Reprise du message précédent :
Oui je l'avais remarqué quand tu en avais parlé.

La Source est bien aussi. Faudrait que je lise Colorado Saga un jour.

Son Sayonara est plutôt pas mal.
A+,

Bonjour    
 
Vous auriez des idées de romans qui cause un peu d'architecture ?
J'ai pensé à Le diable dans la ville blanche mais ça va pas le faire.

Il y a Barcelona de Daniel Sanchez Pardos, un polar avec Gaudi lui-même comme personnage de fiction.

Sous la Colline de Calvo. C'est centré sur une seule architecture disons.
Où les BD Les cités obscures.

 
Ah ça ça me plait bien ! Merci beaucoup  

Lu l'Eneide de Virgile. Lecture agréable, cool pour la culture gé' et comprendre plus aisément certaines références d'auteurs, comme je l'avais fait pour les Métamorphoses. Après c'est lecture avec wikipédia ouvert à côté et à base de "c ki lui dja?".
 
Lus La panthère des neiges et Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, histoire de me mettre à jour. Ca se lit.  
 
(Re)lu Les Chimères de Nerval. Ces sonnets    
 
 
Plusieurs questions emboîtées pour vous, amoureux de la littérature : Vous travaillez en contact avec la littérature/culture ? Si oui, dans quoi/où ça ? Si non, et au cas où vous seriez vraiment un grand passionné, comment avez-vous vécu le fait d'être éloigné professionnellement de celle-ci dans un monde salarial souvent porteur de désillusions ? Comment l'avez-vous surmonté (association, simples lectures, reconversion...) ?  
 
Ca m'intrigue et m'intéresse  

Oui, libraire. Mais j'ai aussi bossé 25 ans dans des jobs sans rapport aucun, même de très loin, avec la "culture" (guillemets parce que c'est un terme très vague sans mise en contexte)

Je n'ai jamais eu la moindre illusion sur le monde du travail, donc aucune désillusion. Comment je l'ai vécu ? Comme je pense à peu près tout le monde : il y a les heures de boulot, indispensables pour bouffer, et le reste de la journée où l'on fait ce qu'on veut. Le plaisir (rare) ou l'emmerdement (très courant) du boulot n'a par ailleurs pas forcément de rapport avec une passion, quelle qu'elle soit. Tu peux avoir un boulot très chiant qui a un rapport avec la culture (demande à un vendeur en librairie chez Cultura ou à la FNAC ). Tu peux avoir un boulot qui t'intéresse sans rapport avec ta passion sur ton temps libre.
 
De toute façon, la passion de la littérature s'exprime chez la plupart des gens par le plaisir de lire. Et les boulots où l'on te laisse lire sur ton temps de travail, y'en a pas lerche. En conséquence, le job idéal pour un passionné de lecture, c'est chômeur. En un an de chomdu dans les années 80, j'ai lu 300 bouquins. A défaut, un job où tu ne fais pas trop d'heures et presque pas de transport, ce qui est mon cas actuel. Prochaine étape, la retraite.    
 

Quand les heures chiantissimes passées à bosser ont remplacé les heures chiantissimes passées à étudier, j'ai continué de lire comme avant, pas vraiment vu de différence.  

Je crois même que pour un passionné d'écriture, c'est chômeur aussi

Je suis ingé info.
Je me fous totalement d'être éloignée professionnellement de la lecture, je lis sur mon temps libre (qui s'est réduit comme peau de chagrin suite à la décision prise il y a quelques années de consacrer la grande majorité dudit temps libre à ma passion majeure qui est la musique).
J'y consacrerai de nouveau davantage de temps quand j'aurai davantage de temps libre, un jour mais c'est un fait que la lecture a clairement descendu dans mes priorités ces dernières années.

La littérature, ou du moins la lecture   , est de très loin mon loisir préféré, mais j'aime beaucoup mon travail salarié qui n'a aucun rapport. Pas de problème en ce qui me concerne. Du coup je me demande si tu n'as pas un problème avec ton boulot, indépendamment de la littérature. Lire, est-ce pour toi un loisir, ou une vraie passion ? Pourquoi dans le second cas n'orientes-tu pas ta carrière vers ta passion ? Prof de lettres, peut-être ? Quoique tout le monde n'a pas la fibre de l'enseignement.

