source de l'analyse : http://www.boursorama.com/forum/me [...] ageForum=1
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Analyse Iran/USA/ chute du Dollar, Or en hausse
Les USA de 2006 et le Japon de 1941
des similitudes inquiétantes.
Afin de mieux comprendre quels sont les enjeux géoécopolitiques actuels, il est nécessaire danalyser plusieurs éléments. Il est tout aussi nécessaire dêtre conscient que le monde est au bord de labîme, c'est-à-dire ni plus ni moins quune 3ème guerre mondiale devient une éventualité crédible pour les deux années qui viennent.
Jentends dici les hauts cris de tous ceux qui se pensent bien informés, et qui expliquent que cela est impensable, « je ny crois pas ».
Certes, cette introduction est volontairement provocatrice. La remarque pertinente nest pas « je ny crois pas » car nous ne sommes pas dans le domaine de la croyance. En réalité la réponse pertinente est une série questions :
Pourquoi ? Quels sont les enjeux ? Quelles sont les problématiques auxquelles le monde au sens large est confronté ?
Les enjeux sont vastes, immenses et historiques. Deux visions du monde saffrontent. La première est une vision que lon pourrait qualifier de « civilisatrice » ou la négociation est le pilier des relations internationales, cela signifie aussi lacceptation dune certaine forme de partage et de compréhension mutuelle rendant possible les concessions entre acteurs. Cette approche « civilisatrice » est également intimement liée au concept de droit international et inclus le respect de ses émanations comme lONU, le TPI etc.
La deuxième est celle de lunilatéralisme et de limpérialisme « hégémonique » des Etats-Unis dAmérique, incarné par le Président Bush Junior, celle du « choc des civilisations » expression politiquement correcte pour désigner le « choc des religions ». Bref,
la logique de la confrontation.
Les Etats-Unis dAmérique se trouvent actuellement dans une position très similaire à celle du Japon en 1939. Le Japon, entre en guerre « préventive » en 1941 contre les USA pour garantir ses approvisionnements en matières premières après plusieurs années de blocus et dembargo
américain bien sûr. La dépendance du système économique actuel des USA des différentes sources de matières premières à commencer par la plus importante dentres elles le pétrole rend toute menace ou hypothèse de menace sur leur approvisionnement absolument intolérable, comme ce fut le cas pour le Japon en 1941
. Lorsque Pearl Harbour était attaqué, le japon ne disposait plus que de 9 mois de réserves de pétrole. La guerre économique était perdue, seule restait la guerre tout court comme ultime moyen de préserver un système.
Tout les mois, lévolution du stock US de produits pétroliers est un indicateur très attendu par les marchés financiers.
Après ce préalable il devient indispensable de définir ce que sont les intérêts vitaux des Etats-Unis, c'est-à-dire ce qui peut les conduire à la guerre. Ils sont fondamentalement au nombre de 4.
- Le premier est la sauvegarde lintégrité territoriale de leur pays. Aucune nation nayant les moyens denvahir les Etats-Unis, qui ne le fut dailleurs jamais dans histoire, il ny avait pour le peuple américain aucune crainte particulière sur ce sujet jusquau
traumatisme du 11 septembre 2001. La terre américaine nétait plus un sanctuaire et pouvait être attaquée. La terre américaine était devenue vulnérable. Cest fondamentalement cette vulnérabilité nouvelle qui a permis lacceptation par le peuple américain de lidée de guerre préventive émise par le Président W. Bush. Cette vulnérabilité à conduit à lagressivité lune nation dont les moyens militaires écrasants permettent le développement dun discours arrogant (« la vieille Europe », « qui nest pas avec nous et contre nous » etc.).
- Le Deuxième est la sauvegarde de la pérennité du système économique capitaliste américain. Ici le débat ne doit pas être pour ou contre le « grand capital » ou la « mondialisation totale » car il na fondamentalement aucune utilité. Cependant il est indispensable davoir conscience que « lamerican way of life » est la valeur sur laquelle est basée la société américaine. Cette american way of life, repose uniquement sur lefficience de leur système économique. Enfin, la stabilité politique de cette nation sappui uniquement sur la croyance du peuple américain dans les vertus du capitalisme mondialisé et dans le « bonheur » que procure la consommation à outrance.
