#TAGCR #Ouzbekistan #Pavé
- Destination
Ouzbékistan - Septembre 2019
Urguentch - Khiva - Nukus - Moynaq - Boukhara - Samarcande - Shahrisabz - Tashkent
- Transport
Aller Paris-Urguentch et Retour Tashkent-Paris --> On peut aussi prendre un AR Paris-Tashkent et prendre un vol interne mais ça fait perdre du temps sur place. Le pays se déroule d'Est en Ouest (ou d'Ouest en Est c'est selon), il est donc intéressant d'arriver d'un côté et de repartir de l'autre. Avec du recul, et pour pouvoir aller dans la vallée de Ferghana, j'aurais pu faire l'itinéraire suivant : Paris --> Tashkent --> parcourir le pays jusqu'à Nukus --> avion pour Ferghana --> retour à Tashkent pour repartir.
Sur place:
Pour se déplacer dans le pays, c'est le paradis et c'est vraiment très facile. Il y a de tout : avion entre les villes, TGV ultra-moderne, train classique, bus, minibus (les fameuses marshrutkas - toujours pas compris comment ça se prononçait exactement ), taxi collectif, taxi. Ce que j'ai vachement apprécié c'est qu'il n'y a pas besoin de planifier quoi que ce soit. Quand je voulais changer de ville je me pointais à une gare routière à l'heure que je voulais et je chopais un taxi collectif. A savoir que toute voiture est un taxi potentiel en Ouzbekistan. On part quand c'est plein mais ça se remplit vite. Bon la conduite en général c'est pas trop ça, faut pas avoir trop peur en voiture
En ville : à part Tashkent, c'est petit donc on fait tout à pied. A Tashkent, qui est une ville énorme, il y a le métro qui est très bien et qui est de toute façon une des attractions de la ville (et en plus on a désormais le droit d'y prendre des photos)
- Durée du séjour
16 jours pleins sur place
Bonne durée pour être "tranquille" et profiter, on peut resserrer les étapes et faire le tout en une dizaine de jours mais selon moi on perd beaucoup du plaisir sur place. En effet je n'ai souvent apprécié les différentes villes qu'au bout du 2ème ou 3ème jour, en prenant le temps, donc si j'avais speedé j'aurais beaucoup moins apprécié mon séjour. Dans tous les cas, ce qui est très agréable c'est qu'on peut partir sans rien prévoir (sauf les premiers jours si on veut) et ensuite se déplacer au feeling. Il y a beaucoup d'hébergements, on se déplace très facilement, bref chacun peut réadapter son voyage au fil de l'eau.
Mon parcours :
J1 - Paris - Urguentch - Khiva --> visite de Khiva toute la journée
J2 - un peu Khiva - Urguentch - Nukus --> bazar / nécropole Mizdakhan / feu d'artifice
J3 - Nukus - Moynaq - Nukus
J4 - musée Savitsky - Urguentch - avion pour Boukhara
J5 - visite de Boukhara + Sitori Mohi Hosa
J6 - visite Boukhara + Chohr Bakr
J7 - Boukhara, achat de souvenirs après d'âpres négociations
J8 - Boukhara - Vabkent - Ghidjuvan - Boukhara
J9 - Boukhara - Samarcande --> visite de quelques monuments
J10 - pluie
J11 - Samarcande - Shahrisabz - Samarcande en début d'aprem
J12 - visite de Samarcande
J13 - Samarcande - Tashkent
J14 - Tashkent
J15 - Tashkent
J16 - Tashkent
J17 - Tashkent - Minsk - Paris
- Hébergement
Bed and Breakfast de partout, dans les 20$ un peu partout sur Booking, un peu moins si on négocie sans passer par le site.
En général on a une chambre assez basique avec une SDB soit privative soit pour plusieurs. C'est propre, rien à redire, et les gérants sont très sympas et arrangeant. On paie en cash sur place, en euros, dollars ou sums.
A savoir et très important : le petit-déjeuner est inclus et généralement pantagruélique. On vous sert des milliards de trucs, et de toute façon si vous aviez encore faim (ce qui ne peut pas arriver) on vous resservirait. Il y a du sucré et du salé, pour tous les goûts : fruits (raisins, melons, figues, pêches), oeufs, yaourt, lait, fruits secs, pain, crêpes, saucisse, patates, biscuits, confiture...