Clair que la passion de la littérature n'a pas grand chose à voir avec le quotidien d'un enseignant. Je bosse le samedi avec une prof de lettres pour qui ce 2ème job est une bouffée d'air. Et elle a pourtant la fibre, et pas qu'un peu. Mais parler toute sa vie des 10/15 mêmes livres, année après année, à des ados dont la plupart s'en foutent royalement, ce n'est pas vraiment l'idée que l'on se fait d'un métier passion en rapport avec la littérature. D'un autre côté, elle s'éclate le samedi parce que c'est le seul jour de la semaine où l'on est dédié à 95% aux clients, la meilleure partie du job, mais elle sait parfaitement que le quotidien d'un libraire, c'est aussi autre chose et que l'on passe 4 à 5h par jour à commander des livres, les déballer, les enregistrer, les ranger, enregistrer en retour les invendus, les réemballer, les réexpédier, parmi bien d'autres tâches tout aussi excitantes et reposantes.  
 
Etre "en contact avec la littérature/culture" ne veut pas dire grand chose, en fait.
 
Edit : l'un des dialogues les plus courants avec des gens qui rentrent dans la librairie par hasard :
 
* Oh j'adore lire, j'ai toujours rêvé d'être libraire ! Vous devez beaucoup lire, j'imagine ?
* Oui, pas mal, mais pas plus que quand je n'étais pas libraire.
* Ah ben quand même, ça vous laisse du temps pour lire quand il n'y a pas de clients.
* Euuuh... non, aucun libraire ne lit dans sa librairie, on a du boulot tout le temps. On est même toujours à la bourre.
* Ben quand est-ce que vous lisez, alors ?
* Comme tout le monde, quand je bosse pas : le soir, les week-ends, dans les transports, en vacances.
* Ah... (se demandant si on se paye pas sa tête).
 
Ce sont presque toujours des femmes de plus de 40 ans, et presque toujours qui n'achèteront rien, en grande partie parce qu'elles lisent très peu tout en aimant dire qu'elles "adorent" lire. Le rêve d'être libraire est le fantasme qu'elles entretiennent pour se conforter dans l'idée que si elles lisent peu, c'est juste qu'elles n'ont pas le temps.

C'était affreux, d'autant que je faisais un bullshit job, comme on dit, j'ai trouvé ça déprimant, j'ai pris un 80% pour avoir plus de temps pour lire (littéralement, c'est-à-dire que je passait mes 20% à la BNF François Mitterrand si tu veux tout savoir), mais c'était une mauvaise idée parce que j'ai encore plus pris conscience de ma vie de merde et j'ai démissionné pour faire de la culture précaire jusqu'à ce que la mort (edit : ou la faim) me rattrape.

Voilà

Pourquoi ? Tous les profs tournent sur 15 bouquins ?

Les programmes. Tu en vois les effets chez les gens qui lisent peu ou pas et à qui on demande leurs lectures préférées : ce sont toujours des livres prescrits par l'Education Nationale. Côté libraire, on est depuis 15 ans dans le même quartier et ça fait 15 ans que les parents ou les élèves viennent demander les mêmes livres "à lire pour mardi" chaque année. Les prescriptions changent très peu, d'ailleurs. Pas mal de livres que je vends en 2020 étaient déjà des lectures obligatoires quand j'étais au collège/lycée entre 1970 et 75. C'est normal, les classiques restent des classiques. Des auteurs contemporains apparaissent toutes les x années sur les listes de l'EN, mais on ne peut pas remplacer Racine, Balzac, Zola, Ovide, Molière, Voltaire, Diderot etc. En fac, t'as déjà plus de latitude, mais même là tout dépend de tes classes et leur filière.
 
De toute façon, dans "prof de lettres", le plus important est "prof" et comme le disait boulgakov il faut avoir la fibre de l'enseignement. Tout comme un libraire est d'abord un commerçant et que lire et vendre des livres sont deux choses très différentes.

Merci pour la réponse, je pensais que les profs avaient une plus grande latitude pour choisir des livres.

