Reprise du message précédent :
Jé né suis pas frrrances alabaz

 
Je cherche un truc où les anglois se font bouter  

 
Merci à vous 2  

Mais vous lisez des livres d'Histoire ?! J'ai l'impression que la majorité des bouquins dont on parle sur le topic n'est autre que le roman "historique"...

Hum regarde le 1er post, il y a des tas de CR sur des livres d'histoires.

 
Bah oui, tu as la répartition en première page et il y a tout de même pas mal de feedback sur des bouquins d'histoire.

Attirez pas trop l'attention sur le premier post, j'ai une ou deux pages de retard

FYP

Quitte à parler Histoire, la revue l'Histoire a sorti un numéro spécial sur la mythologie grecque et va sortir un hors série sur la Révolution française. Chez votre marchand de journaux comme on dit.
 
Sinon, un peu HS, mais je viens de finir de regarder la série Into the West produite par Spielberg et qui est centrée sur une famille de pionniers et leurs rapports avec les Sioux Lakotas. J'ai beaucoup aimé.  

 
L'impératrice Joséphine de Françoise Wagener :  
 
C'est le genre de livre qui plairait bien au topic car Françoise Wagener est une romancière et, par conséquent, il y a un certain style. Si le livre semble solide sur le plan historique, il y a malheureusement deux principaux défauts. Selon moi.  
Tout d'abord, c'est un livre d'Histoire de son temps. Il est vrai que le rôle de la femme dans l'Histoire n'a pas souvent été assez étudier ou souvent bien trop réduit et depuis quelques années, les historiens tentent de rattraper ce retard. Mais on est dans l'excès inverse maintenant. On donne une importance bien trop grande pour certains "personnages féminins" surtout quand elles ont été la femme de "grands hommes". Récemment, on a pu le voir avec le biopic sur Hitchcock. On y apprenait presque que sa femme tenait la caméra et choisissait les plans...  
C'est la même chose pour cette biographie sur Joséphine de Beauharnais. Madame Wagener n'est pas loin d'écrire que si Bonaparte a gagné la première campagne d'Italie, c'est grâce à Joséphine car il était si amoureux d'elle que cela lui donnait plus de génie sur le champs de bataille... Et j'en passe ! Elle donne un bien grand rôle politique à Joséphine sachant que Napoléon détestait que les femmes s'occupent de politique.  
 
L'autre défaut est dû au fait que Françoise Wagener est une romancière de formation. Elle est trop souvent dans l'excès notamment dans ces descriptions. On peut y lire des phrases comme "Elle est si bonne, légère et gentille. Sa grâce enveloppe ses contemporains qui se sentent alors dans une telle félicité que leurs ennuis s'évaporent dans cette douce nuit festive"   . Elle est pas loin de l’idolâtrie.
D'ailleurs, Joséphine de Beauharnais est proche de la perfection selon Wagener. Elle a de petits défauts mais qui sont pas très graves et mignons. Par contre, tous les hommes de son entourage (Alexandre de Beauharnais, Napoléon Bonaparte etc etc) sont faibles et n'ont pratiquement que des défauts... Je sais que ce livre sert de contrepoids à la légende noire de Joséphine (D'ailleurs, l'historien Frédéric Masson s'en prend plein la gueule...) mais il faut tout de même un peu plus de nuance.  
 
Je suis assez déçu. Si il ne semble pas avoir des faiblesses sur le plan historique, le livre de Françoise Wagener est bien trop "passionné", "orienté" par rapport à son temps pour plaire à quelqu'un qui préfère la "froideur objective" pour les livres d'Histoire.  
 

Le topic est depuis sa création Histoire ET roman histo, y'a jamais eu tromperie sur la marchandise, et les deux se côtoie assez bien me semble il.

Merci pour tes feeds souvent très bon, mais je comprend pas ce ton acide assez soudain alors que le topic existe depuis quelques temps.

les romans histo c'est pas sale, même si y'a à boire et a manger comme partout.

edit : cela dit je comprend ta remarque sur sa façon de romancer, moi non plus je peux pas blairer ce genre de liberté dans les livres d'histoire. Comme la biographie romancée de saladin, bourrée de pseudo romantisme romanesque ou que sais-je

trouvé en brocante, pas encore fini, pour les amateurs de Grecs, c'est un drôle de livre qui nous livre une Grèce vers 1250 avant J-C.
a part une lecture très agréable (couronné par the french Academy, messieurs dames !), le plaisir est qu'il est construit en nombreux segments, comme l'architecture, la façon de se battre, les chars de guerre, les artisans, bref tout ce qui fait le sel du temps des citadelles. On navigue comme on veut et la peinture de cette remarquable civilisation serait presque la fresque d'un monde fantazy, sauf que c'est de l'histoire bien documentée. Je recommande, très plaisant.

