CR Du Tour des Glaciers de la Vanoise
Contexte
Ce trail, avec la XL-Race qui a eu lieu fin mai, fait partie de la préparation à mon gros objectif de l'année: la TDS fin août (objectif qui aurait du "se limiter" à la CCC histoire d'évacuer de vieux démons, mais les aléas du tirage au sort et un craquage nerveux m'ont emmené sur le format du dessus).
En plus ça tombe bien, duckjerry, perrout et un 3ème hfr-ien l'ont fait l'an dernier en nous vantant les mérites du parcours, et les team HFR-Annecy a l'air bien motivée pour y aller aussi. Etant toujours partant pour un rassemblement avec ces joyeux lurons, je n'hésite pas longtemps à m'inscrire.
La distance et dénivelé me semblent pas mal et cela me permettra surtout "d'accumuler de la montagne", chose pas évidente par chez moi et bien utile pour préparer au mieux ma grosse échéance d'août.
Avant-course
Après un voyage dantesque le samedi en enchainant TGV (le train cette fois-ci), mini-TER surchauffé, sans ventilation et rempli raz-la-gueule, autocar en retard, navette taxi partagé (merci les retards SNCF et la société de navettes qui n'attend pas...), le tout par une agréable température oscillant entre 30 et 35°C, j'arrive enfin à Pralognan sur les coups de 19h15 pour retrouver Santroll, Julien, burblee et Magloire, accompagné de François (il m'aura fallu 2 ou 3h pour percuter que le François que je voyais devant moi avec son accent joyeusement emplit de belgitude est le franzoi de HFR ).
D'ailleurs sans s'en rendre compte ils viennent de me sauver des griffes d'un vieux collègue de taff inscrit lui aussi, vraiment très bavard qui ne voulait pas me lâcher la grappe à me raconter "les ptits canons de rouge qu'il s'est mis avec sa femme" avant la course.
Direction un refuge/bergerie/restaurant pour le dernier repas, où l'odeur de la raclette au feu de bois fera tout pour nous faire craquer. Mais globalement la tablée est sérieuse, viande (rouge) grillée pour tous sauf...pour santroll
Nous passons un agréable moment où les blagues fusent, en mangeant bien, dans un cadre simplement magnifique.
On est bien là hein
Retour au chalet pour préparer un peu les affaires de course, Tyler nous y rejoint un peu plus tard. S'en suit une courte nuit, un réveil à 1h30 (santroll est prévoyant: il nous avait gardé à chacun une chambre proche de la cuisine pour pas gêner les lève-tard ). un bol de crème sport-déj et une part du bon gâteau sport maison de Santroll plus tard, je peux continuer à préparer mon sac de course.
Comme d'hab, je visualise 50 fois l'ensemble de ce que je compte prendre, les barres, les flasques, les quantités emmenées, quel truc je mets dans quelle poche...etc.
Il est 3h passées, direction le départ pour un simili échauffement (à peu près 20 mètres au petit trot ). le speaker est là pour essayer de mettre l'ambiance sur un fond de musique de Pirates de Caraïbes, avec force fumigène, mais je dois dire que ça croche pas trop dans le sas de départ.
Julien peste car il nous trouve trop en arrière, mais on fera avec.
De toutes façons la stratégie est simple: pas d'enflammage avant le 40ème, on avance bien, mais cool.
La course
Le départ est donné à 3h30 pétantes. On part sur un bon petit rythme en restant groupés avec Santroll et Julien. J'ai l'impression que l'on perd vite Magloire (que l'on retrouvera 10' plus tard dans la montée) et Tyler, mais cela ne m'inquiète pas trop pour lui: il sait être à court d'entrainement et prend un départ prudent, c'est logique.
Départ -> CP1 (Refuge de la Vanoise): 8km, 1000+
Le rythme est tranquille sans être laxiste non plus. Quelques coureurs nous dépassent, mais globalement on remonte franchement dans le peloton sur cette portion qui monte gentiment sur un sentier bien propre et large. Julien mène le rythme et on suit.