Bref en général je ne mangeais jamais à midi, si j'avais un petit creux dans l'après-midi j'achetais juste un truc sur un marché et c'était suffisant.
Khiva : Xiva Azim Ota - très bien
Nukus : Besqala Hostel - auberge de jeunesse mais bien
Boukhara : Diyor Hostel - au top
Samarcande : Registan Center - au top ; Zargaron Hotel - bien
Tashkent - Persia Hotel - plutôt un AirBnb chez l'habitant, bof, petit-déj naze mais proprio sympa et bien placé
- Budget
Avion dans les 650€ car pas d'AR, sinon en faisant Paris-Tashkent en AR on trouve moins cher
Hébergement dans les B&B 20€ par nuit environ
Transport entre les villes : 4-5 euros pour 200-300 km
Métro à Tashkent : 0,10€ le jeton (oui c'est pas encore des tickets)
Resto : on mange bien pour 3-4€ dans un vrai resto ; à Tashkent si on veut des restos étrangers genre coréen (grosse communauté déportée par Staline) ou géorgien (idem ) par exemple, c'est plutôt entre 6-10€ (mentions pour les coréens, avec ce budget-là tu t'exploses à la fois le bide et la bouche qui est en feu, j'ai failli mourir plusieurs fois n'apprenant pas de mes erreurs).
Sur les bazars : alors déjà on peut goûter plein de trucs, notamment les fruits secs, gratos. Les vendeurs veulent vous faire acheter et vous font tout goûter, en vous offrant même le thé pour accompagner parfois. On peut vite frôler l'indigestion vu la profusion des produits, et puis quand vous commencez à goûter tous les autres vendeurs vous proposent la même chose ensuite. Parfois j'ai dû prendre mes jambes à mon cou car j'en pouvais plus, surtout que ça cale vite les fruits secs, et que les sucreries sont très... sucrées.
Sinon sur les bazars on peut acheter des fruits, du pain (0,10-0,15€ le gros pain), des Samsas (gros samoussas fourrés à la viande ou à la courge, mention spéciale à ceux du bazar de Nukus qui étaient ) qui coûtent 0,15-0,20€ si je me rappelle bien, des beignets, des sandwichs, des salades, des glaces, du thé... bref, de tout. Pour 1€ vous ressortez en roulant.
- Public cible
Amateurs de patrimoine, d'Histoire, d'artisanat
- Programme:
* Urguentch : c'est la grosse ville à côté de Khiva, pas grand chose à y voir sauf son bazar animé comme tous les bazars. Bref on n'y vient que pour aller à Khiva qui est à 30min. Si vous avez un peu de temps avant de prendre un vol, allez au bazar mais sinon foncez.
* Khiva : petite ville du désert, un des anciens trois khanats (émirats) d'Ouzbékistan avec Boukhara et Kokand. La ville fortifiée a été muséifiée par les Soviétiques qui ont chassé tous les habitants mais ceux-ci se réinstallent dernièrement. On achète un billet unique (compter 15€ pour le package complet) pour tout visiter, c'est pratique mais la billeterie n'ouvre qu'à 9h et pour changer de l'argent ça n'ouvre qu'à 9h-9h30 aussi. Donc quand on arrive avec le vol du samedi vers 7h du mat', on a le temps de déambuler dans les rues désertes. Notez que normalement même pour simplement pénétrer dans la ville il faut payer mais en fait il y a plusieurs endroits (dont un juste à côté de la porte principale) où on peut passer tranquillement. Si vous êtes en forme correcte la visite de la ville prend une journée. Je suis rentré dans tous les bâtiments, ai visité tous les "musées" (ils sont assez décevants en général en Ouzbékistan car très petits et peu d'explications, sauf en ouzbek), j'ai même refait certains endroits deux fois. Beaucoup de touristes dans les rues mais, paradoxalement, pas grand monde dans les bâtiments à visiter. Pour monter au minaret, il faut aimer l'escalade. Les "marches" arrivent presque au genou, alors on grimpe à quatre pattes. La descente est un peu vertigineuse si on est seul
En résumé ville très sympa, très "ville du désert", Aladin, tout ça, mais morte le soir (c'est malgré tout sympa de parcourir la ville une fois les touristes et les vendeurs partis). On y va pour visiter, pourquoi pas acheter quelques souvenirs, mais une fois qu'on a tout vu on tourne en rond. La ville fortifiée est petite, en gros les choses à visiter s'articulent de part et d'autre d'un axe principal de 400m.
