LA CHAMPAGNE:
La Champagne viticole couvre actuellement près de 34 000 hectares soit 3,4 % de la superficie du vignoble français.
La culture de la vigne est surtout concentrée aux alentours de Reims et d’Epernay dans le département de la Marne mais elle comporte aussi une implantation dans l’Aube, ainsi qu’un prolongement dans la Haute-Marne et dans la Seine et Marne.
La loi précise que les vins de Champagne doivent, pour mériter l’appellation Champagne, provenir exclusivement de ce vignoble et être transformés sur place, à l’intérieur de la région champenoise délimitée par les textes, dans des locaux qui ne peuvent recevoir que des vins de Champagne.
Côte à côte se trouvent donc quinze mille exploitants viticoles, cent cinquante coopératives et plus de trois cents négociants dits Maisons de Champagne.
Les vignerons sont pour la plupart monoculteurs, possédant environ 2 hectares en moyenne. Beaucoup d’entre eux vendent une grande partie de leur récolte en raisin dès la vendange.
Les négociants achètent des raisins et conduisent le vin du pressoir à la bouteille terminée : vinification, création de la cuvée, tirage, stockage prolongé en bouteilles, manipulations nombreuses aboutissant au produit fini.
Les deux activités, vignes et caves, s’interpénètrent un peu mais aucune des deux branches n’est en mesure de se passer de l’autre. Les récoltants dits expéditeurs, c’est-à-dire qui vendent leur propre Champagne, et les coopératives qui élaborent des vins expédient le tiers de la production totale, en France principalement. Les Maisons de Champagne qui possèdent des vignes cultivent 10 % du vignoble. Elles expédient sous leurs marques les deux tiers de la production annuelle et assurent l’essentiel des exportations.
La culture du vignoble champenois est coûteuse et rendue aléatoire par le climat. La véritable vocation du vin produit est d’être rendu mousseux. En dehors d’un marché restreint de vins « tranquilles » désignés sous l’appellation contrôlée « Coteaux champenois », aucun débouché de remplacement rentable ne semble possible.
Vignerons et Maisons de Champagne sont en situation de complémentarité. Ils devaient être amenés à organiser leur patrimoine commun.
Dès l’origine, un vin sacré
Jusqu’au Moyen Âge, dans les pays de la Chrétienté, ce sont les religieux qui s’occupent de la vigne : le vin est consacré et bu au cours de la messe. La rencontre de la géographie et de l’histoire va offrir aux vins de Champagne un destin hors du commun. C’est en effet Saint Rémi, évêque de Reims, résidant dans une villa ceinte de vignes près de l’actuel Epernay, qui baptisa Clovis quand il se convertit. Le premier roi de France fut donc sacré en Champagne et les vins de Champagne consacrés un soir de Noël 496.
Quelques siècles plus tard, le mariage de Jeanne de Navarre avec Philippe le Bel associa définitivement le destin du comté de Champagne à celui de la couronne de France.
Les grandes occasions
Qu’elles soient vraiment rares ou vécues comme telles, on a pris l’habitude de les consacrer au Champagne. Les victoires sportives, par exemple, sont devenues l’occasion d’arroser généreusement champions et public et d’entrer dans la légende une bouteille mythique à la main. Solitaire et courageux, Gérard d’Aboville, buveur d’eau obligé pendant 72 jours en mer, a immédiatement sablé le Champagne à son arrivée. Comme le font partout dans le monde tous les héros grands ou modestes qui veulent consacrer leurs prouesses.
Aujourd’hui mondialement connue, l’Appellation Champagne ne s’est pas faite en un jour. Son histoire est vieille de plusieurs siècles et riche de multiples péripéties, dans lesquelles ce dossier va vous faire voyager.
Tout commence par un terroir, tellement particulier qu’il engendra les plus originaux des vins grâce au talent d’hommes qui surent en exprimer la délicate typicité et la sublimer par l'effervescence.
L’originalité devint très vite renommée, là encore sous l’impulsion de pionniers qui firent connaître ces vins d’exception aux amateurs éclairés du monde entier.
Au début du XXème siècle, le Champagne avait déjà la force d’un mythe. Les Champenois décidèrent de le protéger en fixant une aire strictement délimitée et des règles communes de production, qui se traduisirent par la reconnaissance de l’Appellation d'Origine Contrôlée Champagne.
Depuis, les Vignerons et Maisons de Champagne, unis dans le cadre du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne, ne cessent de développer cet héritage et de faire partager au plus grand nombre les valeurs de leur prestigieuse Appellation.
L’Appellation Champagne est ainsi une référence pour tous les producteurs et consommateurs qui privilégient l’authenticité, la qualité… et le rêve.
- Le Champagne en quelques chiffres
FACTEURS HUMAINS
4 776 récoltants expéditeurs
66 coopératives
293 négociants
SURFACE EN PRODUCTION
33 344 hectares dont :
23 897 dans la Marne
7 025 dans l’Aube et la Haute-Marne
2 422 dans l’Aisne et la Seine-et-Marne
ENCEPAGEMENT
Pinot Noir 39 %
Meunier 32 %
Chardonnay 29 %
RECOLTE (en équivalent bouteilles)
315 millions de bouteilles
Rendement = 10 903 kg/hectare
STOCK (au 31/07/2010)
1 384 millions de bouteilles (réserve individuelle incluse)
EXPEDITIONS
TOTAL
319 613 186 bouteilles
219 100 890 par les Maisons de Champagne (69 %)
100 512 296 par les récoltants et coopératives (31 %)
FRANCE
185 098 656 bouteilles (58 %) dont
103 059 579 par les Maisons de Champagne (56 %)
82 039 077 par les récoltants et coopératives (44 %)
ETRANGER
134 514 530 bouteilles (42 %) dont
116 041 311 par les Maisons de Champagne (86 %)
18 473 219 par les récoltants et coopératives (14 %)
DIX PREMIERS MARCHES EXTERIEURS (en bouteilles)
1. ROYAUME-UNI 35 488 401
2. ETATS-UNIS 16 934 242
3. ALLEMAGNE 13 076 153
4. BELGIQUE 8 806 008
5. JAPON 7 464 935
6. ITALIE 7 183 113
7. SUISSE 5 442 295
8. ESPAGNE 3 689 307
9. AUSTRALIE 3 687 140
10. PAYS-BAS 2 474 876
LE SOL ET LE SOUS-SOL
La composition du sous-sol est en majorité calcaire. Les sédiments affleurants sont calcaires à 75% (craies, marnes et calcaires proprement dits). Ce type de sous-sol favorise le drainage des sols.
