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Auteur Sujet :

[Topik unik] HP Lovecraft: Sa vie, son oeuvre et le Mythe de Cthulhu

n°52786486
Till Linde​mann
heirate mich
Posté le 22-03-2018 à 18:24:09  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
On est début 1900 aussi :o  
Après Lovecraft n'a pas spécialement eut de succès de son vivant c'est ensuite que ça s'est envolé


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Posté le 22-03-2018 à 18:24:09  profilanswer
 

n°52786498
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 22-03-2018 à 18:25:41  profilanswer
 

Chacun son Céline. :o  
 
Personnellement, je me suis donné d'autres priorités et je ne passerai pas commande - même si l'envie existe en moi.
Et puis, j'ai tout en anglais déjà.


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It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°52786540
Till Linde​mann
heirate mich
Posté le 22-03-2018 à 18:32:01  profilanswer
 

Perso j'ai quelques versions poches achetés fin années 90, je mettais ensuite pris les versions Robert Lafont bouquins, mais le papier feuille cigarette  :sweat: Par contre il est TRES complet.
Là j'ai craqué l'édition est partie pour être une petite merveille


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Wer hält deine Hand wenn es dich nach unten zieht ?  
n°52787209
gURuBoOleZ​Z
Posté le 22-03-2018 à 20:06:53  profilanswer
 

holy69 a écrit :


Si vous n'avez pas le livre titus crow je vous conseille la participation LES FRAGMENTS DE G'HARNE le livre à lui seul fait 35 E, du coup cela est un excellent rapport qualité prix et au pire vous pouvez le revendre, sur certains site il est à 189E  :D car plus reimprimé.


 
Il est à 189 euros parce qu'épuisé. Les vendeurs profitent d'internet pour proposer les livres connaissant un épuisement (souvent temporaire) à des prix fortement majorés, frisant le grotesque. Une fois qu'il sera réimprimé pour alimenter les librairies et fournir les contributeurs, il ne coûtera plus grand chose sur le marché de l'occasion.  
Il est vrai qu'à 5 euros le bouquin de 600 pages, cela semble être une bonne affaire. Mais la qualité littéraire de Lumley reste discutable et son style très éloigné de Lovecraft.

n°52788424
Rasthor
Posté le 22-03-2018 à 22:16:49  profilanswer
 


https://www.bedetheque.com/media/Couvertures/schtroumpfs_50_ans_01_96319.jpg
 
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/5/57/The_Adventures_of_Tintin_-_02_-_Tintin_in_the_Congo.jpg
 
 
Belges au dessus!  [:don vito cortizone:2]

n°52791335
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-03-2018 à 11:08:04  profilanswer
 

Le lecteur français est le plus souvent amené à lire Lovecraft par le prisme du travail d'un traducteur. Les premières traductions étaient, pour certaines, fortement critiquées (So long Carter!). Ces dernières années ont vu apparaître non pas une mais trois nouvelles traductions : celles de François Bon (éditions Tiers Livre / Seuil), d'Arnaud Demaegd, Maxime Le Dain et Sonia Quémener (Bragelonne / Sans Détour), et de David Camus (Bragelonne). Le lecteur français est finalement assez gâté. On peut gager que pour nombre de lecteurs, le nom du traducteur sera simplement ignoré, au même titre que celui de l'imprimeur. Pour d'autres peut-être, des chapelles vont se constituer, et se renforcer davantage par la force du ouï-dire que de la comparaison rigoureuse.
 
Pour ma part il est difficile de comparer des traductions entre elles. C'est un travail cyclopéen, qui exige de prendre en compte plusieurs axes difficiles à concilier : fidélité au sens, fidélité au rythme pour n'en citer que deux. En plus de cela, notre jugement peut aisément être biaisé par nos croyances initiales, et il est fort probable que l'on soit enclin à inconsciemment dénigrer ou à encenser tel travail avant la lecture du premier mot, au seul nom du traducteur.
 
Je propose donc une rapide tentative de comparaison « à l'aveugle », en lisant de courts extraits traduits par différentes personnes, avec à chaque fois le texte original en regard. J'ai retenu deux extraits, et pour chacun je propose quatre traducteurs différents. Il s'agit de traductions publiées en recueil, par de traductions d'honnêtes amateurs que vous pourriez froisser en rédigeant vos avis.
 
Pour une lecture plus commode, voici 2 documents PDF :  
 
http://www118.zippyshare.com/v/Xy3o25na/file.html
http://www118.zippyshare.com/v/9dAyKgBl/file.html
 
 
Comme ils vont disparaître de cet hébergement public, je propose de publier dans les deux messages suivants les traductions pour plus de pérennité.
 
Vos avis, même les plus succints et les moins argumentés, sont les bienvenus !

n°52791342
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-03-2018 à 11:08:20  profilanswer
 

  • VERSION ORIGINALE :


Little by little, however, they rose grimly into the western sky; allowing us to distinguish various bare, bleak, blackish summits, and to catch the curious sense of phantasy which they inspired as seen in the reddish antarctic light against the provocative background of iridescent ice-dust clouds.  
 
