Sangel a écrit :
![[:gnel42] [:gnel42]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/gnel42.gif) CR Queryas Risoul ![[:gnel42] [:gnel42]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/gnel42.gif)
La cyclo date de dimanche dernier, mais j'ai pris un peu de temps à l'écrire
Contexte :
J'avais prévu cette cyclo avec et un 2e pote. Manque de bol, dix jours avant de partir, le 2e pote se fait une tendinite au genou, et nous lâche. On part donc le samedi matin de Paris avec pour rejoindre le Queyras. Le trajet durera trois plombes, c'est super loin en fait, surtout qu'on est dans la bagnole de mon compagnon de route et qu'elle ne dépasse pas le 110/115 sur plat . Enfin, au moins aujourd'hui elle roule. La dernière fois que je suis monté dedans, alors qu'on souhaitait aller dans le massif central elle était tombé en panne vers Orsay, c'est à dire environ 15 bornes après être parti https://reho.st/gif/6049f32d6bd8e4f [...] 7fb795.gif.
Sur la route on croisera la caravane du tour remontant des Alpes pour rejoindre notre belle capitale. Le nombre de véhicule est hallucinant, surtout les machins en forme de saucisses géantes, on croierait être revenu aux années 70 .
En arrivant dans les Alpes le temps est horrible, on enchaine les orages, ça drache comme vache qui pisse . Sachant que la météo annonce la même chose pour la cyclo du lendemain et qu'en prime on avait prévu une nuit de camping sauvage c'est pas ouf ouf .
Vers 18h30, on s'aperçoit que le retrait des dossards n'est pas à Guillestre, dans la vallée, mais à Risoul 1850, en haut d'une montée HC. Autant dire qu'on est pas très large pour les retirer avant la fermeture, surtout que la voiture doit avancer moins vite que Guezguez en montée .
Finalement on réussi à arriver 10' avant la fermeture et on récupère dossards et maillots. ces derniers sont coupés super courts, limite le nombril dépasse quand on le porte . Et en prime ils sont obligatoires pour la course, je ne pourrais donc pas montrer mon super maillot Racmmer
Également vu le temps on abandonne l'idée du camping et on se prend un hôtel dans la vallée .
Le matin, on prend de la la marge histoire de ne pas être aussi à l'arrache que sur les autres cyclo qu'on a pu faire. Mais le temps disparait je ne sais pas trop comment, et quand le speaker annonce "Départ dans deux minutes", on est toujours à la bagnole en train de se préparer, à environ 2' de la ligne à vélo .
On y va rapido, on arrive dans le sas, forcément en dernière ligne. Finalement le départ est donné trois minutes plus tard ce qui laisse le temps d'observer un peu notre environnement : - On est entouré de vélo de dentistes
- On est les seuls à avoir des vélos sales
- Je suis le seul en Van B'twin
- a réparé son vélo, ce qui est une excellente chose vu les déboires qu'on a déjà essuyée par le passé
- C'est quand même le seul à avoir un camelback (car ses porte bidons sont pétés)
La course est décomposable en trois parties : - Un premier "col" qui est en fait le pied du col de l'Agnel qui monte de 800-900m à plus de 2000.
- Ensuite on redescend et on echaine sur l'Izoard. - Puis un gros bout de vallée, et on fini par une dernière montée HC vers Risoul 1850 https://static.wixstatic.com/media/ [...] cours.webp
La Course
Il pleut légèrement quand le départ est donnée.. Forcément on est en dernière ligne donc passe la ligne environ trois heures après les premiers à s'élancer. Et ensuite ça continue : on est bloqué dans des embouteillages . Une fois qu'on arrive sur des routes plus large, je choppe les bonnes roues pour remonter, dans ma roue. On arrive dans les premières rampes, on remonte le peloton par paquet de 36 . S'en suit la première descente sur route humide, et pas très en confiance, on perd à peu près toutes les places qu'on a pu gagner . On enchaine comme ça quelques petites rampes : on regagne des places quand ça monte et on les reperd quand ça descend .
