[ats] - L'Union internationale des télécommunications (UIT) a en effet avancé comme raison principale le formidable essor des marchés asiatiques dans le domaine, a expliqué Carlo Lamprecht. Le chef de l'économie du canton revenait sur l'information révélée par le site internet de la "Tribune de Genève" et reprise au "19:30" de la TSR.
 
Autre argument de poids, la question financière. Les coûts en terme de location, de main-d'oeuvre et d'hôtellerie ont joué en faveur du dossier de Hong Kong. Cette ville était la dernière rivale de Genève dans la course au prochain salon, a ajouté M. Lamprecht, encore sous le coup de la nouvelle apprise en fin de journée.
 
Pour le canton de Genève, le manque à gagner est énorme, a déploré Carlo Lamprecht. L'an dernier, Telecom avait accueilli 100 000 visiteurs. La manifestation représente le quart des 650 millions de francs de retombées annuelles induites par les salons qui se tiennent à Palexpo, où la halle 6 a été construite à grands frais quasi spécialement pour l'accueillir.
 
"C'est une perte pour tous les secteurs économiques, comme la construction, l'hôtellerie, les transports". Plusieurs milliers de personnes travaillaient au montage du salon. Malgré ce désaveu, Genève ne compte pas baisser les bras. "Nous présenterons notre candidature pour l'édition suivante", a assuré M. Lamprecht. Il est en effet question d'un tournus de villes sur plusieurs continents.

Pas embarrassant pour l’UBS  
 
Ces deux comptes remontent à une époque où Ayman Al-Zawahiri et Oussama Ben Laden n'étaient pas encore des terroristes mondialement recherchés, précise Andrea Sadecky.

on lui accorda sans difficulté de porter "la croix blanche sur le champ vermeil qui sont les armes de Dieu"

Critique du Monde
Le 10 Mai 1991
 
Asthénie au pays des Helvètes
   Max Frisch avait annoncé avant sa mort qu'il ne participerait pas aux festivités du 700 anniversaire de la Confédération helvétique (1291-1991). En termes cinglants, il décrivait son pays comme un " club de paranoïaques " pourri par les métastases de l'excès de richesses. Quant à son ami Friedrich Dürrenmatt, il se moquait encore, peu avant sa mort, du mythe de la neutralité, si chère à ses compatriotes : " Cette volonté acharnée de rester neutre, disait-il, me fait penser à une vierge qui gagne sa vie dans un bordel, mais veut rester chaste. " Enfin, chacun se souvient de la définition que Jean-Luc Godard a donné du drapeau suisse : le sang des autres sur lequel on fait une croix...
    Et voici qu'en cette année de ferveur patriotique un Français, Jean-Luc Hennig, envoie une Lettre ouverte aux Suisses, si bons, si gros, si tristes, dans le style des éructations de Thomas Bernhard sur l'Autriche. A l'opposé de Jean Ziegler, Hennig ne réserve pas ses coups à l'establishment politique, mais prend pour cible le Suisse moyen, métamorphosé pour l'exercice en catégorie métaphysique. Il n'est pas sûr que ce dernier soit sensible à cet honneur.
    Lettre d'amour déçu
    Après avoir fustigé les Français de la honte, Jean-Luc Hennig s'était installé en Suisse, pays qu'il imaginait, par je ne sais quelle aberration mentale, tout à la fois calviniste et rousseauiste, vertueux et poétique, opulent et généreux, oubliant que le drame des petits pays, c'est la petitesse _ du coeur comme de l'esprit. Huit ans plus tard, après avoir bousculé les habitudes de la radio romande, il déchante et écrit aux Helvètes cette lettre d'amour déçu, un peu à la manière d'un réformateur qui aurait vu en Suisse les résultats de l'application de sa réforme. L'Helvétie suscite la rage des utopistes : de loin, elle ressemble à Cythère, de près, c'est un trésor dans une tabatière, une utopie étriquée, un rêve nain.
    Il n'y a pas pire cauchemar que celui de la femme idéale. Or la Suisse a quelque chose qui tient de la femme idéale un peu gênée aux entournures. On rêve de la Suisse comme on rêve du bonheur au couvent des Oiseaux : un cadre enchanteur évoquant le lait, l'opulence, la bonté (dont Hennig remarque qu'elle est la valeur suisse par excellence), le respect d'autrui, la santé, la neutralité. Et l'on découvre qu'en Suisse le bonheur, c'est la fidélité de l'asile et que s'il y a un paradis, c'est celui de la schizophrénie.
    Quant au respect des autres, Ramuz y a répondu d'avance : " Les Suisses seraient de braves gens qui ne s'occuperaient pas d'autrui, à seule fin d'éviter qu'autrui ne s'occupe d'eux. Seulement, il n'y a pas besoin d'étendre beaucoup la signification de ces mots pour voir à quoi ils aboutissent et à quelle singulière restriction de sa propre vie ce refus de participer, ne serait-ce qu'émotivement, au drame universel condamne le peuple qui s'y résout. "
    La Suisse souffre d'un mal qui la rend inapte à séduire : elle ne génère pas l'ambiguïté. Elle refuse le métissage, elle est synonyme de cloisonnement, elle prône la mesure et, pire que tout, elle pratique la " haine de la pensée " avec componction. La Suisse est devenue le pays de la " cruauté déprimée ", des " voyous écrémés ", du " salaud mou ". Un pays où, si l'on ne vous endort pas, on vous expulse ; un pays, enfin, où tous les instincts sont jugulés par la décence. " Les Suisses n'aiment pas le succès, note Hennig. C'est contraire à leur utopie d'égalitarisme. Ils n'aiment pas non plus l'échec : ça leur donne une trop grande idée du malheur. Ils n'aiment que cette vie de cloportes. "
    La vie d'un Suisse, remarque encore Hennig, est traversée de ces " petits éclairs blancs qui lui donnent je ne sais quel air lézardé, peut-être est-ce tout simplement de la mélancolie. " La Suisse a le génie de la syncope. C'est un pays qui meurt de n'avoir pas explosé, qui agonise faute d'avoir provoqué des déflagrations. C'est un film où le metteur en scène aurait décidé de ne filmer que les temps morts, un Shock Corridor sans violence, Last Exit vers l'apathie. " La Suisse, écrit Jean-Luc Hennig dans cette Lettre ouverte qui restera aussi comme un hommage à Fritz Zorn, est une tache de blancheur dans un monde détruit, mais cette blancheur est épouvantable. C'est le territoire des disparus. "
    Charles-Ferdinand Ramuz notait qu'il n'y a pas d'entreprise plus accablante que d'expliquer un peuple, surtout quand il n'existe pas. Jean-Luc Hennig mériterait d'être promu Suisse d'honneur pour y être parvenu.
 
JACCARD ROLAND

Sinon je ne connaiais pas cette loi suisse sur les circuits...  
Y'a qu'à faire un grand prix comme à monaco : dans les rues de Genvee ou de Lausanne... Voir un tour du lac