Reprise du message précédent :
Ah mince   les sept morts par contre, j'ai fait une faute sur mon poste, honte sur moi.

Stuart Turton l'auteur

Chouette livre !

Si si, tu l’as bien vendu, je l’ai noté aussi.
 
J’attends avec curiosité le résultat de la rencontre entre Tillow et Lily Bart. Est-ce que ce ne serait pas le genre de personnage à qui elle veut donner des claques à longueur de page parce qu’elle se compliquerait la vie inutilement ? Elle va dire que c’est une gourde, je le crains

Lily  
 
Tiens, mais qu'ai-je fait du DVD qui était offert avec l'édition l'Imaginaire ?    Toujours pas vu l'adaptation avec Gillian Anderson.  

pour "les 7 morts d'evelyn hardcastle" je l'avais acheté lu suite à cette critique: (attention elle spoile un peu plus que ce qui a été dit jusqurà maintenant)
 
https://leroseetlenoir.blogspot.com [...] astle.html
 
avec effectivement une allusion à agatha christie

Pour l'instant je ne suis pas super fan.
En fait, je retrouve une pointe d'agacement que j'avais ressenti à la lecture du Temps de l'innocence. Décidément je n'ai pas beaucoup d'affection pour ces riches américains désœuvrés et je ne m'explique pas pourquoi.

Globalement, les enjeux sont les mêmes pour les femmes que dans les classiques anglais qui me plaisent (se trouver un mari pour ne pas crever dans le caniveau par tous les moyens sans compromettre sa réputation), mais je ne sais pas, chez Wharton j'ai envie de baffer les personnages, en moyenne. Soit ils sont très très cons et sclérosés dans le respect des bonnes mœurs puritaines d'ascendance hollandaise, soit ce sont des nouveaux riches arrivistes méprisés par les gens de la première catégorie.

Je n'ai pas encore lu beaucoup de choses sur Lily Bart, mais l'entendre déclarer de but en blanc qu'il lui faut un mari richissime parce qu'elle a des goûts de luxe ne me la rend pas sympathique.

Je continue ma lecture, mais je ne m'explique pas réellement ce qui me hérisse chez les Américains que je tolère chez les Anglais.

Edit: en fait je pense que ce qui m'énerve, c'est qu'autant je conçois que la pose et la dissimulation soient nécessaires pour se marier et éviter de crever la dalle (cf. les soeurs Bennett), autant le même calcul pour s'assurer une très riche position dans la société, alors qu'on pourrait se suffire (très modestement, certes) à soi-même me debecte. J'ai été élevée comme ça, en partie (j'ai de la vieille noblesse dans une partie de ma famille et c'est ce qu'on inculque aux filles). Ça m'a toujours dégoûtée et j'ai toujours tenu mordicus à subvenir à mes propres besoins, d'où le fait que j'ai horreur des avanturières.

Tu vas la détester
J’en étais sûre, t’aimes que les personnages rationnels et vainqueurs
Ok, je force un peu le trait, mais pour moi la différence entre Elizabeth Bennett et Lily Bart ce n’est pas une question de goûts de luxe et d’arrivisme (on parle bien de la nana qui a épousé Darcy, là ? ), c’est qu’Elizabeth est raisonnable - les héroïnes d’Austen sont très sensées et réfléchies de manière générale - alors que les héroïnes de Wharton sont plutôt du genre à se tirer une balle dans le pied.

Fig. 1  La clairvoyance      

C'est ça que j'ai trouvé le plus fascinant, à la lecture. Je ne connais pas du tout ce milieu-là des riches Américains, et je lis assez peu de littérature américaine en général, et j'ai trouvé ouf de voir à quel point ils font de la gym mentale entre les « valeurs » de leur société et celles du Vieux Monde. Il y a un côté faux-cul, où on valorise les affaires tout en méprisant les gens qui se sont enrichis mais qui ne sont pas dans les bons cercles ou ne viennent pas des bonnes familles. Ça m'impressionne à quel point tout en se revendiquant différents ils lorgnent sur la société anglaise et en reproduisent tous les défauts et toutes les petitesses, parfois en appliquant ses règles à côté de la plaque. Il y a un côté « lettre de la loi » vs « esprit de la loi » sur certains trucs, où on va respecter à la lettre des règles parce qu'il faut, mais avec un côté très artificiel dans ce contexte alors qu'on pourrait sentir la logique de la même règle de l'autre côté de l'Atlantique, comme s'ils avaient pris des tas de règles et les avaient appliquées comme des décalcomanies.