J'ai bouclé l'intégrale de Hornblower, de C. S. Forester. 10 livres réunis dans 2 gros pavés.

Roman d'aventure historique où on suit la carrière de Horatio Hornblower dans la marine de guerre Britannique. Ca se passe principalement pendant le règne de Napoléon 1er, donc bonjour les élégants navires à voiles, les 74 canons, les marins entassés, les abordages aux sabres et pistolet,...

Il débute tout jeune comme aspirant(-officier), et c'est pas forcément bien engagé, il est maladroit, il a le mal de mer, pas vraiment sportif, assez sensible. Il compensera largement par son intelligence, excellent navigateur et tacticien, une tête quoi mais courageux donc finalement bon combattant.

On l'accompagne donc durant ses montés en grade, à travers toute les mers du monde avec cependant de nombreuses incursions à terre (en France ou en Russie par exemple et bien sur en Angleterre et autre littoral), dans le Pacifique, les Antilles, en méditerranée, sur la Manche, la Baltique,... on va taper de l'espagnol (ils en prennent pour leur grade) et du français évidemment mais moins que ce qu'on pourrait s'attendre.

H.H est donc pratiquement un génie, a toujours la bonne idée, très audacieux, réalise des coups qui sidèrent ses ennemis et impressionnent toute la marine britannique. C'est un perfectionniste qui ne voit que ses erreurs et s'excuserait pratiquement lorsqu'il remporte une grande victoire, il est très complexé, fait super attention à son comportement vis à vis des autres, veut renvoyer une image impassibilité parfaite, il a du succès auprès des femmes mais ne s'en pas vraiment compte.

Son objectif est toujours de remonter sur un bateau, le lecteur aura le même souhait tellement le personnage prend alors une autre dimension. Hornblower tu l'envoies à Brest avec un canot il revient avec 4 vaisseaux de lignes capturés et 6000 prisonniers, j'exagère mais c'est parfois un peu ça, peut-être un peu gros mais tellement jouissif à lire.

Si l'aventure au large est le thème centrale du livre, grâce à l'influence et au talent diplomatique de notre héros on sera initié à la politique de ce début du XIXème, de toutes les conséquences des agressions du "tyran", du blocus anglais, à la guerre en Espagne jusqu'à l'invasion de la Russie avec une partie mémorable du bouquin consacré au siège de Riga (1812). Et j'en passe tellement les livres sont riches.

Ce qui est aussi admirable c'est le talent et les connaissances de Forester, les exploits du héros ne nous sont pas présentés sur un plateau "tiens au fait j'ai coulé 3 bateaux", tout est détaillé, les plans, les vents, la lisibilité des manœuvres, les ordres, c'est toujours logique, on assiste à tous, de façon très réaliste (dans le mesure de mes connaissances sur la marine au XIXème...).
Tout ça enrobé dans une qualité d'écriture sobre mais de haute volée, intrigue, dialogue, rythme, c'est pratiquement parfait, ça se lit bien et on s'ennuie presque jamais. Beaucoup de vocabulaire lié à la marine bien sur mais c'est pas gênant, très peu de note de bas de page sur l'édition intégrale au passage (tant mieux).

Ma meilleure lecture de l'année sans doute, très long mais j'en aurais repris pour 1000 pages avec plaisir.
A conseiller aux amateurs de voyage au long cours, de romans historique avec une ambiance de flibustier, des amoureux des livres d'aventure bien ficelés et documentés.
Pour moi ça été aussi une belle lucarne sur l'état du monde sous Napoléon, je reprendrais quelques lectures sur le sujet.

bordel, ça donne envie

Merci Groomy  

Je viens de finir ça :

Biographie du premier ministre de Mao Zedong, par un historien "officiel" du régime chinois, qui est passé aux Etats-Unis avec ses notes issues des archives historiques du PCC. Cette biographie de Zhou Enlai est interdite en Chine ; elle écornerait trop l'image du dernier dirigeant "respectable" de la période Mao.
 
