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Auteur Sujet :

Qui a écrit ?

n°7899261
Isidore_Du​casse
Posté le 15-03-2006 à 09:24:44  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
John, un extrait à nous proposer ?

mood
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Posté le 15-03-2006 à 09:24:44  profilanswer
 

n°7899929
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 15-03-2006 à 11:13:27  profilanswer
 

Non, désolé j'ai rien sous la main :'(.
 
Je laisse ma place si c'est autorisé.

n°7900544
all2505
Posté le 15-03-2006 à 12:33:33  profilanswer
 

Drapal :d

n°7904607
leoz2004
Posté le 15-03-2006 à 21:09:16  profilanswer
 

Citation :

Citation :

leoz2004 a écrit :
 
Pas trés dur...mais faut avoir un peu de culture ;)


 
 
... ou savoir se servir d'un site qui s'appelle Google  ;)  
 
http://www.google.fr/search?hl=fr& [...] cher&meta=
 
 
 
 
Règles du jeu
 


 
Oups autant pour moi j'avai pas lu la googolomanie :D


Message édité par leoz2004 le 15-03-2006 à 21:10:10
n°7907998
Lampedusa
Posté le 16-03-2006 à 01:11:57  profilanswer
 

Citation :

Tout homme dispose d'une méthode de ce genre pour interpréter le bilan de ses impressions en sa faveur, afin que s'en dégage, si l'on peut ainsi parler, le minimum vital de plaisir quotidien considéré généralement comme tel.
Le plaisir de vivre peut même consister en déplaisir ; ces différences de matériau n'ont aucune importance. On sait bien qu'il est des mélancoliques heureux comme il est des marches funèbres flottant aussi légèrement dans leur élément qu'une danse dans le sien. Sans doute peut-on même affirmer, inversement, que nombre d'hommes joyeux ne sont pas du tout plus heureux que les tristes, parce que le bonheur est un effort comme le malheur ; ces deux états correspondent à peu près aux deux principes du plus lourd et du plus léger que l'air. Mais une autre objection vient tout naturellement à l'esprit : les riches n'auraient-ils pas raison, de qui l'immémoriale sagesse veut que les pauvres n'aient rien à leur envier, puisque l'idée que l'argent des riches les rendrait plus heureux n'est qu'une illusion ? Cet argent leur imposerait simplement l'obligation de choisir un nouveau système de vie dont les comptes de plaisir ne boucleraient jamais, au mieux, qu'avec le même petit bénéfice de bonheur dont ils jouissaient déjà.
Théoriquement, cela signifie qu'une famille de sans-logis, si la plus froide des nuits d'hiver ne l'a pas glacée, se trouvera aussi heureuse aux premiers rayons du soleil, que l'homme riche obligé de quitter son lit chaud ; et pratiquement, cela revient à dire que tout homme porte avec patience, comme un âne, la charge qu'on lui a mise sur le dos ; car un âne est heureux qui est plus fort que sa charge, ne fût-ce que de très peu . C'est là, en réalité, la définition la plus solide qu'on puisse donner du bonheur personnel, du moins aussi longtemps que l'on considère l'âne isolément.
Mais, en vérité, le bonheur personnel ( l'équilibre, le contentement, ou quelque nom que l'on voudra donner à ce qui est automatiquement notre premier but ) n'est pas plus autonome qu'une pierre dans un mur ou une goutte d'eau dans un liquide à travers lesquelles passent toutes les forces et toutes les tensions de l'ensemble. Ce qu'un homme fait, ce qu'un homme éprouve pour lui-même est insignifiant par rapport à ce qu'il doit supposer que d'autres font ou éprouvent comme il faut pour lui. Aucun homme ne vit seulement son propre équilibre : chacun s'appuie sur celui des couches qui l'entourent, et c'est ainsi qu'intervient dans la petite fabrique de plaisir de la personne un système de crédit moral extrêmement compliqué sur lequel il nous faudra revenir, parce qu'il n'appartient pas moins au bilan psychique de la communauté qu'à celui de l'individu.

