r06 a écrit :
En effet après comme je viens de le rajouter dans mon post précédent, j'aime pas demander et accessoirement dans notre organisation qui part dans tous les sens tu sais jamais trop a qui demander et encore moins quoi demander (même si j'ai parfois l'impression que demander la lune peut permettre de l'obtenir).
Mais en effet j'ai peur qu'il faille y passer.
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r06 a écrit :
Ben personnellement je demande pas grand chose non plus.
Mais la disons que j'ai aussi l'impression d'être à la soute depuis un bon moment à prendre et gérer une bonne part des emmerdes et que je serais bien plus tranquille et je verrais plus le soleil dans les étages intermédiaires (je vise pas non plus le pont principal... ). Et je dois dire que je suis surpris que pour l'instant il ne se passe pas grand chose. Bon après mon capitaine préféré a clairement l'habitude de jouer la terre brûlée à savoir qu'il prend les progressions mais ne traine personne avec lui au contraire d'autres qui placent systématiquement leur cours.
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runge-kutta a écrit :
Apprendre à aller “au combat” ou à la négo lorsque ses intérêts ne sont pas ou plus respectés a été l’une des choses qui m’a été le plus utile dans ma carrière jusqu’à présent (avec la fréquentation d’HFR). Ce n’est pas naturel pour moi, j’ai l’impression d’aller au conflit inutilement. Je me reconnais dans cette position car j’ai toujours eu ce syndrome du “bon élève”. Ce qui m’a débloqué c’est le sentiment d’injustice à mon égard quand d’autres obtenaient des choses que j’estimais mériter également (promotion accélérée, sur augmentation, bonus exceptionnel etc…)
Je pense que ce n’est pas naturel pour toi non plus, du coup je conseille de vraiment préparer les choses: que veux tu? Qui sont tes appuis? Que peux-tu-trouver sur le marché pour faire pression ? (De mon côté je n’ai jamais utilisé une offre externe pour faire pression directement, mais ai incidemment demandé en off à certaines personnes précises des avis sur ma carrière, en les choisissant aussi bien pour la qualité de leur feedback que pour leur capacité à soulever un risque de perte auprès de la hiérarchie). Note que maintenant, j’obtiens souvent plus que les autres, et cela me crée un sentiment d’injustice dans l’autre sens. J’ai beau me dire que c’est le jeu, c’est quelque chose qui peut me travailler à l’occasion.
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Je regrette de l'écrire car je le soupçonnais depuis x années sur ce topic sans jamais en être certain : tu as VRAIMENT besoin d'un coaching de carrière, c'est un peu la dernière fenêtre pour espérer construire ta carrière autrement qu'en faisant inflation +1% de hausse de salaire lissé sur 45 ans. La collection d'erreurs de jugement, de candeur gigantesque et de mollesse/desinvolture à ces sujets est patent.
r06 a écrit :
Intéressant c'est clairement pas naturel pour moi.
Après d'un point de vue financier je pense que je m'en sors bien sur les dernières années j'ai quasiment systématiquement été le mieux augmenté et le meilleur bonus de mon équipe mais c'est plus sur les changements de poste qu'il ne se passe rien.
Après je trouve que c'est moins simple vu que les enveloppes financières dans la boîte c'est principalement chez ton n+1/n+2/n+3 que ça se joue donc les règles sont clairs tu sais à qui te plaindre et comment ça marche.
Pour les reste vu qu'on est en mode agile/transverse/safe/... c'est beaucoup plus nébuleux surtout que mon équipe est un peu particulière avec beaucoup de gens très techniques, assez âgés et ne voulant pas faire autre chose, plus le fait que mon management direct me semble très marginalisé dans l'organisation opérationnelle. Ça fait qu'il faut que je trouve d'autres relais qui sont pas évidents vu qu'en plus on est en multi sites.
Bon après je dis ça mais un des capitaines m'a déjà dit qu'il comptait sur moi pour le rejoindre des que possible mais le connaissant je suis pas sur qu'il propose un poste correspondant à ce que j'attends et j'ai pas réussi à lui faire en parler.
Bref c'est compliqué et j'ai du boulot.
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Il y a eu x conférences/bouquins de management qui expliquent clairement que la gestion transverse/agile est aussi faite pour noyer les velleités de construction de carrière verticale et DONC limiter les prétentions salariales en entreprise : que c'était un "deflateur structurel" des augmentations de masses salariales en entreprise. Précisement cela rend très dur de suivre un poisson pilote qui monte dans sa carrière et peut amener son cortège avec lui, il/elle aura nettement moins de poids dans le process et il/elle a moins de capacité de partir avec une équipe complète à la concurrence, c'est gagnant/gagnant pour l'entreprise. L'organisation matricielle est conçue comme ça encore une fois, contre les intérêts des employés.
Bref, évidemment qu'il ne faut pas se satisfaire d'avoir "la meilleure augmentation de son équipe", c'est absolument risible
Dans une organisation matricielle, il faut constamment réaliser des "pas en diagonales" dans l'organisation, aller dans des zones fonctionnelles adjacentes avec un cran de responsabilité/autonomie supplémentaire. Ne pas compter sur des promotions verticales très dures dans ces environnements. Ne pas compter sur son boss pour gerer sa carrière même si il/elle est parfois persuadé qu'il/elle en a le pouvoir. Il faut redoubler d'attention à chaque réorganisation qui rebat fortement les cartes et les rôles pour entretenir la confusion des statuts. Et surtout comprendre que le salaire est incroyablement décarrelé de la position dans la matrice qui est une grande soupe.
dante2002 a écrit :
Pour être transparent, c’est une des raisons qui la fait quitter mon précédent employeur.
J’ai (grandement) participe à la réussite d’un gros projet, et alors que d’autres étaient promu pour ça on me proposait de recommencer la même chose sur d autres projets .
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Exactement ; tu as progressé à pas de géant depuis les premiers échanges à ce sujet ici
Selon moi, tu as probablement encore un bon coup d'épaule à donner dans les 2-3 prochaines années et amorcer un renouveau pour ton dernier tiers de carrière. J'ai l'opinion que cela passe par un profilage social différent et donc passe par un changement de lieu d'habitation.
etoile64 a écrit :
Après la reconnaissance c’est aussi un moteur, pas forcément moins noble d’ailleurs. Le problème c’est surtout que la il ne la retrouve pas, d’où l’idée de chercher un job où ça sera plus le cas.
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Erreur selon moi de penser qu'en 2022 la reconnaissance est un moteur potentiellement aussi noble que la rémunération ; le statut compte de moins en moins, qu'il soit dérivé de l'intellect, de la culture, de la morale. C'est en érosion constante devant le rouleau compresseur anglo saxon qui place le simple argent/rémunération comme thermomètre quasi unique de la réussite. J'avais du mal à le croire personnellement jusqu'à il y a encore 5-6 ans, puis je l'ai intégré. Un musicien ignare et de talent discutable est effectivement perçu comme de réussite bien plus grande qu'un scientifique couronné de succès.
Pour notre génération dont les choix n'influent plus grand chose, au crepuscule de nos vies pro, l'enjeu est très faible, on surfe la vague un peu comme btb; mais je ne me résoudrai pas à inculquer les valeurs d'antan à mes enfants, je veux leur bonheur avant leur qualité.