In the whole spectacle there was a persistent, pervasive hint of stupendous secrecy and potential revelation; as if these stark, nightmare spires marked the pylons of a frightful gateway into forbidden spheres of dream, and complex gulfs of remote time, space, and ultra-dimensionality.


 
 

  • TRADUCTION #1 :


Peu à peu, cependant, ils se détachaient dans le ciel à l’ouest, nous permettant de distinguer leurs sommets noirs, nus, désolés, et d’en recevoir cette curieuse impression de fantaisie qu’ils inspiraient quand ils se détachaient contre la lumière rouge de l’Antarctique, se réfléchissant sur le fond des nuages iridescents de la poussière de glace.  
 
Et dans cet immense spectacle levait le soupçon insistant d’un secret stupéfiant et d’une révélation mystérieuse, inconnue, comme si ces spirales noires de cauchemar étaient les piliers d’une effrayante porte dans les sphères interdites du rêve, et les golfes lointains et inconnus du temps, de l’espace et de l’ultra-dimensionnalité.


 

  • TRADUCTION #2 :


Cependant, petit à petit, elles montaient, menaçantes, dans le ciel occidental, ce qui nous permit de distinguer des pics nus, lugubres, noirâtres, et de percevoir l’étrange sentiment d’imaginaire qu’elles inspiraient, baignées dans la lumière rougeâtre de l’Antarctique, sur la toile de fond provocatrice que formaient les nuages irisés de poussière de glace.
 
La scène tout entière semblait évoquer, de manière tenace et pénétrante, quelque secret formidable, et la possibilité d’une révélation. On aurait dit que ces sinistres flèches de cauchemar étaient les pylônes d’une effroyable porte ouvrant sur les sphères interdites du rêve, sur les abîmes complexes de l’éternité, de l’infini et de l’ultradimensionnalité.  


 

  • TRADUCTION #3 :


Peu à peu cependant, ils montèrent inexorablement dans le ciel occidental, nous laissant discerner les différents sommets nus, désolés, noirâtres, et saisir le sentiment bizarre d’imaginaire qu’ils inspiraient dans la lumière rougeâtre de l’Antarctique, avec en arrière-plan le défi des nuages irisés de poussière de glace.  
 
Il y avait dans tout cela l’ombre tenace et pénétrante d’un formidable secret et d’une révélation suspendue ; comme si ces flèches de cauchemar étaient les pylônes d’une redoutable porte ouverte sur les domaines interdits du rêve, les abîmes complexes des temps lointains, de l’espace et de l’ultradimensionnel.  


 

  • TRADUCTION #4 :


Petit à petit, cependant, ils se dressèrent, inexorables, dans le ciel occidental ; nous distinguâmes alors divers sommets, nus, austères, noirâtres, et éprouvâmes ce même curieux sentiment d’irréalité qu’ils inspiraient quand on les voyait se découper dans la lumière rougeâtre de l’Antarctique sur fond d’intrigants nuages irisés de poussière de glace.  
 
Sur tout ce spectacle planait l’ombre tenace et envahissante d’un secret prodigieux et d’une révélation suspendue. Comme si ces austères flèches de cauchemar étaient les pylônes d’une redoutable porte donnant sur les sphères interdites du rêve, les gouffres complexes de l’outre-temps, de l’outre-espace et de l’ultra-dimensionnalité  


 
 
Texte issu de The Mountains of Madness (1931), texte original édité par Leslie S. Klinger, s'appuyant sur, et renforçant, le travail de S.T. Joshi.
 
À lire avec la VO en regard pour chaque traduction pour plus de commodité sur :  
http://www118.zippyshare.com/v/9dAyKgBl/file.html


Message édité par gURuBoOleZZ le 23-03-2018 à 11:28:06
n°52791344
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-03-2018 à 11:08:34  profilanswer
 

  • VERSION ORIGINALE :


The most merciful thing in the world, I think, is the inability of the human mind to correlate all its contents.  
 
We live on a placid island of ignorance in the midst of black seas of infinity, and it was not meant that we should voyage far.  
 
The sciences, each straining in its own direction, have hitherto harmed us little; but some day the piecing together of dissociated knowledge will open up such terrifying vistas of reality, and of our frightful position therein, that we shall either go mad from the revelation or flee from the deadly light into the peace and safety of a new dark age.


 
 

  • TRADUCTION #1 :


La chose la plus miséricordieuse qui soit au monde est bien, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu’il contient.
 
Nous vivons sur un paisible îlot d’ignorance perdu au milieu de noirs océans d’infini, au large desquels nous n’avons jamais été destinés à naviguer.
 
