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Auteur Sujet :

[Topik unik] HP Lovecraft: Sa vie, son oeuvre et le Mythe de Cthulhu

n°71721667
BoraBora
Dilettante
Posté le 17-10-2024 à 19:37:55  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

gURuBoOleZZ a écrit :

Ma grammaire anglaise n’est pas très solide. It would = ce serait ou c’était ? Passé ou conditionnel ? L’usage du passé me semble plus clair, et plus logique en tous cas. Les traducteurs [2] et [3] optent pour le passé (ce n’était).


Conditionnel. Si c'était au passé : "it wasn't the first time". Il n'y a aucune ambiguïté, là.
 
Edit : on est bien toujours sur HFR, pas sur HA ?  :D


Message édité par BoraBora le 17-10-2024 à 19:43:04

---------------
Qui peut le moins peut le moins.
mood
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Posté le 17-10-2024 à 19:37:55  profilanswer
 

n°71721717
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 17-10-2024 à 19:46:26  profilanswer
 

"Would" peut aussi indiquer une habitude au passé, mais dans le contexte de la phrase, je pense aussi que c'est du conditionnel.
 
Eh, said, said, said I remember when we used to sit
In the government yard in Trenchtown, yeah
And then Georgie would make the fire light, I say
A log wood burning through the night
Then we would cook corn meal porridge, I say

[:kayro]  
 
Sinon, je n'ai pas le temps de tout regarder en détail. Mais si on fait un autre extrait en aveugle, j'essaierai le de le trouver.
 
---
 
Concernant le volume de la Pléiade: a-t-on droit à des annotations et des notices pour chaque nouvelles?


Message édité par hpl-nyarlathotep le 17-10-2024 à 19:48:50

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It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°71721932
gURuBoOleZ​Z
Posté le 17-10-2024 à 20:19:01  profilanswer
 

Merci pour vos précisions, BoraBora et hpl-nyarlathotep.
 
Pour la Pléiade, oui, les textes sont annotés et incluent une notice. Les notes occupent les pages 1110 à 1329 (229 pages), avec une typo très serrée (52 lignes par page format poche). L'appareil critique inclut également une intro de Laurent Follio sur une quarantaine de pages, une chronologie de 12 pages, une bibliographie sommaire de 6 pages, un index des notes portant sur les principaux noms propres de… 2 pages (pour comparaison, Christophe Thill avait compilé un index de 50 pages pour clôturer la traduction de la biographie de Lovecrat écrite par S.T. Joshi).
L'appareil critique totalise environ 300 pages pour un volume qui atteint les 1400 (soit environ 20% du total des pages). C'est assez loin des standards passés de la collection, mais c'est mieux que tout ce que je connais dans l'édition française, voire anglo-saxonne.
 
Pour les personnes souffrant de pléiadophilie aigue : c'est imprimé sur Bible des Papeteries du Léman par Normandie Roto Impression et relié par Babouot à Lagny.

Message cité 1 fois
Message édité par gURuBoOleZZ le 18-10-2024 à 22:05:07
n°71721986
BoraBora
Dilettante
Posté le 17-10-2024 à 20:30:22  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :

Pour les personnes souffrant de pléiadophilie aigue : c'est imprimé sur Bible des Papeteries du Léman par Normandie Roto Impression et relié par Babouot à Lagny.


Tant qu'on y est, une précision peu connue : le cuir respire, on le sait, et la meilleure manière de préserver une Pléiade est de la ranger dans la bibli sans la jaquette rhodoïd et le fourreau de carton.


Message édité par BoraBora le 17-10-2024 à 20:30:52

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Qui peut le moins peut le moins.
n°71722001
revpop
Posté le 17-10-2024 à 20:33:53  profilanswer
 

Après cette brillante réussite, voici un comparatif à l'aveugle sur l'incipit de The Colour out of Space. Nous proposons ici 6 traductions dont voici les noms (par ordre alphabétique)  des traducteurs :  
Isabelle Barat, François Bon, David Camus, Thomas Constantinesco, Arnaud Demaegd, Jacques Papy&Simone Lamblin.  
 
The Colour out of Space By H. P. Lovecraft
 
West of Arkham the hills rise wild, and there are valleys with deep woods that no axe has ever cut. There are dark narrow glens where the trees slope fantastically, and where thin brooklets trickle without ever having caught the glint of sunlight. On the gentler slopes there are farms, ancient and rocky, with squat, moss-coated cottages brooding eternally over old New England secrets in the lee of great ledges; but these are all vacant now, the wide chimneys crumbling and the shingled sides bulging perilously beneath low gambrel roofs.
 
EXTRAIT 1
 
À l'ouest d'Arkham, les collines sont sauvages, et il est des vallées dont les forêts profondes n'ont jamais connu le moindre coup de hache. Il est des gorges étroites et sombres où les arbres s'inclinent curieusement, et où de minces ruisselets s'écoulent sans jamais avoir reflété l'éclat du soleil. Et sur les pentes plus douces, il est d'antiques fermes chancelantes dont les chaumières trapues et couvertes de mousse ruminent éternellement les vieux secrets de la Nouvelle-Angleterre à l'abri de grandes corniches; mais elles sont toutes abandonnées aujourd'hui : leurs larges cheminées tombent en ruine et leurs murs en bardeaux se renflent dangereusement sous les basses toitures mansardées.
 
EXTRAIT 2
 
A l’ouest d’Arkham, la montagne devient sauvage avec des vallées dont nulle hache n’a jamais troublé les bois profonds.  Il y a des ravins sombres et abrupts où les arbres poussent avec des formes fantastiques, et où coulent de maigres ruisseaux qui n’ont jamais reçu un rayon de soleil. Sur les pentes plus douces on trouve d’anciennes fermes et des cottages couverts de mousse, tassés contre la roche, comme s’ils couvaient à jamais les secrets de la Nouvelle-Angleterre sur le rebord des abîmes; mais ils sont tous abandonnés maintenant, leurs larges cheminées s’effondrent, et les bardeaux des murs gonflent dangereusement sous les toits brisés.
 