Zhou est un personnage complexe, fin et intelligent, qui a tout fait pour "limiter la casse" lors de la Révolution culturelle. S'il n'a jamais vraiment ouvertement critiqué Mao et ses décisions, on sent qu'il est lucide sur le Grand Timonier. De là, un choix cornélien : soit il quitte le pouvoir, et personne ne pourra limiter les dégâts de Mao, soit il reste pour sauver ce qui peut encore l'être, mais il est contraint de prendre des décisions heurtant sa conscience et d'aider in fine à la survie d'un système dément. Situation terrible, qui va le ronger
 
Par contrecoup, Mao apparaît comme un politicien extrêmement rusé, manipulateur et sadique, obsédé par son héritage. Il semblait craindre comme la peste un destin à la Staline : être l'objet d'un rapport façon Khrouchtchev le vouant aux gémonies, d'où les purges successives... Mao se percevait comme une sorte de nouvel empereur de Chine, mais ne savait pas à qui il devait confier les rênes pour lui succéder : il savait sa femme dépourvue de sens politique et d'intelligence.
 
Au-delà des cas de Mao et de Zhou, c'est toute l'histoire du PCC jusqu'à la mort de Mao qui est retranscrite, et que l'on découvre de l'intérieur. L'histoire d'une bande de militants idéalistes qui vont voir leur création leur échapper sous Mao et commencer à les éliminer un à un.
 
En prime, deux photographies de Zhou, parce qu'il avait la classe    :

question de Nicolas, 14 ans :
c'est qui l'occidental, au milieu, Pompidou ?

Nixon.

Intéressant en tous cas le bouquin.

Yep, Nixon.
 
C'est d'ailleurs  lui qui m'a donné envie de lire une bio de Zhou Enlaï.  
Nixon est en effet l'auteur d'un livre nommé Leaders, qui consiste en plusieurs biographies fouillées de dirigeants qu'il a rencontrés au cour de sa carrière politique. Biographies rédigées par Nixon et agrémentées d'analyses, de considérations et d'anecdotes de l'ancien président américain.

Une vraie réflexion sur l'exercice du pouvoir, les façons de commander, ce qui anime des hommes d'état...

 
clair    

Le Moyen Age : Ombres et Lumières de Jean Verdon - Perrin poche Tempus (300 pages)
 
Le propos de l'auteur est de revenir sur la légende noire du Moyen Age, une période qui est perçue comme une époque obscure, violente et intolérante.
Il n'y parvient que très imparfaitement, le reconnaissant lui-même en conclusion. Comme on parle plus souvent des trains qui arrivent en retard que des trains qui arrivent à l'heure, les chroniqueurs médiévaux ont eu davantage tendance à parler des maux de leur temps plutôt que des petits bonheurs de la vie quotidienne.
L'auteur arrive cependant à nous donner une vision nuancée et vivante du Moyen Age.
Le livre fourmille d'informations et d'anecdotes sur la vie quotidienne. Répartis tout le long de chapitres thématiques (santé, nourriture, travail, sexualité, violence, puissants et faibles...), les extraits cités vont du pittoresque glauque (comme cette femme en train d'accoucher qu'on suspendit une journée la tête en bas dans l'espoir de faire "rentrer" un nourrisson qui se présentait mal... et qui décéda dans l'aventure) aux petites magouilles d'un maître artisan, champion du monde de l'escroquerie et de l'exploitation ouvrière, sans oublier ce religieux obsédé qui condamne la sexualité de la femme avec des détails qui feraient rougir un producteur de films pornos.
Il en ressort principalement que le Haut Moyen Age était bien plus tolérant que le Moyen Age tardif. L'homosexualité était tolérée, les juifs bien traités et les femmes y jouissaient d'une certaine liberté. A mesure que l'emprise de l'Eglise se fait de plus en plus prégnante sur la société leur situation se détériore.
 
-----------
 
Pour ceux qui aiment les cartes de géographie, la revue l'Histoire (numéro 390) a sorti son atlas historique estival. Il est consacré à la France depuis ses origines à nos jours.
Disponible chez votre marchand de journaux.
Vous reprendrez bien un peu de banane bleue de Brunet ?

