucis gastriques sur la fin alors qu'il s'envolaient vers un nouveau PR, il est parti se reposer à l'hôtel. On fait une petite photo commémorative et on part faire graver notre médaille. Là encore ça va super vite malgré l'immense file d'attente. nmmolko nous abandonne et on décide de rentrer à pieds à l'hotel avec yipi. Ca nous fera un petit décrassage de 5km. On en profite pour bouffer une saucisse au passage sur un stand car on a la dalle. Après la douche, on se pose un peu mais on a vraiment trop faim. On décide d'aller se péter le bide avec un kebab berlinois. Fantastique, un vrai délice. On retrouvera ensuite toute la petite bande pour aller boire des canons puis finir sur un burger. On marche énormément (je finis la journée à plus de 65000 pas). On abandonne nmmolko et on va tous se pieuter. La nuit sera catastrophique, mais on s'en cogne Le lendemain rebelote, on crapahute dans toute la ville pour profiter de la capitale allemande avant de repartir sur Lyon en milieu d'après midi. Retour au bercail à minuit après une journée à quasi 25000 pas et un bon petit sprint en sortie d'avion pour chopper le tramway histoire de finir le décrassage. Au moment où j'écris ces lignes j'ai les jambes éclatées, je suis fatigué... mais je suis toujours sur mon petit nuage. Plus qu'un marathon, j'ai vécu un weekend exceptionnel durant lequel j'ai pu partager plein d'expériences avec les copains lyonnais et les autres personnes rencontrées à l'occasion. Ce fut 4 jours hors de la routine, hors du temps et que je ne suis pas prêt d'oublier. La suite ? Je compte aussi tirer une grande leçon de ce weekend. Je me suis BEAUCOUP trop mis la pression à l'approche de cette course (qui était mon objectif principal 2024, certes), c'était vraiment du grand n'importe quoi. Heureusement que j'avais les copains pour m'épauler et que je m'écroule plus en course mais j'y ai forcément laissé de l'énergie inutilement. Tout est bien qui finit bien mais ça aurait pu finir sur une grosse cata. Mais j'en tire du positif, j'ai bien vu que malgré toutes mes interrogations, au final on court à la forme du jour et faire des plans sur la comète ne sert à rien. On ne m'y reprendra plus Message cité 5 fois Message édité par SenorPollo le 01-10-2024 à 23:39:24 |
maxouw Fuel hard, full send! |
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gars_lent Pas rapide | Popopopo Pollo énorme! Fantastique CR mais par pitié mets toi au boudhisme, à la méditation, au crack… je sais pas mais trouve toi un truc pour le stress tu vas pas vivre vieux à ce rythme Je me souviens quand j’ai débarqué sur ce topic on était dans les mêmes eaux et maintenant tu me colles 30mn sur marathon. Ton implication et le coaching de Boucher t’ont bien transformé. Tu m’as motivé pour m’y mettre sérieusement pour Rennes l’année prochaine. Message cité 1 fois Message édité par gars_lent le 02-10-2024 à 07:32:02 --------------- Porte bien son pseudo. |
M300A |
Flipper203 | Quelle masterclass ce CR a épingler en FP! Bravo j’ai l’impression d’avoir passé le week end avec toi et félicitations pour le PR! |
shapeman Valles Marineris | Super CR Pollo ! Merci. On s'y croirait. Franchement super perf. Vos CRs motivent comme jamais. Vivement mon prochain marathon. |
nmmolko | Magnifique CR Pollo, souffle un coup, c'est passé --------------- Mon Marathon de Berlin pour Save the Children |
Nattura | Quel CR et quel temps, Pollo !
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Docteur G Momo Motus |
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SenorPollo |
Ouais je sais, c'est compliqué, je vis avec ça depuis tout petit... et encore c'est bien moins pire qu'avant ! Je continue d'y travailler
Merci
Tant mieux si ça t'a plu
Bon rétablissement pour dimanche déjà
Je les écris aussi pour moi ces CR ça me permet de me poser et de faire le bilan pour éviter de répéter mes erreurs. Jusqu'ici ça m'a bien aidé, content que ça plaise, j'ai toujours peur d'en écrire trop
On est encore loin de la qualitance d'un Swiss Peak 360K Nmmolko impressionant en effet, j'ai hâte de voir la suite pour lui. En plus il est vraiment pas prise de tête, j'adore son approche
Valencia 2025 ! Message édité par SenorPollo le 02-10-2024 à 10:04:11 |
Docteur G Momo Motus |
yipi |
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SenorPollo | J'ai déblayé les à côtés, tu peux nous faire un CR épique sur ton PR épique maintenant Message édité par SenorPollo le 02-10-2024 à 10:26:57 |
john_tgv #LaurentCambon2027 ♥♥♥ (^▽^) | Merci pour tous vos CR. --------------- P'tit tigrou déguisé en Quasi-modo => Kizolive au bowling de Colomiers le 7/11 <= "Elton john du 13/9/1980" dixit zephiel... |
Hardtek Pompélup | Top CR --------------- - Is that a gun in your pocket or are you just glad to see me ? - |
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