Wunderlich | Il s'est bien animé le topic aujourd"hui, on dirait (en partie grâce à OLEVLOVE )
cartemere a écrit :
Comment, en suivant les règles de l'église, peut-t-on se marier avec une personne que l'on ne connait pas vraiment (pas intimement)... d'autant plus en constatant la position de l'église concernant le mariage (cf. point en dessous).
D'ailleurs, comment être sur de se marier avec la bonne personne, quand :
- on ne la connait pas vraiment (pas de vie commune avant le mariage, ni de relations sexuelles)
- on n'a pas le droit à l'erreur (pas de divorce)
[...]
Pourtant dans notre société actuelle, il y a des femmes ministes, des femmes chancelières, des femmes directrices, des femmes PDG, des femmes représentantes (Medef entre autres).
Bref : la situation évolue dans notre culture... il lui reste encore beaucoup de chemin a parcourir, mais elle a quand même pris une avance considérable sur les préceptes de l'église.
Ce qui empêche ? l'interdiction d'utiliser des moyens de contraception permettant de contrôler et d'avoir la main mise sur sa progéniture par exemple, non ?
J'ai justement quelques questions là dessus :
- en quoi les "valeurs" de l'église auraient une quelconque validité ?
Je veux dire par là, qu'est-ce qui t'incite à croire et à suivre les contraintes de l'église ?
Quelle est leur crédibilité ? C'est un message qui est nullement divin, puisque par définition un message divin est omniscient et omnipotent, et donc que l'erreur et la faute ne sont pas des éléments pouvant se trouver dans un texte saint... et pourtant, l'église s'est déjà trompée par le passé sur de nombreuses prises de position, concernant par exemple l'esclavagisme des noirs, l'expropriation des terres des indiens d'Amérique, ou encore le récent retournement de situation concernant l'existence des limbes...
donc : qu'est-ce qui te fait croire que l'église n'est pas en train de se tromper sur les différents points dont on discute au dessus 
|
Je te l'accorde tout à fait, l'Eglise, en 2000 d'Histoire, a eu de nombreuses fois l'occasion de remettre en cause ses principes, notamment en ce qui concerne l'esclavage, la Science (pensons à Galilée notamment...), le droit et la place de la Femme dans la société...
Après, je ne connais pas précisement l'Histoire de l'Eglise pour en parler, mais c'est sûre qu'elle n'a pas eu toujours un passé très glorieux
Ou du moins, les responsables qui étaient à leur tête n'ont pas agit de façon "intelligente" et sont restés dans leurs idées pour mieux asseoir leur pouvoir...
Les valeurs de l'Eglise, parce qu'elles se fondent sur des considérations religieuses, n'ont pas de une validité véridique que personne ne peut remettre en cause.
Cependant, certains principes rejoignent ceux de la morale judéo-chrétienne qui a fondé les valeurs de notre société occidentale, dont les Etats se sont largement inspirés pour fonder les sociétés actuelles.
Ma réponse est très synthétique, mais à mon sens, l'Eglise a "son mot à dire" sur des sujets autres que "théologiques", parce que justement aujourd'hui elle se présente comme "gardienne" de cette morale, ou du moins à avoir suffisamment d'influence et de légitimité pour se permettre d'intervenir sur les débats de nos sociétés, comme le préservatif, l'avortement, l'euthanasie et autres...
Bien-sûre, je ne dis pas qu'elle a raison sur tout, parce que cela serait une attitude complètement dogmatique et dangereuse, et qu'elle n'est pas la seule à donner son avis. Mais disons pour parler très simplement que son avis compte énormément.
cartemere a écrit :
L'église est très loin d'avoir la "propreté" qu'elle revendique, entre les propos négationnistes de Ratzinger, l'excomunion excommunication pour avoir avorté la fillette de 9 ans, le passé sur l'esclavagisme, & cie... objectivement le tableau est loin d'être limpide
|
Je te l'accorde, sauf ce qui est en bleu (ça été précisé sur ce topic déjà)
Non Le Pape est le 265eme successeur de Saint Pierre, apôtre du Christ et fondateur de l'Eglise catholique romaine Pour revenir sur le débat concernant le préservatif (parce qu'avec Olevlove, on a eu tendance à très légèrement devier le sujet, mais si le débat a tout aussi lieu d'être...), voici un témoignage de la part de Danièle Sauvage, présidente de la FAAF (Fédération Africaine d'Action Familiale).
