Forum |  HardWare.fr | News | Articles | PC | S'identifier | S'inscrire | Shop Recherche
1595 connectés 

 


 Mot :   Pseudo :  
  Aller à la page :
 
 Page :   1  2  3  4  5  ..  91  92  93  94  95  96
Auteur Sujet :

[Topik unik] HP Lovecraft: Sa vie, son oeuvre et le Mythe de Cthulhu

n°71627264
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 01-10-2024 à 15:23:36  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
C'est qui / quoi "FNA"?
 
La traduction de "At the mountains of madness" par Papy avait aussi été sabrée. Corrigée / complétée depuis (longtemps) par Lamblin.

Message cité 1 fois
Message édité par hpl-nyarlathotep le 01-10-2024 à 15:33:38

---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
mood
Publicité
Posté le 01-10-2024 à 15:23:36  profilanswer
 

n°71628604
gURuBoOleZ​Z
Posté le 01-10-2024 à 18:20:56  profilanswer
 

hpl-nyarlathotep a écrit :

C'est qui / quoi "FNA"?

 

La traduction de "At the mountains of madness" par Papy avait aussi été sabrée. Corrigée / complétée depuis (longtemps) par Lamblin.


Fleuve Noir Anticipation (collection et maison d'édition à la fois)

n°71628633
Uchinaa
Posté le 01-10-2024 à 18:25:39  profilanswer
 

FNA = la collection Fleuve Noir Anticipation.

n°71628668
BoraBora
Dilettante
Posté le 01-10-2024 à 18:30:37  profilanswer
 

revpop a écrit :

C'est que vous lisez vite :-) Mon post est destiné, au contraire, à ceux  qui lisent lentement et qui sont attachés avant tout au style de Lovecraft.


 :lol:


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°71629594
Larry_Gola​de
In soviet russia
Posté le 01-10-2024 à 20:19:08  profilanswer
 

Mais FNA ils ont fait peu de traduction non? enfin en volume en tout cas, ils préféraient largement essorer des auteurs Français :o
Surtout en fait je ne me rappelle pas dans la liste des auteurs d'avoir vu du Lovecraft. Ils ont traduit surtout des auteurs Britanniques de second rang, et quelques Asimov (sous pseudonyme si je me souviens bien)...


---------------
Si on attend la dernière minute pour faire quelque chose, au moins ça ne prendra qu'une minute à faire.
n°71629842
Uchinaa
Posté le 01-10-2024 à 20:42:50  profilanswer
 

Non non, pas de Lovecraft.
C'était pour rappeler les pratiques de l'époque. Les OPTA, Galaxie, Fictions, etc. Les trad étaient pas forcément "respectueuses". Et dans le cas de Lovecraft comme Howard, on était pas (forcément) informé de qui a écrit quoi et qui a remanié quoi...
 
 
Chez FNA, y avait quelques étrangers, du Leigh Brackett de mémoire et comme les 3/4 étaient sous pseudos, pas en tête de qui était qui (Lehman n'avait que 2 pseudos par ex :o  enfin 3 par rapport à son vrai nom :o :o)


Message édité par Uchinaa le 01-10-2024 à 20:43:51
n°71629915
revpop
Posté le 01-10-2024 à 20:51:58  profilanswer
 

Il y a plus de 4 ans vous aviez organisé plusieurs jeux de comparaison « à l'aveugle » sur des textes de Lovecraft.  
 
https://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] #t52791335
 
https://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] #t55921124
 
https://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] #t56266273
 
Et c'était passionnant ! L'édition Bragelonne gagnait (presque) à chaque fois et François Bon se retrouvait (bon) dernier. Il y a quelques temps, un autre blogueur a fait la même chose en intégrant cette fois-ci la traduction d'Isabelle Barat. En voici le contenu et les conclusions :
 
"Je m’étais risqué à traduire en partie The Festival — travail amateur, avec en regard les autres traductions : Sonia Quénemer pour les éditions Bragelonne, Paule Pérez (Belfond/J’ai Lu/Robert Laffont), et David Camus (Mnémos). Ce n’est que plus tard que j’ai accédé à la traduction d’Isabelle Barat, et j’ai vraiment été soufflé par ses trouvailles. Cette traductrice a un authentique sens de la formule, et parvient à conserver le sens et le rythme de la prose lovecraftienne sans introduire de maladresse.
 
Au jeu des comparaisons, voici trois courts extraits, issus du début de cette nouvelle :
 
1er E X T R A I T :
 
…and I knew it [the sea] lay just over the hill where the twisting willows writhed against the clearing sky and the first stars of evening.
 
David Camus : « et je savais qu’elle s’étendait juste derrière la colline où les saules noueux se tordent, sur fond de ciel où scintillent les premières étoiles du soir. »
→ « Sur fond de ciel » : c’est d’un pataud… Clearing sky = « ciel » sans précision. La notion d’affrontement ou de contraste (« against ») entre les saules noueux et le ciel dégagé est totalement éludée par David Camus. Une virgule vient d’ailleurs freiner le rythme original de la phrase.
 
Sonia Quénemer : « je savais qu’elle s’étendait de l’autre côté de la colline où les saules tordus convulsaient leur silhouette contre le ciel qui se dégageait et les premières étoiles du soir. »
→ C’est mieux : « ciel qui se dégageait » pour clearing sky ; « convulser leur silhouette contre le ciel » : la traduction est plus forte, avec une certaine outrance je dirais. Le rythme originel de la phrase est ici rendu avec plus de fidélité.
 
Paule Pérez : « et je savais qu’elle s’étendait de l’autre côté de la colline, où les saules noueux se tordaient contre le ciel et les premières étoiles du soir. »
→ Clearing sky = ciel. Sinon, pas grand-chose à redire, si ce n’est que la traduction pêche par excès de simplicité.
 
Isabelle Barat : « et je savais qu’il était de l’autre côté de la colline, là où les saules déformés se tordaient contre le ciel qui s’apaisait aux premières étoiles du soir »
→ Les saules noueux se tordent contre le ciel : tout y est, et c’est plus limpide et moins heurté que la traduction de Quénemer où les arbres convulsent leur silhouette. Le ciel qui s’apaise : petite merveille de traduction, qui contraste parfaitement avec l’image torturée de la végétation, et qui est bien plus élégante que le « ciel qui se dégageait ». Cette traduction est évidemment plus proche de l’original que Camus et Pérez qui ne s’encombrent pas à traduire le mot « clearing ».
 