EXTRAIT 3
 
A l’ouest d’Arkham, des collines restées à l’état sauvage surplombent des vallées et des forêts impénétrables que nulle hache n’a jamais entamées, d’étroites et sombres vallées dont les arbres s’inclinent avec fantasmagorie et où d’étiques cours d’eau s’égouttent sans jamais avoir reflété le soleil. Sur les pentes les plus douces, à l’abri de grandes corniches, de vieilles fermes branlantes aux petites habitations trapues couvertes de mousse méditent éternellement sur les secrets de la Nouvelle-Angleterre. Mais elles sont vides aujourd’hui ; leurs grandes cheminées s’effritent, leurs flancs lattés s’enflent dangereusement sous leurs toits bas en croupe.
 
EXTRAIT 4
 
A l’ouest d’Arkham, les collines sont sauvages, et les bois touffus des vallées n’ont jamais connu la morsure de la hache. Il est d’étroits vallons sombres où les arbres sont incroyablement inclinés, et où de minces ruisselets coulent qui n’ont jamais reflété l’éclat du soleil. Là où les pentes sont plus douces, d’antiques fermes branlantes aux chaumières moussues et trapues ruminent sans fin les vieux secrets de la Nouvelle-Angleterre à l’abri de hautes saillies rocheuses ; mais toutes sont désertes, désormais, et leurs grandes cheminées tombent en ruine, tandis que leurs flancs habillés de bardeaux gonflent dangereusement sous leurs toits bas à deux pentes.
 
EXTRAIT 5
 
A l’ouest d’Arkham les collines sont sauvages et il est des vallées dont les bois profonds n’ont jamais subi la hache. Il est d’étroites et sombres gorges où les arbres s’inclinent bizarrement, où de minces ruisselets filtrent sans avoir jamais reflété l’éclat du soleil. Sur les versants plus doux, d’antiques fermes branlantes aux chaumières trapues, couvertes de mousse, ruminent éternellement les vieux secrets de la Nouvelle-Angleterre à l’abri de grandes corniches rocheuses : mais toutes sont vides à présent, leurs larges cheminées s’effritent et leurs flancs recouverts de bardeaux bombent dangereusement sous les toits bas à double pente.
 
EXTRAIT 6
 
A l’ouest d’Arkham, les collines sont sauvages, et il est des vallées dont les forêts profondes n'ont jamais connu la hache. Il est aussi d’étroits vallons sombres, où les arbres sont bizarrement penchés et où de minces ruisseaux coulent sans avoir jamais reflété l’éclat du soleil. Il est enfin, sur les versants les plus doux, d’antiques fermes de pierre et des chaumières trapues, tapissées de mousse, qui ruminent sans fin les vieux secrets de la Nouvelle-Angleterre à l'abri de grandes corniches rocheuses ; mais elles sont toutes vides à présent, leurs larges cheminées tombent en ruine, et leurs flancs recouverts de bardeaux bombent dangereusement sous les toits bas en croupe.
 
Bonnes Lectures !


Message édité par revpop le 17-10-2024 à 21:43:22
n°71730104
revpop
Posté le 19-10-2024 à 12:10:04  profilanswer
 

Je me suis inspiré de la notation de gURuBoOleZZ : j'ai découpé l'extrait en 6 séquences, pour chacune j'ai donné mes préférences et calculé des points (6 au premier, 5 au ...).
En conclusion : le vainqueur a récolté 33 points sur 36 possible; le dernier seulement 7 points, le malheureux; entre les deux extrêmes  nous avons un extrait à 28 points, puis nous trouvons dans un mouchoir de poche du 23 points, puis 22 et 20 pour finir.  
Pour ménager le suspens je ne vous dis pas (encore) à quel extrait correspondent ces points !
A vous de jouer !  
 

n°71730299
revpop
Posté le 19-10-2024 à 13:02:31  profilanswer
 

ERRATUM : L'extrait de "Horreur à Red Hook" dans La Pléiade n'est-elle pas plutôt traduite par Michel Imbert au lieu de Philippe Jaworski ?
Cela s'adresse aux heureux acquéreurs de l'édition La Pléiade !

Message cité 1 fois
Message édité par revpop le 19-10-2024 à 13:02:53
n°71730840
BoraBora
Dilettante
Posté le 19-10-2024 à 15:40:08  profilanswer
 

revpop a écrit :

Je me suis inspiré de la notation de gURuBoOleZZ : j'ai découpé l'extrait en 6 séquences, pour chacune j'ai donné mes préférences et calculé des points (6 au premier, 5 au ...).
En conclusion : le vainqueur a récolté 33 points sur 36 possible; le dernier seulement 7 points, le malheureux; entre les deux extrêmes  nous avons un extrait à 28 points, puis nous trouvons dans un mouchoir de poche du 23 points, puis 22 et 20 pour finir.  
Pour ménager le suspens je ne vous dis pas (encore) à quel extrait correspondent ces points !
A vous de jouer !  
 


Je vais casser le suspense : la vainqueure de ton test est Isabelle Barat.  :o


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°71730880
Rasthor
Posté le 19-10-2024 à 15:50:19  profilanswer
 

BoraBora a écrit :


Je vais casser le suspense : la vainqueure de ton test est Isabelle Barat.  :o


T’es pas gentil, t’aurais pu attendre un peu. :/
 
(Meme s’il y a de gros indices. :whistle: )

n°71730910
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 19-10-2024 à 16:01:55  profilanswer
 

revpop a écrit :

ERRATUM : L'extrait de "Horreur à Red Hook" dans La Pléiade n'est-elle pas plutôt traduite par Michel Imbert au lieu de Philippe Jaworski ?
Cela s'adresse aux heureux acquéreurs de l'édition La Pléiade !


Cela s'adresse à ceux qui ont parcouru les pages précédentes de ce présent topic (!)  
Le sommaire (avec les traducteurs et les titres) y a été dévoilé avant la sortie par notre ami gURuBoOleZZ.
C'est bien Imbert.

BoraBora a écrit :

Je vais casser le suspense : la vainqueure de ton test est Isabelle Barat.  :o


 [:ddr555] ¹
 
---
 
Juste en lisant vite fait les extraits des traductions de The Colour out of Space, je vois que certains ont des problèmes avec l'architecture des maisons.  [:ddr555] ²
Mais j'essaierai de pondre quelque chose, histoire d'être vaguement plus constructif. Pas promis.
 