- Le troisième est le maintient à « tout prix » du Leadership US et de sa main mise sur le monde.
- Enfin le quatrième qui lintérêt vital à géométrie variable par excellence est la protection du peuple américain (eut égard au nombre de pertes US dans les rangs de larmée 2 500 morts et aux attentats du 11 septembre parfaitement connu à lavance mais qui ont servi de justification à une nouvelle forme de pouvoir). Afin de corroborer ces allégations à une source crédible vous pourrez lire en annexe la traduction du discours prononcé par Al Gore ancien Vice-président US.
La première conclusion qui dès lors simpose, est que les USA utiliseront tous les moyens nécessaires pour défendre leurs intérêts vitaux, qui en loccurrence est un intérêt purement économique et de leadership, lun et lautre étant quasiment indissociable.
Cest ce qui a conduit à linvasion de lIrak en 2003 avec les objectifs suivants :
1. Assurer les approvisionnements en pétrole des USA.
2. Renforcer leur contrôle sur le Golfe persique
3. Etre moins dépendant de lArabie Saoudite dont la dérive islamiste est réelle
4. Encercler lIran et se mettre en position de lattaquer pour permettre lobjectif n°1 cité plus haut.
Continuons encore avec laspect économique des choses et abordons les limites inquiétantes du capitalisme qui préoccupent tant les grands argentiers de la planète à commencer par le nouveau Président de la FED, Ben Bernanke. A ce sujet je vous renvoie à louvrage de Jean Peyrelevade « Le capitalisme total », ou encore Patrick Artus avec son ouvrage prémonitoire « le capitalisme est-il en train de sautodétruire ? » mais que disent ces deux auteurs ?
Pour Jean Peyrelevade, « le capitalisme moderne est organisé comme une gigantesque société anonyme. A la base, trois cents millions d'actionnaires contrôlent la quasi-totalité de la capitalisation boursière mondiale. Souvent d'âge mûr, de formation supérieure, avec un niveau de revenus relativement élevé, ils confient la moitié de leurs avoirs financiers à quelques dizaines de milliers de gestionnaires pour compte de tiers dont le seul but est d'enrichir leurs mandants. Les techniques pour y parvenir s'appuient sur les règles du "gouvernement d'entreprise" et conduisent à des exigences de rentabilité excessives. Elles transforment les chefs d'entreprise en serviteurs zélés, voire en esclaves dorés des actionnaires, et polluent de pure cupidité la légitime volonté d'entreprendre. Ainsi le capitalisme n'est pas seulement le modèle unique d'organisation de la vie économique mondiale : il est devenu "total" au sens où il règne sans partage ni contre-pouvoir sur le monde et ses richesses ». Cette absence de contre-pouvoir confine à la Dictature. Pour lauteur des taux exponentiels de croissance des profits de 15% annuels ne sont tout bonnement pas tenables, avec un taux de croissance mondial de 3% en moyenne entraînant des déséquilibres financiers à terme destructeur pour le système en lui-même.
Dans la même logique, Patrick Artus va encore plus loin à commencer par le titre de son ouvrage « Le capitalisme est-il en train de s'autodétruire ? ». « La question peut sembler saugrenue, voire provocatrice, au moment où les grandes entreprises de la planète, y compris en France, affichent des profits insolents, rémunèrent très confortablement leurs dirigeants et distribuent des dividendes records à leurs actionnaires... Alors que la croissance économique - en Europe en tout cas - stagne, que les délocalisations se multiplient et que chômage et précarité s'aggravent, on comprend que le débat devienne vif sur la légitimité d'une telle captation de richesses. Cet ouvrage met en avant ce paradoxe : c'est au moment où le capitalisme n'a jamais été aussi prospère qu'il apparaît le plus vulnérable, et nous avec lui. Parce qu'il s'agit d'un capitalisme sans projet, qui ne fait rien d'utile de ses milliards, qui n'investit pas, qui ne prépare pas l'avenir. Face au malaise social, les gouvernements ne traitent le plus souvent que les symptômes, faute de prendre en compte le fond du problème. Ce problème, c'est l'absurdité du comportement des grands investisseurs, qui exigent des entreprises des résultats beaucoup trop élevés. Du coup, elles privilégient le rendement à trois mois plutôt que l'investissement à long terme, quitte à délocaliser, à faire pression sur les salaires et à renoncer à créer des emplois ici et maintenant. Voilà pourquoi il est urgent de réformer profondément la gestion de l'épargne, d'imposer de nouvelles règles de gouvernance aux gérants comme aux régulateurs. Faute de quoi on n'évitera pas une nouvelle crise du capitalisme, avec toutes ses conséquences politiques et sociales. »
En effet, afin de favoriser des taux de croissance de 15% des bénéfices, les entreprises délocalisent massivement entraînant une paupérisation réelle des populations occidentales qui sont pourtant encore les seuls consommateurs de masse à prix élevés. Les entreprises sont donc en train de scier la branche sur laquelle sont assis leurs profits, amenant un risque majeur de déflation.