2er E X T R A I T :
 
I pushed on through the shallow, new-fallen snow along the road that soared lonely up to where Aldebaran twinkled among the trees;
Camus: « je poursuivais ma route dans la neige fraîche et peu profonde, et remontais le sentier qui s’élevait, solitaire, jusqu’à ce point où Aldébaran scintille parmi les arbres »
Quénemer : « je poursuivais mon chemin à travers la neige fraîche, peu épaisse, le long de la route qui s’élevait, solitaire, jusqu’au point scintillant d’Aldébaran entre les arbres »
Pérez : « je continuais ma route à travers la neige fraîche et profonde, route qui s’élevait solitaire vers l’endroit où Aldébaran clignotait parmi les arbres. »
 
La difficulté réside ici dans la formulation de l’idée de route, qui est solitaire et qui s’élève vers une étoile. S’élever jusqu’à ce point ; s’élevait jusqu’au point ; s’élever vers l’endroit… Trois traductions assez proches. Voici maintenant Isabelle Barat :
« je m’acharnais dans la couche légère de neige fraichement tombée, le long de la route qui s’élançait solitaire vers ce point où Aldébaran scintillait entre les arbres ».
Isabelle Barat respecte le rythme d’origine de la phrase, et sa traduction est bien moins prosaïque. La route *s’élance* vers Aldébaran : c’est juste parfait et surtout bien moins pataud que les autres propositions.
On notera que pour Paule Perez, shallow snow est traduit par neige profonde, alors qu’elle est peu épaisse, légère couche ou peu profonde ailleurs…
 
3eme E X T R A I T :
 
I was glad I had chosen to walk, for the white village had seemed very beautiful from the hill; and now I was eager to knock at the door of my people, the seventh house on the left in Green Lane, with an ancient peaked roof and jutting second story, all built before 1650.
 
DC : « Je me réjouissais d’avoir choisi de faire ce trajet à pied, car, vu depuis la colline, le village enneigé m’avait vraiment paru magnifique. J’étais désormais impatient de frapper à la porte des miens, la septième maison sur la gauche dans Green Lane, avec son vieux toit pointu et son premier étage en saillie – tous construits avant 1650. »
 
SQ : « Je me réjouissais d’avoir préféré la marche, car les toits tout blancs avaient paru fort beaux depuis la colline, mais à présent j’avais hâte de frapper à la porte de la demeure familiale, la septième maison sur la gauche dans Green Lane. Elle était coiffée d’un antique toit pointu, et le troisième étage formait une saillie sur la rue. Le tout datait d’avant 1650. »
 
PP : « Je fus heureux d’avoir choisi de marcher, car, vu de la colline, le village blanc m’avait paru magnifique, et maintenant j’étais impatient de frapper à la porte de ceux de mon peuple, la septième maison à gauche dans Green Lane, avec son vieux toit pointu et ses deux étages construits avant 1650. »
 
On pourra dans cet extrait comparer la ponctuation (deux traducteurs modernes préfèrent faire deux phrases voire trois phrases au lieu d’une, l’un ajoute même une incise). J’ai choisi cet extrait parce que la comparaison est amusante dans le décompte des étages. Aux États-Unis, une maison à n étages correspond à n-1 étages chez nous, puisque notre RDC est leur premier étage. Le « second story » de Lovecraft est converti par David Camus en 1er étage ; Sonia Quénemer évoque un 3e étage ; Paule Pérez contourne et mentionne « deux étages ».
 
La traduction d’Isabelle Barat :
« J’étais heureux d’avoir choisi de marcher, parce que la ville toute blanche m’avait paru très belle depuis la colline ; j’étais impatient d’aller frapper à la porte des miens, la septième maison sur la gauche dans Green Lane, avec sa toiture pointue et son second étage qui se projetait en saillie au-dessus de la rue, le tout datant d’avant 1650. »
Isabelle Barat choisit ici de conserver « second étage » ; on notera surtout qu’elle maintient la phrase unique et colle une fois encore bien plus près au rythme imprimé par l’auteur.
 
Je pourrais multiplier les comparaisons, mais la lisibilité en serait réduite sur cet espace de discussion. Je risque aussi d’en faire une comparaison à charge.
 
Je termine par une petite statistique. The Festival est une nouvelle qui compte 3659 mots. La traduction de David Camus nécessite 4345 mots (+19%), Sonia Quénemer 4197 (+15%) et Paule Pérez 3571 mots (-2,5%). Je n’ai pas de chiffres pour la traduction d’Isabelle Barat. C’est sans dire que la première traduction française de cette nouvelle est lacunaire. Paule Perez supprime certaines phrases, et à de très nombreuses reprises simplifie les descriptions lovecraftiennes. La lisibilité en est certes accrue. David Camus est par endroit assez « bavard » et j’ose le mot, parfois maladroit à mon sens. Son « sur fond de ciel où scintillent les étoiles » n’en est qu’un exemple. Ce n’est pas lui faire insulte que de dire qu’il n’est pas un grand styliste : on peut lire ses romans pour s’en convaincre.

De manière générale, j’ai trouvé les traductions de David Camus et de Sonia Quénemer assez proches en termes de fidélité : fidélité plutôt perfectible dans les deux cas. Selon les extraits, l’une ou l’autre peut sembler meilleure. Dans les deux cas, les traducteurs s’éloignent souvent de la structure syntaxique d’origine : on crée plusieurs phrases, ajoute des incises… En charpentant ainsi le texte lovecraftien, les traducteurs en facilitent la lecture, et c’est sans doute le but recherché. Dans l’ensemble les deux traductions sont comparables en qualité et en défauts. Je précise que l’édition Bragelonne est assurée par trois traducteurs, et que sur les 49 nouvelles traduites par l’éditeur spécialisé, seules quatre sont traduites par Sonia Quénemer. Il ne faut donc pas que ces extraits servent d’étalon pour entreprendre un classement des éditions entre elles.
 
Quant à la traduction d’Isabelle Barat, une comparaison attentive témoigne de sa nette supériorité : elle me semble plus belle, plus fidèle, plus limpide même. On peut évidemment critiquer ça et là quelques points de traduction, mais elle vole au-dessus de la mêlée. Du moins sur cette nouvelle, que S.T. Joshi qualifie de poème en prose. Personne pour l’embaucher chez Gallimard en vue d’une Pléiade ?" C'était en 2022.

n°71630044
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 01-10-2024 à 21:06:56  profilanswer
 

revpop a écrit :

(...)  Il y a quelques temps, un autre blogueur a fait la même chose en intégrant cette fois-ci la traduction d'Isabelle Barat. En voici le contenu et les conclusions : (...)


Je veux bien un lien.  :)  
 
Et je ne serais pas contre une nouvelle comparaison à l'aveugle.
 
[private joke]On est plusieurs ici à aimer faire des tests à l'aveugle, voire en double aveugle[/private joke]

Message cité 2 fois
Message édité par hpl-nyarlathotep le 01-10-2024 à 21:07:10

---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°71630370
gURuBoOleZ​Z
Posté le 01-10-2024 à 21:33:29  profilanswer
 

hpl-nyarlathotep a écrit :


Je veux bien un lien. :)

 

Et je ne serais pas contre une nouvelle comparaison à l'aveugle.

 

[private joke]On est plusieurs ici à aimer faire des tests à l'aveugle, voire en double aveugle[/private joke]


https://propagerlefeu.fr/howard-philipps-lovecraft/

n°71630589
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 01-10-2024 à 21:47:23  profilanswer
 

:jap:  
En plus je me rappelle être tombé dessus.
Je prendrai plus tard le temps de lire tout ça.
Peut-être.


---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
mood
Publicité
Posté le 01-10-2024 à 21:47:23  profilanswer
 

n°71631563
Uchinaa
Posté le 01-10-2024 à 23:26:00  profilanswer
 

hpl-nyarlathotep a écrit :


Je veux bien un lien.  :)  
 
Et je ne serais pas contre une nouvelle comparaison à l'aveugle.
 