Les sciences, chacune tendue vers son propre objectif, nous ont jusqu’à présent relativement épargnés ; mais un jour viendra où le rapprochement de toutes les connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur la réalité et la place effroyable que nous y occupons, que cette révélation nous rendra fous ou nous fera fuir la lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel âge de ténèbres.


 

  • TRADUCTION #2 :


La chose la plus miséricordieuse en ce monde, je crois, c’est l’inaptitude de l’esprit humain à corréler tout ce dont il est témoin.
 
Nous vivons sur une placide île d’ignorance au milieu de noires mers d’infini, et cela ne veut pas dire que nous puissions voyager loin.
 
Les sciences, chacune attelée à sa propre direction, nous ont jusqu’ici peu fait de tort ; mais un jour l’assemblage de nos connaissances dissociées nous ouvrira de si terrifiants horizons de réalité, et de notre effrayante position là-dedans, que soit nous deviendrons fous de la révélation, soit nous en fuirons la lumière mortelle dans la paix et la sécurité d’une nouvelle ère obscure.


 

  • TRADUCTION #3 :


La chose la plus miséricordieuse en ce bas monde est bien, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à mettre en relation tout ce qu’il contient.
 
Nous habitons un paisible îlot d’ignorance cerné par de noirs océans d’infini, sur lesquels nous ne sommes pas appelés à voguer bien loin.
 
Les sciences, chacune creusant laborieusement son propre sillon, nous ont jusqu’à présent épargnés ; mais un jour viendra où la conjonction de tout ce savoir
disparate nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur la réalité et sur l’épouvantable place que nous y occupons que nous ne pourrons que sombrer dans la
folie devant cette révélation, ou bien fuir la lumière pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel âge de ténèbres.


 

  • TRADUCTION #4 :


Ce qu’il y a de plus pitoyable au monde, c’est, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à relier tout ce qu’il renferme.
 
Nous vivons sur une île placide d’ignorance, environnée de noirs océans d’infinitude que nous n’avons pas été destinés à parcourir bien loin.
 
Les sciences, chacune s’évertuant dans sa propre direction, nous ont jusqu’à présent peu nui. Un jour, cependant, la coordination des connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur le réel et sur l’effroyable position que nous y occupons qu’il ne nous restera plus qu’à sombrer dans la folie
devant cette révélation ou à fuir cette lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel obscurantisme.


 
 
Texte issu de The Call of Cthulhu (1926), texte original édité par Leslie S. Klinger, s'appuyant sur, et renforçant, le travail de S.T. Joshi.
 
 
A lire avec la VO en regard pour plus de commodité sur :
http://www118.zippyshare.com/v/Xy3o25na/file.html

Message cité 1 fois
Message édité par gURuBoOleZZ le 23-03-2018 à 11:27:21
n°52791563
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-03-2018 à 11:26:16  profilanswer
 

Je ne garderai pas l'anonymat des traducteurs très longtemps. Je peux dévoiler en attendant par message privé leurs noms. J'avoue quand même préférer que les personnes qui m'en feront la demande fassent au préalable un petit commentaire sur le forum :)  
Merci (et j'espère que ça ne va pas faire un four, avec aucune personne pour s'avancer :)  )

n°52792040
Till Linde​mann
heirate mich
Posté le 23-03-2018 à 12:04:21  profilanswer
 

Comme quoi le métier de traducteur dans les livres n'est pas si simple que cela, si on veut garder le style d'écriture de l'auteur et ne pas changer sa prose et son vocabulaire


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Posté le 23-03-2018 à 12:04:21  profilanswer
 

n°52794717
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-03-2018 à 15:39:11  profilanswer
 

Je donne mes propres avis, ayant déjà oublié quelle version correspond à quoi. Je commence pour l'heure avec le premier extrait, issu de At the Mountain of Madness :  
 
Traduction 1
 
« the curious sense of phantasy », traduit en « curieuse impression de fantaisie » qui me semble impropre, voire induite en erreur par un faux ami. La description dans la première phrase semble toute entière erronée. Lovecraft parle du choc (against=contre) entre la lumière rouge de l'Antarctique et les nuages de poussière ; le traducteur parle quant à lui des sommets qui se détachent « contre » la lumière. C'est du détail, ou de la licence poétique — mais in fine ce n'est pas correct me semble-t-il.
 
« a frightful gateway into forbidden spheres of dream » = « effrayante porte dans les sphères interdites du rêve ». Plutôt une porte vers, et non une porte dans ?
 
« complex gulfs of remote time » = « golfes lointains et inconnus du temps ». Complexe et lointain ne signifient pas la même chose. L'écart entre les deux mots  
 
Beaucoup d'imprécisions dans cette première traduction. Le rythme de la phrase ne m'emballe pas davantage, avec certaines lourdeurs que je trouve impardonnables (« le soupçon insistant d'un secret stupéfiant »)  [:weez]  
 
 
Traduction 2
 
« the curious sense of phantasy » = « l'étrange sentiment d'imaginaire ». On est bien plus proche de la pensée de l'auteur que la version #1, mais j'ai quand même du mal à donner un sens à « sentiment d'imaginaire ». À la limite c'est moins clair encore que la #1 sur ce point.
 
