Reprise du message précédent :
Pères et enfants, Ivan Tourgueniev, 1862 : il partait pas gagnant, Ivan. 1) il est Russe 2) le livre est réputé pour l’invention du mot « nihiliste ». Or la Russie et la philosophie, ce ne sont pas vraiment mes domaines de prédilection…
C’est beau. Fin, émouvant, ça m’a beaucoup plu. Tourguéniev a inventé un beau personnage (Bazarov) et inventer un beau personnage, je considère que c’est le sommet de la littérature romanesque.
 
Je n’ai pas les nerfs assez robustes pour vivre dans ce monde-là - Correspondance entre Flaubert et Tourgueniev, 1863-1880 : j’ai dévoré ce livre. Objectivement, je ne saurais même pas dire ce qu’il y a d’intéressant à lire les lettres de vieux messieurs qui pour l’essentiel se fixent des RV et se donnent des nouvelles de leur santé. Mais j’ai adoré. L’affection profonde qui se dégage des lettres (ils étaient amis). J’étais à la limite de chialer à la fin en lisant la dernière lettre de Tourgueniev.
Je ne sais pas comment l’expliquer : ça me fait le même effet que lorsque Montaigne laisse tomber les philosophes antiques pour parler de sa vie : tout à coup, on se trouve nez à nez avec un homme des siècles passés. Je trouve ça magique.

 
Comme ça tu peux lire autre chose que des petits miquets pour une fois

Père et Fils    un livre qu'il FAUT avoir lu.

Je vois que vous avez au moins 2 ou 3 proches qui lisent. Vous avez de la chance de partager vos lectures avec vos proches  

J'offre des livres seulement si je connais bien les goûts de la personne. Sinon, je donne et prête des dizaines de livres qui peuvent potentiellement plaire à ma belle-mère (qui les donne ou prête ensuite à une de ses belles-sœurs)
J'aime bien quand mes livres voyagent  

J'ai filé "Les chemins de Kathmandou" à mon fils et s'il le lit, je vous file 100 balles à tous.

J'offre des livres aux gens qui lisent et dont je pense savoir ce qui pourrait leur plaire. Et moi… on m'offre TOUJOURS des livres, je crois que c'est assez rare qu'un anniversaire ou un Noël se passe sans livres. Ce Noël, on m'a offert un gros bouquin d'histoire, un roman et un manga, donc j'ai un bon échantillon de genres littéraires

Edit : et sous le sapin, outre mes livres, il y avait un autre manga, un comic, un livre d'histoire/géo, un recueil de nouvelles, trois romans et un livre de cuisine, si j'oublie rien. Alors qu'on n'était pas si nombreux !

Si par proches tu entends le cercle familial, je n'ai pas plus de chance. Mon père et mon frère n'ont jamais lu un livre, ma belle-soeur j'en doute, ma nièce a arrêté avant l'adolescence, ma mère il y a 45 ans, la fille de ma femme n'a lu qu'une bio de De Niro ces 25 dernières années et le reste de la famille, que je vois aux enterrements, c'est du même ordre.
 
Ma femme partage mon goût pour la lecture, mais ça doit faire 15 ans au moins que je ne lui ai pas offert de livre puisque j'en ramenais du boulot dès que je voyais quelque chose d'intéressant, soit quasiment chaque semaine (maintenant que je suis à la retraite, je vais pouvoir recommencer à lui en offrir sans avoir l'impression de l'inviter à dîner dans un restau dont je suis le cuistot).
 
Par contre, j'en offre à mes amis qui sont tous lecteurs mais on connaît le proverbe sur les amis, la famille et le choix qui s'ensuit (ou pas).

C'est l'inverse chez moi, je viens d'une famille de powerlecteurs, que des universitaires spécialistes de littératures différentes et/ou des snobs amateurs d'ancien français dans le texte, mais je recommande pas pour autant parce que bonjour les névroses

J'entame un cycle Philip Roth avec Portnoy et son complexe.

 
   
 
J'admire ces gens, nombreux dans ma famille aussi. Mais j'évite les sujets littéraires avec eux, je me plais à les divertir avec des sujets totalement différents. Ils savent que je suis un lecteur assidu de S.King et un seul m'a abordé à propos de Histoire de Lisey qu'il avait lu en v.o et qu'il a trouvé surprenant. Et intéressant...  
 
