Reprise du message précédent :

Grrr, je ne sais pas si je l'ai apprécié ou si je suis frustré par rapport à La vérité sur l'affaire Harry Québert
J'en attendais "trop" mais j'ai aimé le lire - sans le trouver "palpitant" du tout par contre.
 

Allez, il me reste le dernier livre du roman Middlemarch
 

C'est pas un mauvais bouquin mais ça tient pas debout. Y'a largeeeeement pire.

Ça m'a fait ça pour Édouard aux mains d'argent.

J'ai l'impression que tu parles de La vérité sur l'affaire Harry Québert, moi je faisais référence au bouquin Le livre des Baltimore

Ah oui ! En effet my bad  

De jolies couvertures ici : https://twitter.com/VarlanOlivier/s [...] 3873141770  
 

 
Y a aussi des trucs auto-publiés sur Amazon et de genres douteux, c'est moins drôle, mais j'ai un peu ri.

La couv' de Tardi pour Pennac avec le comm' "une enfant de 3 ans a fait ce dessin ?" ou celle de Frazetta.

Tous ces tartuffes qui brandissent bien haut le "oulala comme c'est sexiste" dès qu'il y a une femme nue et autres "ça m'a valu une scène de ménage quand ma femme est tombée sur (tel livre avec vaguement une femme nue dessus)"/"on serait gêné de lire ça dans le métro de nos jours" Je trouve nettement plus remarquables les couvertures des PUF , ou le "Baise moi" avec le gamin qui se fait éclater la cervelle.

C'est surtout que ça n'a aucun intérêt. oh la la je suis content, je suis un lecteur rebelle, je te montre une femme nue sur la couverture.

Nawak. Le lecteur n'a aucun moyen d'influer sur la couverture, et il ne va pas l'arracher de son bouquin avant de monter dans le métro.

Si tu vas dans le métro avec une fille nue dessus (ou un homme nu), c'est uniquement pour te faire remarquer.

Pour moi une pire couv' de livre, elle est soit laide soit racoleuse parce que sans rapport avec le livre (ou les deux). Et pour le coup, le thème femme à poil pour les livres qui s'adressent a priori a des mecs est... ouais, sexiste. La couv' de l'antho de SF italienne coche les deux cases.
 
Celle de Frazetta est superbe mais coche la deuxième case parce qu'elle a été créée pour un roman d'E.R. Burroughs. Aucun rapport entre cette peinture et le roman de SF de Simak. Mais une gonzesse en pagne, ça fait vendre...

Moi aussi je l'ai fini   C'est un beau pavé. Je n'ai pas réussi à cerner le personnage principal : si c'est un opportuniste, un suiviste, un psychopathe, simplement un gars normal ou tout à la fois. Au moins le livre traduit son titre et illustre l'adage "la banalité du mal". C'est une belle œuvre, avec des points du vue un peu différents de ce qu'on lit souvent car versé vers les pays baltes et la part sombre de l’Allemagne de l'ouest. L'histoire des 3 principaux personnages du livre est tellement folle que j'ai cependant eu un peu de mal à m'immerger dans le livre.
 
C'est riche, long, mais intéressant.
 
 
J'ai aussi terminé Demain la brume de Timothée Demeillers, livre de la rentrée littéraire 2020. Histoire d'un bout de vie de jeunes croates pendant la guerre serbo-croate et d'un couple de jeune français. Le début du bouquin ressemble à un récit classique de vie d'ados européens mais on bascule dans le nationalisme, comment nos origines nous rattrapent, nos bêtises puis la guerre. C'est bien écrit, pas joyeux, peut-être un peu trop scolaire/classique : c'est très maitrisé, ça prend quand même aux tripes parfois mais c'est un peu cousu de fil blanc.

Je l'ai celui-là  
Pas encore lu  

Le Lys dans la vallée, Balzac, 1836 : ça fait trois fois qu’il me fait le coup. Au début, je me dis, je m’en fous, des paysages de la Touraine et de ton héros romantique que j’ai l’impression d’avoir déjà rencontré dix fois, Honoré, mais je te trouve sympa et je t’écoute avec plaisir. Et puis CLAC. Il y a ce moment dans un roman de Balzac où le piège se referme sur moi et tout à coup je suis hyper investie dans ce qui arrive aux personnages et je lis la fin comme si c’était un thriller.
C’est un bon Balzac, dans une veine plus psychologique que sociologique. Il est question de politique (chant du cygne de la monarchie) mais c’est surtout le portrait de deux personnages : le héros romantique et sa bien-aimée.
Honoré fait du roman réaliste, pas des bluettes. Le héros, qui est le narrateur, s’exprime dans une langue lyrique qui doit taper sur les nerfs de plus d’un lecteur et se présente comme un chevalier d’amour courtois, mais au fond il est aussi ambitieux et vain que Rastignac ou Rubempré. L’héroïne…ah, l’héroïne, c’est là que Balzac a du génie.
Là où le héros voit le réceptacle idéal de tous ses désirs et de toutes ses ambitions, Balzac voit une épouse, une mère, qui doit faire face à toutes les difficultés de la vie quotidienne, en portant le très lourd carcan des femmes du XIXe. Est-ce que ça aiderait cette femme d’avoir un chevalier servant ? Au début, elle le croit. Pauvre Mme de Mortsauf.
 