Rapidement, on entend quelqu'un chambrer derrière nous: Tyler!! Fichtre il est bien en fait le gars pour quelqu'un qui ne s'entraine pas! Le groupe est donc au complet, et je trouve ça plutôt cool!
La traversée du lac des Vaches sur un chemin de pierre, au clair de la lune gibbeuse du jour a un je-ne-sais-quoi de surréaliste, et vient parachever le sentiment que la journée dans ce parc va être magnifique. En plus, la température est pour l'instant idéale.
Le premier ravito pointe vite le bout de ses tranches de pain d'épices au bout d'à peine 1h30 de course, et nous y pointons autour de la 100ème position.
CP1-CP2 (Refuge de l'Arpont), 15km, 500+ 700-
On remplit les gourdes auprès de bénévoles pas super organisés, perso je ne me presse pas trop, on a le temps quand même! Sauf que j'entends Julien qui m'appelle "Aller on y va là!!"
Wut? Julien qui se presse au ravitaillement? Fichtre! Je me presse de ranger les flasques, attrappe une tranche de pain d'épices et repars illico avec le groupe.
Une partie roulante vite avalée nous emmène sur un gros pierrier ma foi fort marrant à traverser. Sauf que pour une fois je cours avec des sabots à peine étrennés (Altra Lone Peak) et je dois dire que j'ai un peu de mal à trouver mes marques, et je suis pas aussi fluide que d'habitude. Pose de pied un peu hésitante, avec une ou deux glissades sans conséquence...
Bon, c'est 50% le bonhomme, 50% la chaussure...mais ça roule pas comme d'habitude. Magloire avance comme un cabris, Tyler s'éclate comme un petit fou, santroll julien et moi fermons la marche, avec un julien moins loquace que le souvenir que j'en avais d'Annecy.
Il me glissera qu'il a un peu de mal à s'y mettre aujourd'hui, avec une impression étrange d'être vidé. J'essaie de le remotiver un peu en lui diant que la courte nuit n'a pas du aider et que ça va venir tranquillement. Je ne pense pas avoir été très convaincant
Ca bouchonne un peu derrière un petit groupe de coureur, que santroll ira déposer à la petite remontée suivante. Tyler et Magloire avancent bien, perso je prends un petit rythme sans trop forcer, et vois que julien reste en retrait...
Je reprends Tyler et Magloire qui s'est arrêté fouiller dans son sac, et rejoins santroll devant pour découvrir des paysages somptueux, les crètes éclairées par la lumière dorée du soleil levant, qui se reflètent sur les points d'eau au sol. Je repense à une phrase de perrout dans son CR: "C'est beau à en chialer", et je ne peux que me ranger derrière cet avis.
C'est effectivement beau à en chialer. Putain mais c'est vraiment magnifique bordel, quelle chance de se balader dans un paysage de rêve comme celui là!
Avancer librement dans ce décor, partager ça avec des potes, même sans parole...c'est un privilège et une joie énorme, qui me prend vraiment aux tripes. Des images qui resteront longtemps gravées dans mon esprit. Je me dis qu'il faut que j'arrive à vivre cela avec ma femme et mes filles aussi, leur faire découvrir une des raisons pour lesquelles "papa il va souvent courir", ou pour lesquelles je m'octroie 2 ou 3 week-ends loin d'elles chaque année.
Bref, trêve de niaiseries, on arrive au ravitaillement au gré d'une bonne descente avec santroll, julien et tyler, sans Magloire (qui se sera arrêté nourrir les végétaux). Je suis toujours pas super à l'aise dans les caillasses avec quelques glissades ou butées dans les cailloux...ce qui commence à franchement m'agacer.
Ca fait environ 3h30 que nous sommes partis, santroll m'a déjà rappelé que burblee dors encore bien tranquillement , et nous passons ce ravitaillement à peu près aux même positions que le précédent.
CP2-CP3 (Refuge de Plan Sec) 15kms, 1000+, 1000-
On remplit les flasques, vu la portion qui nous attends j'en remplit une en rab que je glisse dans le sac à dos histoire d'avoir 1.5L sur moi: on en a bien pour 2 grosses heures et il va commencer à faire de plus en plus soleil, donc pas de bêtises.