Avis perso : la ville mérite deux jours : 1 pour la visiter, et 1 pour faire une excursion et voir les citadelles du désert (ça peut aussi se faire sur la route en allant à Nukus, mais ça sera plus cher --> moi j'ai trouvé personne d'autre donc je l'ai pas fait, hélas). Tous les hôtels le proposent.
Bon plan : le restau Khiva Moon à l'extérieur de la ville fortifiée (5min à pied), très bon, pas cher, très sympa. On y mange couché ou assis en tailleur sur un espèce de divan, comme c'est le cas traditionnellement en Ouzbékistan.
* Nukus : J'ai fait taxi collectif de Khiva à Urguentch où on m'a laissé à la gare mais c'était pas le bon endroit, puis ensuite on m'a emmené à l'endroit d'où partent les taxis pour Nukus. Gros soucis de communication mais à force de répéter Nukus, Nukus, j'ai trouvé. Donc Urguentch-Khiva en taxi collectif aussi, avec un Japonais et 2 vieux Ouzbeks.
Alors Nukus c'est pas la ville qu'on vient visiter quand on va en Ouzbekistan, soyons clair. C'est soviétique, gros bâtiments, grosses avenues, c'est moche, délabré, et c'est la partie la plus pauvre du pays. On y vient pour aller à Moynaq et la Mer d'Aral. Et pourtant ! J'ai kiffé cette ville, car très authentique puisque pas du tout touristique (à part 5 Jap' j'ai rencontré personne). Le bazar est très sympa, une diversité ethnique incroyable, nourriture très bonne, c'est très animé. J'ai fait beaucoup de rencontres sur le marché, des gens avec qui j'ai échangé mon WhatsApp, avec qui j'ai discuté tant bien que mal. Et ensuite je me suis assis sur un banc car on m'avait dit qu'il y avait un feu d'artifice (c'était la fête nationale). Là un gars s'assied à côté de moi et téléphone. Une fois qu'il a fini, il commence à me poser quelques questions auxquelles je réponds tant bien que mal (il faut savoir en plus qu'à Nukus les gens parlent karakalpak et pas ouzbek). Sur ce il m'invite à prendre un verre. Puis il m'emmène au bord du canal pour voir le feu d'artifice, après quoi on a fini par manger des brochettes dans un petit resto. Bref j'ai passé près de 4h avec ce gars, en parlant difficilement un mélange de russe, d'anglais et d'ouzbek. Il n'avait aucune raison de me parler mais je me suis senti comme Antoine de Maximy
De Nukus je suis allé visiter la nécropole de Mizdakhan, à 10 km. V'là la galère pour trouver un taxi qui sache où c'est Il vaut peut-être mieux dire "Ga'our Kala" pour trouver, c'est une vieille citadelle du désert, en ruines, juste à côté. Visite assez sympa surtout car mon chauffeur était chouette et marrant, et ensuite dans la nécropole le gardien, un vénérable Kazakh, m'a fait la conversation en russe et en mime (beaucoup plus simple à comprendre que le russe).
Ca m'a occupé une après-midi et la soirée. Le jour d'après je suis allé à Moynaq avec 4 Japonais. Et le jour suivant, avant de repartir pour Urguentch dans un taxi en mangeant des pipasols deux fois plus gros que les nôtres, j'ai été voir le musée Savistky. C'est un des rares musées qui vaille le coup en Ouzbékistan, et qui a dirons-nous un niveau européen. Il y a en fait deux musées côte-à-côte, l'un où il n'y a que des peintures, et l'autre où il y a des peintures et de l'artisanat - tapis, robes, coiffes, et même une yourte dans laquelle on peut rentrer. Oui car les Karakalpaks (Nukus est la capitale de la république Autonome du Karakalpakstan, à vos souhaits) sont un peuple nomade à la base, proche des Kazakhs et des Turkmènes, alors que le reste de l'Ouzbékistan est sédentaire depuis des millénaires.