 
La chasse aux sorcières et son crescendo dans l'horreur en offre l'excellente illustration. (juste pour ramener ma fraise, hein !)

me semblait que c'était limite renaissance la chasse au sorcière

le paroxysme ouais, c'est vrai, avec l'apparition du Malleus Maleficarum (1487) mais l'idée traine sur 4 siècles environs, dans une bonne partie de l'Europe.

Ce nom

Il en existe quelque part aux USA un exemplaire relié en peau humaine, de sorcière, quoi. J'en ai la photo, mais j'ai flemme de fouiller.

Epoque paradoxale la Renaissance, avec d'un coté des tableaux de femmes à poil avec chattes et nichons apparents (jusqu'à Diane de Poitiers qui se fait représenter topless, faut attendre le 20ème siècle pour retrouver l'équivalent), et de l'autre une forme de résurgence religieuse avec l'Eglise plus vindicative que jamais et les protestants bien allumés eux aussi.
mais c'est sans doute mon époque préférée.

 
C'est la Renaissance.  

non.

edit, à toute fin utile :

Approche chronologique historique de la sorcellerie

Sources :
http://perso.wanadoo.fr/spearsofshiva/sorcellerie.htm
http://pages.infinit.net/jade20/biblio/sorciere.htm
http://creaturesimaginaires.ifranc [...] cieres.htm
http://sorcieres.free.fr/800/chasse_sorcieres2.htm
http://www.christianisme.ch/christianisme.htm

1730 av. J.-C. : Hammurabi, roi de Babylone, demande que les sorciers soient noyés dans l'Euphrate

972-932 : Salomon, roi d'Israël. La tradition lui attribue Les Clavicules de Salomon, grimoire de magie
opératoire

186 av. J.-C. : Le Sénat romain interdit les réunions bacchiques et intentent un grand procès pour les orgies criminelles

305 : Le concile d'Elvira (Espagne) entreprend une persécution des juifs et des poursuites contre les comédiens

315 : Le concile d'Ancyre (Orient) impose une pénitence de 5 ans aux païens qui recourent à la divination, aux augures, aux diseurs de bonne aventure. Le bûcher fait son apparition.

325 : Concile de Nicée : les Juifs sont désignés comme un peuple odieux

361 : Liberté religieuse proclamée par Julien qui publie plusieurs livres à la gloire des anciens dieux

381 : Théodose lance la chasse aux hérétiques

385 : Pour la première fois, un hérétique est condamné à être brûlé vif

415 : Le lynchage d'Hypathia, mathématicienne d'Alexandrie, marque le point de départ de la régression scientifique en Occident

506 : Le concile d'Auxerre interdit d'avoir recours aux sorciers et aux devins

560 : Le concile de Braga déclare anathème quiconque croit que le diable peut par lui-même produire
des orages et la sécheresse ou que les étoiles déterminent le sort des humains

589 : Le concile de Narbonne ordonne de fustiger les sorciers et punit d'une amende ceux qui s'adressent à eux

743 : Dans un édit, Childéric I, dernier des rois mérovingiens, condamne les pratiques magiques et païennes reprenant en cela la confusion entre paganisme et sorcellerie du Concile de Berghampstead de 697

805 : Les Capitulaires de Charlemagne ordonne à l'archiprêtre de chaque diocèse d'enquêter contre les personnes accusées de divination, assimilées à des simples d'esprit, et autorise l'emploi modéré de la torture ... "pour préserver la vie (des sorciers)"

829 : Pour la première fois, le concile de Paris n'hésite pas à faire appel au bras séculier pour le châtiment des sorciers :
“Il est certain que, par divers prodiges ou des illusions diaboliques, quelques cerveaux se trouvent empoisonnés au moyen de philtres d’amour, d’aliments et de phylactères ; les hommes les estiment devenus fous, car ils ne sentent même plus honte. Leurs maléfices peuvent, dit-on,  troubler l’air, envoyer la grêle, prédire l’avenir, enlever les fruits et le lait aux uns pour les donner aux autres, et faire des prodiges innombrables. Dès que sont découverts les coupables, hommes ou femmes, ils doivent être soumis à la discipline et punis par les soins du prince...”

vers 900 : Le Canon episcopi, écrit par l'archevêque de Trèves au Xe siècle décrit les "femmes de la nuit", adoratrices de Diane, la "déesse des sorcières". C'est le premier écrit à donner aux sorcière l'image de la femme qui s'envole la nuit, à cheval sur un balai ou un animal.