La Côte des Blancs, la Côte de Sézanne et le vignoble de Vitry-le-François reposent sur la craie affleurante. La Montagne de Reims sur la craie enfouie en profondeur. La Vallée de la Marne (à l’ouest de Châtillon-sur-Marne) et les petits massifs autour de Reims (Saint-Thierry, Vallée de l’Ardre et Montagne ouest) sont à tendance marneuse, argileuse ou sableuse. Enfin, la Côte des Bar (Bar-sur-Aube et Bar-sur-Seine) est essentiellement constituée de marnes.
La craie champenoise est constituée de granules de calcites issus de squelettes de microorganismes marins (coccolites) et caractérisée par la présence de fossiles de bélemnites (mollusques de l’ère secondaire). Sa forte porosité en fait un véritable réservoir d’eau (300 à 400 litres au m3) qui assure à la plante une alimentation en eau suffisante même lors des étés les plus secs.
La craie retient l’eau par capillarité. La vigne doit donc forcer pour l’absorber ce qui provoque une contrainte hydrique modérée au cours de la saison végétative qui favorise l’équilibre entre les différents acides du fruit, le sucre et les précurseurs d’arômes qui seront dévoilés dans le vin à venir.
Comparativement, les calcaires ont une porosité moindre et les marnes sont des argiles calcaires à fortes réserves en éléments nutritifs.
Plusieurs cépages de la famille des pinots sont autorisés, dont trois principaux utilisés :
le chardonnay B (raisin blanc, 26 % de la surface plantée avec 9 600 hectares2), qui donne un vin frais et délicat. Un champagne exclusivement élaboré à partir de ce cépage, que l'on retrouve dans la région de la Côte des Blancs, est appelé « blanc de blancs » ;
le pinot noir N (raisin noir à pulpe incolore, 37 % de la surface plantée avec 12 580 hectares2), donnant toutefois un jus blanc car les peaux n'ont pas le temps de teinter le jus lors du pressage, produisant un vin charpenté et au bouquet fin ;
le pinot meunier N, nommé morillon au Moyen Âge (raisin noir à pulpe incolore lui aussi, un peu plus tardif que le pinot noir, 37 % de la surface plantée avec 10 925 hectares2), qui donne un vin proche du pinot noir, mais plus fruité et avec une aptitude de garde plus réduite.
Cinq autres cépages sont également autorisés dans l'élaboration du champagne : ils restent très marginaux sur des aires très limitées (93 hectares seulement2) :
arbane,
petit meslier,
pinot de juillet,
pinot gris vrai (appelé « fromenteau »),
pinot blanc vrai.
Reste le cas du gamay qui n'est pas un pinot. Son utilisation est très controversée par les producteurs et fait toujours l'objet d'une autorisation temporaire dans le seul département de l'Aube.
Ainsi donc, le plus célèbre des vins blancs est majoritairement issu de raisins noirs.
- Le type de Champagne : Brut ou Demi-sec
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Surprenant mais vrai, le terme "brut" qui désigne plus de 90% du Champagne consommé n'est que bien peu explicatif de sa personnalité.
Il s'agit simplement de la particularité qu'il acquiert à la fin de sa vinification, lorsqu'on procède au dosage, c'est-à- dire à l'apport d'une touche sucrée. Cette dernière attention est nécessaire à la parfaite expression des arômes, particulièrement délicats en Champagne.
Le brut
Le brut est à peine sucré. Il s'adapte à de multiples circonstances. C'est la raison pour laquelle il est le plus consommé aujourd'hui.
Le demi-sec
Le Champagne "demi-sec" reçoit une touche sucrée plus importante que le brut. Ce qui lui confère un goût plus doux, qui plaisait beaucoup au XVIIIème siècle. Il s'harmonise avec des mets suaves, comme les desserts par exemple.
Selon la teneur en sucre résiduel exprimée en grammes par litre, le vin est qualifié de :
- Brut nature : si la teneur en sucre est inférieure à 3 grammes par litre et si aucune adjonction n'a été effectuée après la prise de mousse
- Extra-brut : si la teneur en sucre est située entre 0 et 6 grammes par litre
- Brut : si la teneur en sucre est inférieure à 12 grammes par litre
- Extra-dry : si la teneur en sucre est située entre 12 et 17 grammes par litre
- Sec : si la teneur en sucre est située entre 17 et 32 grammes par litre
- Demi-sec : si la teneur en sucre est située entre 32 et 50 grammes par litre
- Doux : si la teneur en sucre est supérieure à 50 grammes par litre
La mention "brut nature" peut être remplacée par la mention "pas dosé" ou "dosage zéro".
- Quelques particularités uniques
Le champagne présente plusieurs originalités parmi les grands vins français :
La vendange ou cueillette est manuelle. La machine à vendanger est interdite car ce type de machine peut abîmer le raisin et ne permet ni de nettoyer les grappes, ni de sélectionner uniquement les raisins mûrs. Il est essentiel que les grains de raisin parviennent en parfait état au lieu de pressurage. Le champagne est en effet un vin blanc issu en majeure partie d'un raisin noir — le pinot — et il convient pour cela que le jus, incolore, ne soit pas coloré ou taché au contact de l'extérieur de la peau. De plus, les grappes doivent être débarrassées des petites pourritures éventuelles, et il peut arriver que certaines grappes ne soient pas à maturité au moment de la vendange. Le vendangeur doit se conformer aux instructions données par le vigneron et seules les grappes à maturité et saines peuvent être cueillies : une machine est incapable faire ce genre de travail. Les dates des vendanges sont fixées par le CIVC, notamment grâce à des prélèvements effectués dans les semaines précédant la récolte, afin de déterminer la maturité du raisin8. Elles peuvent varier d'un jour ou deux à l'intérieur de la zone d'appellation. Les vendanges se clôturent par une fête appelée cochelet ou parfois chien.