n°7909431
Isidore_Du​casse
Posté le 16-03-2006 à 10:15:21  profilanswer
 
n°7910289
Mine anti-​personnel
Posté le 16-03-2006 à 12:19:08  profilanswer
 


Ce serait dans le Philèbe, mais ça m'étonnerait fort. L'expression "aux deux principes du plus lourd et du plus léger que l'air" suppose la connaissance de la poussée d'Archimède, or Archimède est bien postérieur à Platon.
"il nous faudra revenir" n'est pas non plus platonicien, Platon faisait semblant d'écrire des dialogues rapportés et évitait toute référence à une oeuvre écrite. De même "bilan psychique" me paraît impossible sous la plume de Platon (mais on n'est jamais à l'abri d'une traduction maladroitement mordernisante).
Si c'est un texte français à l'origine, il ne peut guère être antérieur à la fin du 19e, à cause de ce bilan psychique.
Vu l'orientation sociologisante du dernier paragraphe, on va dire: Les Règles de la méthode sociologique de Durkheim.
 
Règles du jeu


Message édité par Mine anti-personnel le 16-03-2006 à 12:47:43
n°7910470
Isidore_Du​casse
Posté le 16-03-2006 à 12:51:23  profilanswer
 

C'est "le bonheur est un effort " qui m'a conduit à proposer cet auguste barbu...

n°7914278
Lampedusa
Posté le 16-03-2006 à 19:35:12  profilanswer
 

Comme l'a très bien vu et argumenté Mine A.-T., ce n'est pas l'auguste barbu. Ce n'est pas non plus Durkheim (un barbu aussi, si je ne me trompe).
C'est un écrivain non-français de la première moitié du 20ème (avec un jeune pied dans la toute fin du 19ème), fort connu, estimé et commenté.
Et l'intelligence n'est pas la moindre de ses qualités...


Message édité par Lampedusa le 16-03-2006 à 20:30:44
n°7915210
Isidore_Du​casse
Posté le 16-03-2006 à 21:23:15  profilanswer
 

Stefan Zweig ?

mood
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Posté le 16-03-2006 à 21:23:15  profilanswer
 

n°7915266
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 16-03-2006 à 21:29:28  profilanswer
 

Joseph Kessel ?

n°7915288
Lampedusa
Posté le 16-03-2006 à 21:32:11  profilanswer
 

Non, mais on s'approche beaucoup (avec Zweig).
La dernière phrase de mon précédent post est un super indice...
 
Pas Kessel non plus (ce n'est pas un français).


Message édité par Lampedusa le 16-03-2006 à 21:33:36
n°7916638
Mine anti-​personnel
Posté le 16-03-2006 à 23:39:45  profilanswer
 

Bien vu l'indice Lampedusa! Je suis passé à côté.
J'ai failli le proposer mais ce qui m'a retenu c'est sa date de naissance qui ne colle pas avec "la toute fin du 19ème".
On n'a pas la même notion de la "toute fin".
 
Règles du jeu


Message édité par Mine anti-personnel le 16-03-2006 à 23:40:41
n°7916962
Lampedusa
Posté le 17-03-2006 à 00:28:14  profilanswer
 

Propose toujours... La fin du 19ème convient mieux en fait (désolé).
Tu te trimballes désormais avec le règlement du jeu en bandoulière par coquetterie ?

n°7916977
Mine anti-​personnel
Posté le 17-03-2006 à 00:32:24  profilanswer
 

Par vanité, j'imagine.
On va encore attendre un petit peu pour voir si les écrivains du forum découvrent leur collègue.

n°7919197
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 17-03-2006 à 12:15:50  profilanswer
 

john keats a écrit :

Joseph Kessel ?


 
J'avais pas lu le non-français [:tinostar].
 
Toujours lire les posts jusqu'au bout.
 
