Reprise du message précédent :

J'ai supprimé les 17 retours à la ligne inutiles, c'est déjà plus lisible. Les paragraphes, c'est le bien.
 
Les plus demandés en livres pour adolescents sur la zone : https://www.amazon.fr/gp/most-wishe [...] s_tab_t_mw
 
Je vois pas bien en quoi les couvertures évoquent des jaquettes de porno gay (mais je m'y connais plus en littérature ado qu'en porno gay ). Deux ou trois ont des hommes torse nu en couverture, c'est pour ça ?   Je vois pas non plus grand chose en bit-lit mais bien plus en dystopies et plus généralement en fantasy, ce qui reflète mon expérience d'ex-libraire. De toute façon, peu d'ados lisent des romans, ça a toujours été le cas depuis que l'on a inventé l'adolescence dans les années 50 (ou 60 chez nous). Et parmi ceux qui en lisent, il y a une minorité de garçons, ce qui oriente forcément les choix éditoriaux.
 
Quel était le but de ta question, au juste ? Trouver des livres à offrir ? En lire quelques-une pour te rajeunir ? Faire de la socio de comptoir Figaro-style ?  

Y a BoraBora qui chiait sur Bettelheim sur un autre topic, ça m'a rappelé que j'ai un CR en retard.

Pour me distraire d'un gros pavé, je me suis dit que j'allais lire le Livre noir de la psychanalyse. Pourquoi, me direz-vous ? Hé bien principalement à cause de ses détracteurs

Le sujet avait piqué ma curiosité il y a quelques années, après que j'avais écouté une ou deux conférences diffusées sur la chaîne de la Tronche en Biais, je ne me rappelle plus lesquelles, où il était question de la psychanalyse et de son statut particulier dans l'arsenal de soin en France. J'avais trouvé ça intéressant, et les invités avaient contribué à ce fameux « Livre noir » alors pourquoi pas, mais sans plus. Et puis j'ai vu qu'il y avait un anti-Livre noir publié en réponse par des psychanalystes, donc j'ai lu la quatrième de couv pour voir. Et, comme elle crie « nous sommes des escrocs et fiers de l'être »… bah forcément j'ai eu envie de lire l'original.

Le livre est une série d'essais sur un certain nombre de sujets liés à la psychanalyse. Ça cause de Freud, à la fois ses prétendues réussites thérapeutiques, ses « inventions » et les anecdotes auxquelles il les relie, et son statut de narrateur non fiable (puisque, pour croire en la psychanalyse, il faut croire ce qu'il raconte de ses expériences, que se passe-t-il si on se rend compte qu'il ment sur beaucoup de choses ?). Il est question du statut et de l'histoire de la psychanalyse en France, avec les différentes chapelles, la personnalité de Lacan, la façon dont les psychanalystes et leurs défenseurs répondent à la critique. Un certain nombre de cas où la psychanalyse a été destructrice (sur des patients suicidaires, parmi les autistes avec Bettelheim) sont aussi décrits. Ce sont grosso modo les trois axes que j'ai retenus.

Le point récurrent et visiblement douloureux est la mise sous le tapis, au début des années 2000 et à la demande d'un lobby de psychanalystes, d'un rapport sur la performance des différentes thérapies sur différents troubles. Rapport d'où il ressortait que la psychanalyse était systématiquement moins efficace que les autres. On n'a pas le cul sorti des ronces.

À l'arrivée, c'était d'intérêt inégal pour moi. La partie qui m'intéressait vraiment était celle sur les théories que Freud présente comme des vérités scientifiques, sur les cas particuliers qu'il romance, voire mythonne complètement pour en faire des preuves, sur son infaillibilité nécessaire (et inexistante). J'y ai appris moins de choses que j'aurais pensé. Tout ce qui cause d'histoire du lacanisme et compagnie, ça ne m'a pas trop parlé, mais je dois être un peu jeune (j'ai de moins en moins l'occasion de dire ça alors j'en profite). J'ai appris plus de choses dans la partie sur les échecs, les conseils foireux qui ont ruiné la vie de cas célèbres ou de générations d'autistes et leurs familles.

Bref, je suis partagée. D'un côté, je trouve que c'est une œuvre de santé publique, parce que la psychanalyse est vraiment un cancer encore bien métastasé dans le système de santé français. De l'autre, j'ai trouvé le livre un peu fourre-tout, parce que six cent et quelques pages pour aborder tous les aspects, c'est un peu compliqué. Pour l'avoir vu pas mal cité en notes de bas de page, je pense que Les Désillusions de la psychanalyse de Van Rillaer aurait plus correspondu aux aspects qui m'intéressent dans cette histoire (le décortiquage de la méthode de Freud, ses motivations réelles, ses échecs passés sous silence, etc.).