1184 : Au synode de Vérone, le pape Lucius III décrète l'excommunication des hérétiques

1197 : Le conseil de Gérone décide de livrer les hérétiques aux flammes

1199 : Par la bulle Vergentis in senium, le pape Innocent III assimile l'hérésie au crime de lèse-majesté

1212 : Le concile de Paris excommunie les sorciers et ceux qui les reçoivent chez eux

1209-1229 : Croisade contre les Albigeois (Bûchers à Béziers, Marmande, Toulouse, Carcassonne)

1227 : En Allemagne, Conrad de Marburg entreprend la chasse aux " lucifériens "

1231 : Le pape Grégoire IX institue l'Inquisition qui codifie l'hérésie, la magie, et la sorcellerie (en référence à Lévitique, verset 18: Tu ne laisseras point vivre la magicienne (la sorcière). Conrad de Marburg devient le premier inquisiteur officiel d'Allemagne

1232 : Grégoire IX charge officiellement les Dominicains des enquêtes inquisitoriales : la sorcellerie est maintenant identifiée à l'hérésie, définie dans le droit canon comme "erreur religieuse volontaire et persistante contre la vérité de l'Église".

1233 : Grégoire IX publie une bulle à l'attention des évêques allemands, dans laquelle sont décrites avec précision les cérémonies du sabbat et du culte rendu au diable.

1235 : Raimond de Penafort établit un code de procédure inquisitoriale - Robert le Bougre, ancien cathare, devient inquisiteur pour la France

1251 : Le pape Innocent IV approuve la torture physique dans sa bulle Ad extirpanda. Le roi Saint-Louis promulgue que les blasphémateurs soient cloués au pilori et ait la langue percée au fer rouge

1225-1274 : Saint Thomas, Summa téologica : Au moment de monter sur le bûcher, l'hérétique a la possibilité de se repentir. L'Inquisition proclame que celui qui se repent sur le bûcher sera tué par étranglement et non par les flammes.

1267 : Les conciles de Breslau et de Vienne interdisent aux Chrétiens de se ravitailler chez les hérétiques comme chez les Juifs, par crainte d'empoisonnement. Clément IV décrète que les magistrats qui ne se soumettent pas aux décrets de l'Inquisition seront excommuniés

1270 : Une loi rend obligatoire la condamnation au bûcher pour les hérétiques bien que cette sentence existe déjà dans les faits depuis quelques siècles

1310-1312 : L'inquisiteur Bernard Gui brûle vivants et morts sur un même bûcher à Toulouse

1322-1330 : Le dominicain Jean Gobi décrit l'Enfer dans la Scala coeli

1323 : Manuel de l'Inquisiteur, de Bernard Gui

1326 : Le pape Jean XXII, par sa bulle Super illius specula, amalgame hérésie et sorcellerie "Nous apprenons avec douleur, déclare-t-il, l'iniquité de plusieurs hommes, chrétiens seulement de nom. Ils traitent avec la mort et pactisent avec l'enfer, car ils sacrifient aux démons ; ils les adorent, fabriquent et font fabriquer des images, un anneau, un miroir, une fiole, ou un autre objet dans lequel ils renferment les démons par magie; ils les interrogent, obtiennent des réponses, demandent du secours pour l'accomplissement de leurs désirs pervers, se déclarant esclaves fétides dans le but le plus répugnant."

1350 : Le pape Innocent IV fait brûler publiquement les Clavicules de Salomon
1376 : Parution du Directorium Inquisitorium de Nicolau Aimerich, qui codifie la pratique inquisitoriale

1415 : Jean Hus, prêtre de Prague qui prêche en tchèque est brûlé comme hérétique

1426 : Jean de Capistran entreprend la chasse contre les fraticelles et en Bohême, contre les Hussites.
Dans un contexte religieux troublé, les croyants délaissent le Christianisme pour se tourner vers d'autres formes de religions. Le terme hérétique couvre alors toutes les formes religieuses non catholiques, y compris les Juifs ou les Fraticelles, issus de l'ordre Franciscain. Effrayés par ces nouvelles pratiques, souvent associées au Satanisme, les Chrétiens leur imputent tous leurs malheurs, de la peste à la famine en passant par les tempêtes.

1434-1441 : Presse à imprimer de Gutenberg : les traités de démonologie se répandent en Europe ; les inculpations se multiplient.