[private joke]On est plusieurs ici à aimer faire des tests à l'aveugle, voire en double aveugle[/private joke]


 
Mais va falloir départager les forumeurs qui ont la fibre, des cables en or, etc. :o

n°71631677
BoraBora
Dilettante
Posté le 02-10-2024 à 00:00:38  profilanswer
 

revpop a écrit :

La traduction d’Isabelle Barat :
« J’étais heureux d’avoir choisi de marcher, parce que la ville toute blanche m’avait paru très belle depuis la colline ; j’étais impatient d’aller frapper à la porte des miens, la septième maison sur la gauche dans Green Lane, avec sa toiture pointue et son second étage qui se projetait en saillie au-dessus de la rue, le tout datant d’avant 1650. »
Isabelle Barat choisit ici de conserver « second étage » ;


Elle choisit de se tromper ? :o
 
N'empêche, pour vraiment se rendre compte de la lourdeur du style de Lovecraft, rien ne vaut la VO. Heureusement que son imagination de psychotique lui a suggéré la mythologie que l'on sait et qui a marqué tant d'ados parce que pour le Pulitzer c'était pas gagné. :o


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°71643267
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 03-10-2024 à 20:11:40  profilanswer
 

BoraBora a écrit :

N'empêche, pour vraiment se rendre compte de la lourdeur du style de Lovecraft, rien ne vaut la VO. Heureusement que son imagination de psychotique lui a suggéré la mythologie que l'on sait et qui a marqué tant d'ados parce que pour le Pulitzer c'était pas gagné. :o


Je confirme.  :D


---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°71643648
Uchinaa
Posté le 03-10-2024 à 21:22:32  profilanswer
 

Des gens aiment le style de Jules Verne aussi hein  :o
 
(Alors que ses idées  :love:  :love: sauf pour certains trucs [:zakriye:3]  :D  :ange: )

Message cité 1 fois
Message édité par Uchinaa le 03-10-2024 à 21:23:27
n°71643910
BoraBora
Dilettante
Posté le 03-10-2024 à 22:23:46  profilanswer
 

Uchinaa a écrit :

Des gens aiment le style de Jules Verne aussi hein  :o
 
(Alors que ses idées  :love:  :love: sauf pour certains trucs [:zakriye:3]  :D  :ange: )


Des écrivains au style pieds plats mais qui ont de bonnes idées, il y en à la pelle. Verne, oui, mais aussi Zola, par exemple. Néanmoins, avec Lovecraft, niveau style, on joue plutôt dans la catégorie écrivain du dimanche, ce qu'il est d'ailleurs resté toute sa vie. On peut d'ailleurs se demander si la puissance de ses visions hallucinées n'aurait pas été démultipliée s'il avait eu un vrai talent d'écrivain, celui d'un Stevenson (autre créateur de mythes) ou d'un Hammett (du Lovecraft behavioriste, ça pourrait donner :D ).
 
Ceux qui fréquentent le topic BD savent que j'aime les images, donc quelques couvertures kitschissimes en rapport direct avec ce topic (cliquer pour la hachedé) :
 
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/t/318987https://rehost.diberie.com/Picture/Get/t/318988https://rehost.diberie.com/Picture/Get/t/318989https://rehost.diberie.com/Picture/Get/t/318990
 
 


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°71667641
fiend41
why not !
Posté le 08-10-2024 à 14:48:25  profilanswer
 

revpop a écrit :

Aldébaran clignotait parmi les arbres. »
 
 


 
quel lyrisme  :sweat:  :lol:

n°71668145
revpop
Posté le 08-10-2024 à 15:49:24  profilanswer
 

Quelques infos en avant-première sur l'édition La Pléiade de Lovecraft venant du compte X de Terres Lovecraftiennes :
"L'idéal pour apprécier vraiment Lovecraft, c'est de le lire dans le texte original !  
J'attendais cependant le volume de la Pléiade. Après un survol rapide, la traduction semble de belle facture - MAIS il y a plusieurs traducteurs. On est loin de la vulgarisation visible chez Camus. Toutefois les traductions d'Isabelle Barat sont les meilleures que j’ai pu lire."
Encore un qui met en avant les traductions d'Isabelle Barat !

n°71668496
revpop
Posté le 08-10-2024 à 16:43:27  profilanswer
 

Autre avis.
L'auteur du très beau site "L'antique sentier" dédié à H.P. Lovecraft (https://sentierdezaman.fr/) dit :
"Les traductions d’Isabelle Barat sont les meilleures. J’espère ne pas être déçu avec les traductions de la Pléiade."

n°71704484
revpop
Posté le 15-10-2024 à 10:27:28  profilanswer
 

Peut-on juger l'édition la Pléiade de Lovecraft sur un simple échantillon de quelques lignes ?
Peut-être que oui.
Philippe Jaworski (le maitre d'oeuvre), dans sa traduction de "Horreur à Red Hook", nous surprend par son amplitude, ses effets, ses excès. C'est de bonne augure pour la suite !
 
Traduction Philippe JAWORSKI (La Pléiade)
 
Malone était heureux de n’avoir pas partagé le secret des circonstances dans lesquelles un guerrier intrépide avait été réduit à l’état de malade névrosé vivant dans la peur ; heureux aussi de n’avoir rien dit sur ce qui avait transformé des vieux taudis de brique et des mers de visages basanés et de regards de serpent en images de cauchemar, sinistres anticipations d’un autre monde. Ce n’était pas la première fois que ses sensations avaient dû rester inexpliquées, car sa descente dans l’abysse polyglotte des bas-fonds de New York n’était-elle pas une lubie parfaitement insensée ?
 
Traduction Arnaud DEMAEGD (Bragelonne)
 
Malone se félicitait d’avoir gardé secret ce qui l’avait réduit, lui le combattant indomptable, à l’état de névrosé tremblant ; ce qui avait transformé de vieux taudis de brique et des foules de visages sombres et furtifs en visions de cauchemar et de mauvais augure. Ce ne serait pas la première fois que ses sensations resteraient inexpliquées ; d’ailleurs, le fait de s’être plongé dans l’abîme polyglotte de la pègre new-yorkaise n’était-il pas en soi une bizarrerie défiant toute explication rationnelle ?
 
Traduction Paule PEREZ (Bouquins)
 
Malone se félicitait de garder pour lui le secret de ce qui était capable de changer un combattant sans peur en un névrosé agité. Ce ne serait pas la première fois que ses sensations bizarres resteraient inexpliquées ; et le fait même de s’être plongé dans les abîmes polyglottes du monde souterrain de New York n’était-il pas une lubie qui dépassait toute explication rationnelle ?
 
Ce serait intéressant de comparer avec les versions de David Camus et François Bon.

n°71704715
gURuBoOleZ​Z
Posté le 15-10-2024 à 10:54:05  profilanswer
 

Aurais tu déjà le volume en mains ?

n°71705478
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 15-10-2024 à 13:06:53  profilanswer
 

Quand nous avions fait des comparaisons en aveugle, il y avait un exemple de passage où une impression donnée uniquement par la lecture des traductions changeait avec le texte orignal en face. Le texte original, c'est ce qui manque ici.
 
Après je le répète, je suis pour faire de nouvelles comparaisons, en aveugle bien sûr.