* Moynaq : On peut y aller depuis Nukus en taxi (les hôtels organisent ça, mais c'est 50$ le taxi) ou en bus (1,5€ le trajet, donc 3€ l'AR). Le trajet est de 3 heures en bus (donc 6h au total), et c'est assez hardcore. Il y a un bus par jour qui part à 9h voire un peu avant (donc soyez prévoyant !) de la station de bus au centre (pas celle de la gare). Bon le bus, déjà si vous avez une place assise vous êtes chanceux (il doit falloir arriver à 8h) mais de toute façon on vous demandera de la laisser à un vieux ou à une femme. A l'aller j'étais assis sur le plancher à côté du chauffeur, mes fesses s'en rappellent encore. Au retour sur une banquette, adossé au siège du chauffeur. Franchement le trajet est horrible, mais pour ce prix on ne peut pas se plaindre et ça fait partie du voyage.
On arrive à Moynaq vers 12h. C'est l'ancien port de pêche ouzbek de la Mer d'Aral. On y voit les bateaux échoués sur le sable, et il y a un petit musée au centre-ville qui explique cette tragédie. Le film en noir et blanc est intéressant et c'est dingue de se dire qu'il y a à peine 50 ans les eaux regorgeaient de poissons. Aujourd'hui l'eau est à près de 200km et il ne reste plus que du sable à Moynaq.
Bus du retour à 15h, donc 3h pour visiter c'est suffisant, de toute façon y a rien à faire à part ces quelques petits bateaux et ce tout aussi petit musée.
Bon franchement je trouve que c'est beaucoup de souffrance pour pas grand chose, mais d'un autre côté ça fait classe de dire qu'on a été voir ce qu'il reste de la Mer d'Aral et parler des bateaux rouillés échoués sur le sable, avouez que ça en impose en société.
* Boukhara : Le coup de coeur des touristes en général, le mien aussi. Ville de la Route de la Soie par excellence, très charmante, très vivante, avec un artisanat magnifique. Les constructions traditionnelles ont été conservées donc tout est harmonieux. Les monuments font partie de ce décor et ne dénotent pas avec le reste, contrairement à Samarcande. Compter une grosse journée pour voir tout ce qu'il y a à voir dans la ville, la place Liab-i-Khaouz et son bassin, les madrassas, les mosquées, le palais de l'Emir, la mosquée Bolo Haouz, la source de Job. Mais pas mal d'autres choses à faire autour. Depuis Boukhara on peut aller au palais d'été des Khans, Sitori Mohi Hosa, juste au nord de la ville (accessible en bus à partir du bazar Kolkhoz). Très joli, mélange d'architecture ouzbeque et russe, et le guide, gratuit, est super intéressant et parle très bien français et anglais. A l'ouest de la ville, un peu plus loin (20 min de bus à partir du bazar Kolkhoz), la nécropole de Chohr Bakr, assez grand, vraiment top, personne dedans donc on peut explorer en toute liberté.
A noter que dans toutes les madrassas, qui sont quand même parmi les attractions principales, il y a des vendeuses de souvenirs ou d'artisanat, ainsi que des ateliers. C'est vite assez relou si on ne compte rien acheter, car même s'ils sont moins chiants que dans d'autres pays, ils vous attirent et vous demandent combien vous voudriez acheter tel ou tel produit, en essayant de vous arnaquer bien sûr. A Khiva je n'avais pas trop senti ça même si c'est touristique et qu'il y a des vendeurs aussi.