A ces éléments structurels, il convient de rajouter des éléments conjoncturels mais en passe de devenir eux aussi structurels c'est-à-dire réellement problématiques.
Il sagit des déficits (et dettes) désormais chroniques des Etats à commencer par celui abyssal des Etats-Unis, de linflation galopante de la masse monétaire mondiale dont là encore les USA sont lun des éminents coupables et enfin des bulles spéculatives dont les explosions risquent potentiellement dêtre dévastatrices.
Analysons le premier point : la dette américaine. Elle est actuellement financée via les Tbonds (ou bons du Trésor américain) par les pays qui la provoquent par leurs exportations vers ce pays. Il sagit des pétromonarchies dune part et des pays asiatiques à commencer par la Chine dautre part. Ces pays acceptent afin de pérenniser la stabilité du système économique mondial de financer cette dette à des taux dintérêts très bas. Cependant il ne faut pas se leurrer. Il sagit là avant tout dune décision « politique » et non dun choix « économique ». Cest aussi bien entendu un moyen simple de pouvoir influer la politique américaine en étant en mesure de faire un chantage « à la dette », ou à son financement en mettant les Etats-Unis dans une relation de dépendance financière.
Une seule décision commune de la part de trois ou quatre pays et les USA sont en état de cessation de paiement en deux semaines.
Le deuxième point concerne linflation de la masse monétaire mondiale. Lémission de monnaie a été utilisée pour échapper aux conséquences récessionistes des deux derniers chocs que furent léclatement de la bulle Internet et les attentats du 11 septembre 2001. En 2003 il a fallu faire à nouveau fonctionner la « planche à billets » afin de financer la guerre en Irak.
Lexplosion de la masse monétaire est telle que la FED a décidé de suspendre la publication de lévolution de lagrégat M3 qui est lindicateur de mesure de son évolution.
Il devient de plus en plus évident pour tous les observateurs avertis que la valeur du Dollar nest plus que théorique. Si celui-ci na pas encore commencé sa descente aux enfers cest encore une fois uniquement en raison dun consensus politique au niveau international qui pourrait bien voler en éclat dans les prochains mois, ainsi que ce que lon pourrait appeler « linertie de la confiance » des opérateurs, qui habitués depuis « toujours » à la dollarisation du système monétaire mondial, ne peuvent plus voir les signaux dalarme dramatiques qui sallument chaque jour depuis maintenant presque 4 ans.
Cette augmentation « incontrôlée » mais voulue de ma masse monétaire, nous amène au troisième point qui est la formation simultanée de multiples bulles spéculatives ce qui est une quasi anomalie économique historique. De façon habituelle, les flux financiers se portent sur un actif entraînant une bulle spéculative sur le dit actif, celle-ci « explose » ces mêmes flux se portent sur un autre actif et ainsi de suite. Lanomalie présente est quà peu près tous les actifs ont augmentés en 2004 et 2005. Les masses financières en circulation sont telles quun seul actif ne peu plus les absorber. Cest ce qui explique la hausse de lor, des matières premières, du pétrole, des bourses (+25% sur le CAC 40), et bien sûr de limmobilier.
Lorsque lon connaît les ravages de lexplosion dune bulle, une explosion simultanée de ces multiples bulles aurait un effet dévastateur sur léconomie mondiale.
Seule la fuite en avant dans la création monétaire permet de reculer cette échéance pourtant inéluctable en autorisant une augmentation à linfini des différents actifs.
Au-delà des fragilités du système économique capitaliste mondial, il est aujourdhui nécessaire de se demander quand et non pas si, notre système va seffondrer. Il ne tient plus quà quelques fils et tous menacent de se rompre à tout instant.