En plus jusqu'à maintenant, je suis assez régulier sur la boisson et l'alimentation, ma montre sonne toutes les 30' pour me rappeler de manger un bout. Bon, j'ai du sauter un ou deux bips, mais c'est pas grave me dis-je (ce qui s'avèrera être le début d'une belle boulette), je suis bien, et j'ai mangé...des tucs aux ravitos, ça doit bien suffire.
On repart, toujours sans Magloire que l'on ne voit pas du tout revenir, et rapidement julien se met en tête et je trouve qu'il imprime un rythme plus intense par rapport à notre première partie de course. Pour autant, il parle toujours assez peu, et je le trouve hésitant à doubler 2 ou 3 coureurs qui piétinent un peu devant nous, sur des portions assez roulantes. Bref, ça n'a pas l'air d'aller beaucoup mieux pour le moment...
Les sentiers sont toujours aussi sympas à courir, et les vues toujours aussi magnifiques. Ma montre sonne, mais c'est pas grave, d'autant que l'on avance bien jusqu'à un bout gros coup de cul dans lequel santroll laisse s'exprimer son talent en grimpant bien vite. Il a l'air super bien depuis le début le père santroll, il est souriant, pêchu, vraiment lucide et bien "là", dans la course, tout en profitant à mort des paysages.
Je me cale à un rythme plus en phase avec mes capacités de grimpeur, en gardant en tête que la fin du parcours va nous offrir un bon KMV et qu'il va falloir garder de la cuisse. Julien et Tyler perdent peu à peu de la distance, mais je ne m'en inquiète pas, je pense que ça va recoller tranquillou derrière.
J'arrive en haut d'une bonne descente qui emmène au prochain ravitaillement, et qui s'avèrera proprement excellente à faire! Le chemin en terre/gravier serpente en lacets en descendant tranquillement, ce qui permet de bien allonger la foulée et de détendre les jambes après quelques heures de course plutôt lente. C'est vraiment super plaisant à courir, du coup je ne me soucie pas trop des bip bip de la montre. Au gré des lacets je vois santroll un peu plus bas, mais n'aie pas trop le gout à forcer pour recoller, de peur de griller du jus pour rien. je me dis que si je dois le rattraper, je le rattraperai, sinon...ben non!
On aperçoit le refuge d'assez loin qui sera rejoint après une petite remontée.
J'arrive au ravito en 5h49 et 71ème place (j'ai vu l'info après la course et je pense que les places ont principalement été gagnées lors des arrêts précédents, car je n'ai pas le souvenir d'avoir trop doublé sur cette portion).
CP3 - CP4 (Refuge de l'Orgère) 12km, 400+ 800-
Au ravito, je vois santroll qui était en train de ranger ses gourdes. Je lui signale ma présence et il me propose de repartir ensemble, ce que j'accepte volontiers...même si il a l'air plus pêchu que moi. je commence à sentir un peu de fatigue arriver, et autant j'arrive à courir et allonger sans trop de mal sur les parties roulantes, autant je me sens un peu plus faiblard dans les bosses.
J'hésite à faire une pause lâchage de lest au refuge, mais bon, ça va passer, puis santroll est au taquet là il m'attend!
Je remplit vite mes flasques, mange un morceau de banane, une poignées de tucs, une tranche de pain d'épices et c'est parti!
Ah non en fait c'est pas parti, santroll me vante les mérites de la soupe aux vermicelles servie en fin de ravito...et diable il a raison, qu'est ce que ça fait du bien!
On repart tous les deux (ni tyler ni julien n'étant arrivés entre temps), et si je vois que les autres coureurs ont l'air un peu plus fatigués, je sens aussi que je commence à peiner un peu dans les remontées.
Santroll prend donc logiquement une petite avance dans l'une d'elles, et je l'encourage à aller à son rythme, car nos états de forme ne sont clairement pas les mêmes à ce moment de la course.