Le pressurage, effectué sur des pressoirs traditionnel ou pneumatiques, doit respecter l'extraction de 25,50 hl de jus débourbé pour 4 000 kg de raisin pressurés. Les premiers jus (20,50 hl), appelés « cuvée », sont le plus souvent vinifiés à part et donnent des vins de qualité supérieure aux seconds jus ou « tailles » (5 hl). Les jus suivants ou « rebêches » (entre 1 % et 4 % du volume), ne peuvent prétendre à l'appellation et doivent être expédiés en distillerie. (Voir détails plus loin)
L'assemblage entre cépages (types de raisins), crus (vins de diverses communes champenoises) et d'années différentes (dans l'appellation) y est presque la règle, le but étant d'assurer une continuité dans les qualités œnologiques et organoleptiques. L'indication du millésime est possible (mais non obligatoire) quand seuls des vins de la même année sont assemblés. C'est généralement le signe d'une grande qualité. Mais la réglementation de l'interprofession champenoise permet aux seuls négociants de champagniser d'autres raisins en appellation que ceux de leurs propres vignes, voire d'acheter à des vignerons l'intégralité des raisins champenois dont ils ont besoin. Le récoltant qui veut élaborer son champagne ne pourra le faire qu'à partir de sa seule récolte.
C'est un vin pétillant maintenu sous pression dans sa bouteille par un bouchon ayant l'allure d'un champignon (contrairement aux bouchons cylindriques), tenu par une capsule et un muselet de fil de fer. À l'ouverture, le bouchon a tendance à sauter et le champagne jaillit et mousse, ce qui rend le service un peu délicat. Les bulles peuvent se former sur les aspérités du verre (de préférence une flûte à champagne), mais naissent le plus souvent au contact des fibres de cellulose ou des cristaux du vin. Les peptides résultant de la décomposition des levures de fermentation, attirent les molécules de CO2 et contribuent à la délicatesse de l'effervescence, avec d'élégantes colonnes de petites bulles naissant en différents points du vin.
La marque (non obligatoire) est un élément essentiel de l'identification et les champagnes les plus prisés sont des champagnes de marque.
Pour plus d'informations :
http://www.champagne.fr
http://www.dmoz.org/World/Fran%C3% [...] Champagne/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vignoble_de_Champagne
LA VALLEE DE LA LOIRE:
Le Val de Loire, 3ème grande région viticole française, inscrit de Chalonnes-sur-Loire à Sully-sur-Loire au Patrimoine Mondial par l’UNESCO, représente, de l'Atlantique à la Région Centre, le point d'équilibre entre le Sud et le Nord, la suavité et la fraîcheur, les arts et les lettres, la tradition et la modernité.
De ces mélanges harmonieux, favorisés par un climat tempéré et des terroirs somptueux, est née la plus vive diversité de vins.
Le vignoble de la vallée de la Loire (appelé aussi vignoble du Val de Loire ou vignoble ligurien) est une vaste zone de production de vin en France, regroupant plusieurs régions viticoles. Ces régions produisent des vins blancs secs, demi-secs, moelleux voire liquoreux, des vins rouges le plus souvent légers et des vins rosés ; on trouve également de nombreux vins effervescents. Toutes ces régions sont situées au bord de la Loire et de ses affluents.
Le vignoble de la Loire comprend une superficie de 70 000 hectares dont 52 000 hectares en VQPRD (AOC et AOVDQS). Les volumes de production donnent 4 millions d'hectolitres dont 3 millions en VQPRD. Il est délimité en quatre régions de production qui sont le pays nantais, l'Anjou, la Touraine et le Centre.
Les cépages utilisés dans la vallée de la Loire sont le cabernet franc N, le cabernet sauvignon N, le grolleau N, le gamay N, le pineau d'Aunis N, le pinot noir N, le côt N, etc. pour les vins rouges et rosés. Le chenin blanc B, le sauvignon B, le melon B, le chardonnay B, etc. pour les vins blancs.
Le climat
Globalement tempéré, le climat du Val de Loire est océanique en région nantaise et en Anjou, alors qu’une influence continentale apparaît du Saumurois jusqu'à la Touraine, les flux océaniques étant progressivement arrêtés par le relief des collines.
Des confins de la Touraine au Centre, le climat se modifie pour devenir semi-continental avec une influence océanique de plus en plus limitée.
La Loire et ses nombreux affluents jouent un rôle modérateur appréciable : en favorisant l'existence d'une multitude de microclimats propices à la culture de la vigne, elle contribue à la très grande diversité des vins. Leur effet tampon est déterminant dans l’élaboration des vins mœlleux et liquoreux.
En Nantais, les vignes courent sur les coteaux ensoleillés, rafraîchies par les influences océaniques. Le vignoble connaît donc de grandes variations d'ensoleillement et de précipitations selon les années, ce qui marquent les millésimes.
L'Anjou se caractérise par un climat océanique : hivers peu rigoureux, étés chauds avec un bon ensoleillement, et de faibles écarts thermiques ; à noter certains microclimats très secs où s’épanouit une flore méditerranéenne.
En Saumurois, les collines freinent les vents d'ouest, le climat devient semi-océanique et les variations saisonnières sont naturellement plus marquées.
C'est également le cas de la Touraine qui se situe au carrefour des influences océaniques et continentales. La succession de vallées orientées est-ouest, où l'influence continentale est plus atténuée, favorise l'existence de microclimats particulièrement propices à la culture de la vigne.
D'une manière générale, cette région se caractérise également par une très grande variété de microclimats, selon les différences d'altitude et d'orientation des coteaux et par une influence plus ou moins marquée du vent dominant, la bise du nord-est.
Le sol
En Pays Nantais, il y a 3 grands types de sols : les sols sableux, les sols issus de roches acides riches en minéraux potassiques, les sols issus de roches basiques riches en minéraux ferro-magnésiens. Les roches sédimentaires sont copnstituées de grès armoricains ou de schistes, les roches éruptives de granite ou de gabbros, et les roches métamorphiques de gneiss, de micaschistes, d'amphibolites ou de serpentinites.
En Anjou, le sous-sol est composé principalement de schistes ardoisiers, schistes gréseux et carbonifères du Massif Armoricain ; on y trouve également des filons éruptifs de spilites, rhyolites, phtanites.
En Touraine, le sous-sol est composé de craie tuffeau du Bassin Parisien avec des sols argilo-calcaires ou d'argiles à silex ; les terrasses des bords de Loire et de Vienne sont constituées de sables et de graviers. Les bords du Cher sont quant à eux souvent constitués de sols d'argiles à silex.