J'ai trouvé très très très intéressants les personnages un peu interlopes, les gens qui sont entre deux niveaux de la société dans le roman, et certains personnages qui jouent un peu des rôles de passeurs. Si tu as été vue chez Madame Machin, ça promet rien, elle est quand même sacrément déclassée ces dernières années, mais c'est une ascension par rapport à Monsieur Bidule qui t'avait invité à chasser le mois précédent, et tu peux espérer entrer en contact avec Miss Muche qui était chez Madame Machin de manière un peu choquante parce qu'elle s'abaisse, mais si tu tisses des liens avec elle elle pourrait t'inviter dans une soirée où tu n'es pas censé être, ça pourrait choquer mais tu rencontrerais d'autres gens (s'ils acceptent de te parler, après trois verres de punch ça se tente) qui alimenteraient ton progrès dans la bonne société.

Le fait qu'ils aient à ce point mis en place une danse ritualisée dans leur société pour pouvoir reproduire des hiérarchies sclérosées, hiérarchies que la société américaine dans son ensemble prétendra être un vieux truc poussiéreux que nous dans le Land-of-the-Free on fait pas, mais un peu quand même, sinon c'est la chienlit ma bonne dame, ça m'impressionne.

Edit : dans un autre genre et pas du tout dans le même coin de la société, ça me fait penser à Dragonwyck (le film de Mankiewicz) avec cette soirée où la pauvre fille se fait jeter parce qu'elle est une pouilleuse et ne connaît pas Victoria Schermehorn. À la fois on pourrait être dans un bal anglais avec les robes froufrouteuses et les pimbêches, et pourtant, pas tout à fait, les pimbêches seraient probablement moins frontales.

Quelqu'un a lu le roman ? Le film est ouf, mais bon, Mankiewicz avec Vincent Price et Gene Tierney c'est un peu de la triche.

Oui c'est tout à fait ça, tu m'a bien cernée
Pareil pour Jane Eyre, elle finit par faire un beau mariage mais à la force du poignet

C'est tout à fait ça, il y a un niveau supérieur à la schizophrénie chez les Américains
Il paraît que ça existe toujours, j'ai de la famille là-bas qui m'a raconté avoir fréquenté de loin la vieille bourgeoisie New Yorkaise, les principes restent absolument les mêmes qu'il y a un siècle.
C'est effectivement très intéressant, mais en même temps, ça me fiche très mal à l'aise de voir des gens qui en principe pourraient s'affranchir de la sclérose de l'histoire vu qu'ils sont repartis de zéro il y a pas si longtemps, mais l'absolu besoin de construire une société normée les a quelque part rendus encore plus rigides.
Edit : c'est ptet pour ça que je n'ai jamais réussi avec Henry James. J'ai essayé deux fois Portrait de femme, jamais réussi à finir

Nope, mais j'ai vu le film, il va de soi.  Gene !  

Ça se discute, vu qu’elle va passer sa jeunesse à prendre soin d’un infirme ronchon. Je crois que j’aurais fait le choix de finir vieille fille instit perso mais oui, l’entêtement et le volontarisme de Jane Eyre, ça fait chaud au coeur.
 
Et ben, je ne savais même pas que Dragonwick était basé sur l’oeuvre d’une autrice de romans historiques.

Chacha a un autre personnage qui fait ça à un moment donné, Lucy Snowe dans Villette, et ça conduit à une description particulièrement réussie de solitude, d'abandon et de dépression

J'ai une relation ambigüe avec Villette. Il a de très gros défauts, dont une étroitesse d'esprit qu'il est difficile de dépasser, mais ce moment de descente dans la déprime du personnage est le genre de passage qu'à la fois j'ai trouvé marquant et dont je n'ai qu'un souvenir vague, et j'ai la conviction que c'est parce que mon cerveau a trouvé ça beaucoup trop réaliste pour avoir envie de se rappeler les détails.

idem

Vous étiez distraits par les fossettes de Mme Tierney, c'est tout

Je me suis trouvé une distraction confinée : j’ai fait une PAL avec les livres de ma bibliothèque achetés suite à des recommandations HFR dans l’idée de les lire à la suite dans les prochains mois. Ça donne (j’ai fait ça de mémoire, j’espère que personne ne s’offusquera si je me suis emmêlée les pinceaux ou que je n’ai pas cité son livre préféré...) :
 