---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°71705879
revpop
Posté le 15-10-2024 à 14:14:53  profilanswer
 

C'était juste pour faire remarquer des grandes différences entre ces trois traductions sur un tout petit paragraphe. Entre Paule Perez (Bouquins) qui omet de traduire carrément une longue phrase et Philippe Jaworski qui écrit : "des mers de visages basanés et de regards de serpent" alors que nous trouvons dans la version Bragelonne : "des foules de visages sombres et furtifs". C'est pourquoi je voulais connaitre les propositions des deux autres traducteurs (Camus et Bon).
Voici le texte original de Lovecraft :
"Malone was content to keep unshared the secret of what could reduce a dauntless fighter to a quivering neurotic; what could make old brick slums and seas of dark, subtle faces a thing of nightmare and eldritch portent. It would not be the first time his sensations had been forced to bide uninterpreted—for was not his very act of plunging into the polyglot abyss of New York’s underworld a freak beyond sensible explanation?"

n°71705902
revpop
Posté le 15-10-2024 à 14:17:59  profilanswer
 

je n'ai pas le volume en mains au contraire de certains, comme le compte X de  "Terres Lovecraftiennes " et le site "L'antique sentier" (https://sentierdezaman.fr/) dans lequel j'ai trouvé cet extrait.

n°71706806
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 15-10-2024 à 16:12:36  profilanswer
 

Je trouve que la traduction de la Pléiade ajoute des éléments ou peut-être - on pourrait presque dire - des corrections (si j'ose) et personnellement, ce n'est pas ce que j'attends d'une traduction. En gros, j'irais jusqu'à dire que le traducteur écrit ici mieux que l'auteur original - ce n'est pas la même langue mais j'espère arriver à me faire comprendre. On pourrait presque penser que Lovecraft aurait pu gagner le Pulitzer (pour reprendre une image utilisée plus haut  :D ) en lisant cette traduction.
Après, cette version est plus agréable pour le lecteur francophone qui ne s'intéresse pas à la version originale, c'est clair. Et je conçois bien que c'est ce que certains recherchent.

 

Je préfère la version de Bragelonne, plus fidèle globalement.

 

Je précise: je ne demande pas non plus qu'on colle au texte comme d'autres font un autre fait, genre - j'ai l'impression - une traduction automatique et sur laquelle on repasse (mal) ensuite. D'ailleurs d'une manière similaire, comme on parlait il n'y a pas longtemps de Poe, il me semble que Baudelaire avait demandé à quelqu'un de faire une traduction littérale et avait mis sa patte dessus après. Mais tout le monde n'est pas Baudelaire (et Lovecraft n'est pas Poe  :D ²).


Message édité par hpl-nyarlathotep le 15-10-2024 à 20:50:37

---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°71714490
gURuBoOleZ​Z
Posté le 16-10-2024 à 18:52:32  profilanswer
 

Après mon passage dans ma petite librairie de province :  
 
https://i.imgur.com/ZIUkyMk.jpeg
 
(le volume sort demain :D )
 
Par contre, le dernier Baranger qui sortait aujourd'hui avait déjà été vendu  [:zoutte]

n°71714544
Till Linde​mann
heirate mich
Posté le 16-10-2024 à 19:01:38  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :

Après mon passage dans ma petite librairie de province :  
 
https://i.imgur.com/ZIUkyMk.jpeg
 
(le volume sort demain :D )
 
Par contre, le dernier Baranger qui sortait aujourd'hui avait déjà été vendu  [:zoutte]


c'est lequel celui là  :??:


---------------
Wer hält deine Hand wenn es dich nach unten zieht ?  
n°71714663
gURuBoOleZ​Z
Posté le 16-10-2024 à 19:18:19  profilanswer
 

Till Lindemann a écrit :


c'est lequel celui là  :??:


https://www.bragelonne.fr/media/cache/cat_w272/68/9791028120368.jpg
Innsmouth, qui est je pense un des récits les plus graphiques de Lovecraft

n°71714746
Till Linde​mann
heirate mich
Posté le 16-10-2024 à 19:38:49  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :


https://www.bragelonne.fr/media/cac [...] 120368.jpg
Innsmouth, qui est je pense un des récits les plus graphiques de Lovecraft


ha ok le fourreau à droite me faisait poser la question  :jap:


---------------
Wer hält deine Hand wenn es dich nach unten zieht ?  
n°71714749
gURuBoOleZ​Z
Posté le 16-10-2024 à 19:39:56  profilanswer
 

revpop a écrit :

Peut-on juger l'édition la Pléiade de Lovecraft sur un simple échantillon de quelques lignes ?
Peut-être que oui.
Philippe Jaworski (le maitre d'oeuvre), dans sa traduction de "Horreur à Red Hook", nous surprend par son amplitude, ses effets, ses excès. C'est de bonne augure pour la suite !
 
Traduction Philippe JAWORSKI (La Pléiade)
 
Malone était heureux de n’avoir pas partagé le secret des circonstances dans lesquelles un guerrier intrépide avait été réduit à l’état de malade névrosé vivant dans la peur ; heureux aussi de n’avoir rien dit sur ce qui avait transformé des vieux taudis de brique et des mers de visages basanés et de regards de serpent en images de cauchemar, sinistres anticipations d’un autre monde. Ce n’était pas la première fois que ses sensations avaient dû rester inexpliquées, car sa descente dans l’abysse polyglotte des bas-fonds de New York n’était-elle pas une lubie parfaitement insensée ?
 
Traduction Arnaud DEMAEGD (Bragelonne)
 
Malone se félicitait d’avoir gardé secret ce qui l’avait réduit, lui le combattant indomptable, à l’état de névrosé tremblant ; ce qui avait transformé de vieux taudis de brique et des foules de visages sombres et furtifs en visions de cauchemar et de mauvais augure. Ce ne serait pas la première fois que ses sensations resteraient inexpliquées ; d’ailleurs, le fait de s’être plongé dans l’abîme polyglotte de la pègre new-yorkaise n’était-il pas en soi une bizarrerie défiant toute explication rationnelle ?
 
Traduction Paule PEREZ (Bouquins)
 
Malone se félicitait de garder pour lui le secret de ce qui était capable de changer un combattant sans peur en un névrosé agité. Ce ne serait pas la première fois que ses sensations bizarres resteraient inexpliquées ; et le fait même de s’être plongé dans les abîmes polyglottes du monde souterrain de New York n’était-il pas une lubie qui dépassait toute explication rationnelle ?
 
Ce serait intéressant de comparer avec les versions de David Camus et François Bon.


 
David Camus : Intégrale Lovecraft, édition de souscription
Maintenant, lorsqu’il se remémorait tout qu’il avait vu, ressenti et appréhendé, Malone se contentait de garder pour lui les secrets de ce qui l’avait réduit – lui, le courageux combattant – à l’état de froussard aux nerfs brisés ; et de ce qui avait changé ces vieux taudis de brique et ces mers de visages basanés et fourbes en un cauchemar d’outre-tombe. Ce ne serait pas la première fois que tout ce qu’il avait vu, ressenti et appréhendé resterait sans explications – car son immersion dans l’abîme polyglotte de la pègre new-yorkaise n’était-elle pas déjà une folie défiant toute logique ?
 