Pour le reste, le sens me paraît fidèle.  
Quant au rythme, j'aime beaucoup, surtout le début de la première phrase, très chantant, et lancinant à la fois.  
 
 
Traduction 3
 
« the curious sense of phantasy » = « le sentiment bizarre d'imaginaire ». Même remarque que la traduction #2, l'expression me donne aussi l'impression d'un sentiment bizarre.
 
Là encore, rien ne me gène vraiment dans la lecture. Le rythme de la première phrase est un peu gâché par une description un peu lourdement rendue. Sinon c'est plutôt fluide, presque trop. J'apprécie énormément la fin de l'extrait, très claire et très bien rythmée.
 
Traduction 4
 
« the curious sense of phantasy » = « ce même curieux sentiment d'irréalité ». Je suis partagé. Le sens est bien plus clair à mes yeux. Pas certain que cela reflète réellement la pensée de l'auteur. En tous cas, des quatre traductions, elle est la seule que je peux lire sans me demander ce que signifie la phrase et sans avoir envie de consulter la version originale.
 
« remote time, space, and ultra-dimensionality » = « l'outre-temps, de l'outre-espace et de l'ultra-dimensionnalité ». J'ignore si c'est correct, mais ça me semble d'un lourd… Entre « les abîmes complexes des temps lointains, de l'espace… » de la traduction #3, ou « les abîmes complexes de l’éternité, de l’infini… » de la #2, cette version semble assez gauche  [:massys] .
 
L'emploi du passé simple (distinguâmes, éprouvâmes) vieillit la prose. Cela renforce la dimension narrative, mais alourdit à mon sens le phrasé. Il y a dans tout le paragraphe un rythme qui me semble bancal.
 
 
CONCLUSION :
 
La version #1 me semble clairement râtée à plusieurs niveaux.
La version #2 me semble la plus chantante, la plus en phase avec le rythme lovecraftien et la plus évocative, juste gâtée par une expression malheureuse.
La version #3 est correcte, un peu moins jolie à mes yeux que la #2
La version #4 a des qualités mais aussi certains défauts stylistiques et présente des lourdeurs absentes de l'original
 
2 > 3 ≥ 4 > 1


Message édité par gURuBoOleZZ le 23-03-2018 à 16:20:34
n°52795144
Profil sup​primé
Posté le 23-03-2018 à 16:13:29  answer
 

gURuBoOleZZ a écrit :

  • VERSION ORIGINALE :


The most merciful thing in the world, I think, is the inability of the human mind to correlate all its contents.  
 
We live on a placid island of ignorance in the midst of black seas of infinity, and it was not meant that we should voyage far.  
 
The sciences, each straining in its own direction, have hitherto harmed us little; but some day the piecing together of dissociated knowledge will open up such terrifying vistas of reality, and of our frightful position therein, that we shall either go mad from the revelation or flee from the deadly light into the peace and safety of a new dark age.


 
 

  • TRADUCTION #1 :


La chose la plus miséricordieuse qui soit au monde est bien, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu’il contient.
 
Nous vivons sur un paisible îlot d’ignorance perdu au milieu de noirs océans d’infini, au large desquels nous n’avons jamais été destinés à naviguer.
 
Les sciences, chacune tendue vers son propre objectif, nous ont jusqu’à présent relativement épargnés ; mais un jour viendra où le rapprochement de toutes les connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur la réalité et la place effroyable que nous y occupons, que cette révélation nous rendra fous ou nous fera fuir la lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel âge de ténèbres.


 

  • TRADUCTION #2 :


La chose la plus miséricordieuse en ce monde, je crois, c’est l’inaptitude de l’esprit humain à corréler tout ce dont il est témoin.
 
Nous vivons sur une placide île d’ignorance au milieu de noires mers d’infini, et cela ne veut pas dire que nous puissions voyager loin.
 
Les sciences, chacune attelée à sa propre direction, nous ont jusqu’ici peu fait de tort ; mais un jour l’assemblage de nos connaissances dissociées nous ouvrira de si terrifiants horizons de réalité, et de notre effrayante position là-dedans, que soit nous deviendrons fous de la révélation, soit nous en fuirons la lumière mortelle dans la paix et la sécurité d’une nouvelle ère obscure.


 

  • TRADUCTION #3 :


La chose la plus miséricordieuse en ce bas monde est bien, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à mettre en relation tout ce qu’il contient.
 
Nous habitons un paisible îlot d’ignorance cerné par de noirs océans d’infini, sur lesquels nous ne sommes pas appelés à voguer bien loin.
 
Les sciences, chacune creusant laborieusement son propre sillon, nous ont jusqu’à présent épargnés ; mais un jour viendra où la conjonction de tout ce savoir
disparate nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur la réalité et sur l’épouvantable place que nous y occupons que nous ne pourrons que sombrer dans la
folie devant cette révélation, ou bien fuir la lumière pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel âge de ténèbres.