L'harmonie entre cépages et terroirs, où diversité se conjugue avec unité, est d'autant plus exceptionnelle que quelques uns des grands cépages de la région ont trouvé leur origine en Val de Loire, alors que beaucoup d'autres viennent de l'Est ou du Sud-Ouest de la France.
La grande originalité des vins de Loire provient du fait qu'ils sont pour la plupart issus d'un cépage unique :
Melon de Bourgogne en Nantais, Chenin, Cabernet et Gamay en Anjou, Saumur et Touraine.
Sauvignon et Pinot Noir en Touraine et dans le Centre, mais aussi Grolleau, Pinot Meunier, Pineau d’Aunis, Romorantin…
Cette palette de cépages unique au monde offre une gamme très diversifiée et de haute expression.
Vins rouges et rosés
Le Cabernet franc est le premier cépage en rouge de la Loire, son implantation remonte au XIe siècle. Il se distingue par sa finesse aromatique, ses arômes épicés et parfois de poivron. Le vin produit à partir du cabernet franc est peu riche en tanins et par conséquent vieillit assez rapidement. Il est connu pour sa finesse. Selon les terroirs, les parfums évoqués par les connaisseurs se rapprochent de la framboise (bourgueil) ou de la violette (chinon). Ce cépage révèle toute sa dimension dans le bourgueil, le chinon, le saint-nicolas-de-bourgueil et saumur-champigny par exemple. Il rentre dans l'élaboration de certains rosés (cabernet-d'anjou) ou en assemblage pour certains rosés de Touraine.
Les Cabernet sauvignon est un produit d'un croisement d'un Cabernet franc et d'un sauvignon blanc réalisé par hasard au XVIIe siècle dans le sud-ouest de la France. En général, le cabernet sauvignon a une bonne résistance à la plupart des maladies de la vigne à l'exception de l'eutypiose, l'excoriose et l'oïdium. Rentre dans la composition de certains vins d'anjou (anjou-villages et anjou). Les raisins se présentent en grappes de grosseur moyenne, ramassées, plus longues que larges, cylindres coniques généralement peu ailés.
Le Grolleau est un peu cultivé en Maine-et-Loire, dans la Vendée et la Loire-Atlantique. Les grappes sont assez grosses et les baies sont de taille moyenne. La grappe est tronconique, ailée.
Le Gamay est apprécié pour le côté léger et fruité qu'il donne au vin. Au nez il peut donner des notes de framboise, de fraise, de griotte...). Très répandu en Touraine et en Anjou (anjou-gamay).
Le Pineau d'Aunis est un cépage vigoureux, fertile mais qui s'épuise rapidement. Les vins obtenus sont peu colorés pouvant se consommer rapidement. Pour ses arômes, on évoque souvent la framboise et le poivre.
Le Pinot noir est constitué de petites grappes denses, en forme de cône de pin composées de grains ovoïdes, de couleur bleu sombre. C'est un cépage délicat, qui est sensible aux principales maladies et en particulier au mildiou, au rougeot parasitaire, à la pourriture grise (sur grappes et sur feuilles), et au cicadelles. Il profite pleinement du cycle végétatif pour mûrir en première époque. Les vins sont moyennement tanniques en général. On retrouve ce cépage dans le Centre-Loire (sancerre par exemple).
Le Côt se retrouve dans la Touraine, la vallée du Cher et à Montlouis. Les grappes et les baies sont de taille moyenne. Il est vigoureux, sensible à la coulure et nécessite une forte densité et un porte-greffe faible.
Grappe de chenin blanc.
Le Pinot meunier est un plant de vigueur moyenne. Il résiste assez bien aux gelées d'hiver et se plait assez bien dans des sols argileux et humides. Son vin est peu coloré. Ses arômes sont fruités (banane, framboise, pomme). Cépage de l'appellation orléans.
Vins blancs
Le Chenin blanc était surnommé « plant d'anjou » vers le Xe siècle. Il donne des vins blancs en Touraine et en Anjou. Les vins peuvent être secs (Jasnières, Savennières, Vouvray, Montlouis, Anjou, Saumur, ...) ou moelleux voire liquoreux sur certains millésimes ou selon les tris des vignerons (Bonnezeaux, Coteaux du Layon, Coteaux de l'Aubance, Jasnières, Quarts de Chaume, Savennières, Vouvray, Montlouis...). Il est aussi utilisé pour la production de vins effervescents (Crémant de Loire, Montlouis-sur-Loire, Saumur, Vouvray).
Le Sauvignon donne des vins blancs secs très parfumés (Sancerre, Pouilly-Fumé). Il fait partie aussi de l’encépagement des appellations Anjou, Menetou-salon, Quincy, Saumur, Saint-pourçain (accessoire seulement), Touraine-mesland, Valençay…. Ce cépage est fragile et très sensible au sol et au climat.
Le Melon est le cépage unique de l'appellation Muscadet. Provient d'un croisement entre le Gouais blanc et le Pinot. C'est un cépage moyennement vigoureux donnant une production régulière. Il donne un vin blanc agréable et peu acide.
Le Chardonnay est connu depuis longtemps en Loiret sous le nom d'auvernat. Utilisé pour l'élaboration des vins blancs de St Pourçain et des Côtes d'Auvergne, également pour le crémant de Loire et du Saumur brut. Ses grappes sont relativement petites, cylindriques, constituées de grains irréguliers, assez petits, de couleur jaune doré. De maturation de première époque, il s'accommode mieux d'une humidité de fin de saison avec une meilleure résistance à la pourriture s'il n'est pas en situation de forte vigueur. Il est sensible à l'oïdium et à la flavescence dorée.
Le Folle blanche est utilisé pour produire l'appellation Vignoble du Gros-plant du Pays Nantais. Il donne un vin peu chargé en alcool et d'une acidité fraîche et souvent iodée.
Le Grolleau blanc a été signalé dans l'aire d'appellation des Coteaux-du-Layon. La variété serait apparue sur un cep de grolleau gris[réf. nécessaire].
Le Tressailler (ou sacy) est un cépage original incorporé pour le saint-pourçain.
Le Saint-pierre doré est un autre cépage original incorporé pour le saint-pourçain.
