Romnulphe | La quatrième dimension
GregTtr a écrit :
Meta
Romnulphe, sur le nombre de dimensions, tu pourrais mettre une proposition de point a discuter, comme ca on pourrait recuperer l'enchainement de leurs propos.
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Bien volontiers Greg. Voilà ce que je propose, il y a trois points en discussion en fait :
Le 21 juin 2004 un message sur fr.sci.physique me fait hurler de rire. Il est signé d'un nommé Gandalf. http://www.google.fr/groups?selm=7 [...] put=gplain
Je ne révèle aucun secret en disant qu'il émane du fameux Fabien Besnard, puisqu'il a laissé son adresse mail dans l'en-tête. Ce message est assez intrigant : le livre des Bogdanoff est-il aussi débile qu'il contienne ce genre d'absurdités ? Mieux vaut en avoir le coeur net, je vais l'acheter et je le lis. Voici ce que j'y trouve entre autres sottises :
Corps de texte :
Citation :
[...] une relation stupéfiante, incroyablement simple et profonde, jusqu'ici non relevée (à notre connaissance) entre l'existence de quatre - et seulement quatre - familles différentes de nombres et la réalité physique de quatre - et seulement quatre - dimensions pour notre univers. (p.133)
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Note de bas de page :
Citation :
Nous analysons en détail cette passionnante correspondance entre dimensions physiques et dimensions numériques dans un article scientifique [sic] destiné à une revue de théorie algébrique (p.133, note 1)
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Je pose alors quelques questions à ce sujet aux deux frères. À trois reprises sur plusieurs mois je demande ce qu'ils entendent par cette note et ce passage dans leur livre. Silence radio, bien entendu. J'écris un texte sur le site Epiphysique, relevant à mon tour cette sottise.
http://ybmessager.free.fr/wp/index.php?p=3
Récapitulons, car il y a plusieurs questions :
1. Quel intérêt de dire que dans une revue de théorie algébrique ils vont publier un article scientifique ? Comment un article dans une telle revue pourrait-il ne pas être scientifique ? Ce point peut paraître annexe, à mes yeux il est essentiel : il indique à quel point les Bogdanoff prennent leurs lecteurs pour des demeurés. Ils veulent s'adresser à un public totalement en dehors du champ de la recherche, qui n'a jamais approché les math et qui serait susceptible de se laisser éblouir par des mots à l'apparence savante.
1 bis. Leur note désignant Google comme un site scientifique va dans le même sens. 2. Les Bogdanoff m'ont enfin répondu (totalement à côté de la plaque mais quand même) dans ce topic. Ils admettent enfin qu'il y a bien d'autres façons de construire les réels, mais ils persistent à parler de familles fondamentales dans l'axiomatisation des nombres. Cette façon de prendre pour de la réalité des constructions contingentes porte un nom : c'est une hypostase. Il y en a qui prennent leurs désirs pour la réalité, d'autres prennent les math pour la réalité, c'est une erreur ontologique fondamentale (pardon pour les gros mots). 3. Mais il y a pire. Quel rapport entre ces constructions de nombres et la physique ? C'est une constante dans leur bouquin, ce serait des math que naîtrait le Big Bang par une opération du Saint Esprit, les math selon eux agissent sur la réalité. Je n'ai jamais vu un tel ramassis de conneries à ce propos sinon chez eux, comme si les math pouvaient influer sur le réel, alors que c'est le contraire : on utilise les math pour essayer de décrire le réel. Ils nous font donc un rapprochement abrupt entre ces quatre familles fondamentales de nombres et les quatre dimensions physiques, en prétendant qu'il y aurait une relation étrange, mystérieuse, abyssale ou que sais-je (mettez ici l'épithète que vous préférez, le livre en est truffé et toujours mal à propos). Lorsqu'on demande une explication un peu plus claire, voici ce qu'ils nous sortent ici-même le 12 octobre dernier :
Citation :
En gros, notre argument consiste à montrer, en D=4, que l'on peut passer d'un espace à 4 dimensions (lorentzien) à un espace à 4 dimensions euclidien par une déformation continue. Quant on parle de correspondance entre dimensions physique et dimensions numérique, nous montrons que cette déformation préserve une métrique D=4. Voici l'abstract du papier (les symboles maths sont déformés) :