 

  • TRADUCTION #4 :


Ce qu’il y a de plus pitoyable au monde, c’est, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à relier tout ce qu’il renferme.
 
Nous vivons sur une île placide d’ignorance, environnée de noirs océans d’infinitude que nous n’avons pas été destinés à parcourir bien loin.
 
Les sciences, chacune s’évertuant dans sa propre direction, nous ont jusqu’à présent peu nui. Un jour, cependant, la coordination des connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur le réel et sur l’effroyable position que nous y occupons qu’il ne nous restera plus qu’à sombrer dans la folie
devant cette révélation ou à fuir cette lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel obscurantisme.


 
 
Texte issu de The Call of Cthulhu (1926), texte original édité par Leslie S. Klinger, s'appuyant sur, et renforçant, le travail de S.T. Joshi.
 
 
A lire avec la VO en regard pour plus de commodité sur :
http://www118.zippyshare.com/v/Xy3o25na/file.html


 
La version 3 me parait la plus approprié, plus lyrique que les autres sans dénaturer le propos, en gardant une belle fluidité. Sur la fin par exemple, tous traduisent lumière mortelle mais en français "lumière mortelle", ce n'est pas très joli. Ne garder que "lumière" pour la vérité qu'on ne voudrait pas regarder me parait bien, y'a pas besoin de dire qu'elle est mortelle, c'est implicite par le texte décrit avant.
 
Le 4 est pas mal aussi, y'a un côté plus rentre-dedans qui à son charme mais je préfère le 3. Par contre la 1 et la 2, je n'aime pas.

n°52795207
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-03-2018 à 16:20:12  profilanswer
 

Mon avis concernant l'introduction de The Call of Ctuhlhu :
 
TRADUCTION #1
 
— phrase #1 : excellent. C'est clair, précis, parfaitement conforme à l'original et parfaitement conforme à la langue française.
 
— phrase #2 : Bien. On peut pinailler sur la transformation de « seas / mers » en « océans ». Je trouve cependant le rythme de la fin de phrase un peu poussif (« au large desquels nous n'avons jamais été destinés à naviguer »)
 
— phrase #3 : Traduction fidèle, mais avec un quelque chose de scolaire.
 
 
 
TRADUCTION #2
 
— phrase #1 : C'est précis, mais la phrase n'a pas la limpidité de l'original ou de la première traduction.
 
— phrase #2 : Seas devient mers. Noires mers d'infini est joliment formulé. Hélas le reste est prosaïque à mes oreilles.
 
— phrase #3 : La lecture en français me gène, indépendamment de toute notion de traduction. Soit nous deviendrons fous de la révélation sonne mal, à peine moins que l'assemblage de nos connaissances dissociées.
 
 
 
TRADUCTION #3
 
— phrase #1 : Excellent, même remarque que pour #1
 
— phrase #2 : Je trouve celà bien formulé, bien construit, harmonieux. Une réserve : on ne vogue pas sur un îlot.
 
— phrase #3 : J'envie sa limpidité. Elle est claire, poétique, harmonieuse, travaillée. Creusant laborieusement son propre sillon est joliment trouvé.
 
 
 
TRADUCTION #4
 
— phrase #1 : Traduction bien moins littérale. On peut contester le choix. Traduire merciful en pitoyable au lieu de miséricordieux dans les trois autres traductions relève de l'erreur il me semble.
 
— phrase #2 : les noirs océans d'infinitude. Gêné de prime abord par ce choix, je lui trouve un aspect assez travaillé. La phrase en elle même est très claire, respecte parfaitement le rythme de l'original.
 
— phrase #3 : Je suis gêné par le choix de traduire straining par s'évertuer [dans sa propre direction. Pareil pour coordination des connaissances. Le reste me va.
 
 
CONCLUSION :  
La lecture la plus agréable reste pour moi la troisième traduction. La plus désagréable est la deuxième. Première et dernière se situent entre les deux, avec une préférence pour la première.
 
3 > 1 > 4 > 2

n°52795490
Profil sup​primé
Posté le 23-03-2018 à 16:55:27  answer
 

Tu peux citer les différents traducteurs ? :O

n°52795496
Profil sup​primé
Posté le 23-03-2018 à 16:55:36  answer
 

Tu peux citer les différents traducteurs ? :O

n°52795507
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-03-2018 à 16:56:35  profilanswer
 


Je te les ai communiqué par message privé :)

n°52796630
Till Linde​mann
heirate mich
Posté le 23-03-2018 à 18:59:51  profilanswer
 

j'espère que la 1 n'est pas David Camus :/


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n°52796694
Profil sup​primé
Posté le 23-03-2018 à 19:08:54  answer
 

Merci pour les réponses, ça rejoint le ressenti que j'avais eu en lisant Les Montagnes Hallucinées, réédition chez Helios.

n°52796801
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-03-2018 à 19:24:38  profilanswer
 

Attention, les traducteurs n'ont pas été placés dans le même ordre pour les deux extraits

n°52797236
Profil sup​primé
Posté le 23-03-2018 à 20:32:03  answer
 

N’est pas mort ce qui à jamais dort. Et au fil des âges peut mourir même la mort
 
N’est pas mort pour toujours qui dort dans l’éternel. Mais d’étranges éons rendent la mort mortelle.
 
