glacote |
1) Là je ne parle pas de droit ni de qui est fort/pas fort. Je constate juste qu'il y a dans 99% des cas un monopole sur la production/distribution de chaque artiste, et que les artistes ne sont pas substituables.
Par ailleurs, concernant le rapport de force, précisément les artistes ne se regroupent pas. Pourquoi ? Parce qu'il faut atteindre la taille critique. Pourquoi n'y a-t-il pas de syndicats en Corée du Sud ? Parce que les conditions de travail sont merveilleuses ? Non, parce que c'est mal vu (= tu es viré) si tu es syndiqué, et qu'il n'y a pas de syndicat déjà assez gros pour l'éviter. Dans le cas des artistes, il faudrait que des Enormes Stars soutiennent ouvertement un syndicat des artistes et empêchent les majors de faire pression pour que les petits ne les rejoignent pas.
2) Sauf que les majors ont le temps et pas les artistes. C'est toute la différence. C'est pour ça que même si tu as raison, en pratique quand tu es une petite boîte tu ne t'engages pas dans une bataille juridique contre un gros. Même si tu y crois, ton banquier, lui n'y croit pas.
La régulation existe, mais je me désespère de son impuissance. cf De Beers, Microsoft, GIE, etc.
3) Le n'ai pas dit "la concurrence =". J'ai dit "on détecte l'absence de concurrence en voyant un maché où les offreurs font durablement beaucoup de marge. En concurrence pure et parfaite, les offreurs font epsilon de marge.
Sur un marché émergent, tu peux faire beaucoup de marge. Mais d'autres offreurs entrent alors sur la marché, le seul facteur limitant est le coût d'entrée. En automobile, il est élevé (coût fixe des usines). En informatique, il est infini puisque les formats de fichiers ne sont pas ouverts (pour lancer une suite bureautique, il faut être compatible avec le format .doc, et comme il est secret et exprès compliqué et change tout le temps, ça coûte très cher). En revanche pour produire un artiste, il suffit d'un studio de bonne qualité (<< 10^6 ?), problème de la pub mis à part.
Donc on devrait avoir constamment de nouveaux entrants et une baisse rapide des marges. Ce qui n'est pas le cas.
Quant à la baisse des ventes de 10%, je ne vois pas le rapport. C'est une baisse de la demande globale de musique, rien à voir avec un problème de concurrence.
4) Oui parfois les instances fonctionnent. Mais ce n'est pas cet exemple qui te permets de généraliser sur le fait qu'elles fonctionnent globalement bien: a) ça a pris 10 ans b) là, c'était vraiement énorme, avec des vendeurs Darty qui se promenaient chez Carrefour pour relever les prix c) tous les autres exemples: Microsoft, De Beers, GIE, Majors, etc.
5) A mon sens une économie idéal est une économie dans laquelle les entreprises se battent à mort pour faire des bénéfices, mais n'en font pratiquement pas (net de l'investissement/innovation). Ce qui veut dire qu'elles sont efficaces (elles se battent) et que tout le bénéfice en revient au consommateur (pas de profit ou presque).
Je n'ai par ailleurs jamais dit que les entreprises n'avaient pas le droit de gagner durablement de l'argent. En revanche je maintiens que quand des entreprises font durablement plus de 10% de marge nette, il y a un problème.
A ton avis, quelle est la marge d'une gigantesque compagnie pétrolière comme Total, ultra-leader en France, dans un secteur très porteur ? moins de 7% (oui oui, avec 5.10^10? de bénéfice). Renault ? < 5%. Société Générale ? < 10%
etc. etc.
PS: je pense que le système de Gregttr vise à "remettre en cause la façon dont fonctionne ce milieu", au sens où actuellement la collectivité rémunère fortement des agents à faible valeur ajoutée.
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