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L'idée de faire un triathlon vient de la petite équipe avec qui je prépare mon premier marathon (dans quelques mois). On essaie de d'aligner sur quelques courses ensemble de temps en temps, histoire de garder l'esprit de groupe même si on s'entraine peu en groupe (on fait des restos par contre   ). Bref un soir après quelques tapas et "quelques" bouteilles, certains ont proposé qu'on fasse un triathlon tous ensemble, l'occasion de varier un peu les sports et casser la lassitude de la préparation.  Sur le coup, on était tous partants et sur le papier, une bonne idée. Personnellement, je cours raisonnablement depuis 1 an environ mais je n'avais jamais fait de vélo de route et je n'avais pas nagé depuis le bac (depuis 16 ans donc...)... soit...
 
 
 
CHALLENGE ACCEPTED!  
 
 
 
Le lendemain, à jeun, j'suis toujours motivé, j'achète mon dossard pour le sprint du triathlon du Salagou organisé par le club de Montpellier. Impec, je connais le coin, c'est magnifique, c'est pas loin, et ça me laisse exactement 2 mois pour apprendre à nager (ma grande angoisse) et sortir à vélo (pour voir ce que ça donne)
 
 

 
Le lac du Salagou, c'est ça. Ca tue J'y vais de temps en temps, c'est à 40 mins de Montpellier. J'y ai pic niqué une paire de fois, j'en ai déjà fait le tour en VTT une fois (mais tranquillou), en courant (pour préparer un trail), j'y ai même fait du kitesurf... C'est un bon spot! Venez visiter ma région  
 
 
 
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T'as vu?! T'as vu! C'est bô
 
 
 
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Toi même tu sais
 
 

 
Sans surprise... je suis venu plusieurs fois chouiner ici même parce que je flippais sur la natation. Concrètement, pour préparer ce triathlon, j'ai supprimé quelques sorties cap que j'ai remplacé par quelques séances de natation en autogestion (vidéos youtube et conseils de potes pour essayer de boucler la distance) et  j'ai fait 2 sorties de 45 kms  avec un vélo que j'ai loué, pour appréhender les chaussures automatiques et voire si j'avais un peu de marge là dessus.
 
 
 
... Quelques semaines plus tard
 
 
 
A quelques jours du J, je flippe encore comme une pucelle  (cf mes messages sur ce topic   ), concrètement, j'ai toujours pas réussi à manger 750m sans m'arrêter à la natation...  Je culpabilise, j'y suis pas allé assez souvent (en gros la moindre excuse pour pas y aller, était bonne...) Le reste est devenu complètement secondaire, je me dis que je me demerderai en vélo et puis la cap, c'est mon truc, ça va forcement passer. Mais putain, faut que j'arrive à sortir de l'eau  
 
 
 
Devant mon inquiétude manifeste, une chaine de solidarité se met en place, plein de gens m'encourage, un de mes employés me prête des chaussures de velo et des pédales, une copine vient me coacher à ma dernière séance de piscine et je reçois des messages, genre j'attaque l'Everest... Fait avéré : le triathlon, ça fait vraiment rêver les gens (ceux qui font pas de sport, on va dire).
 
 
 
De mon côté, j'fais ma catin, comme je suis angoissé, je vais faire les magasins, faut que je dépense de l'argent, j'achète le porte dossard, la combo tri et quelques trucs à grignoter  
 
 
 
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Faudrait pas que j'manque...  
 