 
 

n°52797273
Till Linde​mann
heirate mich
Posté le 23-03-2018 à 20:35:59  profilanswer
 

perso je préfère largement la première


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n°52797296
Profil sup​primé
Posté le 23-03-2018 à 20:38:21  answer
 

La deuxième version (Rivière) est quand même plus parlante, le premier vers est incroyable de poésie par rapport à l'autre je trouve, avec une sorte de glissement bizarre avec le "qui dort dans l'éternel" bien Lovecraftien, je sais pas trop comment expliquer. :o

n°52797339
Profil sup​primé
Posté le 23-03-2018 à 20:45:01  answer
 

Rivière.

Citation :

Traversant au clair de lune une affreuse vallée desséchée, je la voyais de loin, dressée au milieu des sables, comme un cadavre émergeant d’une fosse mal faite. La peur suintait des pierres, usées par le temps, de cette vénérable survivante du déluge, cette aïeule de la Grande Pyramide ; une aura invisible me repoussait et m’engageait à fuir les antiques et sinistres secrets que nul ne devrait connaître, que nul devant moi n’avait osé pénétrer.  


 
Le Dain.

Citation :

Je traversais une vallée aride et hostile sous le clair de lune quand je l’aperçus dans le lointain. Elle saillait étrangement par-dessus les dunes comme les os d’un cadavre affleurent d’une sépulture bâclée.
Une menace diffuse imprégnait les pierres érodées par le temps de cette archaïque rescapée du déluge, plus ancienne encore que la plus ancienne des pyramides, et je me sentis repoussé par une aura invisible qui me sommait de battre en retraite et de fuir ces secrets funestes, primitifs et défendus que nul ne devait connaître et que nul n’avait encore jamais osé contempler.


 
Le Dain m'a l'air d'être comme Camus, il s'approprie trop le texte et veut mettre un peu sa patte dans Lovecraft.

n°52799869
janga83
Posté le 23-03-2018 à 23:23:28  profilanswer
 

Le premier, Riviere il a traduit quel édition ?
Perso je préfère à Le Dain, l'ambiance est mieux décrite.
Il traduit vraiment comme ça Camus ? C'est pas rassurant pour l'intégrale.

n°52800064
Bubbs
Posté le 23-03-2018 à 23:56:09  profilanswer
 

Till Lindemann a écrit :

perso je préfère largement la première


 
Pareil, y a juste '"strange eons" qui devient "au fil des âges" que j'aime moins.
Pour la deuxième "even death may die" qui devient "rendent la mort mortelle", pour moi ça ne colle pas.
Mais je reconnais volontiers que la trad n'est pas évidente.

n°52800110
galwhen
Fumble
Posté le 24-03-2018 à 00:09:21  profilanswer
 

"N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au long des éons peut mourir même la mort".
 
Ca me va très bien perso et en plus je m'y suis fait, je ne le verrais pas autrement :o
 
(du Papy je crois,à moins que Lamblin ne soit repassée derrière).

Message cité 1 fois
Message édité par galwhen le 24-03-2018 à 00:10:55

---------------
Mais bon, ce que j'en dis moi, hein...  Le topic de HP Lovecraft et Cthulhu
n°52800724
Profil sup​primé
Posté le 24-03-2018 à 08:02:33  answer
 

janga83 a écrit :

Le premier, Riviere il a traduit quel édition ?
Perso je préfère à Le Dain, l'ambiance est mieux décrite.
Il traduit vraiment comme ça Camus ? C'est pas rassurant pour l'intégrale.


Rivière, on le retrouve chez Folio, J'ai Lu et DENOËL.
 
De ce que j'ai lu de Camus, je n'aime pas perso, après y'a des bons retours sur Les Contrées du Rêve même si...
 

Citation :

La traduction de David Camus tend à moderniser Lovecraft. Si bien souvent, il faut le reconnaître le texte est quelque peu redynamisé, conceptuellement c'est à mon sens une erreur. A l'époque à laquelle il écrivait, son style était déjà considéré comme suranné, et c'est précisément cela qui participe à l'étrangeté de ces textes. Soyons honnête, tout n'est pas bon chez Lovecraft et certains textes sont même assez mauvais. Si vous leur retirez cette étrangeté en modernisant le style, pour certains il n'en reste rien. Cette tentative de modernisation, sans doute pour séduire un nouveau lectorat, souvent pèche par volonté de simplification.
 