---
 
Sinon, en parlant de Jaworski, ça me fait penser à Moby-Dick ou la cachalot qu'il a traduit. Et comme je parlais dans un autre post de Poe et Baudelaire, je me demande maintenant si la remarque que j'avait faîte ne concernait pas plutôt Melville et Giono. Je dois manquer d'érudition.
 
---
 
Pour finir une vidéo pour ceux qui ont 30 min (à perdre?)
#Lovecraft | Pléiade, le bulldozer Gallimard à 70 balles et plein de trous  
https://www.youtube.com/watch?v=YhPVpBx352k
 [:ddr555] ³


Message édité par hpl-nyarlathotep le 19-10-2024 à 16:02:52

---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
mood
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Posté le 19-10-2024 à 16:01:55  profilanswer
 

n°71731547
revpop
Posté le 19-10-2024 à 19:12:15  profilanswer
 

D'après un possesseur d'un exemplaire du Lovecraft chez La Pléiade, c'est bien Philippe Jaworski le traducteur de la nouvelle "Horreur à Red Hook", et non pas Michel Imbert.

n°71731820
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 19-10-2024 à 20:14:15  profilanswer
 

revpop a écrit :

D'après un possesseur d'un exemplaire du Lovecraft chez La Pléiade, c'est bien Philippe Jaworski le traducteur de la nouvelle "Horreur à Red Hook", et non pas Michel Imbert.


Bah, peut-être bien alors que notre ami a été mal informé.
 
Pour rappel, lien vers > le sommaire <


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It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°71731875
revpop
Posté le 19-10-2024 à 20:21:52  profilanswer
 

Malheureusement il y a bel et bien une erreur dans le sommaire; et notre ami m'a confirmé que c'était la seule par rapport à son exemplaire. Pas de pot ...  
D'un coté on sent bien la "patte" de Jaworski, il suffit de lire son Moby- Dick; dommage qu'il n'ait point tout traduit Lovecraft ...

n°71732119
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 19-10-2024 à 21:09:17  profilanswer
 

https://rehost.diberie.com/Picture/Get/f/322464
 
#1 > #4 > #3 ~ #5 > #6 > #2
 
#1 Quelques imprécisions qu'on remarque avec le texte original en face
#2 Des erreurs, des oublis
#3 Aurait été premier sans quelques erreurs
#4 Il y a quelques libertés prises, peut-être l'extrait le plus agréable à lire si on n'a pas le texte original
#5 Pas de grosse erreur, mais un peu fade
#6 Quelques erreurs
 
Les écarts (si on peut parler comme ça) sont moins grands que pour les extraits qui avaient été examinés il y a quelques années.


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It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°71732124
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 19-10-2024 à 21:10:29  profilanswer
 

revpop a écrit :

Malheureusement il y a bel et bien une erreur dans le sommaire; et notre ami m'a confirmé que c'était la seule par rapport à son exemplaire. Pas de pot ...  
D'un coté on sent bien la "patte" de Jaworski, il suffit de lire son Moby- Dick; dommage qu'il n'ait point tout traduit Lovecraft ...


J'ai corrigé dans les tableaux.
 
Quand je lis Lovecraft, c'est en fait la patte de Lovecraft que je veux avant tout.


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It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°71732347
gURuBoOleZ​Z
Posté le 19-10-2024 à 21:41:13  profilanswer
 

Le sommaire indique pour Red Hook : traduit par Philippe Jaworski, présenté et annoté par Michel Imbert. La "page de garde" de la nouvelle indique : Traduction par Philippe Jaworski.

n°71732449
revpop
Posté le 19-10-2024 à 21:57:24  profilanswer
 

Analyse passionnante, bravo ! je suis d'accord sur la "patte de Lovecraft" !

n°71733528
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 20-10-2024 à 08:57:54  profilanswer
 

J'ai oublié: mon pronostic pour les traducteurs
 

Spoiler :

#1, #4: Barat, Constantinesco mais je ne sais pas dans quel ordre
#2: Bon
#3: Demaegd
#5: Papy & Lamblin
#6: Camus


 
et sur la troisième partie de l'extrait, #5 et #6 parlent de « versants » et les autres de « pentes ». Je préfère « versants ».  


Message édité par hpl-nyarlathotep le 20-10-2024 à 09:02:29

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It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°71740322
gURuBoOleZ​Z
Posté le 21-10-2024 à 15:13:15  profilanswer
 

En bref :[2] [1] > [5] [3] [4] > [6]
 
En détails : Mon analyse de l'incipit de The Colour Out of Space (1927), au travers des 6 traductions proposées.
 
Impressions à la première lecture :  
Je trouve l’extrait particulièrement bien écrit en anglais. Les différentes traductions françaises sont globalement toutes limpides, plus ou moins expressives, et agréables à lire. Elles semblent proches, et arrivé à la sixième version, je ne sais vraiment pas différencier clairement les versions. Il y a quand même ça et là des petits éléments qui me donnent envie de voir ce que dit l’original et quelques autres dont la formulation est un peu plus chiadée. Et puis c’est en grattant la langue qu’on trouve de quoi redire. Alors, grattons.
 
FORME.
L’extrait est composé de trois phrases : deux assez courtes (43 mots au total), et une troisième bien plus massive (47 mots), scindée en deux parties par un point-virgule.
Les versions [2,4,6] sont celles qui reprennent à l’identique cette structure. Bon point pour moi. La version [1] est quasi identique formellement (un double point est ajouté). Idem pour la [5], qui remplace le point-virgule par un double point. La version [3] est la seule à prendre des libertés créatives avec la structure d’origine. Les deux premières phrases anglaises sont fusionnées en français, tandis que la grande phrase est scindée en deux phrases distinctes.
S’il fallait hiérarchiser les traductions sur la fidélité à la forme, ce serait [2][4][6] > [1] > [5] >>> [3]. J’ajouterai à la fin un point à toutes les traductions sauf à la [3].
 
FOND.  
Pour le fond, je vais isoler quelques mots ou groupes de mots sur lesquels les traducteurs achoppent, ou qui posent des difficultés a priori.
 

