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Ou des 737. Et on pourrait remonter au 707 ou au 747. Air France a toujours été un bon client de Boeing.
C'est pas pour autant que la pillule passait bien chez les politiques : Illustration à l'assemblée lors des questions au gouvernement en 1996
Citation :
M. le president. La parole est a M. Robert Cazalet. M. Robert Cazalet. Monsieur le ministre de l'equipement, du logement, des transports et du tourisme, il semblerait que la compagnie Air France reflechisse depuis quelque temps a un plan de renouvellement de ses appareils long courrier et envisage d'acquerir une douzaine d'avions de type Boeing 777. J'aimerais comprendre pourquoi le choix de cette compagnie se porte sur des appareils americains et non sur des Airbus A 340-300 qui possedent a peu pres les memes caracteristiques que les avions americains. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre, du groupe du Rassemblement pour la Republique et sur quelques bancs du groupe Republique et Liberte.) Nous connaissons tous la competition acharnee que se livrent le constructeur europeen et le constructeur americain sur le marche extremement concurrentiel du transport aeronautique, mais nous pourrions esperer qu'une compagnie nationale, au redressement des comptes de laquelle l'Etat participe a hauteur de 20 milliards de francs, s'interesse un peu plus au projet Airbus. Bien qu'elle ne connaisse pas les details de ce projet, vous comprendrez, monsieur le ministre, que la representation nationale manifeste legitimement quelque emotion devant la perspective qui s'esquisse. C'est pourquoi je souhaiterais obtenir des eclaircissements sur ce point. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.) M. le president. La parole est a M. le ministre de l'equipement, du logement, des transports et du tourisme. M. Bernard Pons, ministre de l'equipement, du logement, des transports et du tourisme. Monsieur le depute, comme vous l'avez dit, la societe Air France a ete recapitalisee par l'Etat a hauteur de 20 milliards. Le versement de la derniere tranche de cinq milliards a ete autorise par la Commission europeenne... M. Pierre Mazeaud. «Autorise» ! Il faut une autorisation ! M. le ministre de l'equipement, du logement, des transports et du tourisme. ... a la fin du mois de juillet dernier. La societe a engage un effort de redressement et elle peut maintenant affronter l'avenir. C'est dans cette perspective qu'elle etudie aujourd'hui le renouvellement de sa flotte long courrier. Diverses options ont ete envisagees et sont en cours d'etude. La compagnie a decide de constituer une commission d'experts issus de son conseil d'administration. A ce jour, aucune decision n'a ete arretee. Je peux vous assurer que le Gouvernement suit tres attentivement ce dossier. En tout etat de cause, pour preparer le choix qui sera fait, seront pris en compte non seulement les interets de la compagnie Air France mais egalement ceux des autres secteurs economiques de notre pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
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Mais la pression politique en faveur d'Airbus était forte et a été contre-carrée par les pb financiers d'Air France. Le deal proposé par les patrons d'AF de l'époque c'était : je redresse l'entreprise mais laissez-moi faire mes achats comme bon me semble.
En fait, les achats de Boeing étaient dicté par des engagements précédents d'AF envers Boeing et qu'il fallait renégocier.
Illustration au sénat : http://senat.fr/basile/visio.do?id [...] jl&afd=cvn
On comprend bien le marchandage et les pressions de l'époque. Vous achetez des 777. OK mais vous prendrez bien des A340 aussi ... Tiens, y en a qui parlait d'A340-600 sur ce forum. Eh ben, c'est drôle AF "aurait dû" en acheter...
Citation :
Voilà pourquoi, hier matin, j'ai donné instruction aux trois commissaires qui représentent l'Etat au conseil d'administration d'Air France, d'une part, d'accepter l'acquisition de dix Boeing 777, plus dix options ; d'autre part, d'accepter l'acquisition de dix Airbus A 340-300, plus cinq options. J'ai demandé, en outre, que la compagnie Air France accepte d'être la compagnie de lancement du futur Airbus A 340-600, ce qui a été accepté.