Freud peut-être ? Encore que ça ne colle pas avec la fin du 19ème. Bien joué lampedusa tu nous fait réflechir là §


Message édité par john keats le 17-03-2006 à 12:17:18
n°7922386
Lampedusa
Posté le 17-03-2006 à 19:36:17  profilanswer
 

Ce n'est pas Freud.
Un pied dans la fin du 19ème, mais la période créatrice de l'auteur est tout entière dans la première moitié du 20ème.
Ecrivain de langue allemande, homme précis, tête pensante, lisait en cachette des livres de philo dans son bureau d'ingénieur, et, last but not least, on peut le croiser sous les traits d'un grand philosophe français pratiquant assidûment les backrooms dans un livre célèbre d'un écrivain français mort du sida.

n°7923123
Mine anti-​personnel
Posté le 17-03-2006 à 21:10:54  profilanswer
 

Vu les indices, je dirais L'Homme sans qualité de Musil.

n°7923286
Lampedusa
Posté le 17-03-2006 à 21:29:22  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :

Vu les indices, je dirais L'Homme sans qualité de Musil.


 
En effet (sans qualités)... :jap:  
Le passage est extrait du chapitre intitulé "bonadéa, la Cacanie: systèmes de bonheur et d'équilibre", tome 1 de L'homme sans qualités (Der Mann ohne Eigenschaften, traduit par Philippe Jaccottet).
 
(Le grand philosophe français est Michel Foucault, Muzil dans "A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" d'Hervé Guibert.)


Message édité par Lampedusa le 17-03-2006 à 21:36:51
n°7923369
Mine anti-​personnel
Posté le 17-03-2006 à 21:39:04  profilanswer
 

Par contre, le dernier indice est plutôt obscur. Le philosophe français/l'écrivain mort du sida... s'agit-il de Foucault/Guibert ?
 
Edit: Ok, Guibert.


Message édité par Mine anti-personnel le 17-03-2006 à 21:39:59
n°7923391
Mine anti-​personnel
Posté le 17-03-2006 à 21:41:39  profilanswer
 

Je passe mon tour; pas d'extrait sous la main.
 
John Keats peut-être ?

n°7923662
Lampedusa
Posté le 17-03-2006 à 22:12:36  profilanswer
 

Pour qui s'intéresserait à Musil et à sa grande œuvre, L'homme sans qualités, roman complexe aux intrigues superposées, mi-essai mi-roman en fait, maniant l'ironie comme un véritable mode narratif, qui se veut le champ d'expérimentation de la constitution d'un homme moderne possible, très influencé par les théories d'Ernst Mach sur "l'impressionisme psychologique", voici quelques lignes où Maurice Blanchot, dans le chapitre consacré à Musil dans "Le livre à venir", tente d'en résumer l'un des thèmes principaux:

Citation :

...Je crois que je me serais arrêté à la traduction la plus simple, la plus proche de l'allemand et la plus naturelle en français: "L'homme sans particularités". L'expression "l'homme sans qualités", quoique d'un usage élégant, a le tort de n'avoir pas de sens immédiat et de laisser perdre l'idée que l'homme en question n'a rien qui lui soit propre : ni qualités, mais non plus nulle substance. Sa particularité essentielle, dit Musil dans ses notes, c'est qu'il n'a rien de particulier. C'est l'homme quelconque, et plus profondément l'homme sans essence, l'homme qui n'accepte pas de se cristalliser en un caractère ni de se figer en une personnalité stable : l'homme certes privé de lui-même, mais parce qu'il ne veut pas accueillir comme lui étant particulier cet ensemble de particularités qui lui vient du dehors et que presque tous les hommes identifient naïvement avec leur pure âme secrète, loin d'y voir un héritage étranger, accidentel et accablant.

n°7924020
Isidore_Du​casse
Posté le 17-03-2006 à 23:02:51  profilanswer
 

Je n'aurais jamais trouvé... bravo mine ap.
 