Berlin Alexanderplatz, Alfred Döblin, 1929 : Franz Biberkopf sort de prison et va devoir refaire sa vie : en suivant le droit chemin ou en reprenant ses activités criminelles ? Est-ce qu’un héros de tragédie a vraiment le choix ?
L’histoire du livre est assez frappante car on s’éloigne tout à fait des milieux bourgeois habituels (ou c’est moi qui lit trop de romans bourgeois, je ne sais pas) pour se retrouver chez les délinquants.
Ce livre est comparé à Ulysse de Joyce, je rassure la population : oui, le style rompt avec la narration balzacienne, mais c’est plus simple à lire. Je dirais plutôt Voyage au bout de la nuit, comme niveau de difficulté.
Le traducteur a fait un travail remarquable pour retranscrire ce style qui se veut oral et non littéraire, avec des dialogues entrecoupés de ritournelles (mes passages préférés, j’adore les comptines absurdes), de publicités, de manchettes de journaux. Et puis il y a les cafés, les tramways, les travaux, les vitrines…le résultat est assez sidérant : on a vraiment l’impression de vivre dans la rue de Berlin pendant tout le livre.
J’ai trouvé ça presque génial. Presque parce que les 100 dernières pages, qui prennent un tour plus abstrait, plus biblique, m’ont laissé sur une mauvaise impression, mais dans l’ensemble, c’est excellent.
 
Le Monstre, Camille Bodin, 1864 : un roman gothique. Avec personnages angéliques ou démoniaques, château lugubre, forêt inhospitalière, crypte et tout. Un petit chou à la crème pour qui aime le feuilleton XIXe.
C’est court, bien maîtrisé et resserré, on ne se perd absolument pas dans des dédales de péripéties invraisemblables. Il y a même une charge bien réaliste contre le système judiciaire. Il y a des rappels entre les événements, je ne peux pas expliquer sans dévoiler l’histoire, mais j’ai aimé ces motifs répétés, souvent de façon ironique.
Entre le feuilleton de Dumas et celui-ci, les aristocrates sont tombés de leur piédestal, pour devenir des libertins, débauchés, tordus, qui abusent de leurs privilèges. En revanche, la religion reste encore présente comme force positive. Je ne pense pas pour autant que Camille Bodin soit une grenouille de bénitier (pas plus que Dumas ne devait être un monarchiste convaincu), mais elle s’inscrit dans un genre qui se nourrit de toute l’esthétique baroque. Par ailleurs, même si la figure de Marie est présente, sa figure est légèrement dévoyée…vertueuse et mère, oui…mais aussi sainte martyre des femmes victimes de violences domestiques.
 
Le Masque de Dimitrios, Eric Ambler, 1939 : un bon roman d’espionnage à l’ancienne.
L’histoire se déroule dans les Balkans, avant la 2de GM, un monde chaotique qui paraît bien plus actuel que les romans basés sur la guerre froide : il y a des réfugiés, des réseaux criminels de drogue et de prostitution et le blanchiment d’argent.
Ça a l’air horrible, mais c’est traité sans violence, sans désir de choquer le lecteur, c’est comme regarder La mort aux trousses ou Casablanca (débarrassés quand même de tout glamour et de toute romance).

Terminé à l'instant et je suis mitigé. Je trouve qu'il y a plein de bonnes idées, les deux fils parallèles (hommes et araignées) sont intéressants, toute l'histoire autour (la fin de l'ancien régime, le nano-virus, l'autre planète...) me plaît, mais je n'ai jamais vraiment été pris dans l'histoire. Bon ce n'est pas tout à fait vrai, les 100 dernières pages – les seules avec de l'action d'ailleurs – m'ont permis de rentrer davantage dedans ; j'ai bien aimé toute la partie finale, que j'ai lue d'une traite.  
J'ai la sensation que ce n'est tout simplement pas très bien raconté. Ce n'est pas froid, c'est juste peu immersif, et peut-être moyennement écrit ou traduit. (Le début, toute la séquence Avrana Kern en gros, est carrément difficile à passer de ce point de vue.) L'histoire a du potentiel mais je n'ai jamais vraiment été interpelé par le sort des humains (sauf à la fin donc), les personnages ne m'inspiraient rien du tout, je les ai trouvés terriblement bof.
Bon c'était bien quand même, le livre a été primé et l'auteur aussi donc je pense que c'est du sérieux, mais ça n'a pas complètement marché avec moi.