1- Biezdomny - Precious Bane, Mary Webb
2- BoraBora - Madame St-Clair, Raphaël Confiant
3- Diamond2 - A Fine Balance, Rohinton Mistry
4- Fdaniel - My Name is Asher Lev, Chaim Potok
5- Gilou - Le Don paisible, A+,
6- Groomy - The Great Game, Peter Hopkirk
7- Gusano - Plain Tales from the Hills, Rudyard Kipling
8- Jamere - The Cicero Trilogy, Robert Harris
9- Jb084 - 1793, Niklas Natt Och Dag
10- Kede - Le jardin des Finzi-Contini, Giogio Bassani
11- Muet dhiver - The Things They Carried, Tim O’Brien
12- Parappa - Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie
13- RandallBoggs - Berlin Alexanderplatz, Alfred Döblin
14- Talbazar - Adventures of a Younger Son, Edward John Trelawny
15- Tillow - Gone with the Wind, Margaret Mitchell
16- True-wiwi, La vie devant soi, Romain Gary
17- Zewalrus - Les Maia, Eça de Queriós
 
Je me suis dit qu’un mot de remerciement serait de bon ton, en cette période de Thanksgiving et puis je me suis dit que j’allais attendre de les avoir lus avant de vous remercier
 
 

Y en a quelques uns qui sont dans ma liste également.

Cholokhov, Döblin, Gary, Bassani, il FAUT que tu les kiffes.  

Adichie aussi, très beau, soit dit en passant, mais je ne la mets pas au même niveau que les quatre précédents.

Quant à Eça de Queiroz, je note la référence ! J'avais beaucoup aimé son 202, Champs-Élysées

La vie devant soi, qu'est-ce que c'est beau.  
(Et ça m'a permis de flamber au Trivial Pursuit deux fois. Ce qui est vraiment rare, croyez-moi. )

Ah ouais mais la déprime  
Chouette liste archer, tu nous diras !

Je m'en suis allée lire le résumé, ça fait pas envie, mais bon j'ai toujours eu un a-priori très négatif sur Gary-Ajar, entretenu par le fait que je le confonds systématiquement avec Hervé Bazin, ce qui n'arrange pas les choses
 
En fait je sais pas, j'ai toujours eu l'image de ces auteurs comme des gens qui écrivent des trucs chiants, qui parlent de trucs chiants, et avec lesquels on te fait chier dans tes livres de lecture quand tu es en primaire, au côté de Jules Renard et l'autre avec la voix là, Le Clézio. Mais ils y sont forcément pour quelque chose, je veux dire, ça ne peut pas n'être que la faute de l'Éducation nationale, puisqu'on m'a fait lire des extraits des Misérables en CM2 et j'ai su que, plus tard, ça serait ça, le centre de ma vie

Non mais Gary, si y'avait qu'un seul auteur moderne à lire ce serait lui.
 
La vie devant soi c'est magique.
 
Tout comme la promesse de l'aube.
 
Imagine ce que tu ressens pour Totor, tu multiplies par dix et t'as ce que je ressens quand je lis Gary.
 
C'est juste fabuleux

 
Tu dis du mal de Le Clézio, désolé, je me désabonne, reçois mon pouce Moi je confonds toujours Cécile de France et Hélène de Fougerolles.

Ah ouais non c'est plus sympa que Bazin quand même.
Moi j'ai bien aimé, quoique moins que la Promesse de l'aube, après pour moi c'est pas spécialement ma came. C'est effectivement une petite histoire dans un cadre ordinaire mais j'ai trouvé ça bien écrit et touchant.
Edit : Les racines du ciel me sont tombées des mains, en revanche.

Ah je pluzune la dame, Le Clezio m'a fait chier comme pas permis à l'école et pourtant j'étais pas difficile à satisfaire.

C'est la version romancée de son autobiographie quand même la petite histoire  

Oui je sais
Il en rajoute des tonnes mais c'est sympa et il se passe bien plus de trucs que dans La vie devant soi.

Je suis déçu, là.
Gary, c'est un très grand auteur.
Au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable, Les Racines du ciel, Adieu Gary Cooper, Chien Blanc, Éducation Européenne, tout ça c'est excellent, et dans un genre d'écriture complètement différent son avatar Ajar écrit des chefs d’œuvre, je les adore tous, mon préféré étant L'angoisse du roi Salomon (mais il faut aussi tenter Gros Câlin, pour voir sa maitrise d'une langue foisonnante et exubérante).
 
A+,

C'est marrant, la Vie devant soi, je l'ai dans ma pile à relire et je comptais justement le relire dès que j'aurais fini mon Cortázar. Donc normalement demain je m'y mets...  
 
 

Je n'ai lu que La promesse de l'aube. C'est tout sauf chiant.

Bon, aujourd'hui j'ai tourné les dernières pages de Le Temps Retrouvé, septième et dernier tome d'A La Recherche du Temps Perdu.    

Lecture commencée il y a environ deux ans, que j'avais mise en suspens par fatigue au milieu de Le Côté de Guermantes. Reprise avec bonheur au moment du premier confinement, et j'ai égrainé les quatre derniers volumes depuis (au milieu d'autres lectures, bien sûr...).