 
 
Et puis pour la natation, je compte un peu aussi sur la combinaison pour m'aider, du coup, 3 jours avant, j'en loue une (Zerod, c'est la classe, leur siege social est à 15 minutes de mon taf). Après le boulot, je vais la tester dans un lac prés de chez moi... Bonnes sensations, on flotte un peu, c'est cool... je sors du lac...PAN, je m'ouvre le pied sur une caillou    
 
 
 
Merde, ça commence bien  
 
 
 
Ceux qui ont déjà lu mes CR de course et de trail, commencent à connaitre mon potentiel Pierre Richardesque. Je suis typiquement mal organisé (retards, pertes de clés toussa) et je collectionne les petites galères (genre marrantes, pas les grosses loses non plus). Cette histoire de pied coupé, me dit rien qui vaille mais bon, solidarité, un autre employé m'apporte du pansement en gel et des pansements hydrophobes (putain, mes employés sont au top   )...
 
 
 
Allez on respire, on mange des pâtes pendant 3 jours
 
 
 
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Et on attaque!  
 
 

 
Le matin de la course, j'ai bien dormi, tout va bien, je me réveille en forme, il fait un temps radieux!
 
 
 
J'embarque dans ma voiture 2 copines d'une amie à moi que je connaissais pas et qui cherchaient un moyen d'aller à la course. Elles sont étrangères, elles ont des prénoms à coucher dehors, ce sera donc n°1 et n°2. C'est aussi leur premier tri mais c'est visiblement des bonnes guerrières sur le trail et la course de route (n°1 ne finira pas la course néanmoins). On se fait un peu la conversation, ça passe le temps, n°2 est plutôt bonne, je la matte un peu dans le rétro central, ça me détend, j'me dit qu'il faudra lui gratter l'amitié sur Facebook, quand j'aurais retenu son prénom...  
 
 
 
En chemin, je m'arrête  prendre mon vélo à la location, j'ai pas le temps de l'embarquer et de le sortir de ma caisse en arrivant que j'ai déjà perdu le chrono électronique dessus    Bon... ça va me couter une partie de ma caution, mais il fallait que je perde quelque, au moins c'est fait... j'ai ma montre GPS, je ferais avec pour le vélo aussi, destresse tonton...
 
 
 
Je retrouve Alice (enfin un prénom simple...) avec qui je fais cette course. Elle est encore plus angoissée que moi sur la natation, ça me rassure, j'me dit que je serais pas dernier (ouai j'suis une pute ). L'organisation est au top, plein de bénévoles, tout est cadré, on est bluffé. Pour me taper des semis ou t'as l'impression d'etre devant un H&M à l'ouverture des soldes pour récupérer ton dossard, là, c'est nickel : dossard, bonnet, t-shirt et bouteille de pinard récupérés en 5 minutes. parfait!
 
 
 
Direction le parc à vélo! Là, un arbitre nous barre la route (tenu blanche et noire, ton sec de ptit chef frustré, la totale, même au foot, on en fait plus des caricaturaux comme ça).
 
 
 
 
 
 
 
- Pas 3 points sur votre dossards, vous entrez pas.
 
- hein??
 
- 3 points d'attache sur le dossard obligatoire, mettez vous sur le côté.
 
- ah?
 
 
 
J'suis habitué à la cap, j'ai jamais vu d'arbitre de ma vie, je sais pas si je dois exploser de rire devant son sérieux ou me chier, ce con est capable de m'exclure.. Mais visiblement, je suis pas le seul béotien, un bénévole vient à ma rescousse, me donne une épingle à nourrice pour ajouter un "point" et me glisse en loosedé "ils sont plusieurs arbitres officiels, faut bien qu'ils justifient d'être venus, t'en fais pas".
 
 
 
Je retente donc d'entrer en exhibant mon dossard sur 3 points  
 
 
 
 
 
 
 
- le casque, sur la tête!
 
- comme ça?
 
- fermez le
 
- et là?
 