L'artisanat : si vous voulez acheter des souvenirs, alors faîtes-le à Boukhara. C'est assez magnifique, et on peut voir les artisans travailler à la main et nous parler de leur travail. Il y a des miniatures qui ornaient les livres perses (j'ai craqué pour une scène de guerre avec des éléphants ), des pièces en cuivre (plats, lampes à huile d'Aladin, etc...), des couteaux, des jeux d'échecs en bois peint, de la céramique, et bien sûr les fameux tapis en soie ou en laine, ainsi que des étoffes en soie, les suzanis. Il y a un atelier familial à côté de Toqi Zargaron où on vous explique le processus de fabrication de suzanis et où l'on vous montre comment détecter les couleurs naturelles, tirées de l'écorce de grenade ou de la peau d'oignon par exemple, des couleurs synthétiques. Par contre les prix sont très élevés. Encore plus dans les tapis. Pour un tapis en soie de taille normale, disons 1,5x0,8 m, ça commence dans les 1000-1500$. Ils sont très beaux mais je me suis abstenu.
En général, quelle que soit leur spécialité, les artisans de Boukhara sont renommés depuis des siècles voire des millénaires, et nombre d'entre eux sont reconnus par l'Unesco et souvent invités en Europe ou ailleurs. Ils connaissent donc leur valeur et celle de leur travail, donc n'espérez pas non plus des rabais trop importants. J'ai tout de même aimé leur parler et essayer d'obtenir les meilleurs prix possibles au bout de dures négociations, c'est un jeu et moi j'aime ça. D'ailleurs j'ai trouvé intéressant de rentrer dans ce jeu quand j'ai décidé de chercher des souvenirs, et les vendeurs qui me saoulaient la veille sont devenus de vaillants adversaires à affronter.
Durée : 2 jours mini pour la ville et les alentours, 3 si vous voulez faire des achats, 4 ou plus si vous voulez prendre votre temps. S'il y a un endroit où on peut rester un peu plus longtemps pour profiter et se reposer, c'est Boukhara. En plus il y a beaucoup d'hébergements juste à coté des monuments.
Sur la route entre Boukhara et Samarcande, on peut s'arrêter à :
- Vabkent : seul minaret qui a survécu à Genghis Khan, tous les autres ont été rasés. Il n'y a que ça à voir donc c'est juste un arrêt rapide, ensuite vous pouvez reprendre le taxi.
- Ghidjuvan : ville animée, j'ai vu un combat de femmes au bazar ça rigolait pas Sinon il y a un mausolée d'un saint soufi, et surtout, juste à côté, un atelier de poterie vachement sympa ! La visite est gratuite, le guide qui est le propriétaire parle très bien anglais. Zero moteur dans cette fabrique, on peut voir le travail des potiers, tout le processus, les fours. Avec la ville de Rishtan dans la vallée de Ferghana, c'est le 2ème grand centre de poterie du pays. A la fin de la visite on vous offre le thé et on vous laisse seul dans la boutique, sans vous pousser à acheter ce qui est vraiment agréable comparé au reste de l'Ouzbekistan. Compter 1-2h pour cette ville. On peut ensuite continuer vers Samarcande, moi je suis retournée à Boukhara car j'étais malade ce jour-là, voir la rubrique Nourriture
* Samarcande : La capitale de Tamerlan, ville aux monuments impressionnants qui sont la carte postale de l'Ouzbékistan, avec notamment la fameuse place du Registan. A voir donc, le Registan et ses 3 madrasas (faites-vous passer pour un ouzbek pour payer moins cher ), le tombeau de Timur, la mosquée Bibi Khanum et le mausolée en face, le bazar juste à côté, la mosquée Hazrati Khizr avec le mausolée de l'ancien président Islam Karimov, la nécropole de Shah-i-Zinda (magnifique !), l'observatoire d'Ulugh Bek (enfin ce qu'il en reste et le petit musée attenant). Dispensable : le musée Afrosiyab, très bof. Les sites sont un peu plus éloignés les uns des autres mais rien d'insurmontable. Prévoir 2 jours pour tout voir assez tranquillement, c'est quand même là où les bâtiments sont les plus grands. A noter qu'un soir il y avait un spectacle son et lumière sur la place du Registan, superbe. Des ouzbeks ont voulu m'inviter à boire de la vodka après mais je devais partir le lendemain matin
Sinon malgré tout, il faut avouer que Samarcande a un côté décevant. Les monuments sont certes impressionnants, mais ils sont situés dans un espèce de grand parc à la russe, avec des sapins et des pelouses verdoyantes. Ca fait un peu Disneyland, un peu fake quoi. C'est assez dérangeant, tout a été rasé pour faire de la place à ces monuments et donc il n'y a pas la même impression d'harmonie qu'à Boukhara. Ajouter à cela que les autorités ont "habilement" dressé de gros murs devant tous les quartiers populaires pour que les touristes ne voient pas la "vraie" ville. Le soir ce n'est pas vivant près de la zone touristique, peu de restaurants, rien à faire. En plus de ça les habitants m'ont semblé bien moins sympas qu'ailleurs, vous n'êtes qu'un touriste bon à être plumé. Ville moche et ambiance assez désagréable au global même si sur le bazar j'ai quand même croisé des gens sympas, ainsi que durant le spectacle son et lumière. C'est d'autant plus une déception que c'est LA ville dont l'on entend parler quand on s'intéresse à l'Ouzbékistan et son histoire, et on ressent au final une impression amère de gâchis. Bref, monuments +++ mais ville -.
