Reprise du message précédent :
Mon boulot me plaît, il est plutôt cool, j'ai de très bonnes relations avec mon employeur et un réseau international qui commence à s'étoffer, et la plupart de mes collègues ont la soixantaine, voire plus (je suis le plus jeune conseiller résident de mon organisation dans le monde, normalement il faut davantage de bouteille) - donc idéalement je voudrais bien continuer, en choisissant mes pays de mission (bcp plus que je ne l'ai fait jusqu'à présent) et en changeant tous les 3-4 ans. Donc pas de souhait de passer en phase de consommation a priori.
Mais :
1) cette mobilité permanente pose problème au niveau perso (projets familiaux)
2) j'ai besoin d'être sur le terrain pour faire mon job efficacement, donc cette crise risque de me mettre au chômage à l'issue de ma mission actuelle dans 2 mois, alors que je venais de recevoir une belle promotion. Grosse tuile supplémentaire : le pays qui devait financer en partie mon nouveau poste au Moyen-Orient a fait défaut... Donc tout est remis en question pour le moment, c'est ça mon inquiétude principale actuellement, bcp plus que mon portefeuille. A moyen terme, je devrais néanmoins retrouver un poste, peut-être d'ici la fin de l'année à Bangkok. On verra.
Mais le point clef, c'est que je suis Aveyronnais hein - ça veut dire que je n'ai pas besoin de revenus pour vivre, c'est une forme de super-pouvoir. C'est ce qu'ont fait l'intégralité de mes ancêtres, ils vivaient sur leurs collines avec un potager, 5 poules et 2 chèvres, sans RSA ni rien. Ils vivaient en hommes libres. Seuls mon père et moi avons accepté l'esclavage du salariat - peut-être à tort. J'ai quand même environ 6k€ / an de charges fixes pour mes maisons (électricité, taxes etc.), mais elles sont largement couvertes par les dividendes de mon portefeuille français.
Donc c'est le plan de secours si jamais le monde (et notamment ma carrière) s'effondre. J'y suis préparé, mais on va pas se mentir : si dans 2 ans je suis tout seul sur ma colline avec ma chèvre plutôt qu'à conseiller des gouverneurs, au bras d'une créature superbe, je risque de ressentir ça comme une forme d'échec - quel que soit mon amour (ardent) pour mon Aveyron.