Toutes les autorités financières, politiques, et économiques connaissent le risque systémique auquel nous sommes confrontés. Hélas les marges de manuvre sont très limitées. Laugmentation des taux dintérêts qui serait la seule arme valable ne peut être utilisée pour deux raisons. Dune part une augmentation forte (sans même parler de brutale) mettrait en cessation de paiement tout les pays fortement endettés, et dautre part précipiterait lexplosion de toutes les bulles spéculatives à commencer par limmobilier (ne pas oublier que les américains empruntent sur une plus value potentielle) entraînant une récession sans précédent qui ferait passer la crise de 1929 pour un simple trou dair.
Quelles sont donc les possibilités de régulations ? Le système va-t-il forcément seffondrer ? La réponse est non. Dans un univers pur et parfait cher aux économistes la régulation peut se faire en douceur, en maniant les taux dintérêt avec délicatesse avec une alternance de cycle sur quelques mois à la hausse pour freiner laccroissement monétaire et à la baisse dès que le moindre bruit de menace de craquement de bulle se ferait entendre.
Oui cela pourrait fonctionner, et le monde éviterait le choc interne au système provoquant son effondrement,
oui mais le choc peut aussi être exogène, il peut être politique, et le risque se situe bel est bien au niveau géopolitique.
Dès lors nous pouvons revenir à lIran, dont les décideurs ont parfaitement conscience de la fragilité de nos économies. A défaut de détenir larme atomique, ils peuvent en quelques semaines anéantir lédifice construit si patiemment durant les trois derniers siècles par nos différentes sociétés occidentales.
Du point de vue iranien, la menace depuis 2001 et son classement dans « laxe du mal » la menace américaine en particulier et occidentale au sens large devient dune telle force que ce pays a mis au point une stratégie de protection, de défense et dattaque à plusieurs niveaux que nous allons tenter de détailler.
Une digression historique me semble importante. LIran, anciennement la Mésopotamie a lune des plus ancienne diplomatie du monde. Cest également lune des plus vieilles civilisations et ses apports à lhumanité sont exceptionnels (sciences, mathématiques, médecine
).
Il faut savoir faire abstraction des discours actuels aussi bien du Président iranien que de ses adversaires qui font sous-estimer par les populations occidentales « lintelligence globale » de ce pays et de son élite politique.
La Politique iranienne est contrairement à ce que lon croit, bien souvent un modèle de cohérence. Depuis laccession au pouvoir du Sha dIran jusquau Chef détat actuel, la volonté iranienne à toujours été la même à savoir lindépendance réelle de la nation iranienne, et le juste revenu concernant lexploitation de leur ressources pétrolières.
La seule possibilité datteindre ces deux objectifs cest évidemment la détention de larme nucléaire. La dissuasion comme seule et unique possibilité dindépendance. Depuis 1976, lIran cherche à se doter de larme nucléaire. Depuis 1976, la France et lAllemagne ont toujours été les fournisseurs privilégiés de lIran sur tout le matériel nucléaire à commencer par la vente de plusieurs centrales. Je vous conseille la lecture dun ouvrage remarquable intitulé « Une Guerre » de Dominique Lorentz, qui retrace 30 ans de relations atomiques Franco-iraniennes et permet de saisir enfin toute limportance du discours du président Chirac concernant la politique de dissuasion nucléaire de la France (mais nous y reviendrons plus tard).
Depuis laccession au pouvoir des islamistes (que les USA aidés par la France ont mis au pouvoir) toute coopération nucléaire a peu ou prou cessée, les pays occidentaux faisant tout ce qui est possible pour retarder au maximum laccession de lIran au statut de puissance nucléaire à parité dans la région avec lEtat dIsraël.
La chute du mur de Berlin et donc de lempire soviétique, la croissance économique effrénée de la Chine, les attentats du 11 septembre, les déficits maintenant chronique et abyssaux des finances américaines, la volonté de plusieurs nations comme la Russie, la Chine, ou encore la France et lAllemagne de mettre fin à limpérialisme et à lhégémonie américaine ont crée une fenêtre de « tir » diplomatique historique et unique pour lIran qui sest engouffré dedans.