Ils peuvent prendre quelques initiatives mais il faut bien préparer les élèves aux divers exams, et là ces derniers vont forcément tomber sur des livres et des auteurs qu'ils sont censés avoir lus dans la ou les années qui précèdent. Les plus motivés peuvent organiser des trucs, par exemple un concours de lecture qui va permettre de s'écarter du programme de l'année, mais ce sera forcément facultatif et du coup seule une petite partie de la classe voudra participer. On l'a parfois fait en collaboration avec des profs et à la louche t'as 6 ou 7 élèves sur 30 qui participent, presque uniquement des filles (la lecture c'est pas assez viril ).

Je suis bibliothécaire, mais comme BoraBora, je ne lis pas sur mes heures de travail. En revanche il m'est arrivé de devoir lire pour mon travail et j'ai trouvé ça affreux, je déteste les lectures imposées. J'ai donc quitté les bibliothèques municipales pour les bib universitaires, j'ai un quotidien très éloigné de la lecture finalement. Je ne travaille même plus avec des livres et franchement j'apprécie  

Aucun lien avec la littérature.  
Je ne suis pas certain que ce soit spécialement intéressant de vivre de sa "passion", au contraire j'apprécie que mes hobbies restent des hobbies, c'est-à-dire quelque chose que je pratique juste pour mon plaisir, sans arrière-pensée utilitariste.

 
 
Tout pareil que toi.
J'ai un métier que j'aime (l'informatique )  
J'ai des hobbies qui me passionnent (la lecture, entre autres )  
 
Et ça me convient bien

voilà.
Au fond je suis plutôt un "généraliste" et j'apprécie de pouvoir remplir ma vie de plusieurs "briques" qui se complètent et n'ont rien à voir.

Je n'ai aucun contact avec la littérature à mon boulot. Je suis dans la physique du semiconducteur. Les discussions culturelles se limitent aux films, séries (ce qui est ennuyeux car les films et séries m'ennuient en général) et jeux video pour aller vite. La musique pour les plus jeunes (passé 35 ans j'ai l'impression que plus personne n'écoute de la musique de façon active) excepté quelques passionnés.
Bien entendu j'aimerais pouvoir discuter de littérature avec mes collègues, mais ce n'est pas très grave. J'aime beaucoup mon travail et mon domaine. On a de quoi déjà s'amuser en parlant physique dans des discussions interminables en soirée.

A côté de ça, j'ai un lien fort avec mon libraire. Je vais souvent aux rencontres organisées par ce dernier avec des auteurs. Je me retrouve avec des enseignants en lettre et pas mal de personnes venant du droit. Cela me permet de discuter de littérature.
Et puis j'ai ma compagne lectrice même si nous avons des gouts très différents (en lisant les posts de Bora quelques pages avant, je m'y retrouve complétement. Moi qui suis friand de fantastique russe ou d'absurde, ce n'est même pas la peine d'essayer d'en mettre entre les mains de ma compagne). Mais on discute à chaque fois du livre que nous sommes respectivement en train de lire.
Puis divers forum mais rarement par manque de temps.

Ce qui est étrange, c'est que souvent les personnes venant chez moi en voyant notre bibliothèque se plaignent de ne pas avoir de temps pour lire : "J'aimerai tellement avoir le temps de lire". Alors pour certains ils me disent que j'ai la chance de ne pas avoir d'enfants pour avoir le temps de lire mais je n'y crois pas car on ne peut pas dire que c'était des grand lecteurs avant. Et ils arrivent toujours à trouver du temps pour courir par exemple. Je leur explique que quand c'est une passion, on peut réduire son temps mais on trouve toujours un temps à consacrer à ses passions. Qu'ils ne sont juste pas passionnés de lecture. Ce n'est pas grave. Moi je n'aime pas courir
La lecture me prend une heure par jour, je ne me force aucunement, c'est un plaisir comme la personne qui adore courir. Même avec un gamin, ce temps sera peut-être réduit mais je lirai toujours, j'en suis convaincu.
Toutefois j'ai la chance d'être dans un métier très flexible, j'ai des horaires libres, je peux travailler chez moi et vu que c'est un métier de recherche je peux prendre relativement mon temps.