  • phrase 1 : “the hills rise wilde

▶ [1] les collines sont sauvages. Rise implique un mouvement, un développement, une poussée. Le verbe être est statique. Manque de fidélité, même si en français, c’est très bien. ★★☆
▶ [2] la montagne devient sauvage. Oui, pas mal. En revanche, hills (pluriel) = montagne (singulier). ★★☆
▶ [3] collines restées à l’état sauvage. Alors là, le traducteur évoque une nature primitive. C’est très King Kong Island, mais on perd le côté presque décadant, où la sauvagerie de la nature est décrite comme évolutive par Lovecraft. Et puis HILLS RISE WILD, c’est fluide sous la langue, panoramique. En français, cela devient scolaire, le rythme est quelconque. Bref, pas top. ★☆☆
▶ [4] idem que [1] ★★☆
▶ [5] idem que [1][4] ; le traducteur supprime toutes les virgules quand ses deux collègues en rajoute. L’effet est réussi, la phrase comme le paysage se déploie sans heurt. ★★☆
▶ [6] idem que [1][4] ★★☆
 

  • phrase 1 : “with deeps wood that no axe has ever cut

▶ [1] c’est clair ★★☆
▶ [2] c’est une proposition un peu plus originale, tout aussi claire, peut-être plus musicale. Intéressante ★★★
▶ [3] la phrase commence elle-même à devenir impénétrable, touffue à l’image des bois qu’elle décrit. Un peu bavard. C’est un peu gênant à la lecture, mais c’est peut-être intentionnel ? ★☆☆
▶ [4] morsure de la hache : c’est créatif, un peu excessif je dirais. Sinon, je trouve le rendu assez prosaïque en dehors de cette petite échappée lyrique. Toute la première phrase est plate. ★☆☆
▶ [5] remarque similaire à la 4. Subir la hache : il y a de la recherche, mais j’ai du mal à adhérer. ★☆☆
▶ [6] c’est clair, fidèle, la phrase est limpide. ★★☆
 
Classement / note phrase 1
[1] : ★★★★  [2] : ★★★★★ [3] : ★★ [4] : ★★★ [5] : ★★★ [6] : ★★★★  <—> [2] > [1,6] > [4,5] > [3]

 
 

  • phrase 2 : “dark narrow glens

Glen = formation géologique plutôt propre à l’Écosse et l’Irlande. Le terme vient d’ailleurs du gaélique. Il désigne une vallée profonde. Pourrait pour une grande fidélité être rendu en français par le mot Glen (wikipedia le fait), mais pas grand monde ne comprendrait. Lovecraft n’a pas utilisé le mot valley et la traduction devrait du coup chercher un terme moins trivial que vallée ou vallon. Tant pis si la fidélité géologique est malmenée, on reste dans un texte littéraire et la création d’une ambiance.
▶ [1] gorges étroites et sombres ★★★
▶ [2] ravins sombres et abrupts ★★★ (j’ai hésité pour la 3ème étoile en raison du mot abrupt, mais comme Lovecraft façonne un paysage cabossé et menaçant, l’expression est efficace).
▶ [3] étroites et sombres vallées ★★☆
▶ [4] étroits vallons sombres ★★☆
▶ [5] étroites et sombres gorges ★★★
▶ [6] étroits vallons sombres ★★☆
 
 

  • phrase 2 : “ where the trees slope fantastically

▶ [1] où les arbres s’inclinent curieusement :  ★★☆ fantastically/curieusement : manque de force
▶ [2] où les arbres poussent avec des formes fantastiques :  ★★☆ slope/poussent : perte de sens
▶ [3] dont les arbres s’inclinent avec fantasmagorie : ★★★ c’est pas forcément clair, mais en même temps, c’est proche littéralement et en chaos de l’original
▶ [4] où les arbres sont incroyablement inclinés : ★☆☆ c’est trivial, traduction scolaire
▶ [5] où les arbres s’inclinent bizarrement : ★★★ moins fort en traduction que la [3], mais je valide. La bizarrerie est un bon choix pour fantastically
▶ [6] où les arbres sont bizarrement penchés : ★★☆ le choix de traduc mérite trois étoiles comme la [5] mais la tournure est plate
 

  • phrase 2 : “ where thin brooklets trickle

Le lovecraft que j’aime, celui qui se lit avec le dictionnaire à côté. On note les alitérations, le côté rapeux, heurté : le débit de l’eau n’est pas limpide.
▶ [1] où de minces ruisselets s’écoulent : ★☆☆ assez plat
▶ [2] où coulent de minces ruisselets : ★☆☆ assez plat
▶ [3] où d’étiques cours d’eau s’égouttent : ★★★ l’emploi de « cours d’eau » est prosaïque, mais la traduction essaie de reproduire un jeu de langue et de sonorités. À défaut de pouvoir mettre 4 étoiles, je me montre plus sévère avec les autres.
▶ [4] de minces ruisselets coulent : ★☆☆ c’est plat
▶ [5] de minces ruisselets filtrent : ★☆☆ il y a de la recherche avec le verbe filtrer, mais le terme ne me convainc pas.
▶ [6] de minces ruisseaux coulent : ☆☆☆ c’est vraiment très plat, scolaire, traduction expresse
 
Classement / note phrase 2
[1] : ★★★★★★  [2] : ★★★★★★ [3] : ★★★★★★★★ [4] : ★★★★ [5] : ★★★★★★★ [6] : ★★★ <—> [3] > [5] > [1,2] >[4] > [6]

Classement intermédiaire phrases 1 + 2 : [1  = 10 points] [2 = 11 points] [3 = 10 points] [4 = 7 points] [5 = 10 points] [6 = 8 points]
 
 
 

  • phrase 3 : “ farms, ancient and rocky, with squat, moss-coated cottages

▶ [1] : antiques fermes chancelantes dont les chaumières trapues et couvertes de mousse : ★★★ Antique me gêne (on parle de la Nouvelle Angleterre, pas de la Mésopotamie) mais le reste me plaît (chancelantes au lieu de branlantes). Ma préférée : je monte à 3 étoiles.
▶ [2] : anciennes fermes et des cottages couverts de mousse : ★☆☆ il manque deux éléments (rocky, squat). La phrase est trop simpliste (à comparer avec l’original)
▶ [3] : vieilles fermes branlantes aux petites habitations trapues couvertes de mousse : ★★☆petites habitations, c’est un peu tristounet et scolaire
▶ [4] : antiques fermes branlantes aux chaumières moussues et trapues : ★★☆. J’aime assez peu le « moussu et trapu », musicalité déplaisante
▶ [5] : antiques fermes branlantes aux chaumières trapues, couvertes de mousse : ★★★. C’est limpide. Je monte à 3 étoiles.
▶ [6] : antiques fermes de pierre et des chaumières trapues, tapissées de mousse : ★☆☆ : j’ai failli mettre 3 étoiles car cette traduction était la seule à évoquer la construction pierreuse (rock/rocky) des fermes. Mais rocky est sans doute employé dans son sens figuratif : précaire, instable.  
 