En effet, lIran peut a lui seul dans un contexte de quasi pénurie pétrolière influer sur les cours et provoquer un choc pétrolier avec un baril de pétrole à 150 ou 200 dollars en cas de conflit (ce quempêchait les cours bas de ces dernières années) en coupant simplement le robinet dapprovisionnement.
La Chine à un besoin impératif de sécuriser ses approvisionnements en pétrole afin de pérenniser sa croissance et son système politique (dictatorial) qui ne « survit » que par lamélioration du niveau de vie constant apporté par le PCC (Parti Communiste Chinois) à son peuple grâce aux réformes et à louverture économique de la Chine. Enfin malgré une cohabitation de façade lopposition idéologique entre le PCC et le capitalisme américain demeure. Il ne faut pas oublier que la Chine ne dispose pas des ressources en matières premières suffisantes à son développement économique.
La Russie souhaite contrebalancer lhégémonie américaine et conserver sa zone historique dinfluence (lEurope orientale et le Caucase). Cest ce qui explique la « guerre » du gaz opposant Moscou à Kiev dont le Président nouvellement élu cherche à sémanciper de la tutelle russe avec le soutien des Etats-Unis.
La conclusion devient dès lors logique pour lIran. Se rapprocher de la Chine en lui garantissant ses approvisionnements en pétrole à un tarif avantageux et « hors cotation » en échange dune alliance militaire et de la protection chinoise. Cela sera effectif en juin 2006, date à laquelle lIran passera sous « parapluie » nucléaire Chinois, par la signature dune alliance militaire.
Une fois cette protection assurée, lIran pourra développer son armement nucléaire sans craindre une attaque américaine.
Parallèlement, la création dune bourse du pétrole avec cotation en Euros et non plus en Dollars, à compter de mars ou avril 2006 est qui est une véritable bombe économique à retardement devrait entraîner une chute importante du Dollar. Afin de faire pression sur les USA, les russes devraient massivement rejoindre ce marché alternatif. Reste lhypothèque chinoise.
En créant cette plateforme de cotation, lIran attaque directement et de front les Etats-Unis sur lun de leur intérêt vital qui est celui de léconomie et de lhégémonie du Dollar qui pourtant ne « vaut plus grand-chose ».
Enfin, lIran possède larme du terrorisme détat déjà utilisé notamment en France lors des vagues dattentats de 1986 et de 1995, vous remarquerez quà chaque fois Jacques Chirac est au pouvoir (mais ce nest pas un hasard). Cette année il a décidé de devancer les évènements futurs en expliquant clairement aux iraniens que :
« L'intégrité de notre territoire, la protection de notre population, le libre exercice de notre souveraineté constitueront toujours le cur de nos intérêts vitaux. Mais ils ne s'y limitent pas. La garantie de nos approvisionnements stratégiques ou la défense de pays alliés, sont, parmi d'autres, des intérêts qu'il convient de protéger. »
Et de rajouter au présent alors que lensemble de son discours, est écrit au conditionnel :
« La menace crédible de leur utilisation pèse en permanence sur des dirigeants animés d'intentions hostiles à notre égard. Elle est essentielle pour les ramener à la raison, pour leur faire prendre conscience du coût démesuré qu'auraient leurs actes, pour eux-mêmes et pour leurs Etats. Par ailleurs, nous nous réservons toujours, cela va de soi, le droit d'utiliser un ultime avertissement pour marquer notre détermination à protéger nos intérêts vitaux. »
Alors que peut-il se passer cette année ?
Si le pouvoir Iranien nécoute pas la mise en garde présidentielle et met en uvre notamment à légard de la France sa menace terroriste (la France ayant été il y a quelques semaines menacée par lIran et la Syrie dont les deux Leaders se rencontraient au moment même ou le Président Chirac leur donnait une réponse limpide quand au chantage auquel il est soumis par ces deux pays).
Un seul attentat terroriste de grande ampleur sur le sol français
« la protection de notre population »
Et la France ripostera.
« Nous réservons toujours, cela va de soi, le droit d'utiliser un ultime avertissement pour marquer notre détermination à protéger nos intérêts vitaux »
Lune des options dans ce cas étant de faire exploser une bombe nucléaire de puissance normale au dessus de Téhéran mais à 10 ou 20 000 mètres daltitude afin déviter tout dégât humain et toute irradiation.
