Reprise du message précédent :
Je suis fan de Craig Russell depuis les années 70 (j'avais reproduit au Rotring en noir et blanc au format poster une case pleine page de Killraven pour décorer ma chambre d'ado. ). A l'occasion de la vente d'originaux de l'album d'Elric qu'il avait fait pour Marvel en 1980, il a réalisé 2 très courtes vidéos où il présente les 2 planches :
 
https://www.youtube.com/watch?v=hC9jFIX4l60
https://www.youtube.com/watch?v=20b31xPdSTU
 

Fini les 7 tomes d'Undertaker de Dorison et Meyer. Les 6 premiers dans cette belle intégrale noir et blanc grand format, beau papier et ex-libris : https://www.placedeslibraires.fr/li [...] lph-meyer/ . A 52 €, ça revient moins cher que les albums standards et ça reste modérément maniable. J'ai trouvé le 7ème et pour l'instant dernier en occase chez Gibert dans l'édition couleurs grand format avec cahier graphique en bonus : https://www.placedeslibraires.fr/li [...] lph-meyer/
 
Bon, le dessin est génial, par à tortiller. Au concours du meilleur pasticheur de Giraud, et malgré plusieurs prétendants au trône très méritants depuis quelques décennies, Meyer enfonce tout le monde. Il n'est évidemment pas le nouveau Giraud, pour cela il lui faudrait créer un style qui lui soit propre, et il manque le côté Moebius que Gir injectait parfois dans Blueberry. Allez, il manque sans doute aussi cette sensation d'espace, cette liberté du trait qui font se pâmer tous les dessinateurs de BD depuis 50 ans devant une planche de Giraud. Ou à défaut de manquer, on sent bien chez Meyer que c'est plus "pro", plus technique, moins inspiré.
 
Alors OK, il y aura toujours une différence entre un auteur d'immense talent comme Meyer et un génie comme Moebius. Néanmoins le génie, surtout en activité, ne court pas les rues, et l'immense talent n'encombre pas non plus les bacs des libraires, alors on va pas jouer les blasés. Bref, ce fut un régal pour les yeux de bout en bout. Par contre, les couleurs du tome 7, pourtant co-signées Meyer, sont très bof, du marronasse tout du long, sans grand contraste ni lumière, et qui enterre un peu le dessin.  
 
Après, sur un pastiche assumé de BD signée Charlier & Giraud, tu te dis que le plus dur est de marcher dans les pas de Giraud. Seulement là, celui qui fait un peu honte à son modèle, c'est Dorison. On a du fan service (le héros pourchassé par la loi, un cercueil rempli de lingots d'or, ben voyons), quelques bons one-liners, des rebondissements, mais tout ça fait un peu forcé, pas bien palpitant, avec des incohérences qu'un Charlier ne se serait pas permises (du moins pas dans Blueberry) et des références à des westerns années 80+ qui font un peu plouf (Silverado, The Quick and the Dead et sans doute d'autres). Surtout, les personnages sont en carton, y compris l'undertaker. De Dorison, j'avais lu il y a quelques mois la moitié de 1629 L'apothicaire du diable avant de laisser tomber à cause du scénario. J'essaierai une ou deux autres séries de lui avant de le classer dans la catégorie tâcherons insipides mais pour l'instant je suis pas emballé.
 
Toujours Undertaker, un splendide artbook : https://www.placedeslibraires.fr/li [...] 2505118343 Où l'on voit que noir et blanc ou couleurs, crayon ou encre, acrylique ou aquarelle, Meyer déchire de la même manière. Il est pas donné mais je recommande chaudement. Quelques images tirées de cet art book (cliquez pour la hachedé) :
 

 

 

 

 
Carte de voeux Dargaud 2017    
 


 
S'il était besoin d'enfoncer le clou... (je suis presque sûr qu'il y a mise en abyme avec une image identique de Gir/Moebius où Blueberry est à la place de l'undertaker, mais impossible de la retrouver ni de me souvenir qui figure sur les panneaux. Si ça se trouve, je l'ai rêvée   )
 

 
Pour finir, que se passe-t-il quand on devient le dessinateur de westerns du moment ? Bah on reçoit un coup de fil de Monsieur Eddy, bien sûr. Meyer a fait 2 pochettes de disques pour Eddy Mitchell, marchant là encore dans les pas de Giraud, et a pondu quelques illustrations pour un court livre, Des Lilas à Belleville qui reprend la 1ère partie du roman qu'Eddy avait publié en 1994 sous le titre P'tit Claude. Illustrations charmantes typées album jeunesse qui montrent que Meyer peut aussi faire autre chose que du Gir.    
 




