Hello!
Ca faisait un bail que je n'étais pas passé sur ce forum!
Toujours aussi riche!
Toujours quelques vieilles têtes (I had a dream, Yuggoth, Kalimshar, Numero700)... D'ailleurs Numero700, tu es toujours aussi bien renseigné ... d'ailleurs, je te suspecte de travailler en structure!
D'aillleurs, j'ai une question pour ceux qui travaillent en structure: est-ce que ça a changé depuis mon dernier post (cf ci-dessous - août 2007)???
Allez dites moi!
"Pour ma part, j’ai travaillé un peu plus de 2 ans en recrutement chez Beijaflore (et oui, je sais c’est moche … mais il faut bien vivre !).
Pendant ma période chez Beijaflore et même après, j’ai toujours trouvé ce site très intéressant … et très juste aussi la plupart du temps !
Beijaflore ne signifie pas la même chose quand on y travaille comme consultant ou comme collaborateur dans une fonction support (commerciaux, recruteurs, gestionnaires de carrière).
Pour les personnes qui travaillent en structure (ce que je connais le mieux) Beijaflore présente beaucoup de caractéristiques propre aux systèmes totalitaires (cf Hanna Arendt : Les origines du Totalitarisme).
- culte de la personnalité du chef
- uniforme et uniformisation des comportements
- impossibilité d’émettre une critique (même constructive) sur les modes de fonctionnement puisque le « modèle » Beijaflore est infaillible
Le culte de la personnalité du chef :
Beijaflore, c’est avant tout une histoire … enfin, plutôt un gros mythe ! GHB (dit Dieu) est un self made man partie de rien (ce qui est loin de la vérité !) et qui a réussi en sachant toujours garder l’humilité de ses débuts (ce qui est très loin de la vérité !). C’est un patron doté d’un très grand charisme (ce qui est très très loin de la vérité) d’une très grande énergie, d’une très grande pugnacité et d’une très grande ambition (là, en revanche, c’est tout à fait vrai).
Je n’invente rien : c’est lui qui le dit !
Bref, Dieu est mégalomane (ce qui n’est pas exceptionnel chez les patrons de PME qui ont bien réussi … ce qui est son cas, il faut bien le reconnaître !).
Mais la mégalomanie n’est qu’un des éléments du Culte. L’autre élément s’est l’« adorateur » ! Dieu a su s’entourer de personnes aux comportements d’admiration et de crainte mêlés (comportements sincères ou simulés en fonction des personnes) et qui savent ne jamais le contredire et exprimer leur admiration, leur respect, leur gratitude face à ce grand personnage lunatique . Ce qui le renforce dans sa croyance en sa propre omnipotence et omniscience !
C’est sans doute un des éléments qui crée un sentiment de pression permanent chez les équipes structures … vous croyez que c’est facile de travailler dans le même bâtiment que Dieu ?!
Uniforme et uniformisation des comportements :
Beijaflore, l’importance accordée à la « forme » est énorme (ce que tout le monde constate en entrant dans les locaux !) : Cadre somptueux, Hôtesses Mannequins, personnel sur son 31 … Et ça, c’est pour ceux qui n’ont pas vu (eu la chance de voir) le bureau du chef : immense, déco très … chère (il ne manque que les étiquettes de prix !).
C’est vrai que travailler dans le conseil demande un certain standing (même si Beija est encore une SSII … même si son ambition affichée est de finir par faire du conseil … mais j’y reviendrai après ).
Mais tout de même ! Il y a eu, il y a peu, un « workshop » sur le Beija « dress code » (oui, parce que chez Beijaflore, il n’y a pas « d’ateliers » il y a des « workshops », il n’y a d’ailleurs pas de « soirées », il y a des « garden parties » et des « kick off meetings » ).
D’ailleurs, un « workshop » chez Beija c’est surtout un instrument de com’ ! C’est une façon de vous faire croire que vous avez donné votre accord à ce qu’on va vous imposer !
Bref, le « dress code » est avant tout vestimentaire : sobre et élégant (cher c’est un plus!). Bientôt un costume ou une veste de tailleur avec un petit « B » seront proposés aux salariés (et retenu sur leur salaire !).
Le problème n’est cependant pas de faire attention à la forme. C’est d’en faire un critère d’évaluation de valeur au moins égale à la compétence !
Le recruteur chez Beija se doit d’être physionomiste (voire morpho-psychologue et socio-psychologue) ! Combien de bons candidats n’a-t-on pas vu refuser pour un délit de « sale gueule » (appliqué notamment au gourmette, chaussette Linux, cravate mal assortie à la chemise , moustache/bouc/coupe de cheveux et autres toisons pas règlementaires, tatouages/piercings trop bien assumés … et je ne fais pas référence aux cas qui pourraient bien se rapprocher de discriminations sociales ou raciales (moins fréquents chez les polytechniciens … mais bon …) … Pas sur que la HALDE apprécierait! (malheureusement, sur ces derniers points Beija n’est là encore pas une exception !).
De cette « uniformisation » des profils découle les séances de « relooking » auxquelles il est souvent fait référence ! Et oui, pour obtenir ses primes, le recruteur doit intégrer un certain nombre de consultants. Et pour limiter le risque de se faire refuser un candidat, il faut qu’il présente le mieux possible selon les critères Beija !