- plus serré s'il vous plait
 
-  
 
- c'est bon, allez y
 
 
 
C'est nouveau pour moi tout ça... j'ai envie de le tarter sur le coup, mais bon, en fait, c'est son taf  
 
 
 
Enfin entré! J'installe tout mon petit matériel, bien aligné, et je laisse un sac plein de bouffe et de boisson à côté du  vélo. J'essais de repérer l'entrée et la sortie de ce bazard. Alice qui est avec moi, interpelle tout le monde, on ressemble à 2 touristes japonais en galère dans le métro    Un bénévole vole à nouveau à notre secours et nous explique comment on doit faire les transitions. Genre qu'il va falloir pousser le vélo sur 300 m tout autour du parc sur une sorte de tapis, avec interdiction de monter dessus avant une ligne sur la route... Sinon carton! (ah? y'a des cartons?)  Apparemment , c'est évident pour tout le monde. On se regarde. Putain, on est vraiment à la rue là, c'est quoi toute ces règles???  
 
 
 
Pas super rassuré, j'enfile ma combi et on se dirige vers le départ 400 m plus loin. Tout le monde est en train de s'échauffer, ça pue un peu la vase, on se ruine un peu les pieds sur les cailloux, la pression monte. On demande à tout le monde combien de temps prend la natation, ni elle, ni moi, n'avons déjà fait cette distance.
 
 
 
Un speaker annonce qu'on a 5 minutes pour retourner au parc à vélo si on a laissé autre chose que les affaires essentielles au triathlon à côté de son vélo sinon c'est carton! (putain mais c'est quoi cette obsession des cartons?) Et là je repense à mon sac de bouffe. C'est essentiel de la bouffe ou pas? J'hesite à y retourner, mais c'est loin. Et puis là, j' pense à vous les gars! véridique! Sur le forum, on m'a dit plaisir! Faut que je me détende, j'suis là pour découvrir et pas pour faire une perf alors le carton, si ils veulent me le mettre pour du gatorade et des barres de céréale, ils peuvent bien se le rouler derrière l'oreille, spa grave!    ( En fait, j'avais pas compris que les cartons, c'était des tours de pénalité, sinon, je l'aurais peut être pris moins à la cool   )
 
 
 
Mise à l'eau. Le départ se fera dans l'eau (niveau de la taille). On y est là... [T'es toujours en train de me lire là? putain, t'as du courage...]
 
 

 
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Je pars à peu près au milieu, en lassant filer les dauphins et les excités. Dans ma tête, je me dis "doucement"... j'envoie du crawl à un petit rythme, ça se passe plutôt bien, sauf que je me fais rouer de coups. Soit, c'est le jeu apparemment. Je dois faire à peu près 300 m comme ça, avant de commencer à galerer. J'ai le souffle de plus en plus en cours, je lève donc le museau pour reprendre mon souffle et j'en profite pour m'aligner la bouée, je vais essayer de prendre l'intérieur, ce sera toujours ça de pris.
 
 
 
Arrivée à la bouée, je passe en brasse pour contrôler parce que... c'est la FUCKING WAR   les mecs s'envoient dans tous les sens, ça mouline, on dirait un banc de sardine en train de se faire électrocuter. Une fois dégagé, je reprend mon crawl... Sauf que j'suis dépouillé après ça. Je jette un coup d'oeil, je dois avoir fait la moitié environ, putain, c'est pas fini.... Bon bin, brasse alors.
 
 
 
Je fais donc quelques brassées et j'en conclus que c'est jouable de finir de comme ça, les mecs à côté de moi vont pas franchement plus vite en crawl et je le sens bien. Je me retourne, je constate qu'il y a du monde dans mon dos et que finalement y'a pire enclume que moi. Ca me donne du baume au coeur et je m'engraine sur la brasse coulée.
 
 
 
Plusieurs fois, j'ai l'impression de voir le fond et je tente de me lever bin... non en fait    va falloir nager jusqu'au bout... Justement, le bout, il arrive! ENFIN! Mais merde, je vais y arriver en fait! Je finis par 50m de crawl, au cas ou on me reconnaisse, histoire de sauver les apparences
 
 
 
Je me lève, je cours sur la berge, faut que je profite, c'est un moment de gloire là. Ya plein de gens qui nous encourage, je dezippe ma combi façon beau gosse   et au passage, je reconnais sur le bord la meuf d'un type que je connais et qui est plutôt un bon nageur (calcul rapide dans ma tête, si elle est là, c'est que lui est encore dans l'eau. Je suis peut être pas trop à la rue, cool!).
 
