Reprise du message précédent :
Tiens, dans le cadre d'une conférence en salon, où on nous demandait si ça ne nous dérangeait pas d'être enfermé dans un genre mineur comme la fantasy (huhu), on s'est rendus compte en répondant qu'en fait, la fantasy avait une place plus importante encore dans la littérature que celle qu'on imaginait.
 
Au début, on a répondu par défi, et on s'est vite rendus compte en enchaînant les exemples qu'on avait raison. TOUS les plus gros succès de l'édition, c'est de la fantasy (sans partir dans le Troll avec la Bible ou le Coran).
 
Le Seigneur des Anneaux ? Fantasy.
Harry Potter ? Fantasy.
Le Petit Prince ? Fantasy.
Le trône de fer ? Fantasy.
Alice au pays des merveilles ? Fantasy.
Les Chroniques de Narnia ? Fantasy.
Twilight ? Fantasy.
 
Le premier roman qui n'appartient pas au genre est le Da Vinci Code de Dan Brown, loin, loin derrière les autres. Suivi par Fifty Shades of Grey, qui est une fanfiction de Twilight.  
 
Et Pierre Bottero vendait plus qu'un Goncourt moyen.
 
Voilà

Les plus gros succès ok. Mais en moyenne, combien de ventes par bouquins en fantasy ? Et pour les autres styles ?  
C'est mignon de prendre la stat dans ce sens parce qu'elle t'arrange, mais tout le monde n'est pas Tolkien ou JK Rowling.

 
Dans ce cas, c'est encore pire. Je rappelle qu'un Gallimard non-primé fait dans les 400 ventes en moyenne.
 
Mais la question impliquait qu'écrire de la fantasy, c'était s'enfermer dans un genre - alors qu'un roman de fantasy qui cartonne touche au final un bien plus large public qu'un polar qui cartonne ou qu'un roman de blanche qui cartonne.

Intéressant à savoir  

Tu peux commencer par l'Illiade et l'Odyssée..

 
On l'a fait, c'est comme ça qu'on a commencé à répondre
Mais y'a pas de chiffres de vente

 
Les contes de Grimm aussi, très très gros succès  
Et aussi L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde

 
 
Je trouve que c'est un gros gros raccourci, perso et ça dessert totalement ton post.  

 
On est partis dans le top 10, le Da Vinci code était 11e
Bien sûr qu'il y a énormément de succès non fantasy, et heureusement
 
Mais la question de l'"art mineur" revient très souvent

+1
c'est une façon un peu réductrice de voir, dans ce cas dès que tu as un peu de merveilleux c'est de la fantasy ?
Tolkien ne cherchait pas à respecter un genre, ni Caroll... ils inventaient un univers et faisaient preuve d'imagination et la plupart de leurs lecteurs ne les lisent pas pour l'étiquette fantasy.

 
la même table ronde depuis quinze ans, et après on va tous au restau et on chiale sur l'injustice du monde.    
Tolkien et Caroll c'était une autre époque, on payait pour voir des fantômes et la presse publiait des photos de fées.  
on est plus dans une époque qui rêve et aime rêver et l'assume, on est dans une industrie du livre, et on vend ce qui se vend. c'est l'éditeur qui fait la vente, et effectivement l'estampille pure et dure "fantasy" ne vend pas, et effectivement² c'est un "art" (lol) très mineur dans l'édition. la sf c'est encore pire, on part du principe qu'il y a 4.000 lecteurs de sf en france, jamais plus, et que les ventes ne pourront jamais dépasser ce chiffre.  
la fantasy en france c'est la dèche, soit c'est de la grosse cavalerie façon gemell et ça reste dans le milieu geek qui se veut toujours ado, soit c'est intello et ça reste dans le milieu geek qui se veut toujours intello.  
après y'a des romans hors fantasy qui défoncent les ventes et effectivement y'a une frange de fantasy ou de fantastique dedans, ça arrive.  
 
/la triste vie du fantasticat franco

superbe manipulation d'énoncé, quand même, de vouloir comparer Fetjaine à Camus.

T'as des bien pensants des cercles littéraires français (ex: Angelo Rinaldi, académicien) qui estiment qu'un auteur qui ne fait pas l'effort d'inscrire son histoire dans le monde réel +ou- actuel ne mérite pas leur interet....

ça n'a rien à voir, Djian se fait pisser dessus par l'académie.

L'impression que j'ai, de loin (j'ai plus fréquenté les cercles cinéphiles copyrghtés les Cahiers/Inrocks, et ca puait bien...), c'est qu'ils se branlent essentiellement sur le style et la psychologie, et estiment que le recours à des artifices narratifs tels que l'imaginaire est un signe de faiblesse de "l'auteur" , qu'un bon auteur ne devrait pas avoir besoin de ces artifices.  

je penses pas que Jules Vernes soit considéré comme un écrivain mort de pétoche, quand même !

Je ne conteste pas ton chiffre de 4000 ventes pour des nouveautés inconnues mais 4000 lecteurs permet moi d'en douter. Tu demandes dans un open space rempli d'ingénieurs qui a lu Hyperion, t'as la moitié de la salle qui lève la main. Et ça reste de la vrai SF.

les autres lèvent le pied. (humour, smiley à la con qui rigole)

 
Hyperion a été un phénomène, comme l'a été Fondation, Dune ou la Stratégie Ender. Mais ces romans ont plus de 20 ans

On attend la série Hyperion ou les films. Bon, uniquement les passages avec le colonel Kassad!