Si le sujet vous intéresse, je dirais d'abord d'écouter les confs de LTEB et de voir si ça vaut le coup pour vous. Par exemple https://www.youtube.com/watch?v=Brbys66TRxk sur les « icônes » de la psychanalyse.

Ah c'est intéressant d'avoir ton retour, j'en ai pas mal entendu parler et je m'étais demandé si j'allais le lire ou pas parce qu'au final, je suis assez convaincue d'avance
La question que je me pose, c'est pourquoi cette discipline a autant pignon sur rue chez nous alors que la quasi-totalité du reste du monde considère ça comme une forme d'ésotérisme folklo. C'est très fortement attaché à une certaine intelligentsia mais pourquoi ?

Si j'ai bien compris (c'est pas la partie que j'ai trouvée la plus passionnante ) c'est la conjugaison d'un certain nombre de facteurs. Elle a été perçue, dans les années 50-60, comme une porte de sortie (une façon « humaine » de soigner) à des soignants qui étaient face à des patients chroniques, médicamentés, difficiles à améliorer. Puis, après mai 68, il y a eu des changements dans l'organisation du système de santé et une séparation entre neurologie et psychiatrie, avec une OPA des psychanalystes sur cette dernière. Et, en France, on a aussi d'énormes stars qui ont un peu écrasé le game, avec Lacan et Dolto (WTF les citations de Dolto dans le bouquin) et Bettelheim qui est venu en visite.

Edit : je pense que le truc s'auto-entretient, aussi, vu que c'est encore (un peu moins, apparemment, maintenant) une part importante de la formation, la plupart des soignants qu'on croise et des intellos qui ont été soignés ont été en contact avec un psychanalyste à un moment donné. Et, pour certains, réutilisent les concepts instagrammables quand ils sont invités par un média.

On pourrait se poser la question pour l'homéopathie ou l'ostéopathie également...

Alors je n'y connais rien du tout mais vos échanges m'interpellent : la psychanalyse c'est pas bien ? C'est bien ?
Tillow > c'est pas populaire aux États-Unis aussi ?

Comme disait ma grand mère, il y a les gens qui montent et ceux qui démontent, mais souvent ils empruntent le même escalier.
A tous ceux qui démontent la psychanalyse, des gens sains en général et sans douleur apparente, qu'ils présentent pour voir leur alternative.

 
 
Pour ma part, Harry Potter a quand même lancé pas mal de jeunes dans la lecture du temps où j'étais ado. Alors oui c'est un phénomène rare mais bon.
 
Et les rayons YA et fantasy attirent bien les jeunes à chaque fois que je vais en librairie. Et oui, les couvertures sont colorées, moins chiantes que la blanche. Et en tant qu'adulte, je trouve encore de bons bouquins YA.

Lancé pendant combien de temps, c'est la question. Le nombre de parents ou relations d'ados que j'ai pu entendre se lamenter parce que "il avait lu tout HP à 12 ans et depuis il veut plus rien lire"... HP a ceci aussi d'original que le premier était destiné aux 10/11 ans mais que JKR a fait évoluer sa saga au fur et à mesure que son lectorat vieillissait. Cet effet est fini depuis la parution du dernier volume il y a 15 ans. Une chose est sûre : les ados qui lisent HP sont devenus très rares : soit tu le lis gamin soit tu passes ton tour (parfois parce que tu as vu les films).
 
Mais oui, il y a des ados qui lisent, bien sûr, surtout des filles, mais il y a une cassure très nette à la puberté, même chez des gamins qui aimaient lire jusqu'àlors. Ca peut reprendre plus tard, passé 18 ans, mais plus souvent aux alentours de 25 ans, quand on n'est plus "officiellement" jeune. Globalement, l'adolescence est la classe d'âge qui lit le moins.

Quand tu vois 2/5/10 ados (selon la taille de ta librairie) au rayon jeunesse, tu ne vois pas les 1000 qui sont occupés à autre chose.  

Bonjour le cliché. La majorité des livres en littérature générale a des couvertures illustrées, avec ou sans jaquette. Et une fois en poche, c'est la quasi-totalité.

