CR TGV, une histoire de paysages
Trail décidé depuis des mois, pour y aller en groupe, initialement une dizaine, nous nous retrouvons à quelques jours du WE à compter les partants ; heureusement La Poutance est inscrit, donc niveau "machine" aucun soucis, il ne risque pas de se défiler
; Santroll l'est également, et vu son état de forme, c'est pas une histoire de chaleur avec plan canicule-vigiparate-départ avancé qui va le freiner ; et enfin Tyler, qui malgré un planning professionnel pourri, un départ avancé à 3h30, fera l' effort de faire 2h de route ( 1h30 selon les données satellites
) pour venir partager et profiter avec les potes ... un grand merci à toi pour cet effort quand on voit tous ceux qui ont annulé au dernier moment alors que Santroll nous avait trouvé un chalet superbe pour faire un WE au top !!!
Merci à Santroll pour ce superbe logement : encore un plan qui mérite d' y retourner en groupe !
Et présence du meilleur, burblee, avec qui j'ai eu la chance de partager la chambre ( j'ai bien dit la chambre, pas le lit
).
Comme chaque course, tout commence par un bon resto la veille, que nous partageons avec Franzoi, un adorable belge, qui était assis à côté de notre pote annécien d' origine béninoise ( ou gabonaise, mais c' est pareil
) ; une tablée fort sympathique, mais un évènement miraculeux, je dirai même merveilleux s' est produit.
Il y a eu comme du mystique lors de la commande. Je n' ose pas vous le relater tant le moment était fort : Santroll a commandé une tartichèvre
Certes tout le monde a mangé de la viande rouge, plus ou moins sauce morille selon le sérieux de chacun, et plus ou moins du vin rouge selon le niveau ITRA de chacun, mais Santroll, oui SANTROLL, a banni le jus de tomate, et commandé du gras ; c'est à ce moment précis que j' ai compris que Dieu existait.
C'est précisément à ce moment là, et non pas pour ces volumes d' entraînements faramineux ou autre puissance en montée impressionnante, que je me suis dit qu' il entrait enfin dans la cours des grands.
Revenons à la course !
La nuit ... il n' y en a pas, perso je ne dors pas. J' alterne entre penser à rien, lire, et aller aux toilettes. Le réveil sonne, je l'avais laissé, au cas où je m'endormirai ...
Tyler pourrait peut-être fournir à l'assemblée une photo de burblee avant de se coucher
Départ 3h30, on est tous ensemble : la machine (Pouto), Dieu (Santroll), le ricain (Tyler), le gabonais (un mec d'annecy) et Jésus (moi, fils de Dieu).
Je tiens à préciser que Dieu n'est que mon Père spirituel, il n'y a rien de biologique ou sexuel entre nous deux.
Dieu disant manquer d' expérience sur du long demande à Jesus de lui ouvrir la voie ; me voilà donc parti pour amener tout ce petit beau monde. Après avoir un peu étudié le profil, j' avais opté pour un départ à l'image de la XL race avec La Machine, à savoir prudent mais soutenu.
Le premier ravito étant au km 8 pour 1000 D+, j' avais opté pour 1h15-20 en haut, mais Jésus a un problème ce jour-là : il est rincé, crevé, vidé physiquement. Sur le coup, je me persuade que c'est le début de course, que ça va passer. Mais Jésus se connait très bien physiquement, et là, ça cloche, ça lui rappelle sérieusement son premier ultra, géré au mental entre le 12ème km et le 100ème, et ce après un départ prudent !!!
Nous arrivons au km 8 en 1h30 ; le temps est une chose, mais ma fatigue générale m' inquiète sérieusement, car je mange bien, m' hydrate beaucoup, les jambes sont là, mais il me manque le carburant dans le moteur ; comme si Jésus n'avait pas ses cheveux !!!
Plaisanterie mise à part, je sais déjà à ce moment-là que je n'irai pas au bout, car outre la course et l' effort du jour-même je souhaite me préserver, et il est hors de question d' être dans le dur sur tout un parcours. Sur des passages oui, cela fait partie de la gestion dans le long, mais dès le départ et en continue c' est non.
Malgré le manque d' énergie, les portions roulantes permettent au jambes de Jésus d'avancer tranquillement. Le soleil se lève progressivement, les paysages grandioses apparaissent à nos yeux : c'est magnifique.
Somptueux : courir dans un tel endroit est une chance, un privilège. Malgré ma fatigue, je le mesure pleinement. Cet endroit me fait penser au massif des écrins réalisé en septembre dernier avec le ricain.
Nous continuons donc notre chemin, le gabonais est légèrement détaché sur la partie roulante entre le km8 et km22 ; magnifiques sentiers en balcons alternant pierriers et chemins simples. Un régal ; à refaire en off en groupe HFR !
Même si j'essaie de mener le rythme et de m' accrocher jusqu' au prochain ravito, Dieu doit bien se rendre compte que Jésus coince
J'essaie de "récupérer" dans les descentes, mais même les portions roulantes me fatiguent ; plus les km passent et plus je comprends que c' est un état général. J'ai beau m'alimenter correctement (tout passe très bien), l'énergie est absente
L'arrivée au 2ème ravito se fait comme si j'étais à la fin d' un ultra, je n'en peux plus. Mon deuxième regret du WE est là ; ne pas m'être arrêté à ce moment là. Mais ce regret est relatif, car la troisième partie m'aura permis de profiter de paysages somptueux
Je laisse donc Dieu et La Machine prendre les devant et leur souhaite intérieurement de faire une magnifique course, car il y en a un qui le mérite, c'est Dieu. Jésus avais dit qu'à la marathon race il allait exploser le gabonais (ou béninois je ne sais plus), mais ce n'étais que partie remise
Je profite donc des paysages, reste en retrait avec le ricain, et reste évasif sur mon état de forme ; l'abandon est clair, mais sur le coup j' évite de lui en parler, et je fais l'erreur d' arriver au ravito du km 38 avant lui
A peine arrivé, je rends mon dossard, ma décision est déjà prise depuis un moment
et en 2-3 minutes, mes chaussures sont enlevées, mon sac défait, me voilà posé tranquillement à profiter d' un paysage magnifique. Je pense que vu de l' extérieur, ça devait faire sourire, mais malgré ma bonne humeur, et bien oui, je suis vidé ... depuis le départ.
Donc voilà, me concernant, il n' y a pas eu de course, mais plutôt un agréable WE avec des potes.
Tyler : le grand raid cathare, promis je vais le préparer un minimum, je vais manger un peu d' endurance fondamentale pour les 3 prochains mois.
Santroll : énièmes félicitations, j'étais tellement heureux pour toi. Et je n'espère qu'une chose : que ce soit le prémisse de courses encore plus belles, plus abouties pour toi. Les résultats seront encore meilleurs, j'en suis persuadé. Pour le Vercors, je réfléchis : si je m' y mets, ok, ça peut être une bonne prépa pour mi-octobre, sinon je ferai une Chaigneau
La Poutance : félicitations pour ta gestion de course. Il faudrait se caler des WE !!! ( avec d'autres du team HFR )
ps ; début aôut Jésus met la branlée à Dieu sur le 33km de Courchevel