J'avance un peu plus laborieusement et subit un peu le profil. Merde, on est pourtant pas parti trop vite, j'ai jamais été dans le rouge, j'ai bien bu - putain fait chier cette montre qui bippe là - ...bon un coup de mou, c'est pas grave ça va passer.
Le parcours devient rapidement plus roulant avec une bonne descente en forêt où je sens que le thermomètre a pris quelques degrés. Et j'ai quand même le bas ventre bien remplit là (l'avant-course n'a pas été trop prolifique de ce côté là), c'est con j'aurai du faire ça avant. Et j'ai pas envie de m'arrêter sur le côté non plus....faudra tenir jusqu'au prochain refuge, et tant pis pour les coureurs qui suivraient de trop près.
Une petite remontée m'emmène au refuge de l'Orgère et surtout à ses toilettes au bout de 7h51 de course, autour de la 50ème position je crois.
CP4 - CP5 (refuge de Peclet-Poselet) 9km, 900+, 300-
Je vais vite fait boire un verre d'eau gazeuse et choper un morceau de banane, et demande à une bénévole l'emplacement des toilettes.
Alors mes excuses aux pensionnaires du refuge, aux bénévoles tout ça, mais en place de déposer une buche aux toilettes du refuge, ce sera plutôt un stère entier qui me soulagera.
J'ai du rester 5 à 10' sur le trône, pas si mal installé finalement! J'en profiterai pour voir sur mon téléphone un SMS de Julien m'apprenant son abandon Je suis déçu pour lui, manifestement la forme n'était pas là aujourd'hui
Je retourne au ravito, la bénévole ne manque pas de faire remarquer à vox haute ma longue absence "Ah ben il est revenu le 136, on se demandait ce qu'il faisait le 136!!".
La bienséance m'empêchera de lui répondre.
Je fais plein d'eau, prends un bout de baguette et essaye de me motiver pour la dernière grosse difficulté qui m'attend et que j'appréhende pas mal, d'autant que je ne suis pas aussi frais que je l'aurai voulu, et mon manque de gouache dans les petits coups de cul précédents ne m’inspirent rien de bon devant les 900+ qui m'attendent.
Je ne me ferai d'illusions que sur 1km...S'en suit une explosion façon pop-corn, surement une de mes plus belles d'ailleurs. Je n'avance pas, pas de jus dans les jambes, le cardio est bas et ne bouge plus, les pensées négatives arrivent ("putain mais je vais devoir faire 50kms de plus fin août, et autrement plus techniques a priori...et là j'éclate alors que le rythme était cool?? " )
Toujours la montre qui bippe et m'emmerde là (ouais, je percute pas vite )...je fais une pause tous les 200m (200m linéaires hein, pas 200m de D+ ), et m'assois même un moment sur le côté.
Je vois Magloire au loin, et me dit que je vais tranquillement attendre qu'il revienne.
Une coureuse me demande si ça va au passage, je lui répond avec le sourire que ça va, juste un petit moment dur à laisser passer
Je suis sec de chez sec. Le bout de chemin avec Magloire passe un peu plus vite, et en plus, qui vois-je arriver au loin, pectoraux saillants au vent? Mister Duckjerry!
Et je dois dire qu'avoir Magloire qui a temporisé pour rester un peu avec moi (merci mec, mon éternelle reconnaissance au peuple béninois ) et Duckjerry avec qui on discute tranquillou fait quand même bien passer le temps. Et je me rends compte sur les parties en replat que j'arrive quand même à gentiment trottiner, sans avoir mal aux jambes ni rien.
Duckjerry me briefe sur les difficultés restantes, me raconte un peu comment ça s'est passé pour santroll (les cailloux fument encore après son passage), et au fur et à mesure, les jambes reviennent un peu.
Je m'aperçois que Magloire lâche un peu, mais il m'explique qu'il n'a plus de pieds (ah ouais les sense + les passages dans les cours d'eau...) et ne peut pas courir. Habité par le plus pur esprit trail, je décide de profiter de mon léger regain de forme pour torcher cette dernière difficulté, avec duckjerry en accompagnateur de choc.