 
Edit : puis Meyer il dessine mieux les chevaux que Jean Graton.  

Je trouve aussi que le scénario d'Undertaker est ampoulé et poussif
 
J'aime bien le trait de Meyer, mais je trouve les couleurs trop criardes, similaires à la dernière période de Gir, Mr Blueberry.
 
Dans les disciples de Gir, je crois que je préfère Rossi et Bonhomme, plus éloignés stricto sensu, mais chez qui je retrouve davantage le souffle
 
Voire même Paul Gastine

Purée Des Lilas à Belleville qu'est-ce que ça a l'air beau.

Meyer avec un meilleur scénariste ou du moins plus constant que Dorison, c'est Berceuse Assassine. Mais à l'époque Meyer débutait aussi, son trait était clairement moins assuré.
20 ans plus tard je suis d'accord, que c'est beau, j'adore la rondeur de son trait et ses trames au pen brush toujours parfaites.

Dans le genre western les derniers Bouncer de Boucq sans avoir la finesse graphique de Meyer envoient bien du pâté aussi

Meyer j'ai pas tout exploré mais sur les planches et dessins far-west là, j'ai du mal avec ses lumières. Ça manque de contraste d'un point de vue général.
J'ai l'impression qu'il travaille ses persos de scène en les additionnant 1+1+1+1+... Mais qu'il n'a pas une lumière globale sur la scène. Il veut tellement détailler chaque perso qu'il perd de vue l'orientation de la lumière générale. Résultat, c'est un gris moyen, chaque perso à son éclairage détaillé personnalisé.

Même impression,  il lui manque un/une scénariste pour lui faire exprimer/cadrer son talent sans faire dans l’esbrouffe

Pas Nury, les deux ensemble ça serait la fête du slip, alors que l’emphase de Nury est canalisée par Brüno et Bonhomme

Mais j’aimerais bien voir son talent exploité par Le Tendre par exemple

Petite erreur grande polémique pour l'édition prestige de Berserk  
IA/pas IA, collector/pas collector, la toile est en ÉBULLITION


https://fr.ign.com/berserk-1/78062/ [...] -grossiere

A priori, c'est le cleaner tout à fait humain qui a fait de la merde (et quand on voit les conneries qui passent sans que personne ne les voie en maison d'édition, ça me paraît tout à fait crédible ).

Pareil, ça me semble très probable.

Chez Marvel au siècle dernier, quand tu remarquais une absurdité et que tu étais le premier à la signaler, ta lettre était publiée dans le courrier des lecteurs et tu recevais un "no-prize" (c'est-à-dire rien ). Ils en ont même rassemblées quelques-unes dans un comic en 83 :
 

Le périscope putain  

les autres sont assez cryptiques, mais le périscope est énorme  

Cette tranche d'histoire

Dans la 2ème, Prof X prévient Beast de ne pas retirer son masque devant le médecin (identité secrète, n'est-ce pas   ) et dans la même case l'appelle par son nom de famille devant ce même médecin. "Waitress" au lieu de "traitress", c'est pas mal non plus. Mais la meilleure de toutes, c'est quand même la dernière, devenue mythique.
 
Edit : vache, y'a même une page wiki sur les no-prizes. J'étais un peu mauvaise langue, j'avais oublié que le gagnant recevait une enveloppe... vide.  
 

Pour le périscope, il y avait matière à faire un bon gag genre "Je n'arrive pas à repérer l'ennemi"

C'est bien sa jambe. C'est The Beast, il a des pieds préhensiles simiesques.
 
Et j'en apprends encore :
 

 
"Successful" n'est pas une hyperbole.

Tah, tu m'as choppé au vol

Mais c'est génialement con cette idée de no prize  

Totalement. Quand j'ai commencé à lire quelques comics en VO dans les années 70, ado et nullissime en anglais, je voyais de temps en temps une mention dans un courrier des lecteurs, style "bravo Petey, ton no-prize est en route !" et je comprenais absolument pas de quoi ils parlaient.  

