Avec du retard, compte-rendu de mon troisième jour dans les Vosges
Réveil matinal, départ du chalet vers 9h30 après un bon gros petit-déjeuner. Je remonte sur le vélo et le seul pépin physique que j’aurai se pointe : j’ai mal au cul
. En fait, ce n’est pas un souci musculaire mais plutôt que les kilomètres ont créé un frottement apparemment et les intersections entre mes fesses et mes jambes sont un peu irritées. Au bout de quelques kilomètres, c’est oublié.
Le plan du jour est de rallier la trace n°13 qui n’est pas très longue, 25 kilomètres. Elle démarre pas loin de la station de ski et du bikepark de La Bresse. Pour y arriver, pas rancunier, je demande à Google de me trouver un chemin. Le long du lac de Longemer, Maps me fait bifurquer à droite dans un sentier forestier. Ca démarre bien, c’est large puis ça se rétrécit, j’ai déjà chaud et je m’arrête pour retirer la sous-couche que j’avais mis, le matin étant plutôt frisquet à cette altitude. Ca commence à monter et ensuite ça devient raide et impossible à monter sur le vélo. Ce n’est plus un pierrier, on dirait qu’on vient d’exploser une carrière de calcaire et que tous les éboulements se sont retrouvés sur ce chemin.
J’essaie mais je glisse en permanence. La pente est vraiment trop raide et du coup je pousse et ensuite je porte le vélo sur plusieurs centaines de mètres. On les sent bien les 12 kilos du Nerve, en plus avec un sac à dos qui doit bien approcher les 3 kilos avec l’eau embarquée. Bref, début très physique, pas agréable, j’espérais rallier la 13 par un sentier sympa et sur le vélo, pas à côté, ni lui sur moi plutôt que l’inverse. Merci Google
En moins d’un kilomètre, je passe de 700 à plus de 900 mètres. Bref, j’arrive au sommet et je suis à un carrefour forestier que je reprendrai plus tard pour rentrer au chalet après avoir bouclé la 13.
Je prends à gauche un sentier qui longe le très beau lac de Lispach. Ca descend et j’arrive à une route dont je prends une photo. Elle confirme mon impression depuis mon arrivée. David Lynch doit être Vosgien et je me dis qu’il a dû tourner Twin Peaks ici. La route, les sapins, ces forêts denses et interminables, la faune locale parfois bizarre, limite consanguine, tous les ingrédients y sont ! Et j’aime. Je me dis déjà que c’est mon premier VTT Trip ici et clairement pas le dernier.
Après quelques kilomètres en côte sur la route de Lispach, j’arrive enfin au début du parcours n°13, catégorisé rouge. Il croise le 12 que je prendrai plus tard pour rejoindre le 2 et ensuite le 22 de la veille. Ca commence sur de larges sentiers forestiers et ça monte assez bien. Pas trop raide mais longtemps. Bifurcation à droite sur un single sympa qui monte toujours avant une portion plate et en légère descente où je m’éclate.
J’adore ces singles en légère descente où je peux gérer moi-même ma vitesse, relancer, placer mes roues exactement où je veux, bref le pied. Quelques bosses sont présentes où je tente des jumps plutôt réussis. Après cette interlude, ça remonte un moment sur un chemin forestier avant la découverte du séjour, inattendue et pas à attribuer à la VTT FFC. J’arrive dans une grande clairière, plutôt une plaine dont je ne trouve pas le nom à part que les sentiers qui y mènent s’appellent chemins « les champis ». Je dis pas à attribuer à la VTT FFC parce que leur balisage traverse la plaine sur la droite, sans proposer de rejoindre le point de vue qui offre un panorama époustouflant sur la station de La Bresse, Belle-Hutte et le Régit. Un sentier un peu effacé que j’ai repéré à gauche y mène et ça monte encore. Mais arrivé au sommet, quelle vue ! Et la météo est juste magnifique. En outre, absolument personne en vue, je suis seul, une réelle impression d’être seul au monde. Je reste de longues minutes à admirer le paysage, à prendre des photos, à profiter de l’instant. C’est ça aussi le VTT, s’arrêter et profiter des efforts qui ont mené à ces beaux points de vue.
Je reprends le sentier et commence alors le plus beau parcours balisé par la VTT FFC
. Une succession de singles, la plupart en descente et les plus techniques que j’ai rencontrés. Mais en même temps très variés. Je m’arrête plusieurs fois pour en profiter, prendre des photos et m’extasier en me disant qu’enfin je rencontre ce que je cherchais. Certaines descentes sont vraiment chaudes, en pente raide avec des grosses racines, des pierriers mais plutôt en ligne droite.
J’arrive alors à une bifurcation. A droite, on rejoint La Bresse par la route et à gauche, il est écrit descente technique. Malgré mon passé douloureux dans ce genre de descentes (l’épisode des côtes cassées et des doigts cassés), je me lance dans la partie technique. Ca commence par une descente raide, sur un coteau avec une clôture à droite et un bon pierrier. Les freins chauffent. Arrivé à la fin, je me dis que ce n’était pas une descente très technique en fait. Mais ce n’était que le début en réalité. Suit un sentier plat qui donne une vue époustouflante sur La Bresse. Ensuite encore une descente semi-technique avant le plat de résistance qui me fera poser le pied à terre quelques fois. C’est clairement trop technique pour moi ou plutôt la crainte de tomber et me faire mal est trop grande.
Ce sont des lacets bien raides avec des pierres qui roulent, des racines partout. C’est beau, je m’amuse beaucoup mais je reste prudent. Je suis seul, je ne rencontre jamais personne et je veux profiter de la suite du séjour. Tomber ici, pas certain qu’on me trouve facilement si j’arrive à atteindre mon iPhone, et si j’y arrive pas, on risque de me retrouver à l’état de cadavre
Après ces singles juste magiques et agréables, commence la remontée vers la station de ski et le bikepark de La Bresse. Nettement moins fun, on passe par des quartiers industriels, résidentiels entrecoupés part quelques sentiers. Une bonne portion de route en montée aussi où on rejoint un bois qui est un large sentier forestier. En montée. Arrivé au Bike Park, je continue pour rejoindre le départ du 13. Là, je n’ai pas envie de rentrer sur Xonrupt par la route, du coup j’embraie sur le 12 qui me ramène au lac de Lispach par les bois. Je bifurque vers la 15, qui est noire, et je me prends une remontée bien raide qui me mène à un croisement entre la 2 et la 15. Je prends à droite pour rejoindre la liaison vers la 22 que je vais prendre par la voie difficile. Pas celle de la veille qui consistait à descendre doucement sur la route. Je me décide en effet à la prendre à l’envers, dans les lacets remplis de pierres et de racines. C’est plutôt casse-gueule, pas spécialement technique, c’est juste que ça descend fort et que les pierres glissent beaucoup et sont très mobiles. Je termine par la route pour redescendre sur le lac de Longemer et retour au chalet. Au final, sortie plus petite que la veille, faut bien se préserver pour les jours suivants, mais surtout parce que la météo annonçait de la pluie après 14h et en effet il a beaucoup plu ensuite. Rentré juste à temps car j’ai eu un peu de bruine sur la fin. Mais quel pied
Donc 45 km pour près de 1200 m de D+
La trace https://www.strava.com/activities/1838682012