On fini par arriver sur un faux plat montant, un sacré rouleur tire bien vite notre petit peloton. On reprend plein de monde, en général ils s'insèrent dans notre petit groupe puis provoque une cassure car c'est trop rapide pour eux . Bref je passe mon temps à boucher des cassures .
On arrive à la jonction, les moyens parcours tournent à gauche sur le pied de l'Izoard, les grands continue tout droit. De notre groupe seul et moi continuons tout droit, on se retrouve tout seul
5km plus loin on arrive dans les premières vrais pentes, imprime un gros tempo dès le pied. Au bout de 300m je lâche sa roue. C'est trop rapide pour moi, je ne tiendrais pas jusqu'en haut. Ça devait l'être aussi pour lui, car 100m plus loin il relâche et fini par monter à la même vitesse que moi .
Au bout d'un moment, on tourne sur la gauche vers une route bien bien raide . Je passe tout à gauche, et même avec ça je suis en prise et commence à souffrir . Bon, j'avance à peu près à la même vitesse que tout le monde, donc ça va. Une fois cette saloperie terminée, on enchaine petites montées et petites descentes. Comme d'habitude, je reprend des gens en montée et me fait déposer par eux en descente .
J'arrive au ravito environ 30-40" après , on se lance dans la descente ensemble. Même s'il a arrêté de pleuvoir, la chaussée est humide et on reste assez prudent (comprendre, on descend comme des fers à repasser). En bas, je me retourne, je ne le vois plus. Je m'arrête, au bout de 2-3' je m'inquiète , commence à faire demi tour pour voir s'il ne lui ai rien arrivé. Il apparaît au loin, en fait il s'était juste arrêté pour enlever son coupe vent et a pris trois plombes car il a galéré .
On repart, on discute un peu. Je m'attendais à avoir un peu de vallée, mais en fait quasiment dès la fin de la descente on tourne à droite direction l'Izoard. Dès le pied du col je laisse partir , il m'a semblé fort sur les gros pourcentages de la première montée. Également je le connais, et il a tendance à partir à bloc et à péter ensuite
Assez rapidement, je perd peu à peu du terrain sur mon compagnon jusqu'à ce qu'il soit à environ 100m. Puis peu à peu je le vois revenir jusqu'à une trentaine de mètres. A ce moment je me dis que je vais le reprendre , mais il ré accélère (ou je ralentis ) et reprend du champs. Hormis ça, je ne garde pas beaucoup de souvenir de la première moitié de l'ascension. Juste, c'est long, je suis seul, je suis en prise avec mon vélo.
Par contre, au bout d'une dizaine de kilomètre, c'est une longue descente aux enfers qui commence. Je n'ai plus de force , je n'arrive pas à attraper les roues des quelques concurrents qui me dépassent. Je commence à avoir mal au dos. En plus le vent est de face dans certain virage, le KOM de Barguil va être chaud à aller chercher .
Bref, j'ai tout à gauche, et je monte tant bien que mal à 9-10km/h. Je me sens comme Arylol sur un faux plat à 3% .
L'arrivée dans la casse desserte est un vrai soulagement, sa descente me permet de souffler. Bon, j'apprécie nettement moins la rampe juste derrière
Je passe le sommet tant bien que mal.