1456 : On accuse les sorciers d'avoir ruiné les vignobles par des sorts et un brouillard empoisonné

1460 : Selon http://creaturesimaginaires.ifranc [...] cieres.htm, les premiers
procès pour sorcellerie apparaissent vers cette date dans le comté d'Arras. A cette époque de nombreux notables et personnes respectables sont accusés de sorcellerie sur dénonciation par d'autres suspects. Cette vague d'arrestations porte à la connaissance des citoyens de nouvelles pratiques religieuses, proches du satanisme.

1478-1484 : Nouvelle Inquisition créée en Espagne : Tribunal du Saint-Office

1484 (9 décembre): Bulle Summis desiderantes affectibus, du pape Innocent VIII dans laquelle il préconise d'extirper par tous les moyens la " perversion hérétique " afin d'éradiquer la sorcellerie dans la région rhénane, tâche confiée à deux inquisiteurs

dominicains de Cologne, Sprenger et Institoris.
Texte à consulter sur :
http://site.voila.fr/SorcieretPouvoir/page1.html

1484-1498 : Torquemada, Grand Inquisiteur de Castille : Instructions aux Inquisiteurs

1486 : Parution à Strasbourg du Marteau des Sorcières (Malleus Maleficarum) rédigé par Henri Institoris et Jakob Sprenger. Cet ouvrage qui devient le manuel officiel des Inquisiteurs insère en préface le texte de la bulle Summis desiderantes affectibus
Sites nombreux : à consulter entre autres
http://perso.wanadoo.fr/morel.and.co/sorcieres12.html
http://www15.brinkster.com/portesdutemps/malleus.html
http://tecfa.unige.ch/tecfa/teachi [...] alleus.htm
http://perso.wanadoo.fr/pounzland/henri.html

1492 : Vérard publie un traité des peines de l'Enfer : il y énumère les supplices infernaux

1494 : Bulle Cum acceperimus

1497 : Le Malleus maleficarum est publié pour la première fois à Paris en version courte et s'adresse au grand publc. Mais passe quasiment inaperçu ! Il aura 26 rééditions.

1524 : Dans la province de Côme, 1000 sorcières sont exécutées dans l'année

1532 : Charles Quint fait publier la Constitutio Criminalis Carolina, dite la Caroline, stipulant que le juge ne peut condamner que lorsque la preuve du délit résulte de l'aveu. Ce qui banalise la confession par la torture. Les juges du Saint Empire romain germanique obtiennent ainsi le droit "...d'arrêter et de torturer ceux qui usent d'enchantements, livres, amulettes, formules, etc." et de faire brûler tous ceux qui se rendent coupables de telles pratiques

1536 : Premier concile de Cologne

1539 : Par l'ordonnance de Villers-Cotterets, François I reprenant les idées de Charles Quint introduit le crime de sorcellerie dans la juridiction française : les juges laïques peuvent désormais remplacer les ecclésiastiques de l'Inquisition.

Entre 1545 et 1563 : le Concile de Trente crée à Rome la Congrégation de la Suprême Inquisition sous l'impulsion de JP Carafa, futur Paul IV : initialement dirigée contre l'extension du protestantisme en Europe, cette organisation s'occupe également des affaires de schismes et d'hérésie

1550-1640 : Période des bûchers en France

1562-1598 : Guerres de Religion

1563 : Jean Wier publie son Histoires disputes et impostures, où il dénonce pour la première fois tout ce que l'on a pu dire sur la sorcellerie

1574, 1580, 1584 : réedition du Marteau des Sorcières qui cette fois devient le bréviaire des chasseurs de sorcières

1584 : Le concile de Bourges décrète : "Vous ne souffrirez pas les magiciens et vous les ferez mourir. Toute personne qui ira consulter les devins sera punie de mort. "

1587 : Jean Bodin, économiste et philosophe français, procureur du roi à Laon, publie De la Démonomanie des Sorciers et crée le concept de crime de lèse-majesté divine, un crime religieux des plus graves et le plus abominable des pêchés.

1590 : L'évêque de Tournai évoque les enfants convaincus de sorcellerie et parle de les exorciser

1595 : Démonolâtrie de Nicolas Rémy (vers 1530-1612). Nicolas Rémy obtient de Charles III, en 1591, la charge de procureur général du duché de Lorraine qu'il exécute avec zèle reconnaissant lui-même avoir condamné au bûcher plusieurs centaines de sorcières et sorciers

1599 : Recherches Magiques de Martin Del Rio. Jacques I d'Angleterre enseigne comment déceler les sorcières véritables en les piquant ou en les plongeant dans l'eau.