Pour revenir aux livres, ma sœur m'a offert à Noël "Oeuvres" de Roger Caillois en édition Quarto, pensant que cela me plairait vu que Caillois a fortement contribué à faire découvrir Borges et que le préface est de Yourcenar. Deux auteurs que j'ai en haute estime.
Je le connaissais de nom et avait déjà lu certaines citations dans des articles mais jamais lu un écrit complet.
L'édition Quarto regroupe beaucoup de textes classés par ses sujets de travail : Surréalisme et Collège de Sociologie, la Poésie, les Sciences diagonales et Pierres et minéraux.
Seulement avant d'attaquer ces différentes catégories, il sont choisi de mettre son autobiographie "Le Fleuve Alphée" en premier texte. La logique étant de commencer par une biographie et avoir une vue d'ensemble. Cette autobiographie est le dernier texte de Caillois, écrit peu avant sa mort.
Par conséquent, j'ai suivi la logique éditoriale de Quarto et j'ai commencé par "Le Fleuve Alphée".
C'est très bien écrit, d'un classicisme somptueux. Rien à dire. Sauf que l'on se retrouve devant un texte écrit par un homme désabusé ayant chercher toute sa vie une unité, une cohérence au monde et qui au bout du compte renie tout ce qu'il a fait quasiment. Le surréalisme avec Breton mais même la sociologie. Certains passages sont très durs envers les sciences humaines, même moi qui a une très grande méfiance, voir petite aversion, envers celles-ci je me suis trouvé modéré. Les sciences humaines sont captieuses et les théories faites au doigt levé écrit-il avant de développer.
Pour résumer, le Fleuve Alphée dans la mythologie est un fleuve qui part de sa source vers la mer puis qui revient à sa source. Ici Caillois, en commençant par son enfance, nous explique sa fascination pour les objets, le concret puis qu'il s'est perdu dans l'océan des revues, des connaissances, des théories fumeuses pour à la fin de sa vie revenir à l'essentiel avec les pierres. Que l'homme appartient à la nature, que l'on est rien et que l'on disparaitra… Rentrez chez vous.
Le problème de tout cela, c'est qu'une fois la dernière page lue et que la page suivante annonce ses écrits sur la sociologie on se dit que l'on va pas du coup lire ce qu'il vient de détruire
Pourtant en quelque part les écrits sur le mythe peuvent m'intéresser mais son autobiographie m'en a dégouté.

Après j'ai lu l'Apocalypse de St Jean aux editions Diane de Sellier avec la tapisserie d'Angers.
Lecture ésotérique par excellence. J'ai beaucoup aimé car finalement comme Caillois citant Borges "la théologie peut être considérée comme un des genres de la littérature fantastique" et les commentaires de l'éditeur sont très instructifs (le contexte Romain\Chrétien lors de l'écriture mis en parallèle avec le contexte Guerre de cent ans lors de la création de la tapisserie).
J'aurais du le faire bien avant. Aimant tout ce qui est littérature de l'apocalyspe comme Gogol ou László Krasznahorkai. C'est fou tout ce qui s'y réfère. Certains textes de Dylan ou Gene Clark me paraissent beaucoup moins obscurs aussi

Ce n'est pas qu'une impression, hélas.  

T'as acheté le coffret deluxekitu de Gene Clark ?
 
Désolé pour le HS.

Ah oui, je le connais de nom également, parce qu’on peut voir une partie de sa collection de pierres à la galerie de minéralogie du jardin des plantes.
 

J’ai l’impression que la traduction anglaise de la bible a eu une influence énorme sur la littérature uk/us, parce qu’elle claque, alors que la traduction frse est toute moche et n’inspire personne.

 
Non pas acheté. Comme j'avais écrit quelques mois plus tôt, je suis en recherche d'espace, ce n'est pas pour m'encombrer avec des LP's, des singles 7", des BR 5.1 que je ne sortirai jamais. Mais par contre j'ai le contenu musical du remaster et des sessions en ma possession. C'est du bon boulot, c'est du travail sérieux au niveau remaster et les sessions sont pas superflues. Il n'y a pas d'arnaque et si on aime "No Other", il se faut de posséder cette édition.

