Reprise du message précédent :
CR Marathon de Vannes 2019 ou l'autopsie d'un craquage.
Situation
Pour les vacances d'été, je suis parti 3 semaines sur la côte Ouest des Etats-Unis, sachant ce qui allait m'attendre ( ), je me suis dit qu'il fallait que je me foute un objectif dès le retour des vacances pour pas végéter à la limite de l'obésité.
Je prends donc contact avec mon dealer de plans de prépa préféré, mi-juillet, pour lui faire part de la situation.
Il me dit que c'est jouable si je commence la prépa maintenant et que je réussisse à ne pas couper pendant mes vacances.
Je signe l'ordre de virement.
Je commence la prépa jusqu'à fin Juillet.
Et je cours une fois en 3 semaines une fois aux USA
De retour en France, il me faut deux semaines pour retrouver le niveau que j'avais avant de partir (enfin d'après Stravistix hein ).
Nous voici donc début Septembre.
Le reste de la prépa se passe plutôt bien malgré les fortes chaleur et les séances à jeun pour esquiver les 35°C.
Pré-course
J'ai hésité longuement entre Vannes et Rennes pour ce Marathon.
Je suis finalement parti sur la solution Morbihanaise parce que les Rennais c'est des cons ( ) et aussi parce que le tracé du Marathon de Rennes part dans la cambrousse pour finir en ville, du coup niveau logistique c'est moins facile à gérer que deux boucles qui partent du centre de Vannes.
Surtout que madame à souhaité m'accompagner donc fallait bien lui rendre possible le fait d'admirer son champion
On arrive le samedi aprem pour allez directement récupérer le dossard.
En terme d'installation on est pas au niveau de Nantes, vu que là on est dans un complexe sportif, mais l'orga est clean et surtout, désolé Boucher, ça fais pas attroupement de bénévole amateurs comme à Annecy.
Il ne manque pas de Tshirt, on a même une tasse plutôt bien foutu en bonus de la "20e édition" et en plus un bon pour une galette saucisse pour après la course
Direction l'hôtel qui se trouve à 3mn à pieds de la ligne du départ du lendemain, après avoir fait un tour dans le centre très sympa de Vannes.
D-DAY
La nuit fut courte, entrecoupé de réveil impromptu, jusqu'à 6h30 où je m'enfile des muffins "sport" acheté chez Decathlon, parce que là c'était compliqué pour préparer des pâtes à l'hôtel , et une banane.
Je me refou au lit jusqu'à 8h.
Au réveil, une barre énergisante.
Trois khakha.
Et à 8h55 je me dirige vers la ligne de départ.
J'assiste au départ du 10km, qui est précédé d'un feu d'artifice
Étonnamment ça rend plutôt bien.
Quelques tours dans le parc situé à côté des remparts et à 9h15 je me cale dans le SAS de la vague 1.
Encore une preuve d'intelligence de l'orga, puisque dans la Vague 1 il n'y a que les marathoniens, pas les relais entreprises, duo ou autres fauteuils roulants.
Ceux-là partent 5mn plus tard.
Un autre feu d'artifice avant notre départ, un coup de bigniou et je suis parti pour le 3e marathon de ma vie.
La course
La météo est au top, il fait 7-8°c et on aura le soleil pendant la quasi totalité du parcours.
Les éléments sont avec moi.
Le départ se passent bien, y'a du monde un peu partout mais l'allure est plutôt correct puisque je boucle le premier km en 5'28 en sachant que normalement je pars pour 5'20.
Je me rends rapidement compte que j'étais juste devant la flamme des 3h45 sur la ligne de départ, donc la troupe me rattrape rapidement.
Je ne ferais pas l'erreur de mon premier marathon où j'avais essayé éperdument de rester devant elle de quelques mètres avant de craquer au 30e.
Le troupeau me dépasse et je boucle le 2e km en 5'21.
On passe dans une petite bourgade du nom d'Arcal et je sens que ce marathon va me plaire.
Tout le village a préparé une déco type "Spatial".
Il y'a une sorte de fusée à l'entrée de la rue et y'a 50 personnes déguisés en astronautes au bord de la route qui te propose du cidre et des crêpes pour t'encourager
Une fois ce moment de rigolade passé, on continue notre chemin direction le Golfe du Morbihan.
J'arrive donc au 5e km avec une allure moyenne à 5'18/km.
Dans les clous donc.
Et là, premier emmerdement, je sens que ça tire dans le mollet gauche, rien de dramatique mais une gêne que j'avais jamais eu jusque là.
Bah...je vais pas m'arrêter là hein, je continue.
On arrive au bord du Golfe
Là on est plus sur la route, mais sur des sentiers de terre avec quelques cailloux.
Tu fini la montée et t'arrive face à face avec le soleil, le golfe et des étendus plaines avec des vaches.
Ça donne envie de s'arrêter et de sortir son appareil tellement c'est pittoresque.
Ça continue donc sur des sentiers assez étroit et boueux à certains endroits mais les gens sont cordiaux et disciplinés donc aucun bobo à signaler.
Après avoir profiter de ce petit moment on retour vers le port de Vannes.
Ça donne donc entre le 5e et 10e km une moyenne de 5'18/km.
Parfaitement dans les clous donc.
De retour sur le port les spectateurs sont de retour en nombre.
J'entends deux coureurs devant moi qui parle du match de Rugby.
Je leur demande le score 19-10 pour la France à la 45e minute
Il fait beau, l'équipe de France va faire un hold-up, putain c'est un signe.
AUJOURD'HUI JE PERFE.
Du 10e au 15e j'aligne donc une moyenne de de 5'16/km, c'est un peu trop rapide, certainement dû à l'engouement du public.
On laisse le port derrière nous pour retrouver les bords du golfe toujours aussi sympa à parcourir.