Le Romorantin présente des grappes et des baies petites à moyennes. La grappe est cylindrique et ailée. Le cépage est de bonne vigueur mais la production est irrégulière. Il est assez sensible à la pourriture grise. Cépage de l'appellation Cour-cheverny.
Le Pinot gris présente des grappes et des baies de petite taille. La grappe est cylindrique, rarement ailée et compacte. Les vins possèdent une belle couleur jaune doré avec des arômes très fin de fruits blancs (poire, pèche). Cépage utilisé pour les appellations Coteaux d'ancenis et Orléans.
Le Pays Nantais
Le vignoble du Pays nantais s'étend au sud et à l'est de Nantes, des rivages de l'Océan Atlantique à Ancenis sur le sud du département de Loire-Atlantique. Il déborde un peu sur les départements de Vendée et du Maine-et-Loire.
Le coteaux-d'ancenis, (AOVDQS depuis 1973). Vin rouge, rosé et blanc. D'une superficie de 360 hectares. Situé sur 16 communes de Loire-Atlantique et 11 communes du Maine-et-Loire. Les cépages utilisés sont le gamay, le cabernet sauvignon, le cabernet franc, le chenin blanc et le pinot gris.
Le gros-plant-du-pays-nantais, (AOVDQS depuis 1954). Vin blanc. Représente une surface de production de 1 476 hectares, avec le cépage folle blanche. Situé sur 92 communes du pays nantais.
Vignoble du muscadet à Remouillé.
Vignes dans le « fiefs vendéens ».
Le muscadet, AOC, vin blanc, représente environ 13 000 hectares :
le muscadet (sans dénomination locale), AOC. Se compose d'une surface de 3 600 hectares (cépage Melon). Situé sur 91 communes de Loire-Atlantique, Vendée et Maine-et-Loire. Produit exclusivement en vin blanc.
Le muscadet-sèvre-et-maine, AOC. D'une superficie de 8 800 hectares, avec le cépage Melon. Situé sur les cantons de Vertou, Loroux-Bottereau, Vallet et Clisson. Exploité uniquement en vin blanc.
Le muscadet-coteaux-de-la-loire, AOC. Représente une superficie de 189 hectares (cépage Melon). Situé sur 24 communes de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire. Produit exclusivement en vin blanc.
Le muscadet-côtes-de-grandlieu, AOC. Vin blanc. D'une superficie de 300 hectares. Produit avec le cépage melon. Situé sur 17 communes de Loire-Atlantique et 2 communes de Vendée.
Le fiefs-vendéens : vin rouge, rosé et blanc. Se compose de quatre aires de production : Mareuil (310 hectares), Brem (150 hectares), Pissotte (20 hectares) et Vix (10 hectares). Produit sur 19 communes de Vendée. Les cépages utilisés pour les vins rouges et rosés sont le gamay, le pinot noir, le cabernet franc, le cabernet sauvignon et la négrette ; pour les vins blancs ce sont le chenin blanc, le sauvignon, le chardonnay et le melon.
Le pays d'Anjou
L'anjou (AOC), vin blanc et rouge. La surface représente 2 490 hectares. Les vins blancs sont issus à 80 % du chenin, avec le chardonnay et le sauvignon comme cépages accessoires. Les vins rouges ont pour cépages le cabernet franc, le cabernet sauvignon et le pineau d'Aunis. Exploité sur 128 communes du Maine-et-Loire, 14 communes des Deux-Sèvres et 9 communes de la Vienne.
L'anjou-gamay. Ce vignoble comprend 376 hectares, exploité exclusivement en vin rouge (cépage gamay). Il est implanté sur 128 communes du Maine-et-Loire, 14 communes des Deux-Sèvres et 9 communes de la Vienne.
L'anjou villages (AOC). Ce vignoble comprend 199 hectares, exploité uniquement en vin rouge. S'étend sur 43 communes du Maine-et-Loire et 3 communes des Deux-Sèvres. Les deux cépages utilisés sont le cabernet-franc et le cabernet-sauvignon.
L'anjou villages brissac (AOC). Ce vignoble comprend 104 hectares, exploité exclusivement en vin rouge (cépages cabernet franc et cabernet sauvignon). Situé sur les communes de Brissac-Quincé, Dénée, Juigné-sur-Loire, Mozé-sur-Louet, Mûrs-Erigné, Saint-Jean-des-Mauvrets, Saint-Melaine-sur-Aubance, Saint-Saturnin-sur-Loire, Soulaines-sur-Aubance et Vauchrétien dans le département du Maine-et-Loire.
L'anjou fines bulles (AOC), vin effervescent. Ce vignoble représente 60 hectares. Elle est implantée sur 128 communes du Maine-et-Loire, 14 communes des Deux-Sèvres et 9 communes de la Vienne. Les cépages utilisés sont le chenin blanc (à 80 %), le sauvignon et le chardonnay.
L'anjou-coteaux-de-la-loire (AOC), vin blanc. Ce vignoble couvre une superficie de 120 hectares. Il s'étend sur les communes de Chalonnes-sur-Loire, La Pommeraye, Le Mesnil-en-Vallée, Montjean-sur-Loire, Bouchemaine, Champtocé-sur-Loire, Ingrandes, La Possonnière, Saint-Georges-sur-Loire et Saint-Germain-des-Prés dans le département du Maine-et-Loire.
Le bonnezeaux (AOC), vin blanc moelleux. Comprend une superficie de 120 hectares, situé sur la commune de Thouarcé (département de Maine-et-Loire). Il est issu à 100 % du chenin blanc.
Le cabernet d'Anjou (AOC). Ce vignoble représente une superficie de 2 600 hectares, exploité exclusivement en vin rosé avec les cépages cabernet franc et cabernet sauvignon. Elle est implantée sur 128 communes du Maine-et-Loire, 14 communes des Deux-Sèvres et 9 communes de la Vienne.
Le chaume (AOC), vin blanc moelleux. Ce vignoble couvre une superficie de 70 hectares dans la commune de Rochefort-sur-Loire. Le cépage utilisé est le chenin blanc.