Durée : 2 jours, 3 si vous allez à Shahrisabz (une grosse demie-journée). Moi je suis resté un jour de plus car il pleuvait, une pluie glaciale qui m'a forcé à rester dans ma chambre toute la journée. Seule journée pourrie du voyage.
* Shahrisabz : La ville de naissance de Tamerlan (on dit Amir Timur plutôt, car Tamerlan veut dire Timur le boiteux et c'est moins respectueux).
C'est à 1h de taxi de Samarcande. Le trajet en soi est limite plus intéressant que la ville. On traverse des montagnes, c'est magnifique. Si vous y allez avec des touristes vous pouvez demander au taxi de s'arrêter sur la route. Et de l'autre côté des montagnes, c'est Shahrisabz ! L'ambiance est différente, on sent qu'on se rapproche du sud, du Tadjikistan, de l'Afghanistan. C'est très animé, un peu plus bordélique. Pour ce qui est des visites, il y a une espèce de parc où sont situées les choses à voir, à savoir un mausolée, une mosquée, et les restes d'un immense palais construit par Tamerlan mais que l'émir de Boukhara, plus tard, a décidé de faire raser. Dommage car ce qu'il en reste donne une idée des proportions. Bref c'est un peu comme à Samarcande où les monuments sont au milieu d'un parc, mais c'est quand même une promenade agréable sous un beau soleil. Les monuments à visiter en soi n'ont rien de dingue.
Donc Shahrisabz c'est dispensable, si vous avez une journée vous pouvez y aller ça fait une promenade sympa entre le trajet dans les montagnes et la ville, mais sinon vous pouvez passer.
* Tashkent : La capitale. Alors à l'instar de Nukus, ce n'est pas ce qu'on vient chercher en Ouzbékistan et les touristes n'y passent en général qu'une journée avant de prendre l'avion. Au début on est perdu, c'est démesuré, les avenues font parfois 2x5 voies, il y a un rond-point avec 7 voies, les bâtiments sont gigantesques. Ca change vraiment du reste de l'Ouzbékistan. A côté de ça c'est moderne, très vert car beaucoup de parcs, assez diversifié, on trouve des resto du monde entier et notamment des communautés déportées par Staline à l'époque. C'est un bon stop si vous faîtes un gros voyage en Asie Centrale.
Il y a quelques musées à voir, celui d'Amir Timur est pas trop mal. Le musée d'Histoire aussi, avec la moitié dédiée à la propagande d'Etat Sinon le bazar est énorme, même si c'est pas le plus charmant d'Ouzbékistan. Rien d'absolument incontournable, sauf le bazar à la limite, et le métro qui est assez joli. On achète un jeton, on passe par un contrôle des sacs et on pénètre dans ce qui a été conçu pour être un abri anti-aérien. J'ai aussi été à un marché aux puces le week-end, qui ressemble limite à une décharge par moment mais où on peut également trouver des médailles de l'URSS et tout un tas de trucs improbables comme un masque à gaz. La cathédrale orthodoxe est magnifique, toute bleue avec ses dômes dorés.