Je n'en doute pas. Après, faudrait définir "Young adult" parce que ça ne désigne pas l'adolescence, qui commence tant d'un point de vue sociétal que physiologique aux alentours de 13 ans et se termine à la majorité.

En fait, un des problèmes, c'est que ses tenants refusent d'être évalués selon des modalités de la science contemporaine. Et donc que rien ne prouve que ça marche et comme l'homéopathie, Tatie Jeannie va te dire que ça marche puisque sa cousine a été guérie

Talb > il y a des tas d'alternatives, mais en France on ne te les propose souvent pas quand tu vas consulter.

 
 
En ce moment, au niveau de mes lectures, j'expérimente et j'essaye de sortir de ma zone de confort.
 
Par curiosité, j'aimerais savoir quels sont les livres qui ont du succès dans la catégorie ados ou young adult (parce que la distinction entre les deux ne semble pas claire).
 
"Je vois pas non plus grand chose en bit-lit mais bien plus en dystopies et plus généralement en fantasy" ==> J'avoue que sur amazon, c'est moins nette que sur d'autres sites.    
 
Mais sur les autres punaise... la tronche des couv'...
 
 

Je pense qu'il y a mieux à faire pour diversifier ses lectures que d'aller voir les meilleures ventes Amazon, surtout la cat ado si t'es pas ado    
 
Comme je suis là, j'ai terminé Le Silence d'Isra d'Etaf Rum. C'est sur la condition féminine dans une famille arabe musulmane très traditionaliste à Brooklyn, donc la femme est là pour élever les enfants, s'occuper de la maison, elle doit pas sortir de chez elle, "honneur" de la famille partout etc... Le premier soucis est là, c'est un sujet un peu vu et revu et pas vraiment traité sous un angle intéressant, c'est trop tire larme d'ailleurs. Et niveau qualité littéraire c'est plutôt plat. C'est à mille lieux d'un Mille soleils splendides de Khaled Hosseini.
 
Faut que je me trouve quelques bons livres parce que je rame un peu en ce moment   Il y a tout de même eu L'Odyssée d'Hakim (BD) dans mes tops, avec une qualité qui va crescendo.

@Groomy connais-tu Un garçon convenable de Seth ?
 
J'ai les 2 tomes, j'en ai entendu que du bien mais le glossaire est gargantuesque. Je ne me vois pas faire 500 allers-retours..

Ouh ça a l'air intéressant mais effectivement très copieux.
Et ma médiathèque ne l'a pas, dommage.

Pareil et pareil.

Bizarre de présenter ça de cette manière vu la quantité de bouquins de fantastique/horreur que tu as lus. M'enfin bon...

J'avais lu une méta analyse de différents types de thérapies sur tout un tas de problèmes mais pas moyen de remettre la main dessus . C'était pas glorieux pour la psychanalyse...

Ça doit être el famoso rapport de 2004 ou par là.

Oui possible, il y avait eu des références dans la presse au moment où le livre noir était sorti

Terminé Ces hommes qui m'expliquent la vie de Rebecca Solnit, un court recueil d'essai (des articles publiés sur internet) autour du féminisme. Le début du premier essai (il est accessible je ne sais plus où) m'avait attiré : au cours d'une soirée, un homme demande à l'autrice ce qu'elle fait dans la vie. "Je suis autrice, je viens notamment d'écrire un livre sur Edward Muybridge." Son interlocuteur lui coupe la parole : "Et connaissez-vous ce livre très important sur Edward Muybridge sorti l'année dernière ?" et poursuit en lui racontant le contenu de ce livre. (Je cite : ) M. Très Important poursuivait sa diatribe pleine de suffisance à propos de ce livre que j'aurais dû connaître quand Sallie l'a interrompu : "C'est elle qui l'a écrit". Ou du moins a essayé de l'interrompre. Mais il a préféré continuer sur sa lancée. Il a fallu répéter trois ou quatre fois "C'est elle qui l'a écrit" pour que le message lui parvienne. Puis, comme dans un roman du 19e siècle, il a blêmi. Que je sois vraiment l'autrice du livre très important qu'en réalité il n'avait jamais ouvert, mais sur lequel il avait juste lu un article dans le supplément livres du New York Times quelques mois plus tôt, bouleversait tellement les catégories bien définies ordonnant son monde qu'il en est resté bouche bée – même s'il s'est vite ressaisi. Avant que nous n'éclations de rire, notre statut de femmes nous rendait poliment inaudibles, sauf qu'à vrai dire nous n'avons jamais cessé de l'être, inaudibles.
Le reste du livre est (beaucoup) moins amusant et léger. Différents sujets sont abordés : les violences faites aux femmes (dont les chiffres – des États-Unis, mais pour ce que ça change... – sont terrifiants), l'affaire DSK, le mariage pour tous (je me demande si on parle de mariage pour tous aux États-Unis)... D'autres (deux) m'ont moins intéressé : le chapitre dédié à Virginia Woolf en particulier est peut-être intéressant pour une personne qui connaît bien l'autrice, moi je suis resté complètement à l'écart.  
Je ne pense pas avoir vraiment appris beaucoup de choses sur le féminisme et la condition de la femme, par contre je pense que c'est sain de le lire et de le relire pour se mettre tout ça dans la tête (surtout pour moi qui ai tendance à tout oublier très vite) étant donné la société dans laquelle on vit. Mais tout de même, j'étais passé à côté du mouvement #yesallwomen par exemple (pour faire simple : un #metoo avant #metoo).
Deux remarques mineures : il est évidemment surtout question des États-Unis (bien que le propos soit malheureusement assez universel), et quelques essais se répètent un tout petit peu à la fin (c'est logique.)
Je recommande bien sûr.