Le coteaux-de-l'aubance (AOC), vin blanc liquoreux. Il comprend une superficie de 160 hectares au sud d'Angers sur la rive gauche de la Loire. Le cépage utilisé est le chenin blanc.
le coteaux-du-layon (AOC), vin blanc liquoreux. Cette appellation couvre une superficie de 1 700 hectares au sud d'Angers. Les vignes sont plantées à flanc de coteau dans le bassin du Layon. Ce vin est issu à 100 % du chenin blanc. Certains terroirs peuvent bénéficier de l'appellation suivie du nom de la commune. Ce sont Beaulieu-sur-Layon, Faye-d'Anjou, Rablay-sur-Layon, Rochefort-sur-Loire, Saint-Aubin-de-Luigné et Saint-Lambert-du-Lattay.
Le Quarts-de-chaume (AOC), vin blanc moelleux. Situé sur la commune de Rochefort-sur-Loire et représentant une superficie de 50 hectares. Le cépage utilisé est le chenin blanc.
Le rosé d'Anjou (AOC). Ce vignoble comprend 2 200 hectares, exploité exclusivement en vin rosé. Elle est implantése sur 128 communes du Maine-et-Loire, 14 communes des Deux-Sèvres et 9 communes de la Vienne. Les cépages utilisés sont le cabernet franc, le cabernet sauvignon, le pineau d'Aunis, le gamay et le côt.
Le savennières (AOC), vin blanc sec ou moelleux. D'une superficie de 146 hectares (cépage chenin blanc) sur les communes de Savennières, Bouchemaine et La Possonnière.
Le vin du Thouarsais, vin rouge et blanc. Situé sur 16 communes des Deux-Sèvres. Comprend une superficie de 40 hectares.
Le pays Saumurois
Le coteaux-de-saumur, AOC. Vin blanc moelleux. D'une superficie de 50 hectares. Situé sur 20 communes du Maine-et-Loire, 9 communes de la Vienne et 2 communes des Deux-Sèvres. Le cépage utilisé est le chenin blanc.
Le saumur, AOC. Vin blanc sec, demi-sec (cépages chenin blanc, chardonnay et sauvignon) et vin rouge (cépages cabernet franc, cabernet sauvignon et pineau d'Aunis). Représente une superficie de 1 260 hectares. Situé sur 20 communes du Maine-et-Loire (38 pour les vins blancs), 9 communes de la Vienne et 2 communes des Deux-Sèvres.
Le saumur brut, AOC. Vin effervescent. Il comprend une superficie de 1 400 hectares. Situé sur 67 communes du Maine-et-Loire, 8 communes de la Vienne et 17 communes des Deux-Sèvres. Les cépages utilisés sont le chenin blanc, le chardonnay, le sauvignon, le cabernet franc, le cabernet sauvignon, le pineau d'Aunis et le grolleau.
Le saumur-champigny, AOC. Vin rouge. D'une superficie de 1 580 hectares. Situé sur les communes de Chacé, Dampierre-sur-Loire, Montsoreau, Parnay, Saint-Cyr-en-Bourg, Saumur, Souzay-Champigny, Turquant et Varrains. Les cépages utilisés sont le cabernet franc, le cabernet sauvignon et le pineau d'Aunis.
Pour plus d'informations :
http://www.vinsdeloire.fr
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vigno [...] e_la_Loire
http://www.cavistevinsdeloire.com/
http://www.vins-centre-loire.com/
L'ALSACE:
L'OENOMANIAQUE
LE JURA:
D’une superficie de 1 850 ha, le vignoble jurassien possède cependant une grande diversité de terroirs. La notoriété des vins du Jura s’appuie depuis toujours sur une image forte de terroir et sur la préservation de pratiques culturales et œnologiques traditionnelles. À la fin du XIXe siècle, 20 000 hectares de vigne s’étendaient dans tout le département. Après l’anéantissement du vignoble par le phylloxera, les vignerons jurassiens reconstruisirent avec courage une nouvelle viticulture de qualité. Leurs efforts furent récompensés avec l’obtention de la première AOC à Arbois en 1936.
Outre le climat, le sous-sol et les cépages, le savoir-faire du vigneron prend ici une part prépondérante dans les choix de vinification et d’élevage, avec un terroir omniprésent. La diversité est sans doute ce qui caractérise le mieux le vignoble jurassien : 5 cépages, 6 AOC, environ 200 exploitations professionnelles aux profils variés et enfin une riche gamme de produits accompagnant toutes les occasions. Ainsi, vins rouges et rosés, vins blancs et vin Jaune pour les vins tranquilles, mais aussi effervescents (Crémant du Jura), liquoreux (Vin de Paille), mistelles (Macvin du Jura), marcs et autres fines constituent la plus large palette qu’un vignoble puisse offrir. Caractère, richesse et diversité, générosité et typicité... des qualificatifs qui définissent admirablement les vins jurassiens.
- Les trois grands types de vins qui marquent les vins du Jura
Le vin Jaune est considéré comme l’un des plus grands vins du monde. Château-Chalon est son vignoble natal mais il est également produit en appellation Arbois, L’Étoile et en Côtes du Jura. Sa couleur est jaune or, d’où son nom. Il doit sa renommée à ses qualités organoleptiques ainsi qu’à son élaboration aussi originale que mystérieuse.
Un vin de roi pour le roi des vins !
Le Vin Jaune fait l’objet d’un élevage spécifique car une fois la fermentation achevée, il doit être conservé au minimum six ans et trois mois en fûts de chêne sans soutirage ni ouillage. Durant son vieillissement, un voile de levures se développe en surface et préserve le vin de l’oxydation en le privant de contact avec l’air ambiant. Ce sont ces levures qui permettent au vin jaune d’obtenir mystérieusement ses caractéristiques organoleptiques si complexes. Une fois le vieillissement terminé, il est mis en bouteille spécifique et unique, appelée "clavelin".
Le Clavelin ne contient que 62 cl. Cette originalité s’expliquant par le fait qu’un litre de jus de raisin se réduit globalement à 62 cl de vin jaune à la fin de son vieillissement. Le clavelin est la seule bouteille autorisée pour le conditionnement du Vin Jaune. Vin exceptionnel, certaines de ses bouteilles sont plus que centenaires. La plus ancienne dégustée était de 1774 !
L’élaboration particulière du Vin de Paille et les arômes qu’il développe en font un vin remarquable. Ses grappes sont sélectionnées avec la plus grande attention afin de ne retenir que les plus beaux fruits. On les laisse ensuite se déshydrater plusieurs mois dans une pièce sèche et aérée.