 
 

Chez nous (5-6 personnes en tout), tout le monde a toujours lu, alors qu'on n'est pas du tout des "littéraires" ou universitaires.
En vrac : un entrepreneur, un déménageur, une comptable, une commerciale, un instit (:o), une prof.
Bref, il y a toujours eu des livres, certes plutôt classiques (sauf moi qui aime la SF, qui est clairement (à leurs yeux tout du moins) un sous-genre mineur, dont ils ne veulent pas entendre parler ! (mais dans lequel ils m'ont offert au moins 2-3 classiques ).
Le truc ennuyeux je trouve, c'est que chacun veut rester dans sa zone de "connaissance". Untel veut des policiers, voire romans historiques, l'autre veut de tout SAUF SF ou fiction trop éloignée de la réalité, etc...
Pour ce qui est des livres que j'ai reçus au fil des années, j'ai rarement été déçu, notamment par les livres que je n'avais pas demandés (comme quoi, ils doivent avoir de bons libraires !)

C'est un truc que je trouve assez cool dans ma famille. Je viens aussi d'un milieu universitaire, les gens lisent énormément mais sans snobisme. Ça doit venir du fait qu'on est plutôt des scientifiques donc déjà la SF est totalement légitime Ça lit beaucoup de romans, de polars, de BD, de page turner (c'est ma tante interprète qui m'a filé Game of Thrones) et personne ne s'emmerde avec un Goncourt ici.
D'ailleurs j'ai offert Cent titres de Clémentine Mélois à mon père, merci le topic, il a ricané comme un collégien

Pas une famille d' "intellos" mais cette année on s'est offert uniquement des livres. On n'a pas trop les mêmes goûts donc on s'était donné des indications voire des références précises. Cette année j'ai reçu Hangsaman de Shirley Jackson (mon choix) et Crénom, Baudelaire ! de Teulé (la surprise).

J'ai offert Mon Mari de Maud Ventura à l'aveuglette car le livre que je voulais offrir à une personne était introuvable.
Du coup je l'ai lu depuis : le style est un peu plat mais c'est quand même une bonne surprise pour moi que ce roman plein d'ironie sur une femme follement amoureuse de son mari. Si vous aimez les personnages barrés, tentez le coup.
Comme c'est un premier roman, il y a aussi le plaisir de découvrir l'univers de l'autrice et de ne pas pouvoir deviner comment ça va finir.

 
Ils lisent au moins !  

J'ai terminé Le bossu de Pau Féval. C'était génial !
Bon c'est l'histoire du chevalier de Lagardère, je pense que tout le monde connaît, il doit y avoir eu plusieurs films. C'est plein d'action, de machinations, d'humour, je me suis régalé. Est-ce un sacrilège de dire que je l'ai préféré aux 3 mousquetaires ? (Mais bon je l'ai lu il y a longtemps)
2 3 bricoles quand même (je peux pas m'empêcher ) : les interjections des deux acolytes (Aspapur ! Capédédiou ! Sandédiou !) m'ont carrément fatigué, les histoires d'achat/vente d'action bof, et puis quelques passages pourraient être un peu raccourcis. La fin est carrément abrupte, j'ai été étonné, c'est même pas qu'il manque un épilogue (il a choisi de couper en pleine action, pourquoi pas), simplement après 700 pages j'aurais aimé quelque chose d'un peu plus doux. (J'avais quand même un peu envie de fêter ça. )
Sinon un détail marrant que j'ai pas vu souvent mais que j'ai apprécié : à l'occasion certains personnages pensent à voix haute. Ben c'est rudement pratique pour comprendre ce qu'ils ont dans la tête.

Tout à fait
Je pense que pour au moins 3 d'entre eux, la lecture a été grandement facilitée par la présence de bibliothèques municipales quasi gratuites.
Perso, j'ai commencé à y aller à 14 ans environ, ma soeur itou.
Ma fille, je l'y ai emmenée dès 1 an je pense, surtout que depuis mon enfance, les biblio/médiathèques sont devenues très accueillantes (et toujours gratuites ou presque). Elle a beau dire qu'elle n'aime pas lire, elle lit toujours un peu (et pas spécialement des trucs "faciles" ) mais aime toujours autant aller à la médiathèque.
Je pense que ces petites graines qu'on plante tout petit enfant se développent plus tard (ou pas), en tout cas, j'espère qu'elle gardera le goût d'aller chercher dans les livres ce qu'elle a envie de chercher (des infos, de l'aventure, du divertissement, de la réflexion, etc...).

Oui, il y a des longueurs, mais dans l’ensemble, c’est un grand plaisir de lecture !
 
 
Pour ma part, j’ai lu Quartier lointain de Taniguchi ce we et…bon, c’est raté comme incursion dans la BD. C’est sympa, mais je ne vois vraiment pas ce que la forme BD, ce que le dessin, apporte à cette histoire (pas passionnante par ailleurs). La façon dont c’est cadré, découpé, on dirait un film.