François Bon (in Fictions surnaturelles: 25 récits, romans & nouvelles — la traduction a peut-être été révisée depuis)
Et maintenant, lorsqu’il revoyait les choses dont il avait été témoin, qu’il avait pressenties et redoutées, Malone était heureux de garder le secret quant à ce qui aurait fait passer un combattant intrépide pour un névrotique tremblotant. Ce qui avait pu faire de vieux galetas de briques une mer d’ombre, affrontait subtilement sa nature de cauchemar, un horrible prodige. Ce n’était pas la première fois que ses propres sensations étaient forcées de rester sans explication – est-ce que plonger comme il l’avait fait dans les abysses polyglottes du New York souterrain n’était pas déjà un phénomène inexplicable ?
 
VO avec le début de la première phrase (texte établi par S.T. Joshi, in Lovecraft, A Variorum Edition, I) :
And now, as he reviewed the things he had seen and felt and apprehended, Malone was content to keep unshared the secret of what could reduce a dauntless fighter to a quivering neurotic; what could make old brick slums and seas of dark, subtle faces a thing of nightmare and eldritch portent. It would not be the first time his sensations had been forced to bide uninterpreted—for was not his very act of plunging into the polyglot abyss of New York’s underworld a freak beyond sensible explanation?  

n°71715654
revpop
Posté le 16-10-2024 à 22:20:38  profilanswer
 

Merci, la version de François Bon est atterrante :  
"Ce qui avait pu faire de vieux galetas de briques une mer d’ombre, affrontait subtilement sa nature de cauchemar, un horrible prodige."
Une coquille ? "affrontant" au lieu de "affrontait" ?
Y a une ambiguïté sur "subtle faces" : pour Bon c'est l'adverbe "subtilement"; pour Demaegd c'est l'adjectif "furtif" (discret, fugace) et pour les deux autres c'est "fourbes" ou "regards de serpent". L'interprétation est complétement différente, quant à moi je pencherais plutôt pour la deuxième option.
Quelle idée à Camus de répéter une deuxième fois "avait vu, ressenti, et appréhendé"  ?!?  
Finalement ma préférence reste la traduction de Jaworski.

n°71715835
Rasthor
Posté le 16-10-2024 à 22:49:33  profilanswer
 

Et "slums", que Bon traduit par "galetas" (donc sous le toit d'une maison), tandis que les autres traduisent correctement par "taudis".

Message cité 1 fois
Message édité par Rasthor le 16-10-2024 à 22:49:50
n°71717250
gURuBoOleZ​Z
Posté le 17-10-2024 à 10:28:16  profilanswer
 

Rasthor a écrit :

Et "slums", que Bon traduit par "galetas" (donc sous le toit d'une maison), tandis que les autres traduisent correctement par "taudis".


 
Je viens de vérifier en ligne, via le site du cntlr:
 

Citation :

GALETAS, subst. masc.
GALETAS, substantif
ARCHIT. Logement situé directement sous les toits et éclairé par une lucarne ou par un châssis à tabatière :
... le charme de ce lieu lui venait de sa fenêtre (...). J'avais obtenu qu'on me fît tapisser ce galetas, − d'un papier chamois rosé qui y est encore; − qu'on m'y plaçât des étagères, des vitrines. J'y installais mes papillons ... Loti, Rom. enf.,1890, p. 112.
P. ext. Logement misérable, sordide et manquant de confort. Synon. taudis.Il n'avait pas éprouvé, dans la loge de Nana, au milieu de ce luxe de tentures et de glaces, l'âcre excitation de la misère honteuse de ce galetas, plein de l'abandon des deux femmes (Zola, Nana,1880, p. 1224).


 
J'avoue avoir un faible pour galetas : je ne sais pas ce que c'est, et qu'aller chercher dans la langue française des termes littéraires tombés en désuétude est, pour un traducteur, une démarche assez fidèle à la prose de Lovecraft et de l'emploi qu'il fait de weird words (pour reprendre l'expression de Dan Clore, qui avait fait paraître un lexique de 500 pages autour des mots employés par Lovecraft).
 
J'avoue n'avoir pas eu le loisir ni la concentration cette semaine de me pencher sur la comparaison proposée par revpop, mais ça viendra, promis :)

n°71717299
Rasthor
Posté le 17-10-2024 à 10:34:21  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :


 
Je viens de vérifier en ligne, via le site du cntlr:
 

Citation :

GALETAS, subst. masc.
GALETAS, substantif
ARCHIT. Logement situé directement sous les toits et éclairé par une lucarne ou par un châssis à tabatière :
... le charme de ce lieu lui venait de sa fenêtre (...). J'avais obtenu qu'on me fît tapisser ce galetas, − d'un papier chamois rosé qui y est encore; − qu'on m'y plaçât des étagères, des vitrines. J'y installais mes papillons ... Loti, Rom. enf.,1890, p. 112.
P. ext. Logement misérable, sordide et manquant de confort. Synon. taudis.Il n'avait pas éprouvé, dans la loge de Nana, au milieu de ce luxe de tentures et de glaces, l'âcre excitation de la misère honteuse de ce galetas, plein de l'abandon des deux femmes (Zola, Nana,1880, p. 1224).


 
J'avoue avoir un faible pour galetas : je ne sais pas ce que c'est, et qu'aller chercher dans la langue française des termes littéraires tombés en désuétude est, pour un traducteur, une démarche assez fidèle à la prose de Lovecraft et de l'emploi qu'il fait de weird words (pour reprendre l'expression de Dan Clore, qui avait fait paraître un lexique de 500 pages autour des mots employés par Lovecraft).
 
J'avoue n'avoir pas eu le loisir ni la concentration cette semaine de me pencher sur la comparaison proposée par revpop, mais ça viendra, promis :)


Ah! Je découvre que ce mot est d'usage courant en Suisse, d'où le fait qu'il me soit familier:
https://www.larousse.fr/dictionnair [...] etas/35886

Citation :

galetas
 
nom masculin
 
(de Galata, nom d'une tour, à Constantinople, qui dominait la ville)
 
    1. Littéraire. Logement situé dans les combles ; logement misérable, sordide.
    2. En Suisse, local de débarras dans les combles d'un bâtiment.


Message édité par Rasthor le 17-10-2024 à 10:38:37
n°71717314
Uchinaa
Posté le 17-10-2024 à 10:36:01  profilanswer
 

Je découvre ce mot.

n°71717526
gURuBoOleZ​Z
Posté le 17-10-2024 à 11:00:13  profilanswer
 

Pour ceux qui souhaiterait participer au jeu de la comparaison en aveugle, vous pouvez utiliser ce document.
 

  • J'ai randomisé l'ordre des 5 versions
  • J'ai anonymisé les 5 versions
  • De la langue originale aux traductions, j'ai utilisé les deux phrases complètes (il manquait avant un morceau de phrase)
  • J'ai mis l'original en très grand caractères, et colorisé les segments de la phrase selon la ponctuation pour faciliter le repérage
  • Ce n'est plus tout à fait de l'aveugle puisque les noms des traducteurs ont déjà été mentionnés plus haut, mais ça reste un jeu

(je peux communiquer le doc éditable si des personnes le souhaitent)

n°71718754
revpop
Posté le 17-10-2024 à 13:37:47  profilanswer
 

je peux jouer ? :-)
En tout cas c'est très bien fait pour les nouveaux joueurs. Félicitations !
Pour moi :
3>1>4>5>2


Message édité par revpop le 17-10-2024 à 15:41:58
n°71720653
gURuBoOleZ​Z
Posté le 17-10-2024 à 17:00:33  profilanswer
 

Je me prête au jeu d'un jugement un peu analytique de ces 5 traductions.
 