J'ai parcouru ces dernières semaines une trentaine de numéros de la revue XXI, une revue de librairie trimestrielle que j'ai achetée pendant quelques années pour madame qui aime le journalisme de grands reporters (on y croise aussi des plumes connues pour d'autres raisons, comme l'avocate et autrice de réjouissants polars Hannelore Cayre ou le polygraphe et réalisateur Emmanuel Carrère). Plus de place dans les bibliothèques et madame n'avait pas intention de les relire, j'ai donc picoré ce qui m'intéressait et on a ensuite emmené le tout à la boîte à livres.
 
Si je parle de ça, c'est que dans chaque numéro il y a à la fin un reportage en BD en moyenne d'une trentaine de pages. L'éditeur avait publié en 2012 un pavé de 650 pages qui reprenait les BD des 20 premiers numéros : https://arenes.fr/livre/grands-reporters-2/ J'ai donc lu tout ce que contient ce pavé et une moitié de plus, soit dans les 900 pages et... bah j'en retiens pas grand chose. Il ont attiré quelques noms réputés comme Guibert, les Ferrandez, Christin, Hippolyte ou Sacco, mêlés à des auteurs peu connus. L'ensemble, aussi disparate qu'il soit, reste assez homogène en qualité, mais la sauce n'a pas prise pour moi. C'était parfois un peu intéressant, rarement désagréable, très rarement mauvais, mais tout aussi très rarement très bon et presque toujours anecdotique.
 
Dans les grands noms j'ai trouvé Christin chiant, Sacco tout autant (si t'as rien d'autre à montrer que des gens en train de te parler, faut pas faire de la BD, suffit de les filmer avec ton smartphone et de faire une chaîne YT   ) et autant j'aime le Guibert de la guerre d'Alan, autant le Photographe et son mélange dessin et photos m'a toujours paru bancal. Or justement, c'est ce qu'il fait aussi pour son reportage dans XXI. Finalement, j'en retiens surtout les 3 docus de Tronchet sur l'Amérique du sud où sa femme et lui se sont installés pendant 3 ans avec leur fils. Simple, humain, de l'humour et un art consommé de la narration.
 
En tout cas, ça a fait un ou des heureux à la boîte à livres, 1 mètre de rayonnage parti d'une semaine à l'autre.

Je viens de finir Testosterror de Luz. C'était sympa mais trop long à mon gout. Ca traine en longueur, c'est pas hyper fin, c'est assez vulgaire (voir dégueux), ça enfonce des portes ouvertes. J'ai eu l'impression que l'auteur faisait une thérapie et qu'il a quelques problèmes à régler.
 
A offrir si vous avez un beauf dans votre entourage.

Avez-vous de bons classiques en BD érotique une fois lu les "principaux" Manara/crepax? c'est pour un ami    
Dans un style élégant et léché ( ) et pas trop foire aux pastèques
Merci

 
Toute la collection BD Cul, évidemment

 
Premières fois !

C'est con, il me manque quelques numéros entre le 1 et le 50 (j'ai arrêté après) j'aurai bien aimé être à coté de ta boite à livres Et c'est marrant parce qu'en te lisant je me disais qu'effectivement j'avais rien lu de marquant, mais que quand même Tronchet en Amérique du Sud m'avait laissé un petit truc et bam même constant chez toi.

On a déjà porté tous nos 6 Mois (la revue soeur de XXI dont je n'ai pas parlé puisqu'il n'y a pas de BD dedans) mais il nous reste les n° 9 à 14 de XXI qu'on devait emmener demain. S'il t'en manque parmi ceux-là, je te les garde ?

Je te dis ça dans l'am ! Merci  
J'ai beaucoup aimé 6mois également. J'ai arrêté d'acheter aussi mais a regret.

Bha, 6 mois ils ont arrêté tout court  
 
Je me suis mis à XXI après m'être mis à 6 mois.

La prise en main est pas simple, mais c'est une épée de BONHOMME!!!

 
   
Les BD d'Alex Varenne ça vaut quoi?

Ah, j'allais te proposer les melons de la colère    

Petit Paul?