C'est marrant, parce que moi Russe plus deuxième moitié du 19e, il y a pas besoin de trop me chauffer en principe. J'ai probablement ouvert Tourgueniev sur ces critères là d'ailleurs.

Il y a Les Mémoires d'un Chasseur aussi (notamment l'histoire du cheval perdu à la fin).

Mon année 2021 en lecture : (vu que j'ai un peu de temps, et que j'ai pas envie de faire mon boulot )

- la trilogie du Problème à 3 corps : pas mal, mais je me suis un peu perdu par moments, pourtant je l'ai lu en peu de temps, sans temps morts entre eux.
- L'accident de chasse : une BD (oui, patapé). Enfin, je crois qu'on appelle récit graphique, un truc du genre. Vraiment pas mal, très sombre (bon, c'est en noir et blanc, ça aide...), très prenant. Lu en 2 soirs tellement c'était bien.
- Des milliards de tapis de cheveux : j'en ai déjà causé ici. C'est vraiment original dans la forme et le fond (et la fin ). De la SF qui pourrait être un roman historique. J'ai adoré !
- Les cheveux de Bérénice, sûrement recommandé par le topic romans historiques. C'est pas mal pour qui veut découvrir le temps des égyptiens (mais pas celui de Ramsès, celui des grecs !). Par  contre, on y va assez lourdement dans la pédagogie avec des grosses (le mot est faible) ficelles. Sympa, mais faut pas se prendre au sérieux.
L'équation africaine de Yasmina Khadira : autant j'avais bcp apprécié L'attentat, autant j'ai failli balancer le bouquin. Heureusement la 2ème moitié est moins désagréable dans son traitement (c'est sûrement fait exprès, mais bon, ça m'agaçait...)
- Sulak de Jaenada. Alors, là, c'est un peu particulier. l'histoire est classique mais la façon de raconter ne l'est pas tout à fait. L'auteur (avec des moins grosses ficelles que le bouquin sur l'Egypte) nous rappelle de temps en temps ce qui aurait pu se passer si le personnage principal avait été mieux "orienté" (par son milieu, par sa famille, l'école, les juges). Au début, j'ai trouvé ça chiant. Mais, le bouquin est bien écrit, et on avance sans s'en rendre compte. On sent comment ça va finir, mais on le lit quand même (des fois que...).
Nausicaa de Hayao Miyazaki. OK, c'est un manga, mais bon, c'est Nausicaa, un des de mes DA préférés. Comme disait Gilou*, le manga c'est vraiment aut'chose (oui il parle comme ça Gilou). Effectivement, c'est 3 crans au-dessus et l'on se rend compte que le film pour détaillé qu'il soit, ne prend en compte qu'un tiers de l'histoire du manga. 7 tomes, c'est ultra-génial, fouillé, beau, tout quoi. (si un jour, ces gars-là se payaient un coloriste, j'achète les yeux fermés.
Un gentleman à Moscou : histoire avec un fondement qu'il ne faut pas remettre en question (sinon on ne lit pas le bouquin. Un gars reste enfermé toute sa vie dans un hôtel moscovite. Ca se lit facilement, c'est doux, il y a un peu d'humour. Un bon moment (à lire au coin du feu).
Hygiène de l'assassin de Amélie Nothomb. J'ai bien aimé, mais j'ai déjà oublié pourquoi
3-4 polars, mais les polars m'emmerdent désormais (et pis Vargas n'écrit rien, depuis le dernier)

*A+

Une grosse partie de la série Fondation a été écrite à la fin des années 50 et dans les années 60, ce sera donc extrêmement vieillot, même comparé à la SF des années 70 et 80

Personnellement je trouve que c'est une partie du charme L'époque ou on imagine encore Mars remplies des ruines éthériques d'une civilisation disparue, de Vénus comme d'une planète-jungle (y'a pas ça dans Fondation mais dans d'autres livres d'Asimov oui), ou on emmerde la vitesse de la lumière avec l'hyperespace mais ou un ordinateur fait la taille d'un immeuble

Mais oui, il faut se rappeler que le "gros" de l’œuvre d'Asimov a été écrite dans les années 40 jusqu'au années 60. Et même s'il a écrit après, par exemple, dans l'histoire qui fait la jonction entre le Cycle des Robot et le Cycle de Fondation, même si elle a été écrite dans les années 80, il est forcément limité par l'univers qu'il a mis en place, donc pas de concept plus "modernes".