Ca doit sans doute jouer mais je pense que cela vient surtout de la prégnance de la Bible dans les sociétés à dominante protestante. Dans le protestantisme, où l'on est seul face à son Dieu, la Bible est le seul intermédiaire. Dans les foyers américains, la Bible a souvent été le seul livre de l'indépendance à nos jours. Les gideons, qui ont placé un milliard de bibles gratuitement depuis plus d'un siècle dans toutes les chambres d'hôtel anglaises et américaines est presque entièrement composée de protestants.
 
Et puis chez nous la Révolution a quand même été une cassure assez nette et même si le christianisme imprègne toujours la société, c'est plus à travers des valeurs et des traditions que par la lecture de la Bible. Mon ex-belle-soeur est une grenouille de bénitier et je suis même pas sûr qu'elle l'ait lue en entier.  

Plus que la Bible, y a peut-être les œuvres dérivées ? Par exemple le Paradis perdu de Milton : il est directement inspiré de la Bible, mais il a une influence énorme par lui-même.

 
Oui ?  
J'en ai égrené quelques-uns dans mes rares apparitions ici  
 
Petite liste de tête car c'est toujours agréable.  
 
- Andreï Biely, le plus connu des méconnus. Lire "Pertersbourg" où Petersbourg est une ville hallucinée avec des apparitions dans le réel à chaque coin de rue, la définition même du fantastique. On est entre mysticisme, histoire (le socialisme qui s'imprègne dans la jeunesse, le terrorisme), fantastique, bref le symbolisme russe. Must-have, je préfère à Boulgakov que pourtant j'adore (pas taper). Et si tu aimes, lire "La colombe d'argent" qui se passe dans le milieu rural russe. Moins de fantastique par contre, une version réactualisée des "Ames Mortes" pour grossir le trait.
 
- Sigismund Krzyzanowski. Auteur très peu connu, à tel point que ma petite librairie a elle-même édité certains de ces textes il y a 5 ans restitués par le FSB (ex-KGB), le recueil "Rue involontaire". Mais je m'aperçois que son nom apparaît de plus en plus. Ces textes ont été découverts à la chute de l'URSS. Essentiellement des nouvelles qui côtoient le fantastique, l'absurde et même la SF pour certaines ("Souvenirs du futur" ). Entre Borges et Kafka avec du Gogol pour situer. Mais il a un univers très atypique tout de même. Je te conseille de commencer par le recueil "Le marque-page" car la première nouvelle portant le nom dudit recueil parle d'un lecteur qui retrouve un marque-page et je ne sais pas pourquoi mais j'ai pensé au fait que tu aimes bien nous montrer tes petites péripéties avec tes livres    On y trouve aussi des nouvelles avec des images très fortes qui pourraient te plaire je pense comme "La pupille" ou encore une nouvelle où la dimension de sa chambre change chaque jour. Et enfin "La houille jaune" qui est un modèle de l'art de la nouvelle. Très grand auteur amha, avec une créativité débordante.
L'incipit de la nouvelle "Le marque-page" :
 

 
 
- Valeri Brioussov "L'ange de feu" édité cette année aux éditions "Noir sur Blanc". L'opéra est connu mais le livre qui a inspiré Prokofiev beaucoup moins chez nous. Le récit se déroule au moyen âge avec l'essor de l'imprimerie où tout et n'importe quoi est publié, où nombre de sectes apparaissent par la diffusion d'écrits obscurs. On suit le aventures d'un soldat allemand qui tombe follement amoureux d'une femme mystérieuse. Satan n'est jamais loin avec son ami Faust. Encore une fois pour donner des références, je citerai "Le Manuscrit trouvé à Saragosse", "L'Oeuvre au noir" de Yourcenar et Boulgakov. Très grand roman amha.
 