  • phrase 3 : “ brooding eternally over old New England secrets

L’expression « ruminer les secrets » me gêne un peu à la réflexion, d’autant que les habitations sont vides, désertes, solitaires. Méditer : oui ; couver : oui ; mastiquer/ressasser : non.
▶ [1] : ruminent éternellement les vieux secrets ★★☆ RAS
▶ [2] : comme s’ils couvaient à jamais les secrets : ★★★ il manque old/vieux. Brood/couver = très littéral mais cela fonctionne assez bien.  
▶ [3] : méditent éternellement sur les secrets : ★★★ un peu éloigné, mais créatif et fonctionnel ; manque aussi old/vieux. J’aime néanmoins ce phrasé.
▶ [4] : ruminent sans fin les vieux secrets ★★☆ RAS
▶ [5] : ruminent éternellement les vieux secrets ★★☆ RAS
▶ [6] : ruminent sans fin les vieux secrets ★★☆ RAS
 

  • phrase 3 : “ in the lee of greats ledges

▶ [1] : à l’abri de grandes corniches : ★★☆ simple mais OK
▶ [2] : sur le rebord des abîmes : ★★★ totalement extravagant mais j’adore. Cela fait un beau titre d’ailleurs, Le rebord des abîmes.
▶ [3] : à l’abri de grandes corniches : ★★☆ simple mais OK
▶ [4] : à l’abri de hautes saillies rocheuses : ★★★ oui, saillies, original et bien trouvé
▶ [5] : à l’abri de grandes corniches rocheuses : ★☆☆ pour moi une corniche est rocheuse, pléonasme et bavard
▶ [6] : à l’abri de grandes corniches rocheuses : ★☆☆ pour moi une corniche est rocheuse, pléonasme et bavard
 

  • phrase 3 : “beneath low gambrel roof

Un vrai casse-tête pour les traducteurs je pense. Gambrel = https://en.wikipedia.org/wiki/Gambrel. Sur Wiki version française : « Une mansarde, ou comble à la Mansart, est un comble brisé1 dont chaque versant a deux pentes, le brisis et le terrasson, articulés par la ligne de bris. »
▶ [1] : sous les basses toitures mansardées : ★★★ le traducteur s’en sort bien, c’est clair, parlant, correspond assez bien à la description originale
▶ [2] : sous les toits brisés : ★★★ c’est bien et pas bien, entre le génial et le contestable. On trouve la brisure architecturale, mais toit brisé laisse entendre toit foutu. Ce qui n’est pas déconnant vu le tableau général. Je valide la trouvaille, au même titre que le rebord des abîmes, les secrets qui couvent. Pas la traduction la plus littérale, mais celle qui présente le plus de fulgurances et de coups d’éclats.  
▶ [3] : sous leur toits bas en croupe : ☆☆☆ c’est moche, next.
▶ [4] : sous leurs toits bas à deux pentes : ★☆☆ mouais, c’est parlant mais ressemble à la description d’un article vendu par Bricorama
▶ [5] : sous les toits bas à double pente : ★☆☆ quasi-pareil que 4
▶ [6] : sous les toits bas en croupe : ☆☆☆ moche.
 
Classement / note phrase 3
[1] : 10 points [2] : 10 points [3] : 7 points [4] : 8 points [5] : 7 points [6] : 4 points <—> [1,2] > [4] > [3,5] >[6]

 
 
CLASSEMENT FINAL :
[1] : 1 + 10 +10 = 21 points. Relecture à tête reposée : traduction limpide, élégante, agréable à lire.
[2] : 1 + 11 + 10 = 22 points. Relecture : il y a du rythme, des images. C’est parfois heurté, un peu plus difficile ou poussif de lecture mais il y a d’authentiques fulgurances. On retrouve le Lovecraft broussailleux par endroit et poétique.
[3] : 0 + 10 + 7 points = 17 points Relecture : j’aime beaucoup aussi cette version, son sens des images, le choix de mots. « Les toits en croupe » ont plombé la note finale. C’est une des limites du mode de notation/classement. J'avais valorisé le travail sur l'alitération dans la phrase 2 ; plombé la note dans la phrase 1 me demandant si la lourdeur était intentionnelle. Je pourrais rétroactivement remonter la note.
[4] : 1 + 7 + 8 points = 16 points. Relecture : c’est bien, pas transcendant. Il y a de la clarté et quelques belles choses.
[5] : 1 + 10 + 7 points = 18 points. Il y a un bon phrasé dans cette traduction. Il y manque un petit rien pour vraiment retenir l’attention, mais la lecture est vraiment agréable.  
[6] : 1 + 8 + 4 points = 13 points Relecture des 3 phrases après une lecture analytique, la langue est expéditive, simple. Le tout manque un peu de charme et de consistance.
 