Exemple sur la première phrase du conte Hypnos : la version originale est "May the merciful gods, if indeed there be such,...". David Camus simplifie en "Puissent les dieux miséricordieux, s'ils existent,..." Au niveau du style, "s'ils existent" fait un peu pauvre face à "if indeed there be such".
 
Des exemples comme celui là, on peut en relever par dizaines. Ce n'est pas très grave, mais cela appauvrit le texte. Il y a en effet plus grave. Cette volonté de modernisation va parfois jusqu'à la faute impardonnable.
 
Exemple tiré du texte "Le Témoignage de Randolph Carter". Dans la version originale, on trouve la phrase "Close the damned steps" qui avait été traduite de manière très fidèle par Bernard Noël sous "Fermez les damnés escaliers". Ici, David Camus se permet un "Fermez ces p u t a i n s d'escalier". Jamais Howard Phillips Lovecraft n'aurait fait usage d'un terme aussi vulgaire, ni dans ses textes ni dans sa correspondance. Pour moi là cela relève d'une trahison de l'auteur.
 
De même, Camus traduit "Great Ones" par "Très Hauts". Certes la traduction précédente par "Grands Anciens" était fautive car les "Great Old Ones" sont dans le panthéon lovecraftien une toute autre catégorie de Dieux, puissants, auquel le fameux Cthulhu par exemple appartient. Les Great Ones, ce sont des dieux qu'on ne rencontre que dans les Contées du rêve, ce sont des dieux faibles et idiots, à ce point qu'ils doivent être protégés des hommes par Nyarlathotep. Les renommer les Très Hauts me semble leur accorder un statut qu'ils n'ont pas et évoque une idée d'élévation qui ne correspond pas à l'image de ces faibles dieux de la Terre. Pour la traduction du roman de Kij Johnson "La quête onirique de Vellit Boe", Florence Dolisi a préféré le nom "Anciens" et je trouve que cela fonctionne mieux.
 
Certes je pinaille, et il faut tout de même rendre hommage au travail de David Camus, notamment dans la réécriture complète des textes La Clef D'argent et A travers les portes de la clef d'argent dont les traductions de Bernard Noël étaient vraiment très pauvres. Mais là encore, je trouve à pinailler. Par exemple, Lovecraft écrit dans la Clef d'argent "The things that are" (les choses qui sont). David Camus traduit cela par "la réalité". (Bernard Noël faisait pire et proposait "les choses visibles" ). Alors, oui, mais non. Dans l'esprit torturé de Randolph Carter, dire "les choses qui sont" à la place de "la réalité" a un sens. Et d'un point de vue purement fantastique, "les choses qui sont" est une subtilité nettement plus évocatrice et flippante que "la réalité".

n°52800746
Profil sup​primé
Posté le 24-03-2018 à 08:07:00  answer
 

Le "putain" se veut clairement moderne, ça parle à tous le monde, soit... Mais si des traductions de Lovecraft sont nécessaires à ce point, autant ne pas lire Lovecraft et se contenter du Manège Enchanté, et au diable les nouvelles traductions.

n°52801064
gURuBoOleZ​Z
Posté le 24-03-2018 à 09:05:01  profilanswer
 


 
Pour aider à la comparaison, voici l'original de Lovecraft :  
 

When I drew nigh the nameless city I knew it was accursed. I was travelling in a parched and terrible valley under the moon, and afar I saw it protruding uncannily above the sands as parts of a corpse may protrude from an ill-made grave. Fear spoke from the age-worn stones of this hoary survivor of the deluge, this great-grandmother of the eldest pyramid; and a viewless aura repelled me and bade me retreat from antique and sinister secrets that no man should see, and no man else had ever dared to see.


Message édité par gURuBoOleZZ le 24-03-2018 à 09:06:01
n°52801295
Profil sup​primé
Posté le 24-03-2018 à 09:47:01  answer
 

Je préfère Rivière.  
 
Le point dans la première phrase chez LeDain casse le rythme, et la reprise elle saillait étrangement par-dessus..., est lourde alors que HP écrit tout quasi d'un trait. Globalement je trouve que Rivière traduit en essayant de rester le plus proche possible avec un vocabulaire plutôt réussi, alors que LeDain interprète trop, retraduit presque.


Message édité par Profil supprimé le 24-03-2018 à 09:48:19
n°52801319
Profil sup​primé
Posté le 24-03-2018 à 09:50:22  answer
 

Tout ça ne me motive pas à acheter du Camus, en fait les premières traductions étaient très bien, revues ensuite en version augmentée, celle de Papy avec Simone par exemple !
 
J'imagine qu'il y a différentes chapelles en ce qui concerne la traduction Lovecraft, mais je pense que c'est une erreur de vouloir moderniser Lovecraft, on y perd forcément.