1601 : Le Parlement de Paris interdit l'épreuve de l'eau.

1602 : Discours exécrable des sorciers de Boguet (1550-1619). Ce dernier exerce en Franche-Comté, qui sera espagnole jusqu'en 1678. Il a à son actif une trentaine de procès en dix ans, mais parvient à débarrasser le pays de ses réfugiés savoyards.

1603 : Instruction pour un juge en fait de sorcellerie de Boguet
Texte à consulter sur : http://site.voila.fr/SorcieretPouvoir/page1.html

1609 : Pierre de Lancre conseiller au Parlement de Bordeaux entreprend de purger le Labourd (Pays basque) de tous ses sorciers. Le Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons qu'il publie est une compilation des aveux obtenus sous la torture.

1612 : En Allemagne, les archiducs interdisent de mettre à mort les enfants en-dessous de l'âge de la puberté

1618-1648 : Guerre de Trente Ans (Allemagne)

1624 : Le parlement de Paris institue l'appel de plein droit qui prive les juges subalternes de tout pouvoir de décision en matière de sorcellerie. Il exige que les procédures ayant conclu à une peine corporelle lui soient transmises.

1631 : Friedrich von Spee von Langenfeld, jésuite et enseignant, entre en lutte contre les procès de sorcellerie et publie un traité "De la prudence en matière criminelle ou des procès contre les sorcières"

1637 : Le pape Urbain VIII, tout en maintenant la condamnation des crimes de sorcellerie, recommande de ne punir que les coupables dûment convaincus

1640 : Le Parlement de Paris fait exécuter certains magistrats trop zélés à condamner en sorcellerie et se refuse à reconnaître le crime de sorcellerie pour ne s'en tenir qu'à ce qui peut être rationnellement prouvé : tout jugement émis en ce sens est systématiquement cassé

1657 : Le pape Alexandre VII recommande la prudence pour qualifier les crimes de sorcellerie, mettant en garde contre les erreurs et les abus qui émaillent les procès

1665 : Colbert entame une réforme du code pénal dans lequel il n'est plus question de poursuites sur seule dénonciation de la rumeur publique

1681 (14 mai) : Louis XIV exige par arrêt du Parlement, que les juges de la Chambre Ardente, lui remette les documents relatifs à l'affaire des poisons, dans laquelle Mme de Montespan est mise en cause

1681 (21 juillet) : la Chambre Ardente est dissoute

1682 : Ordonnance de Louis XIV : L'Edit pour la punition des empoisonneurs, des devins ou autres met un terme aux abus de la chasse aux sorcières. Redéfinie, la sorcellerie devient officiellement une exploitation de l'ignorance et de crédulité
Texte à consulter sur : http://site.voila.fr/SorcieretPouvoir/page1.html

1712 : Jane Wenham, la sage-femme de Wakerene (Hertfordsshire), est la dernière femme condamnée pour sorcellerie en Angleterre

1714 : Le roi de Prusse Frédéric-Guillaume I met un terme officiel aux activités des sorciers, mages et devins

1740 : Marie Thérèse d'Autriche promulgue un décret spécifiant que toutes les affaires de sorcellerie relèvent de la seule juridiction impériale

1779 : Marque la fin des procès pour sorcellerie en Suède

1781 : Dernier bûcher en Espagne

1782 : Année de la dernière exécution pour faits de sorcellerie en terre protestante. En terre catholique, c'est la Pologne qui, en 1793, détient le record des exécutions de sorcières.

1791 : La Loi du 19 juillet punit les astrologues, voyants, tireuses de cartes, mages et sorciers comme escrocs.

1815 : Joseph de Maistre, Lettres à un gentilhomme russe sur l'Inquisition espagnole.

Flemme de rentrer dans les détails mais la période la plus prolifique en ce qui concerne les sorcières reste la Renaissance. Lire les bouquins de Muchembled et de Delumeau.

en terme de morts et de procès, pas en tant que phénomène social.

Celle de Bayrou est plutôt pas mal sinon il y a celle de Babelon.