 

  • I. FORME : structure du texte


L'extrait contient deux phrases en version anglaise, chacune étant segmentée en deux parties par son auteur (l'un par un point-vigule, l'autre par une incise “—”).
 
Les versions qui respectent globalement cette structure sont la [1], la [4]. La [5] également, mais il manque tellement de texte que la comparaison perd son sens. La [2] s’articule autour de trois phrases ; la [3] reste plutôt fidèle mais substitue à l’incise une simple virgule.
Mon classement : [1][4] > [3] > [2] > [5]
 
 

  • II. FOND : fidélité au texte


…as he reviewed:  
— [1] passait en revue
— [2][5] revoyait
— [3] repassait dans son esprit
— [4] remémorait  
Tous les choix se défendent. On décrit une opération mentale. La [1] est à mon sens la plus neutre et la plus fidèle sémantiquement. La [4] est peut-être la plus éloignée (territoire du souvenir plus que l’opération mentale).
Mon classement : [1] > [2][5][3] > [4] mais la différence est très superficielle
 
…as he reviewed the things :
— [1] les horreurs
— [2] les choses
— [3] [4] tout ce qu’il avait vu
— [5] ses souvenirs épouvantables  
La plus neutre et la plus fidèle est la [2]. Les [3] [4] sont neutres aussi. [1] [5] interprètent. Ce n’est pas choquant pour du Lovecraft, cela participe sans doute au climax.
Mon classement : [2] > [3][4] > [1][5] mais la différence n’est pas gênante sauf pour la 5, incomplète (cf ci-dessous)
 
…as he reviewed the things he had seen and felt and apprehended
— [1] qu’ils avaient vues, subodorées et appréhendées
— [2] dont il avait été témoin, qu’il avait pressenties et redoutées
— [3] tout ce qu’il avait vu, senti et compris
— [4] tout ce qu’il avait vu, ressenti et appréhendé  
— [5] ses souvenirs épouvantables  
Lovecraft unifie l’expérience vécue par Malone : aucune ponctuation, tout est fluide, il y a un rytme. En français, personne ne s’y risque entièrement. Les traductions [3] et [4] sont les plus simples et les plus fidèles sur la forme. La [5] est hors jeu tant elle simplifie le propos. La [2] est plus lourde que l’original. La [1] a me semble-t-il un problème de grammaire : he ≠ ils.
Mon classement : [3][4] > [2] > [1] > [5]. La 1 et la 5 ont toutes deux un problème sérieux ici (la [1] relève sans doute d’une erreur, tandis que la [5] est sans doute un choix ou une commande).
 
…Malone was content
— [1] [5] se félicitait
— [2] [3] était heureux
— [4] se contentait
Le terme est polysémique, le sens se retrouve dans l’usage. J’ai une préférence pour [1,5] sur toutes les autres. [4] n’est pas incorrecte en soi, mais je trouve que « contenter » ne fait pas sens dans ce contexte. Peut-être le traducteur est-il tombé dans le piège du faux-ami.
Mon classement : [1][5] > [2][3] > [4]
 
…Malone was content to keep unshared the secret
Pas de difficulté apparente, mais une lecture attentive permet de relever le pléonasme : le secret n’est pas seulement gardé => le secret est gardé unshared. L’auteur insiste sur le caractère inviolé, non partagé. Voyons si les traducteurs le font :  
 
— [1] d’avoir gardé secret
— [2] de garder le secret
— [3] de n’avoir pas partagé le secret
— [4] de garder pour lui les secrets  
— [5] de garder pour lui le secret
Les traductions [3] [4] [5] traduisent bien l’insistance de l’auteur. La [4] utilise le pluriel à secret quand Lovecraft emploie le singulier. La [3] est la seule à faire allusion en français à la notion de partage [unshared]
Préférences : [3] > [5] > [4] > [1,2]  
 
…Malone was content to keep unshared the secret of what could reduce a dauntless fighter to a quivering neurotic
La lecture de l’anglais ne permet pas de déterminer si Lovecraft désigne l’inspecteur Malone comme un combattant intrépide. Au début de la nouvelle, Malone est décrit comme « tall, heavily built », donc on peut défendre l’idée que l’auteur décrit ici son personnage.  
 
— [1] de ce qui l’avait réduit, lui le combattant indomptable, à l’état de névrosé tremblant
— [2] quant à ce qui aurait fait passer un combattant intrépide pour un névrotique tremblant
— [3] des circonstances dans lesquelles un guerrier intrépide avait été réduit à l’état de malade névrosé vivant dans la peur
— [4] de ce qui l’avait réduit – lui, le courageux combattant – à l’état de froussard aux nerfs brisés  
— [5] de ce qui était capable de changer un combattant sans peur en un névrosé agité
 
Seules les traductions [1] et [4] prennent le parti de dire très explicitement c’est Malone le combattant indomptable/courageux. La [4] va jusqu’à ajouter des incises pour dire lui, le combattant. À mon sens, les traductions [2] [3] et [5] restent plus évasives et plus fidèles au texte — et par la même occasion plus limpides.
Le terme neurotic est un terme de psychiatrie, qui signifie névrosé, au sens freudien, dont les écrits faisaient autorité à l’époque. [1] [3] [5] utilisent cette traduction, [2] utilise névrotique qui a mon sens passe très bien aussi — voire mieux : nevrotique/neurotic. Par contre, je n’adhère pas au choix de la version [4] qui parle de froussard aux nerfs brisés. Chez Lovecraft, la pathologie mentale est un sujet fondamental (dans sa vie privée — son père était « fou » — comme dans ses écrits. Lovecraft est en train de dire que le personnage vire à la folie et qu’il est brisé. Quatre traducteurs mettent clairement l’accent sur la folie, mais la traduction [4] déprécie le personnage en le qualifiant de froussard. Pour moi, ça ne va pas.
Préférences : [2][3] > [5] > [1] > [4]. J’ai du mal à départager les 2 premiers. La [2] est assez simple et fidèle à l’anglais tandis que la [3] s’étale en longueur.
 
…; what could make old brick slums and seas of dark, subtle faces a thing of nightmare and eldritch portent.
Je vais analyser ce dernier segment en une fois :
— [1] ; ce qui avait transformé de vieux taudis de brique et des foules de visages sombres et furtifs en visions de cauchemar et de mauvais augure.
— [2] Ce qui avait pu faire de vieux galetas de briques une mer d’ombre, affrontait subtilement sa nature de cauchemar, un horrible prodige
— [3] ; heureux aussi de n’avoir rien dit sur ce qui avait transformé des vieux taudis de brique et des mers de visages basanés et de regards de serpent en images de cauchemar, sinistres anticipations d’un autre monde.
— [4] ; et de ce qui avait changé ces vieux taudis de brique et ces mers de visages basanés et fourbes en un cauchemar d’outre-tombe
— [5] [passage non traduit !]
 