Je rajoute ce livre à ma 'to read' list.  :jap:

n°7928300
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 18-03-2006 à 17:04:01  profilanswer
 

Très bien joué !  
J'ai trouvé un petit truc pour vous :

Citation :


 
 
Nuits somptueuses de mes expéditions de guerre je ne saurais trop vous célébrer. Ayant bâti, sur la virginité du sable mon campement triangulaire je montais sur une éminence pour attendre que la nuit se fît, et, mesurant des yeux la tache noire à peine plus grande qu'une place de village où j'avais parqué mes guerriers, mes montures et mes armes, je méditais d'abord sur leur fragilité. Quoi de plus misérable, en effet, que cette poignée d'hommes à demi nus sous leurs voiles bleus, menacés par le gel nocturne où des étoiles se trouvaient déjà prise, menacés par la soif car il fallait ménager les outres jusqu'au puit du neuvieme jour, menacés par le vent de sable qui, s'il se lève, montre la puissance s'une révolte, menacés enfin par les coups qui font blettir comme des fruits la chair de l'homme. Et l'homme n'est plus bon qu'à rejeter. Quoi de plus misérable que ces paquets d'étoffe bleue à peine durcis par l'acier des armes, posés à nu sur une étendue qui les interdisait ?
 
Mais que m'importait cette fragilité ? Je les nouais et les sauvais de se disperser et de périr. Rien qu'en ordonnant pour la nuit la figure triangulaire, je la distinguais d'avec le désert. Mon campement se fermait comme un poing. J'ai vu le cèdre ainsi s'établir parmi la rocaille et sauver de la destruction l'ampleur de ses branchages, car il n'est point non plus de sommeil pour le cèdre qui combat nuit et jour dans sa propre épaisseur et s'alimente dans un univers ennemi des ferments mêmes de sa destruction. Le cèdre se fonde dans chaque instant. Dans chaque instant je fondais ma demeure afain qu'elle durât. Et de cet assemblage qu'un simple souffle eût dispersé je tirais cette assise angulaire, irréductible comme une tour et permanente comme une étrave. Et de peurque mon campement ne s'endormît et ne se défît dans l'oubli je le flanquais de sentinelles qui recevaient les rumeurs du désert. Et de même que le cèdre aspire la rocaille pour la changer en cèdre, mon campement se nourissait des menaces venues du dehors. Béni soit l'échange nocturne, les messagers silencieux que nul n'a entendus venir et qui surgissent autour des feux et s'accroupissent disant la marche de ceux-là qui progressent au nord ou ce passage de tribus dans le sud à la poursuite de leurs chameaux volés, ou cette rumeur chez d'autres à cause de meurtre et ces projets surtout de ceux-là qui se taisent sous leurs voiles et méditent la nuit a venir. Tu les as écoutés les messagers qui viennent raconter leur silence ! Bénis soient ceux-là qui surgissent autour de nos feux si brusquement avec des mots si funèbres que les feux aussitôt sont noyés dans le sable et que les hommes plongent , à plat ventre, sur leurs fusils, ornant le campement d'une couronne de poudre.

n°7928882
Isidore_Du​casse
Posté le 18-03-2006 à 18:31:25  profilanswer
 

L'évocation du cèdre rappelle le Liban... serait-ce une oeuvre d'Amin Maalouf ?

n°7929057
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 18-03-2006 à 19:02:21  profilanswer
 

Non c'est pas ça. C'est un écrivain Français.

n°7929181
Isidore_Du​casse
Posté le 18-03-2006 à 19:25:27  profilanswer
 

Désert de Le Clézio ?

n°7929320
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 18-03-2006 à 19:41:29  profilanswer
 

Non toujours pas.
L'auteur a vécu avant Clézio. Il est même mort dans la décénie qui a suivi la naissance de ce dernier.

n°7929684
Lampedusa
Posté le 18-03-2006 à 20:29:21  profilanswer
 

J'aurais aimé dire: Joë Bousquet, peut être Un amour couleur de thé ?

n°7929781
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 18-03-2006 à 20:42:06  profilanswer
 

Nop.
Il aime le désert mais c'est un homme du ciel.
Et l'extrait provient d'un de ses livre qui est resté inachevé.

n°7929808
Lampedusa
Posté le 18-03-2006 à 20:45:51  profilanswer
 

C'est peut-être ce à quoi j'avais pensé au début: Citadelle, de Saint Ex?

n°7929834
john keats
Vote for pedro !§
Posté le 18-03-2006 à 20:48:46  profilanswer
 

