glopp a écrit :
EDT 2019 : L’EDT est devenu depuis quelques années pour ma brochette d’amis amoureux de la pédale ( ) et moi-même une sorte de pèlerinage. On s’y retrouve pour boire des binches, rigoler et rouler ensemble sur route fermée Nous avons tous des niveaux différents, mais sur cette cyclo on s’en branle, on s’attend les uns les autres au sommet de chaque col , on se fait les descentes ensemble, puis on se tire ou retire la bourre pour ceux qui ont encore des ressources sur la prochaine assencion Ce week-end, camping sauvage à la fraiche pas trop loin du départ, samedi soir on s’enquille quelques bonnes bières puis dimanche matin réveil à 0615… Je sors la tête de mon sac de couchage et je vois que tout le monde est déjà debout. On fait le plein de glucides et de kawa, chacun part démouler un cake histoire de se sentir bien sur son bike, puis on se dirige vers notre sas de départ. Caca de la peur pour un d’entre nous, on s’installe en fin de sas, on s’en branle de gagner X place au départ, on aura tout le temps de dépasser ceux qui doivent l’être et de se faire doubler par ceux qui doivent nous doubler Ça part sur un faux plat, on roule bien, on est pas loin des 35 km/h , comme d’habitude, les sections de plat roue dans la roue avec les potes sont toujours un plaisir…et autant en profiter car ensuite, il n’y en aura plus des masses aujourd’hui… la montée vers Beaufort est bien roulante, je la connaissais en partie suite à la descente de la Route des Grandes Alpes l’été passé. Notre consigne est clair chacun fait sa course dans les montées, et je compte bien m’y tenir. J’ai à mon actif cette année 790 km de bike et environ 14000 de D+ alors que certains de mes amis sont aux alentours de 5000 km pour 80000 D+ et tournent comme des avions de chasse . Et j’ai une seule sortie longue à mon actif (plus de 4h) Je fais ma montée du Cormet en solo laissant les autres partir devant, avec pour seule consigne de pas me griller en voulant m’accrocher à quelqu’un, je reste à 85-90% de mon max , je profite de paysage, mais ça m’est difficile de résister à la tentation de s’accrocher à quelqu’un…. On avait skippé le premier ravito, à Beaufort, complètement useless, on avait encore même pas touché les gourdes et on était à peine chauds, on fait le plein au col. La descente sur Bourg Saint-Maurice est magnifique, des longues courbes, une longue ligne droite descendante, puis une série de magnifiques virolets serrés avant que la route ne redevienne large. On descend à mach 12 (au moins) . Arrivé à Bourg Saint-Maurice, mes potes emmènent le train, on skippe encore un ravito un peu useless, ça roule fort, on a régulièrement des gens qui s’accrochent au train puis lâchent , rares sont ceux qui prennent un relais, un peu avant la côte de Longefoy on lève un peu le pied à ma demande , parce que bon les descentes sont quand même faites pour récupérer bordel de merde ! Arrive la côte de Longefoy, après 300m notre groupe est déjà explosé, la pente est régulière la route est large, il y a du monde , il fait chaud, c’est là que la course commence véritablement pour moi…j’essaie de manger toutes les 30 minutes habituellement , même si j’ai pas faim, mais là ca passe pas bien , j’arrive pas, alors à défaut je bois , je ne suis pas dans le rouge niveau cardio, mais j’ai pas des jambes de feu. Je monte avec un tout petit rythme, je plafonne entre 9 et 10 km/h. Je commence à doubler les premier cyclo-piétons , alors qu’on a pas encore fait 70km…et qu’on est à peine au tiers du d+ annoncé… Peu avant Longefoy, premiers signes annonciateurs de crampes, bordel c’est pas le moment…au bord de la route il y a des fontaines, et comme j’ai déjà vidé une de mes deux gourde dans les 7 derniers km, je décide de m’arrêter pour faire le plein…et là c’est le drame, je mets un pied au sol et je suis foudroyé par la crampe . Cette salope disparait assez vite et je me remets en selle. Mes potes m’attendent juste après le passage de la montée chronométrée Jusque là ils se promènent, clairement. On attaque les derniers mètres de d+ jusqu’à Notre Dame du Pré, les crampes sont parties mais je n’arrive toujours pas à bouffer On attaque ensuite la descente, bien technique comme je les aime, je passe devant, on se fait vraiment plaisir. Dans le village la route est bien défoncée mais dès qu’on atteint la forêt c’est plus agréable à rouler. On dépasse, on dépasse, on dépasse sans même pédaler juste en laissant aller le bike et en tirant de belles trajectoires. Sur la descente j’ai compté 11 personnes en rade au bord de la route, qui avec une roue explosée…qui avec un pneu crevé et un blessé avec une épaule salement amauchée . Probablement des Mavic On est bien descendu, mais on a pas avoiné non plus on voulait pas se mettre une taule inutilement…et après avoir vu les 2-3 premiers mecs sur le bas-côté on a surement freiné plus que d’ordinaire. Dans la descente je me refais une santé, on attaque un dernier coup de cul avant d’arriver à moutier et j’en profite pour essayer de bouffer. Ça passe. De bon augure avant le ravito. Arrivés à Moutiers on commence à manger , refaire le plein des gourdes, bien s’hydrater, la qualité des ravitos laisse à désirer comparativement aux éditions précédentes, pas de bouffe pour les sportifs que nous sommes genre, lard, fromage, etc… que des trucs sucrés qui commencent à ne plus trop passer, au bout d’un moment t’en plus juste plus de l’isostar, du coca et des machins ultra sucrés, t’aurais juste envie d’un