Un nectar de patience !
Le vin de paille dispose d’une mention traditionnelle qui traduit une méthode d’élaboration très particulière. On retrouve cette mention pour les AOC Côtes du Jura, Arbois et l’Étoile. Le rendement de base du Vin de Paille est fixé à 20 hectolitres par hectare. Les raisins doivent sécher pendant une durée minimum de six semaines soit sur un lit de paille, dont il tire l’origine de son nom, soit sur des claies, soit suspendus afin de réaliser une sélection des plus beaux grains. L’objectif est d’obtenir une concentration naturelle des baies de raisins.
Les locaux de stockage sont aérés mais non chauffés. Entre Noël et la fin février, après pressurage des baies déshydratées regorgeant de sucre, on obtient 15 à 18 litres de moût pour 100 kilos de raisins. Une fermentation lente qui s’achève naturellement donne un vin naturellement doux qui titre entre 14,5° et 17° d’alcool. Il vieillira ensuite trois années en petits tonneaux pour développer ses arômes de fruits confits, pruneau, miel, caramel, ou orange confite.
L’appellation Macvin du Jura, obtenue par décret le 14 novembre 1991, couvre l’ensemble des aires d’AOC des vins du Jura et représente 3% de la production totale AOC jurassienne.
Étonnant Macvin du Jura
Le Macvin du Jura appartient au club français très fermé des mistelles (ou vins de liqueur) d’AOC, le seul à être issu d’une eau de vie de raisin et non de vin. Connu depuis le XIVe siècle, le Macvin du Jura est obtenu à partir de jus de raisin non fermentés, les moûts, auquel on intègre un tiers de marc. Il est élevé au minimum pendant 12 mois en fûts de chêne et doit présenter entre 16° et 22° d’alcool pour obtenir l’AOC.
Les cinq cépages jurassiens,Trousseau, Poulsard, Pinot Noir, Chardonnay et Savagnin, répertoriés dans l’AOC "Côtes du Jura" sont tous autorisés dans la production de moûts destinés au Macvin du Jura. Le Macvin du Jura peut donc être blanc ou rouge bien que la plupart des vignerons le produisent blanc. L’eau de vie de marc utilisée pour la fabrication du Macvin du Jura est obtenue par la distillation du marc du Jura. Elle doit rester au moins 18 mois en fûts de chêne avant l’élaboration du Macvin du Jura.
Il est aussi appelé Ploussard à Arbois et Pupillin. C’est un cépage typiquement jurassien qui se développa à partir du XVe siècle. Il apprécie les terres fortes, marneuses ou argileuses avec une préférence pour les marnes du lias.
C’est le deuxième cépage le plus répandu avec 20 à 25% de la surface plantée et 80% de l’encépagement en rouge du Jura. Ses grappes sont peu serrées mais volumineuses. Sucrés et juteux, ses grains à jus blanc sont assez gros, ovoïdes à pellicule fine avec des nuances de violet et de noir.
Ce cépage se caractérise surtout par ses grandes feuilles très découpées.
Importé dans le Jura dès le XVe siècle par le Comte Jean de Chalon, dit l’Antique, héritier du Château d’Arlay, le pinot noir a toujours figuré parmi les bons plants et apprécie les sols graveleux.
Il est souvent le premier cépage à parvenir à maturité mais il craint les gelées. Ses feuilles sont de taille moyenne et plus larges que longues à petites dents arrondies. Ses grappes sont assez petites et cylindriques avec des grains serrés, très noirs et assez petits.
Il représente aujourd’hui environ 8 à 10 % de l’encépagement du vignoble jurassien avec un rendement moyen de 35 à 50 hl/ha.
Le Trousseau est un cépage probablement d’origine comtoise remontant aux environs du XVIIIe siècle. D’après Charles Rouget, ampélographe célèbre, le terme "trousseau" proviendrait de l’aspect "troussé" ou ramassé de son raisin. Il représente environ 5% de l’encépagement du vignoble car c’est un cépage exigeant sur son terroir. Il a besoin davantage de soleil que les autres cépages et requiert des sols graveleux assez chauds ou des marnes peu profondes. Plant assez tardif, ses feuilles sont arrondies et prennent une couleur rougeâtre à l’automne. Ses grappes sont presque cylindriques et de taille moyenne. Ses grains sont d’un noir intense qui donne un vin coloré, tannique et de longue garde.
Second cépage commun avec la Bourgogne voisine, le Chardonnay est cultivé dans le Jura depuis le Xè siècle sous des noms aussi divers que Melon d’Arbois, Moular à Poligny ou Gamay blanc dans le sud du vignoble. A la fin du XIXe, il couvre environ 1700 hecatres sur des sols calcaires qu’il affectionne particulièrement. A l’instauration des AOC, il arrive en tête avec environ 45% de l’encépagement. Il est encore actuellement le cépage le plus répandu avec un taux d’occupation d’environ 50% et un rendement moyen de 55 hectolitres par hectare. C’est un plant qui s’adapte assez bien à tous les types de sols et pour preuve, il est également planté dans d’autres régions viticoles comme la Bourgogne, la Champagne et dans le monde.
Ses feuilles sont moyennes, minces et légèrement ciselées. Ses grappes sont de taille moyenne avec des petits grains sphériques à pellicule fine, translucide qui arrivent à maturité vers mi-septembre.
C’est un cépage typiquement jurassien dans le sens où il s’extériorise à merveille sur le terroir du Jura pour produire le fameux vin jaune. L’origine du savagnin, cousin des Traminer alsaciens, est mal connue. Il pourrait provenir d’Autriche ou de Hongrie. Lors des croisades, il aurait été envoyé par des religieuses hongroises aux abbesses de Château-Chalon. Le cépage Savagnin représente actuellement 15% de l’encépagement avec environ 300 hectares. Ses feuilles sont d’un vert foncé, rondes ou à trois lobes peu marqués et de taille moyenne. Ses grappes sont courtes et petites, ses raisins sont charnus, petits et ronds avec une peau épaisse. Il est souvent vendangé en fin de campagne car il mûrit lentement, environ 15 jours après les autres cépages.
C’est un cépage exigeant un terroir de marnes grises. Son assemblage avec un Chardonnay donne un vin "typé", souvent dénommé "Tradition".