Très marqué par cette lecture, par ce roman d'une exigence et d'une densité incroyable. Un objet littéraire mythique, chemin de croix pour les uns, délice sublime pour les autres. Difficile de tout assimiler lors d'une première lecture, l'écriture de Proust exigeant une attention de tous les instants. C'est clairement, je pense, un roman qui doit se lire plusieurs fois pour en saisir toutes les nuances, toute l'ambition et toute la beauté. Une lecture difficile certes, mais rendue tellement stimulante et gratifiante par les fulgurances que Proust met à presque chaque page, ici le passage qui va vous serrer le coeur, là la phase qui va vous toucher au fond de l'âme.

Au final, j'ai rarement eu autant envie de recommencer la lecture d'un livre aussi rapidement après l'avoir fini (ce qui peut certes s'expliquer par le fait que je l'ai commencé il y a aussi longtemps). Difficile de succomber à la tentation de repartir immédiatement Du Coté de chez Swann et de revisiter l'oeuvre avec la perspective donnée par la première lecture (la pile de livres reçus récemment qui m'attend sur l'étagère devrait pourtant m'y aider ).

 
Ptet que je m'en fous, de sa vie  
 
Plus sérieusement, le résumé réunit des thèmes qui m'irritent (les discours à hauteur d'enfant + les récits sur les figures maternelles) donc je préfère passer à côté et lire des trucs qui me bottent plus.

Han je suis déception
 
Comment ma référence hfrienne vole en éclat

Ben, ça ne m’attire pas non plus, mais j’élargis mon horizon aux auteurs du XXe ces derniers temps, alors Gary me semble indiqué. Il faudrait que je lise un Gide aussi je n’ai lu que La Symphonie pastorale, bien trop jeune je pense (j’avais trouvé ça nul).

 
Je pense que ça vaut le coup de le relire oui. Les personnages sont construits de manière si délicate, avec des facettes différentes qui s'ajoutent les unes aux autres et qui composent des portraits complexes. Ça a sûrement un intérêt de relire les descriptions du début en sachant ce qui y est ajouté plus tard et qui sont les personnages en profondeur.  
 
C'est bien que tu l'aies « rencontré », quand tu écris à propos des passages qui te touchent. Après un si long temps avec l'œuvre, ça doit faire bizarre de (littéralement) tourner la page.

J'aimerais lire l'Ecclésiaste, savez-vous s'il y a une traduction ou une édition qui fasse "référence" ?

C'est dans l'optique d'une lecture "loisir" donc je n'ai pas spécialement besoin d'un appareil critique très développé, néanmoins je serais plutôt pour qu'il y en est un à condition qu'il ne gêne pas la lecture :  un dossier, une introduction, quelques notes oui, mais pas des notes de bas de pages qui prennent la moitié de la page avec des citations non-traduites en grec comme on en trouve parfois dans les éditions universitaires.

Je ne suis pas fermée à une édition universitaire (même bilingue), simplement je n'ai pas envie d'une édition trop érudite, trop lourde quoi.

Pour la traduction, je ne connais pas du tout les différentes traductions de la Bible, je ne sais pas lesquelles sont de qualité et surtout agréables à lire.

Si vous avez des conseils, je suis preneuse merci !

Si l'on doit lire une fiction chez lui, c'est les Faux-Monnayeurs. C'est très intelligent dans la mise en abyme.  
 
Personnellement, j'adore Gide pour sa phrase, pour l'analyse qu'il fait de son époque, sa lucidité (cf. son voyage en URSS, son voyage au Congo, son retour du Tchad).  
 
Certains sujets qui lui tiennent à cœur sont devenus aujourd'hui inadmissibles (pédophilie) et certains passages chez Gide mettent clairement mal à l'aise avec les yeux de notre époque.

   Quel voyage, n'est-ce pas ?

Le Temps retrouvé, ce couronnement de la Recherche...  

Et je comprends ton envie de repartir faire un tour Du côté de chez Swann.  

/ Dave-Pr00f  

Et en lisant les Faux-Monnayeurs, on comprend et apprécie mieux La Symphonie Pastorale qui m'avait paru incompréhensiblement ambiguë au collège.
A petit prix, les Souvenirs de la cour d'assises valent le coup.

 
 
Tiens, j’ai aussi Le Dernier loup de László Krasznahorkai sur mon étagère, il est tout petit, je l’avais oublié ça me vient encore de ZeWalrus/Randall ça.

Blague à part, j'avais la chanson dans la tête pendant toute la lecture de Du côté de chez Swann (et peut-etre aussi un peu celle des Jeunes Filles).