Après, personnellement, il faut lire Fondation plus pour le côté "chute et renaissance de la civilisation" et "quête" que pour des concepts purement SF; je ne vais pas spoiler mais une grosse partie du cycle de Fondation c'est une sorte de partie de Civilization dans l'espace quoi

Faudrait que je les relise, d'ailleurs, mais je pense que Fondation s'appréhende beaucoup mieux si on a lu le cycle des Robots avant

Edit : Et si tu as vu le film "I, Robot"...
Oublie. Les seuls points communs entre le film et l'histoire d'Asimov, c'est le titre et la présence de robots

Ah oui, la nouvelle qui s’appelle Richard III ? Je crois que je l’ai déjà lue.
     

J'ai pas accroché non plus à Quartier lointain. Je m'en suis un peu voulu puisque tout le monde adore, mais bon, parfois ça veut pas.

Pas forcément, le seul raccord entre les cycles Robots et Fondation se fait à la toute fin du second, Asimov a trouvé à une époque que ce serait intéressant de lier les deux mais en fait l'univers de Fondation se suffit bien à lui-même.

Non, pas au niveau de l'histoire en effet, mais au niveau de l'époque de l'écriture; quand tu lis Fondation, même si on sent que c'est de la SF ancienne, ça reste assez vague et on pourrait croire que ça date des années 70, alors que les histoires du Cycle des Robots révèlent très bien qu'ils ont été écrits dans les années 50 et 60 (voire 40 pour les récits les plus anciens).
Le fait que le premier volume (si on parle bien de Prélude à Fondation) a été écrit dans les années 80 n'aide probablement pas

Je viens de lire Maus, le célèbre récit dessiné d'Art Spiegelman sur l'histoire de son père et sa famille, déportés à Auschwitz. Je ne l'avais jamais lu, n'aimant pas le style du dessin. Je n'aime toujours pas le dessin, mais l'histoire est absolument extraordinaire. Après avoir lu des dizaines de documents et témoignages de rescapés, j'apprends encore des choses. Dingue.

La BD qui m'a traumatisé en cinquième. J'en ai pas dormi pendant des jours, avec ce "la graisse des corps brûlés ils la reversaient sur les nouveaux arrivants pour qu'ils brûlent bien".

 
 
ce "détail", je le connaissais du témoignage de Rudolf Höss    
 
Et ouais, en 5ème c'est trop tôt, d'autant que c'est au programme de 3ème.

En fait je crois que ce qui m'a impressionné, ce n'est pas tant le "détail" en lui-même que cette ambiance de mort qui règne sur la BD. J'avais une idée de ce que c'était qu'un camp de concentration mais purée y être confronté en images et en émotions, quel enfer

 
 
Il y a un contraste assez dingue entre la facilité de lecture due à la forme du récit, et ce qui est raconté.
 
Et perso ce qui m'a frappé c'est la trajectoire hallucinante du papa, un combo entre une "chance" incroyable et des capacités hors normes à la débrouille

J'ai reçu Le livre de l'intranquilité de Fernando Pessoa, j'ai trop hâte de voir ça  

J'ai commencé La divine comédie de Dante  
C'est chaud de rentrer dedans

C'est chaud d'y rester aussi ça se lit à peu près comme le bottin, heureusement, en Enfer, il y a les supplices qui sont marrants, mais le Purgatoire j'ai trouvé ça long et je ne sais plus si j'ai fini le Paradis.

C'est bien le but  

Moi j'ai bien aimé les trois  
L'énumération des noms propres est bien rébarbative (en plus il faut lire les notes pour comprendre un peu de qui on parle) mais j'ai trouvé de très beaux passages dans chacun.

C'est ça de pas être dans les bons cercles  

La popularisation voire la résurrection. Le mot "nihilisme" est apparu au XVIIIe siècle.

Tous les rescapés devaient avoir une trajectoire plus ou moins hallucinante, mais la plupart ne l'ont pas raconté dans le détails comme son père.
Par exemple on ne sait quasi rien sur ce qui est arrivé à sa mère pendant tout ce temps, mais ça donne une case de retrouvaille tellement puissante    

Livres reçus :  
Chevreuse de Modiano : La petite musique chère à Modiano... Tout est là. L'histoire qui n'en est pas vraiment une. La recherche du passé. Les vrais et les faux souvenirs. Les noms, les adresses prises au vol. Cette impression de marcher dans le brouillard...
On aime ou on aime pas.  
Les après-midi d'un fonctionnaire très déjanté de Upamanyu Chatterjee : On tourne un peu en rond, comme le personnage principal... Je déconseille plutôt à moins d'être fan de lecture satirique sur l'Inde contemporaine.

Qui a lu le dernier Houellebecq et est ce que je vais m'ennuyer avec 700 pages?
 
Ca me soule assez sévèrement de lire en français en général, mais j'avais fait l'effort pour Sérotonine et j'avais moyennement aimé. J'aimais mieux avant.