Donc Tashkent s'apprécie plutôt comme un tout, c'est une ville très sûre, on y mange bien, c'est agréable de déambuler dans ses parcs, de voir cette ville encore très russe. Pas du tout le cliché de la ville soviétique dégueulasse. La vie doit y être sympa avec un peu d'argent, et on sent qu'il coule à flots pour certains. Y passer seulement en coup de vent c'est la garantie de détester la ville je pense, d'où les commentaires pas très flatteurs. Je n'avais pas prévu d'y passer autant de jours mais je n'avais pas non plus envie de courir pour aller dans la vallée de Ferghana, et au final j'ai apprécié mon séjour dans la capitale, en prenant mon temps. De vraies vacances
- Nourriture :
Dans les B&B au petit-déjeuner on se gave.
Sur les bazars on se gave, plein de fruits, de fruits secs, des Samsas, des brochettes (shashlik), des soupes aux nouilles (laghmans).
Les resto par contre, ça dépend. En fait quand c'est bien fait, c'est très bon, mais souvent c'est trop gras. Le plat national, le plov, est un mélange de riz, de légumes et de viande que l'on a fait revenir dans de l'huile de coton. L'autre plat national c'est le gras, ils aiment le gras, dans les soupes notamment. Un soir à Boukhara j'ai commandé une soupe, en fait c'était surtout un bouillon de gras. Ensuite j'avais commandé un plov, trop gras. Eh ben je vous parle pas de la nuit que j'ai passée et du lendemain, l'horreur. Ca coulait liquide
A Tashkent il y a plus de diversité et ça fait du bien quand même. Si vous voulez manger coréen comme en Corée du Sud, profitez-en à Tashkent. Bon par contre ça arrache sa maman, ils sont fous ces Chinois.
- Astuces :
- Négocier, négocier, négocier. Pour les taxis, pour les souvenirs, même pour les hôtels si vous ne passez pas par Booking.
- Apprendre quelques mots de russe ou d'ouzbek, les bases et surtout les nombres pour pouvoir négocier et les impressionner (on essaiera moins de vous arnaquer !). Les nombres c'est utile, j'ai décidé de vraiment les apprendre quand, dès le début, au lieu de recevoir 100gr d'abricots secs comme je l'espérais, on m'a tendu 2,5 kg. Je me voyais en train de bouffer des abricots jusqu'à la fin de mon séjour.
- Apprendre l'alphabet cyrillique pour se déplacer en bus
- Communication difficile car l'anglais est presque absent mais on se débrouille toujours avec un téléphone portable pour les négo. Les gens apprennent l'ouzbek à l'école mais à Nukus et Moynaq on parle karakalpak, à Boukhara et Samarcande on parle Tadjik. Les gens parlent russe même si ça semble bien régresser chez les jeunes.
- Télécharger l'application Maps.me, c'est comme Google Maps mais en mieux et en offline. Pour Tashkent, l'application 2GIS est très bien avec tous les itinéraires de bus et métro.