peu de viande séchée... d’ailleurs si on l’avait pas bouffée pour l’apéro ma ration pour la course j’aurais pu la sortir à ce moment précis… les copains d’abord. On se remet en selle la chaleur est étouffante, tout au long de la précédente descente on se sentait plonger dans la fournaise, il s’agit maintenant d’en ressortir…on a fait environ 100 bornes et 2200m de d+, il nous reste donc à couvrir 2300m de d+ sur 35 km environ… On repart tous ensemble sur 2km environ et ensuite dès que ça grimpe pour de vrai c’est chacun pour sa gueule jusqu’à l’arrivée. Une fois de plus je vois les potes partir devant, ce n’est pas une surprise. Saint Martin se trouve à mi-chemin environ de la ligne d’arrivée, pour l’instant c’est mon unique objectif, atteindre le prochain ravito, et c’est un véritable combat avec moi-même , il fait chaud, très chaud , je dois résister à l’envie de siffler ma flotte en 12 secondes, je m’accroche au train d’une sympathique coureuse qui semble rouler à mon rythme, à savoir entre 7 et 9km/h, je la suis 10m derrière elle , elle est dans le dur aussi, mais elle tient bon. Après 10 km, comme bon nombre d’autres coureurs elle s’arrête net et s’affale sur son vélo. Merde il faut que je me trouve un autre lièvre, je trouve un autre coureur fiable, sur le bas côté c’est l’hécatombe, il y a des dormeurs du val partout, je m’accroche , on roule presque jusqu’au ravito ensemble, il m’est maintenant impossible de relancer sur les sections à 2-3%, impossible de dépasser le 12-13km/h j’ai plus de jus . Il est trop tard mais je m’enfile un gel. Je me répète comme un mantra qu’il ne faut pas que je m’arrête comme les dizaines d’autre coureurs que je ramasse à la pelle . Quelques centaines de mètres avant le ravito, un mec nous arrose avec un jet . Je ralentis un peu pour un profiter un peu plus , et la putasse de crampe me frappe à nouveau en traitresse . Je suis obligé de m’arrêter 30 secondes. Puis je repars. Les gens sur les côtés de la route sont ultra sympas, comme sur tout le reste du parcours. J’atteins enfin ce putain de ravito. Je vais chercher de quoi manger , je bois un coup, je refais le plein des bidons, et je me pose assis 5-10 minutes. J’observe le cirque au ravito, la tête des gens qui arrivent derrière moi. Putain mais pourquoi faut-il toujours qu’il y ait des connards qui viennent se servir au ravito avec leur putain de Varicelle de merde… à quoi tu penses quand tu fais ça au milieu de centaines de coureurs.Ce n’est pas comme si ces gens étaient en train de jouer le podium…bref. Je remonte en selle pour la dernière fois aujourd’hui je l’espère, petit coup d’œil à ma montre, il reste environ 1200m de d+ et 17 km… c’est long et pas long c’est l’équivalent d’une sortie que j’ai l’habitude de faire près de chez moi quand j’ai environ 2h devant moi (le temps de préparer le bike, se doucher etc…). Je pars dans cette optique, je me dis allez vas-y c’est comme si tu te faisais une petite montée rapide sur cet alpage… t’es presque au bout. Je commence à rouler, je me sens beaucoup, beaucoup mieux, j’ai refais le plein, je fais quelques centaines de mètres et j’atteins un faux plat qui tourne entre de 1% et du 3%, je commence à rouler, putain j’arrive de nouveau à rouler…. je suis entre 16 et 20 km/h selon la pente, je me dis profite de ces km avalés facilement, c’est toujours ça de pris… je me fais reprendre par un petit excité sur son Lapierre vert-turquoise, il m’avait bien sucé la roue sur les faux-plats avant de me larguer à la première véritable montée venue . Je le vois 100-150 devant. Je me fixe en mode métronome, je suis à 11km/h, je le reprendre petit à petit en traversant les Menuires et je le sème définitivement dans la descente en sortant des Ménuires Reste une putain de montée, il y a maintenant une nana qui semble être une locale en ligne de mire je m’accroche à elle . On distingue maintenant plus ou moins l’arrivée il reste environ 5 km et si les chiffres de l’organisation sont corrects il devrait rester encore 500m de d+, mais ça ne colle pas avec ce que je vois, ni avec le profil annoncé de la course. Je monte à sa hauteur on discute un peu elle confirme connaître la montée et m’assure que la pente de la fin du parcours est similaire à celle que nous somme en train d’avaler, sauf les derniers 500m. Il est maintenant clair que l’on ne fera pas 4560m de d+ et j’en suis ravi. Arrivé dans la station mon pensum est terminé , il reste juste quelques centaines de mètres à remonter pour franchir cette ligne d’arrivée. L’ambiance est grandiose, les gens font du bruit, je me booste le cul pour franchir la ligne en accélérant , puis une fois la ligne passé je me choppe une crampe par jambe et reste là debout comme un con avec mon vélo pendant 30 seconds , le temps que tout ceci se détende un peu. 5 minutes après arrivait un de mes potes, je l’avais dépassé sans m’en apercevoir, il était victime de crampes depuis les menuires. J’ai terminé en un peu plus de 8h30. Je suis content d’avoir pu terminer ma course . Je savais en partant que j’étais largement sous entrainé 750km et 14000 de D+ en 2019 jusq’au jour de la course, certains potes c’est 5000 km et 80000 D+, mais je ne suis pas un mono-maniaque du vélo… Pour une raison que je ne détaillerai pas ici nous avons dû retourner à Moutiers vers 22h30 dimanche soir. Il y avait encore des vélos qui descendaient de Val-Thorens sans lumière sans rien, au milieu des bagnoles…et encore pas mal d’ambulances qui descendaient aussi
|