- Tchaianov "Diableries Moscovites". Là on est entre initiés car objectivement c'est moins bon que ceux cités précédemment mais cela a beaucoup de charme. L'auteur est connu pour  son travail dans l'agronomie ou l'économie au début du XXème. Malgré que ces 5 nouvelles aient été écrites au début du XXème, elles se passent quasiment toutes début XIXème dans les rues sombres de Moscou. On retrouve un fantastique à la Hoffman avec en plus cet humour particulier des russes. C'est très bien écrit et traduit, même si en effet on a l'impression de lire un auteur du XIXème.
La chose frappante dans ces nouvelles est l'apparition de forces démoniaques dans le réel qui oblige à faire le lien avec Boulgakov. Cela tombe bien il paraît que ce dernier a été beaucoup influencé par Tchaianov. D'ailleurs dans une des nouvelles (la préférée de Boulgakov selon sa femme) où l'on joue les âmes aux cartes (écrite en 1921), le héros principal s'appelle Boulgakov... troublant. Globalement c'est assez inégal mais toujours agréable. La plus longue des nouvelles ressemble plus à une ébauche de roman, avec de bonnes idées mais sans lien et brouillon. Les nouvelles manquent de structure, le début frôle l'excellence avant de se diluer. Toutefois, ce livre vaut le coup pour deux excellentes nouvelles, "Le Mirroir Venitien" et surtout "Julia". Cette dernière est un must-have à mon sens pour tous les amateurs de nouvelles fantastiques, parfaite de bout en bout.
 
- Alexandre Grine. "L'Attrapeur de rats". Entre le Procès, les Carnets du sous-sol et le Horla. On lorgne vers la fantasmagorie, le surréalisme. Il a été réédité cette année. Je ne veux pas trop en dévoiler mais pour qui veut se morfondre dans la misère je recommande.
 
Je m'arrête là. Je pourrais mettre quelques auteurs contemporains plus tard si tu souhaites. Même si dans le contemporain, le fantastique côtoie fortement l'absurde.

Okay j'achète Je garde ce post en mémoire, je vais sûrement taper dans ce que tu proposes, ça a l'air d'envoyer du lourd. En particulier, ce que tu dis de Biély et de Tchaianov (j'adore Hoffmann) me tente. Merci beaucoup !

   
 
Le souci c'est d'avoir le temps de faire tout ce que j'aime

Peut-être que si Totor avait tout réécrit en mode « L’oeil était dans la tombe et regardait Caïn » ce serait plus inspirant  
Mais il me semble bien que c’est la King James et non Milton que je trouve citée dans tel exergue de bouquin anglo-saxon, ou dans telle lettre de psychopathe de roman policier US, etc...et à chaque fois je me fais la réflexion que ça a un souffle épique inégalé dans la version frse et que toute la fantasy semble sortir de là en effet.

Impossible d'imaginer qu'un laboratoire biblique puisse délivrer aux psychopathes les suppos de satan.

WOW, je quote et note précieusement.  
 
 

ZeWalrus, ce post de qualité

(Et sinon la quantité, et surtout la complexité, de mes lectures ont effectivement fortement baissé depuis que j'ai des enfants. La lecture demande de l'investissement, du temps et de la concentration que je n'ai plus forcément du fait des enfants et du boulot. Non que je me plaigne, mais j'abonde un peu dans le sens des parents qui utilisent cet argument)

Ah ouais tiens pluzun sur l'argument nain.

Sophocle ou Virgile en lecture du soir avant le dodo, d'une pierre deux coups et ça passe crème.

La vie est une question de priorités dirons nous.

Cela fait plaisir    J'en ai encore quelques-uns dans la besace si besoin.

Je voudrais tout de même revenir sur Sigismund Krzyzanowski.  On pourrait croire que j'ai un jugement biaisé car mon libraire a beaucoup contribué à le faire connaître en France, mais il faut bien s'apercevoir que lorsque ces textes ont été dénichés c'est comme si on avait découvert Borges ou Kafka 40 ans après leur mort. Je pése mes mots. Il est ridicule de classer en arts, mais on est dans le haut du panier, que ce soit dans la forme ou dans le fond. On y trouve des creux et certaines fois comme dans le receuil "Rue involontaire" on sait que la bouteille de vodka est à portée de main mais les sommets sont très hauts. Vous n'aimerez peut-être pas; mais si vous cherchez une lecture inédite, vous en aurez pour votre argent.

Les libraires, ces lobbyistes du livre