Fini "Le monde de Sophie" de Jostein Gaardner. Honnêtement, je ne sais pas trop quoi en penser. Je pense que le public cible est probablement adolescent, qui entend parler de philo pour la première fois et ce n'est pas mon cas, même si je ne prétend pas y connaître grand chose. Si j'étais ado, peut-être que ça m'aurait plu à l'époque, même si aujoud'hui certains aspects paraissent assez dépassés (toute cette petite musique sur l'ONU qui va sauver le monde, ça sent fort l'optimisme qui suit la chute de l'URSS, le Rwanda, la Yougoslavie, le 11 septembre n'étaient pas encore arrivés). L'histoire du roman est assez intéressante pour retenir mon attention, et le côté philo est assez vulgarisé pour être compréhensible.  

Bonjour,
Quelqu'un à lu 'Seul dans Berlin' ?
Des retours là-dessus ?

https://forum.hardware.fr/forum2.ph [...] 0&filter=1

Je souhaiterai des avis de posteurs actuels, histoire de pouvoir échanger...
Maintenant si le topic lecture n'est pas l'endroit pour parler de livres, et bien...j'irai ailleurs

 
Le style est assez classique, pas de quoi casser trois pattes à un canard, et chaque protagoniste est bien sagement rangé dans sa case de façon assez manichéenne.
 
Mais c'est suffisamment bien construit pour être agréable à lire.
Et surtout, c'est toujours intéressant, et assez rare, d'avoir un propos sur la période venu de l'intérieur du Reich (l'auteur ayant été assez prolifique pendant l'époque nazie).
 
Attention tout de même, il y a une petite dimension propagandiste, mettant l'accent sur le Résistance intérieure (qui a existé ceci dit).
 
Bref, une lecture efficace, pas forcément impérissable, mais peut-être nécessaire ne serait-ce que par le contrepoint qu'elle peut apporter sur la période.

Bien sûr que si c'est le bon topic, mais tu demandais des retours, alors je t'indiquais juste ce qui s'était déjà dit au sujet du livre.

Ton lien m'envoie en première page sans aucun filtre (sur smartphone )

Ah, j'avais juste filtré sur Fallada, je sais pas pourquoi ça marche pas sur smartphone.

Pas de soucis, je vais filtrer par moi-même

Ah tiens, je n’ai pas trouvé ça manichéen. Et absolument pas propagandiste.
Ça m’amuse toujours de constater que personne ne lit jamais le même livre.  

Heureusement non ? Selon son histoire et ses idées on ne voit pas la même chose dans un livre (je parle de manière générale et pas pour ce bouquin en particulier bien sûr)

Oui, c’est la magie du romancier : si l’auteur est bon, il laisse suffisamment place à l’imagination et au jugement du lecteur pour que celui-ci s’approprie le livre et achève sa création en le lisant, en quelque sorte.

Qui va lire le prix Goncourt 2021 ?
 

Je sais pas, mais c'était une bonne surprise, en ce qui me concerne J'ai dû lire la critique du roman dans le Canard la semaine d'avant, je me suis dit tiens, ça a l'air bien, je pourrais bien lire ça, et pan, le Goncourt, pour une fois c'était un roman dont j'avais entendu parler.

 
Attention, le livre en lui-même n'est pas manichéen selon moi, juste les différents protagonistes qui me semblent un peu caricaturaux.
 
Et le coté propagandiste vient du fait qu'éditer un livre mettant en scène la résistance au sein du Reich dès 1947 est forcément un acte en partie politique.

 
Lu.
Insipide mais pas déplaisant à lire.
 
Il jongle de style en style en fonction des références littéraires qu'il distille.
 
Si La Redoute éditait un catalogue littéraire, Mbougar Sarr en serait le photographe.

Il a l'air intéressant. Je viens de récupérer celui de l'année dernière, à lire maintenant  

Mais je n’ai pas encore fini le Goncourt de 1975 !

Top 3 des Goncourt celui-là.
Avec Le Feu de Barbusse.
 
Difficile de trancher pour compléter le podium.

T'en as lu combien ?  

Parmi les Goncourt, j'ai lu des merdes quand même.  

Et c'est sans compter le nombre de Goncourt sans intérêt, d'où ma question parce que je n'ai pas l'impression d'après ses contributions que 1000Trees soit très amateur de livres insignifiants.

J'ai regardé la liste des Goncourt, j'ai dû en lire trois à tout casser, il y a peut-être trois-quatre bonshommes dont j'ai un autres roman que celui qui a été primé, mais la proportion de types dont j'ai JAMAIS entendu parler est assez impressionnante.

Bah deux, d'où ma difficulté à compléter ce podium.