Reprise du message précédent :
Le contenu de ce message a été effacé par son auteur

Je viens de finir le dernier Tahar Ben Jelloun : L'insomnie

Comment dire... c'est pas mon genre de dire ça mais... c'est un vaste torchon en fait

Le pitch est marrant soit, mais c'est écrit avec le zob, tout s'enchaine sans liens, tout est baclé, les dialogues sont dignes d'un écrit de 3ème, c'est hallucinant

Y'a 2 ou 3 fulgurances de 2 pages sur l'insomnie en elle même, le reste c'est (pour ma part) poubelle, je comprend même pas que la NRF ai publié ça

 
J'ai déjà ce genre de truc dans ma collecque de goodies tu penses  
 
Ça fait un peu kitschosse leur rendu, et le dessin n'est pas très fun et déconne.

Un pendu ça aurait été tellement mieux

La pièce de dix francs était pas mal en restant classique, je trouve que la superposition des motifs rend mieux. Ça j'en ai une quelque part pour sûr.

Mascarade, Gabriel Chevallier, 1938 : 5 nouvelles, parlant des tranchées de la 1ère GM, de la collaboration dans la 2ème GM, de pièces d’or enfouies et de meurtres impunis, les thèmes communs semblant être culpabilité et justice (le titre donne une idée de ce que l’auteur en pense, de la justice). Comme souvent dans un recueil de nouvelles, c’est inégal, mais il y en a 3 que j’ai trouvées très bonnes. J’ai bien aimé le style et l’humour noir de l’auteur, ça m’a donné envie de lire ses romans (La Peur et Clochemerle).
 
La Grande peur dans la montagne, C.F. Ramuz, 1926 : un roman étrange. Un style très personnel et particulier, je ne l’ai pas trouvé beau mais original et c’est une petite musique entêtante qui reste dans la tête quand on referme le bouquin. Ça se passe dans un village de montagne et les habitants superstitieux pensent qu’un paturage est hanté par on ne sait quoi et qu’y amener paître un troupeau peut avoir des conséquences dramatiques. Au début du roman, on y a amène paître un troupeau...
Ramuz ne donne pas une vision idyllique de ses montagnes : villages pauvres, hommes tout petits dans l’immensité et très vulnérables face aux éléments. Tout en donnant une explication rationnelle aux événements, il arrive à distiller un malaise diffus. Par exemple, le lecteur est tout le temps décentré, on passe du « ils » au « nous » en milieu de phrase, on plonge des sommets vers la vallée...Mais je ne voudrais pas donner l’impression que c’est une écriture obscure et expérimentale, c’est très facile à lire.
 
La Vierge du trottoir, J.L. Dubut de Laforest, 1898 : 1er volume d’une série intitulée Les Derniers scandales de Paris, qui comprend 37 tomes. Un feuilleton populaire, avec 2 ou 3 rebondissements par chapitre. Les personnages sont sublimes ou ignobles, on ne s’embarrasse pas de nuance ou de psychologie. Résultat, ça ressemble un peu à un conte où La Vierge, pauvre petit chaperon rouge, entre dans la gueule du loup (je sens que Tabalzar va me demander si elle le voit, le loup. Je ne dis rien. Suspense), c’est-à-dire, les bas-fonds de Paris.
Je me suis beaucoup amusée. Ça pourrait être démodé ou ridicule, mais non. Il y a une bonne maîtrise du tempo - pas de temps mort, c’est addictif - une langue classique XIXème, simple et pas ampoulée et puis la description du milieu de la prostitution de l’époque est très réaliste : prostituées encartées ou insoumises, visites médicales humiliantes, bordels, souteneurs, prison de St-Lazare...tout le système est décortiqué. Une bonne surprise.

'tain mais comme ça me gonfle les préfaces qui te dit tout ce qu'il va se passer dans le roman ! Merci bien les éditions "Le livre de poche"    
 
Bref, j'ai commencé "Les Hauts de Hurle-Vent" d'Emily Brontë

Excellent choix ! Un roman proche de la perfection dans son domaine, selon moi. Comment exprimer cette capacité de l'auteur à susciter une telle émotion chez le lecteur ? Elle te prend par la main et tu te laisses porter par son récit comme sur du velours... Extraordinaire.
Dans mon top 50, sans discussion.

Ça a l'air intéressant tout ça ! Clochemerle, j'en ai entendu du bien. Et le dernier que tu cites, on dirait que le gars regarde de très près Eugène Sue et les Mystères de Paris (avec le personnage de « Fleur-de-Marie, c'est-à-dire la Vierge ») et se dit que lui va faire un truc sérieux et documenté et pas que des bas-fonds romancés.

Un de ces quatre je filtrerai tout le topic sur ton pseudo et je lirai toute ta liste, parti comme c'est

Je suis dedans en ce moment. Je l'avais lu au lycée sous l'impulsion de la prof qui m'a le plus inspiré, et j'en gardais un excellent souvenir, de l'ambiance pesante surtout, mais pas tellement de l'histoire.