Il me poussera (virtuellement hein ) jusqu'en haut du col, dont je vis l'atteinte comme une victoire personnelle, malgré le rythme de tortue asthmatique que j'ai pu avoir.
Mille mercis mec, tu n'imagines pas à quel point cela m'a aidé
Le temps de le remercier, il repart dans l'autre sens, moi je prend un peu de bouffe (incroyable idée!!!) et attaque la descente bien bien technique sur 400m. J'ai un rythme de papy le temps que tout se remette en place, et me sens toujours peu à l'aise avec mes pantoufles aux pied, mais à part cela, tout va beaucoup mieux.
La forme revient, pas de douleurs aux jambes, et je sais que ce qu'il reste pour boucler la course doit m'être très favorable: une large piste en pente douce pour descendre jusqu'à l'arrivée. Typiquement le genre de passage où mes entrainements de mickey doivent me permettre de gagner du temps.
Je passe quelques névés dans lesquels je trace tout droit joyeux comme un gamin, passe au travers un décor digne d'X-files où des randonneurs se sont amuser à faire des dizaines de cairns sur un plateau et attaque la portion roulante avant le ravito sur un bon rythme, reprenant un ou deux coureurs au passage.
Ca me motive bien, les gars m'avaient déposé dans l'ascension mais semblent ne plus pouvoir avancer maintenant, alors que j'ai des fourmis dans les jambes. Les portions de replat ou de faux plat montant avant le ravito sont avalés dare-dare, et je révise vite mon idée de faire une grosse pause à ce ravito, que j'aurai donc péniblement atteint après 10h15 de course, à la 63ème position (2h24 pour 9km, elle est belle cette explosion )
CP5-Arrivée, 14km, 30+, 1100-
Remplissage express des flasques, rangeage des bâtons dans le sac à dos, 2 bouts de banane, un tranche de pain d'épices et c'est parti mon kiki!
Je pars sur bon rythme, une foulée souple et de plus en plus véloce pour éviter de m’exploser les jambes dès le départ, il reste quand même 14km à faire et je viens de me manger un mur terrible il y a 30 minutes, donc pas de conneries.
Cela dit, le fait de voir au loin des coureurs me donne à chaque fois un point de mire, et je décide de me forcer à rattrapper chacun des coureurs que j'ai de visu. Et de les compter (le gout du sang, tout ça quoi ).
Je me rend bien vite compte que les premiers gars que je double ont vraiment du mal à courir, et rage d'autant plus sur mon gros coup de mou précédent, car personnellement tous les voyants sont au vert.
Je reprends la nana qui m'avait demandé des nouvelles lors de l'ascension, et prends soin de glisser à chacun un mot d'encouragement pour cette fin de course.
Ca déroule à mort, et repense à Julien qui disait la veille, au resto, que vu la piste à descendre pour finir, avec des jambes, en 1h30 c'est torché. Du coup....comme j'ai des jambes, ben....je torche.
Et je double. Et j'encourage. Je croise pas mal de randonneurs dans les deux sens, qu'ils soient en balade dominicale ou en train de terminer la rando du TGV sur 2 jours, et tous ont un mot d'encouragement, ce qui me donne vraiment une bonne énergie.
Au loin, j'aperçois quelques cahutes, et pense que j'atteins le hameau où l'on a diné la veille: "cool, plus que 4kms, c'est rien, aller donne tout!".
Sauf que...non, c'est pas ça du tout. Le hameau en question est encore quelques kms plus loin ca me met un petit coup, mais que j'efface vite à la vue au loin d'un énième coureur que je tenterai de rattrapper.
Arrivé au fameux hameau, je m'arrête 1' pour me rafraichir à une fontaine (arrêt largement dispensable, je ne fais pas toujours les bons choix en terme de stratégie de course ), et repars aussi sec.