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Aussi à l'assemblée nationale :
Citation :
M. le president. La parole est a M. Charles Fevre. M. Charles Fevre. Monsieur le ministre de l'equipement, du logement, des transports et du tourisme, ma question porte sur le renouvellement de la flotte d'Air France. Le conseil d'administration de cette compagnie s'est reuni ce matin pour examiner le programme d'achat de nouveaux appareils et Air France vient d'annoncer les commandes qu'elle se propose de lancer afin de renouveler sa flotte de long-courriers. Parmi ces appareils, figureraient dix Boeing 777. Il semblerait que ces commandes soient lancees pour honorer des engagements anterieurs. Quelles sont les raisons qui ont contraint la compagnie nationale a faire ce choix ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.) M. le president. La parole est a M. le ministre de l'equipement, de logement, des transports et du tourisme. M. Bernard Pons, ministre de l'equipement, du logement, des transports et du tourisme. Monsieur le depute, Air France poursuit son redressement depuis trois ans et les resultats publies ce matin sont tres encourageants. En effet, entre avril et septembre 1996, les resultats nets positifs ont ete de 802 millions de francs contre 335 millions de francs de pertes durant la meme periode l'annee precedente. Ce sont des chiffres indiscutables. Dans cette perspective nouvelle, Air France reorganise sa flotte. Mais, comme vous l'avez rappele, en 1989, avec l'accord du gouvernement de l'epoque, conduit par M. Michel Rocard, la direction avait pris des engagements quelque peu ubuesques. («Ah !» sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.) On avait commande ferme pour 994 millions de dollars et pris des options pour 2 milliards de dollars, ce qui representait d'un cote 5 milliards de francs et de l'autre 10 milliards de francs. Air France a negocie habilement puisque, aujourd'hui, le solde n'est plus que de 874 millions de dollars, ce qui represente quand meme un peu plus de 4 milliards de francs. Dans le cadre de la reorganisation de sa flotte, Air France est obligee d'acheter des Boeing. («Non !» sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique) pour respecter les engagements qui ont ete pris en 1989... Plusieurs deputes du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du centre. C'est l'heritage ! M. le ministre de l'equipement, du logement, des transports et du tourisme... a moins d'accepter de perdre les avances consenties et de se lancer dans un contentieux qui risquerait de couter beaucoup plus cher a la societe que les commandes en cause. C'est la raison pour laquelle j'ai donne instruction aux trois commissaires qui representaient l'Etat au conseil d'administration d'Air France qui s'est tenu ce matin d'accepter d'abord qu'Air France achete dix Boeing 777, non parce qu'ils seraient les meilleurs et les plus rentables mais parce qu'ils correspondent le mieux aux besoins de la compagnie, ensuite de commander ferme dix Airbus A340-300. Et nous avons obtenu qu'Air France accepte d'etre la compagnie de lancement du futur Airbus A 340-600. La discussion est donc close. Les decisions prises sont conformes a l'interet de la construction aeronautique et de la compagnie Air France. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
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Citation :
M. Gautier Audinot appelle l'attention de M. le ministre de l'equipement, du logement, des transports et du tourisme sur les achats de plus en plus frequents par Air France d'avions de fabrication americaine. Face a cette situation pour le moins parodoxale, il demande a M. le ministre de bien vouloir lui donner son avis et lui indiquer s'il ne serait pas preferable de pourvoir a l'equipement de notre flotte aerienne civile avec du materiel europeen.