Les sentiers sont plus sympa à arpenter puisque les coureurs commencent à s'espacer.
On passe à proximité d'un groupe de dames chantant leurs meilleurs cantiques bretons et juste après y'a un stand pour s'enfiler des huîtres et du vin
C'est fini pour les bords de mer on retrouve la ville.
Niveau allure, j'arrive donc du 15e au 20e km à 5'24. Au moins ça rééquilibre les 5 précédents km qui étaient trop rapides
Je passe devant le stade qui accueillera mon arrivée triomphale une fois que j'aurais bouclé le second semi.
Là on passe par le centre de Vannes, ses remparts et ses rues pavées, c'est pas très plat, assez tortueux.
C'est joli mais pas hyper agréable.
Un bisou à madame en repassant sur la ligne de départ.
Et c'est parti pour la boucle finale.
DU 20e au 25e km je suis à 5'22/km.
Le cardio est bon, le mollet fais toujours chier mais ça va bien avec un semi en 1h52, je suis dans le timing.
Contrairement à mes précédents marathon j'avais décidé de ne pas prendre de gel car que ce soit à Nantes ou Annecy, je me suis toujours senti balloné en approchant le 30e.
Cette fois ci, j'avais une flasque de 500ml avec une solution isotonique et j'ai pas hésité à m'arrêter à différents ravito pour couper avec de l'eau de temps en temps.
J'ouvre donc une barre énergisante pour ne pas avoir le ventre vide pour le reste de la course.
On repasse par le village des astronautes et quelques centaines de mètres plus tard par un autre coin qui nous propose cette fois ci une soupe de potiron qui, selon les dires de ceux qui la proposent, "Elle est meilleur qu'un gel Overstim".
Je tente pas le diable
Certains coureurs commencent à faiblir, je les plaints parce que là, ça va être long pour eux.
Je vois de mon côté que le chrono commence un peu à faire le yoyo.
J'y fais pas trop gaffe mais ça donne du 26e au 30e: 5'23 - 5'53 - 5'39 - 5'33 - 5'37
Voilà c'est bon je le sais maintenant.
Ça va pas être possible
Au 31e km je claque une allure de 6'25 de l'enfer.
J'en profite pour m'arrêter au ravito, pisser un bon coup mais le mal est fait, je sais que ça va être un long chemin de croix jusqu'à l'arrivée.
J'ai pas spécialement de douleur, si ce n'est au mollet gauche encore et toujours, mais j'ai juste plus aucun jus.
J'essaie même pas d'espérer quoi que ce soit et je repars en mode EF pour sauver les meubles mais en m'arrêtant à chaque ravito que je croise pour boire un peu d'eau.
Du coup entre le 31e et 33e j'arrive à ne pas marcher avec une moyenne flamboyante de 6'19/km.
J'entends les gens parler du Rugby, la France à perdu 20-19.
PUTAIN ON DIRAIT MOI SUR MARATHON
T'as l'espoir au début puis ça fini toujours pareil
Après le ravito je repars à une vitesse fulgurante de 6'43/km jusqu'au prochain ravito du 36e km.
Et là c'est fini, j'en peux plus, je me demande pourquoi on est autant de con à s'infliger un sport aussi débile qui t'oblige à continuer jusqu'au bout alors que tu souffre, parce que là, sur le sentier y'a personne qui va venir te chercher en voiture balai hein.
Alors tu traîne ta peine comme un gland et tu ferme ta gueule
Les 5km suivant ne seront rempli que de souffrance et d'enculé qui font le marathon duo et entreprise pour bien te mettre dans le mal.
Et là encore une fois l'orga est au top, parce que seul les marathoniens ont le prénom sur le dossard, au moins ils auront pas mes encouragements c'est fainéants
Au 41e km j'arrive à me remobiliser quelques peu devant la foule et la proximité évidente de l'arrivée.
Avant l'entrée dans le stade, je sais que je vais craquer comme une merde quand j'aurais coupé la ligne. J'ai les larmes aux yeux.
Je fais mon tour de piste, j'aperçois ma copine, je coupe la ligne avec un temps fabuleux de 4h15 et 17 secondes et une allure en EF de 6'03/km sur le parcours
Je la retrouve et bingo, je pleure comme une madeleine.
Pourquoi ?
Pas le temps, je m'en tamponne, pas la joie d'avoir fini, nan.
Parce que nerveusement c'était hyper dur putain.
Même lors de mon premier marathon c'était pas aussi horrible, j'ai lutter pour voir le bout de cette course.
J'arriverais presque à comprendre les mecs qui finissent leur marathon en 6h (calmez vous, j'ai dis presque).
Je récupère la jolie médaille et je vais m'étaler par terre après avoir bu 3 verres de breizh cola.
Le strava: https://www.strava.com/activities/2803285551
L'analyse
Bon on va pas y aller par 4 chemins, je pense que j'avais pas le fond nécessaire pour m'enquiller cette distance à l'heure actuelle.
J'ai pas de casse aujourd'hui, mais je sens que les lombaires et le dos plus généralement à pris cher contrairement à mes précédents essais.
Je pense donc juste que j'ai été trop optimiste même si je reste content de l'avoir fait parce que la prépa m'a permis de perdre tout ce que j'avais bouffé aux Etats-Unis
Au prochain marathon j'aurais mes 3 mois de prépa, je serais à domicile et je pourrais bouffer des pâtes avant de partir.
Là j'aurais pas d'excuse
Par contre, je conseille réellement le Marathon, l'ambiance est top.
Il est pas cher et se loger pour la course coûte que dalle (on a payé l'hôtel 70e en plein centre) et surtout le parcours est splendide et varié.
En plus la médaille est sympa
https://i.imgur.com/TeV1PtV.png