cguignol c'est toi, satan? | Tonton Chignole... vous narre une balade avec sa copine Ceux qui pensaient avoir droit à une description truculente d'une scène de sexe torride entre deux virages pris à fond de 5, passez votre chemin.
Le soleil radieux illuminant le ciel girondin, je me dit : "crévin (oui, on parle comme ça dans le coin), on va ptet se faire une petite virée en brêle vers Saint Emilion, j'ai envie de faire comme si j'étais au Japon, mais à moindre coût (*)".
(*) note : non, ce n'est pas une remarque raciste. La preuve, j'aime bien les sushis et j'écoute de la J-musique. Et puis il me fait bien marrer Psy.
Prêtant une partie de mon équipement à ma meuf (le blouson du moins) et lui filant un futal de gonzesse qui trainait par chez moi, nous partons en direction de la zone de soude, histoire de lui montrer que Raoul n'est pas une ruine.
13h30 : START ET GAA... ah non avant, il faut que je fasse la pression des pneus. 2.3 à l'avant, nickel 1.2 à l'arrière... watt the phoque? Normalement ma crevaison a été réglée, bon bin on remet de l'air et puis on verra dans la semaine si ça rebaisse.
Direction Latresne, puis on soude par les petites routes. J'attaque le road trip sur une erreur d'itinéraire, qui m'envoie sur un mélange de route à chèvre parfumé au Chemin des Dames : des cratères comme si une pluie de mortier s'était abattue sur la route, me ramenant à des visions cauchemardesques de la pastille de certains. Le cerveau consumé par un effroi constant, je tente de maintenir un rythme convenable pour que ma passagère ne pense pas que je suis une lopette. Je rentre la deux, ouvre en grand pour dépasser un véhicule et manque de me sortir à chaque virage. Pour compenser l'impression de chaos dans mon pilotage, je freine fort et accélère brutalement, tout en accompagnant mes rétrogradages par des coups de gaz sonores. Histoire de couronner le coup, je débuste en virage en permanence, histoire de lui montrer que c'est la grosse attaque. Putain, j'assure quand même. Bon en fait les conditions sont vraiment dégueulasses : route pourrie, bosselée et étroite, gravillons par endroit, trous dans la chaussée et surtout, surtout ces satanées zones d'ombre qui contrastent avec le soleil et qui masquent les emmerdes en plein virage. Exemple : en sortie de village, une courbe, je commence à mettre du gaz et là, un petit clair=> obscur avec... deux ralentisseurs bavarois (*) Je passe entre les deux, me disant qu'on aurait pu faire un peu de trampoline pour l'occasion.
(*) note : remarquez bien que je n'ai rien contre les allemands, c'est simplement que quand j'en vois un je lui parle pas et puis c'est tout.
Ces circonstances inadéquates me permettent de vérifier la nouvelle tenue de route du T4 (souvenez-vous, j'ai monté un amortisseur de R6 à l'arrière) : sur enrobé bosselé, la fourche atteint rapidement ses limites, à mon grand désespoir. Intuitivement, je me dit que c'est la compression qui n'est pas assez importante, dans la mesure où j'ai eu droit à une sensation de butée sur une compression, avec l'avant qui s'est redressé brutalement. L'arrière, même si la précharge était un cran en-dessous du maximum s'est plutôt bien comporté, j'ai même été étonné de son efficacité. Alors certes, par moment le flou à l'arrière était sans doute également du à une compression un peu légère, mais sur l'ensemble de la balade et dans des conditions parfois mouvementées, la moto s'est bien comportée.
Après avoir survécu à ce bordel grâce à mon skill (et surtout mon instinct de survie, me remémorant le fabuleux drift en sortie de courbe dans un sous-bois gravillonné en 2007) nous poursuivons notre route, ma meuf étant aux anges. Normal, elle s'agrippe à ma poutre, et c'est super pratique, mieux qu'une poignée de réservoir.
Bref il fait beau, et j'arrive à retrouver mon itinéraire parmi les vignes. On déboule à Saint Emilion, et voyant la meute bordélique de caisseux et de motards du dimanche (/grobatar proof) stationné comme des pines dans un gang bang, je m'éloigne du centre pour trouver une place (après un demi-tour et une manoeuvre lente fort bien négociés). Aussitôt dit aussitôt fait, je débusque un bout de place devant une caisse, tandis qu'un policier municipal est en train de coller des vignettes adhésives jaunes sur les pare-brises des voitures mal garées. Bien fait pour vous, bande d' Là, le condé m'interpelle d'une voix de stentor : il me demande, d'un air abasourdi, pourquoi je me suis pas garé plus près du centre ville, parce qu'il y a des places pour les motos. Etant donné que je ne savais même pas ça, je décide de ne pas perdre la face, surtout devant ma meuf : "Comment? que dites-vous?" fais-je à l'agent, d'un air qui ne trahissait nullement mon embarras. "Ah, les places motos? Non, les mecs se sont garés n'importe comment (sous-entendu : va les aligner, ça leur fera plaisir, à ces enculés d'harleytistes du dimanche) et puis ici on est tranquilles." Bref, on se casse, direction le centre. Là, je crois pas mal de motard, mais en bon asocial que je suis, je ne daigne nullement d'en saluer un seul. Comprenez, fort de l'élite motardesque que je représente, il était nulle question d'adresser un quelconque salut à ces gredins adeptes de bi-cylindres poussifs, de mamies dépoussiérées pour l'occasion (un vieux VFR, une BMW 900) et de motards du dimanche qui sortent une fois tous les 3 siècles, en témoigne leur veston des années trente à peine terni. Pédés Après un tour dans le bled, une boisson d'engloutie et avoir réussi à exciter un west island white terrier en suçant le fond de ma rondelle (de citron) avec une paille, on se taille, façon shogun bistoufly. Trop déçu, les touristes japonais étaient pas là, y'avait plutôt des bons vieux gros français impotents, limite on se croyait à Lourdes (*). Un retour tranquille et un trompage d'itinéraire plus tard, je dinde la soude pour la fin, et nous rentrons après ces péripéties fulgurantes qui ont transfiguré ma vie à tout jamais.
(*) note : j'ai rien contre les lourdes, j'en ai même une à l'entrée de mon appartement.
Pour les didn't read lol je résume : j'ai pris ma moto quand il faisait beau avec un sds et c'était bien, même s'il faut que je règle les suspattes et que j'ai peut-être un pneu encore crevé.
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* Le Gros Connard, youtubeur moto* *RIP Brains et Grojulius * Chignolement votre, le blog de la haine et de la rageance
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