Le taudis de brique a beaucoup de succès, quatre traducteurs emploient l’expression. La traduction [2] parle de galetas de brique, ce qui est plus littéraire. La [2] se fourvoie quand même je trouve. J’ai du mal à saisir ce qui affronte quoi, et d’où vient d’ailleurs cette idée d’affrontement. Je rappelle que le traducteur est le seul à avoir choisi d’isoler ce bout de phrase dans une phrase à part. La traduction [5] n’a rien isolé, puisqu’aucun des vingt mots utilisé par l’auteur n’est traduit. C’est du Lovecraft traduit pour les enfants, genre Folio Junior. À oublier.
Restent les traductions [1], [3] et [4]. Sans trop creuser dans le littéral, la [1] me plait beaucoup par le jeu des images et la clarté du texte. La [3] est glaçante, reptilienne, stylé, j’adore la lire et la relire. La [4] me plait moins dans son rythme assez plat. Lovecraft introduit une virgule, une pause, une respiration — pas ce traducteur.
Préférences : [3] > [1] > [4] > [2] >>> [5]  
 

  • III. IMPRESSION LITTÉRAIRE GLOBALE


J’ai tenté de justifier mes choix en comparant la forme, puis en analysant le fond. Reste à donner un ressenti général de lecteur, qui ne compare pas avec l’original, qui ne juge donc pas la traduction comme traduction mais comme un texte autonome. Jugeons le chant, la respiration, la clarté, le foisonnement des images, ce qui nous plaît ou déplaît. Je lis à voix haute les deux phrases (même si je n’ai pas encore analysé la deuxième).
 
— [1] le texte me plaît par son rythme et ses évocations
— [2] le rythme est un peu heurté. J’aime bien ce texte, un peu moins fluide, un peu plus dissonant. Sa phrase intermédiaire n’est pas claire, mais rythmiquement, elle me plait (comme elle m’interroge). Un peu maladroit quand même dans la première phrase.
— [3] pareil que la première traduction, mais avec plus de qualité encore. C’est la traduction la plus longue.
— [4] un peu gêné lors de ma lecture. Le traducteur répète dans les deux phrases l’expression « tout ce qu’il avait vu, ressenti et appréhendé », ce qui donne une impression de déjà-vu, et m’arrête dans ma lecture, me laissant croire que je me suis trompé de ligne. Ce qui pourrait être un élément de style paraît quand même lourd puisque l’auteur n’y a pas recours.
— [5] c’est assez plat. C’est certes fluide, limpide, clair, mais il manque tant d’éléments que le texte en ressort aseptisé.  
Préférences [3] > [1] > [2] > [4] >> [5]
 
 

  • IV. BILAN


Récapitulatif des classements partiels :
[1][4] > [3] > [2] > [5]
[1] > [2][5][3] > [4]
[2] > [3][4] > [1,5]
[3,4] > [2] > [1] > [5]
[1,5] > [2][3] > [4]
[3] > [5] > [4] > [1][2]
[2][3] > [5] > [1] > [4]
[3] > [1] > [4] > [2] >>> [5]
[1] > [2] > [4] >> [5]
 
La version [1] arrive en tête à 4 reprises, en 2ème à une reprise. Elle figure en dernier à 2 reprises. Elle contient une erreur majeure où un singulier est traduit en pluriel.
La version [2] arrive en tête à 2 reprises, 2ème à 4 reprises, et dernière sur un élément. Elle contient ce qui me semble être un raté de traduction avec une « 3ème phrase » pas très claire, encore qu’oralement plaisante par son côté alambiqué.
La version [3] arrive en tête à 4 reprises, et 2ème à 4 autres reprises. Jamais dernière.  
La version [4] arrive en tête à 2 reprises, en 2ème à une reprise seulement. Dernière à trois reprises. Suspicion de faux-amis.
La version [5] dernière à cinq reprises et s’illustre négativement le plus souvent.
 
 
Au final, ma version préférée est la [3]. Suivie de la [1], puis de la [2]. La [4] est avant-dernière, et la [5] est vraiment loin derrière en raison de son côté expéditif.
 
en spoiler, le nom des traducteurs (déjà révélé dans les jours précédents) :  
 

Spoiler :


  • [1] = Arnaud Demaegd (Éditions Bragelonne)
  • [2] = François Bon
  • [3] = Philippe Jaworski (Éditions Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade »)
  • [4] = David Camus (Éditions Mnémos)
  • [5] = Paule Perez (Éditions Robert Laffont, collection « Bouquins »  


donc Jaworski > Demagd > Bon > Camus > Perez


 
Je relativise quand même : trois traductions sont très plaisantes [1] [3] [4] et limpides. La [2] est un peu plus heurtée mais présente de réelles qualités. Reste le cas épineux de la version [5], qui se lit très bien mais qui simplifie le texte au point de le rendre aussi fade que concis. J'ajoute que ce n'est qu'une phrase sur des milliers. Mais cela donne un bon début argumenté de jugement et de préférence perso :)
 
 
Reste encore de mon côté à évaluer la deuxième phrase de manière un peu analytique comme je l'ai fait pour la première.


Message édité par gURuBoOleZZ le 17-10-2024 à 17:09:49
n°71721109
revpop
Posté le 17-10-2024 à 18:01:11  profilanswer
 

Je dis bravo !!!!! presque d'accord avec vous (le seul désaccord est entre Bon et Camus : Bon est incompréhensible dans la deuxième partie de la première phrase donc véto, alors que Camus est coupable d'une redondance plus que suspecte et de quelques raccourcis) !  
J'attends avec impatience la deuxième partie !
J'aimerais tenter cette même expérience avec une trad. d'Isabelle Barat : l'incipit de The Colour out of Space avec la fameuse hache ! j'ai toutes les trad. sauf la dernière chez La Pléiade.

n°71721324
gURuBoOleZ​Z
Posté le 17-10-2024 à 18:41:42  profilanswer
 

Suite et fin de l'analyse avec la phrase 2 :
 
…It would not be the first time his sensations had been forced to bide uninterpreted
 
— [1] Ce ne serait pas la première fois que ses sensations resteraient inexpliquées ;
— [2] Ce n’était pas la première fois que ses propres sensations étaient forcées de rester sans explication
— [3] Ce n’était pas la première fois que ses sensations avaient dû rester inexpliquées,
— [4] Ce ne serait pas la première fois que tout ce qu’il avait vu, ressenti et appréhendé resterait sans explications
— [5] Ce ne serait pas la première fois que ses sensations bizarres resteraient inexpliquées ;
 
Ma grammaire anglaise n’est pas très solide. It would = ce serait ou c’était ? Passé ou conditionnel ? L’usage du passé me semble plus clair, et plus logique en tous cas. Les traducteurs [2] et [3] optent pour le passé (ce n’était).
 
Les traductions [1] [4] et [5] sont assez simplistes je trouve  : la notion de contrainte, has been forced, ne figure pas dans les traductions proposées. La [2] est celle qui rend le mieux cette idée. La [3] la laisse transparaitre (avaient dû). Je note ma préférence pour uninterpreted/inexpliqué [1,3,5] plutôt que « sans explication » [2] [4].
 
La traduction [4] est assez déconnante sur le rendu de « sensation » : le traducteur traduit ce mot par l’expression utilisée lors de la phrase précédente : tout ce qu’il avait vu, ressenti et appréhendé. Cela laisse entendre que l’auteur original a employé cette répétition, ce qui n’est pas le cas. En outre, le rendu à la lecture est vraiment troublant et peu agréable (évoqué plus haut). La traduction [5], d’habitude économe, rajoute le mot « bizarre » comme elle avait ajouté le mot « épouvantable » à things dans la phrase précédente. Il s’agit d’un léger écart.
 