Ca aussi ça crée une ambiance coincée : on fait tellement attention au « qu’en-dira-t-on » qu’on a un peu de mal à être naturel !
Impossibilité de critiquer:
Et oui, un modèle parfait ne supporte pas la critique ! C’est une sphère où « tout se tient » et proposer une amélioration quelque part c’est finalement remettre en question l’ensemble ! Mais comment osez-vous !
Un petit raisonnement bien pratique qui permet d’éluder toute critique et d’attaquer et de remettre en question de façon personnelle la personne « dissidente » ? Je vous le livre tel quel : Cadeau bonux ! Attention c’est puissant (et c'est du vécu)!
"Si tu critiques ce point c’est que tu doutes de l’efficacité de notre pratique aujourd’hui. Si tu doutes c’est que tu n’es pas convaincu. Si tu n’es pas convaincu tu ne peux pas être convaincant. Si tu n’es pas convaincant comment veux-tu recruter efficacement ?"
En synthèse : tu critiques = tu es mauvais !
Et ça marche aussi pour les commerciaux !
Voilà pour le modèle.
Les gens :
Les commerciaux : ce sont pour beaucoup de jeunes diplômés avec un niveau technique effectivement faible (parce que pas ou peu formés).
La plupart essaient honnêtement de trouver les missions qui correspondent le mieux aux souhaits des consultants … le problème c’est que ça peut être en contradiction avec les exigences de leurs managers ! Et c’est en cela que Beija risque de rester une SSII encore quelques temps !
Les managers sont pour la plupart de vieux briscards du monde SSII. Ce qu’ils veulent : faire du chiffre vite et bien et limiter le stock … et en bon marchand de viande toute mission est bonne à prendre … les risques en revanche on les prend moins ! Du coup, les missions sont très très très majoritairement en régie (forfait < ou = à 1% … et encore !).
Je ne sais pas ce qu’il en est pour les nouvelles filiales qui semblent se positionner d’entrée de jeu sur un plan plus qualitatif : tant mieux pour les consultants qui y travaillent ! Pour les anciennes filiales (NetApp et ses différents secteurs/Telecom/Network et sa composante technique) elles resteront sur le modèle SSII de luxe … mais SSII.
Ce qui ne serait d’ailleurs pas un problème si ce positionnement était pleinement assumé.
Les recruteurs : même profil que les commerciaux : de jeunes diplômés en gestion sans connaissance technique (juste quelques mots de vocabulaire qui permettent de tilter quand on les voit sur le CV : Java, J2EE, BDA Oracle, Routeurs, RFID …). Là non plus, pas de réelle formation sur les métiers et les missions du consultant …
Je ne parlerai pas de problèmes moraux que posent le recrutement dans ce type de structure mais on se rassure en se disant que, dans l’ensemble, les consultants sont quand même plutôt satisfaits de leur mission (Non ! Ne dîtes rien ! Ne me détrompez pas ! Je veux continuer à dormir sans m’étouffer dans des remords ! )
Les gestionnaires de carrière : le métier le plus ingrat chez Beija ! Ils font ce qu’ils peuvent mais ils n’ont pas de réel pouvoir de décision ! Au final, c’est le business Court Terme qui a raison (encore une fois, ce n’est pas une spécificité Beijaflore). Quelque fois leurs actions portent des fruits … mais pas souvent !
En tout cas, c’est déjà pas mal d’avoir mis des personnes dans l’organisation qui écoutent vraiment et qui essaient vraiment d’aider quand c’est justifié … même si ça ne marche pas souvent ! Je pense que les consultants apprécient cet effort et ils ont raison.
Mais globalement, RH et commerciaux sont bien peu à croire réellement à leur discours. On dit « Cabinet de Conseil » et pas « SSII » parce que si votre consultant dit « SSII » et pas « Cabinet de Conseil » et qu'un manager l'entend c'est sur vos doigts à vous qu'on tape!
Cela dit, comme partout, vous trouverez des « collaborateurs » dans tous les sens du terme. Des personnes zélées, en mal de reconnaissance qui sont dévorées par l’ambition de « réussir » à tout prix sur la toute toute petite planète Beija … même s’il n’en pense pas moins ! (c’est sûrement le cas du commercial plein d’humour, cité sur le forum et qui propose de faire de la finance … chez Carrefour (quant le consultant souhaite travailler en salle de marché par exemple !)).
Bref, Beijaflore, pour les équipes structures c’est un cadre de travail très très particulier et somme toute assez malsain et très peu humain. Pour les consultants, c’est contrasté comme en témoigne ce forum. Au fond, ce qui pose question ce n'est pas tant les missions que proposent Beijaflore mais plutôt le décalage entre le discours de Beija et son positionnement réel.
Peut-être ce positionnement général de l’entreprise va-t-il changer avec les positionnements des filiales spécialisées. Personnellement je n’y crois pas trop tant que l’équipe dirigeante (Dieu mais aussi le reste de l’équipe) ne changera pas !
Voilà ! C’est un peu long et ce n’est que le point de vue d’un RH … et je voulais apporter ma pierre à ce forum !
A+"