Certains commandants israéliens ont déclaré que les deux principaux objectifs du gouvernement étaient mutuellement incompatibles. Pour éradiquer le Hamas, l'armée devrait s'engager dans une guerre de longue haleine qui coûterait très probablement la vie aux otages.
 
Après plus de 100 jours de guerre, les progrès limités d'Israël dans le démantèlement du Hamas ont fait naître des doutes au sein du haut commandement de l'armée quant à la possibilité d'atteindre à court terme les principaux objectifs de guerre du pays : éradiquer le Hamas et libérer les otages israéliens encore présents dans la bande de Gaza.
 
À ce stade de la guerre, Israël a pris le contrôle d'une plus petite partie de la bande de Gaza que ce qu'il avait envisagé dans les plans de bataille élaborés au début de l'invasion, qui ont été examinés par le New York Times. Ce rythme plus lent que prévu a conduit certains commandants à exprimer en privé leurs frustrations quant à la stratégie du gouvernement civil pour Gaza, et les a amenés à conclure que la libération de plus de 100 otages israéliens encore à Gaza ne peut être obtenue que par des moyens diplomatiques plutôt que militaires.
 
Le double objectif de la libération des otages et de la destruction du Hamas est désormais mutuellement incompatible, selon des entretiens avec quatre hauts responsables militaires, qui se sont exprimés sous le couvert de l'anonymat parce qu'ils n'étaient pas autorisés à parler publiquement de leurs opinions personnelles.
 
Il y a également un conflit entre le temps nécessaire à Israël pour éradiquer complètement le Hamas - un combat de longue haleine dans les tunnels souterrains du groupe - et la pression exercée par les alliés d'Israël pour mettre fin rapidement à la guerre, alors que le nombre de victimes civiles ne cesse de croître.

DUBAI - Les États-Unis, l'Égypte et le Qatar font pression sur Israël et le Hamas pour qu'ils rejoignent un processus diplomatique par étapes qui commencerait par la libération d'otages et conduirait finalement au retrait des forces israéliennes et à la fin de la guerre à Gaza, ont déclaré des diplomates impliqués dans la médiation des pourparlers.
 
Aucune des parties au conflit n'a accepté les termes de la nouvelle proposition, qui comprend des mesures contraires aux positions déclarées d'Israël et du Hamas. Taher Al-Nono, conseiller média du Hamas, a déclaré qu'il n'y avait pas de réel progrès, et les responsables israéliens n'ont pas répondu à une demande de commentaire.
 
Les responsables israéliens n'ont pas répondu à une demande de commentaire. Toutefois, les personnes informées des négociations ont déclaré qu'Israël et le Hamas étaient à nouveau disposés à engager des discussions après des semaines de blocage suite à la fin du dernier cessez-le-feu, le 30 novembre. Les négociations devraient se poursuivre au Caire dans les prochains jours.
 
La "volonté des deux parties de discuter du cadre est une étape positive. Les médiateurs s'efforcent à présent de combler le fossé", a déclaré l'une des personnes informées des pourparlers.
 
La nouvelle proposition, soutenue par Washington, Le Caire et Doha, représente une nouvelle approche pour désamorcer le conflit. Elle vise à intégrer la libération des otages israéliens enlevés par le Hamas dans un accord global qui pourrait conduire à la fin des hostilités.

Les forces israéliennes ont tué entre 20 et 30 % des combattants du Hamas, selon les estimations des services de renseignement américains, un bilan qui ne correspond pas encore à l'objectif d'Israël de détruire le groupe et qui montre sa résistance après des mois de guerre qui ont réduit à néant des pans entiers de la bande de Gaza.

Les États-Unis ont estimé que le groupe, une organisation terroriste désignée par les Américains, comptait entre 25 000 et 30 000 combattants avant la guerre, en plus de milliers de policiers et d'autres forces. Israël a également estimé que le groupe comptait 30 000 militants ou plus.

L’organisation terroriste nie dans un communiqué avoir visé des civils, si ce n'est «par accident, et au cours de confrontations avec les forces d'occupation». Et ce, malgré les 1140 personnes tuées, principalement des civils.

Vivre en Cisjordanie, la peur au ventre.
 
Au 107eme jour de guerre, l'armée israélienne mène lundi 22 janvier des combats acharnés contre le Hamas palestinien dans le secteur de Khan Younès, épicentre dans le sud de Gaza, en dépit des appels à une pause dans les affrontements qui se multiplient. À des centaines de kilomètres de là, en Cisjordanie occupée, la situation est particulièrement tendue : depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre et le déclenchement de la guerre, l'armée israélienne y multiplie les raids.
 
Ces incursions de soldats, dans le camp de Tulkarem notamment, pour débusquer des "terroristes" selon l'armée israélienne, s'accompagnent de destructions massives et de la mort de nombreux civils. Sorti de la maison voisine, encore debout, un vieil homme, réfugié de 1967, contemple de ces yeux bleus presque transparents, le trou et le tas de gravats qui se trouvent désormais à la place de son habitation et celles de ses quatre frères.
 
"Il y a quatre jours, un bulldozer est entré et a tout détruit. Depuis, je suis sans-abri. Et je sais très bien pourquoi : c'est pour élargir la rue et faciliter les mouvements de l'armée dans le camp".  
 
Tout autour, dans les rues de ce camp, devenu une véritable ville où vivent près de dix mille Palestiniens, des hommes plus jeunes, déblayent, reconnectent déjà le réseau électrique. La bibliothèque a été éventrée, la crèche détruite. Un panneau "financé par l'Union européenne" y est à moitié arraché.
 
Un peu plus bas, Samir Jaber nous fait entrer dans sa maison. On y voit des traces de balles un peu partout : sur la porte, dans le mur. Ici, on voit une étoile de David sous laquelle est inscrite, en hébreu, "A mort les terroristes". D'autres victimes n'ont pas le profil de combattants : la semaine dernière, un secouriste a été abattu assure son père, alors qu'il était en intervention pour venir en aide à des blessés en pleine opération militaire.