Aujourd’hui, 90% de la surface viticole jurassienne produisent des vins d’appellation.
Le Jura bénéficie de quatre appellations "géographiques" : Arbois, Château-Chalon, l’Étoile et Côtes du Jura et de deux AOC "produits" : Macvin du Jura et Crémant du Jura. Le mariage de ces différentes AOC "produits" et "géographiques" symbolise à merveille l’harmonie des cépages, des terroirs locaux et du savoir-faire des viticulteurs.
Née du celte "ar" et "bos" signifiant "terre fertile", l’appellation Arbois fut la première AOC française en date. Elle est aussi aujourd’hui la première du Jura par son volume de production, de l’ordre de 45 000 hectolitres par an. Cette appellation est répartie sur 13 communes avec un total de 843 hectares. Les cinq cépages autorisés dans le Jura peuvent prétendre à l’AOC Arbois qui produit environ 70% des vins rouges jurassiens et 30% des blancs. En effet, les rouges dominent en terme de surface et de production sur ce terroir qui lui est favorable. Dans un relief tourmenté comportant des éboulis calcaires, le sol se compose de marnes irisées très profondes, argilo-silicieuses et compactes. Parmi les autres villages vignerons de l’appellation figurent : Abergement-le-Grand, Les Arsures, Mathenay, Montigny-les-Arsures, Mesnay, Molamboz, Les Planches-près-Arbois, Pupillin, Saint-Cyr-Montmalin, Vadans et Villette-les-Arbois.
L’AOC Château-Chalon produit exclusivement du vin jaune, issu du seul cépage savagnin. Ce petit vignoble AOC produit un vin d’excellence sur un territoire très restreint. Il s’agit véritablement d’un vignoble de qualité où les contrôles sont encore plus nombreux que pour les autres. Ainsi, depuis 1958, une commission de contrôle de l’AOC passe tous les ans dans les vignes un peu avant les vendanges afin de vérifier si le raisin présente toutes les qualités requises pour produire un vin jaune digne de sa réputation. Cette commission unique en son genre se compose de membres de la Chambre d’Agriculture, de la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt (DDAF), de l’INAO, de la Société de Viticulture, du laboratoire d’analyse agricole, de producteurs et de négociants qui accordent ou non l’appellation "Château-Chalon".
Pourquoi le nom de l’Étoile ?
Parce que le village est entouré de cinq collines formant les branches d’une étoile, et parce que ses vignes recèlent d’innombrables pentacrines, ces étoiles fossiles que l’on peut trouver en se promenant dans les vignes.
L’encépagement se compose majoritairement de Chardonnay mais aussi de Savagnin et dans des proportions moindres, de Poulsard, notamment pour l’élaboration du vin de paille. Les vins blancs expriment le terroir de cette AOC, tout en élégance et en finesse.
Née d’un décret du 31 juillet 1937, l’appellation Côtes du Jura est la plus étendue des appellations jurassiennes. Elle s’étend du nord au sud du vignoble, ce qui lui confère un grand nombre de contrastes de terroirs. En cela, elle constitue un territoire de découvertes des différentes expressions des cépages jurassiens.
L’Appellation Côtes du Jura répertoriait une soixantaine de communes en 1937. Elle en regroupe aujourd’hui 105 sur une superficie totale de 640 hectares en vignes. Les communes représentant les surfaces les plus importantes sont Arlay, Beaufort, Buvilly, Gevingey, Lavigny, Mantry, Passenans, Poligny, Rotalier, Saint-Lothain, Toulouse-le-Château, Le Vernois, Vincelles et Voiteur. Même si tous les produits jurassiens sont élaborés dans l’AOC Côtes du Jura, c’est la production de blancs et de Crémant du Jura qui prédomine avec des vins ronds, fruités et généreux. En terme de volume de production, il s’agit de la deuxième AOC jurassienne.
L’appellation Macvin du Jura, obtenue par décret le 14 novembre 1991, couvre l’ensemble des aires d’AOC des vins du Jura et représente 3% de la production totale AOC jurassienne. Le Macvin du Jura appartient au club français très fermé des mistelles (ou vins de liqueur) d’AOC, le seul à être issu d’une eau de vie de raisin et non de vin. Connu depuis le xive siècle, le Macvin du Jura est obtenu à partir de jus de raisin non fermentés, les moûts, auquel on intègre un tiers de marc. Il est élevé au minimum pendant 12 mois en fûts de chêne et doit présenter entre 16° et 22° d’alcool pour obtenir l’AOC.
Les cinq cépages jurassiens,Trousseau, Poulsard, Pinot Noir, Chardonnay et Savagnin, répertoriés dans l’AOC "Côtes du Jura" sont tous autorisés dans la production de moûts destinés au Macvin du Jura. Le Macvin du Jura peut donc être blanc ou rouge bien que la plupart des vignerons le produisent blanc. L’eau de vie de marc utilisée pour la fabrication du Macvin du Jura est obtenue par la distillation du marc du Jura. Elle doit rester au moins 18 mois en fûts de chêne avant l’élaboration du Macvin du Jura.
L’AOC Crémant du Jura fut obtenue le 9 octobre 1995. La production de vins effervescents dans le Jura remonte à la fin du xviiie siècle, date à laquelle les vignerons jurassiens maîtrisaient déjà la méthode traditionnelle. L’aire d’appellation du Crémant du Jura se superpose à l’identique à celle des Côtes du Jura, d’Arbois, de Château-Chalon et de l’Etoile. Les cépages autorisés pour sa production sont le Poulsard, le Pinot noir, le Trousseau, le Chardonnay et le Savagnin. Pour le Crémant du Jura blanc, produit dans plus de 90% des exploitations, le Chardonnay doit représenter au moins 50% de la cuvée. Pour le Crémant du Jura rosé, le Poulsard et le Pinot noir doivent aussi représenter au moins 50% de la cuvée. Les raisins, obligatoirement vendangés à la main, sont transportés en caisses percées, et pressurés par grappes entières. Depuis sa création en 1995, la production de Crémant du Jura a progressé régulièrement pour atteindre environ 16% de la production totale AOC jurassienne, sur une surface de 210 hectares soit 15 000 hectolitres en moyenne par an.
Pour plus d'informations :
http://www.jura-vins.com
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vignoble_du_Jura
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