Quelques infos ici >>http://linkcommittee.free.fr/link/commun/org.php?orgselect=280
Leur couverture n'est pas énorme, je vous l'accorde
Mais je pense que cette Fédération est plutôt bien placée pour parler des problématiques du préservatif en Afrique
Citation :
SIDA : Communiqué de la Fédération africaine d’action familiale (25 mars 2009)
« Les jeunes n’ont pas besoin d’adultes qui leur distribuent des préservatifs et des pilules. Il y en a déjà suffisamment. Ce qu’ils cherchent c’est des adultes heureux dans leur sexualité et qui les aident à vivre des relations vraies », affirme la Fédération africaine d’action familiale, dans ce communiqué sur la polémique soulevée par la déclaration du pape Benoît XVI sur le SIDA, lors de son voyage en Afrique
* * *
POLEMIQUE SUR LA DECLARATION DU PAPE SUR LE PRESERVATIF
A-t-on bien compris ce que voulait dire le Saint Père ?
Les 30 organisations membres de la Fédération Africaine d’Action Familiale n provenance de 20 pays Africains suivants : Burundi, Burkina Faso, Cameroun, Togo, Côte d’Ivoire, Tanzanie, Ouganda, Rwanda, République Démocratique du Congo (RDC), Nigeria, Madagascar, Ile Maurice, Malawi, Afrique du Sud, Sénégal, Soudan, Zimbabwe, Tchad, Kenya, tenons a exprimé notre opinion sur a polémique autour du préservatif.
Ce que nous avons entendu de la déclaration du Saint Père : le sida est un véritable fléau. Il nous invite plus que jamais à humaniser a sexualité et à accompagner les personnes malades et nous dit que ce fléau ne peut être résolu par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d’augmenter le problème.
Il n’est pas de notre ressort de commenter cette déclaration ni sur le fond ni sur la forme. Nous profitons de la polémique suscitée pour livrer notre point de vue qui s’appuie sur des observations sur le terrain. En effet, nous rencontrons beaucoup d’Africains jeunes et moins jeunes qui sont convaincus que la solution pour combattre le VIH/SIDA ne se trouve pas dans le préservatif mais dans l’éducation à la sexualité. De nombreuses générations ont assimilé le continent africain à un havre de riches cultures traditionnelles et de modèles à l’épreuve du temps en matière de respect des valeurs familiales. Dans bon nombre de nos traditions, il s’agit essentiellement pour cette éducation de faire vivre une sexualité épanouie, et un amour véritable, préparant à un mariage heureux et à une fécondité physique et spirituelle. Cette conception de l’éducation tend à faire de l’homme un adulte libre. Notre entendement de la notion de « sexualité humanisée » dont parle et a encore parlé Benoît XVI s’appuie sur le fait que l’éducation doit tenir compte du fait que la sexualité ne se limite pas à la biologie ou à la génitalité. C’est un apprentissage à la vie ayant donc une dimension à la fois sociale, sacrée et religieuse. Elle vise à présenter l’amour vrai et, elle repose sur une confiance et une acceptation mutuelle.
Il ne s’agit certes pas de refuser le progrès car comme le dit un proverbe Kongo, « si tu changes de pays change aussi de façon de vivre ». mais sachons aussi « qu’un arbre ne tient pas sans racine » (proverbe mandingue.) Dans sa recherche d’un nouveau mode de vie cohérent et acceptable, l’homme africain aujourd’hui, situé dans la visée d’une combinaison harmonieuse du complexe socio - culturel traditionnel qui continue de structurer sa personnalité , et des apports modernes ne gagne t-il pas à garder les qualités des anciens et y ajouter les valeurs modernes, en rejetant les défauts des deux. Parmi les apports de la modernité figure le préservatif.
Mais tout ce qui est moderne n’est pas forcément le meilleur. C’est là l’opposition entre l’abstinence encore largement pratiquée et la distribution facile, voire agressive des préservatifs. La distribution abusive, incontrôlée, sans discernement des préservatifs déresponsabilise et favorise chez les jeunes une vie sexuelle désordonnée.
Nous souhaiterions que les organisations internationales soient à l’écoute des Africains qui désirent faire appel à un certain sens de la dignité humaine dans la manière de vivre la sexualité. L’éducation à la responsabilité, au sens de sexualité, à vivre l’amour dans toute sa dimension intéressent les jeunes Africains. Les jeunes ont besoin de références et surtout de modèles cohérents et vivants. Nous ne devrons donc pas avoir peur de leur dire ce que nous pensons. Il ne s’agit pas de faire de la démagogie. Ne pas oser demander des efforts aux gens et ne pas s’il le faut proposer un idéal exigeant , ce n’est pas les respecter. Surtout c’est croire les jeunes incapables d’aimer. Les jeunes n’ont pas besoin d’adultes qui leur distribuent des préservatifs et des pilules. Il y en a déjà suffisamment. Ce qu’ils cherchent c’est des adultes heureux dans leur sexualité et qui les aident à vivre des relations vraies.
