un petit peu d'humour, merci aux modos de cloturer immédiatement ce sujet en cas de dérive...
TARTUFFE revisité
Acte I, scène 4. George, Tony, Jacques.
GEORGE.
Mon ami, bonjour
TONY.
Je sortois, et j'ai joie à vous voir de retour.
La campagne n'est pas fleurie en ce moment.
GEORGE.
Jacques.... Mon cher ami, attendez, je vous prie :
Vous voulez bien souffrir, pour m'ôter de souci,
Que je m'enquière un peu du Proche-Orient.
Tout s'est-il, ces vingt jours, passé de bonne sorte ?
Qu'est-ce qu'on fait céans ? comme est-ce qu'on s'y porte ?
JACQUES.
Sous une pluie de fer de feu dacier de sang, (1)
Et des tonnes de bombes se meurt le Liban !
GEORGE.
Et Israël ?
JACQUES.
Israël ? Ils font, eux, état
De roquettes qui ne font que peu de dégâts,
Même sil faut à chaque fois dans les abris
Se cacher lorsque la sirène retentit.
GEORGE.
Le pauvre peuple !
JACQUES.
Plus de quatre cents tués,
Sans oublier quelque mille six cents blessés
Et pas loin dun bon million de réfugiés !
GEORGE.
Et Israël ?
JACQUES.
Cinquante morts et vingt blessés.
GEORGE.
Le pauvre peuple !
JACQUES.
Le quartier sud de Beyrouth
Complètement rasé ; plus de ponts, plus de routes,
Et toutes les infrastructures anéanties ;
Jusquaux magasins, entreprises ou laiteries !
GEORGE.
Et Israël ?
JACQUES.
Les paysans sont circonspects,
Et voient dun mauvais il limpossibilité
Quils ont de sortir pour leurs cultures arroser.
GEORGE.
Le pauvre peuple !
JACQUES.
Le Liban ne peut ses plaies
Panser, ni éviter la crise humanitaire,
Puisque ceux qui se croient les Grands de cette Terre
Leur refusent jusquà la légitimité
Dun cessez-le-feu par lopinion réclamé !
GEORGE.
Et Israël ?
JACQUES.
Il va pouvoir continuer
Pendant autant de temps quil voudra ses forfaits,
Ses massacres, au mépris de toute humanité,
Et démontrer ainsi quEdgar Morin dit vrai, (2)
Que les victimes en bourreaux sont transformées.
GEORGE.
Le pauvre peuple !
JACQUES.
Le barbare est-il toujours
Du côté quon croit ? Surtout lorsquil reste sourd ?!
Mais je vais au Liban annoncer par avance
La part que vous prenez à sa déliquescence.
P. BARREAU
(1) Un emprunt à Jacques Prévert.
(2) Cour de Cassation, arrêt du 12 juillet 2006.
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