Bingo §
 
Bien joué Lampedusa, j'adore cet auteur. Et ce qui est bizarre c'est que j'ai hésité entre cet extrait et un autre de Bousquet :D.
 

n°7929856
Lampedusa
Posté le 18-03-2006 à 20:51:49  profilanswer
 

C'était finaud d'avoir choisi un passage terrien...  :)  
 
Bon, prochain extrait demain dans le cours de la soirée, mais si quelqu'un veut me devancer, qu'il se feel free...

n°7937071
Lampedusa
Posté le 19-03-2006 à 21:01:24  profilanswer
 


Citation :

Couché sur la terre. Ces quatre mots, tombés tout naturellement de ma plume, sont peut-être une clef. La terre attire irrésistiblement les amants enlacés dont les bouches se sont unies.  Elle les berce après l'étreinte dans le sommeil heureux qui suit la volupté. Mais c'est elle aussi qui enveloppe les morts, boit leur sang et mange leur chair, afin que ces orphelins soient rendus au cosmos dont ils s'étaient distraits le temps d'une vie. L'amour et la mort, ces deux aspects d'une même défaite de l'individu, se jettent d'un commun élan dans le même élément terrestre. L'un et l'autre sont de nature tellurique.
les plus sagaces des hommes devinent — plutôt qu'ils n'aperçoivent clairement — cette relation. La situation sans exemple où je me trouve me la fait apparaître lumineusement  — que dis-je ! me force à la vivre de tous les pores de ma peau. Privé de femme, je suis réduit à des amours immédiates [en italiques dans le texte]. Frustré du détour fécond qui emprunte les voies féminines, je me retrouve sans délai dans cette terre qui sera aussi mon dernier séjour. Qu'ai-je fait dans la combe rose ? J'ai creusé ma tombe avec mon sexe et je suis mort, de cette mort passagère qui a nom volupté. Je note également que j'ai franchi ainsi une nouvelle étape dans la métamorphose qui m'emporte. Car il m'a fallu des années pour en arriver là. Quand j'ai été jeté sur ces bords,  .je sortais des moules de la société. Le mécanisme qui détourne la vocation naturellement géotropique du sexe pour l'engager dans le circuit utérin était en place dans mon ventre. C'était la femme ou rien. Mais peu à peu la solitude m'a simplifié. Le détour n'avait plus d'objet, le mécanisme est tombé en floche. Pour la première fois dans la combe rose, mon sexe a retrouvé son élément originel, la terre.
Et en même temps que je faisais ce nouveau progrès de déshumanisation, mon alter ego accomplissait avec la création d'une rizière l'œuvre humaine la plus ambitieuse de son règne sur S... Toute cette histoire serait passionnante si je n'en étais pas le seul protagoniste et si je ne l'écrivais pas avec mon sang et mes larmes.

n°7938027
Isidore_Du​casse
Posté le 19-03-2006 à 22:56:08  profilanswer
 

Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique

n°7938595
Lampedusa
Posté le 20-03-2006 à 00:24:31  profilanswer
 

Isidore_Ducasse a écrit :

Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique


 
Bravo Isidore... :jap:

n°8165499
brillanbri​an
Posté le 14-04-2006 à 21:00:38  profilanswer
 

Ce topic de ouf !!!  
 
L'idée est super intéressante  :jap: mais p*tain ç'est super dur  :pt1cable: enfin moi, j'ai pas assez de culture  
 
pour trouver qui a écrit a partir des extraits  :cry: Cela dit je vais en profiter pour me cultiver  :sweat:

n°8165560
Mine anti-​personnel
Posté le 14-04-2006 à 21:04:43  profilanswer
 

brillanbrian a écrit :

Ce topic de ouf !!!  
 
L'idée est super intéressante  :jap: mais p*tain ç'est super dur  :pt1cable: enfin moi, j'ai pas assez de culture  
 
pour trouver qui a écrit a partir des extraits  :cry: Cela dit je vais en profiter pour me cultiver  :sweat:


Oh surprise! Grâce à toi, ce topic sort de la cave. Profite-s-en pour poster un extrait (2000 signes minimum), comme tu peux le voir, la place est libre.