Ceci étant dit, il y a un livre très important sur Edward Muybridge qui sortira l'année prochaine  

 
 
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Si jamais quelqu'un avait besoin d'un exemple de mansplaining

Je pense qu'au moins 50% de l'humanité a déjà des exemples sous le coude mais c'est vrai que celui-là est exceptionnel !

Je l'avais lu à sa sortie, j'avais beaucoup aimé et j'en avais parlé il y a 2 ans sur le topic idiophilie alors qu'un gros boulet nous saoulait depuis des jours.

 
C'est devenu assez rare IRL (pour ceux qui sont en contact quotidiennement avec du public dans un cadre qui incite à la discussion) depuis l'apparition des réseaux sociaux, le rêve absolu des hommes qui veulent t'expliquer la vie. Mais l'anonymat des réseaux sociaux montre justement que le genre de la personne en face est sans importance pour ces hommes.

@parappa qu'est-ce qui te dérange chez Woolf ?

Merci pour vos retours sur cet essai !

Encore une question pour @parappa. Il y a lonnnnnngtemps, tu avais apprécié Dalva de Harrison. Es-tu toujours du même avis ?

Rien du tout, je n'ai jamais lu ses livres !
 
Dalva c'est un très bon livre, un peu exigeant peut-être mais d'après ce que je vois de tes lectures aucun problème.
Bora adore tu devrais lui demander.
 
Edit : je me rends compte que je viens de commander Les mémoires d'un chat sur ta recommandation.

Ma lecture de Dalva est beaucoup trop lointaine pour que je me remémore toute l'histoire, mais j'avais trouvé l'écriture belle et marquante, ce qui m'avait fait penser par le style que je tenais en main l'oeuvre d'un écrivain d'exception. La manière m'avait marqué, ça je m'en rappelle.

Merci pour vos retours    
 

Le parfum de Patrick Süskind terminé    
 
Cette obsession des odeurs   la description du travail de parfumeur   la vie du personnage de Grenouille et le comique du perso de Baldini son maître parfumeur, la fin complètement WTF    
 
Par contre
 

Je te conseille La contrebasse aussi, très bon. J'avais vu l'adaptation avec Jacques Villeret

Le pigeon du même auteur. Si tu habites en ville tu te méfie après la lecture.

Les Etats-Unis en général    

On est plusieurs ici à avoir adoré L'odyssée de l'Endurance, de Shackleton
 

 
le navire vient d'être retrouvé    

https://www.nytimes.com/2022/03/09/ [...] leton.html

 
Merci pour vos conseils   je vais faire une pause lecture et revenir avec Faust de Goethe  

"La force de haïr et le pouvoir d'aimer", Faust m'a imprégné à vie.

Du coup j'ai pu envie  

Bordel ouais le passage dans la grotte, tu te dis " Mais ? Qu'est ce que la baise putain ?"

Le film est meilleur que le bouquin

Je viens de voir ça oui c'est fou !
https://www.theguardian.com/world/2 [...] -antarctic (pas de paywall)

J'ai fini Confiteor.
Pfou, c'est génial et indescriptible. Incroyable comment un truc qui part à ce point dans tout les sens peut accrocher le lecteur.