Là j'apprécie toujours, mais je trouve l'écriture quand même assez lourde...

Ça fait longtemps que j'ai le nom de Ramuz dans ma liste d'auteurs à découvrir. Faudrait que je m'y mette un jour... Tu me donnes envie de passer à l'acte prochainement !  

Je sors du film "Edmond". C'est gentillet, mais ça m'a surtout donné envie de rerelire Cyrano...

Le titre renvoie clairement aux Mystères de Paris, oui - que je n’ai jamais lu, je crains que ce soit désuet ?
Dubut de Laforest est tombé dans l’oubli, je ne crois pas que ses oeuvres soient disponibles en papier - j’ai téléchargé le bouquin sur Gallica.

J'avais vu la pièce, même avis. C'est mignon mais très en-dessous du chef d'oeuvre auquel il est accolé.

C'est très bien Les Mystères de Paris, ça se lit tout seul.

Pour ceusses qui aiment les classements, la compilation de tous les tops 10 des lecteurs du libraire qui se cache : https://docs.google.com/spreadsheet [...] edit#gid=0
(Où je me rends compte que je lis la même chose que tout le monde, en gros. )

Pour mourir ? Le libraire spé BD ?

J'ai pas compris l'allusion  
 
EDIT : la méthodo non plus.

 
Ça me rappelle les enfants de Noé de Jean Joubert, un de mes livres de chevet quand j'étais môme.

Yep : https://twitter.com/librairesecache [...] 7227287552

Je sais pas si 'y a vraiment une méthode, je pense que c'est juste un top des livres proposés par ses lecteurs dans les commentaires de son blog.

Tu peux résumer sans spoiler ? Je suis intéressé.

Ah si, ce sont des statistiques sur 10 ans, ça lisse les effets d'actualité.  

Ah oui bonne remarque.
(Y a pas Houellebecq c'est ça ? )

Ouais enfin comparer Houellebecq avec Ravage de Barjavel, c'est un peu comparer un tournedos Rossini avec un big mac hein.

Lequel est lequel dans ton esprit? Vraie question.

    Nope  

respectivement  

Ptain j'ai pensé pareil

 
Suite à des expériences scientifiques dans la zone polaire, un déluge de neige tombe sur l'hémisphère nord et une famille se retrouve coincé dans son chalet sous plusieurs mètres de neige  
C'est un classique souvent étudié au collège.

Je comprends pas ta remarque, y a pas de comparaison là, c'est juste un recueil de conseils de lecteurs.
 

Merci, je sens que ça va me plaire.

 
C'était en réaction au "y a pas Houellebecq"
Y a des romans bien dans le lot, mais y a aussi beaucoup de pseudoclassiques sans grand intérêt (y compris Ravage)

Y a pas Houellebecq = y a pas le livre évoqué plus haut dans le topic et dont tout le monde parle en ce moment si j'en crois ce qui se dit ici.

Ah d'accord
Pas lu le dernier, je veux bien croire que le niveau baisse (coucou à Amélie Nothomb   )

Rien à dire sur le premier la Horde du Contrevent par contre, vraiment à conseiller à tout le monde

Je crois que nous n'aurons décidément aucune lecture en commun

Bon j'ai filtré sur les 30 dernières pages, ça colle pas trop en effet    
mais bon y a quand même
j'ai aussi aimé
Le comte de Monte Cristo?
Gagner la guerre ?
Alex ?
Des souris et des hommes?
Le joueur d'échec? (et le reste de Zweig) ?
 
on trouve toujours en cherchant un peu  

Rétrospective 2018 :
 
Keith Lowe - L'Europe barbare : tableau assez complet des déchaînements de vengeance, épurations ethniques et autres guerres civiles qui ont suivi la fin de la 2ème Guerre Mondiale. Intéressant pour beaucoup d'épisodes méconnus, que l'auteur n'oublie toutefois pas de replacer dans le contexte de l'époque.
 
François Cheng - L'éternité n'est pas de trop : une belle histoire d'amour contemplative, avec une dose de drame et de mysticisme. Ça aurait pu être barbant sur la durée mais la poésie et l'élégance de l'écriture rendent le roman très digeste.
 
H.G.Konsalik - La route sanglante : chroniques de la dernière année du Front de l'Est au travers des histoires de plusieurs soldats et civils allemands. Les épisodes guerriers ne sont peut-être pas d'une originalité folle mais il subsiste quelques scènes marquantes.
 
Avraham B.Yehoshua - Voyage vers l'An Mil : choc des cultures entre juifs séfarades et ashkénazes à la veille de l'An Mil. La reconstitution de Paris à l'époque capétienne est intéressante, mais le roman manque un peu de picaresque et préfère s'attarder sur de longs débats au sujet de la bigamie d'un des personnages.
 
Ursula Le Guin - Les dépossédés : la satire sociale sous-jacente à l'ambiance SF se révèle rapidement plus subtile qu'il n'y parait, et les allers-retours du récit entre les époques et les planètes le rendent très prenant.
 