En même temps, inventer un univers c'est la base de la fantasy, non ? Sauf que à l'époque on collait peut-être moins des étiquettes aux œuvres et aux auteurs, et le terme de fantasy n'était pas encore là.
Le problème, c'est pas plutôt de vouloir tout catégoriser ?

les choses se catégorisent d'elles-mêmes, non ?

Petit fil sympa de twitter auquel j'ai repensé quand j'ai lu ton post

https://twitter.com/Padre_Pio/status/922937227684073472

 
La fantasy c'est surtout un genre pour la littérature jeunesse, ça se voit d'ailleurs dans ce que tu cites.
Dans la littérature adulte, c'est encore et toujours un genre mineur.

J'ai "longtemps" vécu avec ce complexe d'infériorité du "genre mineur".
Puis j'ai lu de la littérature classique, diverse et variée.
Depuis je rigole et je lis ma SF et ma fantasy tranquillement.
 
C'est d'ailleurs un bon moyen de trier les gens avec qui je souhaite parler de littérature. Celui qui en est à les classer par ordre de respectabilité, il y a peu de chance qu'il m'apporte quoi que ce soit.

 
Respect yourself, Respect Tolkien
Respect the la-dies
 

Personnellement, j'aime beaucoup la fantasy et la sf mais dès que ça devient de la littérature de genre la qualité s'en ressent. Les grands livres visent une audience plus large.

 
c'est bien le problème des complexes, ça rend prétentieux.

 
Il y a un temps pour tout. Et la "Fantasy", c'est large. Autant j'adore lire une gentille histoire qui me permet de m'évader mais qui effectivement me laisse aussi con qu'avant, autant tu peux aussi lire de la Fantasy qui va au-delà, avec une écriture de grande qualité et/ou des messages intéressants. Tout comme dans la littérature classique
Et la SF est très souvent très chargée en message (à tel point que même sur HFR le topic SF est teinté d'un certain mépris pour la Fantasy   ).

 
Outre le fait que ta phrase n'a aucun sens, je me suis débarrassé de ces complexes en même temps que de ma puberté

pour en trouver le sens, il suffit que tu te relises.

Y'a un complexe d'infériorité, y'a un complexe de supériorité...au final l'important c'est le plaisir de lecture et la qualité du bouquin.
 
Je prends autant de plaisir dans différents coins de la littérature, même si j'ai plus souvent de plaisir dans la fantasy (rapport aussi surement au fait que j'en lis plus )
 
La seule chose que je trouve vraiment de différent dans mon entourage, c'est que j'ai beaucoup plus discuté de fantsay avec des copains lecteurs que de bouquins e littérature "dite sérieuse".

voilà, c'est ça que je trouve dommage. Quand tu veux causer de fantasy tu es obligé de t'adresser au fandom, et dès que tu veux parler de bouquins estampillés littérature blanche tu t'adresses à un autre microcosme social. Idem avec les lecteurs de best-sellers, de polars, etc.  
J'ai quasiment jamais l'occasion de discuter avec des gens qui aiment simplement les bons livres...  
Enfin c'est pas inhérent à la lecture, la musique c'est pire il me semble.

J'ai remarqué que pour pas mal de gens de mon entourage la fantasy passe bien mais c'est la SF qui bloque. Dès que tu parles de SF, ils sortent un "je n'aime pas les robots" alors que fantasy, je pense que le côté quête joue pas mal en bien.
 
Pour a part, je lis tous les genres, de l'horreur à l'érotique, de la SF au policier. Tout n'est pas bon mais tout peut me plaire.

Sur tout ce débat à propos du pseudo-jugement de valeur posé par GB, il faudrait d'abord connaître qui posait la question au juste, lecteur, critique, éditeur, écrivain ?

 
C'était super intéressant parce qu'il s'agissait d'un journaliste et animateur de débats qui d'habitude intervenait en blanche. Il avait vraiment envie de comprendre, super humble, il posait plein de questions. On sentait qu'il n'y connaissait rien mais qu'il voulait justement progresser dans le domaine. Il avait lu nos livres pour préparer son intervention et était surpris de voir que ça lui avait plu, comme si un autre univers s'ouvrait à lui. Si ça se trouve, il est en train de rattraper des années de lecture de fantasy

Et donc un intervenant bourré de préjugés, donc  

 
C'est moi qui suis bourré de préjugés ?

meuh non, le journaliste qui interpellait.

 
Ca dépend, ça titre à combien ?  

éternel mépris des bien pensants pour ceux qui ne font pas partis de leur cercle.
Après est-ce vraiment grave ? Il y a des travaux universitaires sur Tolkien, des biographies sur Philip K. Dick, des documentaires sur Lovecraft... peu importe si à leur époque certains sans les avoir lus leur ont refusé le titre d'écrivain et ça ne les a pas découragé d'écrire malgré tout.
Je voudrais aussi dire qu'il y a dans la littérature de genre des éditeurs et des écrivains qui sortent de très mauvais textes vus comme des produits avec un cahier des charges et rien d'intéressant à l'intérieur, il y a un côté commercial qui ne me dérange pas quand les romans sont bons mais qui entraînent aussi tout un tas de merdes mises en tête de gondole.