---------------
Jouez à un jeu intelligent
n°8177793
Lampedusa
Posté le 16-04-2006 à 22:01:49  profilanswer
 

Citation :

  Une jeune personne, ma belle-sœur, était venue nous voir ou plutôt pour voir Paris. Elle occupait un cabinet éloigné de ma chambre. La première nuit, après trois passées dans le coche d'Auxerre, elle dormit d'un sommeil profond. Le second jour, on vint la prendre pour lui faire voir des connaissances, et les curiosités. On me la ramena le soir, comme je sortais. Elle était fatiguée ; elle se mit au lit.
   Je passai par la rue de la bûcherie : des cris horribles frappent mon oreille. Ils partaient de l'Hôtel-Dieu. Je m'informai.  Une marchande de veilles chemises et de chiffons, qui avait là sa boutique, m'apprit, que la salle des femmes en couches était devant nous. — Voilà des cris bien terribles ! — C'est quelque jeune malheureuse, que tourmentent les élèves accoucheurs et accoucheuses. Car ils les font souffrir, ces pauvres filles ou femmes ! ...  — Est-ce qu'il n'y a personne pour les présider ? — Pardonnez ; mais que voulez-vous ? ils ne savent pas ; tous veulent s'instruire, et la pauvre victime souffre de leur inexpérience et de leur curiosité. — Je savais déjà tout cela. J'aurai bien désiré d'entrer dans l'Hôtel-Dieu, et de voir ce qui s'y passait en ce moment.  Mais j'en désespérais. J'allais cependant à la porte. je m'arrêtai un instant à considérer. Dans ce moment, arriva une jolie femme de la rue Saint-Denis, parente du chirurgien en chef. Je la reconnus, et je courus à elle, quoique je ne lui eusse parlé qu'une seule fois. Je lui témoignai le désir que j'avais d'entrer, et par quel motif. Elle me mit de sa compagnie. Elle eut même la complaisance de me conduire jusqu'à la salle que je désirais voir. La malheureuse n'était pas encore délivrée. C'était une jeune personne d'environ quatorze ans. Sans que je disse un mot, mad. L-Que, effrayée de ce qu'elle voyait, en fit des reproches à l'accoucheur en chef, et tous les bourreaux, qui ne faisaient que tenter, sans l'aider, parce que chacun voulait laisser aux autres un moyen d'instruction, tous les bourreaux furent éloignés, et la jeune infortunée accoucha... Les malheureux ! ils l'en empêchaient...! je frémis d'horreur.
   Que les sots, les bas adulateurs louent tant qu'ils veulent les établissements publics ; moi, je souhaite que le peuple lise ce que j'écris, pour devenir économe, laborieux, et n'y pas avoir confiance.
   J'allai chez la Marquise : mais je n'y restai qu'un instant, à cause de ma belle-sœur ; je redoutai quelque chose de vague, sans savoir quoi.
   J'arrivai chez moi à une heure . Je trouvai S. hors du lit, à genoux, effrayée. Je lui demandai ce qu'elle avait ? — J'ai été éveillée, il y a plus d'une heure, par des cris épouvantables, et comme vous ne me répondiez pas, j'ai cru que les voleurs vous tuaient. J'ai voulu sortir, pour appeler les voisins ; mais vous m'aviez enfermée. — Je la rassurai, en lui expliquant en deux mots la cause des cris qu'elle avait entendus. Je la tranquillisai sur mon compte, en lui protestant, que je n'avais rien à craindre dans les rues de Paris. Je la calmai de mon mieux, je l'exhortai à dormir, et pour moi, j'allai dans ma chambre rédiger ce que je venais de voir ; car je n'avais pas pris le temps de l'écrire chez la Marquise.


n°8177848
Mine anti-​personnel
Posté le 16-04-2006 à 22:09:18  profilanswer
 

Heureux de te revoir! Fin des vacances ?

n°8177899
Lampedusa
Posté le 16-04-2006 à 22:14:35  profilanswer
 

Moi de même...  
Fin de la vacance. Faut se ressaisir un peu. Du nerf, du nerf...

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