 
 
Dans ma tête je chante "il ne peut plus rien nous arriver d'affreux maintenant"
 
 
 
MOUAHAHA quel gros naïf je fais!
 
 
 
Point chrono après course : Je suis sorti 132eme de l'eau en 17'35 (en comptant les 100m jusqu'au portique). En faisant au moins 60% du parcours à la brasse, avec mon niveau bûche, c'est plutôt pas mal je trouve... Je doutais de finir... adrénaline, combi... j'ai déchiré ma némésis! Sauf qu'en fait j'ai payé l'addition sur la suite.
 
 

 
Je cours en combi sur le bord du parc à vélo, j'ai environ 200 m à faire jusqu'à mon vélo. Je suis content d'être sorti de l'eau mais je commence à sentir une légère vibration dans un mollet..oh?...oh, c'est pas bon ça...
 
 
 
J'arrive à mon vélo et la... la sentence tombe! Mon mollet se contracte 2 fois d'affilé. Boom crampe! Je m'attrape la jambe en lâchant quelques râles façon ragondin pris dans un piège à loup. Je me tient le mollet en serrant et je décide d'employer la manière forte en m'attrapant la pied et en tirant  comme un chacal. Ca fonctionne un peu, mon mollet se relâche légèrement mais je déguste bien. Tant pis faut y aller. Je fini d'enlever ma combi, je sautille sur un pied, forcement je me gaufre... "Les charlots font du triathlon"... J'enfile les chaussures de vélo, et je pars en courant.
 
 
 
Demi tour, j'ai oublié ma montre cachée dans une mes chaussures
 
 
 
Cette fois, c'est bon, je suis parti. Evidemment, premièr triathlon oblige, le coup des chaussures déjà calées, je l'avais pas , alors c'est 200 m de "walk of shame" à courir comme un golmon avec ces putains de groles de merde en poussant mon vélo, devant tous les spectateurs (et en plus je boitille à cause de mon mollet...).
 
 
 
Finalement la ligne, je grimpe, je me cale et c'est parti pour le vélo!
 
 
 
Point chrono après course : j'ai mis 3min pour cette transition, une éternité donc! Du coup, j'ai perdu 20 places avant même de monter sur le vélo! Entre ma crampe, ma combi, et ma petit course façon charlot, y'a de l'optimisation possible, aucun doute
 
 
 
Point médical après course : en m'étirant comme un gros goret, je me suis fait une petite déchirure sur le mollet, repos forcé pour 1 semaine...  
 
 

 
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C'est parti pour le vélo, dans ma tête, je me dis que c'est le moment de me refaire la cerise, reprendre mon souffle et bien préparer la course à pieds .J'suis un peu un gros con de penser ça parce qu'avec ma crampe et le profil de la course, je vais bien en chier...
 
J'ai pas le temps de me bouffer un gel et de boire que la première côte arrive, en fait, c'est la plus grosse difficulté du parcours. Je suis au ralenti, mon mollet tire mais j'avance (vraiment lentement). Arrivé en haut, ouf, une grande descente! cool! Et là je constate toute mon inexpérience en cyclisme : je freine tout le temps et le moindre connard sur un velib' me passe devant.
 
En bas d’une côte, 5 fusées arrivent dans l’autre sens ! C’est les Elite partis en même temps que nous. Je regarde mon GPS, et je réalise qu’ils ont 22 kms d’avance sur moi :sweat :
 
Je pensais assurer en vélo… c’est pas le cas. A chaque fois que quelqu’un me double, je regarde son vélo, si il fait pro et si le mec porte une combi avec le nom d’un club, je me dis, que c’est pas si grave… par contre quand, c’est un lambda mal fagoté, j’ai les boules…    
 
Au bout d’un moment, un VTT me passe devant ! Un VTT !!! Putain de merde !    
 