=> Mes préférences : [2][3] > [1] > [5] >> [4]
 
 
 
— for was not his very act of plunging into the polyglot abyss of New York’s underworld a freak beyond sensible explanation?
— [1] ; d’ailleurs, le fait de s’être plongé dans l’abîme polyglotte de la pègre new-yorkaise  n’était-il pas en soi une bizarrerie défiant toute explication rationnelle ?
— [2] – est-ce que plonger comme il l’avait fait dans les abysses polyglottes du New York souterrain  n’était pas déjà un phénomène inexplicable ?
— [3] , car sa descente dans l’abysse polyglotte des bas-fonds de New York  n’était-elle pas une lubie parfaitement insensée ?
— [4] – car son immersion dans l’abîme polyglotte de la pègre new-yorkaise  n’était-elle pas déjà une folie défiant toute logique ?  
— [5] ; et le fait même de s’être plongé dans les abîmes polyglottes du monde souterrain de New York  n’était-il pas une lubie qui dépassait toute explication rationnelle ?
 
— [1] l’abîme polyglotte de la pègre new-yorkaise ?
— [2] les abysses polyglottes du New York souterrain ?
— [3] l’abysse polyglotte des bas-fonds de New York ?
— [4] l’abîme polyglotte de la pègre new-yorkaise?  
— [5] les abîmes polyglottes du monde souterrain de New York ?
La [1] se plante : on est pas dans la pègre New Yorkaise ni chez Al Capone, mais plus dans l’univers malfamé, pauvre et misérable d’une métropole, avec lequel Lovecraft avait du mal. La [4] reprend le même terme de pègre qui évoque le petit ou grand banditisme. Les bas-fonds [qui au passage résonnent avec les abysses], ou le choix de souterrain me semble préférable. [2] et [5] choisissent un pluriel (abîmes/abysses) pas gênant mais pas nécessaire.  
=> Ici, ma préférence est pour [3] > [2][5] > [1][4].
 
 
 
— for was not his very act of plunging into the polyglot abyss of New York’s underworld a freak beyond sensible explanation?
 
— [1] ; d’ailleurs, le fait de s’être plongé dans l’abîme polyglotte de la pègre new-yorkaise n’était-il pas en soi une bizarrerie défiant toute explication rationnelle ?
— [2] – est-ce que plonger comme il l’avait fait dans les abysses polyglottes du New York souterrain[b] n’était pas déjà un phénomène inexplicable ?
— [3] , car sa descente dans l’abysse polyglotte des bas-fonds de New York[b] n’était-elle pas une lubie parfaitement insensée ?
— [4] – car son immersion dans l’abîme polyglotte de la pègre new-yorkaise[b] n’était-elle pas déjà une folie défiant toute logique ?
— [5] ; et le fait même de s’être plongé dans les abîmes polyglottes du monde souterrain de New York[b] n’était-il pas une lubie qui dépassait toute explication rationnelle ?
 
La [2] est atténuée (a freak devient un phénomène, ce qui n’est pas incorrect mais pour le lecteur français ce n’est pas le meilleur choix). La [3] comme la [5] me rend très perplexe : freak = lubie ? La [4] m’amuse, car une folie défie nécessairement la logique, donc c’est un peu couillon, comme parler d’un liquide particulièrement humide. Finalement, la [1] me convient le mieux sur ce segment.
=> Mes préférences : [1] > [2] > [4] > [3][5]
 
 
Récapitulatif sur la deuxième phrase  
 
[2][3] > [1] > [5] >> [4]
[3] > [2][5] > [1][4]
[1] > [2] > [4] > [3][5]
 Le classement est un peu plus compliqué à cerner. Si la première place vaut 5 points, la 2ème 4, etc… on a :
[1] = 4 + 3 + 5 = 12 points
[2] = 5 + 4 + 3 = 12 points
[3] = 5 + 5 + 2 = 12 points
[4] = 2 + 3 + 3 = 8 points
[5] = 3 + 4 + 2 = 9 points
 
J’ajoute les notes de ma préférence globale d’un point de vue strictement littéraire établie plus haut :  
(pour rappel : [3] > [1] > [2] > [4] >> [5])
Donc on a pour la phrase 2 uniquement :  
[3] = 12 + 5 points = 17 points
[1] = 12 + 4 points = 16 points
[2] = 12 + 3 points = 15 points
[4] = 8 + 2 points = 10 points
[5] = 9 + 0 points = 9 points [j’ai mis zéro, car j’avais bien insisté précédemment que la traduction 5 était vraiment très éloignée des autres]
 
J’arrive donc au même classement que sur la première phrase.

n°71721517
gURuBoOleZ​Z
Posté le 17-10-2024 à 19:12:12  profilanswer
 

revpop a écrit :

Je dis bravo !!!!! presque d'accord avec vous (le seul désaccord est entre Bon et Camus : Bon est incompréhensible dans la deuxième partie de la première phrase donc véto, alors que Camus est coupable d'une redondance plus que suspecte et de quelques raccourcis) !  
J'attends avec impatience la deuxième partie !
J'aimerais tenter cette même expérience avec une trad. d'Isabelle Barat : l'incipit de The Colour out of Space avec la fameuse hache ! j'ai toutes les trad. sauf la dernière chez La Pléiade.


 
Merci :) (on peut se tutoyer ?)
Nous sommes effectivement plutôt en accord sur cet extrait pour le choix des meilleures versions.
Pour la traduction manquante, je la mettrais en ligne tout à l'heure.
 
À noter pour le volume de la Pléiade : c'est la première édition chronologique qui paraît en France. Il était temps. L'éditeur rejette le choix éditorial de publier Lovecraft par thèmes assez vagues. C'est vraiment dommage que toutes les fictions ne soient pas traduites :/

n°71721667
BoraBora
Dilettante
Posté le 17-10-2024 à 19:37:55  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :

Ma grammaire anglaise n’est pas très solide. It would = ce serait ou c’était ? Passé ou conditionnel ? L’usage du passé me semble plus clair, et plus logique en tous cas. Les traducteurs [2] et [3] optent pour le passé (ce n’était).


Conditionnel. Si c'était au passé : "it wasn't the first time". Il n'y a aucune ambiguïté, là.
 
Edit : on est bien toujours sur HFR, pas sur HA ?  :D


Message édité par BoraBora le 17-10-2024 à 19:43:04

---------------
Qui peut le moins peut le moins.
mood
Publicité
Posté le   profilanswer
 

 Page :   1  2  3  4  5  ..  91  92  93  94  95  96

Aller à :
Ajouter une réponse
 

Sujets relatifs
[topik officiel] - blue gender[topik officiel] - hellsing
[topik officiel] - cowboy bebop[topik officiel] FLCL - Furi Kuri
[Topic Unik] Bande Dessiné SOLEIL (Trolls de Troy 7 ! Exclu !)Topik Old School Rock
TOPIK UNIK BLAGUES - Topic des blagues[topik F1] 1ere grand prix; Melbourne, australie (H-1)
Jan Garbarek - topik pour les amateurs de jazz 
Plus de sujets relatifs à : [Topik unik] HP Lovecraft: Sa vie, son oeuvre et le Mythe de Cthulhu


Copyright © 1997-2022 Hardware.fr SARL (Signaler un contenu illicite / Données personnelles) / Groupe LDLC / Shop HFR