Message cité 1 fois
Message édité par Profil supprimé le 24-03-2018 à 09:52:08
n°52801339
janga83
Posté le 24-03-2018 à 09:52:15  profilanswer
 

Je vais voir si je peut trouver en médiathèque une traduction de Camus pour me faire une idée avant d'acheter.
Sinon tant pis je garderais mes vieux Papy.

n°52801344
Till Linde​mann
heirate mich
Posté le 24-03-2018 à 09:53:08  profilanswer
 

on verra se que ça donne, il a l'air de partir pour une nouvelle traduction, (remise en question de son travail ? ) et pas de faire un simple copié collé des travaux qu'il a déjà fait sur Lovecraft avec mnémos


---------------
Wer hält deine Hand wenn es dich nach unten zieht ?  
n°52801822
gURuBoOleZ​Z
Posté le 24-03-2018 à 11:17:18  profilanswer
 

Je ne pense pas qu'il aille repartir de zéro. Ce sera plus certainement des ajustements ponctuels. Il va lui être de toute manière difficile de traduire l'ensemble des fictions, de la poésie, un essai voire des collaborations en un peu plus de 12 mois. Les 600 pages déjà traduites devraient rester pratiquement inchangées.

n°52802281
Till Linde​mann
heirate mich
Posté le 24-03-2018 à 12:56:53  profilanswer
 

on verra bien, il y'a quand même eu un palier pour doubler son salaire :o  
il a peut être commencé à traduire dès le début du projet, à la base ça devait être juste 4 livres couvertures souples..


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Wer hält deine Hand wenn es dich nach unten zieht ?  
n°52802329
gURuBoOleZ​Z
Posté le 24-03-2018 à 13:06:15  profilanswer
 

Oui, quatre livres dont deux déjà traduits.
Il faut du temps pour réaliser une bonne traduction. Quel intérêt à retraduire en totalité cinq ans après une première tentative ? Ce serait reconnaître que tout dans la première mouture soit bon pour la poubelle.
Ce sera sans doute une retouche, assez commune dans les travaux créatifs (littérature, musique...)

n°52802422
moonboots
Posté le 24-03-2018 à 13:22:17  profilanswer
 


j'avais vu les commentaires sur le sujet sur Ulule et je suis d'accord, chercher à moderniser Lovecraft est idiot, oui son style est ampoulé, mais ça fait partie du charme, et le style de Proust a quelque chose de désuet aussi, est-ce qu'on attend d'un traducteur qu'il modernise Proust ? non...

n°52808893
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 25-03-2018 à 13:59:50  profilanswer
 

Je vais essayer de regarder de plus près ces traductions et peut-être laisser quelques commentaires quand j'aurai le temps.
Je remarque une tendance qui est de vouloir coller au plus près au texte original. OK mais pas quitte à employer des tournures qui ne seraient jamais utilisées par quelqu'un écrivant directement en français. Comme me disait un de mes professeurs d'anglais, faire une version ce n'est pas juste faire comprendre qu'on a compris le texte original (pas de "so long" ) mais produire un texte en français sans que l'on se doute qu'il y a un texte original dans une autre langue. Ce n'est pas facile, je m'en doute bien.


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It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°52809024
Till Linde​mann
heirate mich
Posté le 25-03-2018 à 14:19:23  profilanswer
 

Pour moi une bonne traduction en littérature, c'est de coller au mieux à la prose de l'auteur même si ça peut paraitre désuet et en aucun cas tenter de moderniser le tout et de s'approprier le truc.
Traduire du shakespear avec une vocabulaire et des tournure de phrases modernes ça n'aurait aucun sens et dénaturerait complètement l’œuvre


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Wer hält deine Hand wenn es dich nach unten zieht ?  
n°52809080
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 25-03-2018 à 14:28:25  profilanswer
 

Je ne parle pas moderniser. Si le texte original est dans un style désuet, on va s'efforcer de traduire dans un style désuet. C'est bien normal, on est d'accord.
 
Un exemple, vite fait:
Quand je lis "Les sciences, chacune creusant laborieusement son propre sillon...". Je ne sais pas pour vous, je me dis que quelqu'un écrivant directement en français n'utiliserait pas cette expression. Pourtant c'est bien l'image de l'expression en anglais (straining). C'est de ça que je parle quand je parle de coller au plus près au texte original.
 
Mais, c'est juste mon appréciation.  [:cosmoschtroumpf]  


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It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°52809240
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 25-03-2018 à 14:56:42  profilanswer
 

Autre exemple:
 

My reabsorption into normal life was a painful and difficult process. The loss of over five years creates more complications than can be imagined, and in my case there were countless  matters to be adjusted."


1/

Me fondre à nouveau à la vie normale fut un processus pénible et difficile. Une perte d’environ cinq ans crée plus de complications qu’on l’imagine, et dans mon cas des problèmes sans nombre à résoudre.


2/

Ma réadaptation à la vie normale fut pénible et difficile. Cinq années perdues suscitent plus de complications qu'on ne peut l'imaginer, et dans mon cas il y avait mille choses à remettre en place.


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It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
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