Bordel    
 
j'ai dû relire la dernière pour la capter, suis au bout du rouleau  

La recherche dans le topic ne donne rien mais je suis étonné que personne n'ai parlé de 2DGalleries. J'ai raté un post ou bien ? Rien que dans la page "à l'affiche dans les collections", c'est du Bilal, Palacios, Chaland, Juillard, Giraud, Blain, Mezzo, Boucq etc.   La qualité de numérisation, scan ou photo, semble très inégale et il y a de la SD minuscule, mais il y a quand même de quoi perdre 6 mois de sa vie.   Giraud : 358 originaux, Juillard 509, Pellos 152, Cézard 121, Meyer 173 etc. Il y a même de nombreux américains, comme Risso avec 139 originaux.    
 

 
Du Tardi en pagaille, aussi...
 

C'est pas mal utilisé par les collectionneurs individuels je pense, soit pour se rincer l'œil, soit pour identifier la concurrence et ce qui traîne quand tu es sur un créneau un peu niche. Je connais quelqu'un qui s'en sert pour stalker d'autres collectionneurs des mêmes dessinateurs et les surveiller des fois qu'ils revendraient des trucs. Pour certains, tu peux identifier comment ils ont construit leur collection ou bien, en fonction de ce qu'ils vendent et achètent, voir comment ils la réorientent vers un type de planche particulier. Genre, les gens qui ont acheté de manière un peu générale au départ, puis se mettent à se concentrer sur des quatrièmes de couverture ou des premières pages par exemple.

 
Suite et fin du feuilleton "La vie des ultrariches" : la couverture de Frazetta est partie à 1 035 000 $ et l'acheteur accepte déjà une offre de rachat mais pas à moins de 2 020 000 $ (je mets pas de redface parce qu'on pourrait penser que je plaisante). Le strip de 3 cases noir et blanc de Calvin & Hobbes est parti à 480 000 $ soit le prix de la planche du dimanche en couleurs qui avait été vendue en 2022.

Après avoir un peu navigué dans le site, je trouve que ça ressemble beaucoup à ce qu'est Discogs pour la musique. Des amateurs qui postent leur collec' pour montrer et/ou vendre, des pros qui s'en servent comme plate-forme, et même des auteurs zé autrices qui postent leur propres oeuvres et/ou leur collec' (je viens de mater la page de Cornillon). En tout cas, c'est chouette.  

Je connais rien au marché de l'art en général. Mais y'a une chance que quelqu'un propose deux millions ? Ou c'est une manière de buzzer pour le premier acheteur ? Je suppose naïvement que si quelqu'un avait eu la thune et la passion de C&H il aurait participé aux enchères non ?

Frazetta n'est pas apparenté à C&H. Je sais pas s'il y a une chance que quelqu'un propose dans les mois qui viennent 2 miyons pour la couv' de Frazetta mais l'année prochaine pourquoi pas. Cette spéculation n'a aucun sens, de toute façon, en dehors de faire gagner une tonne de blé probablement défiscalisé aux acheteurs et qui ne ruissellera que dans l'esprit des neuneus du libéralisme.
 
Le strip de C&H qui part à 480K$ (certes première apparition de Spaceman Spiff mais bon...), ça veut dire que la planche du dimanche en couleurs qui était partie au même prix en 2022 pourrait partir aujourd'hui à... je sais pas... 800K$ ? 1 miyon ? Ca a d'autant moins de sens que ces prix se veulent justifiés par l'extrême rareté d'originaux de Watterson sur le marché. Mais il a 66 ans et peut décider que fuck, je vends 500 originaux la semaine prochaine et je m'achète une île. Où ses héritiers un jour pas si lointain pourraient décider de tout vendre. Ou au contraire il pourrait créer un musée assorti d'une fondation, tant qu'il est encore temps, pour que jamais ses planches ne soient dispersées.
 
Dans tous les cas, on encore très très loin de la débauche de ce qui est étiqueté art contemporain. N'importe quelle illustration à message de Bansky partira à plusieurs millions. Sa Girl with Ballon qui avait été achetée 1,4 million $ et qu'il a essayé de détruire à distance mais dont il restait la moitié a ensuite été revendue 3 ans plus tard 25 millions $. S'il avait réussi à la déchiqueter complètement ça n'aurait rien changé, même de la sciure signée Bansky se serait vendue au même prix, peut-être même encore plus cher.
 
Tout ça pour dire qu'il y a une énorme marge et qu'un Frazetta emblématique comme cette couverture de Famous Funnies pourrait valoir 2, 5 ou 10 millions d'ici 5 ans. Il suffit juste que quelques ultra-riches en décident.