Bilan comptable
[2] > [1] > [5] > [3] > [4] > [6]
 
Bilan simplifié :
[2] [1] > [5] [3] [4] > [6]

Message cité 1 fois
Message édité par gURuBoOleZZ le 21-10-2024 à 15:41:46
n°71740491
gURuBoOleZ​Z
Posté le 21-10-2024 à 15:36:09  profilanswer
 

J'ai deux dernières traductions à proposer (je ne demande pas de les ajouter à la comparaison, c'est juste pour le fun). Mais si quelqu'un veut donner son avis
 
EXTRAIT A :

Citation :

À l'ouest d'Arkham s'érigent des collines farouches, séparées par des vallées plantées de bois profonds dans lesquelles nulles haches n'a jamais pratiqué de trouée. On y trouve des gorges étroites et sombres où les arbres s'inclinent étrangement, où filtrent de minces ruisselets qui ne connaissent pas la lumière du soleil. Sur les pentes les moins abruptes se dressent de vieilles fermes dont les chaumières trapues, tapissées de mousse, méditent éternellement sur les antiques secrets de la Nouvelle Angleterre, à l'abri des grandes corniches rocheuses ; toutes sont vides aujourd'hui : les larges cheminées s'effritent peu à peu, et les parois recouvertes de bardeaux bombent dangereusement sous les toits en croupe.


 
EXTRAIT B :

Citation :

À l'ouest d'Arkham, les collines s'élèvent sauvagement, et il y a des vallées avec des forêts profondes que nulle hache n'a jamais coupées. Il y a des ravins sombres et étroits où les arbres penchent de manière fantastique, et où de fins ruisselets coulent sans jamais avoir capté le reflet du soleil. Sur les pentes plus douces, il y a des fermes, anciennes et rocailleuses, avec de petites chaumières trapues et recouvertes de mousse, qui méditent éternellement sur les vieux secrets de la Nouvelle-Angleterre à l'abri de grands escarpements; mais elles sont toutes maintenant abandonnées, les larges cheminées s'effondrent et les côtés couverts de bardeaux se bombent dangereusement sous de bas toits en croupe.


 
En spoiler, l'identité des traducteurs :
 

Spoiler :


EXTRAIT A : première traduction française, celle de Jacques Papy, ce qui permettra de la comparer avec la version modifiée par Simone Lambling reprise en poche et dans l'édition Bouquins.
EXTRAIT B : traduction du jour par une IA, en l'occurence Microsoft COPILOT, avec pour simple prompt: translate in french the following text:

Message cité 1 fois
Message édité par gURuBoOleZZ le 21-10-2024 à 15:37:24
n°71740842
revpop
Posté le 21-10-2024 à 16:26:55  profilanswer
 

Pour quelle raison n'as-tu pas noté la phrase "but these are all vacant now, the wide chimneys crumbling and the shingled sides bulging perilously" ? où beaucoup de candidats ont manqué, me semble t-il, de doigté musical : "bombent", "se renflent" ...
Je note ici que l'on note la musicalité du texte, très important dans le cas de Lovecraft !

Message cité 1 fois
Message édité par revpop le 21-10-2024 à 16:27:49
n°71740899
BoraBora
Dilettante
Posté le 21-10-2024 à 16:35:29  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :


  • phrase 3 : “ farms, ancient and rocky, with squat, moss-coated cottages

(...)
▶ [6] : antiques fermes de pierre et des chaumières trapues, tapissées de mousse : ★☆☆ : j’ai failli mettre 3 étoiles car cette traduction était la seule à évoquer la construction pierreuse (rock/rocky) des fermes. Mais rocky est sans doute employé dans son sens figuratif : précaire, instable.


Traduire "rocky farms" par "fermes de pierres" est clairement une faute dans ce contexte.  


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°71740922
gURuBoOleZ​Z
Posté le 21-10-2024 à 16:38:49  profilanswer
 

revpop a écrit :

Pour quelle raison n'as-tu pas noté la phrase "but these are all vacant now, the wide chimneys crumbling and the shingled sides bulging perilously" ? où beaucoup de candidats ont manqué, me semble t-il, de doigté musical : "bombent", "se renflent" ...
Je note ici que l'on note la musicalité du texte, très important dans le cas de Lovecraft !


 
Je voulais sans doute mettre un terme à l'exercice. J'ai isolé neuf points de comparaison sur les trois phrases, ce qui est déjà un bon nombre. Effectivement, le segment est très intéressant. Je ne pense pas qu'il puisse infléchir mon résultat global. En relisant les versions, je me souviens m'être arrêté sur les “flancs lattés”qui m'avait plu et intrigué à la fois, et m'étais dit que ce segment méritait l'analyse.
 
Revpop, tu n'as pas indiqué ton ordre de préférence dans ton message. C'est intentionnel ?

n°71740956
gURuBoOleZ​Z
Posté le 21-10-2024 à 16:43:45  profilanswer
 

BoraBora a écrit :


Traduire "rocky farms" par "fermes de pierres" est clairement une faute dans ce contexte.  


Oui, je suis entièrement d'accord. Cela m'étonnerais beaucoup que des corps de fermes aient été bâties en pierre dans des régions boisées. Le traducteur a dû se laisser piéger.

n°71740997
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 21-10-2024 à 16:50:45  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :

J'ai deux dernières traductions à proposer (je ne demande pas de les ajouter à la comparaison, c'est juste pour le fun). Mais si quelqu'un veut donner son avis (...)


L'extrait B s'en sort pas mal du tout, quand on voit d'où il vient. À part les « toits en croupe » (edit: ) et « rocailleuses », mais ce n'est pas le seul qui se trompe là. Peut-être que d’autres s'en sont inspiré (?).
Et aussi « petites » qui sort de je ne sais où.
 

BoraBora a écrit :

Traduire "rocky farms" par "fermes de pierres"  est clairement une faute dans ce contexte.


Pareil.
 
---
 
Sinon, je dois dire que je ne ressens pas tellement de musicalité en lisant Lovecraft en V.O. et je n'en attends pas tellement dans les traductions.


Message édité par hpl-nyarlathotep le 21-10-2024 à 19:01:05

---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°71741110
revpop
Posté le 21-10-2024 à 17:12:48  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :


Revpop, tu n'as pas indiqué ton ordre de préférence dans ton message. C'est intentionnel ?


Oui, je ne voulais pas biaiser votre jugement sur le texte, et vous donner la puce à l'oreille sur les noms des traducteurs :-)
Je vais attendre quelque peu; peut-être que notre ami Bora Bora donnera, d'ici là, son avis (global fut-il), avis qui intéressera, bien sur, tout le monde.
Ce que je peux dire tout de suite c'est que je suis pour un "Lovecraft broussailleux par endroit et poétique", non lisse, pas forcément clair, mais que, souvent, ce point de vue peut engendrer, comme les deux cotés d'une pièce, soit quelque chose d'innovant, singulier, soit des expressions "gauche", à coté de la plaque. C'est là on l'on voit si le traducteur se révèle être un styliste de la langue française ou pas.
Mon premier et mon dernier, dans mon classement, sont les dignes représentants de ce "Lovecraft broussailleux".
 