F.E.Raynal - Les naufragés des Auckland : récit authentique de la survie de 5 naufragés au milieu du XIXème siècle sur un archipel paumé vers le sud de la Nouvelle Zélande. Au delà du verbe un peu désuet le plus intéressant est la ténacité du narrateur, qui s'improvise tour à tour cordonnier, forgeron ou constructeur naval pour finir par tirer ses compagnons d'affaire. À ne pas offrir aux amoureux des bébés phoques...
 
Patrick Bénard - Chroniques frénétiques (Une histoire intime du rock) : des Beatles à Björk l'auteur reparcourt ses découvertes rock du début des années 70 à l'aube des années 2000. La partie autobiographique (largement romancée) est plutôt confuse, mais c'est une bonne occasion de ré-écouter des classiques ou de découvrir quelques obscures références de l'époque.
 
Alessandro Barbero - Le jour des barbares : un modèle d'ouvrage didactique, qui réussit à être très facile d'accès tout en brossant un portrait complet d'une époque complexe (celle de la bataille d'Andrinople en 378 de notre ère). Les erreurs politiques, les choix stratégiques, les faux-pas tactiques, les périodes pré et post bataille, tout est analysé de façon claire mais pas simpliste.
 
Robert Silverberg - Le Seigneur des Ténèbres : les péripéties d'un Anglais au cœur de l'Afrique Noire à la fin du XVIème siècle; au-delà du clin d’œil évident à Conrad l'histoire est très prenante, le héros tombant constamment de Charybde (les Portugais) en Scylla (les tribus cannibales) tout en essayant de rétablir la situation à son profit.
 
Cecil Scott Forester - Aspirant de marine : prologue des aventures de Hornblower, grand classique de la littérature de marine; on sent les embruns, le souffle des boulets de canon, les abordages épiques, bref on ne s'ennuie pas un instant.
 
Julien Blanc-Gras - Comment devenir un dieu vivant : apocalypse, religion, médias, le cocktail semblait explosif, l'écriture enjouée de l'auteur devant transformer le tout en grosse comédie déjantée, mais patatras, à force de se rouler dans le cynisme on a l'impression de lire du Palahniuk fatigué.
 
Trevanian - Shibumi : thriller d'espionnage mêlant habilement humour, cynisme, philosophie orientale et spéléologie. Même si le héros est (volontairement) un peu trop doué ça se lit avec plaisir.
 
Julien Blanc-Gras - Paradis (avant liquidation) : récit journalistique  sans complaisance ni condescendance, essayant de comprendre le fatalisme du peuple démuni des îles Kiribati, qui est parfois conscient de la menace écologique globale tout en étant lui-même très négligent vis-à-vis de son environnement. L'humour est bien dosé, le tout se lit vite mais laisse une impression mélancolique durable.
 
Robert Musil - L'homme sans qualités : fourmillant portrait de la société culturelle viennoise à la veille de la Première Guerre Mondiale. Habilemet orchestré, plus digeste que l'épaisseur des 2 tomes le fait craindre, il y a juste certaines projets de chapitres dans la partie inachevée qui sont saugrenus et/ou consternants.
 
Tristan Edern-Vaquette - Je gagne toujours à la fin : sous couvert de rocambolesques aventures guerrières dans la Résistance le héros se fait le chantre de l'anticonformisme, de la liberté d'expression et par là du droit à la provocation. Punk sur le fond comme sur la forme, parfois au bord de la gaminerie quand il donne dans une énième baston ou un ixième dialogue impertinent (et interminable), la lecture reste assez originale et stimulante.
 
Jonas Jonasson - Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire : les rocambolesques aventures d'un centenaire en cavale, mêlant petits rebondissements et Grande Histoire. L'humour semble parfois lorgner du côté de Donald Westlake, ça se lit vite et facilement.
 
Kenji Miyazawa - Traversée de la neige : les nouvelles les plus courtes sont les plus intéressantes, parfois oniriques, souvent poétiques, l’œuvre plus longue en quelques chapitres ("La place de Pollano" ) laisse quant à elle un peu plus à désirer.
 
Carlos Ruiz Zafón - L'Ombre du vent : destins croisés, enquête un peu ésotérique, l'intrigue est relativement complexe et doublée d'une poignante histoire d'amour au beau milieu de l'Espagne franquiste (et plus précisément de Barcelone). Une belle réussite romancière.
 
Dans mon top 3 : L'Ombre du vent, Les dépossédés et Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire
 
Pour le flop : surtout Comment devenir un dieu vivant

 
Ça m'a gonflé moi. J'ai trouvé ça vain et prétentieux.

 
 
Ce que j'ai pu entendre autour de moi. Je pense qu'il y a aucun bouquin que je pourrais conseiller à tout le monde. Je ne considère pas mes goûts comme universels

C'est pas aussi génial que ça la Horde du Contrevent mais vain et prétentieux là je comprends moyennement    (enfin, vain pourquoi pas mais comme la plupart des histoires qu'on nous raconte dans les romans)