Ca peut pas durer. Je me met en danseuse et je pars dans les tours. Je passe ce putain de VTT et j’enchaine. Je reprend du poil de la bête, je le sens (d’ailleurs, je commence à me parler tout seul, c’est un signe j’ai la gnac !), j’ai un peu oublié mon mollet, tant mieux…
 
Je sais pas trop si je me refais mais l’un dans l’autre, j’ai plus vraiment l’impression de me faire doubler par des brouettes et je vois finalement le bout arriver !
 
Soudain, une petite voix m’encourage … Tiens ? Merde, c’est ma mère ! Qu’est ce qu’elle fait là ?? et mon père derrière avec son téléphone (le type est pas très véloce, j’ai des super photos de mon dos… ). Ils sont venus m’encourager, c’est la première fois (j’vous dit le triathlon, ça fait rêver !!). Je saute de mon vélo et je repars en courant façon clown.
 
Et là, j’entend encore mon nom ! C’est 2 potes avec leurs femmes et leurs enfants !! Ils font un barouf d’enfer, c’est génial.    
 
Sur motivé par mes fans déchainés, j’entre dans le parc à vélo.
 
 
 
Point chrono après course : j'ai mis 1h06’ sur le vélo, c’est pas si pourri vu la topologie du parcours et surtout ma crampe au mollet mais je me suis fait salement defoncé puisque j’ai encore perdu 25 places
 
 

Bien reboosté par les copains et les parents sur le bord, j’arrache mon casque et….
 
SIFFLET !! Un arbitre surgit… (façon pokemon)
 
   
 
-       remettez votre casque jusqu’au bout ou c’est carton
-       hein ? quoi ? (putain font chier avec leurs cartons !!! :fou : )
-       là c’est bon ?
-       oui par contre, mettez bien votre vélo ou…
-       ou c’est carton c’est ça ?    
-       oui c’est carton
-       rhhaaaaaa
 
j’enfile mes groles, je bois un verre d’eau et c’est parti !
 
Je repasse devant les copains, barouf à nouveau ! Je leur dit que je suis cuit mais je leve les bras et j’accelere !
 
Roule ma poule :fou :
 
Point chrono après course : j'ai mis 1’22’’ pour larguer mon vélo, éviter le carton et filer comme le vent sur la cap en 176eme position
 
 

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Ah enfin, mon supposé point fort, la seule discipline que je découvre pas et que j’appehende pas comme une flipette…
 
J demarre donc sous les hourras des copais et de la famille, j’alonge la foulée parce qu’il faut donner le change hein,  et je disparais sur le chemin. 5, 3kms avec la fatigue, je me dis que 25 minutes max devrait le faire… j’avais tort
 
Premier franchissement, je comprend que c’est plutôt un trail cette course, (du coup, je regrette d’avoir embarqué mes pompes de route, tant pis), je jette un coup d’œil à ma montre : 4min/km. Oula ptit bonhomme, calme toi l’asticot…  
 
Je ralentie un peu… puis beaucoup… J’ai pas vraiment les jambes en bois, juste que je suis entièrement et complètement consumé. J’suis pas mort mais je sens de moins en moins de ju dans la machine.
 
Et pan une montée ! Cailloux toussa, la totale. A mon corps défendant, je me met à marcher, je peux simplement plus. Je me retourne, tout le monde marche (ouf, je suis carbo mais je suis pas le seul).
 
 J’arrive à mi chemin de cette montée, un bénévole me lance : « ravito dans 1000 m, courage ! ». Tiens un ravito sur 5kms ? Cool ! Ca pourrait me sauver la vie ça ! J’attrape un gel, je l’engloutie et j’me dit que je me rincerai la bouche à ce fameux ravito.
 