Résume : Nous établissons ici, en termes de groupes quantiques, l'existence d'un lien entre q-déformation, quantification de l'espace-temps et "déformation" de la signature de la métrique. Nous montrons qu'en dimension D=4, les structures Lorentzienne et Euclidienne sont reliées par twisting, le twist étant ici isomorphe à . Les seules signatures naturelles à l'échelle de Planck sont alors des déformations des signatures Lorentzienne (+ + + -) et Euclidienne (+ + + +). Nos résultats suggèrent donc que, pour être compatible avec la géométrie non commutative, seul le cas de la superposition des signatures (+ + + ±) doit être envisagé à l'échelle de la gravité quantique, le cas ultra-hyperbolique (+ + - -) devant être exclu. Nous montrons ceci du point de vue de la symétrie q-Lorentzienne et du point de vue du q-espace-temps. Notre principal résultat mathématique est alors la construction du nouveau produit bicroisé cocyclique Mc(H) = Hop Hc, où H est une algèbre de Hopf du type groupe quantique et c un 2-cocycle du type "twist". Une telle construction nous a permis de réaliser l'unification des signatures Lorentzienne et Euclidienne au sein d'une structure unique de groupes quantique, de la forme Uq(so(4))op Uq(so(3, 1)). Nous suggérons également que la "semidualisation" de Majid décrit la transition entre q-Euclidien et q-Lorentzien. Nous étudions de la même manière les structures des groupes de q-Poincaré et les relions au groupe de k-Poincaré Pk ainsi qu'à leurs différentes déformations par twisting. Nous discutons alors la conjecture selon laquelle il existe peut être un lien général entre cocycle de déformation c, courbure (généralement de l'espace des phases du sytème mais ici courbure du pré-espace-temps) et anomalie(s) de la théorie.
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Ça n'a évidemment aucun rapport : cette histoire de déformation continue n'établit en rien une relation entre ces quatre dimensions des math à la physique. Comme d'habitude et sitôt qu'il s'agit de science ils s'esquivent, copient-collent sauvagement sans se préoccuper de pertinence de la réponse, et comme toujours parient sur les gogos qui vont lire en diagonale leur réponse. C'est vraiment dommage pour eux mais nous sommes une poignée sur ce forum à lire attentivement dès qu'il s'agit de math. Je leur réponds donc qu'ils ont répondu à côté : ils croient s'en tirer (même topic) en me prêtant l'idée que j'admets qu'il y aurait une relation numérologique mêlant ce chiffre 4. Nouvelle pirouette de bluffeurs, et toujours pour la galerie qu'ils méprisent, sachant très bien que moi et les autres ne seront pas dupes. Pour information, leur préfacier Jadczyk les a publiquement et tout récemment désavoués sur ce point sur sci.physics, à force de persévérance d'YBM :
Citation :
p. 131 why does the Universe have four dimension (and not three or
> five) ? [...] The digit "4 seems to have a special place in
> nature. There is 4, and only 4, physical forces [...] there is only
> 4 fields and 4 stable particles in the atomic world. Moreover the
> famous ADN is also a four-dimensional space. It looks intriguing to
> us that, on a strict arithmetical point of view, there is only 4 sets
> of numbers in nature : integers [...], rationals [...], irrationals
> [...]. Reunited this three sets form the more complete one, what is
> called real numbers. There is a last family, completely different
> from the three other ones: the imaginary numbert. In mathematical
> terms, the imaginary numbers represent the algebraic closure of the
> set of real numbers. All the simplicity of the world's dimensions
> is that we measure space with the three families of real numbers
> and with the family of imaginary numbers, we have time (Poincar
> shew that that we can measure time only by using imaginary numbers.
Very bad. Needs a complete re-working!
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Après ça je ne vois pas comment ils vont s'en tirer. |