Maksik a écrit :
Je peux très bien me tromper mais j'ai aussi l'impression que tu sous-estimes un peu l'aspect non rationnel du comportement des marchés.
À la fac on me rabâchait toujours que les marches sont efficientes, les acteurs parfaitement rationnels et que l'information est totalement transparente, ce qui est bien évidemment faux.
Il y a du sentiment analysis, social media trend analysis, les algos et robots tradeurs. J'en oublie certainement mais il semblerait que tous les mouvements qu'on pourrait rationnellement attendre soient constamment amplifiés.
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1) Quand je fais un calcul (à la louche) DCF il s'agit de valorisation intrinsèque (la "fair value" théorique), et non de la valorisation boursière, qui peut évidemment en dévier. Mais pour un investisseur rationnel / fondamental avec un horizon de long-terme, cette valorisation intrinsèque sert de point de repère essentiel, en faisant l'hypothèse que tôt ou tard la valorisation boursière va y converger. C'est plus difficile de parier sur l'irrationalité de la foule (c'est possible mais risqué, on peut appeler ça de la spéculation).
2) Paul Samuelson a introduit la notion que les marchés seraient "micro-efficients" (le plus souvent ils savent pricer de façon compétente des infos de nature micros, comme les comptes publiés) mais "macro-inefficients" (peu compétents pour pricer des risques de nature macro). Je pense que la panique excessive (sur un plan économique / boursier) liée au coronavirus en est une bonne illustration.
3) D'accord avec toi sur la tendance des marchés à amplifier systématiquement l'effet des nouvelles infos (positives ou négatives), par myopie (recency bias) et par biais d'euphorie ou de panique.
4) Il y a des algos "fondamentalistes" / arbitragistes, et des algos qui suivent (ou anticipent) les mouvements de foule - jouant donc souvent dans le sens opposé des premiers. Difficile de dire l'importance relative de ces 2 catégories d'algos.