PS = je donnerai bien sur le nom des traducteurs même si beaucoup le savent déjà.

n°71741834
BoraBora
Dilettante
Posté le 21-10-2024 à 19:46:23  profilanswer
 

revpop a écrit :

peut-être que notre ami Bora Bora donnera, d'ici là, son avis (global fut-il), avis qui intéressera, bien sur, tout le monde.


Pfff... trop de boulot pour moi qui ne lit de toute façon pas de traductions de l'anglais. :o D'ailleurs, déjà il y a 20 ans sur Hydrogenaudio, je préférais lire les CR d'ABX de gURuBoOleZZ qu'en faire moi-même. :D


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°71742747
revpop
Posté le 21-10-2024 à 21:59:19  profilanswer
 

[3] > [4] > [5] [6] [1] > [2]
 
Je remarque que le premier de gURuBoOleZZ se retrouve dernier chez hpl-nyarlathotep et chez moi. Les différences d’appréciation font la richesse de ce forum.
Pour moi, le [3] est celui qui pour (pratiquement) chaque segment de phrase se détache par la singularité de son vocabulaire et la recherche d’une musicalité (allitérations & assonances).
« des forêts impénétrables que nulle hache n’a jamais entamées »
« les arbres s’inclinent avec fantasmagorie »
« d’étiques cours d’eau s’égouttent »
« méditent éternellement» et en terminant la phrase « par les secrets de la Nouvelle-Angleterre » et non le bancal « la grande corniche ».
« cheminées s’effritent, leurs flancs lattés s’enflent dangereusement»
Je ne suis pas contre le « sous leurs toits bas en croupe » (qui est différent du laid (phonétiquement) « toit en croupe »)
 
En spoiler, l'identité des traducteurs :

Spoiler :


[1] = Thomas Constantinesco (La Pléiade)
[2] = François Bon (Points Seuil)
[3] = Isabelle Barat (Saint Ambroise)
[4] = Arnaud Demaegd (Bragelonne)
[5] = Jacques Papy et Simone Lamblin (Bouquins)
[6] = David Camus (Mnémos)


n°71742891
revpop
Posté le 21-10-2024 à 22:12:23  profilanswer
 

ce post de L'Antique Sentier vient de tomber :
"Dans les semaines à venir, Isabelle Barat dévoilera la traduction d’un célèbre récit de H.P. Lovecraft, accessible exclusivement sur mon blog L'Antique Sentier ! Je la considère comme la plus brillante traductrice de l'écrivain de Providence. Elle parvient à restituer magistralement la profondeur et le rythme de la prose Lovecraftienne.  
(Cela dit, il convient de souligner la qualité indéniable des traductions de Philippe Jaworski parues dans le volume de la Pléiade. Sa traduction de Moby Dick m’avait déjà profondément marquée.)  
Isabelle Barat est la traductrice du recueil Les meilleures nouvelles de H.P. Lovecraft publié aux Éditions Rue Saint Ambroise. Je vous partage ci-dessous un extrait de sa traduction de la nouvelle "Le Festival" :  
« Nous sortîmes dans le dédale tortueux de cette ville sans âge, sans lune ; nous sortîmes tandis que les lumières s’effaçaient une à une derrière les rideaux des fenêtres et que Sirius grimaçait sur la cohorte de silhouettes encagoulées, entortillées dans leurs capes, qui s’écoulait sans un bruit par chaque porte pour remonter la rue en une écœurante procession et qui, dépassant les enseignes gémissantes et les pignons antédiluviens, les toits de chaume et les fenêtres à carreaux losangés, se coulait par les allées vertigineuses où les maisons pourrissantes se grimpaient les unes sur les autres pour se décomposer ensemble, par les cours ouvertes et les cimetières où les lanternes en oscillant composaient des constellations ivres et surréelles. »
Lovecraft ou les ombres du moi https://sentierdezaman.fr/2024/10/2 [...] es-du-moi/

n°71742949
gURuBoOleZ​Z
Posté le 21-10-2024 à 22:16:51  profilanswer
 

Merci revpop d'avoir proposé ce blind test.
Pas évident de comparer six traductions (six ! Dire qu'il y a pas si longtemps on n'en comptait qu'une pour la plupart des récits de Lovecraft. Je crois que j'en ai dénombré douze ou treize pour The Call of Cthulhu).
 
C'est pas mal d'efforts à fournir, et pour même pas une demi-page de texte !
Je dois reconnaître que cet exercice met vraiment en lumière une myriade de détails auxquels je ne prête aucune attention en lisant normalement. Un peu comme un texte ABX en audio, mais en plus nourrissant :)

n°71743033
gURuBoOleZ​Z
Posté le 21-10-2024 à 22:22:26  profilanswer
 

revpop a écrit :

ce post de L'Antique Sentier vient de tomber :
"Dans les semaines à venir, Isabelle Barat dévoilera la traduction d’un célèbre récit de H.P. Lovecraft, accessible exclusivement sur mon blog L'Antique Sentier ! Je la considère comme la plus brillante traductrice de l'écrivain de Providence. Elle parvient à restituer magistralement la profondeur et le rythme de la prose Lovecraftienne.  