Si je nai aucun doute sur la volonté du Président Chirac de répondre de cette façon à une série dattentats commise sur notre sol, je vous laisse imaginer leffet que cela ferait aussi bien sur les cours du pétrole que de lor.
La Chine rentrerait-elle en conflit si ces attentats avaient lieu après juin 2006 (date de lalliance militaire) ? Ce qui est sur cest que lIran ne commanditera pas dattentat en France avant que cette alliance avec la Chine soit effective ce qui nous laisse jusquà la rentrée de Septembre 2006 avant que le plan Vigipirate ne passe au niveau « Ecarlate ».
Bref deux scénarii sont possibles
le pire et le pire mais pas pour nous.
Le pire :
Les iraniens font sécrouler le dollars face à leuro en utilisant leur bourse du pétrole et en vendant massivement du dollar. Certains pays comme la Russie et la Chine emboîte le pas à lIran et « lâchent » leur dollars pour lancer un ultime avertissement aux USA sur la nécessaire négociation et partage indispensable des ressources au niveau planétaire. En même temps ils arrêtent tous de financer la dette américaine provoquant lenvolée des taux dintérêt et léclatement brutal des bulles spéculatives en dehors de celle des matières premières et de lor qui dépassent allègrement les 1 000 dollars lonce.
Les USA restent dans leur logique unilatérale et hégémonique ce que lautisme de ladministration Bush pourrait laisser supposer.
Le Dollar seffondre 10 USD = 1 Euro, les banques US font faillite, la crise économique de 2006 et 2007 sera du même niveau que celle de 1929.
Poussée à bout les USA attaquent lIran et passent en économie de guerre administrée. La Chine respecte ses accords de défense avec lIran et rentre en guerre contre les USA. La tension monte au niveau des premiers échanges nucléaires entre superpuissances. Bref comme dirait Alexandre Adler « jai vu finir le monde ».
Mais le pire nest heureusement jamais sûr même si sa tentation est certaine.
Les USA cèdent à la pression économique de lIran et du monde car les USA se trouvent face à une coalition mondiale (Iran, Russie, Chine) avec des alliées réticents (lEurope au sens large) permettant léquilibre de la terreur. Dans un premier temps les USA négocient avec la Chine, la Russie et lEurope un accord global. La Russie « récupère » sa zone dinfluence (lUkraine et le Caucase que les Etats-Unis évacuent (départ de tous les pays en « an » Afghanistan, Pakistan
).
La Chine récupère Taiwan ce à quoi personne ne verra dinconvénient sil sagit déviter lholocauste nucléaire et demande aux Etats-Unis de lui garantir son approvisionnement en matières premières.
LEurope se voit « ré-attribuer » en zone dinfluence le Maghreb ainsi quune partie de lAfrique noire que lui disputaient les USA.
La pression diplomatique globale et unanime des trois « grands » amène lIran vers des positions plus souples car nétant plus soutenu par aucune grande puissance.
Trois blocs majeurs naissent de manière officielle à travers un acte fondateur pouvant sapparenter à un nouveau Yalta. la Chine, l Europe et la Russie avec chacune leur zone dinfluence bien déterminées.
Pour les grands lessentiel est préservé. Pour les petits comme Taiwan
.leur sacrifice sur lhôtel de la paix mondiale est déjà acquis.
Il important de ne pas se méprendre. Le monde cherche depuis leffondrement de lURSS un nouvel équilibre des forces. La nature a horreur du vide, et aussi loin que remonte lhistoire humaine, tout empire hégémonique a toujours trouvé face à ses ambitions une coalition suffisamment forte dintérêts opposés pour provoquer sa chute...ou la limite de son expansion.
Lanalyse en dehors de toute idéologie ou parti pris, amène à penser que le monde se trouve à cette étape charnière qui verra la fin dune certaine forme de capitalisme, la fin de la toute puissance américaine, et une redistribution des cartes au niveau mondial.
Tout amène à penser que cette période qui sannonce sera une période de montée des périls et de tous les dangers.
Mais cest certainement un nouvel équilibre qui naîtra après la crise majeure que nous vivrons en 2006 et 2007.
Il est juste à espérer que les dégâts collatéraux ne soient pas irrémédiables, et que dans chacun de nos actes nous sauront nous garder des excès destructeurs qui animent de façon régulière les actes de lhumanité.