- Se gaver de fruits et fruits secs
A savoir aussi : En Ouzbékistan pour les visites il y a plusieurs prix : le prix pour les Ouzbeks, le prix pour les membres de la CEI, et le prix pour les autres. Pour nous, les "autres", c'est souvent 10 fois plus cher qu'un Ouzbek. Bon à la limite pourquoi pas, j'aimerais qu'on fasse pareil en France, et puis les visites sont pas chères même si dans certaines villes on les multiplie vite. Mais des fois on paie pour vraiment rien voir à l'intérieur, et c'est un peu rageant quand à côté les Ouzbeks rentrent souvent gratos. Une astuce, si vous avez une tête pas très catholique mais plutôt orthodoxe et que vous connaissez trois formules d'Ouzbek, c'est de dire que vous êtes Ouzbek quand on vous demande ("- Qayer'da ? - O'zbeqiston). On m'a souvent dit que je ressemblais à un Ouzbek, au début j'ai pas eu le réflexe de m'en servir mais sur la fin je l'ai fait quelques fois et ça a marché Pareil pour les achats de souvenirs d'ailleurs
- Avis général
J'ai beaucoup aimé, et la période est idéale pour visiter le pays car il ne fait pas trop chaud (ça tape quand même l'après-midi mais ça se rafraîchit vite le soir), les marchés regorgent de fruits secs mais aussi de raisins, melons et pastèques énormissimes. Jamais vu de melons aussi gros, il y en a partout sur le bord des routes. Un taxi une fois nous a payé une dégustation, c'était vachement sympa
Population très charmante, c'est frustrant de ne pas pouvoir beaucoup communiquer plus car les gens ont souvent envie de parler. J'ai beaucoup aimé les Ouzbeks, calmes et sereins en surface mais on sent qu'ils ont du sang de Genghis Khan en eux. Ca peut partir vite. Ce sont des gens qui ne tergiversent pas, tu te mets d'accord avec eux et c'est parti. Le pays retrouve ses racines après le communisme, on sent que les autorités mettent en valeur leur histoire millénaire avec un véritable culte de Tamerlan, mais aussi l'islam qui semble ressurgir. A savoir que les gens sont d'obédience soufie, c'est un islam très tolérant, et d'ailleurs la plupart boivent de la vodka, les femmes ne sont pas voilées et s'approchent aussi facilement que les hommes. Il y a juste dans la vallée de Ferghana (où j'aurais aimé aller), plus conservatrice, où les femmes sont voilées. Mais voilà on sent que la population essaie de se réapproprier la religion.
Diversité impressionnante, les gens sont tour à tour Kazakhs, Russes, Ouzbeks, Tadjiks, Kirghizes. On voit des têtes très asiatiques, ressemblant à des Coréens ou des Chinois, d'autres européens, moyen-orientaux ou un peu de tout ça à la fois. Là où ça m'a le plus frappé, et assez paradoxalement d'ailleurs, c'est à Nukus. C'était vraiment impressionnant, personne ne se ressemblait. A Boukhara et Samarcande les gens sont plutôt Tadjiks.
Petit regret de ne pas avoir pu aller dans la vallée de Ferghana, réputée pour son artisanat et qui n'est pas touristique du tout. On m'a dit que les habitants étaient très sympas là-bas et ne voyaient pas le touriste comme un pigeon.
Petit regret aussi de ne pas avoir vu les forteresses du désert (sauf 1) entre Khiva et Nukus.
C'était un pays que je voulais visiter depuis longtemps, attiré par son histoire et la Route de la Soie. Finalement, si j'ai bien trouvé l'ambiance Route de la Soie au début notamment (à Khiva et Boukhara), j'ai aussi découvert un autre Ouzbékistan que je ne venais pas chercher à la base. Un Ouzbékistan à la fois soviétique et des steppes à Nukus et vers la Mer d'Aral, un Ouzbékistan plus russe à Samarcande et surtout Tashkent qui m'a au départ un peu déçu mais que j'ai bien apprécié au final.
Ce qui est très agréable c'est que même si on sent que ça devient touristique, c'est sans commune mesure avec l'Europe. Je n'ai jamais fait la queue pour quoi que ce soit. De plus, on sent que pour les autorités et la police, le touriste est roi. Personne ne vous importunera, au contraire. Consigne a été donnée de tout faire pour que le touriste se sente bien, et d'ailleurs les chauffeurs de taxi apprécient d'avoir des touristes car comme ça ils ne se font pas arrêter.
Pays où on se sent en grande sécurité, partout et tout le temps. Les gens sont tranquilles et il y a une grosse présence policière. Pas d'incivilités, rues propres, c'est vraiment agréable comparé à la France .
Agréable c'est le mot qui résume le pays et sa capitale je trouve, je me verrais bien expatrié à Tashkent
- Photos :
Samarcande - Registan
Samarcande - Shah-i-Zinda
Tashkent - bazar Chorsu
Nukus - vendeuse de thé qui n'a pas voulu être prise en photo
Moynaq
Khiva
Boukhara
Boukhara - Mosquée Kalon
Boukhara - Chohr Minor
Tashkent - cathédrale orthodoxe
Bon je sais pas pourquoi elles s'affichent pas direct donc je mets un lien
EDIT : si vous voulez vous ambiancer en ouzbek : https://www.youtube.com/watch?v=hx0_wVLQgC8
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