m'attendait depuis un bon moment . Je me rue sur le ravito, j'ai la dalle, j'avale tout ce qui me passe sous la main . On demande à un organisateur comment est le vent dans la vallée (on à environ 30km pour rejoindre le pied de la dernière boose). Sa réponse "De face" est douloureuse v
On se lance dans la descente, la route est sèche va étrangement vite et je n'arrive pas à prendre sa roue. C'est étonnant, normalement il est mauvais dans cet exercice
Je le rattrape dans ça devient un peu plus plat. Au début je reste bien sagement dans sa roue, et ne passe pas un relais en essayant de me remettre de l'Izoard . Globalement le profil est en faux plat descendant jusque Guillestre, donc ça compense le vent de face . Par contre quelle route de merde, on est sur une nationale avec pas mal de circulation, une longue ligne droite de 20 bornes
Au bout d'un moment je récupère des forces, et me remet à rouler. Sur chaque faux plat montant me fait bien mal. Deux ou trois fois je manque de sauter et m'arrache pour rester dans sa roue. On récupère un troisième larron, mais sur le coup de cul suivant, le fait sauter, on bascule avec 10m d'avance et on continue de rouler sans l'attendre .
On arrive vers Guillestre, la route commence à s'élever gentiment vers 3-4%. Je laisse partir , il a des jambes bien meilleures que les miennes. On attaque l'ascension, je rage car le ravito est dans deux kilomètres et que j'aurais préféré qu'il soit avant le début de la montée, histoire de pouvoir la réaliser d'une traite.
Je m'y arrête quelques minutes, bouffe deux-trois trucs. Et quand je repars je retrouve de bonnes sensations . Je mets du braquet, commence la remontada et dépasse pas mal de cyclistes .
Malheureusement cet état de grâce ne durera que 2km, et je retourne dans mon état de pls. J'ai plus rien dans les jambes. C'est vraiment la souffrance, j'avance au mental, enfin pour ce qu'il en reste . Les cyclistes que j'ai dépassé me remontent
A 3km du sommet il y a un 2e ravito, je m'y arrête, trop content d'avoir une excuse pour poser pied à terre. Je repars, je suis toujours dans les cordes. A 500m du sommet je reviens sur un autre concurrent aussi mal en point que moi. Je rassemble mes dernières forces pour le dépasser avant la ligne
Je suis au bout de ma vie, je n'ai plus aucune force, m'a mis 15' sur la dernière montée .
Retour
On va bouffer, un mec vient nous taper la discut pendant 30 ans sans qu'on puisse en placer une
On se lance dans la descente pour revenir à la bagnole. Dans une courbe, à environ 50km/h, ma roue avant chasse, je me pète la gueule. Bordel, ça douille sa mère
Cuissard et maillot détruits (enfin pour le maillot vu sa coupe, c'est pas trop grave ), l'épaule, la cuisse et le coude en sang. Heureusement rien de cassé à première vu. Je remonte sur mon vélo, attend en bas de la descente. Au bout de 6-7' il n'est toujours pas là et je commence vraiment à m'inquiéter , surtout qu'assez étrangement l'idée de chute est assez omniprésente dans mon esprit . J'essaye de l'appeler, en fait il avait juste crevé
On rentre à la bagnole, j'inspecte rapidos les dégâts de la chute, à priori rien de trop grave ni le bonhomme, ni sur le vélo. On part, il me dépose à Grenoble, je prend un train pour Paris, lui reste dans le coin pour passer quelques jours à la montagne. Plusieurs chose en conclusion : - Tomber ça fait mal - Ça fait chié de finir derrière , normalement je suis meilleur grimpeur que lui - Ce genre de course c'est sympa, mais là j'ai vraiment souffert. J'avais préféré les cyclo en moyenne montagne que j'ai faites l'an passé, mais je ne saurais pas dire si c'est dû à une meilleure forme ou au parcours. Aujourd'hui, j'ai clairement payé un manque d'entrainement cette année. Sur les bosses courtes par chez moi je peux faire illusion, mais sur des efforts d'endurance longs, impossible. Mais c'est pas une mauvaise chose que je me sois pris cette claque, ça m'a vraiment remotivé. J'attends juste que mes blessures finissent de cicatriser car c'est encore douloureux au pédalage, puis je ressors le HT et recommence un programme d'entrainement.
Strava (135km / 3500D+)
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