De fait, dans un pays comme l’Ouganda, c’est grâce à une campagne d’éducation en vue d’une abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage que le taux de propagation de l’épidémie a sensiblement baissé ces dernières années. La revue scientifique américaine Science no 304 a publié le 30 avril 2004 .un article de deux chercheurs de l’université de Cambridge, Rand L. Stoneburner et Daniel Low-Beern sur l’efficacité de la lutte anti-SIDA en Ouganda. Selon les deux hommes, la baisse du SIDA dans ce pays s’explique par une campagne unique en son genre. Le message diffusé dans la population insiste sur la morbidité élevée due au SIDA et le mode de transmission du virus responsable, essentiellement sexuel. Mais l’originalité de la démarche, et son succès, vient de la promotion de la fidélité et de l’abstinence, au lieu des traditionnels préservatifs et test de dépistages.
Pour prévenir l’expansion du sida d’une manière durable, il faut croire en la capacité des jeunes de vivre une sexualité épanouie et responsable dans les paramètres de la fidélité et de l’abstinence. Le changement de comportement auquel sont conviés les jeunes est un processus à promouvoir et par les adultes et par les jeunes eux-mêmes.
Aidez-nous à garder nos valeurs
Quant à nous, Africains, ne nous trompons pas de combat
Danièle Sauvage
Présidente de la FAAF
|
J'ai aussi le sentiment que le monde occidental "impose" sa vision de la sexualité à l'Afrique, et la justifie encore plus aujourd'hui du fait de la pandémie de SIDA.
Bien-sûre que le préservatif est un moyen indispensable pour se protéger, mais ce n'est pour autant qu'il faut "généraliser" la sexualité comme elle l'est actuellement en Occident via la solution miracle de la capote.
Beaucoup disent ici sur le topic que l'humanisation de la sexualité prônée par l'Eglise catholique n'est qu'un "pretexte" pour encore plus asseoir l'influence et le "pouvoir" de l'Eglise en Afrique.
Justement, je n'en suis pas convaincu.
D'un certain côté, on peut aussi considérer que généraliser le préservatif est tout aussi un pretexte pour également renforcer l'influence cuturelle occidentale, ou du moins du monde "moderne" développé, en Afrique.
Même si encore une fois c'est un moyen indispensable dans de nombreux cas, le risque est justement de le placer comme un "dogme", c'est à dire une affirmation considérée comme une vérité absolue (ou du moins une solution absolue) sur laquelle personne ne peut absolument rien dire dessus.
De manière plus générale, l'Eglise a évolué en ce qui concerne l'usage du préservatif dans le couple, ou du moins comme moyen contraceptif.
Il ne me semble pas que l'Eglise "interdise" le préservatif (comme la pilule d'ailleurs) dans le cadre des relations sexuelles dans le couple :
Citation :
Le rapport au préservatif au sein de l'Église catholique romaine est assez contrasté.
En 1968, l'usage du préservatif, comme celui de tout moyen de contraception, est refusé par la hiérarchie de l'Église catholique. L'encyclique Humanae Vitae rédigée par Paul VI et datant de cette même année, précise dans son article 14 : « Moyens illicites de régulation des naissances : En conformité avec ces points fondamentaux de la conception humaine et chrétienne du mariage, nous devons encore une fois déclarer qu'est absolument à exclure, (...) toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation[7]. »
Après l'élection de Jean-Paul II le 16 octobre 1978, il a été jugé que l'encyclique Humanae Vitae avait une vision trop étroite de la sexualité[8]. L'approche du Pape était donc d'expliquer et d'enrichir la position de l'Église dans le domaine de la sexualité, y compris en matière de contraception[9].
Le nouveau pape revoit la question du préservatif à travers la théologie du corps: l'Église donne un objectif : la pleine communion spirituelle et corporelle entre deux personnes, mais si cet objectif est impossible à atteindre (famille déjà trop nombreuse, risque de maladie sexuellement transmissible,...), alors la question de la contraception peut se poser[10]. C'est ce qui justifie les divergences de point de vue dans l'Église : elle n'impose rien dans ce domaine, elle propose un chemin à suivre. Ainsi certains évêques acceptent dans certaines conditions l'usage du préservatif[11], d'autres sont opposés à tout compromis allant jusqu'à déclarer que le préservatif contribue à la propagation du SIDA*
En novembre 2006, Benoît XVI a demandé un rapport sur la licéité de l'utilisation du préservatif dans le combat contre la propagation des infections sexuellement transmissibles au cardinal Javier Lozano Barragan, président du Conseil pontifical pour la santé.
* Hugh Slattery, évêque sud africain de Tzaneen : « (...) plus de préservatifs signifient plus de cas de SIDA et plus de morts » in Zenit, 13/01/2008.
plus de précisions ici >> http://www.chretiente.info/2009031 [...] s-de-morts
|
|