Il a dû y avoir un delete, les liens de la première page sont faux    
 
Par exemple je voulais retrouver mon feedback sur un bouquin sur les luddites, le lien renvoie une page trop loin.

erf
 
j'verifierai après mes vacances

 
Ouais c'est ça, et moi je ferai mes CR en retard

Je suis entrain de lire Le dimanche de Bouvines de Duby. Un régal et pas compliqué. Et pour cause, c'est sorti à l'origine dans une collection de vulgarisation (30 journées qui ont fait la France). A partir de l'événement (la bataille), Duby dresse le portrait d'une époque et de ses hommes - mais il reste avant tout dans le domaine de la guerre.
 
Et puis j'ai aussi du Michelet à lire  

La guerre n'a pas un visage de femme, Svetlana Alexievitch, J'ai Lu, 400 pages
 

 
De cet auteur, je vous avais déjà conseillé La supplication, un des livres les plus bouleversants qu'il m'ait été donné de lire.
Dans cet ouvrage, qui est lui aussi un recueil de témoignages, elle s’intéresse aux combattantes russes de la seconde guerre mondiale.
Tankistes, infirmières, tireuses d'élite, sapeur, partisanes ou simples soldats, les femmes furent des milliers à combattre les nazis dans les rangs de l'armée soviétique. La plupart à peine sorties de l'enfance, elles se portent volontaires pour repousser l'envahisseur. Beaucoup mourront. Les survivantes seront, elles, assez mal récompensées de leur engagement, devant souvent cacher leur passé, leur douleur et leurs médailles, une fois la paix revenue, dans l'espoir de se trouver un mari. Ce n'est que dans les années soixante que leur courage et leur sacrifice sera porté à la connaissance de l'opinion publique russe.
Le bouquin est terrible et passionnant.
Ici, pas question de dates, de cartes d'état-major ou de récits héroïques fleurant bon la testostérone. C'est la parole des femmes. Et elles parlent du quotidien, de sa banalité comme de son horreur, de la souffrance, de la déchéance des corps, du déchirement d'être séparé de ceux qu'on aime. Elles parlent aussi de chagrin et de pitié. Et de l'amour. De l'amour qu'elles portent à leurs enfants, à leur hommes qui ne reviendront jamais ou alors complétement démolis, de l'amour qu'elles portent à leur pays et candidement à l'idéal communiste.
 
Extrait :

 
 
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Le numéro 14 du magazine Guerre et Histoire et sorti. Au menu, un gros dossier sur la Guerre du Péloponnèse et des articles sur Grozny en 1995, les taxis de la Marne, Talas en 751...
Chez votre marchand de journaux.

De Svetlana Alexievitch, j'ai aussi entendu beaucoup parler de "Cercueils de zinc", un recueil de témoignages de soldats, d'infirmiers, de familles de soldats à propos de la guerre d'Afghanistan.
 
 
  pour le compte-rendu, je lirai ses livres avec plaisir quand j'aurai le temps.

Lu, très émouvant.
On complétera utilement avec  

Martin van Creveld est un historien militaire israélien. Avec et ouvrage, il comble un vide sur un sujet rarement abordé sérieusement : les femmes combattantes.
Il se pose contre la féminisation des armées.
L'ouvrage fait le point sur le rapport des femmes à la guerre, dépassant les collections de témoignages et de biographies qu'on peut lire ici et là.
 
On regrettera le ton malheureusement un peu pamphlétaire, le biais de confirmation qui conduit l'auteur à ignorer ce qui contredit sa thèse ou encore l'approche psychanalytique donc sujette à caution.
Mais malgré ces défauts, ça reste un livre à lire pour toute personne s'intéressant à ce sujet.

La Bataille de Patrick Rambaud, Livre de poche, 270 pages
 
Roman qui relate la bataille d'Essling, demi désastre et vrai massacre où s'affrontèrent les troupes françaises et autrichiennes en 1809.
Patrick Rambaud est un écrivain connu pour ses pastiches de qualité et ses chroniques irrévérencieuses du règne de Nicolas Sarkozy.
D'un style simple et clair, très documenté, le bouquin est passionnant. On est plongé au coeur de l'enfer des batailles et de leur boucherie. Du simple voltigeur à l'Empereur lui-même les portraits sont vifs et bien dressés, et cela dans leur grandeur et leur médiocrité.
Pas de manichéisme ou d’idolâtrie. L'aventure est horrible et tragique mais ça reste une épopée, le courage travaillant de concert avec la cruauté.
Bref, je recommande.