Texte de la REPONSE : La compagnie nationale Air France, qui a obtenu des resultats encourageants lors de son exercice 1995-1996 attestant son redressement financier, a etudie le renouvellement et le developpement de sa flotte d'appareils long-courriers afin de disposer des capacites suffisantes pour faire face a la croissance prevue de son trafic et de modules adaptes a l'evolution de la demande et aux modifications structurelles de son reseau. A l'issue de cette etude, la compagnie a conclu a la necessite de renforcer sa flotte avec des appareils d'une capacite de 250, 300 et 350 sieges plutot que des modules de capacite superieure, tels les Boeing 747. Par ailleurs, Air France avait pris en 1989 des engagements aupres de Boeing, correspondant a des options et des commandes fermes, pour un montant de plusieurs milliards de dollars. Des negociations menees par la compagnie avec le constructeur en 1995 avaient permis de ramener ces engagements a un niveau sensiblement plus faible. Des lors, la direction de la compagnie a decide, plutot que de se lancer dans un contentieux avec Boeing dont l'issue etait tres incertaine, d'honorer ses engagements dans les conditions renegociees ; elle a conclu a la necessite d'acquerir des Boeing 777 et de completer sa flotte d'Airbus A 340. C'est dans ce contexte que le conseil d'administration d'Air France s'est prononce, le 20 novembre 1996, en faveur d'une commande de dix Boeing 777, d'une capacite de 288 places, plus dix options, et celle de dix Airbus A 340-300, d'une capacite de 252 places, plus cinq options. Ces commandes maintiennent au sein de la flotte d'Air France un equilibre entre Airbus et Boeing ; en outre, Air France, qui a accepte d'etre la compagnie de lancement du futur Airbus A 340-600, marque ainsi une nouvelle fois sa confiance a l'egard des appareils du constructeur europeen, que ce soit le A 340 ou les appareils de la gamme A 319, A 320, A 321, ce que confirme l'abandon des commandes de Boeing 737 initialement prevues.
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Autres exemples d'intervention politique à l'époque :
Citation :
Question écrite n° 25141 de M. Jean-François Le Grand (Manche - RPR) publiée dans le JO Sénat du 29/03/1993 - page 546 M. Jean-François Le Grand appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement et des transports sur la politique d'achat d'avions de la compagnie nationale Air France qui, depuis mai 1989, a commandé vingt-trois appareils à la société américaine Boeing et seulement treize au consortium européen Airbus Industrie. Il souhaite connaître les raisons avancées pour justifier une telle répartition des nouvelles acquisitions. Il souhaite également savoir s'il est exact qu'au sein du groupe Air France la compagnie Air Inter s'apprêterait actuellement à choisir des Boeing 737-500 et 737-300 fabriqués outre-Atlantique, de préférence à une combinaison d'avions Fokker 100 et Airbus 319 construits en Europe. Il lui importerait, en conséquence, de savoir quelle est l'appréciation portée par l'autorité de tutelle sur une telle attitude du transporteur aérien national, au moment où la nouvelle administration américaine semble adopter une attitude peu favorable aux ventes d'Airbus sur le territoire des Etats-Unis.
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Citation :
Questions au gouvernement 17/02/1992 M Gerard Longuet attire l'attention de M le ministre delegue a l'industrie et au commerce exterieur sur la commande par Air France de trois Boeing 767-300. Il est pour le moins etonnant qu'une entreprise nationale, dont le president est nomme par le Gouvernement, ne privilegie pas le consortium auropeen Airbus qui propose le meme type d'appareils que ceux commandes et emploie des milliers de Francais. Le Gouvernement se repand en declarations selon lesquelles une action volontariste et soutenue est menee pour sauvegarder et developper l'emploi. On constate par cette commande que des Francais fabriquant un appareil similaire ont ete ecartes au profit d'un concurrent extra-europeen. Peut-il presenter les motivations qui ont amene une entreprise, ou l'Etat est actionnaire majoritaire, a operer une telle discrimination.
Reponse. - La commande par Air France de trois Boeing 767-300 ne resulte que du reamenagement, a enveloppe financiere constante, du plan de commande anterieurement passe aupres du constructeur americain, la compagnie nationale ayant obtenu de pouvoir echanger deux commandes fermes de Boeing 747-400 contre trois commandes de Boeing 767-300. Cet echange de deux appareils de grande capacite contre trois appareils de moindre capacite permettra a Air France de mieux s'adapter aux evolutions recentes du trafic aerien, dont le rythme de croissance s'est ralenti, et a la demande de la clientele qui souhaite davantage de frequences de vol. Le reamenagement des commandes passees a la societe Boeing ne modifie pas la repartition des commandes d'appareils d'Air France entre les differents constructeurs. Il ne se fait pas au detriment du consortium europeen Airbus Industrie dont les plans de commande sont maintenus.
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Message édité par eagle-4 le 07-08-2007 à 01:53:41
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