 
Merci pour le lien. Ceci dit, je ne trouve aucune allusion sur une traduction exclusive sur le blog  [:henri gaud-belin:1]

n°71743051
revpop
Posté le 21-10-2024 à 22:24:01  profilanswer
 

Merci pour vous deux et vos deux superbes explications de texte qui ont surement illuminé la nuit de ce forum lovecraftien :-)
 
Sinon du nouveau sur la qualité des trad. de l'édition La Pléiade ?

n°71743086
gURuBoOleZ​Z
Posté le 21-10-2024 à 22:27:32  profilanswer
 

Je ne crois pas que l'info soit passée ici :  
 
le prochain Gou Tanabe sortira en janvier 2025. Le principal texte illustré sera Les Chats d'Ulthar.
https://www.nautiljon.com/actualite [...] 18409.html
 
Un peu avant, sortira une réédition des textes illustrés par Armel Gaulme, en un volume. Avec en prime un inédit (Le Modèle de Pickman):
https://www.bragelonne.fr/catalogue [...] lovecraft/

Message cité 1 fois
Message édité par gURuBoOleZZ le 21-10-2024 à 22:29:13
n°71743102
revpop
Posté le 21-10-2024 à 22:29:20  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :


 
Merci pour le lien. Ceci dit, je ne trouve aucune allusion sur une traduction exclusive sur le blog  [:henri gaud-belin:1]


 
C'est du teasing qu'il a posté sur son compte x que je suis. Il a déjà posté sur son site une exclusivité d'Isabelle Barat : c'est l'incipit de la nouvelle "The Tree" :
"Sur un des flancs verdoyants du Mont Ménale, en Arcadie, s'étend un bois d'oliviers autour des ruines d'une villa"

n°71743121
gURuBoOleZ​Z
Posté le 21-10-2024 à 22:30:40  profilanswer
 

revpop a écrit :


 
C'est du teasing qu'il a posté sur son compte x que je suis. Il a déjà posté sur son site une exclusivité d'Isabelle Barat : c'est l'incipit de la nouvelle "The Tree" :
"Sur un des flancs verdoyants du Mont Ménale, en Arcadie, s'étend un bois d'oliviers autour des ruines d'une villa"


Merci d'avoir fait circuler l'info ici :)

n°71745157
BoraBora
Dilettante
Posté le 22-10-2024 à 11:47:38  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :

le prochain Gou Tanabe sortira en janvier 2025.


Sans oublier les innombrables comics récents qui puisent leur inspiration chez Lovecraft et sont d'une qualitance confinant au chef-d'oeuvre. :o (cliquer pour la HD)
 
Pour les parents d'enfants en bas âge, un utile alphabet, ou comment apprendre en s'amusant :
 
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323115
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323116
 
Un duo de choc comme on n'en avait pas vu depuis l'Arme fatale :
 
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323117
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323118
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323119
 
Peter Pan et Alice ne l'avaient pas vu venir, celle-là :
 
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323120
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323121
 
Ca se sait peu, mais Lovecraft obtint sa licence de détective privé et fut l'inspiration du personnage de Sam Spade :
 
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323122
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323123
 
Les trois Stooges, comme tout le monde, eurent eux aussi maille à partir avec Cthulhu (perso c'était en 1982 et il m'en reste un tic nerveux à chaque fois que j'entends le mot "carburateur" ) :
 
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323124
 
Chez Zenescope, la formule est toujours la même, babes, guns and... whatever :
 
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323125
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323126
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323127
 
Enfin, la couv' et les 5 premières pages de mon préféré : l'appel à Cthulhu.  :D  
 
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323109
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323110
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323111
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323112
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323113
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323114


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°71745605
Sir_burton
Posté le 22-10-2024 à 13:09:09  profilanswer
 

Je note la date du 23 janvier 2025 pour le nouveau Gou Tanabe. Pour une fois qu'il s'agit d'une adaptation de nouvelles que je ne connais pas. Mais va falloir que je fasse de la place dans ma bibliothèque...

Message cité 1 fois
Message édité par Sir_burton le 22-10-2024 à 13:09:54
n°71749995
revpop
Posté le 22-10-2024 à 23:46:27  profilanswer
 

Le bureau de Robert Blake.
"Dans The Haunter of the Dark , le paysage observé par Robert Blake depuis son bureau est une évocation poignante de la vue que contemplait H.P. Lovecraft à travers la fenêtre de sa dernière demeure au 66 College Street."
https://sentierdezaman.fr/2024/10/2 [...] -the-dark/

n°71750375
charask8
Posté le 23-10-2024 à 08:34:08  profilanswer
 

BoraBora a écrit :


Sans oublier les innombrables comics récents qui puisent leur inspiration chez Lovecraft et sont d'une qualitance confinant au chef-d'oeuvre. :o (cliquer pour la HD)

 

Pour les parents d'enfants en bas âge, un utile alphabet, ou comment apprendre en s'amusant :

 

https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323115
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323116

 

Un duo de choc comme on n'en avait pas vu depuis l'Arme fatale :

 

https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323117
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323118
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323119

 

Peter Pan et Alice ne l'avaient pas vu venir, celle-là :

 

https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323120
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323121

 

Ca se sait peu, mais Lovecraft obtint sa licence de détective privé et fut l'inspiration du personnage de Sam Spade :

 

https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323122
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323123

 

Les trois Stooges, comme tout le monde, eurent eux aussi maille à partir avec Cthulhu (perso c'était en 1982 et il m'en reste un tic nerveux à chaque fois que j'entends le mot "carburateur" ) :

 

https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323124

 

Chez Zenescope, la formule est toujours la même, babes, guns and... whatever :

 

https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323125
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323126
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323127

 

Enfin, la couv' et les 5 premières pages de mon préféré : l'appel à Cthulhu. :D

 

https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323109
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323110
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323111
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323112
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323113
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/323114


Lovecraft P.I a l'air dingue!
Je vais regarder de plus près :D

n°71750607
BoraBora
Dilettante
Posté le 23-10-2024 à 09:27:02  profilanswer
 

charask8 a écrit :


Lovecraft P.I a l'air dingue!
Je vais regarder de plus près :D


Gaffe, comme souvent avec les comics (presque toujours, même), les couvertures et la BD elle-même ne sont pas du même artiste. ;) Dans le cas de Lovecraft P.I., la BD est vraiment médiocre, seules les couvs ont de l'intérêt.


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°71752230
charask8
Posté le 23-10-2024 à 13:48:43  profilanswer
 

BoraBora a écrit :


Gaffe, comme souvent avec les comics (presque toujours, même), les couvertures et la BD elle-même ne sont pas du même artiste. ;) Dans le cas de Lovecraft P.I., la BD est vraiment médiocre, seules les couvs ont de l'intérêt.


C'est pour ça que j'ai dit que j'allais d'abord me renseigner :D

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