Cest pour toutes les raisons évoquées ici, que le cours de lor ne peut que continuer à monter jusquà ce que cette crise ait été réglée. Cest pour toutes ces raisons que contrairement à ce que disent les analystes économiques 2006, ne sera pas lannée 2005 en un peu moins bien.
Lannée 2006 sera celle de la confrontation des blocs qui se cherchent et cela entraînera inévitablement des secousses telluriques de très grandes ampleur sur les taux dintérêts, sur les devises, ainsi que léclatement de certaines bulles spéculatives au premier rang desquelles ont trouvera la bulle immobilière en raison de sa sensibilité aux taux dintérêt.
Enfin, la guerre économique nest que le prolongement par dautre moyens de la guerre classique. Il ne faut pas sur ce sujet être naïf. Lune et lautre sont indissociables et chacune delle peut mener à lautre. Les limites qui les séparent ont toujours été et resteront toujours floues et ténues.
Il ne faut non plus, jamais oublier un élément essentiel qui va pourtant à contre courant de toutes les idées reçues actuelles, mais le politique en permanence sur léconomique. Pour anticiper les chocs, les évolutions et les à coups de léconomie, ce nest pas léconomie quil faut scruter
mais les éléments géoécopolitiques, car ce sont eux qui structurent fondamentalement le monde dans lequel les acteurs économiques évoluent.
Pour conclure, je vous engage à lire le dernier discours dAl Gore ancien Vice-président des Etats-Unis qui apporte un éclairage crédible sur la mise entre parenthèse de la démocratie américaine. Ce discours est essentiel car le danger pour le monde provient avant tout de la nouvelle Dictature américaine.
Pour ceux qui ne lauraient pas vu, je vous conseille également un excellent film, qui décortique la « fabrication du consentement », la fabrication de la peur, la fabrication de la haine et de la délation, la fabrication de la dictature. Ce film est une allégorie aux évènements que vivent aujourdhui les citoyens américains. Son titre ?
Good Night and Good Luck. (bonne nuit et bonne chance)
Avouez quaprès ce que vous venez de lire vous en aurez besoin
.
Mais, juste avant de vous endormir lisez encore ceci
« la fin du monde bipolaire n'a pas fait disparaître les menaces contre la paix. Dans de nombreux pays se diffusent des idées radicales prônant la confrontation des civilisations, des cultures, des religions. Aujourd'hui, cette volonté de confrontation se traduit par des attentats odieux, qui viennent régulièrement nous rappeler que le fanatisme et l'intolérance mènent à toutes les folies. Demain, elle pourrait prendre d'autres formes, encore plus graves et, peut-être, impliquer des Etats.
La lutte contre le terrorisme est l'une de nos priorités. Nous avons pris un grand nombre de mesures et de dispositions pour répondre à ce danger. Nous continuerons sur cette voie, avec fermeté et détermination. Mais il ne faut pas céder à la tentation de limiter l'ensemble des problématiques de défense et de sécurité à ce nécessaire combat contre le terrorisme. Ce n'est pas parce qu'une nouvelle menace apparaît qu'elle fait disparaître toutes les autres.
Notre monde est en constante évolution, à la recherche de nouveaux équilibres politiques, économiques, démographiques, militaires. Il est caractérisé par l'émergence rapide de nouveaux pôles de puissance. Il est confronté à l'apparition de nouvelles sources de déséquilibres : le partage des matières premières, la distribution des ressources naturelles, l'évolution des équilibres démographiques notamment. Cette évolution pourrait être cause d'instabilité, surtout si elle devait s'accompagner d'une montée des nationalismes.
Certes, il n'y a aucune fatalité à voir, dans un futur prochain, la relation entre les différents pôles de puissance sombrer dans l'hostilité. C'est d'ailleurs pour prévenir ce danger que nous devons uvrer à un ordre international fondé sur la règle de droit et sur la sécurité collective, sur un ordre plus juste, plus représentatif. Que nous devons aussi engager tous nos grands partenaires à faire le choix de la coopération plutôt que celui de la confrontation. Mais nous ne sommes à l'abri, ni d'un retournement imprévu du système international, ni d'une surprise stratégique. Toute notre Histoire nous l'enseigne. »
Jacques Chirac jeudi 19 janvier 2006
Texte écrit par Kmebrak / boursorama
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