Quelques replats, un micro coup de cul de 30m+ où une randonneuse du TGV gueulera tout ce qu'elle peut au téléphone avec son mec: "Aaaah les enfoirés ils nous on mis une côte de con à la fin!!!" et j'arrive aux abords de Pralognan.
Je reprends un dernier coureur accompagné d'un pote en VTT, ralenti pour le booster un peu, on se tape dans la main, mais il continuera sa route en marchant.
Le parcours enchaine les virages à droite, à gauche, à droite, on passe par el camping où les gens sont super sympas et hurlent à mort pour nous encourager...et on tourne encore...etc. J'ai un peu l'impression qu'on en finit jamais.
Enfin le centre de Pralognan est là, avec du monde sur le bord des routes pour encourager, du monde en terrasse pour gueuler, j'ai une poussée d'adrénaline monstrueuse, les yeux embués, je galope comme si je venais de partir de chez moi!
Je vois burblee et santroll sur le côté, donne un peu le change en faisant le cake au passage, et franchit enfin la ligne d'arrivée en sautant comme un débile en 11h27, à la 43ème position, avec l'impression de pouvoir continuer à courir comme ça encore longtemps.
Le lien strava
Burblee et santroll me rejoignent, on se congratule, et je file fissa sous les jets d'eau fraiche que je trouve fort bienvenus, car je sens que la T°C monte bien là.
Burblee m'apprend que tyler a aussi bâché avec Julien et qu'ils vont devoir poireauter longtemps pour la navette de retour.
On grignote et bois rapidement au très frugal ravito d'arrivée, et filons au chalet pour nous doucher, pensant que Magloire allait arriver bien plus tardivement vu ce qu'il m'a dit de ses pieds. Nous le croiserons en sortant du chalet, il est arrivé une trentaine de minutes après moi.
Direction un resto pour utiliser le ticket repas de 12€ offert par l'orga histoire de se recharger un peu, et nous y verrons Franzoi pour qui la fin de course a été moins sympa
Merci à duckjerry, perrout (et au 3eme) d'avoir si bien vendu ce trail. C'était effectivement superbe.
Merci à la team HFR-Annecy (et team Annecy tout court pour Magloire ) pour leur compagnie qui m'est toujours aussi agréable et pour avoir partagé des moments de ce parcours avec vous. Vous êtes au top les gars, vivement la prochaine!
C'est à chaque fois un plaisir immense de vous retrouver avant, pendant et après une course!
Un gros merci à Magloire et duckjerry pour leurs encouragements quand j'étais tout sec, et pour les photos de duckjerry et burblee (et aussi pour ses blagues )
Niveau matos, je reste tiède sur la tenue des Altra lone peak. C'est confortable, de vraies pantoufles, mais je les trouve franchement pataudes (pour des pantoufles cela dit c'est surement normal). Et surtout, après 100kms, la semelle ets morte.
Faut que je fasse des photos tellement je trouve ça énorme. Niveau accroche, mouaip.
Je me suis vachement amélioré avec les bâtons par rapport à Annecy, puisque je ne me serai jamais pris les pieds dedans
Le retour à la casa fut assuré par Sébastien Tyler-Loeb qui me dépose à Chambéry, pour y attendre mon train de nuit qui, en plus d'avoir été décalé de 1h30, aura un retard supplémentaire de 50'...et je dois dire que faire passer le temps entre 19h30 et 23h40 à Chambéry un dimanche soir est assez compliqué...
Par contre une fois installé, j'ai fermé les yeux à Chambéry pour ne les rouvrir qu'à Paris. Au moins ça passe vite
Rétrospectivement, pour mon coup de mou, je pense avoir eu un indice en défaisant mon sac lundi matin: alors que j'avais emmener largement de quoi tenir sur moi en course, je n'ai consommé que 2 barres, une gourde de compote, et une pate de fruit des ravitos (+ tucs et 3 tranches de pain d'épices).
Manifestement pour 11h de course c'est trop peu Il n'y a surement pas que ça, mais je n'ai clairement pas été assez sérieux sur la durée de la course sur cet aspect là.
Lesson learned, pas question de refaire la même connerie dans 2 mois