Sauf qu’il y aucun ravito :fou : des bénévoles qui bobardent en te disant qu’il reste 500m alors que t’es à 3 kms de l’arrivée, on connaît tous ça, mais celui qui te vend un ravito fantôme, c’est la première fois :fou : Me suis trainé gel au caramel dans la bouche jusqu’à la fin (toi, j’te retrouve… t’as de la chance que j’y voyais plus vraiment clair hein :fou : )
 
Qui dit montée, dit aussi descente, ça y est, j’vais pouvoir envoyer ! Je me ressaissi et je met les gaz. Enfin, je retoruve un peu d’inertie, c’est cool…. PAN !
 
4 crampes simultanées ! Mollet ! Derriere mes 2 cuisses ! et au dessus du genoux (putain, mais y’a un muscle à cet endroit ??)    
 
Jesus, crucifié, stopé net. J’ai l’impression de m’etre fait démonter à la batte de baseball façon Joe Pesci.
 
Je me à marcher en boitant, je me tient les cuisses en serrant… Et là, j me dit : « on y est là, on est dans le dur, c’est maintenant mon gros »
 
J’accelere en boitant, on dirait un pantin océdar mais j’avance. C’est fucking épic. Je souffre comme un énorme batard, mais putain j’avance et je depasse même des mecs ! Ca va durer 1,5 km. A 500m de l’arrivée, j’ai de moins en moins mal et je peux recommencer à courir. J’attrape un mec au bord de l’asphyxie et j’lui dit « suis moi tonton », je le traine 200m et il explose. Je continue seul et enfin je vois la ligne !
 
Ca y est, je viens de passer la ligne. Je vois ni mon temps ni mon classement, mais c’est fait ,c’est fini…
 
Je me retrouve au ravito complètement hagard, j’ere pendant 20 minutes, je parle à mes parents puis je vais à mon vélo, je sais plus trop quoi faire, je reviens 3 fois au ravito et je repars… Je cherche les résultats mais ils sont pas affichés. Je plane complet, j’ai l’impression d’avoir tapé un bang dans un sauna . Ca fait longtemps que j’ai pas mis autant de temps à me remettre, mais ça y est, c’est fait…
 
Point chrono après course : avec un temps de 30minutes sur la cap Je finis en 1h58 et une 159eme place obtenu de haute lutte dans les dernières kms. Je sais pas trop ce que ça represente, mais du coup dans ma tête, j’me dit sub 2h mec, bad ass
 
 

1 minute après l’arrivée «  c’est fini, adieu la natation, adieu le vélo, retour à mes premiers amours, le cap et le trail »
 
30 minutes après l’arrivée « non mais comment on peut faire le M ?»
 
le lendemain « putain, faudrait que j’en refasse un quand même, j’ai tellement mal gérer les transition et mon physique, je peux mieux faire, c’est sûr »
 
j’avoue que j’ai pas été aussi fier de passer la ligne depuis ma toute première course. Pour la première depuis longtemps, j’ai eu l’impression de me dépouiller un peu pour y arriver… Et forcement, c’est gratifiant.
 
Alors, c’est pas pour tout de suite (ouai j’ai un marathon à courir avant) mais c’est pas impossible que j’y revienne tot ou tard. Là je soigne ma déchirure et je me fait une cure de magnésium (foutues crampes :fou : ) mais qui sait ?
 
Je le pensais un peu avant, mais c’est vrai que c’est assez ultime comme sport tout de même. C’etait qu’un sprint mais j’ai eu vraiment l’impression d’une aventure.
 
Et puis, je passe pour un héros depuis mes potes sont admiratifs, mes parents sont fiers comme si j’avais gagné le prix nobel et la meuf que je drague en ce moment avait des etoiles dans les yeux quand je lui ai raconté (j’avais l’impression d’avoir tué un dragon…) et pour ça merci le triahtlon aussi
 
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